I woke up in a dream today, to the cold of the static | Trystan

- Sérieusement mon fils … Qu’as-tu dans le crâne pour t’acoquiner avec le rejeton du raté Robards ? Il n’y a pas d’intérêt dans cette famille. Un père gratte-papier et un gniard, pas fichu de se débrouiller par lui-même. Obligé d’avoir recours à un satané tutorat féminin, parce qu’il n’est point foutu de porter ses couilles. Comme son idiot de paternel. Et voilà encore, que je pèse mes mots. Mon père et sa diarrhée verbale que je n’écoute décemment qu’à moitié, alors que je suis assis en face de lui, dans son bureau. Étant donné qu’il est (malheureusement) le Directeur du Département des jeux et sports magiques. Et que je ne suis point venu pour cela. À la toute base.
- Je ne devais point venir initialement pour que tu me parles de mon futur poste de Capitaine des Faucons de Falmouth, à tout hasard ? Que je lui dis avec un long soupir, avant de continuer sur ma lancée. Et de la Coupe du Monde de Quidditch …

L’ancien Faucon, roule son regard vert clair dans ses orbites. Largement plus préoccupé de ma volonté de fêter l’anniversaire de Gauwain, en Décembre, qu’autre chose visiblement. L’étudiant Auror Gallois va sur ses vingt-ans, si je ne m’abuse. Et, cela se fête … n’est-ce pas ? Il est hors de question, qu’en tant que Mwrad, je passe à côté de cela. Même si un jour, -prochain ; probablement-, il faudra que je lui fasse mes adieux. Nous sommes dans deux camps opposés. Lui, voulant faire triompher le Bien et moi, le Mal. Cela ne fonctionnera jamais, même si je l’aime comme ce petit frère que j’aurais aimé avoir. Et avant de songer à sonder l’avis de sa petite amie, -bandante s’il en est-, je dois voir auprès de son propre paternel.

Et, je connais l’inimitié qui unie mon père et le sien. Or, je n’ai aucune idée qu’elle s’avère être encore plus renforcée à l’heure actuelle. À cause de la propre mère de Meredith Hawthorne, la petite amie de Gauwain Robards.

- Oui. À la base, c’était ce sujet, oui. Mais tu as mentionné la famille Robards et tu sais combien le géniteur me donne envie d’en finir. Et toi … tu veux organiser un anniversaire pour sa progéniture ? Décidément mon fils, il serait temps que je te recadre. Tu t’égares de ta fonction première …
- Laquelle, je te prie ? Même si malgré moi, j’en ai une vague idée, bien entendu.
- Celle de marcher dans mes traces et de me faire honneur. Chose que tu as l’air d’oublier, en ce moment. C’en est dramatique.

Il me gave. On s’engueule.
Enfin si s’engueuler revient à écouter à moitié mon père, partir encore dans sa diarrhée verbale discontinue. M’exhortant que je dois être encore le meilleur Batteur de ma génération, cette année. Être le Capitaine de notre équipe, comme lui l’a été. En résumé : oui, fouler ses traces. Être une copie conforme de mon géniteur. Bien que j’en porte le patronyme et la légende, nous sommes tout de même assez différents. Déjà, j’apprécie le père de Gauwain, alors que lui, le hait jusque dans ses tripes. En revanche, je sais que l’aîné de Trystan Robards, -Gareth de son prénom et ancien Serdaigle de son état-, est le meilleur ami de Noah Wellingon, tout aussi Serpentard que j’ai pu l’être.

Sans un regard en arrière envers mon très cher père, qui bougonne encore, je me dirige alors vers le Département de la coopération magique internationale. Là, où se trouve le bureau du père du Gallois. À cette heure, je sais qu’il est présent. Toutefois, c’est lorsque j’arrive à la hauteur du bureau austère du Représentant des Affaires Galloises, que je perçois une fragrance singulière que je ne connais point. Subtile mais qui est pourtant bien là. Et alors que je m’apprête à manifester ma présence, je vois de mon regard bleu clair plus qu’étonné, une femme blonde et honteusement divine sortir du bureau de celui que je suis venu voir.

Ah.
Et cette femme je crois l’avoir reconnue. Pour l’avoir vue peut-être une fois. Et surtout, parce qu’elle est la mère de la Franco-Galloise. Ah. Ah.

- Monsieur Robards ?! Je ne vous dérange pas ? Que je m’annonce en passant ma tête aux boucles brunes, par l’entrebâillement de la porte de son bureau laissée entrouverte. C’est pour m’entretenir avec vous, de l’anniversaire de Gauwain. Ce n’est pas demain, j’en conviens … mais ça approche. S’il me laisse pénétrer son antre : on pourra parler. Et cet homme, je l’ai toujours bien plus estimé que mon propre père, le célèbre Joueur de Quidditch, c’est pour dire.

Ses emplois du temps ressemblaient à présent à un casse-tête, qu’il avait, à terme, la certitude de perdre, ou du moins, de résoudre à la façon d’Alexandre devant le nœud gordien.

S’il souhaitait voir Fenella (et Merlin savait que c’était le cas ; à présent, ses heures les plus agréables, tant intellectuellement que physiquement, étaient passées en compagnie de l’impossible Française), il lui fallait dégager du temps. Une solution évidente était de rogner sur les moments passés à Saint-Davids, et cependant il lui fallait user de cette solution avec parcimonie. Déjà, Ceiwen lui avait fait remarquer qu’il travaillait trop, que jamais il n’avait été si accaparé par le travail ; il y avait une forme de reproche dans sa voix qu’il n’avait pas réellement comprise, car, s’il portait un regard franc sur leur relation, ils avaient chacun mené des existences parallèles, qui ne se croisaient qu’à instants réguliers, au fil des repas et du sommeil. Il s’était abstenu de répondre, pour ne pas se laisser aller à une expression d’agacement, alors qu’il savait pleinement à quel point il manquait à ses devoirs envers elle.

Restait une seconde solution, lorsque la première excuse s’étiolait : le temps professionnel. Fenella l’avait bien compris, elle qui s’était présentée à la porte de son bureau, dans des tenues qui ne manquaient point d’aviver l’intérêt, et fort heureusement dissimulées dans d’élégants trench-coats. Elle n’avait qu’à consulter son emploi du temps, dont il lui fournissait bien volontiers copie, pour connaître les moments auxquels il était en mesure de se rendre disponible. Il n’avait mis qu’une condition : privilégier les plages horaires où sa secrétaire serait absente. Car enfin il n’était pas question qu’il soit l’objet de ragots au sein du Ministère. Cependant, sur certaines journées de congés, ou en soirée… Il était également possible qu’il ait délibérément envoyé son employée sur de pénibles missions d’archivage.

La présente journée était de celle-ci.

Il n’attendait pas de visiteurs, après le départ de l’élégante Comtesse ; il était occupé à remettre de l’ordre dans ses affaires, ramasser ce qui avait pu chuter au sol, dans un moment de trop de fougue. Et quand on toqua à sa porte, il s’attendit presque à ce que son amante soit de retour, afin de rattraper un oubli.

Nullement. Si des yeux bleus le fixaient, ils n’avaient pas la teinte éternelle des glaciers de l’Arctique.

Le fils de Noah Wellington. Aussi grand que son père, avec une même puissance physique, mais, fort heureusement, un caractère plus raisonnable et plus respectueux. Trystan était en guerre contre le père depuis plusieurs décennies, cependant l’inimitié ne s’était jamais étendue au fils, croisé à l’occasion d’événements. Il s’était même félicité que le jeune homme ait choisi de prendre Gauwain sous son aile, espérant que cela pousse le garçon dans une bonne direction, et que cela dispense Trystan de lui donner certaines leçons.

« Entre, Isaac. Je t’en prie. »

Il le laissa passer la porte, lui désigna le siège dévolu aux invités.

« …si Mrs Benedict était là, je te ferais servir un café. Mais il faudra s’en passer. »

Il savait très bien que d’autres gardaient au bureau des bouteilles de scotch ou de brandy, mais ce n’était pas son cas, et il en faisait un point important.

« Que puis-je faire pour toi ? »

Trystan Robards, le père de Gauwain Robards.
Et accessoirement, l’homme le plus détesté par Noah Wellington, mon très cher paternel. Au vu des explications, -souvent couronnées de fiel de ce dernier-, je ‘connais’ l’inimitié grandissante qui lie les deux protagonistes. Tout comme je suis au courant que mon interlocuteur possède un frère aîné et que celui-ci est le meilleur ami de mon géniteur. Alors que là encore, j’ai toujours cru qu’il fricotait avec les Serpents et non avec les Aigles. Mais, en ce qui me concerne, j’apprécie le Responsable des Affaires Galloises présent au Ministère de la Magie. Surtout son fils, en particulier. L’aspirant Auror, je le considère comme un petit frère que je n’ai jamais eu.

En cela, j’ai très bien compris que cela fait enrager mon père, sans nulle raison. Parce qu’il n’a pas à foutre son nez dans mes accointances. Comme je ne m’immisce point dans les siennes. Je connais juste Gareth Robards, pour l’avoir quelquefois fois entraperçu à la demeure des Wellington et je ne cautionne en rien ses agissements et ses manières. Puis … s’il est le meilleur ami de mon père, cela donne assez le ton de leur relation, non ? Et, de toute manière, ce n’est point cet idiot que je suis venu voir. C’est l’homme qui semble être en proie à quelques déviances adultères. Si j’en crois la femme belle et élégante qui est sortie de son bureau. Les joues quelque peu rosies mais les mèches blondes impeccablement apprêtées.

Je ne questionne point cependant. Or, je dois avouer que cela me brûle les lèvres de connaître l’étendue de cette ‘histoire’. Tout en sachant, que le Gallois serait impacté. Éclaboussé de plein fouet par les agissements de son père. Toutefois, ce n’est point à moi d’entrer dans le vif du sujet. Mais, je me doute qu’il se trame quelque chose. J’en ai assez vu et assez vécu pour comprendre que cette visite n’était point anodine. Qu’il y a quelque chose de plus profond que de venir déposer des formulaires à l’employé de la haute institution séculaire. Néanmoins, il m’invite à pénétrer dans son bureau, ce que je fais avec un agréable sourire. Heureux de le revoir, ce grand homme et modèle pour l’aspirant Auror.

- Merci, à vous. Je garde mon sourire présent sur mes lèvres, alors que je prends place sur le siège qu’il me désigne, secouant ma tête aux boucles brunes. Ne vous en faites point pour cela. Je crois qu’il y a toujours moyen d’envoyer une missive à la cafétéria, pour que celle-ci nous envoie deux cafés. Au cas où.

Alors, par où commencer ? J’ai eu dans l’idée de fêter l’anniversaire de Gauwain, et ce, en grande pompe. Vingt ans, cela est à marquer d’une croix rouge sur le calendrier de sa vie. J’ai déjà l’idée du lieu, mais il faut encore que je pousse mes investigations. Auprès de la petite amie blonde et bandante et le père, ici présent. L’un comme l’autre, je sais pertinemment qu’ils ne vont point être contrariants. Néanmoins, une petite voix me souffle que ça va être la merde dans pas longtemps. Ou que ça l’est déjà … et que je vais être au milieu. Et, que je ne vais pas aimer ça.

- Avant de passer la porte de votre bureau, j’avais dans l’idée de fêter les vingt ans de votre cher fils. J’ai déjà le lieu, il faut juste que je fasse déguerpir mon père mais … avec l’aide de votre aîné, cela ne devrait point poser de problèmes. Un silence, alors que j’en viens à m’installer bien plus confortablement dans ce siège prévu pour les invités. Évidemment, cela resterait une surprise. Et, je dois encore m’entretenir avec la petite amie de Gauwain, à ce sujet. Mais, je devrais la jouer assez rusé, parce qu’il est extrêmement jaloux. Et amoureux. Un rire tendre à ces qualificatifs, parce que je suis satisfait qu’il ait retrouvé sa moitié.

Mais là, moi, ce n’est point ce qui m’importe.
Et, je suis quand même curieux.

- Vous serez de la partie ? Avec … cette femme ? Il n’y a nul jugement dans ma voix, juste une envie de comprendre. Juste une envie de saisir à la volée, les aveux sous-jacents qu’ont pu produire cette visite attendue, je suppose. Elle n’est pas venue vous déposer un formulaire en retard. Est-ce que je me trompe ?

Oui. Il m’est avis que je la sens à venir à des kilomètres : l’Apocalypse.

Isaac Wellington avait, définitivement, l’esprit vif qui manquait à son père. Offrant une solution face au manque flagrant de caféine, sans pour autant en faire une affaire particulière. Trystan nota dans un coin de sa mémoire qu’il aurait plaisir à l’introduire au Club. Il tirerait une certaine fierté de lui apporter son patronage.

Cependant, pour l’instant, ce furent bientôt d’autre projets qui focalisèrent l’attention. Le jeune homme gardait de son père un certain sens du propos, une façon d’aller droit au but sans s’empêtrer de billevesées futiles. C’était un trait que le responsable aux affaires galloises appréciait, et qui se révélait là encore, de façon éclatante. Il révéla sans ambages ses projets, que Trystan écouta avec une certaine attention, ce dont le rejeton Wellington pouvait s’estimer flatté.

Le cœur du propos, à présent, parce que l’homme voyait aisément venir le jeune athlète.

Il s’apprêtait à répondre, pour exprimer quelques réserves, quand le jeune homme réussit efficacement à le déstabiliser, en faisant montre de cette même tendance dont Trystan l’aurait félicité l’instant plus tôt : foncer sans s’embarrasser des convenances.

Il s’avéra que Fenella avait été vue, sortant de son bureau, et que le jeune homme, on devait s’en douter vu son âge et son père, n’avait pas l’innocence de l’adolescence. Il avait dû analyser avec aisance les mèches de cheveux indisciplinées, le rose délicat du teint féminin, ou l’activité dans laquelle était plongé Trystan à l’instant même où il l’avait rejoint. Peut-être des effluves flottaient-elles dans son bureau.

En d’autres termes : ils s’étaient montrés imprudents, et Isaac, ayant reçu l’éducation qu’on pouvait imaginer, l’interrogeait en prenant de front le sujet.

Curieusement, Trystan ne ressentit pas le besoin de nier, ou de s’énerver. Isaac avait manifestement compris, et n’exprimait pas de jugement hâtif. Il lui sembla qu’il avait face à lui, non pas un jouvenceau, mais, il le comprenait peut-être pour la première fois : un homme, capable de porter sur la vie un regard à l’égal du sien.

Pour la forme, néanmoins, il grogna sa réponse :

« Je ne suis pas tenu de rendre des comptes à quiconque… »

Une pause, puis, de façon plus factuelle :

« Mais tu comprendras que je puisse t’affirmer que Gauwain ne souhaitera pas ma présence à cette fête. Ni celle de… la femme que tu as croisée. »

Il fit un vague signe de la main afin de lui signifier ce qu’il pensait des sensibleries de son fils, sans avoir à s’étendre dessus.

Cependant, ceci fait, il s’autorisa également un souffle, presque un soupir.

« Je te suis reconnaissant d’organiser cela pour mon fils. Il n’a pas de frère, je doute que ses cousins pensent à lui organiser quoi que ce soit. J’espère qu’il réalisera à quel point il lui est précieux de compter sur toi, Isaac. »

Le regard gris examina le jeune homme.

« Je peux te proposer de soutenir financièrement l’organisation de tout cela. Tu n’as pas à assumer tout ceci par toi-même. »

Encore qu’Isaac Weelington gagnait, très certainement, plus que Trystan ou son père réunis.

Mon interlocuteur.
Je crois que tout comme son fils, je lui voue un respect sans entraves. Trystan Robards, est cet homme rempli de droiture, de règles, et d’une forte abnégation, à contrario de mon très cher paternel Noah Wellington, qui lui, est somme toute, tout l’inverse. Cela est seulement pour ce fait, qu’il peut converser des heures avec l’aîné de mon vis-à-vis. Cet autre homme, que j’ai bien du mal à supporter. Gareth Robards, n’est point le genre de relation dont on veut s’éprendre mais il a du potentiel à revendre. Et … surtout, il est le meilleur ami de mon géniteur. Ce qui déjà, s’avère être un gros indice sur la personnalité de ce dernier.

Mais, je ne possède point d’atomes crochus avec celui-ci. Préférant fuir, des discussions qui s’avèrent être d’une stérilité à toute épreuve. Le frère aîné de celui qui me fait face, n’a point mon intérêt et peut seulement se targuer d’avoir une considération polie venant de ma part. Et, de toute manière, je ne connais point sa descendance. Je ne connais point les cousins de Gauwain Robards. Celui, qui se trouve être au centre de notre discussion. Même si malgré moi, j’ai bien senti que j’étais arrivé à un moment clé d’une relation charnelle, qui n’avait rien de chaste. Parce que la belle et grande blonde, je la connais et qu’elle n’a rien à voir avec la femme qui se trouve être au bras du père du Gallois.

Elle, c’est Fenella de Vermandois. Et, sûrement le nœud de tous ces problèmes qui vont survenir suite à cette relation occultée. Or, je ne peux être l’Avocat du Diable. Or, je peux me prétendre comme tel. Tout ce dont je suis certain en revanche, c’est que les enfants des deux parents respectifs ne vont point être satisfaits de cette « relation » et de ce qu’elle peut impliquer à leurs égards. Cependant, comme il vient de me l’avouer : Trystan Robards n’est tenu de rendre de comptes à personne. Et en cela, il a parfaitement raison. Sa vie, ses choix. Cependant, je voue une loyauté extrême à l’étudiant, tout comme à ceux qu’il se destine à combattre dans sa vie future …

- En effet. Et vous faites bien. Si mon père vous emmerde, vous n’avez qu’à me demander et je saurais aisément le remettre à sa place, cette enflure. Mon très cher paternel, il n’y a étrangement que ma personne, qu’il se permet d’écouter. Même s’il en juge les actes, cet enfoiré. En ce qui concerne votre fils, je ne le pense pas obtus. Même si, sans me mettre à sa place, j’estime quand même que ça risque de lui faire un choc. Ce serait mentir que de dire le contraire. Un silence, assorti d’un sourire. Gauwain, apprendra. C’est tout. Il lui faudra du temps pour accepter le choix de son père, qui, malgré tout, a des conséquences.

Conséquences, pour ces familles, qu’il va faire imploser. Pour cette nouvelle dynamique que la belle blonde et le jeune homme devront accepter. Jeune homme pour qui, j’ai un sentiment particulier. En tant que grand frère, je ferais bien tout ce qu’il me demande même si je reste moi aussi une enflure et qu’il faudra bien que je coupe court à toutes nos interactions un jour prochain. Parce que nous sommes ennemis sur le terrain, dans une guerre à laquelle, il devra participer. Mais pour l’heure, il y a ses vingt années en ce monde à lui fêter. Et, je m’estime en droit de le faire et de le vouloir.

- Je pense avoir croisé deux ou trois fois, les cousins de Gauwain, lorsque mon père avait invité votre frère dans la demeure Wellington. Et … je n’ai pas eu une bonne impression quant à ce qu’ils sont. On ne se connaît de toute façon pas assez, pour faire quelque chose en commun pour votre fils. Un sourire, avant que mon regard bleu clair ne le scrute à son tour. Je n’ai nullement besoin d’une quelconque aide financière. Car en tant que sportif de haut niveau, je gagne assez bien ma vie. Toutefois, je trouve l’entreprise formulée par l’employé du Ministère de la Magie assez louable. Je n’ai pas besoin de votre aide financière Trystan. J’aurais juste besoin de savoir que même si vous ne participez pas à la fête, qu’il y aura au moins un présent de votre part destiné à votre fils. C’est tout.

Ou de me dire les goûts culinaires de ce dernier, même si au fond de mon âme, je pressentais que mon interlocuteur n’en avait pas la moindre idée concernant sa descendance.

C’était un certain type d’hommage à la valeur de Noah Wellington que son fils parle ainsi de lui sans y avoir été invité. Ce commentaire disait aussi quelque chose d’Isaac Wellington, un quelque chose dont Trystan n’avait pas besoin d’être convaincu mais qu’il était toujours plaisant de voir réaffirmé, concernant ce jeune homme. Il eut un sourire appréciateur, et quelque peu amusé, non moqueur mais indiquant qu’il avait plaisir à railler Noah avec le jeune sportif.

« Ne te fatigue pas. Noah est une tête de mule et je le soupçonne de tirer plaisir dans le fait de déplaire. Si tu l’attaques là-dessus, il sera seulement fier de lui. »

Non, il suffisait d’ignorer les commentaires salaces à l’endroit de sa compagne et de sévir lorsque l’ancienne gloire s’y attendrait le moins, en s’attaquant de préférence à sa stature et son image. Encore meilleur serait la vengeance si des journalistes étaient présents pour immortaliser l’événement.

Le sujet de Gauwain se prêtait bien moins à certaines célébrations. Ou à une satisfaction quelconque, même si le jeune homme semblait particulièrement confiant dans l’avenir. Un sentiment que le préposé aux affaires galloises ne partageait pas. Pas réellement, et ce fut clair dans ses propos comme dans la façon dont son visage se referma.

« C’est ton affection pour lui qui parle. Mais Gauwain n’a pas la maturité suffisante. Il réagit en gamin… ce que je ne peux totalement lui reprocher au vu de sa position mais qui n’est pas mon problème. Si comme tu le dis, il change d’opinion sur la situation avec le temps, grand bien lui fasse, mais ce n’est pas ma responsabilité. »

Cela faisait-il de lui un monstre ? De ne pas se rendre malade à essayer de réparer et protéger les sentiments de son héritier de sang ?

Il eut été bien plus simple que son fils partage l’opinion d’Isaac ; il se prit à regretter de n’avoir encouragé plus encore le rapprochement entre les deux garçons, de n’avoir pas vu dans leur enfance que le jeune Wellington pouvait être un grand frère pour son bambin. La faute en revenait uniquement à Noah, encore une fois, qu’il avait toujours voulu étrangler, d’aussi loin d’il s’en rappelle. ...encore que la culpabilité était aussi le fait de son frère, qu’il n’avait jamais trouvé plaisir à côtoyer outre mesure.

« Ces deux garçons ont la tête assez bien faite, mais leur père laisse à désirer par certains aspects. C’est sans doute ce que tu as pressenti à leur contact. »

Il hocha la tête, afin de révéler qu’il approuvait l’analyse qu’avait livrée le jeune homme, et qu’il ne lui reprochait pas sa prise de distance prudente avec les cousins Robards. D’autant que Gauwain n’en trouverait probablement pas manque, s’ils étaient absents.

Isaac ne le déçut pas plus, sur l’aspect financier de l’affaire. Sans s’abaisser à trahir leur différence de revenus, et donc en préservant les égos, il gérait le tout avec une certaine élégance, qu’il apprécia.

« Très bien. Je vais réfléchir à ce que je pourrais offrir à ce garçon ; tes suggestions seront les bienvenues. Et une fois que j’aurai trouvé un cadeau convenable, si tu me permets, je l’adresserai à ton domicile. »

Puis….

« Considère que je te dois une faveur. »

Il ne refuserait pas, en tout état de cause, d’honorer sa dette. Quelle que soit la demande que pourrait lui présenter le jeune sportif. Puis, se détendant, avec un sourire aiguisé :

« Que programmes-tu ? ….je suis en disgrâce mais je reste son père. ….encore qu’en tant que père, je me doute qu’il y a sans doute certains programmes que tu ne souhaites pas me révéler. »

Noah Wellington, mon très cher père.
Avec qui je possède une relation plus que compliquée. Un paternel célèbre, dont je foule les pas, malgré moi. Qui me conforte toujours à vouloir bien faire, pour le rendre fier alors qu'en définitive, je le déteste. Il possède cette partie de personnalité que je ne lui supporte pas, alors que pour le père de Gauwain Robards, j'en décèle une nette singularité. Trystan Robards, j'apprécie sa compagnie. Même si, visiblement, il n'est pas dans les bons parchemins de son fils, vu la référence notoire à cet adultère qui me semble faire l'effet d'un Bombarda Maxima.

Évidemment que Noah Wellington m'en a fait part en aparté. Évidemment que j'ai pris toute conscience de cette jalousie qui n'a pas lieu d'être envers l'homme qui me fait face. Si la mère de la petite amie du Gallois a opté pour le Responsable du Ministère des Affaires Galloises, cela est parce qu'elle possède ses propres raisons. Et, celles-ci, ne me regardent en rien. Toutefois, cela n'empêche point le courroux de l'ancienne gloire du Quidditch de se déverser sur mon interlocuteur, quand ce dernier ne se trouve pas dans la même pièce que lui.

Et, je me permets un éclat de rire franc, suite à l'analyse parfaitement exécutée de mon vis-à-vis, concernant mon idiote ascendance :

- Mon père a une propension à se faire haïr de ses semblables. En commençant par son propre fils. Je sais qu'il est extrêmement jaloux de vous et vous pourriez tourner cela à votre avantage. Mais ... nul mot à ce propos, je vous fais confiance. J'ai un large sourire sur les lèvres, mon regard bleu clair qui en pétille d'impertinence. Parce que je sais déjà comment mon paternel va réagir : mal. Et cela, ça ne boude certainement pas mon plaisir de l'anticiper.

... ça en vient même à le booster.

- Gauwain est plus mâture que vous pouvez le penser. Il a opté pour une voie qui est parsemée d'ombres et de bien peu de lumière. Ce que je vois, moi, c'est un jeune homme qui grandit et qui fait en sorte de maximiser ses expériences. De trébucher pour mieux se relever. D'entreprendre et de comprendre, comment la société dans laquelle nous vivons peut dès lors fonctionner. Votre fils, j'y suis attaché. Parce que ... parce qu'il possède cette innocence que j'ai perdu au fil des années. Un silence, avant de bifurquer sur d'autres palabres qui ne risquent pas de me compromettre. À un moment de son existence, il comprendra votre choix. Nullement aujourd'hui, nullement demain mais certainement plus tard.

J'octroie un sourire à ce père inflexible qui peut décemment être une autre figure paternelle, en ce qui me concerne. Car la mienne, est plus que déviante. Mais, elle demeure celle qui m'a engendré en ce monde et dont je peux décemment porter le patronyme avec fierté. Même si Noah Wellington m'exaspère au plus haut point.

- Comme je vous l'ai dit précédemment, je ne connais pas assez votre frère ni les cousins de Gauwain, pour m'en faire une opinion. Mais, ce que j'en ai déduit ne me plait pas, vraiment. Et ... votre frère aîné, est le meilleur ami de mon père, donc cela laisse un indice assez conséquent, sur l'image que j'en ai. Image, qui n'est clairement pas embellie par les frasques des deux âmes diaboliques qui composent le duo Robards-Wellington. Pour le cadeau de Gauwain, je vais essayer de faire en sorte de savoir ce qui l'intéresse, sans me dévoiler. Et, je vous ferais parvenir mes conclusions. Pour un présent, en ce qui me concerne, ne vous en faites pas. Je n'en ai pas besoin.

À nouveau, un sourire engageant. Parce que, même si cela est une faveur et que le père de celui que je considère comme un petit frère m'est redevable, je réfute cette idée. S'il vient à la fête que j'organise en secret pour son fils unique, il sera là le cadeau. Mais pour cela, je devrais convaincre le principal intéressé que cela n'est pas une erreur que son père soit présent. Et ça, cette perspective-là, elle est pratiquement impossible à modifier.

- Merci. Mais je vous le dis, je n'en ai franchement pas besoin. Même si je sais, que vous êtes un homme d'honneur et que cela vous importe. À son questionnement, j'ai encore un rire bref et sec. Qu'est-ce que j'ai bien pu prévoir pour le roi de la soirée ?  Vingt ans, ça se fête. Et, ce que j'ai prévu ? Il n'y aura pas de demoiselles dénudées, je n'ai aucune envie que Meredith fasse un génocide. Un rire. J'ai prévu de l'emmener dans un séjour entre frères. J'ai déjà prévenu son meilleur ami. On devra se débrouiller dans la région des Grands Lacs, là où se trouve la demeure Wellington. Pour faire simple, je l’emmène dans un camping survivaliste.