La jeune femme que j'aimais le plus au monde était en proie à ses propres démons. Le regard clair de Sia, se troublait des pires ombres, quand celle que j'aimais n'était pas occupée. Parce que je le savais. Je savais qu'au fond d'elle et ce malgré les quelques sourires qu'elle offrait à ceux et celles qui s'inquiétaient pour elle, elle restait dévastée. Traumatisée de cette nuit, où nous avions perdu des âmes innocentes au nom même de la barbarie et de la folie. Comment se relever seulement après ça ? Moi, je n'avais pas le choix. J'avançais. Je faisais en sorte de rassurer
Blondie aussi, même si elle n'en disait rien. Peut-être, se confiait-elle à Gauwain ?
Je n'en savais strictement rien mais je le supposais du moins. Au moins, il était là pour elle, lui aussi. Et moi, j'étais là pour Anastasia. Lui laissant de l'espace si elle le souhaitait. Je ne voulais certes pas l'étouffer, mais je m'inquiétais. C'était plus fort que moi, parce que je l'aimais. Parce que je l'aimais, je m'inquiétais. C'était un cercle vicieux dont je ne parvenais pas à me défaire. Mais ... lui faire part de ma crainte, alors qu'elle-même, en était sujette ... je pouvais pas me le permettre. Pas avec elle. Pas avec celle, dont j'étais littéralement fou amoureux depuis Ilvermorny. Et, encore plus à ce jour.
Et au moment où ma future interlocutrice s'était décidée à me voir, j'avais littéralement sauté sur l'occasion. Acceptant de la voir, le soir-même. Prenant conseil auprès de la demi-Vélane, quant à ma tenue et sur le fait que je pouvais oui ou non, lui apporter un présent. J'avais jeté mon dévolu sur une seule rose magique. Qui s'accorderait avec la couleur de sa chevelure, dès lors que ma petite amie, la tiendrait entre ses jolis doigts. Pour l'habillement, j'avais opté pour un
costume, assorti d'un long-pardessus. Transplanant jusque chez ma future vis-à-vis sans avoir pour autant oublié son cadeau qui était bien emballé et qui avait su supporter le transport.
Préférant ne pas m'allumer une clope, j'attendais sagement sur le seuil, qu'elle veuille bien m'ouvrir. Et ... lorsque je la découvris, mon regard ambré ne voyait qu'elle. Dans cette splendide robe qui la mettait immanquablement en valeur ainsi que ces mèches immaculées qui lui donnaient un air d'ange. Elle était parfaite. Sensiblement parfaite. Et, je dus déglutir pour m'y reprendre à deux fois, afin de pas m'étouffer dans ma salive et mon empressement de la saluer.
- Bonjour ... Tiens. C'est pour toi. Je lui tendais la rose, enveloppée dans un papier de soie aux couleurs d'Ilvermorny. Et ce qu'elle m'avoua ensuite, me fit l'effet d'un doucereux poignard fiché dans le cœur.
T'excuses pas Sia. Vraiment. D'accord ? Avec une infime précaution, je venais poser mes mains sur son visage, pour venir caresser du bout de mes pouces, cette peau si douce.
Il faut du temps. Et, je ne t'en veux pas. Je serais bien un odieux connard que de t'en vouloir, tu sais. Un sourire tendre et amoureux, avant de la saluer. Mes lèvres sur son front.