Une mine soucieuse pare mon visage, alors que je continuais de froncer mes sourcils, suite à ce que je pouvais avoir sous mes yeux. Sous mes yeux, un journal fraichement lu mais tout autant froissé. Car pas loin de la Une, se trouvait une connaissance que j'aurais largement préféré oublier. Un gars, qui avait lui aussi fait ses classes à Womatou et que je ne connaissais que trop bien, comme étant le frère de Sia. Et qui, au vu des quelques mots déposés sur le papier, était largement enlisé dans les ennuis.
Ennuis, que le MACUSA avait eu le loisir de côtoyer sans pour autant y avoir été confronté ni avoir eu de conclusion valable. Assis dans mon bureau, j'avais bien du mal à me tenir en place, et force était de constater qu'il avait réussi à me foutre les nerfs, moi qui étais d'ordinaire bien loin de céder à mes pulsions. On me connaissait sérieux et affable, pourvu d'une bouille d'éternel adolescent qui m'avait valu quelques quiproquos par le passé. Mais jamais ô grand jamais, je m'étais senti dans un tel état de colère que je ne parvenais pas à contrôler.
Y'avait une forme de trahison à chaque ligne que je lisais et relisais encore, conscient qu'il avait totalement mis en danger sa sœur en s'affichant par ce biais. Et surtout, je ressentais une forme d'impuissance face à ce groupuscule qui avait fait trop de dégâts et dont il était issu. C'était une décision volontaire ? C'était de son fait ? Ou comme un connard, il s'était laissé embrigader là-dedans, sans possibilité manifeste d'en sortir ? Ça, je devais en avoir le cœur net, même si mon flegme légendaire d'Américain avait été mis à mal et le serait encore en voyant sa gueule de petit con fini.
De mon bureau, je transplanais chez Sydney, bien conscient qu'il ne m'attendrait pas de sitôt et qu'il ne m'accueillerait pas à bras ouverts. Fronçant mes sourcils, j'hésitais à prendre avec moi le journal où il y avait sa putain de sale gueule en photo, mais je l'empoignais à la hâte avant de disparaître. Et de me matérialiser devant chez lui. Sonnant à sa porte d'entrée, jusqu'à ce qu'il m'ouvre. Gardant l'un de mes poings fermés dans la poche de mon par-dessus couleur ardoise alors que l'autre tenait fermement cette fichue gazette prête à la réduire en morceaux. Avant que je la lui foute sous le nez, en plus.
Grossière erreur.
- C'est pas elle, que je viens voir. Grognais-je alors qu'il pigeait pas le pourquoi de ma venue dans son antre et il y avait de quoi, pourtant.
T'as pensé à elle, en t'affichant de la sorte ? C'est quoi ce merdier ? Je lui plaquais cette putain de revue sur le torse, avant de l'empoigner par le col de son haut. Conscient que si
Blondie, me voyait ainsi, elle me reconnaîtrait pas. Plantant mes iris ambrés dans les siens, je le défiais.
Où était passé l'Auror qui pouvait résister à tout ? Il était pas là, visiblement. Et pour une fois, c'était peut-être tant mieux, finalement.