Avait demandé maman au cours du repas. Évidemment, la parfaite Honorine avait tout de suite répondu qu'elle n'avait plus qu'à y mettre sa trousse de toilette et les regards s'étaient tourné vers moi et non je n'avais pas finie ma valise puisque je ne l'avais même pas commencée. Il restait encore six jours avant de retourner à poudlard et j'avais encore le temps mais maman tenait toujours à ce que nos affaires soient prêtes bien avant le départ, comme si elle avait hâte de se débarrasser de nous. Les vacances d'été avaient été bien plus longues que prévu avec les travaux de reconstruction de poudlard et c'était peut-être le cas. Avoir à la maison deux ados qui passent leurs vies à se chamailler pour des débilités devait la gonfler prodigieusement. Pourtant, j'avais fait mon maximum pour me montrer sympa et encore plus serviable que d'habitude. Mon père l'avait remarqué d'ailleurs parce que j'avais même eu droit à une réflexion du genre : C'est l'effet "je veux une guitare" ça. Comme si je ne foutais jamais rien à la table de Merlin ! Ca avait eu l'art de m'énerver.
En début d'après midi j'étais donc remonté dans ma chambre pour préparer cette fichue valise, et pour éviter la séance jeu de société avec ma mère et ma sœur. J'avais rapidement tendu ma couette sur mon lit puis balancé la valise dessus. Un long moment j'observais la valise vide. Ma chambre était mansardée et petite mais je l'aimais beaucoup c'était le seul endroit à moi et rien qu'à moi. Sur les mûrs des affiches et des posters des Bizarr' Sisters, sur le bureau quelques feuilles de parchemin en vrac, des plumes et quelques bouquins de cours. Sur la table de nuit, des magazines de mode et une boîte en fer remplies de fils et d'aiguilles. Une armoire de l'autre coté derrière la porte dans les étagères du haut débordaient de rouleaux et de chutes de tissu. Une veste en jean sur laquelle je rajoutais des manches en tulle bleu nuit était pendue sur la porte. J'avais réussi à éviter le cliché du panneau STOP sur la porte d'entrée mais elle avait tout d'une chambre d'ado.
Oui, j'aimais beaucoup ma chambre et la quitter tout bientôt pour retourner à Poudlard me rendait triste. Même si j'avais hâte de retrouver Agrippa, je savais que tout le monde ne serait malheureusement pas de retour cette année et que le château n'aurait plus jamais la même aura protectrice. Maintenant quand je passerais au troisième étage je ne pourrais plus jamais faire comme si je n'avais pas vu ma sœur écrasée par un bout du plafond ou tout le monde essayant vainement de sortir de ce merdier. C'est à tout ça que je pensais avec appréhension en pliant mes jeans, mes pyjamas et mes uniformes ridicules.
Après avoir presque rempli ma valise, je m'étais remise à ma veste en jean et en tulle. Un petit mot avait glissé sous ma porte de l'écriture d'Honorine. Elle aussi avait fait des efforts pour me foutre un peu la paix durant ces très, trop, longues vacances. " Julius dîne ici ce soir " elle avait même dessiné un petit sourire sur la feuille. Habitude que je trouvais un peu puérile mais j'appréciais qu'elle n'est pas frappé juste pour m'informer que nous avions son parrain a diner. Les reste de l'après-midi avait dû passer plus vite que je ne l'avais pensé car quand on frappa à la porte de ma chambre je me relevais un peu brusquement tellement j'étais absorbée par ma couture. J'étais sûre de trouver Honorine de l'autre côté et j'ouvris donc d'un mouvement un peu râleur et j'allais lui demander ce qu'elle voulait encore mais ce n'était pas Honorine et je ravalais ma hargne pour afficher un sourire franc.
" Salut l'oncle ! Tu es déjà là mais... Il est quelle heure ?"
