la route des loups (Morgan)

Ces derniers temps ont été mouvementé au-dela de tout ce qu’elle a connu. Et pourtant elle est une louve donc sa vie n’a jamais rien eut de calme. Sauf que le monde magique et des créatures est mouvementés comme jamais il ne l’a été. Le plus préoccupant sont ses buveurs de sang qui s’approchent de leur territoire et cette nuit où elle a perdue ses souvenirs. Certes c’était une nuit de pleine lune, mais son statut de louve de naissance lui donnait normalement l’avantage de ne pas perdre ses souvenirs donc rien n’expliquait cette perte de souvenir. Elle n’a trouvé aucune réponses depuis cette nuit et n’a pas eut l’occasion de vraiment y repenser prise dans d’autre problème. C’est un réminiscence qui vient par moment dans ce flot de préoccupation et qui lui fait davantage froncer les sourcils et grogner. Elle a besoin de distraction et elle sait où en trouver : l’Ecosse et les abords de cette satané école à la noix.
Elle aime bien faire un tour non loin se rêvant à croquer un bout d’élèves bien qu’elle ne le fera pas. Il est connu qu’il y a des lycan aux tréfonds de cette forêt et elle ne voudrait pas leur faire affront en chassant sur leur territoire. Même si les Greyback sont puissant ce n’est pas une raison pour créer un conflit alors qu’elle a un territoire bien plus grand pour chasser. Elle aime juste y aller pour observer cette maudite école, pester, effrayer de brave gens de pré-au-lard et boire un coup à la tête de sanglier. Un endroit parfait pour tenter de se tirer un peu de ses idées noires. Elle a donc fait un voyage de plus d’un jour pour aller dans le petit village.
Elle a passé plus d’une heure à observé Poudlard en s’imaginant ce qu’elle aurait fait si elle avait étudié là-dedans, sans doute un gueuleton bien sanglant. Elle aurait pu rester encore longtemps à juste contempler le château du toit où elle s’était posé pour se reposer, mais une odeur à attirer son attention. Une odeur d’homme sorcier supplément terre étrange qu’elle connaissait. Elle n’arrive pas à remettre une tête sur l’odeur, mais c’est quelqu’un qu’elle a déjà rencontré et vu qu’aucun mauvais souvenir ne vient avec sans doute avec qui elle a passé un bon moment. Curieuse, elle descend du toit et flaire la piste de cette inconnu qu’elle connait.
Elle ne tarde pas à le trouver et un sourire enfantin se dessine sur ses lèvres alors qu’elle reconnaît directement l’homme à qui appartient l’odeur. Elle se souvient de son prénom :Morgan et surtout de sa passion pour le ciel qu’il a partagé avec elle sans retenue. Pas habitué à ce qu’un sorcier la traître avec tant d’égard tout en souhaitant lui enseigner quelques chose. Elle l’a bien aimé ce monsieur étoile et est contente de le revoir par ici ne s’attendant pas vraiment à le revoir un jour. Elle s’approche de lui d’un pas léger, presque sautillant sans faire vraiment de bruit grâce à ses capacités de louve.

« Bonjour vous, c’est un plaisir de vous revoir. »

Le château avait réouvert ses portes depuis un mois. Je n’aimais pas voir les aurors trainer dans les couloirs, ni les tireurs d’élites, ni aucun des membres du ministère. Pour tout dire, cela ne me rassurait guère. Même s’ils étaient censés être là pour ça. Le seul point positif c’est que je voyais bien plus souvent Matt, même si – j’admets – que cela me perturbait qu’il soit là. Poudlard c’était mon domaine, pas le sien, et je m’étais habitué à évoluer dans le château comme je l’entendais, et la présence de Matthew m’empêchait d’être totalement moi-même. Ce samedi après-midi, alors qu’un match de Quidditch faisait rage dans l’enceinte du château, j’ai pris la fuite. Pré-au-lard allait me faire oublier la présence des aurors qui m’angoissaient un peu de trop. La présence de Matt qui me tournait autour pour être sûr que je ne trébuche pas sur un caillou. J’ai toujours aimé la façon dont il avait de me surprotéger mais parfois, j’avais juste l’impression d’être un gamin de quatre ans qui apprend la vie. Et puis, je n’avais plus de Fizwizbiz et ça, c’était le plus gros problème de la journée. Laissant les Serdaigle et les Poufsouffle régler leurs différents dans les airs, j’ai pris le chemin de Pré-au-Lard. L’écharpe de Beauxbâtons autour du cou. J’avais beau enseigner à Poudlard, je n’en restais pas moins chauvin, et Beauxbâtons restait et resterait mon école de cœur.

Honeydukes restait le magasin de confiserie que je préférais. Le paradis pour un mec comme moi, accro au sucre. Je crois c’est l’endroit dans lequel je passe le plus de temps, quand je ne suis pas sur le toit entrain de mater les étoiles. En réalité, il me faudrait Honeydukes sur le toit de Poudlard pour que je sois vraiment heureux. Je ressemblais à un gamin de huit ans au milieu de tous ces énormes bocaux remplis de confiseries de toutes sortes. En voyant les paquets que j’avais à la main, j’ai eu un sourire en imaginant la tête de Matt en me voyant revenir avec tout ça. J’ai trainé dans les ruelles de Pré-au-Lard avec peu d’envie de revenir à Poudlard. Juste un peu de solitude sans penser aux aurors, ni aux tireurs d’élites et encore moins à ce qui avait pu se passer avant les vacances d’été. Je l’admets, je l’avais toujours en tête et même si au fond, je savais que cela n’allait pas recommencer, je ne pouvais pas m’empêcher de stresser. Et la présence des aurors n’y aidait pas.

Je suis resté collé devant la vitrine du marchand de hibou. Fizwizbiz était aussi gourmand que moi. Tel maitre, tel hibou comme on dit. J’allais entrer dans lorsqu’une voix m’a fait sursauter. Je me suis retourné brusquement pour voir qui était la personne qui venait de s’adresser à moi. Je le reconnais pendant deux secondes, j’ai eu du mal à replacer la jeune fille face à moi dans son contexte. Je l’avais vu en pleine nuit, et je ne suis pas très physionomiste. Mais son regard de louve me fit décrocher un sourire. Je l’avais bien aimé cette gamine, Matt avait râlé lorsqu’il l’avait su. Mais considérant qu’une marche d’escalier est un danger pour moi, je ne vais pas m’empêcher de vivre. Et puis, Savage ne m’a pas attaqué, bien au contraire. « Bonjour Savage ». Cela me faisait plaisir de la revoir. La soirée avait été des plus sympathiques. « Je suis content de vous voir aussi ». Le miam-hibou attendrait. « Comment allez-vous ? » lui ai-je demandé. « Ça vous dit un café aux Trois-Balais, il fera plus chaud » ai-je lancé. Sans être frileux, je trouvais ça plus sympathique d’être assis à une table.

L’espace d’un instant, elle a cru que l’homme devant elle l’avait totalement oublié. Elle en est presque déçue, mais il finit par dire son prénom et elle a un sourire radieux sur les lèvres. Elle l’aime vraiment bien ce sorcier-là donc cela l’aurait vexé qu’il ne se souvienne plus de leur rencontre alors qu’elle en garde un très fort souvenir. Il est le premier a avoir eu envie de lui apprendre quelques choses sans être contraint ou sans être un loup de base. Elle a bien aimé son cours d’ailleurs et se souvenait de presque tout ce qu’il lui avait expliqué.



« Je vais bien et vous prof ? »



Elle a un sourire malicieux aux lèvres en disant ça. Ses yeux d’orcre brillant sous la lumière du jour pale, lui donnant un air encore plus sauvage. Son prénom lui va à merveille et ce depuis toujours. Sauvage, dangereuse, crainte, elle est une louve dans toute sa splendeur et malgré ça cet homme l’invite à prendre un café en sa compagnie comme inconscient du danger qu’il peut courir à ses côtés. Et en faisant ça, il ne se rend pas compte qu’il se met en sécurité, car ça donne à la louve au mieux envie de lui accorder une protection et au pire une affection légére.



« Avec plaisir allons y. »



C’est rare qu’on l’invite où que ce soit. Oh elle n’est pas dépourvue de compagnie et d’amie. Déjà elle a sa meute et il n’est pas rare qu’elle trouve quelques personnes pour passer une nuit ou un moment agréable même chez les sorciers. Néanmoins, ce genre de moment délicat et dénué de luxure. Elle apprécie ça, même si c’est nouveau pour elle et n’a pas du tout envie de le briser. Sans doute pour ça qu’il est toujours sorcier malgré l’affection qu’elle lui porte.



« Pourquoi de si gros sachet de bonbons ? »



Demande-t-elle curieuse, alors qu’ils avancent vers les trois balais. Elle a remarqué les sacs avec leur odeur de bonbons et se pose pleins de question depuis. Elle n’a jamais été très sucre préférant le gout de la chair et du sang au gout doux des bonbons. Elle est donc curieuse de savoir comment on peut se retrouver avec une telle quantité de sucreries à bout de bras. Et surtout elle se demande s’il va manger tout ça seul ou pas. Sans doute est-elle trop curieuse, mais il l’a autorisé à être la dernière fois qu’ils se sont rencontré et même sans ça elle aurait posé ces questions.

Ils passent la porte des trois balais et elle remarque quelques regards méfiants qui se posent sur elle, mais s’en fiche. Elle est une louve-garou de naissance et n’a jamais rien fait pour le caché. Ses griffes toujours acérées, ses crocs visibles et ses yeux ocres criant ce qu’elle est. Un sourire mauvais aux lèvres, elle toise un pauvre bougre qui sera sans doute une proie prochainement. Elle va s’asseoir avec Morgan à une table et commande les cafés quand ils sont posés en se disant que ça fait longtemps qu’elle n’en a pas bu un.

Encore une rencontre que je n’allais pas dire à Matthew. Même s’il m’interdisait de rien, et que j’étais libre de faire ce dont j’avais envie – et encore heureux, on ne serait plus ensemble si cela avait été le cas, ne serait-ce qu’une seule fois – je l’entendais déjà râler. Comme quoi les loups-garous de naissance étaient dangereux, qu’elle pouvait me tuer d’une seule main – un bonbon avalé de travers aussi pouvait me tuer – et tout un tas d’autres arguments qu’il avait encore en tête. J’aimais bien qu’il s’inquiète pour moi, je trouvais ça mignon. Mais, parfois, j’aimerais qu’il s’occupe de lui, plutôt que de moi. Même si cela ne se voyait pas toujours, j’étais un grand garçon et je savais ce qui était bon pour moi, ou pas. Et en l’occurrence, passer un moment avec Savage était bon pour moi. Pour ma santé mentale, j’aime voir des gens, faire des rencontrer, découvrir les coutumes et tout un de truc qui faisaient ma vie sociale. J’ai acquiescé d’un hochement de tête. « Je vais bien également ». Loin des aurors. Des bonbons pleins les poches.

J’étais content qu’elle accepte mon invitation aux Trois-Balais. Je n’avais pas envie de rentrer, et puis notre dernière rencontre avait été rapide, et j’avais envie de la découvrir un peu plus. J’aimais pas la façon dont les gens avaient de nous regarder lorsque l’on passait près d’eux. Certes, elle restait un prédateur pour la plupart des gens mais, je crois surtout que les loups-garous sont des êtres très peu connus, et que ce n’était pas en les fuyant – ou en les maltraitants – qu’ils allaient être plus agréable avec nous. Bon, je suis peut-être un peu naïf et j’aimais à croire que je vis dans un monde de bisounours. Mais, j’y peux rien moi, si j’aime tout le monde sans distinction. J’ai éclaté de rire à sa question. Moi sans bonbon, c’était comme le ciel sans étoile… Vide et triste. « Je donnerais tout pour ces bonbons… » ai-je répondu. Mon empire contre un fizwizbiz. « Vous en voulez un ? » Je ne suis pas comme ça, je partage. Je m’étais ravitailler pour la semaine. Mes paquets ne me diraient jamais longtemps. Je déteste avoir faim, et je déteste manquer de sucre. Et pour tout dire, j’étais capable de finir un paquet de fizwizbiz en une seule journée. Je crois que je compense l’attitude de Matt face à la nourriture. Là-dessus, on est les deux pôles opposés. Lui, il bouffe rien, et je ne l’ai jamais vu toucher à un bonbon depuis que je le connais. Moi, je suis capable de faire six repas, juste parce que j’ai un petit creux, et je finis un paquet de bonbons en moins de quatre heures.

Les Trois-Balais était un bar dans lequel j’aimais bien aller. Il était chaleureux, et les rencontres étaient toujours agréables. On y voyait souvent les élèves lors des sorties à Pré-au-Lard. Et il me faisait toujours penser à l’auberge dans laquelle on s’était rencontré avec Matt. Je crois que c’est pour cette raison que je l’aimais bien, ce bar. Les regards se sont tournés vers nous – ou plutôt vers mon accompagnatrice. Il faut dire qu’elle ne passait pas inaperçue. Même si elle n’était pas transformée et qu’elle ne le hurlait pas, certaines caractéristiques des loups étaient bien présentes. Moi-même qui n’avait jamais vu de loups-garous – qu’ils soient de naissance ou non – je l’avais compris rapidement lorsque je l’avais rencontré. Ses yeux dorés parlaient pour elle, et peut-être aussi – un peu les crocs apparents lorsqu’elle souriait. Je trouvais ça mignon, moi. Matt me prendrait pour un dingue. Cela dit, j’crois qu’il me prend déjà pour un dingue. N’empêche que, là, j’aimerais bien qu’il soit là, juste pour qu’il la rencontre et qu’il comprenne que non, Savage ne me voulait pas de mal. Enfin… je crois pas… elle l’aurait déjà fait, non ?!

J’ai donné les mornilles demandées pour les deux cafés quand le serveur les a posés devant nous. J’étais plutôt difficile sur les cafés – les Anglais n’étaient pas des artistes en ce qui concernait cette boisson, pour tout ce qui concernait la nourriture, cela dit – mais je reconnais que le café des Trois Balais était plutôt bon. Certes, il ne valait pas un bon café français ou italien, mais au moins, ce n’était pas de la lavasse que certains pub anglais pouvaient vendre. Et rien que pour ça, il valait le coup d’être gouté. En jouant avec l’anse de ma tasse, j’ai reporté mon attention sur la jeune fille face à moi. « Alors, qu’est-ce qui vous amène ici ?! » lui ai-je demandé avec toute l’affection que je pouvais lui porter. Parce que oui, je l’aime bien, moi, Savage. Et ce n’étaient pas les regards insistants des sorciers présents dans le bar qui allait me faire changer d’avis.

Un palais sucrée donc, ça la fait sourire. Il est aussi tendre qu’elle est dangereuse, pourtant elle l’apprécie. Il ne se force pas à être gentil avec elle, il l’est. Il n’a pas la peur latente en lui qui pue et transparaît dans les mouvements de la plupart des gens qu’elle croise. Il l’a vu plus sauvage encore qu’aujourd’hui et même là il n’a pas fuit. Au contraire, il lui a donné un cours. Il n’est donc pas étrange de voir qu’il aime tant les bonbons, ça correspond à son caractère en quelques sortes. Elle secoue la tête à sa proposition.

« Je suis plutôt viande que Bonbon. »

Un sourire malicieux qui dévoile ses crocs alors qu’elle dit ça. Même s’il doit s’en douter, elle ne dit pas quel type de viande elle préfère. Aucune envie de l’effrayer celui là et pas plus envie de lui proposer de rejoindre sa meute, Morgan est mieux en sorcier innocent aimant les bonbons et proposant à qui le veut des cours sans se soucier de leur apparence. Il était entrer dans sa liste de sorcier à protéger grace à se comportement simple. Il faut dire qu’ils sont rare ceux qui agissent ainsi avec elle et l’odeur de peur qui imprègne les lieux le montre bien.

« Je me promenais et j’ai passé un coucou à la meute qui vit ici. »

Elle ne peut lui dire qu’elle était venu regarder avec haine l’école de magie, parce que jamais on ne l’avait laissé franchir les portes de l’école. Même si en réalité, le directeur avait eut raison. Savage aujourd’hui est dangereuse, mais sous contrôle. Adolescentes, elle était une louve affamée qui aurait sans doute bouffé ses camarades en petite déjeuné. Sauf qu’elle est trop de mauvaise foi pour le reconnaître, sans parler du fait qu’elle aurait détesté être enfermer dans une école pour apprendre. Elle regarde son café devant elle et en bois une gorgée.

« Vous êtes professeur à…Poudlard… »

La haine perce dans sa voix. Elle ne peut le retenir, mais elle n’en montre pas d’autre signe. Ses crocs, ses yeux et ses griffes ne se font pas plus acérer, plus surnaturel. C’est une preuve flagrante qu’elle n’est plus l’enfant impulsive de 16 ans qui aurait craché à en effrayer son vis-à-vis en parlant de l’école de magique britannique. Elle a bien grandi et elle est femme effrayante, dangereuse, mais bien moins impulsive qu’avant et ce malgré son statut de louve de naissance.

« Je vais commander votre viande la plus saignante »

Fit elle quand le serveur repasse. L’homme acquiesce et fuit presque. Savage a besoin de viande, parce qu’elle sent qu’il vaut mieux qu’elle mange. Elle espère ne pas le voir dégoûter de manger de la viande presque cru. Elle aurait bien mangé cru, mais ce n’était pas un truc qui se faisait chez les sorcier écossais. Elle va se contenter de saignant et etre content qu’on ne lui ramène rien de bouilli comme ils peuvent le faire parfois dans ce pays de malheur.

La réponse de la jeune fille ne me surpris pas. Evidemment, vu sa condition, il était clair que les bonbons n’étaient pas sa priorité. Pendant une seconde, je me suis demandé si je devais m’inquiéter de ma future condition de proie mais ne m’aurait-elle pas déjà attaqué si c’était le cas ? J’ai chassé cette idée de mes pensées. Ici, je ne risquais rien pour commencer, et elle avait eu tout le loisir de me tuer lors de notre première rencontre et elle ne l’avait pas fait. Je n’avais jamais eu peur d’elle, ce n’était pas aujourd’hui que je tremblerais devant elle. Si Matthew apprenait que j’avais passé un moment en sa compagnie, je crois qu’il allait me faire une syncope. Il était mignon mon auror, peut-être un peu trop protecteur, mais pour rien au monde je n’aimerais qu’il change mais, je reconnais que parfois, j’avais envie de vivre ma vie comme je l’entendais. Et Savage, moi, je l’aimais bien cette jeune. Même si, j’admets, que je n’avais guère envie que mon corps ne rencontre les crocs qui ornaient sa bouche.

Entre la soirée rock-n-roll en compagnie de Laelia et mon après-midi avec Savage, j’allais le tuer mon Matt s’il l’apprenait. Il avait déjà bien grogné quand il nous avait retrouvé sur le toit de ma tour d’astronomie. Depuis que j’avais failli mourir dans l’attentat de Poudlard, je reconnais que je voulais vivre bien plus que je ne l’avais fait jusqu’à présent. Je me lâchais. Peut-être un peu de trop mais je voulais profiter de la vie. Réellement. « J’ignorais qu’il y avait une meute qui logeait ici » ai-je répondu. Cela dit, même si je l’avais su cela ne m’aurait pas plus perturbé que ça. Ils pouvaient bien vivre où ils voulaient. Je sais que pour beaucoup je vis dans un monde utopique. Je n’y peux rien, moi, si j’aime tout le monde. « En tout cas, je suis ravi de vous revoir ». Et cela était vrai. J’avais passé un bon moment la première fois. J’avais promis à Matt que je ne retournerais pas dans la clairière – même si c’était le meilleur endroit de Grande-Bretagne pour mater les étoiles, je lui avais accordé sa demande. Si c’était pour qu’il s’inquiète, qu’il me suive, qu’on s’engueule, cela n’était pas utile. Et il y avait d’autres endroits pour mater les étoiles. N'empêche que cela m’avait peiné de ne plus pouvoir revoir Savage. Je lui ai fait un grand sourire. « Je ne peux rien vous cacher. Je suis professeur d’astronomie à Poudlard » J’hantais les couloirs de Poudlard et d’Oxford depuis plus de dix ans. J’en avais eu des élèves dans mes rangs. Des intéressés, des turbulents, des endormis, des je-m-en-foutiste, des têtes en l’air… Mais tous avaient eu un impact sur ma vie. Ils m’avaient tous fait évoluer, remettre en question, approfondir les cours que je leur donnais, remettre à jour les connaissances que j’avais. Quelque que soi le côté, sorcier ou moldu. « … et d’astrophysique à Oxford » ai-je ajouté, alors que le serveur revenait vers nous.

Je crois que Savage lui fait peur.

Moi, ça m’a fait sourire. La stricte opposée de celui qui partageait ma vie. Matt ne mangeait que pour vivre. Cela m’avait toujours désespéré mais je n’avais jamais rien pu faire. Mon mec, il était comme les ours, capable d’hiberner pendant six mois sans manger. Moi, je ne tenais pas une heure, sans manger. Mon café devant moi, j’ai observé l’assiette qu’on lui apportait. Je n'aimais pas la viande trop cuite, mais cru non plus. Le serveur s’est vite échappé, une fois l’assiette posée. Certes, Savage était une louve de naissance mais j’osais espérer qu’elle était bien élevée, et qu’elle n’attaquerait personne dans ce bar – si aucune des personnes présentes ne l’attaquaient au départ. J’ai avalé une gorgée de mon café. « Alors, dites-moi, qu’avez-vous fait depuis la dernière fois que nous nous sommes rencontrés ? » Oui, j’étais curieux, je l’avais toujours été. Et oui, sa vie à la miss, ça m’intéressait. Et puis, j’aurais des choses à raconter à mon Matt, juste pour lui prouver que non Savage n’était pas dangereuse. Pour moi, en tout cas.

L’espace d’un instant furtif, elle a l’impression de sentir la peur émaner de Morgan. Sauf que l’odeur est si furtive qu’elle n’est pas certaine de ce qu’elle a renifler et il ya toute les chances que cela ne fussent qu’une trace de l’odeur du serveur ou d’un client proche d’eux. Elle boit son café et laisse son esprit oublier tout ça. Cela n’a pas d’importance. Elle est habitué et si vraiment cela dérange son esprits, alors elle fera un casse croute d’un client ou deux durant la prochaine pleine lune. Quoi qu’elle n’aura sans doute pas autant de patience et les bouffera avant si l’envie lui en prend.
Pour le moment, elle n’a pas envie de ça. Elle passe un moment agréable avec cet homme qui fut son professeur l’espace d’une nuit. Si elle a pensé à faire de lui un loup à un moment, elle sait maintenant que ce serait une mauvaise idée. Tous le monde ne peut pas devenir loup. Morgan a un cœur trop doux pour supporter la violence d’un monde de croc et de sang. Alors elle fera en sorte qu’il reste sorcier, même si elle l’apprécie énormément et qu’elle aurait aimé le voir être membre de sa meute.

« Les loups se font souvent discret quand il y a une meute. Même si les forêt qu’ils habitent sont souvent sujette au rumeur funeste dessus. »

Sa forêt était sujette a tant de légende sur les loups. Certaines avaient un fond de vérité, mais pas toute. Savage aime écouter les histoires des villageois autours de ses terres pour découvrir ce qu’il se dit sur la forêt maudite. Elle s’en amuse beaucoup, là où fut une époque ce genre d’histoire la faisait enrager, car tant de chose fausse était dites sur son peuple. Elle a bien grandi et a compris les inepties de tout ces histoires. Aujourd’hui ça le ne lui fait plus rien.

« Pourquoi tant de … trouble quand vous parlez de vos écoles ? »

Elle ne parlerait pas de douleur ou de peur, mais c’est autre chose qui drape Morgan quand il parle d’Oxford et Poudlard. Elle ne saurait l’expliquer autrement que par trouble. Elle le regarde de ses yeux brillant alors que sa fourchette se plante dans sa viande qui vient d’arriver. Elle croque un bout et retient un grognement de plaisir qui risquerait d’effrayer Morgan.

« Rien de particulier, rien que je ne puisse vraiment aborder avec vous. Et vous ? Vous ne venez plus sur les terres des loups. »

Les loups sont secret par nature, par nécessité de protéger leur meute et celle de Greyback l’est d’autant plus que ses activités sont risqués. C’est le secret qui préserve sa meute et lui assure sa pérennité hors du commun. Alors tout amitiés gardé, elle ne dirait rien à Morgan. Elle ne le connait pas assez et même si c’était le cas, il n’est pas membre de la meute. Elle vient manger un autre morceau de viande, un sourire aux lèvres. Malice et amusement sont sur son visage.

Il y avait toujours des rumeurs sur les forêts qui couvraient la Grande-Bretagne. Les loups-garous était une espèce qui faisait peur à tous les sorciers, mais également aux moldus. Quand j’étais petit, j’en avais entendu des histoires sur les loups-garous. Des êtres de légendes, malfaisants, humains qui se transformaient en loup les soirs de pleine lune. Rien que des légendes que nous disaient nos parents. S’ils savaient. Je ne leur avais jamais dit les créatures que l’on pouvait trouver au sein de la communauté sorcière. Je crois que mon père aurait fait un arrêt cardiaque, et ma mère – elle – serait partie à leur recherche, juste pour les observer et les étudier. Ma mère véto pouvait être un peu dingue lorsqu’il s’agissait de l’espèce animale. Quand j’étais môme, les loups-garous ça me faisait peur, comme les vampires et toutes autres créatures que l’on connaissait dans les contes pour enfants. Aujourd’hui, sans être totalement rassuré – Savage pouvait me tuer en un seul coup de poing – je n’en avais plus peur. Parce qu’ils existaient, qu’ils n’avaient rien demandé à personne, qu’ils méritaient autant que les sorciers à vivre au sein de la communauté, et que lorsque l’on voyait les mangemorts et les chasseurs, ils n’avaient absolument rien à envier aux loups-garous. « Malheureusement » me suis-je contenté de dire. Les histoires ne faisaient qu’entretenir la peur de l’autre, et je trouvais cela dommage, car au fond j’étais persuadé que l’on avait beaucoup à apprendre des Créatures de la nuit, comme on les appelait. Je crois que Matt me tuerait pour m’entendre dire ça.

J’ai arqué un sourcil à ses paroles, je ne me sentais pas troublé par ce que je faisais. Ou peut-être que si. Poudlard et Oxford, c’était tout ma vie, et je ne me voyais pas ailleurs – sauf si c’était au milieu du vide sidéral, pour observer la Terre vu de l’espace. « Je ne suis pas sûr de bien comprendre ce trouble, comme vous dites Savage… J’enseigne à Poudlard et à Oxford depuis plus de dix ans, j’ai vu tellement d’élèves. J’ai beaucoup évolué grâce à eux. J’aime ce que j’y fais, même si en ce moment, j’ai plus envie de m’évader et de profiter de la vie » La présence des aurors au sein de Poudlard m’angoissait, comme si c’était une invitation à une nouvelle attaque des lieux. « Il est juste dommage que tout le monde n’ait pas accès à cet enseignement, qu’il soit sorcier ou moldu ». Je parlais, pour elle, et pour tous ceux dont l’entrée à Poudlard ou dans les écoles moldues était interdite. Je reconnais que cela me désolait, mais je ne pouvais malheureusement rien y faire. Sa réponse me fit sourire, au fond, je crois que je préférais ne pas savoir – ni comprendre – ce qu’elle venait faire à Pré-au-Lard. Avant que mon sourire ne se perdre dans les méandres de ma tasse de café. Je me suis senti soudainement un peu honteux de ne pas être revenu dans la clairière. Mais je l’avais promis à Matt. Et même si, parfois, je n’en faisais qu’à ma tête, je n’avais pas envie que l’on se dispute pour ça, surtout que les étoiles je pouvais les voir d’un peu partout en Grande-Bretagne. « J’en suis désolé Savage. Je l’ai promis à mon … » J’ai eu envie de dire « crétin » mais je me suis abstenu « … compagnon. Il s’inquiète un peu de trop… et pour être honnête avec vous, je n’ai pas du tout envie de me prendre la tête avec lui. Alors, je vais voir les étoiles ailleurs… » Parfois, je m’étais même dit que j’irais sans lui dire mais malheureusement pour moi, je n’ai jamais réussi à lui cacher quelque chose. Parce que je n’aime pas la malhonnêteté, et que je m’étais toujours promis d’être limpide avec lui, même si cela pouvait nous valoir des engueulades. Et malgré ça, on était toujours ensemble après vingt ans. Et c’était la seule chose qui comptait. J’ai avalé une autre gorgée de mon café.

« Mais, je reconnais que cela m’avait manqué de ne plus vous voir. » Je l’aimais Savage. Même si ses crocs pouvaient être un peu flippant, je n’avais jamais eu peur d’elle. Je la trouvais intéressante, mignonne – même avec les crocs bien aiguisés – et étrangement, je me sentais bien en sa présence. J’étais souvent qualifié de « trop bisounours ». Moi, ça m’allait et je n’allais pas changer, même après l’attentat sur Poudlard.

Il fut un temps où Savage aurait partagé la pensée de Morgan et son malheureusement. Aujourd’hui, elle s’en fiche et à même conscience de l’avantage que sont ses légendes pour la tranquillité de leur peuple. Ainsi enfoncé dans leur forêt sombre leur manufacture et toute autre activité plus ou moins légales sont en sécurité. Les gens n’osent pas s’approcher d’un lieu dit maudit avec plusieurs disparitions par an. Ils peuvent continuer sans risque. Rien qu’elle révélera à Morgan, elle lui offre donc un petit sourire entendu au professeur sans rien rajouter de plus là-dessus. Elle doit avouer que plus il parle et plus elle l’apprécie.

« Pourquoi vous ne le faites pas ? Vous n’avez qu’une vie donc autant en profiter. »

Savage qui a toujours vécu au gré du vent et de ses envies ne comprend pas pourquoi le professeur ne s’amuse pas tout simplement. Après tout, il risque bien plus à ne rien faire qu’à découvrir. C’est la découverte qui permet d’évoluer, d’être plus fort et elle ne pourrait pas vivre une vie bien rangée, elle en mourrait. Pour elle, c’est se condamner à la mort que de toujours être bien gentille à suivre les règles, mais c’est sans doute parce qu’elle n’a jamais partie de la société. Elle n’en fera jamais vraiment partie, marginalisé par son statut de louve de naissance. Aujourd’hui, elle n’en a plus rien à faire, enfant ça l’a sans doute blessé plus que de mesure.

« Quand on se pense meilleur, on a toujours peur de comprendre que les races dites indignes ont plus de talents que les membres de sa propre race. »

Lance Savage avec un sourire qui montre qu’elle considère les loups bien meilleurs que les sorciers et qu’elle sait que c’est pour ça qu’ils sont rejetés. Elle n’a que du mépris pour ceux qui les considères comme des sauvages ignare incapable de suivre à l’école -soit la majorité de la population sorcière- et en ferait bien son quatre heure. Evidemment ce n’est pas le cas de son vis-à-vis qui lui semble un peu trop idéaliste ou fragile, mais qui reste fascinant. Sans doute qu’elle aurait eu un avis différent sur les sorciers en l’ayant pour professeur quand elle était enfant.

« Oh je vois… il a peur de la forêt ou des loups votre compagnon ? »

En disant ça, elle laisse apparaitre un croc sur ses lèvres, parce que déjà le compagnon de Morgan l’énerve. Elle lui mettrait bien un coup de croc dans le bras juste pour voir. Cela lui apprendra peut être à respecter les loups et leur forêt.

« Je ne suis pas toujours dans ma forêt, il y a des tas de moyens de se revoir. Juste on évite les oiseaux, ça me donne envie de les chasser quand je les vois voler. »

Lance Savage plus calme, parce qu’elle sait que ce n’est pas de sa faute et elle le sent sincère quand il lui dit que cela lui avait manqué de ne plus la voir. Elle range ses croc et se remet tranquillement à manger.

J’ai souri à ses paroles. Cela semblait si simple. Je voulais profiter de la vie, et faire tout ce que je n’avais pas fait lorsque j’étais gamin et ado. Mais avec l’emploi du temps que j’avais entre Poudlard et Oxford, je n’avais pas le temps pour tout. Et puis, maintenant que j’avais Matt sur le dos – pas que cela me déplaisait, j’étais content d’être avec lui tous les jours, je devais être honnête, j’aimais pas être séparé de lui lorsque j’allais à Poudlard, et qu’il restait à Londres – mais j’admets que j’avais l’impression que tous mes faits et gestes étaient passés au rayons X par mon crétin de mec. J’ai émis un petit rire. « J’essaie mais ce n’est pas si simple. J’ai des obligations auxquelles je ne peux pas déroger comme ça ». Je doute que notre cher directeur de Poudlard accepte que je n’honore pas mes cours, tout comme le doyen de l’université d’Oxford. Et puis, pour être tout à fait honnête, j’aimais enseigner, et pour tout l’or du monde, j’arrêterais ce métier, juste pour profiter de la vie. Et puis, depuis septembre, je crois que j’avais pas mal profiter. Entre mon saut en parachute, ma rencontre avec Savage, le feu d’artifice sauvage au milieu de la campagne française, la découverte de la cigarette arrangée sur les toits de Poudlard. Même si je reconnais que pour cette dernière action, j’aurais peut-être dû éviter. J’en avais encore mal à la tête rien que d’y penser. Mais, même si je ne me souvenais pas de tout – à part du mal de crâne et de l’envie de vomir du lendemain – je me souvenais que l’on s’était bien marrer avec Laelia. Sauf Matthew. J’crois qu’il m’en voulait un peu, depuis.

Ses paroles m’ont fait sourire. J’étais tellement d’accord avec ce qu’elle racontait. Les sorciers avaient un peu tendance à se sentir au-dessus de tout le monde, alors que c’était loin d’être le cas. Je doutais fortement aussi que les loups soient les meilleurs, mais chaque race avait quelque chose à apprendre aux autres. On apprenait de la différence, mais malheureusement, la différence ne plaisait pas. Mais pour tout dire, on s’entretuait déjà dans notre propre espèce – lorsque l’on voyait les sang-pur avec les nés-moldus, par exemple – comment pouvions-nous nous entendre avec les autres espèces ? J’étais, sûrement, un peu utopique mais un monde où tout le monde vie en harmonie avec tout le monde, oui cela me plairait. « Je ne peux pas vous contredire » me suis-je contenté de dire, avant de boire une gorgée de café. Un jour, peut-être. Même si au fond de moi, je n’y croyais absolument pas. J’ai éclaté de rire à sa remarque, tant elle m’a surprise. Matt n’était pas du genre à s’effrayer pour quelque chose. Dans son métier, cela serait sans doute mal venu. « Pardon » me suis-je excusé. « Matt n’a ni peur des forêts, ni des loups. Ce n’est pas vous le problème, c’est moi » ai-je repris. « Disons que je suis quelqu’un de très peu concentré sur son environnement, et de maladroit. Et disons, qu’il a toujours peur que je me blesse » Je ne pouvais pas lui donner tort, j’étais capable de me tordre une cheville en sortant de la douche. Cela dit, il verrait les crocs de Savage, en cet instant, je crois qu’il m’éloignerait d’elle dans la seconde.

Je l’ai observé quelques secondes manger sa viande crue. C’était un peu déroutant. J’ai chassé dans la même seconde les pensées qui me venaient à l’esprit, à savoir si elle éprouvait autant de plaisir pour la chair humaine. Je ne voulais pas le savoir. Je préférais largement être ignorant sur le sujet. J’ai avalé une autre gorgée de café. « Je vous propose quelque chose, Savage » ai-je commencé. Même si Matt allait trouver l’idée totalement stupide, idiote et dangereuse – je me passerais de ses commentaires. « Je vous donne rendez-vous une fois par mois dans le lieu de votre choix. Pour passer du temps tous les deux, et faire quelque chose de fou. » Matt allait me tuer, sauf s’il n’en sait rien. « Cela vous tente ? »

Savage le regarde alors qu’il lui parle d’obligation. Cela lui semble être d’un ennuie mortel. Pourtant elle-même a des obligations à suivre, mais ça ne sonne pas aussi chiant dans sa bouche. Il faut dire qu’être mercenaire c’est une prolongation d’elle-même. Pour ça qu’elle ne voit pas ça comme des obligations et devoir même si ça fait totalement parti de ce qu’elle doit faire au nom du clan Greyback. Là où quand Morgan lui parle de ça c’est juste chiant comme s’il n’avait aucune liberté de faire quoi que ce soit. Barbant.

« Vous devriez faire un écart de temps en temps non ? A qui ça fera du mal ? »

Savage tient vraiment à voir ce professeur s’amuser ça ne lui ferait pas de mal. Au contraire, il y trouverait sans doute un plaisir sans nom. Elle pourrait lui en montrer des trucs fantastiques sans pour autant lui montrer la face sombre des lycans. Il ne sera jamais loup, il n’a pas besoin de savoir.

« Evidemment que vous ne pouvez pas me contredire. La peur des loups, notre supériorité est responsable de notre ostracisation. Il n’y a aucune autre raison qui explique qu’un enfant né loup garou n’ait pas accès à l’éducation. Comme si cela empecherait qui que ce soit d’apprendre. Ridicule. »

Elle a les yeux qui brille d’une manière surnaturelle alors qu’elle parle. Son espèce c’est toute sa vie pour elle. Elle leur est loyale au dela du raisonnable et oui elle se considère supérieur au sorcier. Même si elle admet que quelques-uns parviennent à retenir son attention. Morgan en fait partie, mais quelques choses lui dit qu’il n’en sera pas de même pour le compagnon de ce dernier. En fait, elle ne l’aime déjà pas et ceux même quand Morgan rit avant de justifier ce qu’il voulait dire sur ce fameux Matt.

« Hm si vous le dites. Je pense qu’il ne nous aime pas beaucoup quand même et que votre maladresse n’est qu’une excuse pour sa peur ou sa haine à notre égard. »

Savage termine sa viande et vient par respect pour Morgan essuyer un filet de sang qui a commencé à couler de sa bouche jusque dans son cou. Elle se doute que c’est quelques choses qu’il n’appréciera pas trop. Les humains qu’il soit sorcier ou moldu sont si fragile et beaucoup ont une sainte horreur du sang même celui d’un animal se trouvant dans leur assiette.

« Mais que voilà une proposition forte intéressante. Faisons ça monsieur le professeur. Il est temps de sortir de votre nid surprotecteur. »

Un sourire sur les lèvres tant cette idée lui plait à la jeune louve. Morgan est un humain qu’elle apprécie et elle a envie de lui faire vivre cette vie de danger qu’il mérite. Il est temps qu’il sorte de sa petite de confort où tout le monde semble avoir un œil-ou plusieurs- de trop sur lui. Elle ignore ce qu’elle va lui proposer, mais déjà elle y refléchit.
« Vous avez déjà observé les créatures marines du lochness ? »

J’avais jamais été le type à écart. J’étais toujours le gamin sage, qui préférait ses bouquins plutôt que de jouer dehors. Entre Arthur et moi, c’était Arthur l’hyperactif, qui testait tout, et faisait les conneries. Moi, j’étais le « cool » des jumeaux Delestré. A l’école, j’étais l’intello à lunettes, bizarre, qu’on évite – des fois que je leur file l’envie de lire mes livres. J’étais le mec qu’on choisissait en dernier – moi j’m’en fichais, du moment qu’on me laissait lire mes bouquins, et regarder les étoiles, on pouvait bien me choisir en dernier pour l’équipe de foot de l’école. A Beauxbâtons, cela avait été la même chose. L’intello à lunettes, qui savaient tout sur tout, qui agaçait les autres parce qu’il avait toujours des bonnes notes, qu’il était H24 avec un bouquin dans les mains et qui ne se faisait jamais reprendre en cours. J’faisais pas d’écart, j’ai toujours préféré apprendre et lire plutôt que d’aller faire l’imbécile dans les couloirs en pleine nuit et faire des choses interdites. J’pense que les gamins de maintenant trouveraient ça si ennuyeux, et pourtant, j’étais loin de m’embêter. Je n’avais juste pas les mêmes centres d’intérêts que les autres.

Même ma meilleure amie avait été plus « délinquante » que moi à l’école. Je reconnais que mon statut d’intello ennuyeux, il me convenait bien. Et il me convenait toujours. EN réalité, ce que l’on pouvait bien penser de moi m’importait peu. Du moment que ce que je faisais convenait à mes amis et à mon mec, le reste, j’en avais un peu rien à faire. Depuis que j’avais failli mourir au cours de l’attaque de Poudlard, je reconnais que j’avais envie de vivre autre chose, et je crois que je découvrais ce que les autres faisaient lorsqu’ils étaient gamins – à la place de lire des livres. Alors oui, je faisais un saut en parachute, j’passais du temps avec une louve-garou, et moi je trouvais ça hyper excitant. Je savais pertinemment ce que pouvait en penser mon cher auror, mais étrangement je n’en avais rien à faire. « Sûrement à personne. » ai-je répondu. Ou si, peut-être à moi, si je me fracassais une cheville.

J’aurais sans doute été un peu plus nuancé dans mes propos. Personne n’était supérieur à personne. Ni les sorciers, ni les loup-garous, ni les moldus. Personne. En revanche, j’étais en accord avec elle, rien n’empêchait d’apprendre, pas même cette interdiction qu’ils avaient à se rendre à Poudlard. Moi, je trouvais ça stupide et impensable, malheureusement j’pouvais pas faire grand-chose pour y remédier. A part lui apprendre à elle, ce que je savais. « Fort heureusement, d’ailleurs » me suis-je contenté de répondre. Les loups-garous faisaient peur, c’était indéniable. Il faut dire que nous étions leur repas favori, il était plus que logique d’en avoir peur. Moi, honnêtement, j’avais pas peur de Savage. Maintenant, je ne dis pas que je serais entièrement rassuré si je me trouvais tout seul au milieu d’un clan de loup-garou, c’était parfaitement humain.

T’façon, j’avais Matthew pour me protéger. C’était son rôle, et il le prenait très à cœur, trop à cœur même. Mais soyons honnête, même si je râlais – pour la forme – ça me plaisait qu’il soit ainsi avec moi. J’avais juste l’impression d’être quelqu’un d’important, alors que ce n’était clairement pas le cas. J’étais juste un prof d’astronomie et d’astrophysique, rien de bien célèbre là-dedans. J’ai pas pu m’empêcher de sourire à ses propos. Peut-être disait-elle vraie, ou peut-être pas. Mais au fond, je savais pertinemment que Matt il aurait le même comportement si j’allais faire de la via ferrata dans les Alpes. Trop dangereux. Matt, c’était pas un mauvais bougre. Il était juste pas très sociable et parfois il voyait un peu le mal partout. Mais ça, c’parce qu’il était auror. Les aurors, ils voient le mal partout. Mais j’étais sûr que s’il apprenait à connaitre Savage, il penserait la même chose que moi. Ou peut-être pas. Il n’était jamais devenu ami avec Fenella, qui pourtant était la douceur incarnée lorsqu’on la connaissait. « Je ne sais pas… Peut-être » Je ne me suis pas aventuré plus loin, à vrai dire j’en savais vraiment rien. Peut-être qu’elle avait raison. Peut-être pas. Et je n’allais certainement pas demander à Matt, sa vérité. Faudrait que je lui raconte ma rencontre et je n’avais clairement pas envie de me prendre la tête avec lui, surtout en ce moment. Il était déjà assez en boule envers moi pour que je lui en rajoute une couche.

Ce que je savais, en revanche, que Matt l’apprécie ou non, c’était de la revoir. Pour faire des trucs fous. Même si ce n’était clairement pas une bonne idée. Matt, il allait faire la tronche je le voyais gros comme une maison. Ou alors, je ne lui disais pas. Je gardais ça secret. Et on s’éclatait une fois par mois avec Savage. « Je suis ravi quelle vous plaise… mais vous savez, il est dur à quitter ce petit nid… » J’ai failli préciser douillet, mais je me suis abstenu. Mais ouais, Matt il pouvait m’énerver tous les jours et pourtant, j’en voudrais pas d’un autre. Parce que ouais, moi j’aimais quand il faisait son surprotecteur. J’ai terminé mon café, un sourire aux lèvres. « Non. Absolument pas mais ça m’intéresse énormément » La seule créature marine que j’avais observé c’était le calamar géant du Lac Noir. « Vous les avez déjà observés, vous ? »