Le feu follet et le sage (pv Morgan)

Bon Alys a toujours des idées de merdes. En fait, elle s’en est même fait une spécialité. Et croiser un tireur d’élite qui la rabroue ne change pas ses habitudes, juste elle fait ça bien plus loin. Bon ok la France c’est peut-être beaucoup trop loin, mais y avait un truc pour les dissidents et un autre pour les Macfusty à faire dans ce beau pays autant en profiter. Au moins, elle est sûre que l’autre tireur d’élite ne viendra pas la déranger pour ses entrainements intempestifs et puis elle est dans le meilleur pays possible pour ça – bon pas la meilleure période- mais un pays réputé pour ses feux d’artifices c’est déjà bien. Elle va bien s’amuser après ses missions.
Mission dont elle s’acquitte dans la journée. Bon celle des MacFusty sera terminé que le lendemain, mais elle était libre pour le reste de la soirée. Le truc que lui avait demandé de voler Alana bien précieusement rangé dans un sac agrandi magiquement. Elle avait attrapé son fratra d’artifice et mis sur son dos avant de partir direction une espèce de plaine moldu magnifique, mais surtout déserte. Enfin d’après les dire des locaux peu de gens y allaient, car un peu effrayante la nuit. Ce serait selon les légendes moldus le domaine de la sorcière qui mange les enfants. Cette histoire a bien fait rire la gamine aux cheveux roses avant qu’elle ne décide que ce serait le lieu parfait pour faire exploser des trucs. Au moins pas de tireur d’élite ou autre truc chiant dans le genre, pas de moldu trop curieux et surtout un grand espace où ce sera magnifique de faire bruler et péter des trucs. Elle dit oui et signe pour ça. Elle a attendu ce moment avec impatience toute la journée, la poussant à accomplir ses devoirs au plus vite pour s’amuser encore plus.
Quoi qu’elle ne va pas mentir, les trucs qu’elle fait pour Alana sont toujours bien trop classe et elle y prend beaucoup de plaisir. Enfin ça parait logique, sinon ça ferait longtemps qu’elle aurait dit Tayo à la Dolohov si ça l’emmerdait. Alys avait assez eu de Poudlard pour ne pas s’encombrer de chose ennuyante pendant sa période de liberté. Elle veut s’amuser, juste s’amuser en faisant des trucs classes et en s’entrainant encore plus à la pyromancie. Et c’est ce qu’elle fait.
La gamine aux cheveux roses arrive enfin sur la colline qu’elle a repéré un peu plus tôt dans la journée. La nuit est bien tombée et seuls les astres de la nuit couvre de lumière l’endroit. C’est parfait ou presque parfait, il y a un détail gênant : elle n’est pas seule. Elle fait la moue, pas ravi de cette découverte. Elle risque de ne pas pouvoir faire ce qu’elle veut -si c’est un moldu, elle pourra rien faire- et ça l’ennuie fort. Elle s’approche donc de l’ombre qu’elle voit et se stoppe choquer alors qu’elle le reconnait.

« Monsieur Delestre vous foutez quoi ici ? »

Alys se souvenait de ce professeur, il la faisait bien rire. Même si comme beaucoup d’autre professeur, il l’a aussi ennuyé avec leur règle à deux balles. Qui a dit que fuguer pour découvrir le monde c’était mal ? Elle avait le droit de s’amuser. Et puis oui elle séchait presque tout les cours, mais elle a quand même eu ses buses et ses aspics. Bon ok pour les deux ça tenait du miracle. Elle ne s’y attendait pas elle-même. Surtout, que pour les aspics elle a joué à ploufplouf pour ses réponses. Un truc moldu qu’elle avait appris pendant la fugue de sa dernière année. Fugue arrêté par les aurors qui lui avaient passé un savon, un savon que les professeurs lui avaient repassé derrière et les tireurs d’élite aussi. De base c’était les tireurs d’élite qu’auraient dû la retrouver, mais c’était des aurors en mission qui l’avait retrouvé la gamine disparue pendant deux semaines de Poudlard. Il faut dire qu’elle a dérangé leur mission parait. Bref autant dire qu’elle avait marqué les esprits des employés du ministère et de ses professeurs dans ses coups pas possibles. En même temps la Macfusty n’était pas du genre à laisser indifférente soit on l’aimait, soit on la haïssait, mais n’y avait pas de juste milieu. Etrangement, elle était quand même souvent appréciée, mais elle ne faisait rien pour. Puis y avait des gens qui ne pouvaient vraiment pas l’encadrer, beaucoup était de sa maison.

Nous étions restés un mois en France. Matthew avait pris sur lui pour venir passer ses soirées et ses week-ends dans la maison de ma meilleure amie. Leur relation ne s’était absolument pas améliorée, mais elle ne s’était pas dégradée, c’était déjà ça. Ils ne s’aimaient pas et ne s’entendaient que par respect pour moi. Cela faisait vingt ans que l’on se côtoyait, et j’aurais tellement voulu que leur animosité s’évapore. Mais au moins, aucun des deux n’avait tapé sur l’autre. Même si chacun usait de pics bien placés pour montrer à l’autre qu’il était le maitre. Deux coqs dans une basse-cour. Matt avait rendu les armes au premier septembre, décrétant qu’il avait suffisamment pris le soleil français, qu’il avait suffisamment supporter les humeurs de ma meilleure amie, et avait fui la demeure De Verdanmois pour regagner notre appartement de Londres. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Un mois complet à résister à l’envie de refaire le portrait de ma meilleure amie, à prendre sur lui, je l’avais laissé partir. Je restais une semaine de plus. Parce que j’y étais bien, que je voulais profiter encore un peu de ma meilleure amie, et que de toute façon Poudlard n’avait toujours pas réouvert. J’étais bien mieux ici, plutôt qu’à Londres. Et ce vendredi soir, j’avais décidé de transplaner en pleine campagne française pour retrouver un de mes spots d’observation lorsque j’étais plus jeune. Sans personne pour se plaindre que je rentrais tard, disant que je me mettais en danger ou je ne sais quoi encore. Je les aime mes deux protecteurs, mais parfois, j’aimerais qu’ils me lâchent un peu la grappe. Je n’étais pas encore retourné voir Savage en Ecosse, Matt me surveillait un peu de trop. Comme si je n’étais pas assez grand pour savoir ce que je risquais. Mais il avait décrété que Savage n’était pas quelqu’un de fréquentable – juste parce que c’était un loup-garou. Et alors ? La gamine ne m’avait pas attaqué et n’avait pas non plus envoyé sa meute sur moi. Et j’étais assez grand pour décider si je voulais la revoir mais Matt avait déjà fait un effort surhumain en m’accompagnant chez ma meilleure amie, je n’allais pas lui imposer ça en plus. J’avais donc lâcher l’affaire en y retournant pas. Pour le moment.

Mais ce soir, il n’y avait ni loup-garou, ni piège, ni rien. Juste la campagne française, mes jumelles et mes étoiles. Assis au milieu de la clairière, j’observais le ciel me disant qu’à une époque c’était avec mon frère que je venais là. Proche de Toulouse, on l’avait souvent fait l’aller-retour à vélo en pleine nuit, pour aller mater les étoiles. Nos parents nous avaient souvent enguirlandé pour partir ainsi, mais à chaque fois on y retournait. Enfin… j’y retournais, mon frère me suivait. Il était moins passionné que moi pour l’astronomie mais on voulait toujours être ensemble. Il me manquait tellement. Les jumelles plaquées sur le nez, je me demandais s’il allait bien. Il était marié, avait deux enfants, flic à la criminelle de Toulouse. Je savais tout ça par mes parents mais il refusait toujours de me voir. Il n’avait toujours pas digéré que je sois sorcier, mais qu’y pouvais-je moi ? je n’avais rien demandé pour ça, et j’avais été aussi triste que lui de découvrir ce que j’étais et pas lui. J’évitais d’en parler et d’y penser parce que cela me faisait trop mal mais ma présence, non loin de Toulouse, m’empêchait d’occulter l’image de mon frère jumeau. Et j’aurais tout donné pour que ce soit lui qui venait d’arriver en haut de la clairière. Mais la voix féminine qui retentit me fit lâcher un soupir. Ce n’était pas Arthur qui était là. Mais l’héritière du clan MacFusty. J’aurais reconnu sa voix entre mille, toujours aussi délicate dans sa façon de parler. « Bonsoir à vous aussi Alys ». Je l’aimais bien la gamine, même si elle était un peu trop énergique pour moi. Elle ne m’avait jamais emmerdé dans mes cours. Pour le reste.

Je me suis allongé à plat dos. « Et pour répondre à votre question, j’observe les étoiles » ai-je répondu, le plus naturellement du monde. En même temps, tous ceux qui me connaissaient savaient que je passais ma vie à cette activité. Si je n’étais pas dans un lieu attendu, il suffisait de monter sur le toit pour me trouver – ça agaçait Matt d’ailleurs que je monte sur le toit de notre immeuble, juste pour observer le ciel. Bien que le ciel de Londres n’était pas le meilleur endroit à observer – trop de lumière – j’aimais bien être sur le toit, le nez en l’air. Pour être tranquille. Et si j’avais voulu l’être ce soir, c’était loupé. « Et vous, vous faites quoi ici ? Il ne me semble pourtant pas que ce coin soit réputé pour les dragons… »

Alys l’a toujours trouvé trop flegmatique ce professeur comme si rien ne pouvait l’atteindre. Parfois la gamine aux cheveux roses avait eu envie de le titiller à l’extrême pour le faire réagir, voir ce que ça donnerait. Elle avait renoncé, parce qu’au final elle l’aimait un peu plus que les autres professeurs de Poudlard, alors à quoi bon le mettre en colère ? Elle avait eu assez décence -chose qui est rare chez la benjamine des MacFusty- de ne rien faire, par respect ou peut-être parce qu’elle aurait sans doute pas trouvé ça aussi marrant que ça l’était dans sa tête.


« Pourquoi faire ? Cela ne bouge pas. Qu’est que vous voyez dans les étoiles pour en être aussi fasciné au point de la regarder aussi souvent ? »

Aucune délicatesse, mais ça aussi c’était habituelle. Elle posait toujours des questions dérangeantes ou pas. Mais les gens qui l’avait côtoyé assez longtemps -comme ses professeurs dont Morgan- le savait. Elle avait des notions du bien et du mal différente de la plupart des gens et ça se ressentait dans tout ce qu’elle faisait comme ce genre de question le prouve. Et comme le prouve le fait qu’elle lève la tête vers le ciel avec un air circonspect devant la beauté du ciel qui lui semblait bien ridicule.


« Mon père voulait que j’intervienne dans une réserve française. On ne gère pas que les dragons et je suis souvent appelé pour ce genre de trucs. Parait que les gens m’aiment bien dans les réserves. »

Alys n’avait jamais rien fait pour être aimé, mais les gens l’aimaient ou la détestaient sans qu’elle ne fasse rien de particulier pour. Et le pire c’est qu’elle s’en fout. Juste elle vit et elle est contente quand certaines personne comme Hemera ou Alana l’aiment bien, mais la plupart du temps ça n’a tellement pas d’importance pour elle. Et c’est sans doute pour ça qu’elle marque tant les esprits des gens qui la croisent, même quand elle les rencontre qu’une fois.


« Et puis là je voulais faire un feu d’artifice, mais d’un coup je veux comprendre comment on peut aimer des trucs qui bougent pas.  »

Lance-t-elle en posant ses affaires. Elle ne tirait sans doute pas le moindre petit feu ce soir, mais au moins elle aura des réponses à des questions qu’elle se pose depuis des années. Elle n’aurait sans doute pas fait ça avec tout ses anciens professeurs, certains trop chiant pour qu’elle ait envie de parler avec eux, mais Morgan Delestre était plutôt intéressant. Et puis y avait quelques choses de mystèrieux dans cette fascination pour les étoiles et elle a vraiment envie de comprendre. Et c’est le moment idéal pour tenter de comprendre, peut-être qu’elle se découvrira une passion pour le ciel, autre qu’en lien avec les dragons. Alys avait toujours aimé apprendre par elle-même, pas du tout faites pour l’éducation classique que proposait Poudlard soi-disant trop hyperactive pour tenir deux satané heures sur une chaise à écouter du blabla de gens qu’elle n’apprécie pas beaucoup pour la plupart.

Le franc-parler de la gamine m’avait toujours fait marrer. La gosse qui se foutait de tout et surtout du regard des autres. Certains de mes collègues ne l’appréciaient pas. Pour ma part, Alys ne m’avait jamais emmerdé pendant mes cours, et je n’étais pas du genre à détester les gens parce qu’ils parlaient mal. De base, j’aime tout le monde. Je crois profondément en l’Humanité, et je ne veux de grief avec personne. Je sais que je suis un peu naïf mais je n’y peux rien si j’aime les gens, quels qu’ils soient, du moment qu’ils ne m’emmerdent pas, je n’ai aucune raison de les détester. Et mes élèves, il n’y en avait aucun qui m’insupportait, pour lequel j’aurais tout donné pour ne pas l’avoir dans mes cours. Qu’ils n’écoutent pas mes cours, à vrai dire je m’en fichais, ce n’était pas moi qui passais les examens à la fin de l’année, du moment qu’ils ne mettaient pas le bordel dans ma salle de classe, ils pouvaient bien faire ce qu’ils voulaient. Alys n’avait jamais été la plus attentive en cours, elle faisait un peu ce qu’elle voulait, mais sa façon d’être m’avait toujours un peu fait rire. Je l’aimais bien la gamine, même si son énergie dénotait un peu avec la mienne. Je ne suis pas un hyperactif, loin de là. Je préfère de loin le calme et la tranquillité. J’ai l’impression de parler comme mes grands-parents, des vieux agriculteurs qui avaient bossé aux champs toute leur vie et qui à la retraite, avaient décidé de tester tous les recoins de leur canapé, détestant le bruit et les cris. Avec mon frère Arthur, on s’était fait engueuler un nombre incalculable de fois lorsque l’on hurlait dans leur immense couloir, lorsque l’on faisait nos courses de glissade en chaussette.

J’ai émis un petit rire à sa question. Beaucoup me la posait le pourquoi je faisais ça. Parce que le ciel, c’est beau. Je ne pouvais l’expliquer cette fascination que j’avais pour l’espace. La première fois que j’avais observé le ciel, j’étais resté si longtemps dehors, dans le froid, que j’avais manqué me retrouver à l’hosto pour une pneumonie. J’avais été si mal les jours qui avaient suivi, mais j’y étais retourné, emmitouflé dans mon énorme couette. Ça m’avait fasciné toutes ses étoiles dans le ciel, cette immensité intouchable. On se racontait beaucoup d’histoire avec Arthur en s’imaginant une vie sur les autres planètes. « La beauté de la vie » ai-je répondu en tendant mes jumelles à la gamine. « Prenez le temps d’observer. Vous verrez que les étoiles bougent dans le ciel » Leur mouvement était infiniment petit et imperceptible mais la Terre bougeait, et par conséquent les étoiles bougeaient elles aussi. Il suffisait d’observer le ciel à différemment moments de la nuit ou de l’été pour s’en rendre compte.

Je lui ai fait un sourire, en arrachant un trèfle à mes pieds. « Vous y faites quoi dans les Réserves ? » J’étais curieux de son métier. Je reconnais que je ne m’y étais jamais réellement intéressé, je n’en avais jamais vraiment eu l’occasion. Sa présence m’empêchait d’observer sereinement mes étoiles. Cela dit cela m’empêcherait sans doute de penser à mon petit frère. Arthur me manquait, et j’aurais tout donné pour que cela soit lui qui soit en ma compagnie. Comme quand on était petits, à refaire le monde, imaginer d’autres peuples sur d’autres planètes, d’autres nous à faire exactement la même chose. J’ai arqué un sourcil, elle était vraiment sérieuse ? Un feu d’artifice, au milieu de la nuit, en pleine campagne. Il n’y avait qu’elle pour avoir ce genre d’idées, que je ne qualifierais pas de stupide mais presque. Ou peut-être, parce que moi un feu d’artifice je me crame la moitié du corps avant même d’avoir lancé les fusées. « Qu’est-ce qui vous passionne dans le soin aux Dragons ? » lui ai-je demandé, en me rasseyant face à elle. La passion cela ne s’expliquait pas. On l’aimait. Elle, c’étaient les Dragons – chose qui pour moi me semblait tellement absurde. En même temps, avec ma maladresse légendaire je ne me risquerais pas à m’occuper de ces énormes bêtes, je risquais d’y laisser ma peau. Je préférais le ciel, nettement moins dangereux. Quoique si j’étais resté en France pour la fin de mes études, je serais sûrement astronaute aujourd’hui.

Il venait de dire quoi là ? Les étoiles bougent ? Pardon ? Elle a jamais vu ça. Enfin hormis les étoiles filantes, mais ce n’est pas pareil. Alys fronce les sourcils et lève les yeux aux ciels pour observer les étoiles. Deux ou trois minutes et elle est déjà soualé. Ces trucs là bougent pas. En tout cas pas assez vite à son gout. Elle pouvait supporter la lenteur de quelques espèces animales, mais pas pour le reste. Elle n’a aucune patience et aucune envie d’attendre quand la beauté et le mystère l’attendait ailleurs avec plus de vivacité que quelque truc lumineux dans le ciel. Elle s’abstient de dire que c’était nulle, parce que le professeur Morgan aimait ces petites choses brillante, alors autant garder pour elle ce qu’elle pense d’elles. Toute façon ça devait se voir à son impatience.

« Cela dépend. Parfois on ramène des espèces blessés ou orpheline dans des réserves protégées. Parfois, on aide quand il faut récupérer un animal. Mais le rôle des Macfusty c’est de protéger les noirs des hébrides du monde et éviter qu’ils croquent des gens, parait que c’est mal. Là j’ai ramené une petite créature innocente qui avait été emmené en Angleterre, mais qui est originaire de France. Elle avait été capturé par des braconnier et quand on l’a récupéré le chef de la réserve à demandé à ce que moi je la ramène. J’aime bien la France alors je suis venue. »

Alys vient se mettre en tailleurs sur le sol tout en fouinant dans son sac se demandant si c’est raisonnable de faire des feux d’artifice devant Morgan ou si c’est pas une bonne idée. Puis elle décide que c’est raisonnable. De toute façon, elle en meurt d’envie. Mais pour le moment, elle envisage de juste lui parler, parce qu’elle trouve que c’est une idée sympathique.

« Je suis une Macfusty, je suis née pour protéger notre ile et la réserve des noirs des hébrides. C’est tout. »

Lance Alys avec désinvolture quand il lui demande ce qui la passionne dans le soin des dragons. Pour elle c’est une évidence. Elle est une Macfusty c’est dans son sang et ses obligations de protéger les dragons, de vivre pour eux. Elle ne s’est jamais posé la question pour sa part, parfaitement en accord avec cet avenir contrairement à son jumeau qui lui avait plus de mal avec l’idée que d’ici quelques années il aurait l’obligation de rentrer sur l’ile. Les Macfusty ont une période de liberté de quelques années après Poudlard pour éventuellement faire des études et découvrir le monde, mais tous se devait de rentrer une fois ce temps passer pour accomplir leur devoir. Alys faisait parti de ceux qui n’avait aucun problème avec ça, mais elle savait qu’entre son jumeau et son grand frère Fergus clairement cela ne passait pas. Ils voulaient choisir leur voie, Fergus l’avait plus ou moins fais d’ailleurs. Elle ne comprenait pas vraiment, mais ce n’était pas son problème au fond. Par contre dans le cas de Syla c’est plus son problème. Il est hors de question qu’elle rentre sur l’ile sans lui, le monde de dehors à trop de crocs pour lui qui est si délicat et tête en l’air.

« Pourquoi vous avez fait professeur ? »

Il posait des questions étranges donc elle avait aussi le droit d’en poser. Et devenir professeur c’est bien plus étrange que de s’occuper de dragon non ? Qui voulait étudier et rester encore en cours jusqu’à la fin de sa vie. C’était bizarre.

Elle n’avait jamais été chiante quand je l’avais eu en cours, pas attentive seulement. Comme beaucoup de mes élèves d’ailleurs. L’astronomie ennuyait beaucoup de personnes, sauf les passionnés. Je m’étais fait une raison. Mais si ne serait-ce que le nom de la planète la plus éloignée du système solaire était retenu, j’aurais eu le plaisir de leur avoir appris quelque chose. Et là, son impatience était notoire, comme à Poudlard. Tout le monde n’était pas fait pour observer les étoiles. Pourtant, elles avaient tant de choses à nous apprendre sur l’histoire spatiale et terrestre. Seules les étoiles pouvaient expliquer la formation de l’Univers, et leur répartition dans le ciel. Son travail la passionnait, c’était évident, à sa manière de parler. C’était peut-être, le seul moment où elle semblait intéressée, ne racontait pas de conneries, ne se fichait pas de ce qui l’entourait, lorsqu’elle parlait de ses dragons et de ce qu’elle faisait dans les Réserves Animales.

Chacun avait sa passion, il suffisait juste de la trouver. Honnêtement, même si j’aimais les animaux – ma mère est véto – jamais je n’aurais suivi sa voie. Déjà, bien trop dangereux pour moi. Et puis, parce que je doutais en parler avec autant d’envie dans la voix qu’Alys à ce moment précis. Et au fond, cela me faisait plaisir de la voir ainsi. Presque calme, et surtout à discuter réellement. Ce qui n’avait pas toujours été le cas lorsqu’elle était élève à Poudlard. « C’est bien la première fois que je vous entends autant, dis donc » ai-je lancé, en riant. Elle n’était pas du genre loquace dans ma classe. Cela dit, moi, ça m’arrangeait. Autant, les élèves qui ne suivent pas je n’en avais rien à faire, c’était leur problème. Autant les élèves qui foutaient le bordel, je détestais ça. « Ça me fait plaisir vous savez de vous voir aussi épanouie quand vous parlez de vos petites et grosses bêtes. ». N’empêche que moi, m’occuper de dragons je ne pourrais jamais le faire. « Et vous avez raison, la France est un merveilleux pays » Et je ne dis pas ça parce que je suis français. Enfin si, peut-être un peu. La France est un pays éclectique. On y trouve de tout, toutes les régions sont identiques, et pourtant si différentes l’une de l’autre.

J’ai souri à ses paroles, aussi directes que franches. Ce ton désinvolte, qui la représentait parfaitement, me faisait rire. Comme si, c’était un péché que de penser autre chose sur sa voie. « Vous n’avez jamais voulu faire autre chose ? » L’évidence évidente. Comme moi, j’étais fait pour enseigner, ici ou ailleurs. J’aimais ça, enseigner. A Poudlard, pour commencer, et à Oxford pour terminer. Et même si, je rêvais de partir dans l’espace pour voir la terre vue du ciel, je ne me verrais pas ailleurs que sur les bancs de l’école. Quand j’étais petit, j’avais toujours détesté l’école, ne m’y sentant pas à ma place. Trop intelligent pour les autres, trop bizarre, trop jeune – j’avais deux d’avance sur tout le monde, il se passait des choses étranges autour de moi, et j’obtenais les meilleurs résultats. Un endroit que je détestais, et qui pourtant, aujourd’hui, je ne pouvais pas me passer. Je me suis rallongé, reportant mon regard sur la Grande Ourse au-dessus de nous. « Je n'ai pas pu devenir astronaute. Et puis, j'ai envie de transmettre mon savoir à quelqu’un. » ai-je fini par répondre, en passant mes bras sous ma tête. « Vous n’avez jamais eu envie de partager votre passion à quelqu’un ? Lui apprendre ce que vous saviez sur les Dragons et les autres animaux ? » lui ai-je demandé, sans lâcher mon regard de la constellation en forme de casserole. « On venait souvent ici avec mon petit frère quand on était gamins. Et c’était d’ici qu’était tiré le feu d’artifice de la fête nationale » lui ai-je lancé, innocemment. Un peu d’action ne ferait pas de mal dans la nuit si calme.

Alys réfléchit à son comportement pendant les cours du professeur Delestre et rien. Elle devait dormir durant ses cours ou sécher, expliquant ce peu de souvenir. C’était plutôt courant à Poudlard. Elle faisait souvent ce genre de chose trouvant la plupart des cours ennuyant et regarder des étoiles n’étaient clairement pas dans ses activités favorites. D’ailleurs, elle ne se souvient pas de pourquoi elle a choisi ce cours. Sans doute que c’était par dépit, parce qu’il était moins chiant, à moins qu’elle n’eût pas le choix. Cette option est possible. Elle ne s’en souvient pas et ne veut pas s’en souvenir. Poudlard c’est derrière elle et plus jamais elle ne suivrait de cours ennuyeux.

« J’ai toujours été épanouie, juste que Poudlard c’était chiant et je ne sais pas cacher quand je m’ennuie. »

En réalité, elle ne fait rien pour le cacher. Elle s’en fiche pas mal. Si les gens ne sont pas content, ils n’ont qu’à lui proposer quelques choses qui ne la fait pas souffler d’ennuis avant même le début de l’activité. Elle ,’est pas compliqué en plus, c’est faisable, alors qu’ils fassent. Elle joue avec un brin d’herbe et regarde le professeur.

« Je préfère l’ile de Macfusty, mais c’est vrai que c’est chouette ce pays et y a plein de feu d’artifice tout le temps. »

Lance Alys ravi. L’ile des Hébrides n’appartient pas aux Macfusty a proprement parlé, mais cela faisait des siècles qu’ils étaient les gardiens de noirs des Hébrides et donc à force beaucoup sont ceux qui appelait la partie de l’ile caché au moldu : l’ile des Macfusty. Alors pourquoi elle se gênerait pour appeler ça ainsi. Et puis sur ce bout d’ile ce sont ceux de son clan qui ont le dernier mot peu importe la situation, ils sont maitres des lieux et protecteur des plus grands dragons qui soient.

« Pourquoi j’aurai voulu faire autre chose ? Je suis en accord avec les dragons, leurs feux vie en moi, mon destin est tout tracé. »

Là où celui de son frère est plus flou, car c’est l’eau qu’il maitrise, la petite Alys a toujours eu sa place parmi les dragons. Elle ne comprend pas pourquoi ça semble gêner les gens qu’elle ait toujours su que c’était sa place. Ce n’est pas comme si c’était si surprenant vu comment elle est. Elle fait la moue.

« Non. Parfois les gens me posent des questions et j’y réponds, mais passer des heures à raconter des choses à des gens qui ne sont pas si passionné que ça non. »

Alys ne se rend pas compte que ses paroles peuvent blesser le professeur à ses côtés. Pour elle c’est juste la vérité. Si lui y trouve un quelconque plaisir à enseigner des choses à des élèves qui s’en foutent pour la majorité tant mieux, elle non. Elle ne peut pas et ne veut pas. Elle peut éventuellement admirer l’homme en face d’elle pour ça, mais guère plus que ça pour le coup ;

« Vous voulez tirer des feux d’artifices avec moi professeur ? »

Finit-elle par demander, parce que ça peut être amusant à faire. Et puis elle l’a toujours apprécié ce professeur là. Pas chiant contrairement a beaucoup d’autre. C’est sa matière qu’elle n’aimait pas, mais ça c’est juste parce qu’elle n’aime pas rester assise. Elle a toujours besoin de bouger pour apprendre. Pour ça qu’elle était douée en sortilège et cours pratique de défense contre les forces du mal. Elle est faite pour attaquer, bouger, ne jamais s’arrêter quoi qu’il arrive, parce que ce poser c’est bien trop ennuyant.

Ses paroles, pleines de franchise, m’ont fait sourire. Tout le monde n’était pas fait pour suivre des cours. C’était flagrant avec mon frère jumeau. Lui, le casse-cou, moi l’intello. Lui, s’emmerdait en classe, moi je m’éclatais à apprendre. Lui, faisant tous les sports du monde, moi, préférant rester assis à lire un livre. La Miss Alys ne faisait clairement pas parti de mon groupe, elle se serait bien entendu avec Arthur, cela ne faisait aucun doute. Lui qui aimait faire le mur quand il était gamin, faire tout ce qui était interdit, faire du sport, et s’il avait été un sorcier, il aurait pu aller à la rencontre des dragons, juste parce que c’était cool, les dragons. J’ai arraché un brin d’herbe à mes pieds. « Tout le monde n’est pas fait pour l’école » ai-je répondu, le regard un peu dans le vide. Et heureusement, que nous n’étions pas tous fait pour la même chose, on s’ennuierait bien vite si c’était le cas.

J’ai reporté mon attention sur les constellations du ciel, ce pourquoi j’étais venu au départ. Ce spot avait toujours été le mien, on venait souvent avec mon frère. Et aujourd’hui, c’était étrange d’y venir seul, sans lui. Parfois, je me pensais à imaginer qu’il y allait aussi, et qu’un jour, peut-être on se retrouverait ici, tous les deux. Je ne saurais pas quoi lui dire depuis le temps que nous nous étions pas vus. Il me manquait c’était indéniable. Comme mon pays. J’aimais l’Angleterre, et ses anglais – enfin, surtout un – mais j’admets que si on me demandait de retourner vivre en France, je n’hésiterais pas. La France était éclectique, toutes les villes, les villages étaient différents. C’était un magnifique pays. Et rien ni personne ne pourrait me faire dire autre chose. Mais si l’île des MacFusty avait son pesant de cacahuète ce n’était pas la France, mais ça je ne lui dirais pas à la gamine. Il était normal qu’elle admire bien plus l’île sur laquelle elle était née, plutôt qu’un pays étranger. On était tous pareils, chauvins. J’ai eu petit rire à ses propos. Les français étaient friands des feux d’artifices. Toutes les occasions étaient bonnes pour faire une explosion multicolore. Avec mon frère, on aimait bien venir ici pour les observer, lors de la fête nationale, du 15 aout, aux mariages aussi dans les villages voisins. Et il faut dire que les artificiers étaient très inventifs en ce qui concernaient le round. « Je n’ai jamais visité l’île, mais il parait qu’elle est magnifique, surtout en été » ai-je lancé, en jouant nonchalamment avec mon brin d’herbe, sans quitter le ciel du regard. Un jour, peut-être que j’irais visiter l’île, ou peut-être pas. A vrai dire je n'avais déjà pas d’idée sur ce que j’allais faire demain, alors visiter une île…

J’ai roulé des yeux vers elle, peu surpris de sa réponse. « Je ne sais pas… pour découvrir autre chose ? Mais, ne vous méprenez pas, je trouve ça génial ce que vous faites, et que vous ayez trouvé votre voie. Ce n’est pas forcément toujours facile de trouver sa place » Surtout pour les jeunes. J’avais eu l’avantage d’avoir toujours su ce que je voulais. Devenir astrophysicien pour aller dans l’espace. Mais la plupart de mes copains, qu’ils soient moldus – bien que pour cette catégorie, je n’en avais guère beaucoup - ou sorciers, avaient mis des années à trouver, et certains se cherchaient encore. J’étais devenu prof, parce que cela avait été une évidence. J’aimais enseigner aux autres, leur montrer le savoir que je possédais. J’ai haussé les épaules à sa remarque. Je crois que seuls les professeurs pouvaient comprendre l’intérêt que l’on avait à apprendre quelque chose à quelqu’un, même si certains n’étaient pas passionnés, ou n’écoutaient rien. « La passion n'exclue pas l’intéressement, Alys » ai-je commencé. Je n’étais pas passionné des dragons, mais elle pouvait parfaitement me faire un cours dessus pendant trois heures, je l’écouterais. Juste pour ma culture générale, parce que j’aimais apprendre quelque chose. Mon cerveau fonctionnait ainsi, emmagasiner, apprendre, et transmettre. C’était ainsi que j’étais fait. « Et ce n’est pas parce que quelqu’un ne vous écoute pas qu’il ne retient pas… Je suis sûr que vous, vous avez retenu quelque chose de vos années Poudlard, même si vous faites semblant du contraire » ai-je continué sans la quitter du regard. C’est juste que là, elle ne faisait pas l’effort – comme elle le faisait souvent quand elle avait décrété que cela ne l’intéressait pas… mais le cerveau retient toujours quelque chose, même sans le vouloir. C’était une machine formidable, notre cervelle. Même celle du plus crétin d’entre nous. « C’est quoi le nom du satellite de Jupiter ? » Et j’étais sûr que si elle faisait un tout petit effort, elle ressortirait Titan. Ou les phases de la lune. La constellation de la Grande-Ourse. Parce que c’était ainsi, on retenait des petites choses.

J’ai ri à sa proposition. J’aimais les regarder les feux d’artifice, pas les tirer – bien trop dangereux pour moi, pour le coup, mais après tout si cela lui faisait plaisir. C’est sûr que c’était bien différent des cours que je donnais, et à mon avis, bien moins ennuyeux pour elle que de calculer la trajectoire de la comète Halley, grâce à la Loi de Kepler. Chacun ses gouts, dirons-nous. « Allez, soyons fous » Bon, Matt allait me tuer si jamais cela se passait mal. Je crois que depuis l’attaque de Poudlard, j’avais envie de me lâcher un peu plus que d’habitude. J’avais survécu à l’explosion, je pouvais survivre à tout le reste. Non ?

Alys sourit alors que même le professeur admet que tout le monde n’est pas fait pour l’école. C’était rare qu’un professeur accepte de dire ce genre de chose. Beaucoup de gens pensent que l’école est nécessaire pour tout le monde, alors qu’il y a milles moyens d’apprendre et qu’elle en a appris bien plus sur l’ile des Macfusty ou dans les divers paysages du Royaume-unis, plutôt que dans le mur de Poudlard où elle s’ennuyait profondément. Ils étaient persuadés de faire ça pour son bien, mais Poudlard ne lui a rien apporté. Juste de l’ennuie qu’elle comblait en faisant toute les bêtises possibles et imaginable.

« Je pourrai vous la faire visiter, vous pourrez même voir les dragons. »

Côté sorcier hors Macfusty, les gens ne faisaient qu’entrapercevoir les dragons. Seul l’ile côté Macfusty a le droit aux spectacles majestueux du vol des noirs des hébrides. Un vol qui l’a fasciné, il y a bien longtemps. Et c’est pour ça qu’elle est persuadée de son choix de retourner sur l’ile dès que Syla aura décidé de faire de même. C’est sa place d’être avec les dragons, sa place de suivre les traces de ces ancêtres, même s’ils sont nombreux à ne pas comprendre.

« Je sais que c’est ma voix c’est tout, je n’ai pas besoin d’en chercher une autre. »

Et pour lui prouver ce qu’elle disait, elle fait apparaitre des flammes au creux de ses mains montrant sa parfaite maitrise de la pyromancie. Elle est une Macfusty contrôlant le feu, il y a tout qui colle avec les dragons et c’est pour ça qu’elle ne doute pas un seul instant de sa vocation. Sans parler du fait qu’elle a toujours envie de protéger la moindre bestiole, là où elle ne leverait pas le petit doigt pour un être humain.

« Heu professeur je vous aime bien, mais je n’ai rien retenu de Poudlard. Et je connais pas le nom du satellite de Jupiter, c’est quoi ? Je me souviens juste des sorts de défenses et d’attaque que j’ai appris, mais j’aurai pu les apprendre avec les miens. »

Lance-t-elle en réponse à son discours qu’elle trouve étrange. Il avait peut-être raison qu’elle avait retenu des trucs de Poudlard, mais rien qui ne lui fera dire que c’était utile d’y aller pour ça. Des deux jumeaux, il n’y a que Syla qui a aimé sa scolarité à Poudlard et encore elle a dû montrer les crocs souvent pour lui, puisqu’il se faisait marcher dessus par de sale gosse.

« Vraiment ? Vous voulez bien. Mega chouette. »

Alys sort les feux d’artifices et les disposes trop heureuse de faire ça avec Morgan. Ce professeur, elle l’aime bien et encore plus maintenant qu’il accepte de faire ce genre de chose. Elle est si heureuse de faire ça avec lui. Elle lui tend de quoi allumer le premier feu d’artifice en souriant ravi. Elle serait là pour arrêter les flammes aux besoins si jamais quelques choses ne tournaient pas bien, mais normalement ça devrait aller.

C’était toujours plaisant de rencontrer des anciens élèves. Les miens – même si certains n’étaient pas le plus attentifs du monde – n’avaient pas été les pires des gremlin’s lorsqu’ils étaient dans ma salle de classe. Je prenais toujours plaisir à les revoir – même les moins intéressés par l’astronomie. Tout le monde ne pouvait pas vouer un culte à l’espace, c’était un fait. Et si moi, l’astronomie n’avait pas d’égal, pour Alys, il s’agissait des dragons. Certains sa passion. Je reconnais que les dragons, pas que j’en avais peur, mais disons que ce n’était pas une espèce pour moi. Moi, qui était capable de me couper avec un morceau de parchemin, les dragons étaient plutôt classés dans la catégorie « danger potentiel » - comme à peu près tout sur cette planète, j’avais envie de dire. Parait que c’était parce que j’étais toujours en train de rêvasser, que je ne faisais pas attention à mon environnement, et que si je regardais où j’allais, j’aurais nettement moins de problème. Je ne pouvais pas forcément leur donner tort, mais je préférais de loin regarder le ciel que mes pieds. J’ai acquiescé d’un signe de tête. « C’est gentil, je viendrais avec plaisir… » J’admets que voir des dragons de près cela devait quand même être sensationnel. Mais je trouvais dommage qu’elle ne s’intéresse à rien d’autre. Je reconnais que j’étais – peut-être – un dingue de l’apprentissage, moi qui aimais tout lire, tout apprendre sur tout, mais tout de même, de là à ne vouloir rien faire d’autre que ce pour quoi on était né… mais bon, je n’allais pas la changer. Pas aujourd’hui.

Même s’il était clair qu’elle était faite pour cette voie. Le feu dans ses mains m’impressionna légèrement. Heureusement que moi, je n’étais pas pyromancien, j’aurais sans doute fait cramer la maison plus d’une fois. J’ai souri à sa réponse, en secouant la tête. « Vous voyez vous avez quand même retenu quelque chose » ai-je lancé, même si ce n’était pas le satellite – en vrai, cela n’allait pas changer sa vie que de ne pas le savoir. « Oui, vous auriez pu les apprendre auprès de votre famille, mais les contacts sociaux, les amis, les ennemis aussi… tout ça ne se fait pas avec pour seuls interlocuteurs les membres de votre famille » Et c’était ça, que je trouvais triste. Ne vouloir que s’occuper des dragons sans rien d’autre autour. Ok, elle était faite pour ça – comme moi j’étais fait pour observer le ciel – mais si je n’avais pas fait Beauxbâtons ou la fac, je n’aurais pas eu d’amis, de mec, ni de gamin… et putain, y’avait que ça qui comptait les amis et le reste. Mais bon, je crois que jamais je ne réussirais à la faire changer, et je reconnais que ce n’était pas mon objectif de la soirée. Enfin, faire un feu d’artifice ne l’était pas non plus, mais cela avait l’air de lui faire tellement plaisir que je n’ai pas pu dire non. EN réalité, je ne sais pas dire non. Matt me le reproche régulièrement. J’y peux rien, moi, j’aime faire plaisir aux gens que je côtoie. Et rien, ni personne ne me fera changer d’avis. J’ai hoché la tête. « Oui, allons-y. » J’ai attrapé l’allumette. Pas sûr que cela soit une bonne idée de me mettre ça entre les mains. Connaissant ma maladresse, il y avait forte possibilité que je fasse cramer la colline toulousaine. J’ai craqué la grande allumette. J’ai observé la flamme danser légèrement. C’était hypnotisant, comme lorsque j’observais la comète de Halley passer dans le ciel. Je me suis rapproché des feux l’allumette allumée. Si Matt me voyait faire ça, je crois qu’il m’engueulerait. Il ne se lâche pas assez mon homme. Enfin… si avec ses potes. Et moi, je reconnais que depuis que j’avais manqué mourir au cours de l’attentat de Poudlard, j’avais juste envie de profiter de la vie. Le feu d’artifice à voler dans le ciel en explosant d’une couleur orange. « C’est hyper excitant de faire ça ! »

Alys sourit quand le professeur accepte de venir visiter l’ile de son clan. Elle ne sait pas pourquoi. A poudlard, elle n’était pas particulièrement proche de ce professeur. Après, elle doit admettre que contrairement à beaucoup d’autre il ne l’a jamais emmerdé et ça c’est un très bon point pour lui. Les autres la mettait toujours en heure de colle et l’engueulait pour la moindre bêtise sans jamais chercher à comprendre. Ils s’en fichaient pas mal qu’elle s’ennuie en cours et qu’elle ne souhaitait pas apprendre comme ça. D’ailleurs elle doute qu’ils en aient eu quelques choses à faire du fait qu’elle échoue dans leur cours, tant qu’elle pouvait rester silencieux sauf que ça elle ne savait pas faire.

« J’aurai pu apprendre ça chez moi sans avoir à m’ennuyer des heures durant. Je n’étais pas faite pour des cours comme ceux de Poudlard et sans mon frère Syla, j’aurai demandé à quitter Poudlard dès ma deuxième année. »

Lance-t-elle avec une honnêteté qui l’a caractérise tant. Poudlard a été compliqué pour elle et sans son frère jumeau elle ne serait jamais resté. Elle avait -a toujours- tant d’aventure à vivre loin de l’école de magie. Personne ne lui fera changer d’avis là-dessus. Elle était mieux hors de l’école et apprenait bien plus de chose maintenant.

« Je n’avais pas besoin de Poudlard pour les contact sociaux. J’en ai toujours eux que ce soit avec les moldus de la partie de l’ile moldu. J’en avais avec ma famille qui est très grande. J’en avais aussi avec les différentes réserves et ceux des mes quatre ans. J’en ai toujours eu des contacts sociaux. »

Elle refuse de donner même le point des contacts sociaux à l’école de magie Poudlard, parce qu’elle fait typiquement partie des gens qui n’ont jamais besoin de l’école pour ça. Sa famille est trop particulière pour qu’elle y pense. Il n’y a vraiment eu que son frère pour la retenir à Poudlard et personne d’autre.

« Vous n’aviez jamais lancé de feu d’artifice ? »

Demande Alys alors qu’elle voit les yeux du professeur briller au premier feu allumé. Elle décide de ne pas lui cacher son don et d’allumer le prochain feu avec son don de pyromancie. Il s’est élevé dans les airs dans une jolie couleur violette qui fait briller les yeux de Alys. Quand les résidus tombent, une petite flamme démarre dans l’herbe et elle l’éteint aussi vite toujours grâce à son don. Elle sourit et se tourne vers le professeur avant de lui montrer un feu en particulier.

« Vous devriez allumer celui là. »

Elle vient de lui montrer celui qui faisait le plus de couleur et des petits ronds ou plutôt il tourbillonne quand ils s’élèvent dans les airs. . Alys le trouve hypnotisant et ça ne la dérange pas que ce soit le professeur qui l’allume. Elle l’apprécie vraiment bien le professeur Delestre. Alors elle peut bien le laisser allumer un de ses feux préférés. Surtout qu’elle est sûr qu’il va l’adorer comme elle.

Paroles en français

La franchise de la gamine m’avait toujours fait rire. Je ne pouvais pas nier que certains cours pouvaient être ennuyeux. J’en avais eu à Beauxbâtons qui l’étaient. Et Poudlard n’échappaient pas à la règle. Mais c’était ainsi, il fallait en passer par là. Mais je pouvais comprendre son besoin de ne pas être entre ses murs. Aurait-elle peur de l’aventure ? Découvrir d’autre chose que son petit monde lui faisait-il si peur que ça ? Pourtant, c’était excitant de partir à l’aventure, découvrir l’inconnu qui nous entourait. Et l’école était un bon moyen pour se faire des amis. Certes, sur son île, elle avait des liens sociaux et des liens familiaux mais la famille, c’était une chose, les amis c’en était une autre. Malheureusement, je savais que je ne la ferais pas changer d’avis sur ce sujet. Et je ne changerais pas non plus. Apprendre à l’école était bien plus enrichissant que d’apprendre chez soi, bien au chaud. Et pas que pour des cours sans intérêt. Pour tout le reste. Comment se comporter en société, se faire des amis et des ennemis, de relations d’école et de travail, appréhender le monde avec un peu plus de bagage que des convictions trop lissées par les membres de sa famille. Mais ce n’était certainement pas ce soir que j’allais débattre du sujet.

Le feu d’artifice proposé était bien plus intéressant pour terminer ma journée. Je n’avais jamais été quelqu’un de « rebelle » bien au contraire. Trop intello pour le reste du monde, j’avais toujours préféré m’isoler dans mes livres plutôt que d’aller voir les autres. Je ne m’étais jamais senti à ma place. Avant que je ne saute des classes, je passais pour le bizarre qui sait trop de choses. Après que l’on m’eut fait sauter des classes, je passais pour le bébé qui ne comprenait rien à la vie, et qui se la pétait d’être plus intelligent que les autres. Comme si j’y étais pour quelque chose, moi, d’être né avec des neurones un plus et surtout d’avoir su m’en servir. Et en plus de ça, il se passait toujours des choses étranges autour de moi, ce qui n’arrangeait pas mon cas. Oui, j’avais détesté l’école et pourtant je ne regrettais pas d’y être allé. Sans elle, je n’aurais pas tant appris. Et rien que pour ça, l’école méritait tout mon respect. Je suis resté silencieux à ses paroles. Nos avis divergeaient mais était-ce si important que ça ? Du moment qu’elle était heureuse dans ce qu’elle faisait, et ce qu’elle était, n'était-ce pas le plus important ?

J’ai eu un petit rire à sa demande. J’ai secoué la tête. « Non. Disons que je ne suis pas quelqu’un d’aventurier » ai-je répondu. Toujours à suivre le règlement à Beauxbâtons. Toujours le nez dans mes bouquins sorciers et moldus, je n’avais pas le temps d’aller jouer sur les chemins de traverses. Et puis, à ma sortie de Beauxbâtons, j’avais intégré la faculté d’astrophysique de Toulouse, autant dire que j’avais encore moins le temps de m’intéresser à autre chose. J’observais les fusées partir dans le ciel, avec l’émerveillement d’un gamin de cinq ans. J’avais toujours aimé regarder les feux d’artifice. Avec mon frère, on venait toujours sur cette colline pour les observer lorsque l’on était gamins. Et j’admets que cela me manquait de ne plus le faire. Arthur me manquait, c’était indéniable. Mais la magie nous avait séparé plus que de raison. Surtout lui, jaloux de ce que j’étais, il refusait de me parler depuis plus de vingt ans. Un jour, peut-être retrouverait-il la raison.

J’ai sursauté quand Alys a usé de ses mains pour allumer la fusée. Ainsi donc elle était une pyromancienne. Je connaissais cette capacité, innée, et peu fréquente. Qui faisait souvent un peu peur car le feu lui-même faisait peur. Je lui ai souri quand elle s’est tournée vers moi. Etrangement, son amour pour les dragons prenait bien plus de sens, en sachant la capacité dont elle était dotée. J’ai attrapé la fusée qu’elle me tendait. « Ça doit être pratique pour allumer les barbecues, non ? » ai-je lancé, en rigolant, avant de poser la fusée au sol pour l’allumer. Les barbecues étaient toujours un enfer à allumer, cela mettait toujours des plombes et la réussite n’était jamais garantie. J’ai allumé la fusée qui s’éleva dans les airs en milles couleurs. Je ne l’ai pas quitté du regard, hypnotisé par les tourbillons colorés qui bougeaient dans le ciel étoilé. Si pour moi, le ciel étoilé était une beauté infinie, cette fusée rivalisait avec. « C’est magnifique ! »

Alys l’a regardé un instant avant de conclure qu’effectivement il n’était peut-être pas assez aventureux pour lancer un feu d’artifice. Puis au fond elle sait aussi qu’ils sont nombreux les gens qui n’ont jamais lancé le moindre feu d’artifice ou même petit pétard, alors que c’est bien trop marrant. Ils ne savent pas ce qu’il manque, mais ce n’est pas son problème. Et pour le professeur Delestre c’est maintenant un manque à sa vie qui a été résolu donc c’est parfait. Elle est ravie d’avoir pu l’aider à faire une chose pareille dans sa vie et qu’en plus il semble apprécier.  

« C’est chouette de faire péter des trucs et c’est joli les feux d’artifice. »

Bon un feu tout court c’est magnifique, mais y a beaucoup de gens qui n’aiment pas quand elle dit ce genre de chose donc elle évite maintenant. Même si elle maintient que ce sont des étriqués du bulbes qui ne savent pas ce qu’ils manquent à observer un feu voir un incendie. Après s’ils ne veulent pas, c’est pas elle qui les forceras. Elle en a rien à faire qu’ils manquent quelques choses, tant qu’elle peut admirer tranquillement ce genre de chose les yeux pétillants.

« Hm oui ça l’est, mais je préfère des feux plus grands personnellement. »

Lance Alys en souriant. Elle a déjà allumé un barbecue pour un cousin. Ouais les trucs moldus y en a sur son ile. Des Macfusty cracmols, il y en a un peu. Et puis même sans ça avec la partie de l’ile moldu, ils ont forcément ramené quelques trucs de chez eux. Le barbecue c’est un truc cool qui vient des moldus et ce n’est pas le seul truc cool, mais là c’est de ça qu’ils parlent avec le professeur Delestre.

« Vous connaissez d’où les Barbecue ? »

Demande la gamine aux cheveux roses curieuses, mais à côté de ça elle envoie plusieurs autres feux d’artifice. Et ses yeux brillent devant les tourbillons de lumières et les soleils de feu d’artifice. La plupart sont jaune doré, mais elle en a quelques-uns qui font des couleurs différentes et qui rajoutent une beauté certaine à tout cela. Elle est fascinée comme toujours et plus elle en fait, plus elle est comme une gosse devant un gros gâteaux pleins de chocolat qu’elle pourrait manger seule. Elle a un sourire béant sur les lèvres, alors que l’un des derniers feux s’envole.

« Est-ce que c’est … ces papillons de joie que vous ressentez dans le creux de votre estomac quand vous regardez les étoiles ? »

Demande-t-elle curieuse de savoir si c’était une joie similaire à la sienne quand elle faisait des feux d’artifice qu’éprouvait son ancien professeur. Si c’est ça, elle s’intéressera peut-être un peu plus à ces étoiles, parce que pour ressentir ce genre de sensation pour quelques choses c’est forcément qu’il y a un truc en plus, un truc passionnant. Elle ne verra sans doute jamais la même chose que Morgan Delestre, mais elle pourra essayer de comprendre un peu.

Paroles en français

La gamine, elle me fait rire. Dire que j’aimais faire péter des trucs, la réponse était non. Mais, chacun ses envies. En revanche, j’avais toujours aimé les feux d’artifices que je trouvais toujours beaux. Nos artificiers toulousains étaient des maitres en la matière. Mais, ce n’était pas une passion que je pourrais vivre. Bien trop dangereux pour moi. Je restais, quand même, le mec le plus maladroit de France et de Navarre. Tout était un danger potentiel pour moi. Parce que j’étais trop dans la lune que mon père me disait quand j’étais môme – et qu’il me dit encore. Il est vrai que je n'étais pas du genre à faire attention à ce qui m’entourait, le nez trop souvent pointé vers le ciel dès fois qu’une comète apparaisse subrepticement. Les couleurs de celui-là étaient magnifiques, et je me demandais si c’était des feux d’artifices moldus ou sorciers. En la voyant allumer son feu juste avec ses doigts, je ne pouvais que comprendre la passion qui l’animait, et je me disais qu’heureusement je n’étais pas doté de cette capacité, j’aurais été capable de faire cramer toute la baraque. Et les seuls feux avec lesquels j’acceptais – plus ou moins – de jouer c’étaient les barbecues. Et encore, il me fallait une bouteille d’eau à proximité pour être sûr. Mais autant dire que mes proches s’arrangeaient toujours pour que je ne m’en approche pas. En fait, être dans la lune et maladroit, c’est le bon plan pour ne rien faire. « Cela ne m’étonne guère de vous Alys. Vous avez toujours aimé les choses en grands » lui ai-je répondu dans un sourire. Je l’aimais bien cette gamine, toujours fidèle à elle-même, toujours franche dans ce qu’elle racontait, et toujours souriante.

J’ai hoché la tête dans la positive, sans quitter des yeux les lumières qui volaient dans le ciel. « Mon père en faisait souvent en été. » ai-je répondu, en en allumant un. « Si vous voulez tout savoir, je suis issu d’une famille entièrement moldue. » Autant dire que j’ai toujours mes habitudes de moldu. « Je suis le seul de ma famille à avoir développé des pouvoirs magiques… mon père aimait bien que j’allume le feu avec ma baguette magique » ai-je ajouté en rigolant. « Bon, il a très vite arrêté quand je lui ai cramé les sourcils ». J’admets que j’avais lancé le sort, un peu en dilettante, et l’intensité du sortilège avait été un peu plus forte que voulue, un renvoie de flamme avait brûlé les sourcils de mon père. Il n’avait rien eu d’autre mais il s’est contenté d’allumer lui-même le barbecue les années suivantes. « Vous êtes tous pyromanciens dans votre famille ? » lui ai-je demandé, par curiosité. Si elle l’était, je l’étais tout autant. Je l’ai toujours été. Et je n’ai jamais eu peur de poser une question, qu’elle soit stupide ou non. Quand je ne sais pas, je demande, c’est ainsi que je fonctionnais. Sa question m’a fait sourire. La description, je la trouvais enfantine mais tellement réaliste. Je ne pourrais jamais me passer d’observer les étoiles. Elles étaient fascinantes, et elles m’apaisaient. Je prenais un plaisir fou à rester des heures, allongé à les observer. Leur parler aussi, comme une botaniste pouvait parler à ses fleurs. Je me suis assis en tailleur devant la fusée éteinte. « Effectivement, c’est ce que je ressens » ai-je répondu en allumant la fusée. « Vous aimez vos dragons, et bien moi, j’aime regarder les étoiles. Elles me fascinent et me procurent du bien-être. »

Alys observe le professeur en souriant. Rare sont ceux qui ont vue en elle des envies de grand. Pour la plupart de ses camarades serpentard elle n’aurait pas dû être dans cette maison puisque ses ambitions ne semblaient pas si grande que ça. Ils n’ont juste pas compris ce qu’elle était. Elle ne visait pas de haut métier, parce qu’elle savait déjà ce qu’elle voulait et ce qu’elle voulait c’était être une dragonniere et sublimer la réputation des dragons, ainsi que des autres créatures. Et elle est déjà bonne voie pour réussir ce qu’elle s’était juré de faire, là où ses camarades n’en sont qu’au balbutiements de leur études. Elle en ricane intérieurement en les voyant si en retard.

« C’est chouette, chez les Macfusty y a les deux. A force de vivre si proche des dragons, les moldus finissent par être attiré par notre côté de l’île de barra et quand un Macfusty tombe amoureux d’un moldu, bah il fait du moldu un dragonnier et hop. »

La fille au cheveux roses se rend compte qu’elle n’a jamais rien dit à personne sur cette état de fait concernant le clan Macfusty. Certains le savent, mais la plupart des gens n’ont aucune connaissance sur le clan Macfusty et c’est pour ça que beaucoup d’histoires farfelues sortent sur eux. Des histoires dont ils jouent tous après tout son jumeau se fait passer pour un fils de créature marine et elle n’a jamais démenti les rumeur sur son ascendance dragonnique.

« Votre père a raison c’est chouette la magie du feu. Vous lui avez vraiment cramé les sourcils ? Ça devait être drôle. »

Bon ok c’était une magie que pour allumer un barbecue mais elle trouvait ça chouette personnellement. Et puis il avait raison le père de se servir de ce qu’il avait sous la main pour se rendre la vie plus pratique. La vie c’est ça se trouver de quoi la rendre plus facile avec des trucs et astuces, tout en y ajoutant du fun et un peu -beaucoup- de risque.

« Hm non pas vraiment, je suis l’une des seules. Le seul truc commun entre tous les sorciers de ma famille c’est que nos patronus sont des mini dragons. »

En disant ça, elle fait péter un autre feu d’artifice en souriant amusé. Elle aime tellement faire péter des trucs, elle ne s’en lasserai jamais. Elle a les yeux qui brille et des papillons dans le ventre quand elle les regardes. Elle lève les yeux vers les étoiles et les regardes étrangement alors qu’elle prend conscience que son ancien professeur ressent la même chose pour ces trucs qui brillent si loin d’eux.

« Je vois, c’est étrange, mais je crois que je comprends. »

La passion ça ne s’explique pas c’est juste là et il faut faire avec. Il faut la faire vivre et apprendre à y prendre plaisir. Chose que son professeur fait sans le moindre doute vu comment son regard est scintillant devant ce qu’il voit dans le ciel. Elle essaie de voir la même chose que lui, mais ça ne marche pas avec les étoiles. Par contre le feu est magnifique et ses yeux a elle brille devant ça.

Paroles en français

Quand on la laissait s’exprimer et qu’on prenait le temps de l’écouter, Alys MacFusty avait beaucoup de choses à dire et à nous apprendre. Sans qu’elle ne s’en rende forcément compte. En l’écoutant parler de sa famille et de ses dragons, cela se sentait dans sa voix, qu’elle aimait cette vie pour laquelle elle était née. Même si je trouvais dommage qu’elle n’exploite pas le potentiel qu’elle pouvait avoir en faisant des études, mais pouvait-on l’en blâmer ? Elle avait sa carrière toute trouvée. J’ignorais qu’un moldu pouvait devenir dragonnier. Comme ça. Ce n’était pas forcément le métier le plus simple du monde, et sans pouvoir magique cela pouvait, sans doute, poser quelques problèmes. J’estimais, tout de même, que si les MacFusty le faisaient c’est qu’ils étaient sûrs de leur coup, non ? « Ce… ce n’est pas dangereux pour un moldu de devenir dragonnier ? » Il y avait tant de choses que l’on ignorait sur le clan de la gamine face à moi. Et pourtant, on entendait beaucoup de choses dessus. Je ne m’étais jamais réellement intéressé à sa famille, je l’admets. Pas que je n’aimais pas les dragons, mais j’avais bien trop la tête dans les étoiles pour m’occuper d’autre chose. Mais pour tout dire, cela me faisait plaisir qu’elle se confie ainsi. Les rumeurs avaient toujours façonné l’humanité. Beaucoup tenaient pour acquis ce que l’on disait sans vérifier les informations. C’était fort dommage. Parce qu’à lire entre les lignes, on apprenait tant.

J’ai rigolé en hochant la tête dans la positive. « Oui. Je l’ai vraiment fait. Je ne sais pas s’il a trouvé ça drôle, cependant. » Moi, oui. « Je vous rassure, je ne l’ai pas fait exprès » ai-je ajouté, comme pour me dédouaner de ma non-concentration légendaire. Le principal problème de mon état. Peut-être que concentré sur ce que je faisais, je ne serais pas si maladroit. Faudrait peut-être que j’y réfléchisse. Un jour. La pyromancie était un don assez peu courant, et cela ne m’étonnait guère qu’Alys fut l’une des seules de sa famille, même si, pour le coup, cette capacité était plus qu’utile dans leur métier. L’évocation de leurs patronus m’a fait sourire. C’était mignon un mini-dragon, et c’était une espèce à ma portée. « Ils sont tous de la même espèce vos patronus ? Comment vous faites pour les reconnaitre ? » Comme si Matt et moi on envoyait notre patronus à la même personne en même temps… difficile de différentier deux fléreurs. Quoique… celui de Matt, il était vachement plus obèse que le mien. Le feu d’artifice illumine encore le ciel, et je suis surpris qu’aucun flic ne soient encore arrivé sur la colline, qui surplombait Toulouse. Les moldus n’étaient pas des grands fans des feux d’artifice lancés comme ça à la sauvette. Les lois moldues étaient toujours un peu plus strictes que les lois sorcières. Les lumières de Toulouse scintillaient dans la nuit, je me demandais si mon frère travaillait, peut-être qu’il serait envoyé ici pour voir ce qu’il se passait. Je doute qu’il apprécie de me voir, surtout entrain de faire quelque chose d’illégal. Cela dit, ça serait peut-être un bon moyen pour renouer un peu le dialogue entre lui et moi.

Je me suis rallongé dans l’herbe, les yeux rivés sur les feux multicolores qui tentaient d’atteindre les étoiles. « Vous savez pourquoi les étoiles brillent ? » lui ai-je demandé. Même si la question allait sans doute l’emmerder, ou peut-être pas, la réponse, elle, risquait de lui plaire. Elle qui aimait autant le Feu, que moi j’aimais l’Espace. Si mon maitre s’appelait Galilée, Einstein faisait parti des grands Scientifiques que j’avais étudié de long en large pendant mes études d’astrophysique, et pour faire court – parce que la fusion nucléaire n’était pas une notion des plus simples – les étoiles brillaient parce qu’elles étaient composées de Feu. Comme les feux d’artifice d’Alys. Comme quoi nos deux passions n’étaient pas si éloignées l’une de l’autre.

Alys hausse les épaules quand il lui demande si ce n’est pas dangereux pour un moldu d’être dragonnier. Ce métier est dangereux pour tout le monde qu’il soit moldu ou sorcier. Il n’était pas rare chez les Macfusty de mourir jeune à cause d’un dragon qui avait faim ou qui était énervé. C’est fascinant autant que capricieux les dragons donc bon pas besoin de se prendre la tête avec moldu, sorcier ou autre. Ils le savaient tous autant qu’ils étaient et c’est pour ça que les naissances sont tant célébré dans leur clan et si nombreuse. On profite de la vie, rajoute des gens au clan et on verra si on survit au jour suivant.

« On est toujours par paires quand on doit se rapprocher des dragons avec au moins un sorcier qui sait transplaner dans le lot et c’est un métier dangereux quoi qu’il arrive. »

Alys a un petit sourire amusé en imaginant un homme sans sourcils à cause d’un jeune sorcier maladroit. Elle n’arrivait pas à imaginer le professeur Delestre enfant donc ce n’était clairement pas lui dans son esprit, mais ça l’amuse tout autant. Même si elle ne rit pas à gorge déployée son sourire malicieux parle pour elle.

« c’est les risque de la magie et ça devait être amusant quand même. »

Elle était sans doute une enfant un peut trop turbulente pour l’enfant qu’avait du être Morgan Delestre, mais elle s’en moque. Elle s’amuse d’un rien et l’a toujours fait. Puis sincèrement avec la maladresse de son professeur, le père a cherché la merde à lui demander ce genre de service donc elle peut s’amuser de cette histoire sans la moindre gêne. Si tant est qu’elle aurait pu éprouver une once de honte à se moquer de l’infortune d’autrui.

« Non ça arrive parfois qu’il y ait deux de la même espèce au sein du clan, mais par exemple le miens un magyar à pointe alors que mon frère à un dragon d’eau. »

Alys réfléchit un instant à sa question lui demandant pourquoi les étoiles brillent. Elle savait qu’elle avait déjà eut la réponse à cette question même si elle ne se souvenait plus qui lui avait donné la réponse. Il est possible que ce soit en écoutant un des cours du professeur à son cours ou son jumeau qui était fasciné par le ciel autant que par les profondeur de l’eau.

« c’est pas une histoire de boule de plasma qui garde du gaz en elle et ce qu’on voit c’est ce gaz qui brûle dans cette grosse bulle ? »

Ouais l’explication est sans doute pas aussi précise que celle qu’aurait fini par sortir son frère, mais déjà elle dit un truc pas trop con qui ne soit pas sur les dragons donc il ne faut pas abuser. Puis ça l’amuse d’imaginer une bulle avec plein d’explosion à l’intérieur qu’on voit de très loin. Tellement loin que deux petits bouts d’homme peuvent voir ça d’un lopin de terre minuscule situé dans un pays appelé France.

Paroles en français

J’aimais bien sa façon d’être et de répondre. Cette petite manière un peu je m’en fouttiste. On aurait dit mon frère quand il était petit. La même désinvolture. La dangerosité du métier n’était plus à prouver. Travailler avec des dragons était dangereux, que l’on soit sorcier ou moldu, c’était un fait avéré. J’ai eu un petit sourire par cette évidence qu’elle décrivait. « Je trouve les moldus bien courageux » ai-je murmuré, plus pour moi que pour elle. Je m’étais toujours demandé si mon esprit était moins dans les étoiles, je serais moins maladroit. Peut-être que je n’aurais pas brûler les sourcils de mon paternel. « C’était surtout drôle pour les autres… » Mon père en riait maintenant mais sur le coup, il avait eu une sacrée trouille. Et cela n’était guère étonnant.

Mais j’aurais pu lui faire tellement pire. Mon père s’en sortait plutôt bien quant à ma maladresse notoire. Il aimait bien les patronus mon paternel, il trouvait ça beau et magique. Cela me faisait toujours rire lorsqu’il le disait. « Cela représente votre espèce préférée ? » Si c’était le cas, j’admets que cela me faisait un peu peur. Les Magyars à pointe n’étaient pas réputés pour être de gentils dragons. Loin de là. Ma mère, vétérinaire pour tous les animaux qui passaient devant chez son nez, serait capable d’aller sur l’île des Macfusty juste pour s’occuper d’un dragon. Ma mère pouvait parfois, être un peu dingue, surtout lorsqu’il s’agissait d’animaux. Chacun sa passion dirons-nous.

Le feu pouvait être quelque chose de fascinant, même pour un sorcier. J’avais beau vivre dans les deux univers depuis longtemps, le feu faisait parti des choses intrigantes. Surtout lorsque l’on était pyromancien, comme Alys. Je trouvais cette capacité si surprenante, et peut-être un peu angoissante. Le feu restait quelque chose de stressant. Mais, même si nos deux passions étaient très éloignées, elles possédaient pourtant un point commun. J’ai eu un sourire quand elle a répondu à la question. « Vous voyez que vous avez retenu des choses de Poudlard » lui ai-je lancé, content de mon élève. Je ne leur demandais jamais de retenir tout ce que je leur racontais. Ma matière n’était pas la plus aimée, j’en convenais, et pas la plus fun – non plus. Enfin, pour moi, si, mais parait que j’étais bizarre. Les sorciers préféraient – et de loin – des matières comme la métamorphose ou les dcfm. Là où on faisait vraiment de la magie. Mais lorsqu’ils me sortaient des choses – même peu précises – cela me faisait plaisir de voir que je réussissais, quand même, à leur apprendre quelque chose. « C’est effectivement cela. Les étoiles sont formées de gaz, et c’est ce gaz qui les rend brillantes. Tout comme le feu. Les étoiles et le feu ne sont pas si éloignés l’un de l’autre. » ai-je repris tout sourire. « On se ressemble un peu vous et moi ». On aimait chacun le feu à notre façon. Des sirènes au loin se noyaient dans le bruit des feux d’artifice. « Et savez-vous pourquoi on voit votre fusée éclairer le ciel avant de l’entendre ? » Oui, je peux être emmerdant avec mes questions.

Alys regarde le professeur d’astronomie quand il dit trouver les moldu bien courageux. Elle ne partage pas son avis. Ils ne sont pas pleutre, mais clairement ils ne lui semblent pas plus courageux que les sorciers faisant ce métier. Pas qu’elle les juge inférieur, non au contraire c’est l’inverse elle les voit sur le même pieds d’égalité que les sorciers. Elle ne s’encombre pas des même peur que Morgan, ni même des émotions qui accompagnent la plupart des gens. Elle trouve ça chiant et encombrant pour pas grand-chose. C’est comme la bienséance et les règles de savoir vivre hypocrite qui rendent tout faux, c’est emmerdant.

« Boarf faut savoir rire et c’est pas comme si vous l’aviez exprès. Moi si. »

Mais elle ne va pas en dire plus sur l’action qu’elle a faire qui a déplu à son père au point de la punir deux semaines, qui a fait rire tout le monde surtout son frère Fergus. Pas qu’elle ne veut pas la raconter, mais juste elle ne trouve pas ça intéressant et elle préfère son feu d’artifice ou plutôt leur feu d’artifice. Elle allume une autre chandelle qui crépite rapidement dans le ciel avec sa douce lumière doré.

« Non, mon espèce préféré c’est le noir des Hébrides. Mon paternel dit que le magyar représente mon côté rebelle. »

Elle l’aime bien le magyar. Il est agressifs, puissant et n’agit que pour sa propre volonté donc ça lui convient parfaitement. Puis le noir des Hébrides est rare à obtenir comme patronus donc elle ne s’attendait pas à l’avoir. Puis elle l’aime la différence entre son magyar tout feu tout flamme et le dragon de son frère qui a un des caractères les plus doux du genre dragonnique. Encore une preuve de la différence entre son jumeau et elle, mais qui ne s’adorent pas moins pour autant.
Alys hausse les épaules à sa phrase. Il faut dire que ça concernait le feu donc forcément elle retient plus facilement ce genre d’information. C’est marrant de savoir. Bon même si elle ne le ressort pas souvent voir jamais. Il faut dire que y a pas beaucoup d’informations qu’elle ressort de ses cours à Poudlard pour ça qu’elle persiste et signe l’école c’est pas très utile. Elle aurait pu apprendre tout ce dont elle avait besoin sur son île. Mais son père a refusé catégoriquement qu’elle n’aille pas à Poudlard soit disant ça lui ferait un carnet de nom d’allié.

« Non pourquoi ? »


Elle est tout à coup bien curieuse de savoir pourquoi le ls fusée éclaire le ciel avant de faire du bruit. L’information ne sera guère utile, mais contrairement à ce qu’on l’a forcé à apprendre à l’école c’est elle qui décide de s’enquérir de ce savoir inutile. Elle trouve ça bien mieux. Au moins elle est a peu près certaine de retenir. Même si son père lui dit que ce qu’elle n’a pas retenu avant vient surtout du fait qu’elle ne veut pas s’en souvenir. Peut être mais pourquoi voudrait elle s’en souvenir, ça lui sert pas.

J’ignorais si c’était une bonne chose de ne jamais rien faire exprès. Les ennuis venaient à moi sans que je le demande. Ce qui m’avait valu plusieurs emmerdes, et un surnom de « maladroit » qui me collait à la peau depuis que je savais marcher. J’y peux rien, moi, si je préférais regarder le ciel plutôt que mes pieds. Même si je n’avais pas fait exprès de cramer les sourcils de mon père, il n’avait pas plus été ravi. Le seul avantage, c’est qu’il ne me demandait plus de m’occuper du feu, il le faisait seul. Et on mangeait nos saucisses en toute sécurité. Etrangement, ses paroles ne me surprirent pas. C’était bien le genre de la miss face à moi de faire « exprès », même si je me demandais ce qu’elle avait bien pu faire de si déplaisant, je me suis gardé de lui poser la question. Je la connaissais suffisamment pour savoir qu’elle n’y répondrait de toute façon pas. Comme à chaque fois que je lui en posais une, en cours. Elle était comme ça la Miss MacFusty. Rebelle et un poil j’m’en foutiste. Mais c’est ce qui faisait son charme. Et puis, lorsque cela concernait les Dragons, elle était d’une rigueur olympienne. C’en était presque flippant. Sa réponse me fit sourire. Le côté rebelle représenté par le magyar la qualifiait assez bien. « Il vous connait bien votre père » me suis-je contenté de dire, les yeux toujours rivés sur le feu d’artifice.

J’imaginais la tête de Matt s’il savait ce que j’étais entrain de faire. Je ne pouvais pas lui en vouloir, moi pour qui, tout signifiait danger. Cela dit, ce soir, j’étais assez fier de moi, je n’avais pas encore créé un accident avec ma maladresse. Et avec le feu, il valait mieux faire attention. Je n’étais ni pyromancien, ni assez doué avec une baguette entre les doigts pour arrêter un feu si jamais il se propageait. J’avais beau évoluer dans les deux mondes, je devais admettre que j’étais quand même bien plus à l’aise côté moldu. La magie m’avait toujours fasciné et je m’étais toujours demandé pour quoi, moi ? Pourquoi j’avais été le seul de la famille à me voir transmettre le gène de la sorcellerie. Pourquoi mon jumeau n’y avait pas eu accès, lui qui était bien plus sérieux que moi, bien moins maladroit que moi. Il aurait fait un bien meilleur sorcier que moi, cela ne faisait aucun doute. Moi, je n’étais bien qu’avec mes étoiles. Les sorts et les potions ce n'était guère pour moi. Je faisais parti de l’Ordre du Phénix, juste parce que Matthew en faisait parti, et pour tout dire, même si ma précision et ma capacité à lancer un sortilège s’était un peu améliorée, je restais quand même un bien piètre combattant.

J’avais fini par m’allonger sur le sol pour observer le feu d’artifice que mon ancienne élève s’évertuait à envoyer dans les airs, content qu’elle se souvienne de certaines de mes paroles. Elle n’était pas faite pour l’école, mais j’étais ravi qu’elle ait quand même retenu quelque chose de ce que j’avais essayé de lui inculquer au cours de sa scolarité. J’ai eu un fin sourire à ses paroles. Sa curiosité me faisait plaisir, elle, qui n’avait pas réellement montrer de l’intérêt pour les cours, quels qu’ils soient. Les miens, ou les autres. Finalement, je n’aurais peut-être pas tout loupé avec elle. Tout le monde avait un intérêt pour quelque chose, il suffisait juste de trouver le bon sujet. Certes, le feu n’était pas ma spécialité mais si cela poussait un peu sa curiosité intellectuelle à aller plus loin dans les découvertes, je n’allais pas renoncer. Elle n’était ni astrophysicienne, ni physicienne et j’ai cherché quelques secondes les paroles les plus simples et les plus justes pour répondre à la question. « La lumière se propage de manière instantanée et dans tous les milieux qui existent. L’eau, l’air, le vide sidéral. La présence de matière n’est pas nécessaire pour sa propagation. » Je me suis retourné sur le ventre, attrapant un bout de bois qui trainait. « Le son, en revanche a besoin de matière pour se propager. Il a besoin d’obstacle pour continuer à exister. » Avec mes doigts, j’ai mimé un bonhomme sautant au-dessus des brins d’herbe. « Ça c’est le mouvement que fait le son, il se propage d’un brin d’herbe en brin d’herbe… La lumière, elle passe au travers de l’herbe sans se soucier de ce qui l’entoure. Elle va donc plus vite que le son pour parcourir la même distance. Imaginez que vous couriez cent mètres en sautant des haies, votre adversaire lui parcoure les cent mètres sans haie. Il arrivera plus vite sur la ligne d’arrivée que vous. Voilà pourquoi on voit d’abord le feu, la lumière, les éclairs, avant l’explosion et le tonnerre ». J’ai repris ma position initiale sur le dos. « Et plus le temps entre l’éclair et le tonnerre est long, plus l’orage est loin de votre position. Tout comme le feu d’artifice, le temps entre la lumière de votre fusée et le bruit de l’explosion est long, plus vous êtes loin, et inversement. »

Et là, on ne distinguait quasiment pas de latence entre la lumière bleue dans le ciel et l’explosion du feu d’artifice.

Alys réfléchit à ce qu’il vient dire. Il est fort probable que son père la connaisse bien, en tout cas il a souvent raison à son sujet donc c’est quelques choses qui lui semble correcte. Après c’est normal, ça reste son père et il l’a vu faire toute ses conneries depuis qu’elle sait marcher. Évidemment c’est Sympa qui l’a connait la mieux, mais c’est un détail. Elle hausse les épaules sans rien dire de plus sur tout ça, parce que son professeur à raison et pas besoin de s’éterniser sur le sujet pendant vingt ans, trop ennuyant. Elle regarde les feux d’artifice devant eux en silence un peu.

C’est assez plaisant de faire un feu avec son professeur. Même si elle a détesté ses année à Poudlard au point de fuguer plusieurs fois et de sécher un nombre incalculable de fois les cours. Étrangement, elle n’a pas autant sécher les cours de Morgan que les autres. Elle ne sait pas pourquoi. Le professeur est agréable et ses cours en extérieur plus agréable, mais ça reste trop théorique. Le genre de truc qui fatigué Alys qui préfère apprendre en foutant ses deux pieds dans le chaudron sans réfléchir. Elle a toujours agis ainsi. Le fait de se poser pour réfléchir c’est le truc de Syla, pas le sien.

Après c’est vrai que parfois Morgan avait des explications intéressantes pour elle, même si elle n’a pas tout retenu. D’ailleurs là elle est un peu curieuse d’avoir la réponse à la question qui lui a posé. Elle l’observe puis regarde de nouveau les feu d’artifice. Elle n’a pas besoin d’imaginer ce qui lui dit puisqu’elle le voir avec chaque feu qu’elle envoie. Enfin, pour le moment elle le voit, mais le stock de feu d’artifice s’amenuise donc ça ne va pas durer très longtemps.

« Je vois c’est intéressant. »

Alys se redresse et regarde le dernier feu restant le plus gros. Elle a un sourire malicieux aux lèvres. C’est son préféré dans le lot, mais aujourd’hui elle n’a pas envie de l’allumer. Elle se dit que ce serait amusant de voir son ancien professeur allumer le plus grand feu, l’ultime feu. Elle se tourne vers l’homme qui parle encore avec une comparaison qu’elle a du mal à assimiler. Elle croit comprendre, mais il faudra qu’elle y réfléchisse à tête reposée. Pour le moment, elle n’y arrive pas. Après elle doute d’y revenir plus tard vu sa capacité de concentration très limité.

« Il ne reste qu’un feu, le plus gros et si vous allumiez la mèche ? »

Elle a toujours ce sourire si digne du chat d’Alice au pays des merveilles. Un livre qu’elle a lu y a pas longtemps et dont son personnage préféré est le chat cheshire. Il est malicieux et intenable, tout ce qui lui plaît. Elle se reconnaît si bien en lui, un peu comme avec le feu qu’elle aime tant. Enfin c’est sans doute différents. Le feu est son essence de vie, la malice et l’inconstance est son caractère
.

Cela me faisait marrer ses paroles. Du genre, si si cela m’intéresse mais en fait non. A vrai dire, je ne m’en formalisais jamais. Je savais pertinemment que ce que je pouvais enseigner n’intéressait que peu de monde. C’était ainsi, j’en avais pris l’habitude. Et cela ne m’empêcherait pas d’enseigner, j’aimais ça. Et puis, j’étais sûr, au fond, que même si elle n’avait pas retenu grand-chose, elle avait retenu quelque chose. Même des choses infimes. On retenait toujours quelque chose. Les feux d’artifice, je trouvais ça apaisant, même si c’était hyper bruyant. Je pourrais y rester des heures à le contempler. Depuis que j’étais gamin, avec mon frère, on montait toujours sur cette colline, pour mater les étoiles – je me demandais d’ailleurs si Arthur y revenait quelques fois. On y voyait parfaitement la campagne toulousaine. Je me disais que cela serait chouette s’il débarquait ce soir. Quoique… me retrouver nez-à-nez avec mon frère, à qui je n’ai pas parlé depuis que je suis parti à Beauxbâtons, qui est devenu flic, et moi qui suis en train d’allumer un feu d’artifice sauvage avec une gamine anglaise – encore mineur au Royaume-Uni, je crois que je risquais de ne pas m’ne sortir sans dommage. Et en prime, je risquais de me faire engueuler par Matt, s’il devait venir me chercher au poste de police.

Je me suis redressé de ma position allongée, avec un sourire sur les lèvres. Matt, c’est clair, quand j’allais lui raconter ma soirée, il allait m’étriper. Cela dit, je ne le voyais pas avant la semaine prochaine. Et d’ici là, j’aurais le temps d’oublier ce que j’avais pu faire. En ce qui concernait Fenella, elle risquait aussi de faire une remarque. Autant les deux ne pouvaient pas s’encadrer, et n’étaient jamais d’accord sauf lorsqu’il s’agissait de ma personne, ils étaient parfaitement raccords. Je reconnais que je n’étais pas du genre à faire attention à mon environnement, bien plus intéressé par ce qu’il se passait au-dessus de ma tête, et dans ma tête. J’avais tellement de pensées qui se percutaient dans mon esprit pour être totalement concentré sur tout le reste, et cela me donnait pas mal d’ennuis. Mais depuis l’attaque de Poudlard, j’avais envie de profiter réellement de la vie. J’avais failli y rester, et pour tout dire, je n’avais aucun souvenir des minutes avant l’explosion et des quelques jours suivant après mon réveil à Sainte-Mangouste. C’était très flou dans ma tête, et je n’étais pas persuadé que les souvenirs que j’avais été réels. Mais aujourd’hui, la vie était bien trop courte et je voulais en profiter. Et allumer un feu d’artifice, je trouvais ça excitant, et très grisant. Et tant pis, s’il m’arrivait quelque chose de mal. Au moins, je m’amusais. Quand j’étais ado, je passais le nez dans mes bouquins, pour apprendre. Parce qu’il n’y avait que ça qui m’intéressait, mais aujourd’hui, apprendre ne m’intéressait plus autant, en revanche, passer du temps avec un loup-garou, allumer un feu d’artifice, et faire du sait à l’élastique, ça me faisait royalement plaisir.

J’ai acquiescé d’un signe de tête. « On devrait plutôt le faire ensemble, vous ne trouvez pas ? » Je ne voulais pas lui gâcher son plaisir, après tout c’était elle qui m’avait permis d’allumer un feu d’artifice, et je trouvais cela dommage que je sois le seul à profiter de la dernière fusée.