Smoke weed every day (Morgan & Laelia)

Matt a été ravi quand son chef lui a passé son ordre de mission pour Poudlard. L’idée que tireur d’élite et auror se trouvent à Poudlard ne lui plait guère, mais il est content d’avoir été choisi pour ça. Il peut voir plus souvent son compagnon grâce à ça et il préfère mille fois être celui qui s’ennuie dans cette mission, que de savoir Stanley ou Smith en poste avec des gamins. Et encore y avait pire qu’eux. Certains aurors semblent détester les mômes c’est effrayant comme fait, mais bon leur chef a bien choisi les hommes qu’il a envoyé sur le terrain. Ça compense un peu et c’est très gratifiant pour son propre égo, il sait que Greene a confiance en lui vis-à-vis de la protection d’enfant.
Matt fait tout pour faire ça avec sérieux, même s’il laisse quelques bêtises passer. Il a été adolescent lui aussi et il sait ce que c’est. Surtout vu son passé d’adolescent, il sait que sortir batifoler un peu la nuit n’est pas bien grave. Alors, il surveille rapidement de loin et une fois rassénéré il les laisse tranquille. C’est ce qu’il vient de faire d’ailleurs pour un couple qui ne doit pas être à ses premières promenade batifolage, il espère pour eux que quand ils décideront de passer à l’acte ils ne se feront pas chopper. Enfin, il essaiera d’éloigner ses collègues en leur disant qu’il a fait un sacré tour par-là, mais pas certain que ça fonctionne. Tant pis, il essayera et il verra.
Pour le moment l’auror continue sa ronde en attendant se disant qu’il devrait aller voir dans les tours et sur les toits aussi. Il se souvient qu’il en a fait des conneries sur un toit fumée, préparer de futur vol et d’autre chose comme ça. C’est un truc plus dangereux selon lui que deux amoureux qui s’embrassent, alors il décide de monter pour jeter un œil juste au cas où. Il fait une tour puis grimpe sur le toit et voit quelques choses qu’il ne s’attendait pas à voir. Il fronce les sourcils alors qu’un schéma se dessine devant ses yeux. Il n’en revient pas.
Devant lui, il y a une femme blonde qui lui dit vaguement quelques choses donc sans doute une professeure de Poudlard et Morgan. Son mec se trouve sur le toit avec une femme et il est en train de fumer. Putain, il n’en revient pas. Son mec maladroit est en train de fumer lui qui tient déjà pas debout correctement sans alcool ou drogue dans les veines, alors avec il ne donne pas cher de sa peau. Il a envie de l’étrangler pour ça. Il en avait beaucoup des idées comme ça ? Et pourquoi il a fait ça aujourd’hui ? Il ne comprend pas. Matthew finit donc de grimper sur le toit et s’approche d’eux. Il le toise sans vraiment se préoccuper de la femme avec lui. Il attrape le joins qu’il voit et l’écrase dans sa main.

« Putain Morgan qu’est que tu fous ? »

Lorsque Poudlard a rouvert, tout le monde a voulu croire que la vie reprendrait comme avant, mais en réalité beaucoup de choses ont changé à cette nouvelle rentrée. Outre le fait qu'elle ait eu lieu en octobre plutôt qu'en septembre à cause de la reconstruction du château, la présence d'aurors et de tireurs d'élite dans toute l'école a été un sacré changement pour tout Poudlard. Si Laelia, en tant que professeure, n'est pas concernée par le couvre-feu, ça lui fait tout de même bizarre de ne croiser aucun élève dans les couloirs passées 21h. Surtout que, soyons honnêtes, la Griffith était loin d'être l'enseignante la plus intransigeante à ce sujet : tant que les étudiants ne se mettaient pas en danger, elle avait tendance à les laisser faire ce qu'ils souhaitent même si cela pouvait faire rouler des yeux certains de ses collègues.

L'ambiance aussi a changé. Malgré le côté solaire qu'on lui décrit, Laelia a du mal à ne pas se dire qu'elle est plus triste qu'avant. Plus sombre, parce que les souvenirs de l'explosion de Poudlard planent dans tous les esprits et dans tout le château. Ils tournent dans le sien, aussi, se mêlant à ceux de l'attaque du Pisces – pas étonnant que la blonde ait tant de mal à dormir la nuit. Sa chance est de vivre au même endroit que sa compagne, ce qui lui permet de se blottir dans ses bras le soir et ainsi d'apaiser son esprit. Mais ce soir, Elvira n'est pas là : elle est en mission. Si son travail d'auror est aux yeux de la Griffith un exemple du dévouement et du courage dont fait preuve la femme qu'elle aime, aujourd'hui elle aurait pourtant préféré qu'elle soit avec elle plutôt qu'avec ses collègues.

Refusant de continuer à penser de façon si égoïste plus longtemps, la blonde attrape sa cape pour se couvrir et son sac dans lequel elle fourre sa botte secrète pour se détendre lorsqu'Elvira n'est pas là. Enroulant le vêtement autour de ses épaules, elle sort de sa chambre et traverse les couloirs en direction des sommets de Poudlard. Elle préfère le parc, en général, mais vu ce qu'elle s'apprête à faire elle fait le choix d'un coin du château plus isolé. Elle n'est pas idiote, elle sait que fumer de la marijuana ce n'est pas légal, ce n'est pas pour rien qu'elle se cache un peu pour le faire. Et si elle avait pour habitude d'en fumer par la fenêtre de sa chambre, maintenant qu'Elvira – qui n'en aime pas l'odeur – passe souvent du temps dans sa chambre, elle essaie de ne pas le faire aussi souvent par respect pour elle.

Arrivant au sommet de la tour d'Astronomie, elle est accueillie par son collègue français dont le visage se détend lorsqu'il la reconnaît. À son tour elle sourit, s'excusant de débarquer sans prévenir. Elle n'avait pas envie de passer la soirée seule dans sa chambre, et à cette heure les animaux dont elle s'occupe dorment donc elle ne voulait pas les déranger. Morgan, en revanche, ne dort pas et ça offre à l'enseignante une parfaite distraction pour se sortir de la tête tout ce qui la préoccupe. Elle ne sait pas combien de temps ils passent à discuter, mais c'était très agréable : ils ont parlé de tout, de leurs boulots, des élèves, de Matt, et même d'Elvira. Morgan est le seul à qui elle en a parlé parce qu'elle sait qu'il gardera le secret si elle le lui demande. Et puis, inévitablement, l'envie se fait ressentir. « Ça t'embête pas si je fume un peu ? » Non, ça ne l'embête pas – peut-être parce qu'elle n'a pas précisé ce qu'elle compte fumer. Roulant une cigarette de beuh, la blonde l'allume d'un petit sortilège puis prend une première taffe, avant de lever la tête vers le ciel pour souffler la fumée tout doucement. « Tu veux goûter ? » Elle est généreuse Laelia, sans pour autant le pousser à la consommation. Elle doit avouer que son collègue d'Astronomie lui fait un peu penser à Elvira – Serdaigle, discret, pudique, curieux... –, raison pour laquelle elle ne pensait pas qu'il accepterait. Ainsi, ses yeux s'arrondissent légèrement de surprise lorsqu'il accepte, mais c'est sans hésitation qu'elle lui tend la cigarette. « C’est bon ton truc. » Et encore, il n'a pas encore idée de l'effet incroyable qu'aura cette merveille dans quelques minutes. « Ça arrache quand même un peu l’œsophage. » « Ça c'est parce que t'as pas l'habitude, » assure la blonde avec un petit sourire, sans une once de moquerie.

Et l'habitude, Morgan va finir par la prendre. Une cigarette, puis deux... À combien ils en sont, lorsqu'il commence à lui raconter n'importe quoi sur les constellations ? « Oh putain ! Y’a Céphée qui a piqué les ailes de Pégase. » « Hein ? » Le malheureux a surestimé les connaissances de sa collègue en Astronomie. « C'est qui Céphée ? Elle ressemble à quoi ? » Elle espère que c'est une constellation avec une forme chouette, facile à reconnaître. « J’ai faim ? T’as pas faim ? » « Un peu, ouais. » C'est l'effet de la beuh, ça – pareil, il n'y est pas habitué. « Je te parie un palet breton que c’est le chien qui gagne à la course avec l’ourse ! » La blonde pouffe à son pari : décidément, il voit des choses qu'elle ne voit pas dans le ciel. Lorsqu'elle le voit prendre une autre taffe, elle se dit qu'il y va peut-être un peu fort, pour une première consommation. « Peut-être que tu devrais ralentir sur le rythme... Je crois que ça te monte un peu vite à la tête, comme t'as pas l'habitude, » explique-t-elle gentiment. Elle ne voudrait pas que les effets sympas soient remplacés par d'autres bien plus problématiques – s'il se met à vomir ou à penser qu'il a des ailes, ça ne sera agréable pour personne. « T’en penses quoi du nouveau directeur, toi ? » La blonde hausse les épaules, récupérant alors la cigarette de ses mains pour en prendre une taffe. « Je trouve qu’il ressemble au lièvre… sans les pas de danse. » « À un lièvre ? » Hm... Elle ne voit pas le même animal, elle. « J'avoue que j'aurais plutôt parlé d'un renard, » propose-t-elle après quelques secondes de réflexion.

La bulle qu'ils s'étaient créés, cet instant paisible et tranquille qui n'appartenait qu'à eux, est brisée par l'arrivée impromptue d'un homme. En une fraction de secondes – ou un peu plus, la perception du temps de la blonde étant sûrement faussée –, la cigarette qui était entre les doigts de Morgan disparaît – ou plutôt, lui est arraché mais elle n'a pas le temps de voir où. « Putain Morgan qu’est que tu fous ? » « Hey ! Rendez-moi ça ! » Le regard clair de Laelia passe de l'un à l'autre et elle se demande si elle est supposée intervenir. Dire quelque chose ? Faire quelque chose peut-être ? Elle n'en sait rien, hésite encore lorsque le professeur d'Astronomie fait son choix : celui de rire et d'essayer d'étouffer le bruit. « Lae, je crois qu’on nous observe. » Il met un léger de coup de coude à la blonde pour être sûr qu'elle l'écoute puis pose un doigt sur ses lèvres pour mimer le silence. « Si on ne dit rien, il nous verra p’tête pas. » À le voir agir de la sorte, elle se dit qu'elle aurait peut-être dû lui demander de ralentir un peu plus tôt : maintenant c'est trop tard, il plane très haut et elle n'a pas moyen de le faire redescendre tout de suite. « J’le connais… s’il nous entend, il va pas être content… C’est Matthew… » Très très haut, même. Alors la blonde se tourne vers lui, tentant de son côté de rester lucide malgré son esprit embrumé. « Morgan... Je crois qu'il nous a déjà vus, » assure-t-elle, jetant un bref coup d'œil au dit Matthew avant de se concentrer de nouveau sur son ami. « Et il est pas content, » constate-t-elle avec une légère grimace. Puis elle relève la tête vers le compagnon aux airs grognons et songe au fait que Morgan ne va pas pouvoir se défendre tout seul dans cet état... Elle ferait peut-être mieux de s'en charger elle-même, non ? « On ne faisait rien de mal, on discutait juste pour se détendre après une journée de travail, pas de raison de s'inquiéter. » Enfin, il y avait bien une cigarette en jeu mais elle a disparu maintenant... Elle est où d'ailleurs ?

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Matthew est partagé entre la fureur de trouver son amant comme ça et le fait que le voir rire comme une hyène le blase par avance. Il déteste les drogués et les gens bourrés ce sont toujours les pires à gérer. Et là c’est son mec qui est dans cet état. Heureusement que c’est lui qui est tombé sur Morgan et l’autre demoiselle avec lui sinon ils auraient eu de sacrés ennuis tout les deux, adulte ou pas. La drogue n’est pas légale et entre les aurors ou les tireurs à la baguette, ils auraient eu du soucis à se faire.

« Effectivement déjà remarqué et complètement furieux. Vous jouez à quoi ? Déjà il ne tient pas debout quand il est dans son état normal, alors avec de la drogue sur un toit c’est une idée brillante encore plus quand le lieu est blindé d’auror et de tireur d’élite ! »

Jamais il n’irait les dénoncer. Il tient trop à Morgan pour ça, mais ça n’empêche qu’il est furieux de l’irresponsabilité des deux. Morgan un peu plus l’autre femme qu’il ne connait pas. Elle lui dit vaguement quelques choses, mais bon en deux semaines il a déjà répéré le visage de tout le personnel de Poudlard donc rien d’étonnant à ça.

« Rien de mal ? Ce que vous fumiez n’est pas légal donc c’est mal. »

Matthew se rapproche de son compagnon qui semble vraiment parti loin. Il se met à sa hauteur. Aucun moyen qu’il arrive à faire passer ça pour de la fatigue ou de l’alcool, c’est trop particulier comme état. Il préfère éviter que quelqu’un les surprenne sauf peut-être Cilian, parce qu’il arriverait à le convaincre de ne rien dire sur ça. Ce n’est pas grave pour la sécurité de Poudlard, juste pour leur propre sécurité et place au sein de l’école.

« T’es pas croyable hein. Tu m’en fais voir de toutes les couleurs. »

Matthew attrape la main de son amant et caresse son visage. Au moins tenu comme ça, il y a moins de risque qu’il fasse une chute de plusieurs mètres et au pire il serait aggripé à lui. Hors de question qui le lache désormais. Pas tant qu’il n’aurait pas rejoint la sécurité de son lit, lit que Matt n’aura aucun mal à rejoindre après son tour de garde, parce que même si parfois il l’exaspère il l’aime son professeur excentrique et maladroit.

« C’est quoi votre nom et votre prénom ? Et vous quel est votre état ? »

Demande-t-il en se tournant vers la jeune femme blonde. Autant savoir l’identité de celle qui a rendu son homme comme ça. P as dit qu’il en fera quoi que ce soit, mais au moins il saura. Après il verra. Même si au fond le responsable c’est Morgan, il doute que la demoiselle lui ait mit le couteau sous la gorge pour le forcer à fumer. Non le connaissant, elle a proposé et il n’a su dire non, parce que Morgan est comme ça.

We smoke weed everyday

La mission de reconnaissance organisée par le Ministère ne s’était pas déroulée comme prévu… Elvira et ses collègues avaient été réquisitionnés pour débusquer un marché noir d’organes de vélanes. Les sorciers qui en étaient à l’origine avaient fondé une sorte de mafia particulièrement redoutable et bien organisée. Cependant, un de leurs informateurs les avait prévenus que leur repaire était sur le point d’être déplacé et bien entendu, les Aurors étaient arrivés trop tard sur les lieux. Cet accroc dans leur organisation leur avait fait perdre du temps et leur travail de recherches devaient reprendre depuis le début. Frustrée, Elvira était rentrée dans ses quartiers au Ministère pour élaborer un rapport peu satisfaisant sur l’échec de cette mission. Autant dire que ce genre de tâche s’avère plus rapide à finir lorsque la mission s’écourte ainsi.

De cette manière, l’ancienne Serdaigle, opère un retour anticipé à Poudlard. Sa première pensée va à sa petite-amie mais avant de la retrouver, elle souhaite rendre un ouvrage que Morgan lui a prêté. La jeune femme fait donc un crochet par ses appartements avant de monter jusqu’à la tour d’Astronomie où elle espère trouver son ami. Cependant, après avoir frappé à la porte, elle trouve son bureau vide, ce qui n’est pas dans les habitudes du Français. "Morgan ? Tu es là ?" l’appelle-t-elle en vain. Elvira s’immobilise en entendant des voix semblant venir de l’extérieur. Par la fenêtre ouverte, des exclamations masculines parviennent jusqu’à elle, lui laissant deviner que ces personnes se trouvent sur les toits permettant l’observation des astres célestes durant les cours du professeur Delestré. Déposant le livre sur le bureau de Morgan, Elvira décide d’aller voir ce qu’il se passe à l’étage supérieur.

Quittant le bureau de son ami, l’Auror emprunte les escaliers la conduisant au point le plus haut du château et reste stupéfaite par le spectacle qui lui est offert. Trois de ses collègues dont la femme qu’elle aime sont en pleine dispute. Ou du moins, Matthew est en train de passer une brasse à Morgan sous les yeux de la jolie blonde. A l’odeur reconnaissable entre mille qui flotte dans l’air, Elvira se doute que quelques joints ont été fumés ici. Bien sûr, la professeur de Défense contre les forces du Mal sait que sa petite-amie a l’habitude d’en consommer, mais au vu du regard complètement flou de Morgan, elle se doute que lui aussi, a dû en user. Sauf que la situation a l’air d’irriter Ripper, ce qu’Elvira comprend aisément étant donné la maladresse latente de Morgan qui s’avère encore plus dangereuse sur les toits de Poudlard. "Que se passe-t-il ici ?" lance-t-elle d’une voix assez forte pour capter l’attention de tous. Son ton est loin d’être agressif contrairement à l’air furieux de l'autre Auror. Sans s’approcher du bord, Elvira rejoint prudemment Laelia. Inquiète, elle pose tendrement une main sur sa joue. "Tout va bien ?" Peu friande des démonstrations en public, elle sait cependant que son ami Morgan est en couple avec Matthew et qu’elle peut se permettre de se dévoiler un peu devant eux.

Pour être honnête, Laelia ne comprend pas toujours tout ce que dit son collègue d'Astronomie même lorsqu'il est sobre. Ce n'est pas qu'il explique mal les choses, loin de là, mais plutôt qu'il en raconte tellement que parfois elle a bien du mal à tout suivre, même en se concentrant. C'est ainsi, la Griffith n'a jamais été très portée sur ce qui est théorique, même si Morgan essaie toujours de rendre ça un peu plus dynamique en lui montrant le ciel voire en mimant les formes des constellations avec ses mains. Ce soir c'est un véritable sketch de l'écouter en parler comme si elles agissaient, se déplaçaient et parlaient comme le feraient des animaux. Mais bien sûr, Laelia ne parvient pas à tout suivre, ne se souvenant déjà plus de qui est Céphée alors qu'elle aurait apparemment piqué les ailes de Pégase. « Bah le Roi des Ethiopiens ! » « Aaaah ! » s'exclame-t-elle comme si, grâce à lui, elle venait d'avoir l'illumination du siècle. « Tu vois la maison là ? Bon, là son toit il est de travers, mais c’est parce que Pégase a tapé dedans, mais sinon elle est droite… » La blonde penche la tête sur le côté, observant attentivement ce qu'il est en train de lui montrer. Il a raison : le toit de la maison est de travers. « Mais pourquoi Pégase a tapé dedans ? » Par maladresse peut-être ? En douce optimiste amoureuse de la nature, Laelia ne peut pas croire que ce soit autre chose que cela, que la magnifique bête ailée ait pu être malintentionnée. « Bah, ça c’est Céphée. Elle est juste en-dessous de la Petite Ourse… ooh, c’est trop mignon elle danse le Madison… » L'idée la fait rire quand bien même elle ne voit pas cela dans le ciel étoilé. Son imagination et surtout l'air enfantin de son ami suffisent amplement à l'amuser. « Dans la mythologie grecque, Céphée c’est le Roi des Ethiopiens… il est marié à Cassiopée, qui doit se trouver juste à côté… » Elle l'observe fouiller le ciel des yeux puis les cligner comme si cela pouvait faire apparaître la constellation qu'il souhaite. « … ah bah… non. Elle a dû partir faire des courses… » « Tu penses qu'elle est partie acheter quoi ? » qu'elle demande, curieuse de voir ce que l'imagination de Morgan va inventer. « … et c’est le père d’Andromède. » « Jolie famille, » souffle la blonde, les yeux dans le vague, un air rêveur se glissant sur son visage tandis qu'elle pense inévitablement à sa chère et tendre pourtant toujours au travail.

Par Gaïa, ce qu'Elvira peut lui manquer – une pensée qu'elle noie en tirant une nouvelle fois sur son joint. De son côté, Morgan affirme avoir faim, ce qui n'est pas étonnant au vu de ce qu'ils fument. Il n'a pas l'habitude, contrairement à elle, mais heureusement il a toujours sous la main de quoi grignoter. Qui dans le château ne connaît pas l'amour du professeur d'Astronomie pour la nourriture et surtout le sucre ? Il propose de faire un pari sur la course entre deux constellations et, même si ça la fait pouffer, Laelia se dit que c'est peut-être le signe qu'il a un peu trop forcé sur la fumette. Avec sa douceur naturelle, elle lui suggère de ralentir un peu parce qu'il n'a pas l'habitude d'en consommer. « Nan mais je suis parfaitement bien, là. » Il a l'air serein en tout cas, c'est le moins qu'on puisse dire alors qu'il s'assied et écarte les bras. « Regarde, sans les mains ! » Elle pouffe et secoue la tête, ses longs cheveux blonds virevoltant autour d'elle avant qu'elle ne les ramène en arrière. « Ça veut dire qu'il ne faut pas en prendre plus, si tu te sens parfaitement bien. » Elle lui assure cela comme si elle était une experte dans le domaine – ce qui n'est pas totalement faux, comparé à Morgan. Le sérieux disparaît néanmoins de leur échange aussi vite qu'il est arrivé puisqu'ils se mettent déjà à comparer leur nouveau directeur à un animal. « Il a des immenses oreilles, il peut pas être un renard… pourtant c’est toi la spécialiste des animaux, non ? » « Je suis soigneuse, je suis pas spécialisée dans la comparaison animal/humain, » objecte la Griffith dans un rire. Swann serait sans doute bien meilleure à ce jeu-là qu'elle, pour être honnête. « Et il a pas de si grandes oreilles que ça, si ? » En tout cas ça ne l'a pas marquée.

Ce à quoi Laelia ne s'attendait pas, c'est à ce qu'une tierce personne ne les rejoigne sur ce toit qui semblait pourtant isolée du monde entier. Ils y ont cru, naïvement, puis le grand Auror est arrivé et a arraché des mains de Morgan le joint pas encore fini que la blonde aurait aimé récupérer. Et si le professeur d'Astronomie a l'esprit si altéré qu'il pense qu'ils peuvent encore ne pas se faire repérer, la Griffith est bien consciente qu'ils sont déjà repérés. Et elle essaie de le lui faire passer le message tant bien que mal, même si elle n'est pas bien sûr qu'il comprenne ce qu'elle lui raconte à cause de son état. « C’est à cause de Sirius, il a perdu la course, il a fait trop de bruit avec ses jappements. » Non, décidément il ne saisit pas grand chose à ce qu'il se passe autour d'eux. Et si une partie de tout ça échappe aussi à la blonde du fait de son état, elle ne peut tout de même pas ignorer la silhouette musclée juste à côté, encore moins lorsqu'elle élève la voix. « Effectivement déjà remarqué et complètement furieux. Vous jouez à quoi ? Déjà il ne tient pas debout quand il est dans son état normal, alors avec de la drogue sur un toit c’est une idée brillante encore plus quand le lieu est blindé d’auror et de tireur d’élite ! » Ses yeux s'écarquillent face à l'accusation mais elle n'a pas le temps de répondre quoi que ce soit, Morgan le faisant à sa place. « Tu veux pas rester avec nous au lieu de râler ? » Il n'a pas l'air d'en avoir très envie non, même si Laelia souligne qu'ils ne font rien de mal : Morgan et elle se contentait de discuter et de se détendre après une longue journée de travail. « Rien de mal ? Ce que vous fumiez n’est pas légal donc c’est mal. » Il exagère un peu, non ? Elvira aussi est Auror et n'en a jamais fait autant à ce sujet tant qu'elle veillait à ne pas en fumer en sa présence, ce qu'elle fait toujours – en plus de toujours bien aérer son appartement ou sa chambre à Poudlard avant de la recevoir. « C'est un tout petit joint de rien du tout » La blonde approuve d'un hochement de tête, mais ça ne semble pas suffire à convaincre le dénommé Matthew qui a toujours l'air aussi agacé. Si elle n'avait pas autant fumé, elle détecterait sans doute qu'il est surtout inquiet, mais pour l'instant son cerveau est pas mal embrumé. « T’es pas croyable hein. Tu m’en fais voir de toutes les couleurs. » D'un œil distrait, la professeure contemple le couple interagir et les trouve absolument adorable, ce que trahit démesurément le sourire niais qu'elle affiche. Bien sûr qu'elle adorerait qu'Elvira aussi soit là et qu'elle puisse la prendre dans ses bras et sentir la douce odeur de ses cheveux. « Hey ! T’as pris du muscle ! » La blonde pouffe en constatant que, joignant les gestes à la parole, Morgan est littéralement en train de tâter les dits muscles de son cher et tendre. « Oh reste poli toi ! » Elle fronce les sourcils avant de réaliser que c'est sûrement à une constellation qu'il s'adresse puisqu'il a le nez levé vers le ciel. Ça a indéniablement gâché le romantisme de la scène, cette histoire. Tant et si bien que Morgan se dirige vers le télescope et que l'Auror se tourne vers elle pour... l'interroger ? « C’est quoi votre nom et votre prénom ? Et vous quel est votre état ? » Trop de questions, trop de questions... « Laelia. Et je vais bien, très... » « Lae ! Regarde ! Y’a un Botruc dans le ciel !!! » Les facultés d'attention de la blonde diminuées par la beuh, elle en oublie aussitôt la présence de Matthew pour se concentrer sur ce qui l'intéresse le plus : un botruc dans le ciel ! « Un botruc ?! » s'écrie-t-elle, toute enthousiaste à l'idée. Elle regarde à son tour à travers la lunette du télescope et... Un botruc ! Enfin, un immeeeense botruc pour être plus précise. « Il est drôlement grand, » constate-t-elle, stupéfaite. « C'est normal qu'il y ait un aussi grand botruc dans le ciel ? » Elle n'aura pas le temps d'obtenir une réponse puisqu'une voix se fait entendre et obtient tout de suite toute son attention puisque ce n'est ni plus ni moins que celle de la femme qu'elle aime. « Que se passe-t-il ici ? » « Elviraaaa ! » s'exclame aussitôt la Griffith, des étoiles plein les yeux en constatant qu'elle n'est pas le fruit de son imagination. Assise par terre à côté du télescope, elle meurt d'envie de courir jusqu'à sa chère et tendre mais se sent un peu trop ensuquée pour cela. Heureusement, Elvira ne tarde pas à s'approcher d'elle et va jusqu'à poser sa main sur sa joue, ce qui ne manque pas de faire accélérer le palpitant de la soigneuse. « Tout va bien ? » Elle hoche la tête. « À merveille maintenant que tu es là, » murmure-t-elle, à peine niaise. Mais par Gaïa qu'est-ce qu'elle l'aime, et qu'est-ce qu'elle a envie de l'embrasser. Ce qu'elle se permet de faire sans hésiter autant qu'elle le fait d'habitude, par pour mettre mal à l'aise Elvira mais parce que son esprit ne pense plus vraiment comme il faut à cet instant précis. « On s'amusait juste avec Morgan, promis on ne faisait rien de mal. » Et elle l'assure d'un air convaincu parce qu'elle y croit. Elle ne voit pas le mal à se détendre un peu après une longue journée de travail, surtout lorsqu'on manque affreusement de sa bien-aimée. « Je croyais que tu étais au travail. » Dans sa voix il n'y a aucun reproche, simplement la joie de constater qu'elle est là plutôt que dans une mission risquée. « Tu m'as tellement manqué... » Est-ce qu'elle a encore envie de l'embrasser ? Oh par Gaïa, oui. Est-ce qu'elle en a totalement oublié Morgan, Matthew et même le botruc géant ? Honnêtement, oui. Elle ne voit plus qu'Elvira qui est magnifique avec son air légèrement inquiet, ses longs cheveux d'or et sa douceur qui font irrémédiablement fondre le cœur de la soigneuse.

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AVATARS PAR EMC et tipsyapocalypse et maytheavatarsbewithyou

Matthew ne s’attendait pas à tomber sur une telle scène. Il pensait son amant assez doué de raison pour s’abstenir de fumer et plus particulièrement de faire ça sur le toit, alors qu’il est maladroit comme pas deux. Le pire c’est qu’il ne voit pas le problème – trop drogué pour ça sans doute- et ne le verra probablement quand il sera redescendu du nuage où il est monté. Cela l’agace qu’il prenne tout ça à la légère, son air joyeux le dérange alors que lui ne pense qu’aux risques qu’il a encouru. Il retient un soupir à son comportement et continue de le toiser furieux.

« Tu plaisantes ? Tu te mets en danger et je devrai m’en satisfaire ? Non pire te rejoindre dans cette bêtise ! »

L’auror le toise alors que son Morgan se rapproche de lui. Il le laisse toucher son torse sans le repousser, mais il ne lui rend aucune affection. Il a au mieux envie de l’attraper pour aller l’enfermer dans sa chambre le temps que les effets de la drogue s’atténue voir disparaissent. Foi de Matthew il lui repassera un savon une fois qu’il aura les idees claires entre se mettre en danger physiquement et mettre en péril sa carrière en faisant un connerie pareil.

« T’es complétement drogué, donc ce n’est pas juste un petit joint. »

Fait il en agitant ses doigts comme des guillements quand il dit juste un petit joint, pour bien appuyer sur ces quatre mots. Sauf que Morgan ne l’écoute déjà plus et gueule sur il ne sait qui. Il sait que ce n’est pas lui, car il est resté relativement poli et que surtout il ne le regarde pas. Il lève un sourcils un peu perplexe commençant à se demander s’il y a bien eu qu’un seul joint. Si c’est vrai ça le rend plus soucieux encore tellement qu’il n’entend pas vraiment la réponse de la blonde quand elle se présente. Elle a dit un truc du genre Leila pour le prénom, mais c’est sans grande importante pour lui qui est concentré sur Morgan qui voit maintenant un Botruc. Il n’a pas le temps de se poser vraiment de question sur la dernière hallucination de son amant que quelqu’un vient. Il se crispe d’autant plus en voyant une collègue auror s’attendant au pire, mais la femme qui était avec Morgan parle à Elvira et l’embrasse une fois que sa collègue s'est rapproché d'elle. Il est surpris mais ne se permet pas la moindre réflexion la vie intime de ses collègues ne le regardant pas le moins du monde.

« Il se passe qu’ils fument un joint dans Poudlard sur le toit et que celui là est aussi perché qu’une banshee enragé. »

Lance Matthew en se pinçant le nez alors que Laelia affirme qu’ils ne font rien de mal. Il semble que ces deux là ont oublié que le château grouille d’auror et de tireurs d’élites, mais surtout que la direction a changé. Et pour l’avoir rencontré le directeur ne semble aussi coulant qu’aurait pu l’être Albus Dumbledore.  

We smoke weed everyday

Il faut dire les choses telles qu’elles sont : Elvira n’a jamais été pour l'usage de drogues et autres produits altérant le corps et l’esprit. Cependant, elle le tolère chez sa compagne pour trois raisons bien précises. Tout d’abord, elle sait qu’elle ne pourra jamais empêcher Laelia d’en consommer, elle n’a jamais essayé de le faire, d’ailleurs car elle ne se sent pas légitime de lui interdire pour la seconde raison qui est que la Poufsouffle n’a jamais sombré dans les extrêmes de ces travers-là. Elle ne fume que des drogues douces et ce, de manière occasionnelle. Ce n’est pas comme si elle enchaînait les joints à longueur de journée et finissait dans des états déplorables. Et pour finir, l’ancienne Serdaigle voue une confiance absolue à sa petite-amie : elle sait que la jolie blonde connaît ses limites et reste toujours dans une zone saine. Ainsi, bien que l’odeur de cette fumée lui déplaise, l’Auror laisse sa compagne s’adonner à ces petits plaisirs même si ce n’est pas tout à fait légal. En tant qu’agent du Ministère, elle sait qu’elle ne devrait pas tolérer ce genre d’écart mais elle ferme les yeux parce que c’est Laelia, qu’elle l’aime éperdument et surtout qu’elle sait que sa compagne ne devient pas une menace pour les autres lorsqu’elle est sous l’emprise de ce qu’elle fume.

Le problème aujourd’hui, c’est qu’elle en a fait consommer à Morgan pour la première fois sur les toits et que Matthew les a pris en flagrant délit. Bon c’est vrai, ce n’est pas UN problème mais trois en un… Comme Matthew s’est rué sur Morgan pour le réprimander, Elvira estime que malgré les remontrances, le Français est entre de bonnes mains et donc en sécurité et elle en profite pour rejoindre celle qu’elle aime. Elle voit bien que Laelia est dans son état habituel lorsqu’elle fume des joints mais elle préfère lui demander à voix haute si elle va bien. En réalité, la soigneuse va tellement bien qu’elle se montre encore plus démonstrative qu’à l’ordinaire, allant jusqu’à embrasser Elvira devant ses collègues. Peu habituée aux démonstrations publiques, la professeure de Défense contre les forces du Mal rougit légèrement avant de s’éloigner un peu de la zone dangereuse que représentent les lèvres de Laelia. Elle sait à quel point un joint peut décupler les élans affectueux de l’ancienne Poufsouffle et dans l’intimité de leurs logements respectifs, cela ne la dérange pas le moins du monde. En revanche, devant son collègue du Ministère, elle n’assume pas du tout même si elle le sait en couple avec son meilleur ami. Matthew et elle n’ont jamais été particulièrement proches et se dévoiler devant lui ne la met pas vraiment à son aise. Comme elle n’a pas le cœur à repousser Laelia, elle préfère donc s’éloigner de quelques centimètres pour l’écouter se justifier et surtout lui assurer qu’elle ne faisait rien de mal. "Bien sûr que tu ne fais rien de mal, je te fais confiance," lui assure-t-elle avec un sourire sincère. Oui rien de mal hormis un usage de drogues interdites par le Ministère, mais passons… "Je sais que tu contrôles toujours la situation mais Morgan a l’air de tester ça pour la première fois et… vous êtes sur les toits. Matthew a raison, c’est dangereux." Elle a parfaitement conscience que Lae ne s’amusera pas à jouer les équilibristes mais au vu de la réaction hautement perchée de Morgan, la situation pourrait basculer à tout moment s’il se met en danger et que la jolie blonde tente de le secourir. "Rentre avec moi, j’ai peur qu’il vous arrive quelque chose. Et à cette hauteur…" Elvira ne finit pas sa phrase, refusant d’envisager le pire.

Même si elle plane un peu, Laelia a la présence d’esprit de se rappeler qu’Elvira n’était pas censée être au château ce soir. Un point pour Poufsouffle… Et preuve qu’elle n’est pas complètement stone pour Matthew. "La mission a été annulée, je suis rentrée plus tôt," explique-t-elle à sa petite-amie avec un sourire tendre. "A moi aussi, tu m’as manquée mais je ne suis pas partie si longtemps que ça," s’amuse-t-elle. "Tu penses être assez stable pour te lever ?" A vrai dire, l’ancienne Serdaigle ignore depuis combien de temps Laelia a entamé ce joint mais elle l’aide tout de même à se mettre sur pieds en gardant un bras autour de sa taille.

"Je m’occupe de Laelia," lance-t-elle à Matthew sur un ton un peu plus professionnel. "Je suis désolée, ils n’auraient pas dû monter sur les toits dans cet état… Morgan va redevenir normal dans quelques temps, ne t’en fais pas." Elle essaye d’arrondir les angles pour que son meilleur ami ne se prenne pas de soufflante mais Matthew est beaucoup plus carré qu’elle sur ce sujet et elle imagine bien que ce n’est pas parce qu’il s’agit de son compagnon que l’Auror laissera passer un tel incident.

La tête levée vers les étoiles, Laelia écoute les merveilleuses histoires que lui raconte son collègue avec les yeux brillants. Elle essaie d'imaginer les personnages dont il lui parle mais ne comprend pas toujours tout, loin d'être aussi calée sur l'Astronomie que lui. Alors elle lui pose des questions, essayant de mettre du sens dans cette aventure qui se passe dans le ciel. « Parce que Céphée lui a piqué ses ailes… regarde tu vois l’espèce de gros poney au-dessus de nous… bah il a plus d’aile… » « Aaaah ! » « Pégase a toujours été rancunier… » Elle comprend mieux, oui. Enfin, à peu près : pourquoi piquer ses ailes à un cheval ailé, si ce n'est par méchanceté ? « Mais pourquoi Céphée lui a piqué ses ailes ? » Peut-être s'ennuyait-il en l'absence de sa moitié, Cassiopée, comme la Griffith et son acolyte ce soir. Cela dit, Elvira est en mission pour le Ministère, pas en train de faire des courses comme l'épouse de Céphée. Qu'a-t-elle bien pu partir acheter dans le ciel étoilé ? « Sûrement des palets bretons. » « Non, ça c'est toi, » réplique la blonde dans un éclat de rire. Il projette un peu trop ses envies de sucreries sur les constellations, s'il veut son avis. En tout cas, il lui décrit là une grande famille avec le père, la mère, la fille... Que du beau monde formant une jolie famille, finalement. « Il a fait sacrifier sa fille. » Les yeux de la blonde s'écarquillent et elle tourne la tête vers son ami, comme si elle pensait avoir mal entendu. Peut-être que la langue de Morgan a fourché ? Non, à l'air parfaitement serein qu'il affiche – en grande partie grâce à ce qu'ils ont fumé –, il ne doute pas de ses propos. « Je retire ce que j'ai dit, » assure-t-elle alors avec un hochement de tête. Difficile de parler d'une belle famille lorsque son histoire inclut un sacrifice d'enfant.

Après les histoires auxquelles Laelia ne comprend pas tout, c'est du nouveau directeur de l'école que souhaite lui parler son collègue. Et s'il lui demande d'abord son avis d'un air presque sérieux, le fait qu'il le compare aussitôt à un lièvre à cause de ses oreilles fait glisser la discussion vers quelque chose de beaucoup plus comique. Loin de percevoir la ressemblance qu'il décrit entre l'animal et l'homme, elle opte plutôt pour un renard mais ça ne satisfait pas trop Morgan qui proteste. Il prétend qu'elle devrait être une spécialiste dans le domaine mais c'est bien mal connaître son métier de soigneuse : elle s'occupe des animaux et s'assure qu'ils vivent sereinement dans la réserve où elle travaille, elle ne passe pas son temps à chercher des ressemblance entre eux et les visiteurs qui passent. Difficile de trouver un être humain ressemblant à un kelpie ou à un hippogriffe, par exemple. « Zut alors, moi qui te croyais forte à ce jeu-là. » Le rire de son ami ne manque pas de déclencher le sien, bien aidé par ce qu'ils ont fumé. « Je les trouve immenses… par rapport à celles de Matty… » « Peut-être que c'est juste ton chéri qui a de toutes petites oreilles, » objecte la blonde avec un nouveau rire, plus léger cette fois. Ce qu'elle ignore, c'est qu'elle ne va pas tarder à savoir si c'est le cas, justement.

Bien installés au sommet de la tour d'Astronomie, ni Laelia ni son comparse ne s'attendait à recevoir de la visite. Et encore moins celle du compagnon du professeur d'Astronomie, auror missionné à Poudlard – comme Elvira. La Griffith aurait d'ailleurs préféré que ce soit sa moitié qui vienne à leur rencontre car elle aurait été bien plus gentille avec eux. Matthew, pour l'instant, ne lui paraît pas du tout sympathique. « Tu plaisantes ? Tu te mets en danger et je devrai m’en satisfaire ? Non pire te rejoindre dans cette bêtise ! » Elle le trouve drôlement agressif alors qu'ils n'ont rien fait de mal, en tout cas rien d'autre que vouloir se détendre parce que l'être aimé leur manquait. Ce n'est pas un crime, pas vrai ? « Une toute petite bêtise, de rien du tout. » Morgan est de son avis, bien sûr, mais là encore ça ne plaît pas à l'auror qui a les sourcils tellement froncés que la blonde voudrait prendre un feutre pour les relier. L'idée lui arrache un petit rire mal étouffé, mais heureusement elle est loin d'être sa préoccupation pour l'instant. Non, l'homme n'a d'yeux que pour son chéri contre qui il semble très énervé, et Laelia regarde ça comme une pièce de théâtre que son cerveau ensuqué essaie de suivre. « T’es complétement drogué, donc ce n’est pas juste un petit joint. » Et lorsque finalement il lui adresse la parole, elle ne l'écoute pas longtemps car elle est bien plus intéressée par la possibilité qu'il y ait un botruc dans le ciel. Dès que son ami a libéré la place, elle met son œil face au télescope et constate à son tour qu'un immeeeense botruc s'y trouve. Waow ! Elle ne sait pas comment c'est possible mais trouve ça drôlement plus intéressant que la crise de nerfs de l'homme qui les a rejoints. Comment peut-il être si énervé pour un seul petit joint ? C'était pas grand chose, vraiment ! Et Morgan n'est pas en si mauvais état : il plane, c'est normal de planer lorsqu'on a fumé de la beuh. C'est même le but, en fait, mais ça peut-être qu'un auror ne peut pas le comprendre. En tout cas celui-là, parce qu'Elvira n'est pas aussi fermée d'esprit que lui lorsque sa compagne lui en parle.

Et en parlant de la louve, Laelia a la merveilleuse surprise d'entendre la voix de sa compagne et de réaliser que sa présence n'est pas qu'une hallucination. Bien trop heureuse de la revoir – et trop défoncée pour être aussi raisonnable que d'habitude –, elle vient capturer ses lèvres sans se soucier des personnes qui les entourent. Elle ne voit qu'Elvira à cet instant précis, et pour être honnête elle est un peu déçue – pour ne pas dire frustrée – quand cette dernière s'écarte un peu de ses lèvres. Si ça ne tenait qu'à elle, elle aurait prolongé leur baiser bien plus longtemps mais l'auror ne semble pas de cet avis. Il faut quelques secondes à la Griffith pour revenir à la réalité et conscientiser de nouveau la présence des des hommes à leurs côtés. Et même si elle a très envie qu'ils s'en aillent, elle comprend bien à la mine inquiète de sa compagne qu'elle est préoccupée. « Il se passe qu’ils fument un joint dans Poudlard sur le toit et que celui là est aussi perché qu’une banshee enragé.  » Pourtant la soigneuse en est convaincue : Morgan et elle ne faisaient rien de si grave. Un petit joint n'a jamais tué personne, c'est juste l'autre auror qui dramatise tout. « Bien sûr que tu ne fais rien de mal, je te fais confiance. » Ah voilà ! Elvira est d'accord avec elle, c'est bien qu'elle a raison ! « Je sais que tu contrôles toujours la situation mais Morgan a l’air de tester ça pour la première fois et… vous êtes sur les toits. Matthew a raison, c’est dangereux. » Il dit ça parce qu'il s'imagine n'importe quoi, sans savoir qu'il a simplement interrompu un merveilleux cours d'Astronomie – sous beuh, certes. « Mais on montait pas sur les rebords, on regardait juste les étoiles, » se justifie la professeure de Soins aux créatures magiques en montrant le télescope d'un geste de la main. Morgan y est d'ailleurs retourné, sûrement à la recherche d'une explication pour le botruc géant. « Rentre avec moi, j’ai peur qu’il vous arrive quelque chose. Et à cette hauteur… » Si elle comprend l'inquiétude de sa compagne, elle darde tout de même son regard sur le moins aimable des quatre avec un air un peu renfrogné. « Je veux pas laisser Morgan avec lui, il est pas gentil, » explique-t-elle à Elvira d'une voix presque boudeuse. Est-ce que cette remarque risque d'énerver encore plus le principal concerné ? Sûrement oui. Est-ce que Laelia en a conscience ? Ô que non. Est-ce qu'elle ignore déjà de nouveau Matthew parce qu'elle ne voit plus que son Auror à elle – bien plus gentille – dont la présence n'était pas prévue mais la comble de joie ? Tout à fait. « La mission a été annulée, je suis rentrée plus tôt. » Le sourire de la soigneuse s'agrandit à l'idée de pouvoir passer la nuit dans ses bras plutôt que dans des draps froids – ou sur les pierres de la tour d'Astronomie à côté d'un Morgan qui ronfle, car c'est sûrement ce qui aurait fini par arriver. « A moi aussi, tu m’as manquée mais je ne suis pas partie si longtemps que ça. » Peut-être, mais avec ce qu'elle a pris Laelia n'a même plus la moindre idée de l'heure qu'il est – et elle s'en fichait bien tant qu'elle pouvait voir les étoiles. « Tu penses être assez stable pour te lever ? » « Hm hm, » confirme-t-elle avec un hochement de tête, cependant bien contente qu'elle lui donne un coup de main. Elle l'est particulièrement parce que ça lui permet de garder un contact avec celle qu'elle a toujours très très envie d'embrasser, pour être honnête. Comme souvent, l'herbe la désinhibe et elle en oublie même à quel point sa propre compagne est tout l'inverse d'elle lorsqu'il s'agit des démonstrations physiques en public. Elle qui prend d'habitude soin de se réfréner pour ne pas mettre mal à l'aise Elvira lorsqu'elles ne sont pas à l'abri des regards, elle est malheureusement trop défoncée ce soir pour se montrer aussi attentive et respectueuse de ses limites que d'habitude.

Et si Elvira s'adresse à présent à son collègue d'un ton bien plus sérieux, c'est loin de lui ôter cette envie de la tête. Au contraire, la soigneuse avouerait sans mal qu'elle la trouve d'autant plus attirante lorsqu'elle revêt son attitude d'auror. Elle n'écoute même pas ce qu'elle dit à Matthew, plutôt en train de s'imaginer l'embrassant à nouveau en la serrant contre elle. Et lorsque de la musique s'élève dans les airs elle-ne-sait-comment – grâce à son collègue d'Astronomie, en réalité – l'occasion est bien trop belle pour qu'elle ne tourne pas vers sa chérie un regard pétillant. « Oh oui ! Je veux danser avec toi ! » lance-t-elle en attrapant doucement sa taille pour la ramener contre elle et la faire bouger au rythme de la musique. Morgan n'a qu'à faire pareil avec son compagnon, ça le détendra peut-être ! « Tu es magnifique, » souffle-t-elle en libérant une de ses mains pour glisser ses doigts entre quelques mèches de cheveux d'Elvira gracieusement posées sur ses épaules. Puis elle vient poser son menton sur son épaule, comme pour un slow qui lui permettrait de lui faire une confidence ou deux. « Je veux pas descendre... » murmure-t-elle tout bas à l'oreille de sa chère et tendre, avant d'enchaîner avec une subtilité... discutable. « On pourrait rester ici en amoureuses et regarder les étoiles, » propose-t-elle tout innocemment. Est-ce que son ton sous-entend bien d'autres choses que simplement regarder les étoiles ? Ô par Gaïa, bien sûr que oui. Regarder les étoiles est le Netflix & chill des années 80 à Poudlard – et Laelia a très envie de chill.

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