A toi seule [Circée/Harmony]

Aujourd'hui était un grand jour. Mon petit garçon fêtait ses deux ans. J'avais vu les choses en grand et l'après-midi avait été grandiose, sous un soleil a faire pâlir les plus beaux incendio jamais lancés. Garantel avait préparé toute sorte d'amuse-bouche salés et sucrés et des boissons de toutes les sortes. J'avais invité beaucoup de monde dans mon bel appartement mais beaucoup n'étaient pas resté longtemps, certain même n'étaient carrément pas venus. Fêter la naissance d'un petit batard avec sa mère aux mœurs légères n'avait pas grand choses de réjouissant dans notre univers si guindé. Le pire étant que j'aurais sans doute snobé ce genre d'évènement si ça avait du arriver a une autre jeune femme de mon âge.

Père avait raconté a qui voulait l'entendre qu'il était le plus fier grand-père de la planète et mère avait eu Hannibal sur les genoux au moment du gâteau. Le grand absent c'était l'oncle Hugh. Il devait fêter ses 32 ans de son coté avec une affreuse bande de gens au sang plus impur les un que les autres. Mes yeux l'avait chercher un instant dans la foule dans le courant de l'après midi mais très vite je m'était reconcentré sur le cadeaux que l'oncle Horace offrait a mon petit garçon. Un kit "mes premières potions" évidemment. Oncle Horace et les potions. Le cousin de mon père était un expert dans ce domaine et l'avait même enseigné a ces heures. En tout cas, a moi il m'avait tout appris. J'observais la boite de jeux pour vérifier si elle était bien adaptée a un enfant si jeune mais oui. Il ne s'agissait que de grosse fioles en plastique a remplir et vider a souhait pour les faire changer de couleur et tout était comestible, ludique et absolument sans danger. Un parfait présent donc. Je lui souris et l'embrassait sur la joue

" Merci Oncle Horace, Merci pour lui "

Vers dix neuf heures le diné fût servit a une portion plus restreinte d'invités, une dizaine environs. Tout le monde devisait joyeusement tandis que je gardais un œil couvant sur mon bébé qui jouait dans son parc pas trop loin de nous. Parmi les convives encore présents, il restait l'oncle Horace, Mes parents, la sœur célibataire et acariâtre de mon père qui avait absolument tenu a être la marraine d'Hannibal, quelques amis triés sur le volet et bien sûr, ma petite protégée Circée Travers. Une adolescente qui avait tout de la petite sœur que j'aurais aimé avoir. Après avoir bien ris de voir le petit prince de la journée s'étaler le chocolat de son gâteau sur les yeux a force de les frotter je lançais a l'assemblée rassasiée.

" Bien ! Je pense qu'il est temps que je couche ce petit bonhomme. "

Tout le monde sembla considérer cela comme le signal de dépars et après avoir salué l'assemblée j'emmenais mon fils dans sa chambre, le débarbouillais, lui enfilais le nouveau pyjama (couvert de petites baguettes qui lançaient des étincelles lumineuses dans le noir) et qui lui venait en cadeau de sa vieille marraine Hortense, puis le mit au lit. L'enfançon ne mit pas longtemps a s'endormir alors que je lui chantais la même berceuse que depuis sa naissance deux ans avant. Lorsque je revins, me croyant seule avec mon petit dans l'appartement, je sursautais de trouver Circée assise dans ma cuisine.

" HO Circée chérie ! Je te croyais déjà partie. Quelle journée n'est ce pas ?"

Je poussais un soupire de soulagement en m'asseyant en face de la jeune femme puis, jetant un regard en biais a Garantel qui rangeait la vaisselle qu'elle venait de laver, j'ajoutais.

" Bon parfait elle a presque finie ..." Puis, relevant les yeux vers Circée. " Tout va bien mignonne ? Tu veux que je te raccompagne chez tes parents en tranplanage d'escorte ? Ou tu voulais discuter ?"

Je pensais qu'elle avait peut-être besoin de parler a une personne de confiance et mon sourire solaire l'y invitait.

Ces vacances d’été étaient, pour moi, particulièrement riches et chargées. Et à bien des égards, du haut de mes 16 ans, j’avais la sensation de devenir bien plus adulte que la plupart de mes contemporains. Mon niveau en sortilège était déjà nettement au-dessus de la moyenne, et pour cause, je disposais de cours particuliers par des gens d’exceptions, dont Rodolphus Lestrange, ou sa fiancée Bellatrix. Plus que nul autre, je savais me défendre. Je dirais même que je savais me battre. Ce qui était particulièrement important à mes yeux, compte tenu de cette guerre qui approchait peu à peu et dont on parlait à mi-mot.

Mais la vie ne se résume guère à ça, et j’avais décidé de prendre mon avenir tout entier en main. Sur la recommandation de Rodolphus auprès de son père, j’avais eu une place de stagiaire dans le Département de Coopération Magique Internationale pour tout l’été. C’était une voie qui me passionnait, et que j'estimais être d’une importance toute particulière en politique, notamment sur des sujets comme le Secret Magique et ses limites. Aussi me montrais-je particulièrement assidue dans chaque tâche que l’on me confiait, même si ça se résumait parfois à trier et ranger des dossiers.

En outre, ces vacances m’avaient également faite évoluer de d’autres manières, que je n’avais pas particulièrement envisagées.

Mais cette journée du 16 août, c’était comme une parenthèse sur tout ce que je vivais. Une oasis en plein désert, qui me permettait de penser -un peu- à autre chose. A d’autres personnes. Même si je retrouvais fatalement à cette fête d’anniversaire du petit Hannibal plusieurs visages que je connaissais de chez les Mangemorts. Des Sang-Purs de bonne famille. Moi, ce qui m’importait, c’était elle. Harmony, la belle Harmony. La mère du petit bonhomme dont nous fêtions la deuxième année d’existence, et pour qui j’avais ramené un boursoufflet en peluche. Comme bien souvent, et hormis le petit garçon, j’étais parmi les plus jeunes parmi les convives, si ce n’était la plus jeunes. Ça ne me dérangeait pas, et ne m’intimidait pas davantage. Depuis toute petite les choses avaient été ainsi : j’étais la plus jeune de ma famille, et de loin, mais ça ne m’avait pas empêché de suivre mes cousins et leurs amis -rencontrant là le Lestrange- dans leurs aventures et discussions. Chose qui m’avait assurément fait mûrir plus vite et développer un goût prononcé pour les débats et la politique. Alors je me fondais aisément dans la foule et prenais part à leurs échanges sans crainte, m’attirant même quelques réflexions appréciables quant à ma culture et mon éducation.

La soirée s’était terminée en plus petit comité, dont je faisais partie, pour le repas. Et j’en tirais une certaine fierté, je devais l’avouer, d’être ainsi parmi les adultes.
Vint cependant l’heure du départ, de coucher ce petit bonhomme à la bouille couverte de chocolat, et peu à peu les invités disparaissaient après quelques formalités et politesses. Moi… je restais debout dans la cuisine, mes iris émeraudes à observer les étoiles par delà la fenêtre ouverte. N’étant guère majeure, je n’avais pas l’autorisation de transplaner seule pour rentrer au manoir de mes parents, mais cet état de fait m’arrangeait presque, et j’avais écarté la proposition faite d’un des convives de me raccompagner chez moi. Et pendant ces quelques minutes où je me retrouvais seule dans la cuisine -si on exceptait Garantel qui s’affairait à la vaisselle-, j’étais indubitablement ailleurs. A me triturer l’esprit sur bien des interrogations propres à mon âge, sans avoir la moindre personne à qui les poser. A part peut-être Harmony. Parce qu’elle avait connu une situation presque similaire.

Lorsqu’enfin celle que je considérais à bien des égards comme une grande soeur revint, je lui adressais un discret sourire.

« Oui, c’était une belle fête, félicitations. »

Puis je marquai un silence éloquent à ses questions, attestant bien là que certaines choses me tracassaient.

« Les deux, à dire vrai. » admis-je. « Mais pas d’inquiétude, je vais bien. »

Je n’en étais pas réellement certaine, mais j’étais passée maître dans l’art du “faire semblant”. Parce qu’il y avait bien trop de choses qui me tourmentaient, jusqu’à agiter mes nuits, jusqu’à l’aube de cauchemars que je ne craignais que trop.

« Hanni s’est endormi ? Cette journée a dû l’épuiser, le pauvre. » lançais, changeant de sujet pour opter pour quelque chose de plus léger.

M’ouvrir et dévoiler mes secrets ne faisait absolument pas partie de mes habitudes, et je ne savais jamais trop comment me lancer, préférant alors l’esquive le temps de trouver quelque chose me paraissant plus naturel. Et m’enquérir de l’état du petit fêter me semblait être un bon départ.

« Oui, c’était une belle fête, félicitations. »

J'affichais un sourire fier, même en sachant que si la fête avait été lamentable, cette jeune femme était bien trop bien élevée pour me le faire remarquer ou en relever les petits couacs. J'avais cependant l'impression qu'elle était sincère et je comprenais parfaitement pourquoi. Circée était ce genre de jeune femme ambitieuse, intelligente et raffinée qui goutait volontiers la compagnie de gens bien plus âgés qu'elle et qui prenait plaisir a participer aux mondanités de notre monde et a des débats plus ou moins proches de la politique que j'aurais trouvé barbant a son âge. Je l'observais un long moment, je voyais bien qu'elle avait d'autres préoccupations, d'autres questions à poser et d'autres remarques à faire. Je ne voulais pas brusquer les choses en l'obligeant à parler et si elle était restée c'était bien qu'elle y était déterminée. Elle gagnait juste un peu de temps. J'en profitais pour jeter un regard sévère a ma commère d'elfe que l'on voyait trop souvent traîner dans nos pattes lors de conversations privées. Bien sûr elle n'aurait pas eu l'audace de répéter quoi que ce soit sans mon accord mais on n'est jamais trop prudent. Elle sembla comprendre d'elle même que je l'invitait à disposer et elle s'inclina en couinant.

" Miss Travers, Miss Slughorn, Garantel vous souhaite le bonsoir "

Les yeux aux ciels je secouais la main comme si je chassais un insecte qui aurait volé autour de moi. Elle disparût enfin de ma vue et je pu me reconcentrer sur Circée qui avouait à demi-mots qu'elle avait espéré me parler.

« Les deux, à dire vrai. Mais pas d’inquiétude, je vais bien. »

Si je n'avais aussi bien connue cette jeune femme j'aurais pu me laisser prendre par son ton rassurant mais je savais que quelque chose la tracassait. Plusieurs possibilités me passèrent par l'esprit. Des fiançailles qu'elle aurait considérées un peu trop hâtives contrairement à ses parents? Une dispute avec une amie ? (même si Circée avait grandi un peu plus vite que la moyenne elle n'en restait pas moins une adolescente et a seize ans une dispute amicale prend à cet âge encore tendre des allures de drame Shakespearien). Des ennuis avec le charismatique mais distant Rasaben Lestrange sur son lieu de stage ? Ou bien... Un amoureux pas tout à fait au goût de ses parents, ça aussi s'était de son âge, et puis, penser à Rasaben me ramenait fatalement deux ans avant dans les bras de son fils aîné. Je rosie légèrement à cette pensée. Encore une fois elle tenta de gagner du temps en demandant.

« Hanni s’est endormi ? Cette journée a dû l’épuiser, le pauvre. »

Je souris, oui mon bambin n'avait pas tardé à trouver le sommeil après cette journée riche en stimulations diverses, en attentions et en cadeaux. Son petit poing avait serré le haut de la couverture et une peluche fushia représentant un boursouflet avait rapidement trouver sa place auprès de son oreille avant qu'il ne s'endorme, bercé par la voix de sa mère. Là encore un sourire fier prit possession de mes traits.

" Oui, il était mort de fatigue le pauvre chéri. Merci encore pour ce cadeau qui a déjà trouvé sa place auprès de lui dans son lit. "

Encore une fois je ne voulais pas brusquer les choses et risquer de la braquer et de la voir se fermer comme une huitre en lui demandant de but en blanc ce qui l'avait poussée a solliciter ma compagnie tardive. Je récupérais donc ma baguette dans ma manche puis fis voleter jusqu'à nous le plateau de thé que nous avait préparé d'avance la si attentionnée Garantel. J'aimais bien cette elfe finalement.

" Tu veux boire un thé ? Ce sera plus agréable pour discuter. J'espère pouvoir répondre à tes interrogations. "

Je lui souri, comme pour marquer qu'il n'y avait rien qui me ferait plus plaisir que d'écouter ses déboires adolescentes, peut-être pas tant que cela d'ailleurs.

Si l’on pouvait aisément me qualifier d’audacieuse à bien des égards dans mon comportement ou mon aisance dans les débats, il était loin d’en être de même lorsqu’il s’agissait de mettre des mots sur ce que je pouvais ressentir. Mes émotions, j’avais appris depuis bien longtemps à les cloisonner, et faire le tri avec ces dernières, refusant en bloc ce qui pouvait me faire paraître comme quelqu’un de faible aux yeux des autres. Après tout, je fréquentais un monde d’adulte, était formée par les meilleurs, j’étais bien au dessus des préoccupations futiles de la plupart de mes camarades. Et pourtant…

Pourtant, ce qui m’amenait à vouloir rester un peu plus longtemps ce soir auprès de celle que je considérais comme une grande soeur, c’était bel et bien ce genre de “futilités” dont je préférais me tenir éloignée.

Tournant autour du pot, je déviais le sujet pour revenir à l’heureux élu de la journée, et parce que je savais qu’il n’y avait rien ni personne de plus cher pour mon hôte que ce petit bout de chou. J’accueillis la réponse de la jeune mère par un sourire, heureuse de savoir que la  peluche avait plu au bambin, puis acquiesçai à sa proposition.

Une fois installée plus confortablement dans le salon, une tasse de thé fumante entre les mains, je laissai un temps mon regard s’égarer à travers la fenêtre. Ca ne rimait à rien de tourner autour du pot plus longtemps, j’en avais bien conscience, et pourtant… j’angoissais à l’idée de me lancer et parler de ce sujet. Qu’allait-elle penser de moi ?  Evidemment, Harmony ne formulerai aucun reproche, j’en avais conscience, mais… qu’en penserait-elle réellement ?

« Avant toute chose… promets-moi de garder ça pour toi. »

Mes iris émeraudes vinrent se poser dans ceux de la jeune femme, comme pour m’assurer de la sincérité de sa réponse. Bien entendu, je lui faisais confiance. Mais pour moi le sujet était trop délicat, trop choquant, pour que je prenne le risque qu’il s’ébruite. Si mes parents, ou quiconque d’autre, venait à l’apprendre, ça ruinerait ma réputation et celle de ma famille. Et cette simple idée me terrifiait.

« Comme tu le sais, mes parents sont… très à cheval sur l’image, et la bonne conduite. L’exemplarité. »

Ce qui était peu dire. Depuis deux années à présent, mes fiançailles avec l’héritier -l’ancien héritier- des Black avaient été rompues. Ainsi mes parents en recherchaient-ils un nouveau… Or, dans l’idée de ces derniers, tout comme ce qu’ils m’avaient inculquée, il était impératif que le premier homme à me toucher soit mon futur époux. Car c’était ainsi que les choses devaient fonctionner chez les bonnes familles.

« J’ai… fait une erreur. Que je ne peux absolument pas réparer. Enfin, du moins, je ne sais pas comment. »

Une fois de plus,mes iris s'étaient fait fuyants. Parce que si je n’avais pas l’habitude de parler de mes sentiments et émotions, autant dire que la sexualité était un sujet particulièrement tabou.

« Je fréquente un garçon… pas n’importe qui, évidemment ! » ajoutais-je de façon assez précipitée. « Et… je… on… »  

Sans que je ne puisse y faire quoique ce soit, mes joues avaient pris une couleur fushia, virant peu à peu au rouge tomate. Parce que la suite,  j’étais bien incapable de la formuler, et encore moins avec les images me revenant en tête.

« Avant toute chose… promets-moi de garder ça pour toi. »

Commença la jeune Circée quand nous fûmes enfin installées dans le salon et qu'elle se sentit suffisamment en confiance. J'ai toujours été moi même quelqu'un de secret, et elle devait le savoir puisque c'était a moi qu'elle s'adressait et pas à sa mère ou à une amie de son âge. En avait-elle d'ailleurs de vraies amies adolescentes comme elle. Je n'avais aucun doute sur le fait qu'elle est quelques camarades avec qui déjeuner à Poudlard, mais quelque chose me disait qu'elle ne les considérait pas comme des amies dignes de confiance et qu'elle trouvait les jeunes femmes de son âge un peu puériles. Avait elle raison ou tort je n'aurais su dire. J'inclinais légèrement la tête, l'observant un instant silencieusement et décidais d'être franche.

" Bien-sûr. Tu peux compter sur ma discrétion et tu le sais déjà. A moins que tu ne sois en grand danger, dans ce cas, et uniquement dans celui-ci, tu comprendras bien que je ne pourrai pas tenir ma langue."

J'avais un peu intensifier mon regard sur la fin de la phrase. Je ne voulais pas la dissuader de me parler bien sûr, juste lui faire comprendre que je ne pouvais pas la laisser dans un danger immédiat. Cependant,je n'avais pas l'impression qu'elle le soit et donc je souris et hoche légèrement la tête pour l'encourager à poursuivre.  Et elle sembla considérer que cette condition ne l'a bloquait pas puisqu'elle reprit.

« Comme tu le sais, mes parents sont… très à cheval sur l’image, et la bonne conduite. L’exemplarité. J’ai… fait une erreur. Que je ne peux absolument pas réparer. Enfin, du moins, je ne sais pas comment. »

Cette fois, mon regard se fit un peu plus inquiet. Je savais que ces parents étaient bien plus durs et strictes que les miens et visiblement elle avait peur de les fâcher, ou pire peut être, de les décevoir. Qu'avait elle pu bien faire de si terrible. Est ce qu'elle s'était fait remercier de son stage auprès du grand père, qui s'ignorait, de mon fils ? Ou bien renvoyé de Poudlard ? Tout ça me paraissait grotesque comme supposition mais je ne me serais pas attendue a ce qu'elle allait réellement m'avouer un instant après.

« Je fréquente un garçon… pas n’importe qui, évidemment ! Et… je… on… »

Il me fallut une fraction de seconde de trop pour comprendre de quoi nous parlions exactement. J'avais manqué de demander "Vous quoi ...? " mais au dernier instant je me ravissais en percutant enfin. Un instant je restais silencieuse. Effectivement il n'y avait plus grand chose de possible pour réparer cette petite précipitation amoureuse. J'aurais aimé en rire avec elle pour la rassurer mais la situation me rappelait un peu trop douloureusement la mienne en propre quelques deux années auparavant. Merlin face que cette jeune fille si douce ne se retrouve seule avec un enfant, aussi adorable soit il, sur les bras a a peine seize ans. Tant pis pour la gêne occasionnée, il fallait que je le sache si je voulais être en mesure de lui venir en aide.

" Je vois. " Commençais-je à voix basse " La première chose que j'ai besoin de savoir c'est... Comment tu vas ? Je veux dire ... Est ce que tu as bien vécu ce moment délicat ? Je ne te demande pas de détails bien sûr. Je veux juste être sûre que tu n'en garde pas un mauvais souvenir. "

Je souris un peu tendue puis me rapprochais un peu plus d'elle en me penchant en avant sur le fauteuil comme pour entrer dans un esprit de connivence. Je posais ma tasse sur la table basse et pris délicatement ses mains entre les miennes.

" Et la seconde c'est ... Chérie... Est ce que c'est à moi que tu t'adresses parce que tu as peur d'être enceinte ? "

Il n'y avait aucune remontrances ni aucun reproches dans mon ton, juste de l'inquiétude. Qu'elle ne soit plus vierge pour son potentiel futur mariage ne me paraissait pas si dramatique mais qu'elle se retrouve avec un bébé si jeune et seule (même si moi bien sûr je ne l'aurais jamais laissé seule.) c'était autre chose. Une fois que je fus légèrement rassurée par l'expression de ses traits. Mon léger côté cancaneuse avait eu envie de lui demander aussi, avec un petit sourire en coin, qui était l'heureux élu, mais j'avais bien trop peur que la question ne se retourne contre moi et qu'elle me rétorque que je n'avais qu'à lui dire qui était le père de mon fils en premier lieux.