Jusqu'à ce que la mort nous sépare [Evan/Harmony]

" Vous êtes trop jolie maman ! "

" Merci mon amour. Toi aussi tu es très beau en costume. "

A travers le miroir je regardais mon fils assis derrière moi sur le sofa. Il battait des jambes dans le vide et un sourire attendri s'afficha sur mon reflet. Un sourire qui avait peine à me quitter depuis trois semaines environ. Depuis qu'Evan avait rendu possible mon plus grand espoir, mon plus grand rêve. J'avais encore beaucoup de mal à y croire alors que les choses n'avaient jamais été plus concrètes. D'ici une heure je serai madame Rosier. Tout ne se passera pas exactement comme je l'avais longtemps imaginé mais rien ne pouvait me faire plus plaisir. Devenir l'épouse, même clandestine, d'un homme comme Evan me donnait l'impression d'avoir accès à quelque chose que je ne méritais pas. Je m'étais demandé si le fait que j'attende un second enfant n'avait pas précipité un peu les choses et qu'il ne s'était pas senti obligé de faire cette demande presque contre son gré. J'admirais la bague d'émeraude a mon doigt avec un sentiment de chaleur dans ma poitrine qui me monta presque les larmes aux yeux et me convainquit qu'un tel présent ne pouvait pas venir d'un homme acculé.

Tout était prêt, Le maquillage et la coiffure avait été au soin de Rebecca qui avait l'habitude de m'aider a m'apprêter les soirs de gala, le bouquet choisi par mes soins aux couleurs pâle, une paire d'escarpins blanc a mes pieds, il ne me restait plus qu'a enfiler ma robe. Le repas était en cours de préparation et je savait déjà que Garantel allait se surpasser même si ce n'était que pour une poignée de personnes. Mon futur mari, moi-même, son témoin et la mienne et Hannibal qui commençait un peu à s'ennuyer derrière moi. Je lui sortis d'un coup de baguette quelques jouets d'un placard, puis repris le fil de ma contemplation silencieuse de ma bague de fiançaille. Becky finit par revenir avec ma boîte à bijoux. Je l'avais choisie pour témoin, pour la remercier et pour ne pas risquer d'ébruiter nos noces avant qu'elle n'aient lieu. Personne de ma famille ne serait présent. Lorsque j'étais fillette et que j'imaginais mon futur mariage, j'imaginais mon père me conduisant jusqu'à un époux approuvé par ses soins, j'imaginais Hugh au commande d'un somptueux repas de fête et ma mère retenant ses larmes le plus qu'elle le pourrait. D'ailleurs j'étais certaine que ma mère, perspicace et attentive au moindre détail comme elle l'était, avait déjà deviné ce qui se tramait, ou au moins une grosse partie.

J'avais pensé faire plaisir a Rebecca en lui proposant d'être la témoin de mon mariage secret mais elle gardait un visage fermé quand je me tournais vers elle pour choisir mes boucles d'oreilles. Une paire de pendants asymétriques en or. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi elle avait l'air si contrariée. Je n'avais certes pas toujours été agréable avec elle mais si elle m'en voulait à ce point pourquoi avoir accepté. Le stress commençant à monter je fini par lui proposer de sortir un instant jouer sur la terrasse avec Hannibal le temps que je revête ma robe. Lorsque je sortis de la chambre une vingtaine de minutes après, trois paires d'yeux se tournèrent vers moi. Ceux de Garantel , ronds comme des billes et pleins de larmes, ceux d'Hannibal, souriant et malicieux et ceux de Becky tellement intenses qu'elle me fit rougir un instant.

" Je ... Je pense que nous pouvons y aller. Tout le monde est prêt ? "

Il y eu un remus ménage tandis que chacun enfilais son manteau et moi un épais châle blanc. Becky resserra le nœud papillon d'Hannibal et à l'instant où nous allions sortir elle posa sa main sur la mienne et murmura.

" Vous êtes sublime ... Madame "

Le Miss Slughorn habituel avait disparu et sans répondre autre chose qu'un sourire un peu vague je pris leurs mains pour les faire transplaner avec moi jusqu'au lieu de réception

Le mariage ne serait pas le plus grandiose qui soit, discret, sans réel famille. Il ne peut pas. Son père désapprouverait qu’il épouse sa douce Harmony. Il ne la voit pas de ses yeux. Il ne peut pas comprendre. Et pourtant Evan est certain que c’est ce qu’il faut. Harmony Slughorn doit devenir Harmony Rosier, c’est sa juste place. Elle est sa femme, son unique. Il est prêt à tant de bataille pour cette femme. Il l’a attendu cette amour et cette passion sans pareil, il a eu de la chance de la trouver. Il ne peut pas la laisser lui échapper, parce que ses parents n’approuvent pas que sa femme ait un fils d’une précédente relation. De toute façon, Hannibal est comme un fils pour lui et il est certain qu’il est de sang pur. Ce mariage promet d’être parfait malgré tout et pourtant, il a peur qu’elle se désiste parce que ce n’est pas à la hauteur de sa grandeur.

« Evan calme toi, elle va venir. »

Evan a lancé un regard de travers à son meilleur ami -sans doute seul ami- qui était son témoin. Il a ricanné juste avant qu’une musique retentisse et que les porte s’ouvre. Sa future était là dans l’allée. Sa beauté a coupé le souffle aurait pu faire palir la robe grandiose qu’elle portait. Les dentelles fine du buste a mange courte, le vêtement serré à la taille parfaite de sa compagne et la traine derrière elle ne sont qu’accessoire pour la sublimer d’avantage. Et Evan voit surtout Harmony et son magnifique regard avant le reste. Il a un sourire et tend la main vers sa douce qui arrive devant le maitre de cérémonie.

« Tu es magnifique ma douce épouse. »

Elle ne l’est pas encore. La cérémonie n’en est qu’à ses débuts et elle peut encore dire non, mais pour Evan c’est déjà une Rosier. Sa famille n’aura pas le choix de l’accepter et d’accepter l’enfant qu’elle va apporter à leur arbre généalogique. Héritier ou héritière du nom noble qu’est Rosier. Il sourit encore davantage. Ils vont être parents d’un autre enfant en plus d’Hannibal. Il va l’avoir sa grande famille. Il l’aura sa vie parfaite. Il vient déposer un baiser sur les mains de sa douce avant de lancer un clin d’œil à son fils de cœur puis de se retourner vers le prédicateur pour qu’il prononce leur mariage. Il n’écoute qu’une phrase : Monsieur Evan Rosier souhaitez vous prendre pour épouse mademoiselle Harmony Slughorn.

« Oui, je le veux pour le meilleur et pour le pire. Ma douce. »

Il a un sourire et pourtant quand l’homme demande la même chose à Harmony, il stresse. Elle peut dire non. Et son cœur bat la chamade alors qu’il attend en parvenant à garder son sourire accroché aux lèvres par il ne sait quel miracle. Il ne pourrait supporter qu’elle lui dise non. Pas elle. Il la désire comme épouse et ces secondes avant sa réponse sont sans doute la plus grande torture qui soit pour le jeune homme.

Cet homme si beau, son costume sombre, son regard clair et son nom poétique, dans un instant tout ça serait à moi ? Je n'arrivais toujours pas à y croire. Je l'avais toujours trouvé très beau bien sûr (et gare a celle qui se permettrait de le remarquer aussi) mais au bout de cette allée fleuri, vêtu d'un costume encore plus ajusté et de qualité qu'à son habitude, la finesse de ses traits me frappa si durement que ma main se mit à trembler. Pourtant, déjà il tendait la sienne dans ma direction. Je trouvais que c'était assez bon signe pour la suite des évènements. Il ne m'avait pas trouvé repoussante. Je jetais un œil bref a son témoin que je n'avais encore jamais rencontré mais qui devait être son meilleur ami dont il m'avait déjà parlé. Mon regard pourtant revint très vite sur mon Evan a qui je pris la main qu'il me tendait

« Tu es magnifique ma douce épouse. »  

Ma douce, ce surnom que j'aimais tellement. Le baise-main, le petit clin d'œil a mon fils qui pour y répondre lève le pouce en l'air, tout est parfait. Je n'avais pas besoin de mon père qui m'avait laissé me débrouiller seule, pas besoin des larmes de crocodile de ma mère et encore moins de son crétin de frère et de sa ... Famille. Non, pas besoin de tout ça. Je n'avais besoin que de mon mari et de mon fils pour être heureuse.

" Et toi tu es divin, monsieur mon mari. "

Soufflais je tout près de son oreille, alors que le maître de cérémonie commençait son laïus. Je dû m'obliger a arracher mon regard de la mâchoire d'Evan pour me concentrer sur ce que disait l'homme qui nous mariait. Ma respiration se fît de plus en plus rapide au fur et à mesure que l'instant de la question fatidique approchait. Aurait-il fait tout ça pour finir par dire non et fuir avec son ami en riant à cette blague et à cette gourde de Slughorn qui y avait cru ? Puis il parla et les larmes de joie coulèrent sur mon sourire.

« Oui, je le veux pour le meilleur et pour le pire. Ma douce. »

J'avais follement envie de l'embrasser mais ce n'était pas encore tout à fait l'instant. L'officier se tourna vers moi, posant cette question qu'il avait dû poser des centaines de fois et qui n'attendait, à mon avis, qu'une seule réponse possible. Pourtant, un instant, le mélange de stress et de bonheur me paralysa et il y eu un très léger blanc avant que je ne pusse répondre.

" Oui, Bien sûr que je le veux. "

Je vous déclare ... ext ext. Hannibal apporta les alliances mais la seule qui ne souriait pas vraiment c'était Rebecca. Je m'inquièterais plus tard de comprendre pourquoi même si une étrange et dérangeante idée venait de me germer en tête. Je me reconcentrais sur l'instant présent alors que nous échangions nos alliances. Mon coeur battait si vite et si fort ! J'ignorais qu'on pouvait ressentir une telle joie. Même la naissance de mon fils, qui avait été un des plus beaux moments de ma vie, avait été teintée de solitude. Cette fois le bonheur était partagé, du moins j'osais le croire.

" Vous pouvez embrasser la mariée !"

Nous invita l'officier, et je ne me fît pas prier. Le plus tendre et le plus doux des baisers que nous n'avions jamais échangé. Il était mon mari et j'étais sa femme. Jusqu'à ce que la mort nous sépare.