Tiré toujours à quatre épingles, comme me le confirmait mon statut d'Héritier au sein de la noble et majestueuse famille des Black, j'observais l'image que me renvoyait mon reflet, dans le miroir en psyché ornant mon espace dans ce lieu commun qu'était le dortoir des Verts et Argent. Évidemment, ma chambrée était composée d'une élite triée sur le volet, faisant en sorte d'y intégrer mon petit frère. Lui, n'avait nullement besoin de se mélanger avec ceux qui étaient prétendument de son année. Il se devait de rester avec moi, parce que je l'avais décidé. Et, dès que j'exigeais quelque chose : on me le fournissait.
Il me suffisait notamment d'entrouvrir mes lèvres pour formuler quelques syllabes singulièrement appréciées par le commun des mortels.
Et, le commun des mortels, je l'exécrais. Tous ceux et celles, qui n'étaient pas de ce sang pur qui faisaient de nous des êtres de valeur. Ce précepte, on me l'avait inculqué depuis ma naissance et j'y avais adhéré sans plus de cérémonie. Conscient que mes parents avaient raison. La supériorité de nos pouvoirs ? Ils étaient un don des dieux, eux-mêmes. Et que devaient faire les 'autres', si par malheur, ils nous rencontraient ? Ployer leurs genoux. Ramper dans la fange. Là, se trouvait leur juste place.
À cette pensée, j'eus un sourire fugace mais non moins délicat. L'un de ceux qui occultent certains de mes desseins. Comme celui, de faire payer ostensiblement Potter et sa bande de joyeux drilles, composée d'un attardé (lui-même), d'un suiveur imbécile qui répondait au nom de Pettigrow et Lupin, celui dont je me méfiais le plus. Celui qui, par des pirouettes et des sourires faux, parvenait à éviter le pire. Ces trois-là, ils étaient la gangrène de Poudlard. La Peste avérée de notre avenir. Et, s'ils s'amusaient à torturer mes congénères, je ne me privais aucunement de leur rendre la pareille.
Or, parmi mes congénères, il se trouvait une âme qui avait toute mon allégeance. À l'image d'un Chevalier se dévouant pour sa Belle. Pour Circée Travers, je pouvais mettre un genou à terre et arrondir mon dos. Parce qu'en plus de Reggie, il n'y avait qu'elle dont le discours faisait écho en ma personne. Le reste : des nuisibles.
Réajustant ma cravate ornée des plus belles couleurs de ce monde, -il m'était de ce fait impensable d'en venir à la défaire ; elle était un accessoire adéquat-, je me décidais à rejoindre la populace estudiantine sorcière. Avec une idée en tête, sachant qu'un évènement n'allait point tarder à se manifester et qu'il était de bon aloi, d'y inviter ma fiancée.
Arrivant tel le plus despotique des Rois dans la Grande Salle, mon regard aux teintes d'onyx et d'émeraude avisait une chevelure d'une blondeur presque immaculée. Ma fiancée, en grande discussion. M'arrêtant à sa hauteur, je lui octroyais un sourire tendre, -peu d'individus pouvaient se targuer d'en être dignes dans ce lieu qu'était le Château séculaire.- Témoignage de mon affection envers elle, et de ce que la mièvrerie manifeste de certains romantiques, qualifierait d'Amour. Je devais certes, spécifier que cela en était l'exemple parfait.
- Comment se porte la plus divine, en ce jour ? Je me penchais alors, afin de lui faire un baise-main. Une mode empruntée à mon ascendance française, particulièrement.
Je suis heureux, désormais. Mes palabres, étaient quant à elles, de nature plus que sibyllines. Mais, ma charmante interlocutrice était en mesure d'en saisir toutes les nuances. N'est-ce point une qualité honorable chez elle ? Assurément. Et, cela était une raison de plus de mon intérêt envers elle.
Car en plus d'être magnifique, Circée Travers était d'une intelligence telle qu'elle faisait honneur à cette Maison que nous partagions. Une merveille, incarnée dans un corps de déesse, que je m'employais à révérer.
