[TRAIN FANTOME] - Team 3 : Dissidentes & friends

Lorsque l'ancienne Serdaigle donne les consignes aux gamins, Hemera n'écoute déjà plus vraiment, trop occupée à regarder tout autour d'elle les attractions qu'il y a. Par Merlin, ce qu'elle a hâte ! Alana n'a pas eu besoin de dire grand chose pour la convaincre d'accompagner avec elle Maïa à la fête foraine d'Halloween. En fait, elle n'a eu à utiliser que deux mots : fête foraine. À partir de là, elle s'est mise dans la poche l'enfant qui sommeille encore chez l'ancienne Gryffondor. Là où la brune a ajouté son grain de sel, c'est lorsqu'elle a suggéré d'inviter aussi Thomas, l'un des meilleurs amis de la petite Dolohov. Ce n'est pas tellement qu'elle a une préférence parmi les fréquentations de sa filleule, mais celui-ci a l'avantage d'être un gamin qu'elle connaît depuis un moment par le biais de l'orphelinat et le fils d'Amaël dont elle est proche depuis plusieurs années, ce qui a grandement facilité les négociations. C'est donc bien à quatre qu'ils sont arrivés sur le Chemin de Traverse, et maintenant c'est l'heure des consignes – exactement le moment où Hemera décroche.

La brune a toujours aimé les fêtes foraines, même si elle en était souvent privée lorsqu'elle vivait en orphelinat – la faute à son comportement de sale gosse, il paraît. Et son attraction préférée est sans nul doute le Train Fantôme sur lequel elle lorgne depuis un moment. Elle espère vraiment que le choix des deux petits Poudlardiens se portera sur ça, parce que c'est indéniablement le truc le plus fun qu'il y a ici. C'est bien sympa la grande roue sur le thème de Jack et le haricot magique, mais bon c'est bien plus amusant de se faire peur. Et elle connaît suffisamment sa filleule pour savoir qu'elle pense comme elle sur ce point-là, sans aucun doute. Et Thomas étant un petit Gryffondor en herbe, elle est presque certaine qu'il la suivra – ne serait-ce pour ne pas perdre la face.

Son intuition se confirme bien vite : dès les consignes de l'adulte – la vraie, pas le simulacre à la tignasse brune – données, c'est vers la queue pour le train fantôme qu'ils se dirigent. Hemera affiche aussitôt un grand sourire et échange avec sa meilleure amie un regard amusé. Ni l'une ni l'autre n'est étonnée par le choix de la petite Poufsouffle en quête de sensations fortes – elle tient ça de sa fichue marraine, il paraît. Le quatuor se retrouve à faire la queue, les enfants devant et les femmes derrière. Lorsqu'Alana se colle à elle et lui demande lequel des deux hurlera le premier, la brune lui répond à voix basse pour qu'ils ne l'entendent pas – ça gâcherait l'idée d'un pari qui a tout de suite germé dans son esprit. « J'espère que ce sera lui. » Maïa étant sa filleule, elle fonde forcément de grands espoirs sur sa résistance, voulant croire que cette gamine est la plus intrépide et vaillante qui soit. Elle est, bien sûr, totalement impartiale dans ce jugement. « Tu veux parier ? » Ah bah oui, ce n'est pas drôle sinon !

À son tour, Hemera donne son ticket au guichetier à la sale gueule puis monte dans le manège, fermant la marche. Elle s'installe sur la place restante, à savoir aux côtés de Thomas mais derrière Alana. Du coin de l'œil, elle remarque que le Gryffondor essaie déjà de faire peur à Maïa. C'est la merde pour son pari, ça. « Tout le monde est prêt ? » lance-t-elle d'une voix pleine de malice. Bien sûr, elle compte elle aussi effrayer sa meilleure amie, mais elle attend que le manège y soit plus propice pour cela. Et c'est parti !

Avec un sourire amusé, Hemera observe avec sa meilleure amie leurs deux protégés du jour prendre place dans le train fantôme et déjà commencer à essayer de se faire des frayeurs. Thomas est plus offensif que Maïa mais la Briggs croit en elle : elle est une Gryffondor et sa filleule, elle ne peut pas être la première à prendre peur et à pousser un cri. Ce à quoi elle ne s'attendait, c'est qu'ils soient quatre à le faire en même temps : alors qu'après quelques secondes d'arrêt du train Alana suggérait d'appeler quelqu'un – son plan cul peut-être, ils ne le sauront jamais –, leurs sièges se sont dérobés sous leurs fesses et la chute libre les a tous fait hurler. L'atterrissage sur le cul est douloureux, indéniablement, mais Hemera a ce réflexe un peu trop adulte de s'inquiéter pour les deux enfants avec qui elles sont venues. Alana la devance en leur demandant s'ils ne se sont pas fait mal – tant mieux, comme ça elle prend le rôle de l'accompagnatrice relou et la Briggs celui de l'accompagnatrice cool. De son côté, si Hemera n'a pas eu l'idée d'amortir sa chute avec son poignet ou ses coutes, elle mentirait en disant ne ressentir aucune douleur là tout de suite. Est-ce que si elle avait un plus gros cul elle aurait rebondi dessus et eu moins mal ? Peut-être, allez savoir. C'est alors que lui vient une idée très mature, à savoir se concentrer quelques secondes pour utiliser la dictamancie avec sa meilleure amie. Comment va ton cul ? qu'elle demande, espérant au moins faire marrer son acolyte de toujours maintenant qu'elles savent que les gamins vont bien.

Ah parce qu'eux ils se relèvent super vite, c'est sûr, tandis que l'ancienne Serdaigle s'enquiert de son état. « À merveille, et toi ? » assure-t-elle tout en sentant très clairement que dans son propre dos la douleur est toujours vive. Elle est bien évidemment trop fière pour l'avouer et se contente d'attraper la main de sa binôme du troisième âge pour qu'elles s'aident à se remettre sur pieds – bien moins vite que les sales morveux. Époussetant ses vêtements rapidement, Hemera constate que les deux petits Poudlardiens ont déjà filé vers la cloison du jeu pour en faire un mur d'escalade, idée que la mère Dolohov ne semble pas approuver du tout. Elle tente même de les en dissuader mais ils ne l'écoutent absolument pas, ce qui ferait presque marrer sa meilleure amie. Cette dernière ne se gêne d'ailleurs pas poser son menton sur l'épaule de la rousse et souffler discrètement à son oreille. « Mais quelle autorité Maman Dolohov, waow. » Elle le sait, qu'Alana va la traiter de garce pour ce coup bas, mais elle s'en fout. En plus, elle a été sympa et l'a dit tout bas : les gamins n'ont pas pu l'entendre de là où ils sont. Et puis, la Briggs se contente d'être un peu rationnelle, en fait – à défaut d'être raisonnable, oui. « Allez viens, de toute façon on ne peut pas les arrêter. Et il vaut mieux qu'on reste avec eux. » Comme ça va être fun, cette petite séance d'escalade avec le dos en vrac. « Si une prise bouge trop, on ne s'en sert pas, comme pour l'escalade. » Et on ne tombe pas, hein – aucune des trois mamans et marraines impliquées ne s'en remettra, sinon. Allez c'est parti, il faut se lancer, même lorsqu'on approche la quarantaine ! Alana a intérêt à la suivre malgré ses réticences.

Ce n'est pas qu'Hemera est immature et a envie d'escalader ce mur, pas du tout. Mais elle a conscience que c'est la seule solution qu'accepteront les enfants, contrairement à sa meilleure amie qui s'évertue bêtement à essayer de les convaincre de renoncer à leur projet comme si elle ne les savait pas têtus. Non, l'impressionnante autorité de la mère Dolohov ne va pas suffire à ce qu'ils fassent demi-tour et opte pour une option plus raisonnable, même si ça désespère cette dernière. « Le mur ne va pas céder, arrête de t'inquiéter, » murmure l'ancienne Gryffondor, son menton toujours posé sur l'épaule de sa meilleure amie. Et cette fois, sa voix se fait plus rassurante que moqueuse, parce que même si elle adore taquiner sa meilleure amie elle sait aussi qu'elle ne sait pas faire autrement que s'inquiéter. Elle s'en fait pour tout et tout le temps lorsqu'il s'agit de sa fille, et la présence de Thomas à ses côtés n'arrange pas les choses.

Au plus grand plaisir d'Alana, la tentative d'escalade du mur est un échec pour les deux enfants qui finissent pas renoncer d'eux-mêmes. Mais face au commentaire de la Dolohov, Hemera n'a qu'une envie : lui faire remarquer qu'elle a bien de la chance que les gamins ne sachent pas toutes les conneries qu'elles ont fait à l'époque de Poudlard. Sauf qu'elle ne peut même pas le faire d'un regard, sa meilleure amie fuyant intentionnellement ses yeux comme si elle savait ce qui l'attendait. Sauf que la Briggs a plus d'un tour dans son sac pour emmerder sa partenaire de toujours. C'est vrai que pour Honeydukes, on ne risquait pas de finir à Sainte-Mangouste, tiens, lance-t-elle sans bouger les lèvres, bien contente qu'elles aient tant travaillé pour être dictamens. La brune n'a pas besoin de continuer à fixer Alana pour savoir qu'elle sait exactement à quelle aventure elle a fait référence, se concentrant plutôt sur les deux enfants à leurs côtés. La mine frustrée de sa filleule donne presque envie à l'ancienne Gryffondor d'utiliser un peu de magie pour mener leur projet à bien, mais elle renonce à cette idée lorsque la fillette propose d'utiliser la porte. Adulte responsable – pas trop – et raisonnable – encore moins –, la Briggs se range du côté de sa meilleure amie et se joint au petit groupe en direction de ce qui s'apparente à la sortie de secours.

À peine a-t-elle fait un pas dans ce couloir étroit et trop sombre que des frissons parcourent l'entièreté de sa peau et qu'un kilo de plomb vient alourdir son estomac. Pourtant elle refuse de s'arrêter, Hemera, parce qu'elle est trop fière pour reconnaître qu'elle est terrifiée. Encore moins devant sa filleule et son ami : de quoi elle aurait l'air, Tata Clown, si elle flippait à cause d'un stupide couloir obscur ? Heureusement, Alana a la brillante idée de lancer un Lumos qui rend les lieux plus fréquentables et lui permet de respirer un peu mieux. « Ça va, » assure-t-elle aussi bas que sa meilleure amie, refusant délibérément de parler des signaux que son corps lui a envoyés il y a quelques instants à peine. Le petit groupe arrive finalement devant la porte et il est temps de l'ouvrir, privilège revenant au binôme d'enfants qui imagine ce qui pourrait se trouver derrière.