[GRANDE ROUE] Team 4 : Le remake de la serre abandonnée

Tes mains enfouies dans les poches de ta veste, tu la resserres légèrement autour de toi pour te protéger du léger vent qui souffle aujourd'hui. Heureusement, le soleil est toujours là et vous évite d'avoir froid alors que l'automne s'installe en Angleterre. Offrant un sourire à Lysea qui est avec toi, tu t'insères à ses côtés dans la file d'attente. « Je suis contente que tu aies accepté de venir, » assures-tu en venant la serrer doucement dans tes bras l'espace d'un instant. Certains te trouveraient sans doute trop câline, mais la Walsh sait que tu es comme ça. La vérité c'est que tu es aussi rassurée, sachant que ta meilleure amie sort assez peu depuis cet été – ce qui est parfaitement compréhensible, bien sûr. Le mois dernier, tu n'as pas réussir à la convaincre de t'accompagner à la soirée d'anniversaire du Pisces, sans doute parce que c'était dans un espace clos avec beaucoup de monde – mais vu la façon dont ça a tourné, c'est tant mieux finalement. Cette fois, elle a bien voulu te suivre pour cette attraction plus tranquille, et tu ne peux pas croire que ça va mal se passer. Peut-être es-tu trop naïve, mais tu as terriblement besoin d'une pause dans tes études, et tu veux que Lysea s'en accorde une aussi.

Vous tendez vos tickets à la sorcière qui se charge de vérifier que vous avez payé vos places puis entraînes ta meilleure amie vers les nacelles. Vous montez toutes les deux dans la suivante et tout de suite tes yeux se remplissent de paillettes. « Ils ont décoré les cabines dans le thème, c'est trop chouette ! » Tu prends place sur le premier siège en admirant la vue depuis le sol, impatiente de voir la cabine s'élever. Lysea vient de s'installer à tes côtés lorsque tu remarques que quelque chose traîne par terre. Fronçant légèrement les sourcils, tu te penches en avant pour ramasser l'objet qui s'avère être un sac à dos. « Tu crois que c'est à la personne d'avant qui l'a oublié ? » demandes-tu à Lysea en le posant sur tes genoux pour qu'elle puisse le voir elle aussi. Tu voudrais aller le rendre mais les portes de la cabine sont fermées et vous commencez déjà à monter. « On doit pouvoir le ramener à l'accueil après notre montée, non ? » En attendant tu ne l'ouvres pas, ce ne sont pas tes affaires de savoir ce qu'il y a dedans.

Lorsque Lysea a accepté de t'accompagner à la fête foraine, tu étais la plus heureuse du monde. Tu te doutais bien qu'elle serait nerveuse – comment ne pas l'être en permanence après ce qu'elle a vécu ? –, raison pour laquelle tu restes près d'elle durant le trajet mais aussi une fois que vous êtes arrivées. Si tu devais être honnête, tu reconnaîtrais que toi non plus tu n'es pas la plus sereine du monde parce que l'attaque du Pisces tourne encore dans ton esprit. L'incident est récent et encore vif parmi tes souvenirs, comme un rappel qu'un événement de joie et de paix peut tourner au drame en un claquement de doigts. Pourtant, tu fais au mieux pour ne pas y penser, te répétant que tout se passera bien et que vous allez juste vous amuser. Vous en avez besoin, de cette pause au milieu de ce début d'études supérieures intense. Et tu comptes bien en profiter, espérant que ta meilleure amie fasse de même et parvienne à se vider l'esprit, même si ça ne doit durer que le quart d'heure que vous allez passer dans la grande roue. Expressive envers tes proches, tu lui témoignes sans mal ta joie de l'avoir à tes côtés pour l'occasion, l'enlaçant doucement l'espace d'un instant. Et le sourire qu'elle t'offre te fait chaud au cœur parce que tu as remarqué le fait qu'elle est crispée depuis que vous êtes arrivées parmi les stands de la fête foraine. « Dis pas de bêtises, » souffles-tu en secouant un peu la tête lorsqu'elle prétend que tu es plus courageuse qu'elle. C'est absurde, après tout c'est elle qui portait le rouge et l'or à Poudlard. Et puis tu refuses de comparer ce que vous avez vécu. Même si tu le faisais, tu continuerais d'affirmer la même chose. Tu n'as de toute façon jamais été foutue de reconnaître tes propres qualités, dont ta résilience mise à rude épreuve depuis ton arrivée en Angleterre.

Les tickets pour la grande roue achetés et la queue faite, vous prenez place dans une nacelle, vous émerveillant toutes les deux des décorations et du panorama. Encore une fois, voir que tout cela détend un peu ta meilleure amie au point de faire briller ses mirettes claires te fait un bien fou. Tu souris avant de prendre place, remarquant alors qu'un sac a été oublié juste là. Tu te penches pour le ramasser puis le mentionnes à ta binôme qui affirme que vous le ramènerai après la montée, la nacelle étant déjà fermée. Tu hoches la tête, conservant pour l'instant le sac sur tes genoux alors que tu sens que vous montez doucement.

La nacelle prend petit à petit de la hauteur et ton sourire s'agrandit. Lorsqu'elle finit par s'arrêter, tu contemples la vue avec un émerveillement enfantin dans le regard. « T'as vu comme on est haut ? » t'enthousiasmes-tu, sans te douter une seule seconde que ça deviendrait justement un problème.

Ça en devient un lorsqu'après une dizaine de minutes vous n'êtes toujours pas reparties. Tu fronces les sourcils, te tournant vers Lysea qui semble elle aussi un perplexe. « Tu penses qu'ils vont bientôt nous faire redescendre ? » Pas que tu n'apprécies pas la vue, mais là quand même... « C'est bizarre non ? » Oui, définitivement c'est bizarre. « En plus on est vraiment arrêtées super haut, » constates-tu en pinçant les lèvres. Tu regardes autour de vous comme si la solution allait apparaître juste là, comme par magie, et remarques alors sur le plafond décoré est dissimulé une trappe. « Y a une trappe, là. Tu penses qu'on doit passer par là en cas de problème ? » Ils ont pas un panneau sortie d'urgence, en Angleterre ? Et puis tu trouves ça un peu bizarre car tout le monde ne peut pas se permettre de grimper tranquillement et de se glisser là. Tu penses par exemple à Enfys que tu n'aurais pas laissé prendre un tel risque. « Ou alors quelqu'un va venir nous chercher ? Si la roue s'est arrêtée, ils s'en sont forcément rendus comptes et ont prévu de faire sortir les gens des nacelles, non ? » Vu la taille de la grande roue, tu oses espérer qu'ils n'espèrent pas que vous désescaladiez cette immensité pour rejoindre la terre ferme – et encore moins que vous voliez ou sautiez d'aussi haut. « Tu penses qu'on devrait attendre ? » demandes-tu finalement. Toi oui, si elle te retourne la question, mais si elle pense qu'il vaut mieux que vous passiez par la trappe alors tu la suivras. Tu as bien plus confiance en son instinct quand le tien, pour être honnête.

Tu es contente de pouvoir faire cette sortie avec Lysea, espérant que ça lui mettra du baume au cœur malgré la période difficile qu'elle traverse. Tu ne prétends pas pouvoir remplacer qui que ce soit auprès d'elle, ou pouvoir lui faire oublier ce qu'elle a vécu, ou même connaître ne serait-ce qu'un centième de ce qu'elle traverse, mais tu espères être une bonne amie qui parvient à lui faire passer un bon moment. Tu lui rends simplement la pareille pour toutes ces fois où elle a été là pour toi, où elle t'a rassurée, réconfortée, pris dans ses bras alors que tu sanglotais comme un bébé – et Haneul-nim sait que ça arrive souvent. Dans cette nacelle il n'y a que vous deux et cette magnifique vue qui fait pétiller tes yeux telle une enfant, et constater que ta meilleure amie aussi retrouve le sourire te fait un bien fou. Elle essaie d'estimer la hauteur à laquelle vous êtes mais tu trouves ça affreusement difficile. Mais tu te souviens avoir lu quelque chose au sujet de l'attraction, lorsque vous étiez encore sur le sol. Un panneau sans doute, dont les couleurs vives ont attiré ton regard et les informations inscrites ta curiosité de Serdaigle. « Je crois qu'ils disaient que la roue montait jusqu'à cent mètres ! » Mais pour l'instant elles ne sont pas tout en haut, alors peut-être que la valeur donnée par Lysea est tout à fait correcte. La nacelle continue de monter et la Gryffondor a l'impression de voir l'île aux musées parmi tous les bâtiments devant vous, aussi minuscules semble-t-il. « Oh oui on dirait ! » affirmes-tu, facilement convaincue par son idée.

Lorsque la nacelle s'arrête, tu ne t'en plains pas, en profitant plutôt pour contempler tout ce que tu peux. La vue, la nacelle décorée, tout attire ton regard et le fait briller. Tu passes ainsi plusieurs minutes à tout observer, à t'enthousiasmer de voir Londres en si petit, à admirer le décor mis en place qui donne au lieu une ambiance féérique. Jusqu'à ce que ça te semble étrange, de passer autant de temps fixes dans une grande roue supposée accueillir beaucoup de monde. Pas que tu ne pourrais pas continuer d'admirer tout ça, mais tu ne peux pas t'empêcher de te demander s'il n'y a pas quelque chose qui cloche. Est-ce qu'ils comptent vous faire redescendre bientôt ? Est-ce que vous devez leur faire un signe, peut-être appuyer lancer un sort ou enclencher une manette ? Est-ce que vous devez vous inquiéter de rester bloquées si haut ? Le flot de questions qui s'échappe de tes lèvres reflète bien ton inquiétude grandissante et ton chemin de pensées : tu regardes partout autour de toi, cherchant une solution. Tu repères une trappe, te demandant si vous devriez l'emprunter, comme un accès en cas d'urgence. Est-ce que c'en est un, de cas d'urgence ? Peut-être que vous devriez attendre un peu plus avant de décréter que c'est le cas et essayer d'y grimper, d'autant plus qu'elle est haute et vous forcera à escalader. Tu serais plutôt tentée d'attendre, et Lysea est de ton avis puisqu'elle affirme qu'ils finiront par venir vous chercher. C'est bien ce que tu espères, restant donc assise à ses côtés, si peu sereine que ta meilleure amie s'en rend compte et vient saisir ta main. Tu te penches un peu contre elle pour appuyer ta tête contre son épaule alors qu'elle essaie de te rassurer, hochant la tête face à ses paroles qui semblent bien plus sensées que tes angoisses. Oui, ça doit être ça : ils sont en route mais ça prend du temps.

Tu ne saurais dire combien de temps vous avez attendu comme ça, n'échangeant que quelques mots ça et là, avant que la nacelle ne se mette à bouger. Tu sursautes un peu, te redressant et regardant tout autour de vous à la recherche de quelqu'un. Car c'est bien ça, n'est-ce pas ? Quelqu'un vient enfin vous chercher ? « Tu vois quelqu'un ? » que tu demandes, mais bien vite tes yeux trouvent la réponse à ta question dans le décor qui s'est mis à bouger. « On dirait un filet du Diable, » affirmes-tu, avant de réaliser que tu as donné le nom de la plante en Japonais et non en Anglais. Dans la panique, ton cerveau ne trouve plus la traduction, si bien que tu te retrouves à essayer d'expliquer à Lysea ce que tu voulais dire. « Tu sais, la plante qui craint la lumière, avec toutes ses tentacules... » Tu espères qu'elle voit de quoi tu parles, parce que vraiment la traduction ne te revient pas. C'est bien la peine de suivre des cours de Botanique ici pour ne plus te souvenir du nom de ce végétal qu'on apprend normalement en première année. « Il a pas l'air agressif, on devrait peut-être le laisser tranquille et simplement essayer de monter jusqu'à la trappe, » proposes-tu, sans pour autant lâcher du regard la plante parce qu'elle ne te rassure pas non plus tant que ça avec ses tentacules enroulées autour de la rambarde. Sans parler du fait qu'elle s'est vraiment interposée entre la trappe et vous, en quelque sorte. « Enfin il va peut-être falloir qu'on lui grimpe un peu dessus, je suis pas sûre qu'il va apprécier, » admets-tu, consciente que ton plan a des failles. Mais c'est sans doute préférable à un combat piégées dans une si petite nacelle, non ?