Les premiers rayons du soleil traversaient les vieilles fenêtres de la chaumière, éclairant de leur faible lueur réconfortante les lieux mais surtout la mine désabusée de leur habitant. Passant une main derrière sa nuque, le lève-tôt constatait avec un œil nouveau le désordre dans lequel il vivait. Des pots, fioles et sachets étaient entassés ça et là, et une belle pellicule de poussière avait recouvert les meubles et étagères sur lesquels les ingrédients étaient censés se trouver. Parchemins et grimoirs centenaires étaient éparpillés à même le sol, et dans chaque coin de murs ou de fenêtres on pouvait distinguer d’élégantes toiles d’araignées. Quant à l’unique table, elle était encombrée de vaisselle sale, de son arc, du carquois qui avait déversé au milieu de tout ce bazar plusieurs flèches, et d’une poule qui était rentrée par on ne savait quelle moyen. Fillan n’était pas un pro du rangement, ça n’avait même jamais été son fort, et en général ça ne le dérangeait pas de vivre dans un véritable capharnaüm. Mais là, la donne était différente : dans quelques petites heures arriverait Emma, et il ne pouvait décemment pas recevoir son amie dans un bazar pareil.
Il n’avait pas revu la Poufsouffle depuis le début des vacances, voire même, pour ainsi dire, ils s’étaient à peine revus passés l’attaque sur Poudlard. Chacun était reparti de son côté avec ses peurs, ses doutes, ses angoisses, mais au moins ils savaient qu’ils ne faisaient pas partie de la liste des morts ou portés disparus. Cette pensée arracha un frisson au sorcier, qui avait encore trop clairement en mémoire les événements de cette matinée du 2 juin. Les cris, les explosions, les flammes, l’effroi… Plus encore, il se souvenait de la gueule du fusil pointée droit sur lui et des iris sombres du chasseur qui se tenait dans l’alignement du viseur. Fillan avait eu une sacrée chance ce jour-là. La chance de ne pas avoir été blessé par les éboulements, et d’avoir eu assez d’instinct pour se défendre face à une mort inéluctable.
Le jeune sorcier n’était pas trop coutumier des sortilèges ménagers, mais il savait pertinemment qu’il ne s’en sortirait jamais dans les temps sans eux. Après avoir chassé la poule noire, il empoigna sa baguette et lança un Récurvite sur ce qui se trouvait sur la table avant d’empoigner un vieux tissu dans l’idée de faire rapidement la poussière sur les meubles. Rapidement, cette dernière vola partout dans la maison, créant un enfer digne d’une tempête saharienne et provoquant une bonne quinte de toux au jeune homme qui se rua vers les petites fenêtres pour les ouvrir. Durant deux bonnes heures, sous l'œil curieux de Pitre, le vieux chat qui s’était perché sur le bord d’une des lucarnes ouvertes, la scène avait tout l’air d’une guerre perdue d’avance. Le sorcier, bien plus doué en magie curative et potions, se battait avec son précédent sortilège qui s’évertuait à nettoyer son arc et ses flèches à grand renfort de mousse.
C’est finalement au bout d’une longue bataille que Fillan s’affala sur une vieille chaise, rompu mais satisfait. Emma allait arriver d’une minute à l’autre, mais la maison était présentable. Tout du moins, la majeure partie de la poussière avait été chassée, tout comme les plus grosses toiles d’araignées. La vaisselle était faite, l’arc et le carquois entreposés près de l’entrée, et les parchemins, livres et ingrédients avaient regagné les étagères dans une organisation quelque peu douteuse. Pour le reste, l’endroit n’en restait pas moins une vieille chaumière avec son sol en terre battue, ses pierres plusieurs fois centenaires, ses minuscules fenêtres au verre épais et laissant passer peu de lumière. Elle avait le charme de ces demeures de conte de fées avec ses poutres apparentes, son foyer au linteau bas et dont le chaudron avait été retiré pour permettre l’arrivée de l’invitée, et les plantes séchées suspendues aux murs. L’endroit était si petit qu’il ne comportait qu’une seule pièce, séparée en deux par quelques voilages et paravents, et une minuscule mezzanine accessible par une échelle. L’entrée était la partie la plus grande des deux, avec sa cheminée, sa table et ses quelques étagères. Un petit banc avait été taillé à même la pierre sous la plus grande (ce qui était très relatif) des fenêtres. De l’autre côté se trouvait un lit sur lequel avait été entassé pas mal de bazar, et un bac posé contre un mur.
Le garçon ébouriffa sa tignasse pour en chasser une partie de la poussière qui était venu s’y loger, et se redressa quelque peu en scrutant les environs. Ses iris tombèrent sur la poule noire qui était à nouveau rentrée, sans nulle doute par une des fenêtres, puis sur Pitre qui se prélassait au soleil sur le rebord d’une autre. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du jeune sorcier. Il aimait particulièrement cet endroit et la sérénité qui s’en dégageait, et il espérait sincèrement qu’Emma ne s’y sentirait pas mal à l’aise, elle qui avait l’habitude de grands bâtiments à l’image de Poudlard ou du pensionnat. Cette minuscule maison en était l’exact opposé. C’est quand il entendit le bruit caractéristique des flammes de la poudre de cheminette que l’attention de Fillan revint vers le foyer.
« Attention la… »
Trop tard.
« … tête. »
Un sourire à la fois penaud et amusé se dessina sur les lèvres du garçon, qui se leva malgré tout pour s’assurer que son invitée ne se soit pas fait trop mal.
Emma Jenkins
Staff ♢ Poudlard
Messages :
122
Date d'inscription :
03/07/2022
Sujet: Re: Attention la tête (Emma) Dim 22 Jan - 5:04
@Fillan Bane & Emma Jenkins Juillet 1980, chez Fillan, Écosse
Attention la tête
⇜ code by bat'phanie ⇝ Gifs : jxst-jada & zhoufeis
Et voici ma promesse Moi, je veillerai sur vous pour toujours
Endormez-vous dans mes bras Moi, je veillerai sur vous pour toujours, pour toujours
Fillan Bane
Poudlard ♢ Progressiste ♢ Eliminable
Messages :
37
Date d'inscription :
14/10/2022
Sujet: Re: Attention la tête (Emma) Jeu 9 Fév - 23:05
Aurait-il dû préciser dans sa lettre, qu’à l’image du reste de sa maison, la cheminée était extrêmement vieille et par conséquent basse de plafond ? Sans doute. Ca aurait peut-être pu éviter cette douloureuse déconvenue à Emma, sa meilleure amie. Aïe. Si une fine grimace s’était dans un premier temps dessinée sur les lèvres de Fillan, celle-ci se mua rapidement en un sourire amusé lorsque le garçon vit le visage de la blonde. Elle était toujours aussi rayonnante et ça faisait plaisir à voir, qui plus est compte tenu des dernières circonstances ayant mis fin précipitamment à leur sixième année.
« J’ai dû oublier de le mentionner dans la lettre. Excuse-moi. » glissa-t-il, un peu embarrassé malgré tout.
Sa gêne ne fit qu’aller en grandissant lorsque la jeune femme vint l’enlacer en guise de salut. Il fut un temps, ces étreintes signifiaient une affection tout autre, et bien que les choses soient claires entre eux quant à leur relation tout ce qu’il y avait de plus amical depuis plusieurs mois, le Poufsouffle ne pouvait s’empêcher de ressentir un frisson au contact de la demoiselle. Quelque chose d'à la fois plaisant et désagréable, avec un arrière goût d’amertume. Il rendit néanmoins son étreinte à Emma, ne voulant pas la mettre mal à l’aise, mais se recula d’un pas ou deux une fois fait.
« Plutôt bien ! Et toi ? »
Son regard tomba derechef sur la poule noire, qui était à présent perchée sur la table juste à côté d’eux. Elle n’en faisait vraiment qu’à sa tête ! Laissant filer un soupir, il l’attrapa pour la passer par la fenêtre restée ouverte. Protestant d’un caquètement, la noiraude se laissa malgré tout faire et disparu à l’extérieur. Pour le moment.
« Ouais… je serais bien incapable de te dire l’âge qu’elle a, mais elle a vu passer pas mal de générations ça s’est sûr. Elle date du Moyen- ge. »
Une période aussi vaste que floue, mais il était établi que la réputation de la famille Bane dans la région remontait à plusieurs centaines d’années. Et pour corser le tout, la dite lignée n’était pas du genre à faire des arbres généalogie ou tenir des comptes. L’attention de la demoiselle tomba alors sur le véritable gardien des lieux, qui, sous couvert d’une sieste au soleil, gardait une oreille attentive sur ce qu’il se passait aux alentours.
« Il sera ravi ! Et en général il préfère les filles, t’es une aubaine pour lui. Il s’appelle Pitre. »
Laissant le susnommé se faire dorloter comme un pacha, Fillan alla ouvrir un petit placard à la porte grinçante pour en sortir une boîte de fer forgé, et quelques tasses de terre cuite. La théière de fer blanc trouva, quant à elle, vite place au dessus de l’âtre éteint d’où venait Emma.
« Tu prendras un thé ou autre chose ? J’ai pas mal d’herbes pour des tisanes assez… particulières. »
L’avantage de l’herboristerie, c’était aussi de pouvoir trouver des plantes et champignons en tout genre et de profiter de leurs effets, qu’ils soient curatifs ou récréatifs. Pour autant, Fillan n’était pas coutumier de ce genre de consommation, et utilisait surtout ces plantes pour les autres vertus qu’il pouvait en tirer. Ce faisant, il mit quelques branchages dans la cheminée et commença à allumer le feu au niveau des brindilles avec un zippo artisanal. Bien qu’étant à présent en droit d’utiliser la magie, il avait pris l’habitude de faire certaines choses simplement en l’absence de sa mère, et ça lui était resté.
« Comment ça se passe au pensionnat ? » demanda-t-il finalement, le sujet n’étant pour lui plus aussi sensible qu’à l’époque où il avait été forcé d’y vivre.
Fillan Bane
My heart still beats and my skin still feels
My lungs still breathe, my mind still fears
Emma Jenkins
Staff ♢ Poudlard
Messages :
122
Date d'inscription :
03/07/2022
Sujet: Re: Attention la tête (Emma) Dim 26 Mar - 14:04
@Fillan Bane & Emma Jenkins Juillet 1980, chez Fillan, Écosse
Attention la tête
⇜ code by bat'phanie ⇝ Gifs : jxst-jada & zhoufeis
Et voici ma promesse Moi, je veillerai sur vous pour toujours
Endormez-vous dans mes bras Moi, je veillerai sur vous pour toujours, pour toujours
Dernière édition par Emma Jenkins le Jeu 11 Avr - 1:50, édité 1 fois
Fillan Bane
Poudlard ♢ Progressiste ♢ Eliminable
Messages :
37
Date d'inscription :
14/10/2022
Sujet: Re: Attention la tête (Emma) Dim 3 Sep - 22:47
Observant d’un oeil nullement jaloux son bougre de chat se faire dorloter, Fillan esquissa un léger sourire. Sous ses airs de prince démoniaque au pelage sombre, Pitre était un grand amateur de câlins et aimait la compagnie, mais pas n’importe laquelle. Si tantôt monsieur ronronnait comme le moteur des vieilles voitures de moldus, tantôt était-il capable de filer d’un pas rapide et outré si la main le flattant ne lui convenait pas. Or, ce sir préférait la douceur des mains féminines, et le fit bien comprendre à leur invitée.
« Ouais. Un jeu de mot un peu douteux, je l’admets. » répondit-il au sujet du nom du dit félidé.
C’est qu’à l’époque, le Bane était encore relativement jeune. Et laissant son compagnon se faire papouiller, le sorcier alla s’occuper de préparer un feu pour le thé de son ingénue amie. Un sourire amusé avait soulevé la commissure de ses lèvres à ses questions quant aux substances qu’il proposait, mais il n’insista pas davantage. Fallait croire que la demoiselle était trop douce pour ce genre de jeux, dont il n’était lui-même pas vraiment coutumier. Les premières flammèches venaient lécher le bois crépitant lorsqu’Emma lui posa une question qui eut le mérite de le surprendre. Fillan porta un regard à l’objet qu’il tenait au creux de sa main et haussa les épaules.
« L’habitude. » conclua-t-il, puisque c’était la principale raison de l’usage de cet objet. « Puis il y a pas mal de moldus qui passent par ici. Garder ces habitudes me permet aussi de donner le change. »
Même s’il était certain que la réputation de leur famille faisait courir bien des rumeurs, et que les chasseurs étaient clairement au courant de leur nature. Au moins, le voisinage ne s’inquiétait-il pas trop, préférant pour la plupart avoir un guérisseur à moindre coût et sympathique voisin que se poser plus de questions insensées. Rajoutant quelques branches de maigre diamètre pour alimenter le feu naissant, Fillan s’enquit de la vie au pensionnat. S’il gardait un très mauvais souvenir de l’endroit, le jeune homme savait néanmoins à quel point il était cher au coeur de son amie. Là-bas c’était sa maison, et d’une certaine manière sa famille, alors c’était la moindre des choses de prendre des nouvelles à ce sujet. D’autant plus compte tenu du nombre de très jeunes sorciers s’y trouvant et des événements qui avaient incontestablement dus les marquer.
La Poufsouffle confirma cet état de fait, évoquant les cauchemars que faisaient les uns et les autres mais la chance qu’ils avaient de pouvoir compter sur la présence du psychiatre. Fillan, quant à lui, resta un temps songeur lorsque sa camarade évoqua son doute quant au fait que certains soient prêts à retourner à Poudlard. Lui-même se posait parfois la question pour son cas, même si les raisons étaient totalement différentes. Ce fût la question d’Emma qui le coupa dans sa réflexion, et il releva la tête vers elle, acquiesçant légèrement.
« Ca va. J’ai de quoi m’occuper. »
Autant dire qu’il n’avait surtout pas le temps de s’ennuyer. Entretenir l’endroit demandait du temps qu’il ne prenait pas toujours -preuve en était de la bataille menée ce matin- mais il s’agissait surtout de faire du stock, préparer des herbes et remèdes, et surtout répondre aux demandes de ses quelques patients qui venaient souvent à l’improviste. Et l’air de rien, cette occupation constante lui avait aussi permis de passer rapidement outre les tragiques événements du mois de juin.
« J’ai toujours connu ça alors… ça me fait bizarre quand je n’ai rien à faire. Ici j’ai le sentiment d’être utile. »
Les premiers jours à Poudlard lui demandaient toujours un peu d’adaptation, le rythme se trouvant être totalement différent. Maintenant que le feu prenait bien, le garçon s’écarta de l’âtre. Il faisait déjà bien assez chaud en ce mois d’été pour ne pas en rajouter. Encore heureux que les pierres de la vieille maison soit un isolant plus qu’efficace contre les rayons du soleil.
« Puis faut dire que j’ai certains voisins agités et clients récurrents. » souffla-t-il dans un rire.
En effet, la forêt en bordure de laquelle se trouvait la chaumière était réputée dans le monde magique pour abriter une meute de loup-garous. Même chez les moldus l’endroit avait sinistre réputation, et tout un chacun des habitants alentours savaient qu’il n’était pas bon d’y traîner une fois la nuit tombée. Pour autant, ça faisait longtemps que les battues ne permettaient plus de débusquer le moindre loup !
Fillan Bane
My heart still beats and my skin still feels
My lungs still breathe, my mind still fears
Emma Jenkins
Staff ♢ Poudlard
Messages :
122
Date d'inscription :
03/07/2022
Sujet: Re: Attention la tête (Emma) Jeu 11 Avr - 3:12
@Fillan Bane & Emma Jenkins Juillet 1980, chez Fillan, Écosse
Attention la tête
⇜ code by bat'phanie ⇝ Gifs : jxst-jada & zhoufeis
Et voici ma promesse Moi, je veillerai sur vous pour toujours
Endormez-vous dans mes bras Moi, je veillerai sur vous pour toujours, pour toujours