Fairy Dust scattered in your eyes « Laelia & Pandora »

Ce n'est pas la première fois que la réserve d'Orphée est contactée à propos de créatures sauvages sources de préoccupations diverses. Dans un monde idéal, un vétomage serait déjà sur place pour s'assurer qu'aucun animal ne soit blessé et, s'il s'avère que c'est le cas, le soigner au plus vite. Mais malgré sa récente extension, la réserve est loin de posséder un budget illimité et n'emploie d'ailleurs qu'une seule personne réellement spécialisée dans la médicomagie animale. Et ce n'est généralement pas elle qui est envoyée directement sur le terrain, car par expérience les fausses alertes sont nombreuses. Souvent par manque de connaissances, les sorciers s'inquiètent pour bien peu de choses, craignant vite que leur maison soit attaquée ou que leur petit coin tranquille dans la nature ne soit pas aussi sûr qu'ils le pensaient. Ainsi, lorsque le cas n'apparaît pas comme urgent, la réserve envoie plutôt un membre de l'équipe des soigneurs sur place et c'est à lui de déterminer s'il y a nécessité de renfort ou de déplacement de la créature. Aujourd'hui, c'est à Laelia qu'on a demandé de se rendre à Lake District où un groupe de fées très agitées aurait été repéré plus tôt dans la soirée.

Perdue parmi les arbres dont les feuillages filtrent des rayons rasants du Soleil couchant, la soigneuse explore ce coin de nature dans l'espoir d'enfin repérer ces fameuses fées. Le sac sur son épaule contient du matériel de soin mais elle espère ne pas avoir à s'en servir, préférant l'hypothèse d'une fausse alerte. La Griffith a toujours été du genre optimiste. Pourtant, lorsqu'elle repère une silhouette de taille humaine s'agiter non loin d'elle et la pointer du doigt, son palpitant s'agite aussitôt. Difficile de penser que c'est un bon signe lorsque la jeune femme qui l'appelle a les joues rouges et un air inquiet sur les traits. Laelia s'empresse donc de la rejoindre. « Je... Vous êtes là pour les fées ? » « Oui, on nous a dit qu'elles étaient particulièrement agitées aujourd'hui, » explique-t-elle en portant son regard vers le groupe de fées. Elle ne peut que constater la véracité du signalement, et ne met pas longtemps à comprendre la source du problème : au centre de la scène git l'une d'elle qui ne semble plus bouger. « Oh non... » Inquiète, la soigneuse s'agenouille pour se rapprocher de la fée blessée mais ça ne semble pas plaire à ses comparses. Sûrement dans l'idée de protéger leur semblable, voilà qu'elles se mettent à agripper ses cheveux et à les tirer sans douceur. « Est-ce que vous pourriez... Aïe ! » Est-ce que l'une d'elles vient de la mordre ? « ...leur faire des compliments ? » Si elle veut pouvoir aidée la fée inanimée, il faut qu'elles parviennent à calmer ses congénères qui ne la laisseront pas agir sinon. « Elles aiment beaucoup ça, et ça les rend moins agressives. » Bien sûr, beaucoup diraient que face à des créatures dépassant rarement la taille d'une main humaine, il suffirait de les éloigner à grands coups de bras pour être tranquille. Mais Laelia n'a aucune envie de les repousser violemment, considérant que ça ne ferait qu'accroître le nombre de blessées aujourd'hui.

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En partant de la réserve en direction de Lake District, Laelia espérait profondément que le signalement concernant des fées particulièrement agitées dans la forêt n'était qu'une fausse alerte. Peut-être étaient-elles simplement contentes d'une découverte, ou de la naissance récente de petites fées ? Elle préférait grandement cette idée à l'idée de créatures blessées. Mais la réalité n'est pas aussi douce et lorsqu'elle rencontre une femme qui semble terriblement inquiète et l'appelle, elle comprend qu'il y a un problème. Ses traits ne seraient pas aussi crispés si elle avait assisté à une célébration. « Ouf, timing parfait, je viens de tomber dessus et j'ai absolument AUCUNE idée de comment les aider. » La soigneuse hoche la tête avec un sourire qu'elle veut rassurant puis se penche sur la situation, s'accroupissant pour mieux voir la pauvre fée inconsciente.

L'initiative déplaît parmi ses comparses, ces dernières cherchant sans doute à la défendre en éloignant l'intrus qu'est Laelia à leurs yeux. Elle sait bien que c'est habituel chez ces créatures au tempérament connu pour devenir facilement agressif, mais elle a surtout conscience que ça ne peut qu'obstruer son travail. Elle ne peut pas soigner convenablement cette fée si ses copines lui tirent les cheveux, la pincent et la mordent sans cesse. Alors elle se tourne vers la femme qui l'a appelée, supposant qu'elle voudra bien l'aider, et lui demande de leur faire des compliments. « Des... compliments ? » Elle hoche la tête et explique son idée pour prouver que ce n'est pas une simple lubie qui vient de lui traverser l'esprit. Les fées sont des créatures assez narcissiques et se pavanent dès qu'on les complimente, ce qui les distrairait assez pour qu'elle puisse travaille. Son interlocutrice a l'air un peu sceptique mais accepte tout de même de l'aider. « ok... euh... » Laelia doit retenir un petit cri lorsque ses cheveux sont à nouveau pris pour cible, espérant que son idée fonctionne. Cela prouverait après tout que oui, la flatterie mène quelque part. « Vous êtes si beeeeeelles holala ! Ces ailes si brillantes, c'est hallucinant ! Puis la façon dont vous volez, si gracieuses, si élégantes, je suis impressionnée ! » Petit à petit, les fées volent plus lentement et se tournent vers celle qui leur attribue tant de qualité, ce qui fait sourire la soigneuse. Elle peut alors se pencher vers l'inconsciente et ouvrir son sac pour en sortir le matériel adéquat.

Manipulant délicatement la fée, Laelia vérifie sa respiration puis l'ensemble de son corps à la recherche de blessures apparentes. Sur un corps si petit, c'est difficile de procurer des soins adaptés, surtout sans être vétomage. Mais la soigneuse fait au mieux, pansant doucement son aile déchirée et lui donnant un peu d'eau. Peut-être a-t-elle été attaquée par un augurey, ces derniers se nourrissant d'insectes et de fées, mais c'est étonnant qu'elle soit la seule blessée du groupe. À moins qu'il soit arrivé pire aux autres et qu'elle soit l'unique rescapée d'une attaque ayant eu lieu plus loin ? Difficile à dire. Tout comme il est compliqué d'imaginer les éventuelles blessures internes qu'elle pourrait avoir. « Elle va s'en sortir ? » Laelia relève alors la tête vers la gentille femme qui s'adresse à elle. Pour être honnête, elle n'écoutait plus les compliments qu'elle faisait aux autres fées, supposant qu'elle se débrouillait à merveille puisque plus personne ne tire ses cheveux. « Je crois oui, mais j'aimerais bien l'amener à la réserve où je travaille pour être sûre que ce n'est rien de grave, » explique-t-elle. « Elle a une aile déchirée et elle semble très faible. » Une grimace apparaît sur ses traits alors qu'elle décrit ce qu'elle a pu observer. Et ça, ce n'est que l'extérieur. « Je ne suis pas sûre que ses amies me laisseront faire sans accroche. » Il y a fort à parier que si elle ose saisir leur comparse blessée pour l'amener avec elle, elles n'apprécieront pas le geste, aussi bien intentionné soit-il. « Vous pensez pouvoir continuer à les distraire en allant un peu plus loin, le temps que je la prenne et que je m'éloigne de leur nid. » Elle comprendrait que l'inconnue refuse, déjà prête à envoyer un patronus à un de ses collègues pour qu'ils viennent lui prêter main forte.

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