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 L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois

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Trystan Robards
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MessageSujet: L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois   L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois EmptyDim 12 Nov - 21:05


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Elle était habituée à Cardiff. A ses petites rues où déambulaient des grappes de passants tranquilles. A la mélodie des oiseaux et à l’air doux de la mer, aux cris des enfants. Aux sourires des dames sorcières s’attardant devant sa devanture.

Londres ne pouvait être plus différente. La capitale de leur Royaume s’avérait être une ville pressée, bruyante, brassant le long de ses artères une foule aux accents étrangers, n’ayant rien des rondeurs du parler gallois. Elle s’évita un passage dans le métro moldu, créature bariolée mais hurlante, mais elle n’opta pas plus pour un transplanage, vers un lieu inconnu.

Alors que ses souliers claquaient sur le bitume londonien, elle se répéta que tout ceci était une folie, sans pouvoir faire demi-tour pour autant.

Elle avait découvert la lettre deux semaines plus tôt. Il l’avait dissimulée entre deux porte-documents, intelligemment, parmi les papiers qu’elle ne regardait jamais, parce qu’ils ne la concernaient nullement. Mais la feuille dépassait. Par quel instinct fut-elle poussée à s’en saisir, tandis qu’elle s’affairait au ménage ? Pourquoi, alors qu’elle n’avait jamais cherché à fouiller dans les affaires de son époux ?

Plus tard, elle se dirait qu’il s’agissait moins du choc de la découverte que de voir confirmé ce qu’elle savait déjà.

Elle avait conçu ce projet insensé une semaine plus tôt. Il restait dans son cœur l’espoir qu’elle se trompe, qu’il y ait une autre explication, que la situation ne soit pas telle qu’elle paraisse. Mais il lui fallait aller à la rencontre de la vérité.

Réfugiée dans un imperméable pâle, elle avait passé une protection sur sa coiffure ; elle s’était vêtue d’une jupe ordinaire mais sans pli, avait passé sur son chemisier un petit pull pour se prémunir contre la froidure. Un petit panonceau sur la porte de sa boutique annonçait une fermeture exceptionnelle, qu’elle n’avait annoncé à personne au préalable ; aucun membre de sa famille n’y passait jamais, elle était donc certaine de ne pas créer d’affolement. Et avec la menue monnaie qu’elle avait mise de côté, elle avait hélé le Magicobus.

Pouvait-on considérer qu’elle se trouvait en détresse ? Le transport sorcier jugea manifestement que oui.

Elle atteint Londres quelques instants plus tard, toute proche de l’adresse qui avait figuré sur le courrier. Son cœur battait, si fort qu’il n’avait jamais battu, plus fort que le bruit de sa marche. A chacun de ses pas, il lui semblait revivre un moment de son histoire, et les souvenirs ne venaient pas la soutenir mais la tourmenter.

Enfin, elle parvint devant l’hôtel particulier. Saisie, soudain, elle fixa la bâtisse immaculée et immense, demeurant figée. Quelle idiotie faisait-elle ? Si elle s’était trompée ? Si elle avait été chercher des blessures là où nul coup n’avait été porté ? Que penserait-il d’elle, en la voyant ici, ridicule et en proie aux plus affreux doutes ? Que penseraient-ils tous d’elle ? Mais alors qu’elle concevait cette hésitation, il sortit de l’immeuble, et elle repensa aux phrases prononcées la veille, par-dessus la soupière, à la réunion qui avait été fixée indéniablement tôt.

Elle fut prise d’un vertige. D’un sanglot.

Pénétrer dans la bâtisse fut plus aisé qu’elle ne l’aurait imaginé. Elle s’engouffra à la suite d’un autre, discrète et correctement apprêtée pour ne pas s’attirer de regards.

Tout dans cet endroit disait le luxe, la démesure. Mais elle continua à gravir les marches de marbre blanc, l’une après l’autre, cramponnée à la lanière de son sac à mains,  jusqu’à parvenir enfin à l’unique porte d’un appartement, occupant les derniers niveaux.

Elle inspira, pour se donner courage, sans que cela fonctionne réellement. Elle pensa à son fils. Et, menton relevé, elle frappa à la porte. Elle savait déjà, les mots qu’elle prononcerait :

« Je crois que vous connaissez mon mari. »



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MessageSujet: Re: L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois   L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois EmptyLun 13 Nov - 17:55


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Des soupirs. Une kyrielle de soupirs. Des baisers. Une pléthore de baisers. Des instants de volupté et de grâce sous couvert d'un adultère qui ne faisait que de s'accroître. L'homme qui pressait le corps sulfureux tout en courbes de la Vélane était indéniablement marié. Lié par un serment que l'on jugerait inviolable, s'il n'avait point fauté un jour où la Comtesse n'avait pu que se résoudre à écouter ces pulsions qu'elle pouvait ressentir en la présence de ce Britannique qui la poussait sans vergogne à l'orgasme et à la plénitude d'instants empreints de luxure.

Instants, durant lesquels, Trystan Robards ôtait toujours ce lien d'or qui le liait encore à sa femme. Et qu'il remettait, dès l'instant où leur danse charnelle se terminait. Conscient que ses droits et ses devoirs sont encore d'actualité et qu'il doit dès lors les montrer à cette société qui voit toujours d'un mauvais œil, le fait de céder à ses bas instincts. Cependant, Fenella de Vermandois n'a jamais été aussi emplie de liesse. Alors qu'elle partage avec son amant une coupe de champagne et un bain aux fragrances entêtantes et florales. Toujours avec ces mêmes lèvres qui effleurent les siennes. Ses mêmes mains qui se perdent entre ses cuisses galbées pour provoquer à nouveau, ce quelque chose qui en vient à les dépasser. Tous les deux.

Cela est toujours délicat et mortifère qu'il doive prendre ainsi congé. Mais le regard bleuté ne cille nullement. Car, cela est ainsi de toute manière. Et faire preuve d'une forme de faiblesse est intolérable pour la grande blonde issue de la noblesse Française. Un dernier baiser, une dernière promesse et l'homme marié est en mesure de la quitter. Prenant un verre de vin blanc, Fenella de Vermandois s'assoit avec élégance dans l'un de ses fauteuils de velours bleu ciel. Repensant alors à ces instants où la luxure a été reine. Et qui est parvenue à la combler. Mais l'absence est grande. Forte. Inaltérable. Qui ne se comblera que lorsqu'il reviendra.

Revêtant un peignoir de soie bleu ciel aux inspirations japonaises, l'ancienne de Beauxbâtons fut surprise des coups portés à sa demeure. Haussant un sourcil, la Comtesse de Vermandois s'attend néanmoins à revoir le préposé aux affaires Galloises mais le Destin en a décidé autrement, semble-t-il. Cette femme, présente sur le seuil de ses appartement particuliers, il lui est aisé de l'identifier comme étant l'épouse oubliée et délaissée. Ceiwen Robards. Qui, est venue la trouver ici, en son sanctuaire. A-t-elle vu son époux quitter les appartements privés de la Comtesse ? Peut-être.

Sans un mot de plus, et avec un regard bleuté qui ne se trouble nullement, la noble Française se décale pour laisser entrer cette femme, qu'elle ne considère plus comme une rivale. Mais pour qui, elle ne peut s'empêcher de ressentir une forme de tristesse. Car elle en est à l'origine. À cause de leur folie, ils détruisent des foyers et des certitudes d'enfants. Cependant, comment peut-on se refuser à aimer un homme qui vous apporte autant d'allégresse ? Il n'y a nulle solution. Si ce n'est celle de putréfier un cœur.

- Bonjour Ceiwen. Des lèvres fines et maquillées, qui ont été le théâtre d'embrassades fiévreuses auparavant mais qui ne sourient plus. Étant donné la gravité intense de cette situation. Puis-je vous offrir à boire ? Car en effet, je crains que nous ayons à converser. Un silence. À propos de votre époux. Trystan.



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… est de celles que forge et polit l’Enfer.

Pour accomplir un jour d'effroyables luxures. Et contrisler le cœur des humbles créatures. Affaissant sous son poids un énorme oreiller, un beau corps était là, doux à voir sommeiller, et son sommeil orné d'un sourire superbe. L'ornière de son dos par le désir hanté. - Charles Baudelaire
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MessageSujet: Re: L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois   L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois EmptyDim 25 Fév - 18:32


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« Non. Je vous remercie mais... je ne souhaite pas partager une boisson avec vous. »

Lorsque leurs regards se rencontrèrent, il passa une compréhension mutuelle. Ceiwen le ressentit. au plus profond de son âme, sans pour autant avoir de quel­conques talents de Légilimens. Elles s'étaient reconnues l'une l'autre, et tandis que l'univers s'effondrait. les rôles avaient été distribués, les cartes données sans possibilité de retour : l'épouse trompée et la maîtresse. Il semblait à Ceiwen avoir reçu la main la plus cruelle.

La femme n'avait pas nié. Dans les yeux bleus n'était passé ni surprise ni confusion. Le regard clair ne s'était pas un instant troublé.

Que ce regard était différent de celui de Ceiwen. De par sa couleur, d'un bleu d'une rare pureté. Mais aussi par ce qu'il affirmait de contrôle et de puissance sur son environnement. Etait-ce cela, qui avait séduit Trystan ? La conscience que ces regards ne pouvaient être plus dissemblables ?

D'un coup d'œil, la femme qui se trouvait devant elle lui avait exprimé que Ceiwen ne saurait l’égaler. Que la nature, malgré la similitude de leur sexe, les avait faites d'une nature parfaitement opposée . Cela allait au delà de la différence évidente entre leurs deux beautés, au delà même du fossé qui séparait une petite commerçante provinciale d' une femme de la noblesse. Au delà de leur façon différentes de se vêtir, cette opposition évidente entre les habits bien repassés et de bonne facture, convenablement disciplinés, opposés à ce qui était évidemment la création de mains expertes ; la discrète modestie, qui ne pouvait égaler la sensualité exprimant la dominance, les tissus nobles révélant sans volonté de s'abaisser ou de s'avilir.

Oui, Ceiwen avait perdu la lutte, elle le comprit à l'instant même où elle rencontra Fenella de Vermandois. Cependant, par fierté autant que désespoir, elle ne s'en retourna pas. Elle se laissa conduire dans un appartement dont la taille était trente fois celle de son propre logis, et dont le luce dépassait tout ce qu'elle avait pu connaître. Elle suivit cette femme avec toute la dignité qu’il lui était possible. alors même que ses doigts se crispaient sur son sac , pour masquer ses tremblements.

Ce ne fut qu'au terme de cette agonie, à chaque pas que durait cette visite, qu'elle trouva la force d'énoncer celle des questions qui lui étaient la plus douloureuse, et qui pourtant n’avait en réalité aucune importance :

« ... depuis combien de temps ? »

Elle dut prendre une inspiration, alors, sachant par avance à quelle point la réponse qui viendrait. quelle qu'elle fut, crucifierait son cœur.

A la souffrance succéda un désespoir mêlé de rancœur, dont elle ne se serait cru incapable :

« Il semble que le Destin ait été généreux avec vous , Madame de Vermandois. Il n'a pas été si clément avec moi. Je possède peu de bien mais ils me sont précieux. ... mon foyer et ma famille sont les plus précieux de ces biens. Ils sont toute ma fortune. Toute ma richesse. »

Puis, alors que sa voix menaçait de se briser :

« Ne me les prenez pas. »

Etait-il pathétique, de chercher à préserver ce qui avait déjà été irrémédiablement abîmé ? D’espérer, encore, en une forme de clémence ?




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MessageSujet: Re: L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois   L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois EmptyLun 26 Fév - 9:10


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- Bien. Je le comprends tout à fait. En même temps, cela est plus que compréhensible, car quelle épouse répudiée souhaiterait ainsi partager un quelconque breuvage avec cette femme adultère responsable de l'implosion d'une famille dans son entièreté ? Au fond d'elle-même, Fenella de Vermandois possède la réponse : aucune. Aucune n'aimerait être privée ainsi de sa dignité, elle la première.

Alors, la Comtesse de Vermandois ne s'échine nullement à réitérer son questionnement trivial, de consommer une boisson avec son interlocutrice. Car l'enjeu de cette visite est bien trop important pour être mis de côté, ne serait-ce que quelques secondes. Si l'épouse Robards s'est déplacée jusque dans son hôtel particulier, cela est parce qu'elle sait. Et que la grande blonde, la conforte aisément dans cette idée. À quoi bon nier ? Les faits existent comme tels. La luxure ayant déjà envahi à de nombreuses reprises les corps des deux adultes consentants. À quoi bon mentir ? Cela est purement illusoire.

Cependant, l'ancienne de Beauxbâtons connue pour une misandrie exemplaire concernant les représentants de l'autre sexe, se trouve momentanément déstabilisée devant cette femme, qui ne possède aucune ressemblance avec elle. Vêtue d'atours simples et ne vivant aucunement dans le faste, mais partageant un intérêt certain pour un seul et même homme. À cette idée, la noble Française se pare d'une certaine froideur, car l'interrogation de sa vis-à-vis est pour le moins douloureuse mais parfaitement légitime. Avec un soupir, Fenella de Vermandois consent à y répondre. En omettant un détail pour le moins crucial qui lui octroie une première lame de glace dans son palpitant.

- Depuis quelques temps. Depuis toujours finalement, là est la véritable réponse à cette interrogation, qu'elle prend bien garde de ne point partager à la principale intéressée. Une deuxième lame de glace dans le cœur pourtant gelé de la Vélane. En effet.

Devoir abandonner une Liesse qui lui a été enfin accordée pour apaiser les tourments d'une épouse bafouée ? Cela est le combat intérieur de la Comtesse de Vermandois, qui demeure implacable face à cette femme qui lui demande l'impossible. Mais, sa propre fille n'a-t-elle point hérité de son sens du sacrifice ? N'a-t-elle point fait en sorte d'abandonner l'amour d'une seule vie afin de le protéger ? Toujours sans émotion aucune, la grande blonde observe d'un regard bleuté et cela sans ciller, celle qui lui fait face présentement. Tandis que son âme et son cœur s'effritent, petit à petit.

- Je ne prendrais point ce qui vous fait être vous. Je ferais en sorte de me faire discrète et de disparaître. Un timbre de voix bien plus sec et bien plus froid. Je ne vous chasse point de ma demeure, mais j'ai à honorer quelques rendez-vous à l'extérieur. Myrcella vous raccompagnera. Un claquement de langue qui survient tel un fouet, alors que pas à pas, tout ce qui avait pris du temps à construire, s'évaporait tout simplement.

Par Lilith ! À quoi avait-elle pensé, sérieusement ?



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MessageSujet: Re: L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois   L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois EmptyDim 31 Mar - 10:49


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Les hommes se battaient en duel, avec leur magie. Les plus terre-à-terre usaient de leurs poings. Quant aux femmes, leurs armes se cachaient dans les mots ; elles n’étaient pas moins douloureuses et dévastatrices.

Car il s’agissait bien d’un duel, dans cette conversation posée. D’un combat, à mort, entre deux futurs, entre deux espoirs, entre deux bonheur. Elle vit la façon dont son interlocutrice souffrit comme elle avait fait souffrir. Comme la vérité faisait d’elle deux coeur écorchés.

Cependant, il n’y avait là que la vérité. Si Ceiwen perdait son mariage, elle perdrait tout. Tout ce autour de quoi elle avait construit sa vie. Tout ce qui avait été promesse de bonheur, tout ce qui avait été le moteur de chacune de ses heures, tout ce qui organisait ses jours.

A cette femme, il resterait la beauté, une vie exceptionnelle, sans nul doute des amants nombreux, qui l’aimeraient mille fois plus et mieux que Trystan n’aimera plus Ceiwen elle-même. Alors… oui, elle l’avait supplié. De lui laisser les ruines de ce qui fondait son existence.

Elle ne s’était pas attendue à ce que sa Rivale soit si troublée, si blessée, de sa demande. Qu’elle lui rie au nez, peut-être, qu’elle lui rappelle le fossé qui les séparait, qu’elle s’amuse de sa détresse et l’éconduise, pour mieux profiter de son triomphe. Néanmoins, il n’en fut rien. La femme splendide se fit glaciale, revêtit un masque inflexible. Mais elle céda. Accepta de lui rendre ce avec quoi elle avait joué. Avant de prestement l’inviter à prendre congé.

Ceiwen ne comptait certes pas demeurer ici plus longtemps.

Dans une économie de gestes et de mots, elle se releva, aussi dignement qu’il lui fut possible, offrit un hochement de tête en guise de remerciement. A petits pas, une émotion indicible dans le coeur, elle s’en retourna, pour ouvrir sa boutique d’accessoires féminins magiques, à Cardiff.

Pourquoi, alors, ne se sentit-elle pas plus heureuse, dans les heures qui suivirent ? Pourquoi n’éprouva-t-elle pas plus de joie ? Pourquoi ressentit-elle un vertige, dans sa cuisine, alors qu’elle préparait la soupe du soir, dressait la table comme à son habitude ?

N’aurait-elle pas dû sourire en recevant successivement un courrier de Trystan l’informant qu’il rentrerait tard ce soir là puis, une vingtaine de minutes plus tard, une seconde missive, manifestement agacée, indiquant que finalement, il serait à leur domicile pour dîner.

N’aurait-elle pas dû se sentir heureuse, alors qu’elle accueillait son époux, le servait à la table du salon, et que le visage fermé, la frustration agacée dans les yeux gris, indiquait que sa rivale avait tenu parole ? N’aurait-elle pas dû avoir envie de le couvrir de tendresses, pour le reconquérir, alors qu’ils s’allongeaient côte à côte dans le lit conjugal ?

Mais elle ne ressentait plus que détachement et déception. Et Trystan irradiait d’une tension furieuse. Ceiwen aurait tout aussi bien pu ne pas être à ses côtés, dans ce lit glacial. Ils auraient tout aussi bien pu être séparés par un univers entier.

Les pensées de Trystan Robards, elles, ne tournaient qu’autour des messages auxquels il n’avait eu aucune réponse. De la porte qui était demeurée close, bien qu’il y ait tambouriné un temps certain, se sentant étrangement inquiet et ridicule, jusqu’à ce qu’enfin un des domestiques de Fenella vienne le prier de cesser ce vacarme, car sa maîtresse était absente et ne l’avait clairement pas invité à se présenter là ce soir. Il ressassait, encore, et encore, cette façon de l’éconduire, ce silence. Et l’orage restait ancré dans son âme.



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MessageSujet: Re: L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois   L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois EmptyVen 5 Avr - 11:50


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Fenella de Vermandois est présentement devant un cas de conscience tel, que celui-ci est en train de lui broyer le cœur. De lui assécher l'âme et de lui putréfier le corps. Car, face à elle, se trouve une épouse répudiée et délaissée. Une femme dont le serment de l’hyménée a été plus que bafoué par des désirs propres au stupre et à la luxure. En cela, la Vélane en est certainement responsable. Elle, qui a jeté son dévolu sur l'époux et père de ce jeune homme qui est éperdument épris de sa fille unique. Et dont sa descendance, quant à elle, partage ces mêmes sentiments.

Peut-être, est-ce un mal pour un bien que de renoncer à cette Liesse pour le moins éphémère qui s'est nichée jusque dans son palpitant ? Peut-être, est-ce mieux que de faire valoir sa Raison plutôt que son Cœur ? Que de ne point écouter ce dernier saigner, car la perspective du manque de Trystan Robards est un réel tourment dont il sera bien peu aisé à la noble Française de se défaire. Après tout, n'a-t-elle point de sentiments plus que naissants envers cet homme qui a bousculé tous ses paradigmes ? Il semblerait. Mais, Ceiwen Robards a pourtant eu gain de cause ce jour-là. Et, l'ancienne de Beauxbâtons a quant à elle, décidé de ne plus soumettre l'Employé du Ministère à son emprise.

Dès lors que l'autre fut partie, la grande blonde s'est réfugiée dans un mutisme sans précédent. Préférant ne point sortir de ses appartements, inquiétant au fur et à mesure des jours et des semaines, sa domesticité. Myrcella, est la seule à être admise dans les quartiers de celle qui l'emploie. Cette dernière, faisant tout pour être occupée au possible. Quitte à organiser de potentielles réunions, qui pourtant, n'ont pas lieu d'être. Cela est une manière moindre de s'occuper l'esprit, afin d'occulter momentanément, ce qui la ronge dans son entièreté. Cette absence. Ce néant. Qui n'est alors dévolu qu'à un seul et unique être, en ce monde.

- Madame de Vermandois ... Monsieur Robards, est encore venu ... Un silence de la part de la domestique, face à la femme qui n'est faite que de glace. ... et s'ajoute à ses venues ... des missives. Que dois-je faire ? Y répondre ?
- Myrcella. Je ne vous paye aucunement pour être une imbécile. J'estime que vous avez assez de jugeote pour répondre à cette question par vous-même. Un claquement de langue réprobateur alors que la Comtesse de Vermandois est dans son bain. Un formulaire dans l'une de ses mains ourlée de bagues onéreuses. ... il ne comprend pas, pourquoi il se trouve éconduit ainsi. Un autre silence, de la part de la jeune femme, habituée aux élans de son interlocutrice. Si je peux me permettre ... il vous faisait du bien.

Un éclat vif dans le regard bleuté. Un froncement de sourcils lent, et annonciateur de paroles pour le moins acerbes, concernant cette vis-à-vis, qui parvient à être par quelques palabres, pour le moins intrusive.

- Il suffit Myrcella ! Faites ce pour quoi, je vous paye. Et rien d'autre ! Un autre claquement de langue qui ordonne. Apportez-moi, ma robe bleu ciel. Je dois malheureusement, me rendre au Ministère de la Magie britannique et rendre visite à ces incompétents. Avec grâce et élégance, la Créature se vêt, consciente par cet état de fait, qui lui est susceptible de croiser dans l'Institution séculaire, un certain regard gris. Or, elle n'en a cure pour l'instant. Parce qu'elle vient juste déposer des papiers pour le moins importants et elle repartira assurément, aussi vite qu'elle est venue.

Nul besoin de s'attarder en ce lieu. Cela est une évidence.



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MessageSujet: Re: L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois   L'oubliée - Ceiwen Robards - Fenella de Vermandois EmptyDim 28 Avr - 14:52


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Comme la plupart des hommes sur cette terre, Trystan Robards se trouvait régulièrement confronté au mystère insondable de la psyché féminine. Ces dames étaient une mer opaque, paraissant calme mais soumise aux plus infimes variations lunaires. Et s’il avait depuis longtemps accepté leur nature changeante, il en ressentait depuis quelques jours une frustration particulièrement vive.

Le moindre de ses soucis était Ceiwen. Elle n’avait jamais été bavarde. Elle était à présent mutique, les yeux constamment baissés sur son ouvrage du moment, ne s’exprimant que par onomatopées ou monosyllabes, approuvant systématiquement tout ce qui pouvait lui être dit. Il ne saurait dite précisément quand tout cela avait commencé, mais à présent qu’il avait remarqué ce manège, il lui était impossible de l’ignorer. Si cela aurait pu paraître un confort quotidien, ce comportement lui laissait la désagréable impression de côtoyer un mannequin de chiffon enchanté pour donner l’illusion de la vie. Il lui semblait, par ailleurs, qu’elle tenait moins bien la maison.

Il avait été jusqu’à lui demander si tout allait bien.

« Oui. »

Cependant, cela aurait dû être un détail, un phénomène accessoire. Il était, ces dernières semaines, bien moins présent au domicile familial, ayant réarrangé son emploi du temps, afin de goûter une compagnie qui lui convenait bien plus, malgré toutes les raisons qu’il aurait pu avoir d’enrager du comportement provoquant de Fenella de Vermandois. Pourtant, dans sa liberté, elle faisait montre d’une intelligence raffinée et d’un caractère racé, qui la rendait impossible à ignorer. Qui faisait des instants passés à ses côtés un plaisir certain.

Or, la porte de Fenella était demeurée close. Il n’en avait rien pensé, la première fois que cela s’était trouvé. Il avait supposé un empêchement, un engagement imprévu, le genre de choses qui ne concernait que ces femmes qui ne se contentaient pas de tenir un foyer. Le jour suivant, il avait haussé un sourcil.

Cela faisait plus de deux semaines, à présent.

Il se ridiculisait, à tambouriner à la porte du luxueux appartement. Lorsque la domesticité finissait par lui ouvrir, les excuses étaient variables mais pourtant semblables. Madame était absente. Quelle qu’en soit le motif, elle se trouvait systématiquement retenue ailleurs, sans que l’on puisse lui préciser exactement où.

Il avait tenté de la joindre par hibou. Elle n’avait répondu à aucun de ses courriers.

Aussi Trystan Robards était-il d’une humeur massacrante. Il aboyait sur toute personne croisant son chemin au Ministère, même le jeune Pritchard, et il avait laissé Noah stupéfixé dans la fontaine du hall principal. On avait dû l’en sortir avant qu’il ne s’y noie, puisque les services d’ordre n’avaient pas tenté d’arrêter le coupable.

A force de macérer sa colère, il était néanmoins parvenu à une conclusion : il ne parviendrait à rien, en insistant. Il lui fallait se montrer bien plus en contrôle.

L’idée de faire un faux courrier administratif lui était venue facilement.

Suffisamment de menace et d’improbables complexités bureaucratiques pour que la Comtesse soit forcée de se montrer, qu’elle se sente obligée de répondre, de contre-attaquer, de se montrer pour défier l’administration magique britannique.

Elle savait, bien sûr, où se trouvait le bureau de Trystan, et n’y mettrait pas les pieds. Aussi avait-il dû menacer un freluquet ayant démarré un stage quelques semaines plus tôt, pour l’utiliser comme couverture, assortie de la promesse que, de l’instant où la femme en question apporterait le dossier duement complété, le gamin bredouillerait une excuse et lui demanderait de patienter. Le temps d’aller chercher Trystan.

Voilà. Cette partie du plan était très certainement la plus aisée. Le reste allait probablement tenir du pugilat.

Il en était parfaitement conscient, alors que, venant de congédier le stagiaire d’un regard meurtrier, il entrait dans le bureau, en refermait la porte. A clé.

« Bonjour, Fenella. »

Il la laissa prendre conscience de sa présence. Tirer ses conclusions. Elle n’était pas idiote. Il ne lui ferait pas l’insulte d’expliquer le piège dans lequel elle était tombée.

« Je suis ravi de constater qu’il se trouve encore un peu de temps dans ton agenda surchargé. »





La Loi et l'Ordre
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… s'il ne peut être durable.

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