Sleight of hand and twist of fate | Gauwain

Cela aurait dû être une journée d’anniversaire des plus ordinaires.
Cela était l’idée que s’était faite Meredith Hawthorne dans son âme. Heureuse et remplie d’une certaine liesse, quand il s’agissait de se faire aimer pleinement par Gauwain Robards. Ce jeune homme des plus importants dans sa vie et pour qui, elle avait fait le plus ultime des sacrifices. Par Amour. Afin, qu’il ne soit point blessé, par ce Don qu’elle estimait parfois être de l’ordre d’une Malédiction. Si sa Mère, en faisait usage pour son bon vouloir, sa fille unique quant à elle, n’appréciait point cet état de fait. Bien trop complexe, même si elle avait dompté et apprivoisé cette nature, qui aurait pu lui ôter tout ce qu’elle était en mesure de désirer.

Cependant, le Gallois était bel et bien présent. Avec elle. Et ce, pour des promesses d’un toujours qui n’aurait plus aucune finitude. Du moins, nullement celle avant la Grande Nuit. Un engagement qui était à la hauteur de tous ces sentiments, que l’Hermine était en mesure de partager avec son Ours. Parce qu’ils étaient ainsi : fusionnels. S’aimant sans que leur relation ne s’essouffle pour autant. Malgré des géniteurs adultères et égoïstes. Jamais la flamme ne s’éteindrait et cela, la belle blonde le savait parfaitement. Parce que cela était avec lui, qu’il était avec elle et qu’à eux deux, ils composaient un nous. Qui relèverait à lui seul, tous les défis et effacerait les Ténèbres, n’est-il pas ?

Néanmoins, en ce jour qui aurait dû être des plus mirifiques, la Franco-Galloise apprêtée pour cette occasion, ne rejoignit nullement celui qui partageait sa vie. Parce qu’un fantôme de leur passé commun, s’était rappelé à elle et ce, de la plus douloureuse des manières. Un regard aussi profond que de l’onyx pur et un sourire des plus satisfaits, lorsque le détenteur de ceux-ci, avait vu l’effet que ces derniers produisaient sur celle qui était élevée au rang de proie. La sienne. Évidemment, la fille unique de la Comtesse de Vermandois, s’était défendue vaillamment, ses aptitudes d’aspirante Auror ne lui faisant aucun défaut. Néanmoins, l’adversaire de ce jour, était entraîné. Fourbe et retors. Un mélange de ce que l’ancienne Serpentard devait affronter, armée de sa baguette. Ayant transplané à la hâte avec l’individu susnommé Zachariah Tremblay, dans un terrain vague.

Comment avait-il su ? Comment était-il au courant que la demi-Vélane devait rejoindre son partenaire de vie, afin que celui-ci lui fasse une surprise comme il en était coutumier ? L’avait-il alors suivie sans jamais se montrer ? Restant discret sur ses intentions, et ce, jusqu’à ce jour ? Cela était le fil des pensées de la sculpturale blonde, dont le sang incarnat se mêlait de plus en plus à la tenue dont la couleur était un reflet de ce qu’elle pouvait être à la face du monde. Or, son assaillant était blessé lui aussi. Ne s’attendant point à une riposte aussi furieuse de la part de cette blonde agaçante qui ne lui laissait alors aucun répit. Le défiant d’un regard vert absinthe qui ne cillait aucunement. Le talon de l’un de ses hauts souliers rouges planté dans son entrejambe.

Mais … le Chasseur était rempli de ressources, entraîné depuis son plus jeune âge et ce, dans une communauté dont lui, était assuré de ne produire aucun échec. Et … il était avéré que cette fois-ci, contre cette Sorcière blonde, il était certain de remporter la victoire. Même si ses incantations impies à elle, lui laissaient d’atroces lézardes profondes sur la peau. Des entailles, qu’il lui serait délicat de faire soigner si elle persistait ainsi …

Alors, il lui faudrait prendre l’ascendant. Et ce, le plus prestement possible. Sans qu’elle ne puisse à nouveau parer par magie, ses intentions. Cet instant était arrivé. Celui où elle avait fait en sorte de ne plus être attentive. Cet intervalle d’un millième de secondes où il serait en mesure de placer un coup décisif, choisissant le bas-ventre. Un coup de poing, pour la faire se plier en deux, et un coup de couteau pour entailler profondément et à jamais, ce qui aurait été le berceau d’un futur que son Gallois et elle désiraient. La laissant pour morte, dans ce terrain vague, le brun blessé grièvement lui aussi, dût se rendre à l’évidence : se faire soigner. Par n’importe qui. Tant qu’on lui assurerait qu’il serait maintenu en vie. Et de disparaître dans les ombres, comme il était apparu.

En ce qui concernait la Présidente du Bureau des Élèves de l’École Supérieure du Ministère, elle ne sut combien de temps, elle resta allongée ainsi. À scruter la nuit, qui peu à peu, enveloppait Londres. Tentant de ramper sur le sol, il fallut que la jeune et belle blonde se rende à l’évidence : elle était bien trop faible pour prétendre se relever. Bien trop blessée, pour bouger ne serait-ce que sa main afin d’attraper sa baguette. Qui elle, était toujours intacte, comme une cruelle ironie. Sa seule pensée fut alors dirigée vers le grand brun, avant le froid et la torpeur. Jusqu’à ce qu’une voix familière lui parvienne : Nollan Blake Emerson.

- MEREDITH ! MEREDITH ! Bordel de merde ! Tu m’entends ? Reste avec moi ! Reste ! Les mains de l’Auror Américain étaient chaudes sur les joues glacées. Et lui faire subir un transplanage, la tuerait probablement sur le coup. Tiens bon ! Tiens bon ! Je veux pas d’une autre Blondie, moi … Et de la prendre dans ses bras, afin de la porter. Malgré le pouls faible et la respiration saccadée. Et les sorts de soin basiques, qui eux, n’avaient pas fonctionnés.

Jamais le trajet pour Sainte-Mangouste ne fut aussi laborieux, alors qu’à chaque pas, le cousin de Gauwain Robards s’arrêtait, pour écouter le souffle ténu s’échappant des lèvres pleines et rouges. Jusqu’à enfin se tenir devant l’Hôpital pour Sorciers Britanniques. Dès l’instant où l’ancienne Verte et Argent fut prise en charge par les Médicomages, Nollan Blake Emerson n’eut pas d’autre choix que d’invoquer son Patronus, -l'imposant Malamute de l’Alaska-, afin de prévenir Gauwain Robards. Et ce, peu importe où ce dernier pouvait se trouver. Avec un long soupir, l’Auror Américain, se laissa tomber sur une chaise, attendant à la fois le jeune homme et le verdict qui serait prononcé envers l’état de santé de celle qui était sa protégée. Et qu’il n’avait peut-être pas pu sauver.

Mais … elle était diablement coriace, n’est-ce pas ?

Ca aurait dû être une journée d’anniversaire extraordinaire.

Il l’avait voulue ainsi. Il la préparait depuis un mois, et il avait imaginé le sourire de Meredith, rentrant chez eux, pour découvrir leur salon, décoré par ses soins. Il avait mis un petit moment à expérimenter pour trouver comment diffuser sur une surface un souvenir contenu en Pensine. Mais il y était parvenu, à force d’efforts. Et leur salon était devenu à l’image d’un album de souvenirs, où s’offraient les moments de leur histoire commune. Tous ces instants, petits et grands, qui faisaient qu’ils étaient eux, qui les rendaient uniques et qui faisaient leur lien exceptionnel. Que les sourires, que les temps doux.

Meredith entrerait pour les découvrir, et découvrir le repas préparé par Gauwain secondé par Cole (ou peut-être l’inverse), la pile de cadeaux et les messages de leurs proches, qui les retrouveraient pour une fête le samedi soir suivant.

Il avait choisi la musique avec soin, et il la déclencherait à l’instant où elle passerait la porte, en lançant le sortilège qui viendrait faire flotter dans l’air des milliers de paillettes dorées, un rideau étincelant tombant lentement.

….mais Meredith n’avait jamais passé la porte de leur domicile.

Il avait attendu, en se demandant si le Ministère se préoccupait un peu de savoir que c’était l’anniversaire de l’agent Hawthorne, si ça n’aurait quand même pas été un peu humain de la laisser rentrer chez elle un peu plus tôt. Il savait qu’ils n’avaient pas signé pour se faire pouponner, mais… quand même, juste cette fois ? Non, il fallait attendre, encore un peu.

Il avait fini par craquer avec que le ciel devenait sombre : il avait envoyé son Patronus (...en sachant très bien l’effet impressionnant que le plantigrade pouvait avoir) au supérieur hiérarchique de Meredith, l’Auror américain sympa, qu’il espérait pouvoir convaincre de la laisser rentrer.

...de là, tout était parti en vrille.

Parce que Meredith avait quitté le travail des heures plus tôt. Et que le dit Auror n’avait aucune idée de la raison pour laquelle elle n’était pas chez eux.

Le sang de Gauwain s’était glacé dans ses veines. Son coeur avait cessé de battre.

C’était le cauchemar qu’ils avaient enfermé dans un coin de leur esprit, dont ils avaient refusé la possibilité. Un cauchemar. Qui venait de s’incarner dans la réalité.

La peur au ventre, ils la cherchèrent, chacun de son côté, pour démultiplier leurs chances.

Ce fut l’Américain qui la trouva, mais qui, dans un élan suivant, prévînt le jeune homme.

Quand il arriva, essoufflé, pâle comme la mort, il ne put même pas la voir. Elle avait déjà été emmenée, était aux mains d’experts, et lui, n’avait aucune compétences utiles dans le cas présent. Il ne pouvait rien faire, et il ne dut qu’à Blake Emerson de ne pas débouler dans la salle d’intervention, de ne pas faire autre chose que de hurler son désespoir, sa rage. De longs cris inarticulés où vinrent, finalement, s’incarner des questions.

« QU’EST-CE QUI S’EST PASSE ?? QU’EST-CE QUE VOUS LUI AVEZ FAIT FAIRE ??? MERLIN SI C’EST DE VOTRE FAUTE, JE- »

Il devenait fou. Il allait devenir fou. Serrant les dents, pour tenter de reprendre le contrôle de lui-même. Cédant, face à l’Auror plus âgé.

« ….Rendez-la moi… ….c’est... son anniversaire... »

Mais le destin ne s’émouvait pas de ce genre de choses, et de la douceur des jeunes coeurs.

Si elle avait été consciente, elle aurait pu très bien entendre son Tuteur faire les cent pas dans le couloir.
Bien que Nollan Blake Emerson était quelqu'un de généralement silencieux, -il prévalait logiquement les actes aux paroles-, ce dernier ne pouvait décemment rester insensible face à cette situation qui impliquait sa protégée. Parce qu'il se rappelait avec exactitude, l'état dramatique dans lequel, il s'était permis de la trouver. Le sang, qui avait été une parure mortifère autour de son corps blessé et meurtri. Il se souvenait parfaitement du souffle ténu, qu'il devait écouter avec attention, alors qu'il progressait avec elle dans ses bras, jusqu'à Sainte-Mangouste.

Il l'aimait sa Blondie. Même s'il ne le lui disait pas ouvertement. Il laissait ce soin au Gallois, qui ne quittait jamais les lèvres pleines et rouges de la belle blonde. Cela était comme une forme d'incarnation tangible, témoignant du fait que même si l'ancien Serpentard était absent auprès d'elle physiquement, il était au moins là avec ses propos à elle. Alors, l'Auror Américain la laissait faire. Lui octroyait l'opportunité de parler de l'amour de sa vie, comme elle le surnommait. Tout ceci, en gardant en mémoire toutefois, que la Franco-Galloise se devait de rester concentrée sur les demandes de l'employé du Ministère.

La discussion avait été ainsi. Juste avant que les hauts talons rouges ne quittent l'Institution séculaire pour s'incarner dans un foyer que la Présidente du Bureau des Élèves de l'École Supérieure du Ministère partageait avec son amant. Or, jamais la fille unique de la Comtesse de Vermandois ne se permit d'arriver à destination. Interrompue dans sa progression par une volonté sadique de lui nuire. Se passant les mains sur son visage d'éternel adolescent, l'ancien du MACUSA accusait le coup. Faisait en sorte de ne pas trop se laisser submerger par tout un panel d'émotions qui, à elles seules, amoindriraient son jugement.

Parce qu'il avait été garant de sa sécurité, qu'il n'avait dès lors point su la protéger. Que lui était-il arrivé ? Il n'en savait rien. Les Médicomages ne s'étant point encore prononcés sur le cas de la jeune femme, amenée en catastrophe dans les locaux de l'hôpital pour Sorciers Britanniques. La seule information, qu'il avait réussi à glaner était la providentielle apparition du Directeur de Sainte-Mangouste : Laszlo Zeitmann. Pour le reste, cela était nébuleusement anxiogène. Le point d'orgue arriva au moment où Gauwain Robards s'incarna dans les locaux. Inquiet, -cela était parfaitement normal-, et lui hurlant dessus, -ce qui ; du point de vue de l'Américain là aussi, était parfaitement et totalement correct-.

- Gauwain ! Gauwain ! Calme-toi. C'est pas moi, j'ai rien fait. J'ai trouvé Meredith dans un terrain vague avec ... Cela allait inquiéter son interlocuteur mais qu'importe, après tout. ... grièvement blessée. À la supplique de la jeune âme amoureuse, Nollan Blake Emerson eut une grimace d'extrême compassion. Ce sont des professionnels, avec qui elle est. J'ai confiance en eux. Puis, elle est robuste Meredith. C'est pas ça, qui va l'abattre. Ni elle, ni sa détermination. Ce serait pas ma Blondie, sinon. Une tentative pour peut-être se rassurer, même si cela était une vérité absolue.

Et, un silence. Avant un soupir, de la part de celui qui l'avait trouvée, baignant dans son sang à l'odeur de mort :

- On se relayera. Tous les deux. Jusqu'à ce qu'elle se réveille. Jusqu'à ce que vous puissiez fêter dignement son anniversaire. Il y aurait deux autres personnes à prévenir dans ce cas-là. Son Parrain à lui, -Mark Jefferson Greene-, et la Mère de la jeune femme blonde. Je pense qu'il faut prévenir sa Mère. Elle doit être au courant de ce qui est arrivé à sa fille.

A travers la brume de colère désespérée qui obscurcissait son jugement, il parvint à entendre les mots de l'Auror américain. Aidé, peut-être, par ce je ne sais quoi de familier qui incitait à lui faire confiance.

Meredith n'avait pas été blessée en mission. Etait-ce un apaisement ou était-ce pire, d’obtenir cette information? De comprendre ce qui se disait, implicitement, derrière ce fait ? Meredith était une des combattantes les plus douées de sa génération. Or, on ne se retrouvait pas dans cet état, hospitalisée entre la vie et la mort, sans raison. Il refusait de croire qu'elle pouvait le laisser par faiblesse, par négligence ou par malchance. Meredith l’aimait trop pour cela. Elle était trop talentueuse pour cela. Il avait fallu des circonstances exceptionnelles. il ne pouvait en être autrement.

Et la réticence de l'Auror à dire clairement les choses ne faisait que le lui confirmer. . La bouche du Gallois était sèche, sa voix rauque. Le souvenir d’un sourire moqueur vint le torturer. Le souvenir d’une autre mauvaise rencontre qui n’avait rien dû au hasard, d’un autre séjour à l’hôpital.

« Avec...? Qu'est-ce qui s'est vraiment passé ? Qu'est-ce que vous ne me dites pas ?. »

A mesure que les mots se précipitaient, sa voix reprenaient de la puissance, se chargeait d'une rage qui aurait besoin d'un exutoire. Une rage qui serait inarrêtable. inextinguible, si elle.. si....

Ce fut comme si on lui infligeait le pire des Crucio à l'idée qu'on ne la lui rende pas, qu'ils ne puissent fêter ensemble ce qui devait être un jour heureux.

L'Auror dut le sentir, offrit des réassurances qui n'étaient en réalité fondées sur rien d'autre qu'une volonté de croire. Et cependant, il avait raison. Meredith ne s'était jamais laissé dicter son destin. Elle ne rendrait pas les armes si soudainement. Pas son étoile. Le jeune homme hocha la tête, dans une exhalation. Quant à la proposition qui lui était faite, malgré sa générosité...

« Non. Non, je vais rester avec elle. Pas besoin de relai, je... on est une équipe. Elle et moi. »

Qu' importe les cours, qu'importe le sommeil ou la faim. Il y avait plus important en jeu. Si elle avait besoin de lui. il refusait d'être loin. Et si... non, lorsqu'elle se réveillerait, il serait là.

Petit à petit, il retrouvait une capacité de réflexion, le choc et l'inquiétude se calmant pour lui permettre une réflexion plus stratégique, guidés par la présence de l'homme à ses côtés. Et certaines pensées...

« Fenella... »

Il éprouva le besoin de s'asseoir, comme le vertige le prenait.

« Elle n'approuve pas notre choix de carrière. Elle ne va jamais nous le pardonner. Jamais s'en remettre... »

Il ne voulait pas entendre le hurlement de louve qui viendrait, lorsqu’elle serait mise au courant. Il n’oublierait jamais, il en était sûr, ce que serait ce cri. Il ne pouvait qu'imaginer, ce que serait la douleur de cette mère, cette blessure brûlante, la terreur qu'on lui enlève la chair de sa chair. Il la devinait. pour l'éprouver lui - même par avance. Il expira, relevant les yeux vers l'Américain .

« Sainte Mangouste ou le Ministère n'ont pas de protocole pour avertir les proches de façon automatique ? »

La question tentait de sonner professionnelle. mais il y résonnait, dans chaque mot énoncé, une douleur vive, perceptible à l'accent écorché des différents mots. comme si chaque instant passé à prétendu qu'il était un Auror en apprentissage, mais capable d'un froid détachement, d'efficacité quoi qu'il arrive, lui écartelait l'âme. Cette façade était un mensonge qu'il était aisé de percer à jour.

Qu'importe. Il tentait de prouver qu'il ne fallait pas l'écarter.

« Je… je crois qu’il faut prévenir son compagnon. Je peux m'en charger. »

Son père à lui. Il était essentiel que son père puisse- … un autre visage passa dans son esprit. Un nouvel upercut. Colin Hawthorne. Qui les avait accueillis avec tellement de bienveillance.

« ...il faut prévenir son père. Il est moldu. Il ne saura pas comment venir ici. »

Nollan Blake Emerson savait plus que quiconque, les dangers risqués quand on empruntait la voie de ceux et celles qui chassent les Ténèbres.
Les Ombres, il les connaissait par cœur, le Tuteur de Meredith Hawthorne. Elles pouvaient aisément se terrer en chaque être humain, jugé pourtant digne de confiance. Elles n'étaient pas seulement pour ceux et celles qui avaient embrassé une Cause qui les dépassait. Il y avait dans chaque représentant de la communauté Sorcière ou Non-Maj, ce petit quelque chose qui noircissait l'âme et putréfiait le cœur. À cet instant précis, le fils de Mason Emerson, le Directeur du MACUSA eut cette révélation : tuer l'être le plus abject sur cette terre qui avait mis sa Blondie dans ce lit et octroyé à celui qui était son fiancé, une peine sans nom.

Gauwain Robards, reprenait peu à peu ses esprits. Alors que l'Auror américain les perdait petit à petit. Grognant à l'intérieur de lui-même, un sentiment de vengeance exacerbé. Parce que ce n'était point un Mage Noir, qui avait commis cet acte. Cela était l'œuvre d'un Moldu. Un être armé et sans scrupules. Un de ceux, qui n'avait pas besoin d'être défendu. Parce qu'il faisait partie de ceux et celles qui tuaient pour le plaisir. À New-York, il grouillait de ces esprits malades et tordus qui appréciaient torturer pour leur contentement. Et, visiblement, sa protégée en avait trouvé un ici. À Londres. Dans un terrain vague.

- Avec ... Un long soupir de l'ancien d'Ilvermorny, qui devait malgré tout offrir quelques explications. Même si son interlocuteur ne serait peut-être point en mesure de les entendre pour autant. ... une arme moldue. Il n'y avait pas de magie, dans l'arme blanche qui était laissée sur le terrain. Le sang qui est resté sur l'arme ... est à Meredith. Seulement à elle. Inutile pour l'Auror de le préciser. Bien bien. Je comprends que tu veuilles rester auprès d'elle. Mais, prends un peu de repos Gauwain. Je sais que c'est facile de te le dire mais ... tu vas t'écrouler à un moment donné. Et, elle, ne voudrait pas ça.

Un sourire bienveillant dans le regard couleur d'ambre. Et des propos qui tentaient pour toujours de rassurer. Même si, dans les abysses, se terrait une vengeance sans nom. Or, il n'y avait pas que le Gallois qui se tenait devant l'Auror Américain qui faisait partie du monde de la demi-Vélane. Il y avait un groupuscule de personnes qui gravitait autour de l'Étoile comme la surnommait l'aspirant Auror. Et, à commencer par cette Mère, que le filleul du Directeur des Aurors avait déjà eu le (dé)plaisir de rencontrer. Une Vélane, qui n'approuvait nullement le choix de carrière de sa seule progéniture.

Voilà que le petit ami effaçait la dernière lueur d'espoir concernant cet état de fait. Ce qui fit faire à celui qui avait une tête d'éternel adolescent, une grimace contrite qu'il ne parvint pas à occulter. Fenella de Vermandois, serait une furie. Or, cela serait inconvenant de ne point l'avertir ... Et, c'était lui qui devait envoyer cette missive déchirante. Car, il demeurait le Tuteur. Envers et malgré tout.

- Je me charge de Madame de Vermandois. Et, c'est triste à dire mais elle savait les risques encourus par sa fille, si celle-ci optait pour cette carrière. Et ... ce n'est pas un Mage Noir, qui a attaqué ta petite copine. C'est un gros taré. Pour ce qui est de Sainte-Mangouste, j'en ai strictement aucune idée. Je déteste les endroits de ce genre, de toute manière. Comment les aimer ? Si c'était pour veiller des âmes proches qui devaient lutter pour survivre et ne point se faire capturer par la Finitude ? Bien. Et ... je vais mettre tout en œuvre pour prévenir Monsieur Hawthorne. Et le trentenaire américain de se manifester à l'accueil de Sainte-Mangouste, afin d'écrire des proses qui ne comportaient aucune bonne nouvelle.

Au chevet de la Franco-Galloise, le Directeur de Sainte-Mangouste : Laszlo Zeitmann. Soucieux. Mais confiant de la suite des évènements. Nul empoisonnement du sang. Bien que cela était sa spécialité, il y avait nul besoin de la mettre en pratique. Posant une main douce sur le front encore tiède de la belle blonde, l'Allemand eut un discret sourire que sa femme, Natascha ne comprenait que trop bien.

- Sacha, dites à Monsieur Emerson et à Monsieur Robards qu'ils peuvent se rendre au chevet de Mademoiselle Hawthorne. Un hochement de tête d'un jeune blond, allemand lui aussi, qui s'empressa de rejoindre les deux personnes concernées. Les fixant d'un regard bleu cobalt intense.
- Monsieur Zeitmann, m'a dit de vous dire que vous pouvez aller la voir. Elle vous entend. Même si elle n'est pas encore réveillée, elle vous entend. Vous pouvez lui parler. Dire ce que vous ressentez. Son cœur et son âme s'en souviendront. Un sourire discret du stagiaire de la Faculté de Sainte-Mangouste.

Une arme moldue, abandonnée derrière, tandis que Meredith se vidait de son sang, à chaque seconde... Le souvenir du sourire moqueur ne se fit que plus tangible. Ne fit que souligner le sentiment d'impuissance qu'il pouvait ressenti en cet instant, agiter les traces de haine qui étaient demeurées endormies.

Ils avaient eu maille à partir avec ce type, mais ils avaient fait face, à deux, et ce garçon n'avait pas eu gain de cause. C' était un fou, une âme corrompue, et une part de Gauvain s'était réjouie qu'il n'ait pas eu de pouvoir magique. Que sa capacité de nuisance soit limitée.

Peut-être avait-il commise là la pire des erreurs. En sous-estimant l'acharnement aveugle de celui qui n'aurait dû être qu'un personnage secondaire, une ombre impuissante.

Il serra les dents.

« J'aimerais enquêter. »

Il savait qu'il lui serait refusé ce droit. Parce qu'il n'était qu'un étudiant et parce qu'il était directement impacté par l'identité de la vi- .. de la cible. ...de Meredith. Sa Meredith. Son jugement serait considéré comme altéré.

De fait, parce qu'il savait qu'il n'obtie­ndrait pas cette autorisation, une part de son cœur en vert émaillé d'argent tint secrets ses soupçons concernant l'identité de l'agresseur ; cette piste, il serait seul à la remonter. De toute façon, d'autres Aurors n'auraient pas loin à chercher, dans les antécédents médicaux récente de Gauvain lui-même, pour obtenir le peu d’informations qu’il aurait pu partager. Il n'y avait rien de crucial qu'il occultait réellement à son Institution. Il allait simplement… profiter de son temps de repos, puisque ça serait ce qui lui serait suggéré, à n'en pas douter, au vu du réflexe de l'Auror américain.

Il s’agissait de donner le change. Son visage n’exprima pas d’émotions, alors qu’il hochait la tête, en retour. Docile. En apparence.

«  ... okay... je vais prendre un peu de temps... »

Du temps pour quoi ? Certainement pas pour le repos. Cela dit, la conversation avec le jeune homme effaçait la perspective d'une justice immédiate, de par les considérations familiales bien plus urgentes, les devoirs moraux qu’il avait envers leurs proches. Les parents de Meredith étaient en droit... non, ils devaient savoir ce qu’il s'était passé. Si leurs situations avaient été inversées, et que Gauvain n'avait pas été mis au courant, il n'aurait jamais pardonné un silence. Il serait devenu fou. C'aurait été une souffrance supérieure au déchirement angoissé qu'avait causé la découverte de la nouvelle.

Il secoua la tête.

« Non, je me charge de son père. Meredith l'appelle parfois, avec un de ces boîtiers moldus... Je vais essayer de le faire fonctionner. quand je serai rentré. »

Ainsi, les projets de vengeance et de douleur et de justice étaient repoussés par les événements qui se précipitaient, et dans cette même ordre de pensée, ce fut comme si le Destin lui-même, désapprouvant, s'était chargé de leur envoyer le petit infirmier blond qui les invitait à entrer dans la chambre d'hôpital.

L'Ours gallois se trouva, un instant, paralysé. Comme si son esprit se figeait, à l'idée de l'état dans laquelle il la trouverait, à l'idée des souffrances subies, qui seraient implicitement trahies par l’état de son aimée. A l’idée de tout ce dont il avait été incapable de la protéger. Un Ours dont toute la force n’avait servi à rien. Dont tout l’amour avait été inutile.

Pourtant, il se reprit, et, le cœur battant d'une douloureuse intensité, il entra.

Mains moites, un hurlement rauque piégé dans sa gorge en découvrant son Etoile si pâle, couchée dans ce lit d'hôpital dénué de la moindre nuance de couleur, pas même un éclat de ce rouge qui était sa signature, comme si on avait fait d'elle un fantôme. Il tomba à genoux, près du lit, mains sur les doigts glacés, et tenta de parler, mais seul son prénom réussit à franchir la barrière de ses lèvres.

« Eyh… Reddy… »

Sa gorge lui semblait être rivée d’éclats de verre, et cependant, il continua.

« ...ouvre les yeux… mon Hermine… je suis là… tu peux revenir, maintenant… s’il te plaît... »

L'Ire sous-jacente et prête à exploser.
L'Auror américain pouvait la percevoir aisément. Parce qu'elle émanait du jeune homme qui lui faisait face et qu'elle était somme toute assez compréhensible. Car cette dernière, était dévolue à un être qui avait blessé sa Blondie, la laissant pour morte, dans une mare de sang. Et, il fallait croire que Nollan Blake Emerson comprenait parfaitement Gauwain Robards. Parce que la même pensée était partagée. Du moins une vengeance était à la lisière de l'esprit du trentenaire aux mèches auburn. Mais, si lui ne pouvait enquêter suite au lien qui l'unissait avec sa subordonnée, qu'en était-il du Gallois ?

En ce qui concernait le Gallois, l'ancien d'Ilvermorny lui refuserait toute velléité d'aller sur le terrain pour aller récolter des indices. En raison de cet Amour qui unissait les deux parties et dont l'une d'entre elles, était dans cette chambre, qu'ils ne tarderaient point à visiter. Il était strictement hors de question, que l'aspirant Auror se mette en danger de la sorte. Même si son vis-à-vis, lui, lui apporterait son aide, il n'en serait point de même avec les instances supérieures. À l'intérieur de l'ancien Womatou, il y avait une volonté de justice cruelle. S'il retrouvait l'ordure qui avait fait cela à l'ancienne Serpentard, il lui serait garanti d'être torturé au centuple.

Même si, ces moyens ne faisaient aucunement partie des stratégies de l'Américain. Lui, qui conservait son calme et son flegme en toutes circonstances, ces derniers étaient dès lors assez mis à mal. Or, il lui fallait se reconcentrer sur les volontés de son compagnon d'infortune. Il devait lui imposer des limites. Tout en sachant pertinemment qu'un cœur des plus amoureux, ne viendrait nullement à l'écouter :

- Pas d'enquête. Au niveau du protocole, tu es bien trop proche de la ... de Meredith. Tout comme moi. Elle reste ma subordonnée. Et, même le Ministère de la Magie, m'écarterait de l'affaire. Alors, pas de gestes inconsidérés Gauwain. Même si le jeune homme au visage d'éternel adolescent, demeurait persuadé que l'ancien Vert et Argent ne l'écouterait en rien. Bien qu'il le faudrait, n'est-il pas ?

Qu'il en prenne du temps. Pour revenir à une forme bien plus adaptée. Qu'il essaie de s'affranchir de cet acte odieux, pour au moins quelques temps. Qu'il 'oublie'. Momentanément. Même si cela s'avèrerait impossible. Même s'il lui faudrait monopoliser toutes ses cellules pour faire accepter cet état de fait. Avec un soupir, Nollan Blake Emerson, accueillait momentanément cette Raison qui venait de se frayer un chemin entre les lèvres de Gauwain Robards. Saluant l'envie de prévenir ce père Moldu, qui, à l'instar de la Mère, serait lui aussi, mort d'inquiétude.

- Merci. Merci, pour quoi au juste ? Le filleul du Directeur des Aurors, n'en avait à ce moment, aucune idée. Tandis qu'on leur permettait de pénétrer dans l'antre silencieuse où reposait la jeune femme. Étouffant un juron, l'Auror se permit une main sur une épaule. Qu'il se mit promptement à serrer, pour démontrer qu'il était là.

Alors que les paroles de Gauwain Robards à Meredith Hawthorne, lui grignotaient l'âme et le cœur.
L'entendait-elle ? Reconnaissait-elle, cette voix qu'elle aimait entendre dans toutes les situations de cette vie commune, qu'ils partageaient ensemble ? Oui. La demi-Vélane était en mesure de reconnaître chaque intonation du timbre de voix de son fiancé, à la tessiture près. Ici, il était en proie à une affliction terrible. Et elle, elle se sentait des plus impuissantes. Bloquée dans cette dimension de douleur et de limbes, où elle n'était point encore en mesure de s'extraire par elle-même ...

Or, son Ours ! Il était présent ici. Avec elle ! Avec ce surnom qu'elle adorait percevoir à la lisière du Plaisir, tant cette volupté était parfaite ! Alors, comment lui montrer qu'elle pouvait le sentir ? Le ressentir même ? Au plus profond de son essence ... parce qu'ils étaient immanquablement liés. Et, qu'elle l'aimait. Au-delà d'un Tout.
Au moins une larme. Un seule larme. Pour qu'il puisse voir, qu'elle était là. Et, qu'elle ne l'abandonnerait aucunement. Jamais.

Am Byth.

Meredith Hawthorne aurait-elle été fière d’apprendre que celui qui avait été son tutoré avant de devenir son compagnon, avait correctement anticipé ce que serait la décision de l’institution concernant son implication dans l’enquête ? Il l’espérait. Elle aurait croisé ses bras sous sa poitrine généreuse, et tandis que ses yeux verts s’éclaireraient d’un éclat particulière, elle aurait eu un sourire de fierté, qui aurait amené Gauwain Robards à échapper un instant à la gravité.

Cependant… quelqu’un s’était assuré qu’elle ne pourrait offrir ce présent, ce geste de soutien et d’amour, qu’elle ne saurait jamais tout ce que son homme devenait. Quelqu’un l’avait condamnée, l’avait laissée pour morte, sans imaginer qu’elle était plus dure que ça, qu’elle se raccrocherait à la vie.

Il y avait, dans le coeur de l’ancien Serpntard, une haine sans nulle autre pareille. Mais pour ne pas risquer d’être empêché ou surveillé, il força un hochement de tête discipliné :

« ...aucune action inconsidérée. »

Tout serait planifié, voulu. Il serait sans pitié, mais ça ne serait pas le fruit d’un coup de folie, d’un égarement causé par les émotions ou d’un manque de contrôle. Non. Tout serait délibéré.

Et le châtiment serait mille fois mérité. Voilà ce que lui hurlait son coeur, alors que Meredith ne s’éveillait pas. Les suppliques, les douceurs, les désespoirs, rien ne la ramenait. Ce fut alors qu’il comprit, à quel point la situation était grave.

Parce qu’ils s’aimaient, qu’ils avaient déjà surmonté tellement. ...elle lui serait revenue, quoi qu’il arrive. Mais on lui avait pris ses ailes.

Il n’y eut qu’une unique larmes, sans qu’il sache si elle avait été versée consciemment ou non. Il la chassa du pouce, maîtrisant un tremblement, vint embrasser son front, serrer ses mains, alors que d’une voix rauque, il continuait de tenter de l’appeler, de la rassurer :

« Je suis là, Hermine. T’inquiète pas- T’es en sécurité, d’accord ? Je veille sur toi- Je vais rester, je te promets. Je reste là- Fy Reddy- »

Il ne prêtait plus aucune attention à la présence de l’Auror, pas plus qu’il ne prêterait attention au personnel soignant. Une part de lui était en stase, tout comme elle, une part de son coeur, de son âme, de son esprit, resterait en suspension, en désespoir. Elle se réveillerait, il le fallait, sinon, il demeurerait à jamais incomplet, à jamais déchiré, et sans lumière.

« Je t'aime, Meredith. Je t'aimerai toujours, quoi qu'il arrive. N'oublie jamais ça…. Tu m’entends ? Fy Calon... »

Il caressait les cheveux d’or, les repoussaient pour dégager son font, étudiait chaque détail sur son visage, à la recherche d’un signe, d’une autre réponse. Elle avait froid, il lui fallait la réchauffer, alors seulement, elle reviendrait, n’est-ce pas ? Elle était l’étoile, mais lui le soleil, il lui fallait offrir cette chaleur, pour la ramener au monde. Des couvertures équipées d’un sort, ils devaient bien avoir ça, ici, non ?

Il saisit une infirmière par le bras, pour lui demander d’en apporter, bien plus, de faire mieux, de faire plus vite.

Qu’on la lui rende…

Ç'avait été un bruit de couloir entendu au Chelsea Potter, autour d'un verre et d'une table aux âmes quelque peu préoccupées. Depuis la débâcle chez les Selwyn, qui m'avait coûté bien plus que je ne l'aurais pensé, je restais attentif aux moindres mots. Faisant en sorte d'en contrôler chacun afin d'attester de leur véracité. Si au début, je croyais pas à cette nouvelle, Remus eut tôt fait de me faire changer d'avis. Apparemment, c'était bel et bien vrai. Il était arrivé quelque chose à Hawthorne. Quelque chose de grave, et je savais toute l'importance qu'elle avait pour le Lycan.

Avec le Lycan, on se reparlait à nouveau. Même si, j'avais pas été présent pour la dernière pleine Lune du mois de novembre, je le serais pour la suivante. Je me le promettais.
La rumeur que j'avais entendu, elle était partie de Collins. D'Hayden Collins. Un ancien Serpentard, toujours renfrogné et qui en voulait personnellement à tous les Gryffondor. En même temps, c'était clairement pas le seul de ses représentants à nous haïr et à nous maudire. Mais ... même si je portais clairement pas Robards en haute estime, quelque chose me disait qu'il souffrait le martyre. Parce que j'étais pas dupe : je savais ce qui l'unissait à la belle blonde. Et ce qu'elle, elle avait sacrifié pour lui.

Alors, j'avais décidé d'accompagner mon meilleur ami à Sainte-Mangouste, même si je pouvais plus voir cet endroit en peinture. Parce qu'il abritait de sales souvenirs. Qu'il avait été le théâtre d'échanges malheureux et sordides et que ç'avait détruit en partie une amitié. Toutefois, si je le faisais, c'était pour celui dont l'inquiétude était plus que tangible. Car, même après une tassé de thé et un morceau de chocolat qui était censé guérir tous les maux, mon interlocuteur était anormalement peu loquace. Et ça, c'était pas normal.

- Je suis là, okay ? Je reste là. Et, Hawthorne, elle est sacrément coriace. Parce qu'elle les a refusées de nombreuses fois, mes avances. J'essayais une note d'humour, même si je savais au fond de moi, que mon vis-à-vis, n'y serait pas réceptif. Tant qu'il n'aurait pas vu la jeune femme blonde, du moins. Elle va pas laisser Robards, seul. Il serait incapable de s'en sortir. Un silence. Et, pas toi. Je crois savoir que t'es son meilleur pote. Donc, ça m'étonnerait qu'elle vous abandonne. Un tendre sourire, alors que je posais une main sur l'épaule de l'ancien Rouge et Or. Pour lui certifier que j'étais présent et pas prêt de partir. Même si Robards, en ferait une syncope de nous voir débarquer ...

... sauf que c'était pas l'ancien Serpentard qui gardait la chambre de sa petite amie. C'en était un autre. Le même qui avait insufflé le doute, assis à sa table, avec plein d'autres personnes que je connaissais pas. À coup sûr, ça devait être des proches de l'aspirante Auror. C'en était même sûr et certain. Alors que je m'approchais, y'avait Collins qui me fit un non avec son index. Inspirant et expirant, je me disais que je devais dialoguer avec un gars dont j'avais adoré ruiner les examens, étant plus jeune.

- Qu'est-ce que tu fous là, Black ? C'est ton petit kiff perso' de venir voir ce qui se passe avec Meredith ? Il me fixait de son regard couloir noisette sans ciller, ce qui me fit lever le mien de couleur sombre, au plafond.
- Je connais Hawthorne, mais j'accompagne ce gars-là. Je désignais Remus, par un sourire. C'est son meilleur pote. C'est Remus.
- Mouais. Jamais entendu parler. Il y eut un temps de latence, où on se jaugeait du regard, sans rien dire. Jusqu'à ce que : ... allez. Entrez. Si vous êtes là, c'est que vous connaissez ma Présidente. Par contre, je garantis pas la tronche de Gauwain, quand il va vous voir. Mais ça, ça sera clairement plus mon problème.

Je le remerciais par une tape sur l'épaule, avant de pénétrer dans cette chambre austère et aseptisée. Un seul lit. Où la jeune femme blonde était étendue. Silencieuse et bien pâle. M'adossant contre le mur, bras croisés sur mon torse, je laissais mon acolyte s'approcher d'elle, conservant tout de même une proximité, si je le sentais défaillir.

- Lis-lui une histoire. D'un bouquin que t'as apporté. Je pense qu'elle sera méga heureuse d'entendre ta voix, à nouveau. Après tout, qu'est-ce que j'en savais ? Foutrement rien. Mais au moins, il était là pour elle. Et ça, c'était ma foi le plus important. Pour Robards et son caractère de gros capricieux de Serpentard mal luné, on avisera en temps voulu.