Looking everywhere only to find | Gauwain

Cela aurait dû être une journée des plus ordinaires.
Cela était la pensée de Meredith Hawthorne, alors qu’elle était en train de revêtir son uniforme d’aspirante Auror aux teintes marines. Enfilant son chemisier d’un blanc immaculé sur des sous-vêtements de dentelle rouge, sa jupe occultant déjà ses longues jambes galbées. Parce que Nollan Blake Emerson avait été des plus succincts dans cette missive qu’il lui avait adressé en personne. Jugeant de l’importance de cet évènement qu’il devait lui relater dans son bureau au Ministère de la Magie. Peut-être, était-ce l’un de ses nombreux exercices qu’il mettait en œuvre pour évaluer celle qu’il surnommait Blondie ? Pour l’ancienne Serpentard, cela n’était sûrement point à exclure.

Son Tuteur ne se privait généralement point pour la prendre par surprise. Parce qu’en tant qu’Auror, il ne fallait jamais endormir sa vigilance. Tout était prétexte à surprendre. À faire en sorte que les Ténèbres, pouvaient gagner du terrain, si par malheur ceux qui combattaient les Ombres n’étaient plus en mesure d’opter pour de la prévoyance, que l’Américain, lui, souhaitait être des plus extrêmes. Alors, que lui avait-il concocté comme manœuvre pour essayer de la déstabiliser ? Le New-Yorkais était plus que doué dans ce rôle, mais l’instinct de la demi-Vélane lui, lui soufflait une autre conclusion qui elle, serait des plus horribles.

Enfilant ses escarpins rouges, et optant pour une broche sertie d’un ours réalisé en or blanc et en émeraude, la belle blonde mit sa veste bleu marine sur ses épaules, empoignant son sac à main en cuir rouge bordeaux à portée. Afin de transplaner. Pour les locaux de l’Institution séculaire. Faisant claquer ses hauts talons sur le sol, il ne fallut que peu de temps à la fille unique de la Comtesse de Vermandois pour prétendre toquer à la porte du bureau de son supérieur. Qui, n’hésita pas à la laisser entrer après seulement le premier coup porté.

Le regard couleur de fée verte scrutait chaque expression du visage qui paraissait éternellement jeune de celui qui pourtant, était bel et bien trentenaire. L’Auror, n’avait point ce sourire habituel qui se nichait sur ses lèvres, dès que sa protégée arrivait. Et qu’il fallait l’entraîner. Ici, les prunelles ambrées paraissaient soucieuses, alors que l’Américain ne possédait aucune cigarette entre ses lèvres. Ses bras croisés sur son torse, il lui désigna d’un signe de tête, un dossier. Présent sur son bureau. Une identité apposée sur un formulaire. Identité, que l’ancienne Verte et Argent, ne connaissait que trop bien.

Était-ce à cet instant que s’entamait ce « test » ?

- Connais-tu, un Remus John Lupin ? Le jeune homme aux mèches auburn, n’était point connu pour emprunter des chemins de traverse, quand celui-ci, ne les jugeait point nécessaire. Nathaniel Wilson, a jugé bon de m’avertir. Étant donné que le jeune homme ici présent, ne s’est pas présenté dans les geôles du Ministère, alors qu’il y était attendu. Et … nous déplorons le meurtre d’un Moldu, sauvagement assassiné dans un cimetière. Un silence, parce que celle qui était aussi une Créature savait de quelle essence serait cette future interrogation, que son vis-à-vis allait formuler. Serait-il un suspect dans cette affaire, Meredith ?

Le ton de l’Auror, ne laissait quant à lui, aucune place à l’improvisation. Implacable, attendant un aveu. Que celui-ci, incrimine ou non, l’ancien camarade de la jeune femme blonde qui se trouvait en face de lui et qui restait malgré tout, imperturbable. Malgré la gravité des accusations énoncées.

- Remus, n’est pas ainsi. Remus, n’est point de ce genre. Il a en horreur cette condition qu’il juge être une Malédiction. Un silence. Où se trouve, ce cimetière Nollan ? Où se trouve-t-il ? Les iris verts à la couleur peu commune ne cillaient point, attendant que l’Employé du Ministère ne fasse part de cet élément crucial à celle qui, à peine l’adresse entendue, s’y rendra. Et ce, sans nulle escorte.

Le cimetière avait cette nature inquiétante, bien que celle-ci demeurait en pleine journée. L’atmosphère était silencieuse, alors que la Présidente du Bureau des Élèves de l’École Supérieure du Ministère évaluait avec une certaine circonspection ces dégâts occasionnés. Le corps du Moldu avait disparu, mais nullement les stigmates qui avaient précédé sa finitude. Évoluant à travers les différentes allées, sans un seul son, si ce ne fut celui de sa mélodie de pas, la belle blonde parvint à un endroit certainement crucial de cette sordide et singulière histoire. Un arbre visiblement dépourvu de ses racines et non loin, une baguette. Que les Aurors ou les Tireurs d’Élite n’avait point ramassée. Avec un soupir, la demi-Vélane la reconnut instantanément.

Qu’était-il arrivé au Lycan ? Avait-il pour la première fois de son existence, commis un meurtre ? Et avait fui ? Or, l’intuition de la Franco-Galloise lui intimait le contraire, comme elle l’avait stipulé à l’Auror. Et … un mauvais pressentiment ne fit que renforcer cette idée : Remus Lupin était sûrement en danger. Retenu captif quelque part. Celle qui avait un dossier impeccable, malgré ce V teinté de rouge ayant écrasé quelque peu ses ambitions, ne put se résoudre à rapporter au Ministère de la Magie, sa trouvaille. Assise, ses jambes croisées, sur l’une des stèles funéraires, sa baguette tournoyant entre ses fins doigts ornés de rouge bordeaux, la belle blonde eut une pensée pour la personne envers qui, elle avait le plus confiance en ce monde. Ce fut un Patronus en forme d’Hermine joueuse qui fut envoyé à Gauwain Robards. Afin, qu’il la retrouve, dans ce lieu de perdition.

Ils s’étaient adaptés comme ils pouvaient, à ce nouveau rythme. Mais Gauwain Robards mentirait s’il n’avouait pas qu’il éprouvait une forme de frustration, dans toute cette situation.

Il n’y avait rien d’anormal, hein. Lui et Meredith avaient toujours eu une année de décalage, toujours été séparés par cette douzaine de mois. Ca ne l’avait pas dérangé, jusqu’à présent. Il avait regardé devant lui, toujours vers elle. Elle traçait la voie, empruntait le chemin la première, pionnière et tutrice à la fois, affrontant la nouveauté et la difficulté accrue, sans jamais démériter. Elle lui montrait, à chaque instant de sa vie, que c’était possible. Elle mettait un niveau, un jalon à atteindre, et il n’en éprouvait que plus d’inspiration. Elle était comme une première de cordée, et il marchait dans les pas tracés dans la neige.

Seulement à présent… Meredith n’était plus sur les bancs de l’école ou dans un amphithéâtre universitaire. Elle était au Ministère.

En stage, bien sûr, mais au Ministère malgré tout, à même d’aller sur le terrain, et…. Exposée aux risques.

Il se faisait l’impression d’un gamin, piégé dans les cycles universitaires, incapable de venir la secourir si elle en avait besoin. Le Ministère pouvait réquisitionner les étudiants Aurors, bien sûr, mais cela ne se produisait que dans des cas rarissimes. Comme lors de l’attaque contre Poudlard, quelques mois plus tôt.

Cependant, si Meredith avait besoin de lui, il ne le saurait pas, le Ministère ne le convoquerait pas, ne ferait pas appel à lui, et…

Ce fut dans ce contexte qu’une petite Hermine toute de lumière pâle vint trouver Gauwain Robards, penché sur ses grimoires, l’humeur un peu contrariée.

Le coeur du Gallois rata un battement. Il ne prit même pas le temps de ranger ses affaires, au grand dam de ses camarades, à qui il fit le vague signe de se charger de ça. Lui, avait mieux à faire : retrouver son Etoile.

Elle avait besoin de lui.

On avait rarement vu quelqu’un transplaner plus vite. La concentration, l’inquiétude pour sa belle, lui évita de perdre un membre. Et rien ne le préparait à se matérialiser dans ce décor. Baguette en main, prêt à en découdre, il se trouva… ….au milieu de tombes. Dans un cimetière.

Dieux, est-ce qu’elle… ?

« Reddy !!! »

Mais elle était là, assise sur une pierre tombale, impeccable, pas même décoiffée ; elle semblait seule, nullement sous le coup d’une attaque… ...mais contrariée. Un pli inquiet se dessinait sur son visage.

Il baissa sa baguette, s’approchant en fronçant les sourcils.

« ...tu m’as appelé ? Tout va bien ? »

Le temps était, beau mais frais. Il n’y avait personne d’autre, dans le petit cimetière silencieux. A la grille, un ruban coloré frissonnait dans le vent, interdisant l’accès aux personnes qui s’en préoccuperaient. Certains pots de fleurs avaient été renversés. Mais ce n’était rien en comparaison de tombes qui avaient particulièrement souffert, ou d’un grand arbre, qui ne se relèverait pas de ce qu’il avait subi.

« Qu’est-ce qui s’est passé ici ? »

Qu'était-il arrivé à Remus John Lupin ?
Quels indices, était-elle supposé retrouver parmi ce lieu qui respirait la finitude ? Il n'y avait dès lors que la baguette du jeune homme, qui serpentait entre ses doigts fins et ornés de vernis rouge bordeaux, seul témoignage tangible de la présence du Lycan en ces lieux. Avait-il alors fauté ? Lui, qui était surveillé étroitement par le Ministère de la Magie ? Avait-il été abattu sans sommation, en commettant ce qu'il avait toujours jugé comme acte irrévérencieux envers ses semblables ou innommable ? Ou bien, avait-il été victime d'une mauvaise Fortune, liée à sa Condition ? Autant d'interrogations, qui n'arrêtaient point de poindre sous les belles mèches blondes, se heurtant à cette Intuition qui ne lui avait toujours fait nullement défaut.

L'ancien Gryffondor, n'était point sanguinaire. Se refusant toujours à se laisser envahir par cette Bête, qui pourtant, le condamnait à se terrer dans l'Institution séculaire quelques jours avant la pleine Lune. Sous étroite surveillance, le jeune homme connaissait les risques, n'est-ce pas ? Alors, qu'avait-il bien pu faire ce soir-là ? S'était-il retrouvé à se laisser dominer par ses bas instincts ? Une pensée, qui n'était point recevable pour la demi-Vélane. Parce que la belle blonde avait une pleine confiance en cet ami, dont l'Amitié ne s'était point faite durant Poudlard, mais peu de temps après.

Il était un confident. Une âme similaire, rencontrée avec sa Mère, lors de l'enregistrement de leurs dispositions inhérentes à leurs essences respectives dans un certain Département que l'aspirante Auror n'appréciait point forcément. Mais, cela était une règle que la fille unique de la Comtesse de Vermandois se promettait de modifier quand elle se retrouvera officiellement en tant qu'Auror au sein même du Ministère. Cela était une promesse, qu'elle lui avait faite. Alors ... comment la mettre en œuvre, s'il n'était plus là. À ses côtés ? Cette idée serra momentanément le cœur de la jeune femme blonde, ayant préalablement convié son petit ami à la rejoindre dans ce lieu, qu'elle ne supportait plus.

Tout était dans un état qui ne laissait aucune place à l'imagination. Il s'était bien produit une scène de crime. Les policiers Moldus s'étant rendus ici. Ayant sûrement prélevé des indices. Mais, rien n'était aussi horrible que de voir ces stèles fendues et cet arbre détruit. Comment, Meredith Hawthorne retrouverait Remus Lupin suite à cette barbarie ? Comment ? Avec un soupir de soulagement qui était nullement feint, l'ancienne Serpentard vit se matérialiser Gauwain Robards. Devant elle. Soucieux et inquiet. Elle était, en cet instant, certaine qu'il l'avait crue en danger. Chose, qu'elle n'était pas. Mais ... doublement angoissée, certainement.

- Je vais bien Gauwain. Il y a nul tracas à avoir. Mais, cela est pour une autre personne, que se traduit mon angoisse. Un silence. Avant un pincement des lèvres pleines et rouges. Cette baguette ... elle ne m'appartient point. Elle appartient à Remus. Je sais que tu ne le portes point dans ton cœur, que tu as peur que je m'intéresse à lui, tout comme lui peut m'intéresser. Mais cela est faux. Entièrement faux. Je m'inquiète pour un ami. Qui a disparu. Et qui n'a laissé que sa baguette. Alors ... que tout autour de nous, il y a bien eu une altercation vive, qui ne laisse aucune place au doute.

Un nouveau pincement des lèvres couleur vermeille, alors que le regard couleur de fée verte, lui, était pleinement concentré sur un objectif :

- Nous devons retrouver des indices. À deux, cela est mieux que seule. Et ... si tu ne veux point m'aider, je le ferais. Seule. Avant un demi-aveu, pour ne point trahir la 'spécificité' de son ami. Remus, ne s'est point présenté au Ministère, alors qu'il le devait. Et qu'il honore toujours ses rendez-vous. Cela est un indice qui m'inquiète particulièrement, dans cette sordide histoire.

Gauwain Robards avait des priorités : la première était son Hermine et, à présent qu'il était confirmé qu'elle allait bien, qu'elle n'était ni blessée ni en situation d'urgence, il se détendit visiblement. Malgré le décor de cimetière moldu. Et malgré la tension visible sur le beau visage. Ne resta plus, du côté du Gallois, qu'une curiosité perplexe.

Elle jouait avec une baguette de bois aux bouts chauds, qu'il ne reconnut pas avant qu'elle ne dévoile l'identité de son possesseur.

« ...Lupin ? »

Le Gallois fronça les sourcils. Elle n'avait pas besoin de tester ses potentiels de Legilimens pour deviner ce qui venait automatiquement d’apparaître dans l'esprit de l'Ours. Remus Lupin, à l'instar de ses autres anciens "potes" de Gryffondor, s'était un peu trop invité, ces derniers mois, dans la vie de sa petite amie. D’accord, le coton-tige fragile n’était pas le pire. C’était à Black (qui avait très clairement exprimé son intérêt pour la plus belle des Serpentard) et à Potter (pour toutes ces années de harcèlement qui avaient visé leur Maison ; ils avaient déjà assez à gérer des pommes pourries dans leurs rangs, sans que des crétins excitent les haines et les rancœurs), que Gauwain en voulait particulièrement. On lui aurait demandé qui il voulait tarter, il aurait eu du mal à se décider entre les deux. Et donc… Celui qu'il n'avait pas vu venir, c'était ce sournois discret de Lupin.

Meredith partageait son agacement vis-à-vis de Black, et elle ne s'était adoucie vis-à-vis de Potter qu'en raison d'un deuil partagé (et il pouvait difficilement s’insurger là-dessus). Mais Lupin !

On ne l'entendait pas trop, en cours, à l’époque ; il donnait l'impression de ne rien souhaiter de plus que faire corps avec la tapisserie. Alors... pourquoi sa brillante petite amie le retrouvait-elle si régulièrement pour un thé ou je ne sais quoi ?

Il devait avouer qu'il n'appréciait que moyennement de voir l'ancien Gryffondor tourner ainsi autour de l'Hermine trop magnanime. ... S'il était arrivé un truc, il ne serait pas le premier à pleurer, même si Meredith lui répétait pour la millième fois l'aspect platonique supposé de cette amitié. Pour autant, si elle avait besoin d'être rassurée, il ferait son travail, enquêtant à ses côtés et se faisant la voix de la raison.

« Je vais t'aider. Quoi que je pense de Lupin. Tu es sûre que ce n'est pas simplement une autre de leurs imbécilités ? Lui et ses copains ont peut-être trop bu, il est peut-être juste en train de cuver chez Potter ? »

Ce serait bien leur genre, à ces boulets. Il laissa ses yeux courir sur le cimetière. Il avait été le théâtre de quelque chose, mais... affrontement ? magie sous l'emprise de l'alcool ? impossible à affirmer.

Il se pencha pour ramasser un pot de chrysanthèmes, qu'il remit d'aplomb, avant de lever les yeux.

« Je sais que tu l'aimes bien, mais ce serait pas le premier à rater un entretien à cause d'une gueule de bois. On peut pas tous être responsables avec l'alcool. »

Bim. Dans tes dents, Lupin.

À droite, le chemin avait été foulé de nombreuses fois, mais il semblait qu'on pouvait voir, sur le côté, des traces de pas plus enfoncées, qui semblaient la marque d'une course.

« Tu as lancé un sortilège d'Empreinte ? »

Qu'on ne l'accuse pas d'avoir influencé les résultats si les traces de magie récente révélaient juste quatre idiots avinés lançant des sorts à tout-va.

Cet endroit était réellement des plus sordides et bien peu engageant.
Même si ce dernier permettait à la demi-Vélane d'agencer ses propres pensées et d'en développer une certaine stratégie, la belle blonde ne demeurait point à l'aise. Quelque chose de dommageable était survenu, à celui qu'elle considérait comme étant son meilleur ami. Comment avait-il pu ainsi disparaître ? Sans ne laisser aucune trace ? Du moins, celle d'une singulière altercation qui ne laissait que bien peu de conclusions joyeuses. L'ancien Gryffondor était régi par une certaine ponctualité lorsqu'il honorait ses rendez-vous.
Que ceux-ci soient avec l'aspirante Auror ou non.

Alors ... pourquoi, n'était-il point réapparu au Ministère de la Magie, à l'heure et à la date prévues, comme ce que l'on attendait de lui ? D'une Créature ? Qui devait se plier aux règles d'une Institution séculaire et ô combien étriquée. Fort heureusement, le Gallois était dans les parages, ce qui octroya aux lèvres rouges et pleines, l'ombre d'un sourire tendre. Car, au-delà, de l'affection et de l'amour sincères se terrait une inquiétude. Qui était fondée, semblait-il. Et en cela, Meredith Hawthorne en était attristée.

- Remus, je te prie. Un claquement de langue réprobateur, contre son palais. Remus, est un ami qui m'est très cher. Et, je sais pertinemment ce qui peut se terrer dans cette tête bien faite. En soufflant ces quelques palabres, un index orné de rouge bordeaux venait se poser délicatement sur l'une des tempes du beau brun, afin d'appuyer ses propres dires. Je considère l'ancien Gryffondor comme un ami. Notre relation est la définition même, d'une relation platonique. Un silence. À force, je vais sévir Gauwain. Et, tu sais comment cela va se traduire.

Évidemment, qu'il en avait une petite idée, n'est-ce pas ? Mais, ne savait-il point qu'il n'avait aucun souci à se faire concernant un potentiel rival ? Parce que la Franco-Galloise, le contemplait, lui, depuis qu'elle avait douze ans. Depuis la Cérémonie de Répartition. Depuis la Carte. Et, cela ne se modifierait jamais. Afin de le rassurer, encore, la Présidente du Bureau des Élèves de l'École Supérieure du Ministère, vint caresser une joue. Y déposant ses labiales charnues et vermeille.

- Merci, fy Arth. Si tu apprenais à connaître Remus, tu changerais sûrement d'avis à son sujet. Pour Black, cela est inenvisageable. Pettigrow, est inintéressant et James ... il est insupportable. Mais différent de Poudlard. Et, je me suis surprise à ne point vouloir l'étrangler. Un silence. Depuis que je suis dans ce cimetière, j'ai un mauvais pressentiment Gauwain. Je ne sais point comment l'expliquer ... mais je sens que quelque chose de grave, est arrivé à Remus.

Un autre silence. Une moue. Une angoisse sourde :

- Je suis sûre et certaine que cela n'est pas dû aux imbécilités de Potter. À ses défis stupides. Il y a quelque chose de plus tragique et de préoccupant qui s'est tramé ici. Parmi les ombres. Et les stèles. Un long soupir, et un regard vert absinthe plus ancré dans les ténèbres. Arrête, je te prie. Je ... je peux te garantir que Remus, n'est pas de ce genre-là. Et, les rendez-vous qu'il vient honorer au Ministère, ont vraiment de l'importance. Il ne peut s'y soustraire. Alors, je crois que cela n'a rien à voir avec l'alcool, Gauwain. Rien du tout.

Un pincement des lèvres pleines et rouges qui traduit cette anxiété qui n'a plus quitté la fille unique de la Comtesse de Vermandois, depuis qu'elle a pénétré en cet endroit. Consciente, et persuadée, que le Lycan a connu une finitude terrible ou sur le point de l'être. Tendant fébrilement la baguette à celui qui était son petit ami en ce monde, l'ancienne Serpentard eut un besoin irrépressible de clore ses iris à la couleur de fée verte, durant quelques instants. Elle, qui se dévouait corps et âme pour devenir la meilleure Auror de sa génération, pourquoi n'avait-elle point pensé à un sortilège d'Empreinte ?

Pourquoi ? La réponse était sensiblement aisée : le tourment grandissant de la disparition de l'ancien Rouge et Or, ayant pris le pas sur tout le reste.
Comment serait-elle en mesure d'agir, si un évènement de la sorte arrivait à son fiancé ?

- Non ... Et de replacer à la hâte une partie de ses longues mèches blondes derrière l'une de ses oreilles, tentant par ce geste de reprendre le contrôle de cette situation qui était totalement en train de lui échapper. Momentanément, du moins.

En d’autres moments, Meredith aurait usé de ce claquement de langue pour éveiller le désir de son petit ami, et s’il était honnête, une part de frisson d’anticipation avait couru le long de sa colonne vertébrale, jusqu’à son entrejambe, alors même qu’il était clair, à la succession rapide d’émotions dans les yeux verts, qu’elle ressentait surtout agacement et inquiétude. Il se massa l’arrière de l nuque, prenant un air innocent, et se résolvant à faire profil bas. Il ne prétendrait pas comprendre ou être ravi, mais au moins pouvait-il un minimum accepter et respecter.

« D’accord, d’accord, Lupin est un ami. Pour toi.. Je vais rester un peu plus prudent sur ce coup... »

Peut-être parce qu’il avait fait acte de contrition, elle s’adoucit, et à l’ongle rouge succéda la caresse, à l’agacement le soupir. Les lèvres rouges, qu’il adorait retrouver dans leurs moments les plus intimes, vinrent se poser sur sa joue, brûlantes et invitant à bien plus. Il sourit, malgré lui, tandis qu’elle continuait à faire l’apologie de l’ancien Gryffondor… mais pas de ses potes, ce qui restait rassurant. (Encore que. On se trouvait convaincue de ne pas étrangler James Potter et sans crier gare, vous alliez voir qu’il allait s’inviter à leur table de petit déjeuner, et ouais, non, bof.)

Les pensées de la jeune femme, cependant, revenait à Remus Lupin, quoi que Gauwain puisse offrir comme explication pour justifier d’une soudaine absence. Elle mordait, torturait sa lèvre charnue, et, si en d’autres moments, il aurait trouvé ça hyper sexy, il n’y avait, en cet instant, que l’indice que le malaise de sa compagne était réel et profond.

Il parcourut des yeux, à nouveau, le spectacle du cimetière désolé, des tombes abîmées. Sa petite amie, frissonnante, cherchant à se reprendre mais visiblement ébranlée.

Ils n’étaient pas avec leurs professeurs ou leurs futurs collègues. Alors… Il s’approcha, et, rassurant, vint la prendre dans ses bras. Offrir sa chaleur, contre le vent frais, la camoufler aux ombres. Déposer des baisers dans les mèches de cheveux blonds, et lui murmurer tout ce qui comptait en réalité : il était là, ils étaient deux. Et…. Il l’aimait. Tout irait bien. Ils retrouveraient Remus Lupin, aisément.

Puis, sans s’écarter, il lança le sortilège d’empreinte.

Il était certain de ce qui leur apparaîtrait. Quatre silhouettes, ou peut-être seulement trois, des jeunes hommes titubant, des sorts lancés au hasard, maladroitement, montrant que bière et magie ne faisaient pas bon ménage…

Il fronça les sourcils.

Seulement deux silhouettes. Et clairement, les sorts n’étaient ni lancés au hasard, ni des sorts de divertissement. Lorsque le Bombarda fait exploser une tombe, on distingue, dans les traces de magie, l’une des deux silhouettes, toute proche ; le sort avait une cible. Un autre, qui touche un arbre et traduit un déplacement rapide. Une course, sans doute. Un incendio. Qui avait touché. Un sort de désarmement, et un sort final d’entrave.

Hm. Ouais, bon. Il grimaça.

« ...d’accord, il faut peut-être demander à ses copains quand ils l’ont vu pour la dernière fois. Je me charge de Black. Tu peux parler à Potter ? ...sous réserve qu’il ne te fasse pas du gringue ? Sinon, je m’en charge. Tu sais si le Ministère a contacté ses parents ? »

Il s’était peut-être réfugié chez eux. Puis, parce qu’une information revenait titiller l’arrière de son esprit :

« Les rendez-vous obligatoires au Ministère… Pourquoi Lupin doit se présenter régulièrement ? Il a déjà eu des problèmes avec la justice ? »

C’était toujours les plus discrets, voilà ce qu’on disait. Peut-être n’était-ce qu’un nouvel exemple de cela. Ou bien il payait les pots cassés pour une connerie faite par ses potes.

La demi-Vélane, connaissait son Gallois par cœur.
Parce que ce claquement de langue qui lui avait été octroyé, était à l'origine de bien plus. D'actes bien plus intimistes auxquels avait dû sûrement pensé Gauwain Robards, au vu de sa réaction conditionnée. En d'autres temps et d'autres endroits, -bien plus accueillants-, Meredith Hawthorne aurait continué cette parade amoureuse faisant naître le désir et susciter l'envie d'elle. Mais ici, tout était différent. Et rien n'était prétexte à glisser sur quelque chose de bien plus charnel. Là, l'inquiétude était réelle et dévastatrice. Qu'était-il arrivé à Remus Lupin ? Où avait-il bien pu disparaître ?

Si l'aspirant Auror, qualifiait le Lycan d'ami, pour la demi-Vélane, cela était tout autre. Il était son meilleur ami. Un confident. Une âme que l'ancienne Verte et Argent adorait au regard de ce monde et qui le lui rendait au centuple. Parce que tout comme elle, l'ancien Gryffondor avait connu la solitude, au vu de son statut et de ce qui était notifié dans son dossier classé au Ministère de la Magie. Dans ce Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, que Meredith Hawthorne n'appréciait aucunement et sa Mère, Fenella de Vermandois, encore moins.

- Un ami, en effet. Ne point rajouter le terme 'meilleur' devant ce qualificatif, car la belle blonde connaissait la Jalousie de son fiancé. Car, elle partageait la même. Je t'en remercie, fy Arth. Énormément. Comment ne pouvait-elle point faire autrement ? Son Gallois était sensiblement parfait. En tous points de vue. Et, l'aider à retrouver Remus Lupin faisait de son petit ami, le petit ami idéal.

Malgré les inquiétudes vivaces, qui elles, revenaient à l'assaut. Et, ne la laissaient point en paix. Parce que son intuition était telle, que l'aspirante Auror était certaine de cet état de fait : qu'il était survenu à son meilleur ami, quelque chose d'horrible, dont il n'avait pu s'extraire. Qu'il était sûrement retenu en captivité quelque part. Ou pire encore. Qu'on en venait à le torturer, lui faire subir les pires sévices par pur sadisme. Cela était une des parties, des pensées qui se terraient sous les belles mèches blondes et qui faisaient en sorte de faire pâlir plus que de raison, le si beau visage.

Avec un soupir, la Présidente du Bureau des Élèves de l'École Supérieure du Ministère, accueillit cette étreinte bienvenue, dans laquelle, elle se blottit. Agrippant le dos de son interlocuteur tant aimé avec ses ongles rouges, alors que sa belle tête blonde elle, reposait sur le torse protecteur de son tutoré et amant. Un autre soupir, anxieuse, de ce que le sortilège d'empreintes allait leur révéler d'affreux. Tentant de rester aussi neutre face à un tel désastre comme son tuteur le lui avait appris, la demi-Vélane n'y parvint qu'à moitié. Totalement effarée.

La scène, suite à ces révélations magiques était insoutenable à regarder.
Cela était réellement tragique. Grave. Et, comme dans chaque disparition autant sorcière que moldue, le temps était plus que compté. Il fallait être efficace, pragmatique. Reprendre contenance. Même si l'absence, était imputée à celui qui était un meilleur ami. L'important était de le retrouver. Sain et sauf. Peu importait les moyens employés.

- J'irais parler à James et non, il ne me fera pas du gringue, comme tu le dis. Je crois qu'il aura autre chose en tête, surtout si l'un de ses meilleurs amis a disparu. Et ... arrête de penser toujours à cette éventualité, Gauwain. Je ne partirais avec personne d'autre que toi. Je ne me lierais jamais à personne d'autre. Je ne ferais jamais l'amour à personne d'autre. Alors ... s'il te plaît. Pas maintenant. Pas ici. L'important, c'est de retrouver Remus. Un autre claquement de langue et un silence. Je demanderais à Nollan, sinon je mets au courant Monsieur Lupin.

Tout semblait se mettre en place sans anicroches. Sans heurts. Jusqu'à ce que l'ancien Serpentard et aspirant Auror n'en vienne à poser une interrogation légitime qui démontrait le pourquoi de sa future vocation. Pinçant ses lèvres rouge grenat et pleines, la Franco-Galloise était alors face à un cas de conscience, qu'elle n'aurait jamais voulu avoir. D'un côté son petit ami, en qui elle avait une pleine confiance et qui serait peu enclin à lui laisser approcher l'ancien Rouge et Or, si elle lui révélait ce qu'il advenait de son essence intrinsèque. Et de l'autre, son meilleur ami. Dont elle ne voulait aucunement ébruiter le secret, parce qu'il le lui avait confié et qu'elle était jeune femme de parole.

Alors, comment faire sans en trahir aucun des deux ?

- Je ne peux point énoncer une telle information. Cela serait de la trahison envers lui. Un silence. Toutefois, étant donné que je n'ai aucune envie de t'occulter des choses ... je n'en dirais qu'une seule : il est comme moi. À lui, d'en faire ses propres hypothèses. Qu'il trouverait bien prestement, n'est-il pas ? Pour cela, elle lui faisait confiance mais ... il était strictement hors de question qu'il en vienne à formuler une quelconque objection envers le Lycan, le grand brun.

Franchement ? Il aurait préféré que ça soit une ânerie digne des anciens Gryffondors, amis ou pas. Gauwain aurait dit « tu vois ? », elle l’aurait un peu tapé, il aurait souri, et l’aurait gardée contre lui, sur la base du temps automnal, en expliquant qu’il ne voulait pas qu’elle prenne froid. Puis ils l’auraient retrouvé dans un caniveau, pas loin, et aurait amené le disparu au Ministère, en le traînant  par les oreilles.

A en juger par le silence de Meredith, alors que la scène se rejouait, par touches, au gré des actes de magie… ...sans doute aurait-elle préféré également le scénario où Remus Lupin aurait été un fêtard aviné.

Cependant, face à cette révélation, tout comme lui, elle mit son masque de future Auror. Se forçant à la rationalité, masquant visiblement sa première réaction émotionnelle, pour privilégier le traitement de l’urgence. Réagir. S’organiser. Coordonner leurs forces. Pour faire gagner, peut-être, un peu de temps aux équipes du Ministère qui travailleraient sur ce cas.

Ca apaiserait son Hermine. …..et ça leur ferait peut-être gagner des points bonus pour leur moyenne générale. (Ou perdre ? S’ils s’auto-saisissaient d’actions? L’instant d’après, cette question devenait secondaire ; il se massait la nuque d’un air penaud alors qu’elle le réprimandait à nouveau sur sa jalousie, mais avec une telle lassitude triste qu’il eut honte de lui-même, malgré le claquement de langue qui en d’autres occasions était promesse de plaisirs.)

Il ne contesta pas les ordres. Il hocha la tête, l’air grave.

« D’accord, on fait comme ça. Rendez-vous chez nous, fy Enaid ? Dès que c’est fait ? ...je t’envoie un Patronus si j’apprends quelque chose d’intéressant. »

Il n’y avait plus qu’à se mettre en route, se mettre en recherche d’éléments supplémentaires. Et cependant, avant de se quitter, demeurait une question. ...au vu du malaise soudain de sa petite amie, à la façon dont elle hésita à répondre, mordillant sa lèvre inférieure si sensuelle… la dite question n’était pas anodine. Il eut un mauvais pressentiment.

Comme il avait raison.

Il le sut dès qu’elle offrit quelques mots choisis avec une infinie prudence. Le sang se figea dans ses veines.

« ...tu me feras pas croire qu’il est à demi-Vélane... »

Il avait tenté de faire un peu d’humour, mais sa voix était blanche. Si Meredith choisissait de souligner qu’elle et Lupin avait quelque chose en commun, et si le Ministère le convoquait… ...il n’était pas difficile de comprendre ce qu’elle impliquait. Il avait un dossier, au bureau qui se chargeait des… des dossiers de sorciers pas tout à fait ordinaire.

Mais Lupin n’avait pas la grâce de Meredith. Il avait l’air constamment malade, gauche. Et il n’y avait pas une liste infinie de statuts qui pouvaient expliquer que sa petite amie fasse un parallèle. Pas un vampire ; Gauwain l’avait vu vieillir, grandir, pendant leurs scolarités.

Il avait la bouche sèche.

« ...tu es amie avec un lycanthrope ? »

Puis, alors que la terreur s’infiltrait dans sa voix :

« Et s’il t’attaquait ?? S’il te contaminait ?! »

Toutes ces fois où elle avait retrouvé l’ancien Gryffondor, il aurait pu se jeter sur elle, l’égorger, et- et il n’en avait rien su. Toutes ces fois il s’était concentré sur une jalousie ridicule, en comparaison du danger qu’elle avait couru.

L'inquiétude était à l'image du plus vil des poisons qui s'insinuait à chaque minute, dans le cœur anxieux de la demi-Vélane.
Où était-donc Remus Lupin ? Qu'était-il advenu de lui et de son Destin ? Avait-il seulement succombé à ce quelque chose d'affreux auquel Meredith Hawthorne pensait éhontément ? Était-il dans un piètre état au vu de ces saynètes qui se jouaient tour à tour sous les prunelles à couleur verte peu commune et sous les iris bruns à la teinte de chocolat chaud ? Cela était somme toute une réponse à ses questionnements informulés, à l'aspirante Auror. Le Lycan était en danger. Retenu sûrement captif quelque part, sans nulle possibilité de fuite. Le torturait-on sans vergogne ?
Succomberait-il à tout cela ? Sans que la belle blonde ne soit en mesure de le trouver ?

Ces pensées parasites, elles ne quittaient aucunement les mèches blondes. Pire, elles s'intensifiaient à chaque minute passée dans ce lieu mortifère de désolation. En plus de cette atmosphère morne et singulière, se tramait ce sentiment ombrageux qui résultait d'une peur vive et atroce : l'ancien Gryffondor n'était peut-être plus de ce monde à l'heure qu'il était ...

Alors, la jalousie somme toute assez logique de l'Ours, l'Hermine n'en avait que faire à cet instant. Le lui faisant comprendre par des propos criants de vérité et un claquement de langue qui, dans ces conditions, n'avait rien de charnel. Juste une volonté de le remettre à sa place. Malgré qu'en d'autres circonstances, il aurait été évident que le grand Gallois aurait fait montre d'une passion à toute épreuve. Révérant la peau douce de sa fiancée dans une étreinte empreinte de volupté. Mais ici, rien n'avait de sens.

- Merci, Gauwain. La Tutrice avait repris momentanément le dessus sur la petite amie. Jusqu'à ce que le jeune homme qui partageait sa vie, en vienne à énoncer quelques curiosités qui déplurent de prime abord à la Franco-Galloise. Or, il s'en trouvait pour le moins légitime. Toujours. Et, lui occulter ne serait-ce que certains passages de son existence était une sinécure pour la fille unique de Fenella de Vermandois.

Non sans appréhender la réaction de son interlocuteur quand celui-ci aura résolu l'énigme entourant le disparu. Il y avait eu assez peu d'indices pour qu'il s'en fasse une idée précise. Et même, s'il l'avait entamé avec le ton de l'humour, ce qui suivit ses propos trahissait une vive appréhension que l'ancienne Verte et Argent se devait d'amoindrir. Et de calmer prestement.
Certes, le terme 'Lycanthrope' était une vérité absolue mais celui-ci renvoyait à une classification néanmoins arbitraire du Ministère de la Magie. Tout comme sa mère et elle, certifiées comme étant des 'Vélanes', dont il fallait justifier un dossier irréprochable au vu de leur mixité avec les Sorciers et les Moldus.

Sorti des lèvres de Gauwain Robards, ce mot demeurait une triste injure. Attestant de l'essence même de la demi-Vélane, jugée pour ce qu'elle était aux yeux des bureaucrates et notamment ceux de son petit ami. Cela était ... douloureux.

- Ne prononce point ce mot, Gauwain. Le ton était ferme, quelque peu glacial. ... je sais ce qu'il est. Ce que le Ministère lui renvoie comme image, tout comme à moi. Mais ... Remus n'a certainement rien d'un Greyback qui lui tue, pour le plaisir. Maudissant sans cesse, ces êtres dont il mord l'âme. Un silence. Et, une œillade vert absinthe qui ne cillait point, alors que les lèvres rouges et pleines octroyaient un fugace sourire. Je fais confiance à Remus. Il est un ami. Il n'est point ainsi. Et, il ne m'a jamais attaquée. Il ne me contaminera point. Mais, je comprends ton inquiétude. Je réagirais à l'identique, si tu étais confronté à ce genre de choses. Mais crois-moi, il n'est pas comme cela. Il est différent.

Un autre silence. Et puis :

- Je t'aime et je veux passer le restant de ma vie avec toi, Gauwain. Et tu le sais ... depuis que je t'ai vu apparaître dans la Grande Salle, le jour de la Cérémonie de Répartition. Mais Remus ... lui ... il comprend ma condition. Ce qu'elle peut renvoyer. Je ne dis pas que tu ne la comprends pas mais ... cela diffère. Saisirait-il le sens de ces propos ? La Présidente du Bureau des Élèves de l'École Supérieure du Ministère l'espérait tout du moins.