Seeds of faith (Xena)

Seeds of faith

Cette journée n’était ni bonne ni mauvaise. Pas complètement du moins, mais pas fade pour autant. Si Gabrielle devait la décrire, elle la comparerait à un tremblement de terre car depuis le patient qu’elle a traité ce matin, son esprit subit une tempête qui remet toutes ses croyances en question. L’homme en question était un Auror, conduit aux urgences par sa collègue après une intervention de nuit qui s’était mal passée. L’affrontement contre un mage noir lui avait presque arraché le bras mais l’ancienne Poufsouffle était parvenue à atténuer sa douleur et contenir l’hémorragie avant de l’orienter vers le bloc opératoire de Sainte Mangouste. L’homme avait perdu connaissance dès son arrivée mais Gabrielle avait bien reconnu l’uniforme des Aurors. En sortant pour prendre sa pause, la jeune femme avait croisé la collègue de ce patient qui attendait impatiemment d’avoir de ses nouvelles. L’infirmière ne pouvait pas encore lui en donner mais elle l’avait accompagnée à l’extérieur de l’hôpital pour discuter. Et le récit de cette femme l’avait bouleversée.

La misère du monde, des blessés et même des morts, la petite blonde en avait vu des tas au point d’en avoir perdu sa sensibilité. Elle n’était pas indifférente à la douleur des autres mais cette habitude lui avait permis de trouver assez de recul pour travailler avec sang froid, sans affect. Alors en quoi l’hospitalisation de cet homme était différente ce jour-là ? Gabrielle cherchait encore. Etait-ce parce qu’elle avait lu la lassitude dans le regard de l’Auror ? L’agent du Ministère lui avait raconté leur altercation avec des Mangemorts et avait fini par avouer qu’elle se doutait qu’un jour ou l’autre, elle finirait à la place de son collègue. Pas par manque de compétences ou de chance, mais parce que le gouvernement actuel ne leur laissait pas assez de marge de manœuvre pour contrer les mages noirs. Comment en venir à bout tout en restant dans les limites de la loi alors qu’en face, leurs adversaires n’étaient absolument pas fair play ? Ce discours était tout simplement révoltant et venait de planter une idée dans l’esprit de Gabrielle. Et ce tremblement de terre ressemblait fortement à celui qui l’avait poussée à se reconvertir dans le milieu médical plusieurs années auparavant.

Le soir venu, la jeune femme rentre chez elle avec une pensée qui l’obsède et qui l’empêchera à coup sûr de dormir si elle ne franchit pas le seuil de ses lèvres. "Je suis rentrée !" annonce-t-elle tout haut en refermant la porte derrière elle. Après avoir déposé son sac, la petite blonde part à la recherche de sa compagne pour l’enlacer et déposer un baiser sur ses lèvres. Sa main trouve naturellement son chemin à travers sa chevelure brune pour caresser sa nuque et elle ferme les yeux quelques secondes, apaisée par le parfum de Xena. "Comment s’est passé ta journée ?" Si son quotidien n’est pas de tout repos, elle sait que celui de la Moldue l’est encore moins, que ce soit pour la police ou la cause des chasseurs qu’elle sert avec conviction. Chaque soir, elle craint de la voir revenir à leur domicile blessée mais aujourd’hui, son aînée est en un seul morceau. Du moins en apparence. Délaissant les caresses, les mains de Gabrielle sondent le haut de son dos de manière plus professionnelle pour détecter la moindre irrégularité sur le corps de sa belle. "Tu as besoin d’une manipulation ce soir ?" propose-t-elle avec douceur. Officiant également en tant qu’ostéopathe dans le monde Moldu, la petite blonde a pris pour habitude de surveiller étroitement sa compagne pour éviter qu’elle ne conserve des séquelles de ses affrontements.

Tout en se mettant à l’aise, Gabrielle réfléchit à la manière dont elle compte annoncer à Xena qu’elle souhaite rejoindre le mouvement de révolte contre les mages noirs. Elle se doute que même si sa compagne en est, elle cherchera à la dissuader par tous les moyens de mettre son existence en danger. "Xena, il faut que je te parle de quelque chose… mais je veux que tu me promettes de ne pas t’énerver." Canaliser les émotions de sa compagne est toujours un challenge face au monde extérieur mais elle sait que lorsqu’il est question d’elle, Xena peut se montrer impulsive.

@Xena Hopkins

Seeds of faith

La journée a été frustrante, observer deux monstres évoluer sans pouvoir faire quoi que ce soit de plus c’est frustrant. Son travail a l’unité spéciale la frustre trop souvent. Heureusement qu’elle chasse à côté, elle peut au moins mettre hors d’état de nuire certains de ces monstres. Elle ne pouvait tuer ceux sur ce qui elle enquêtait, mais il y en avait bien d’autre. Des mages noirs avident de pouvoir et de sang qu’il vaut mieux éliminer avant qu’ils ne fassent trop de dégâts, parce que juger et enfermer ces gens là ne suffit par toujours, trop de risques qu’ils s’echappent.
Xena pousse un soupir a cette idée alors qu’elle passe la porte de chez elles. Elle aimerait ne pas penser à ce genre de truc en rentrant chez elle, mais le monde est si sombre en ce moment qu’elle ne peut pas ignorer tout ça. Des fois elle a l’impression de ne pas faire assez, de ne pas pouvoir sauver assez de monde. Mais au moins avec la chasse elle agit vraiment et rendre le monde plus doux pour sa Gabrielle et ses neveux, nièces. Elle passe une main dans ses cheveux en soupirant juste avant de foutre ses affaires dans l’entrée. Gabrielle n’est pas là, mais elle ne devrait pas tarder à rentrer. Elle se fait un thé en attendant et sourit en entendant la porte s’ouvrir.

« Coucou ma Gabrielle. Ma journée c’est bien passé et toi ? »

Dit elle en répondant à son baiser. Le sourire est totalement revenu sur son visage. C’est toujours comme ça quand Gabrielle rentre quelques part. Elle illumine sa journée peu importe ce qui se passe de bons ou mauvais. Gabrielle c’est sa lumière, son roc et ce depuis que leur route ce sont croisé même si elle a mis un peu de temps à l’avoir auprès d’elle.

« Non ça ira, je n’ai pas mal. »

Xena sourit à la proposition de Gabrielle. La jeune femme lui propose souvent des manipulations le soir venu et souvent elle accepte, mais aujourd’hui elle va bien et n’en a pas besoin. Elle ne voudrait pas abuser de l’énergie et la gentillesse de sa compagne qui doit être bien plus fatigué qu’elle. Et en ce moment, Gabrielle lui semble un peu sur les rotules.

« Hm pour que tu me dises de pas m’énerver, je sens que ça ne va pas me plaire. Vas y … je t’écoute ma chère et je vais essayer de ne pas me mettre en colère. »

La brune observe la blonde qui semble anxieuse. La Hopkins s’inquiète de ce que va lui dire Gabrielle, parce que ce n’est pas son genre de lui demander de ne pas s’énerver. Xena se demande bien de quel sujet elle va lui parler. Est-ce que quelqu’un est venu l’interroger sur son cas ? Après tout rien ne la protège des soupçons des aurors et d’une éventuelle arrestation si jamais elle se fait prendre pour son activité secondaire. L’idée lui fait battre le cœur à toute vitesse alors que ce n’est sans doute pas ça, parce que sinon elle serait sans doute déjà au courant des soupçons qui pèseraient sur elle.


@Gabrielle Turner

Seeds of faith

Sa répulsion pour l’injustice a été le moteur de Gabrielle depuis le jour funeste du Bloody Sunday à Derry. Lors de cette marche pacifiste, on a tiré sur des étudiants au nom de la différence. Plus tard, dans le monde sorcier, les attaques se sont succédées, encore une fois au nom de la différence. L’humanité allait-elle donc s’entretuer jusqu’à ce que le dernier homme sur Terre ne trouve plus son jumeau ? Qui avait commencé les hostilités, qui avait rendu coup pour coup ? Ces guerres vieilles comme le monde ne trouvaient plus trace de leur commencement dans aucune mémoire vivante. Au final, Britanniques et Irlandais se déchiraient sans savoir pourquoi, au même titre que les sorciers et les Moldus. Quand allait-on mettre fin au cercle vicieux de la violence ? Oeil pour oeil et le monde finira aveugle, disait Gandhi… Cela étant, on n’arrêtait pas des chars d’assaut avec des roses.

Consciente que le pacifisme avait ses limites, Gabrielle réfléchissait depuis l’attentat du Pisces aux alternatives qui s’offraient à elle. Rester les bras croisés et attendre que ça passe n’était pas envisageable. Militer en faveur de la paix, c’était bien beau mais ses belles paroles restaient vaines face aux cœurs endurcis par la haine. Il ne lui restait qu’une seule option : se battre comme sa compagne pour intercepter le mal. Oui, après la journée bouleversante qu’elle venait de passer, elle ne voyait plus d’autre solution. Bien sûr, elle ne comptait pas attaquer à tort et à travers sans se soucier des victimes collatérales comme le faisaient les branches les plus violentes de l’IRA en Irlande. Le plus important était de couper l’herbe sous le pied des extrémistes pour contrecarrer leurs plans et épargner la partie la plus innocente de la population. Si Xena le faisait, pourquoi pas elle ? Si seulement la chasseuse ne le lui interdisait pas…

Lovée dans ses bras, la petite blonde dodeline de la tête lorsque sa campagne lui demande en retour comment s’est passée sa journée. "Hmm compliquée…" répond-t-elle distraitement. Son esprit est déjà orienté sur la conversation qui va suivre, alors après s’être assurée que son aînée ne nécessitait pas de soins, Gabrielle ouvre les hostilités sans plus tarder. Et bien entendu, Xena flaire le piège lorsqu'on la somme de ne pas s’emporter. En vérité, la médicomage sait que sa petite-amie ne déchaînera pas sa colère contre elle car son attention est louable, en revanche, elle est capable d’argumenter jusqu’au bout de la nuit pour que la petite blonde ne mette pas sa vie en danger. Xena s’est toujours montrée extrêmement protectrice envers elle et a pris l’habitude de courir les risques pour deux au sein de leur couple. Mais cette fois-ci, Gabrielle n’a plus envie de rester assise à se tourner les pouces. Elle veut servir une cause juste et noble, quitte à donner sa vie aux côtés de celle qu’elle aime. L’issue en sera peut-être funeste mais quitte à disparaître de ce monde de manière prématurée, autant que ce soit pour de bonnes raisons. Et puis, nous finirons tous par nous éteindre un jour…

"J’ai reçu un Auror aux urgences aujourd’hui, dans un sale état. Et en parlant avec sa collègue qui l’avait secouru, j’ai compris que les ressources de notre Ministère pour empêcher les drames sont bien minces." Ok, elle marche sur des œufs mais il faut bien donner un contexte à sa compagne, sinon elle va penser qu’il s’agit d’une lubie passagère. "Ca fait un moment que j’y pense, depuis que les attentats se multiplient dans notre pays et je ne veux plus assister à ces massacres de manière passive." Ca y est, elle sent la brune se crisper, elle la sent venir à des kilomètres avec ses histoires d’injustice. Alors Gabrielle abrège ses explications pour en venir au but. "Xena, je veux me battre contre ces extrémistes avec toi. Ce sera forcément dans l’illégalité mais je ne peux plus supporter de voir défiler les blessés sans rien pouvoir y faire. Je veux être utile à cette cause." Ça y est, la bombe est lâchée. Impossible de faire marche arrière, à présent. La seule chose que Gabrielle peut faire, c’est préparer ses arguments pour contrer ceux de sa compagne. Ils ne lui plairont certainement pas, mais elle sait qu’ils seront prononcés avec amour par sa femme car Gabrielle est la seule famille qui lui restera profondément fidèle. "Ne t’emporte pas," lui rappelle-t-elle histoire de désamorcer la querelle à venir.