A la chasse aux papillons | Lucius & Xena

L’entrainement de chasseur était intense mais il fallait si l’on voulait être le meilleur. Tout ce que je faisais, je voulais briller. C’était ainsi que j’étais fait. Et il me fallait être parfait pour détruire celui qui me servait de fils. Rien que de penser à lui, cela me fendait mon visage d’une grimace. Je détestais les sorciers, ils n’étaient que des démons qui ne méritaient pas de vivre. Et je m’étais fait la promesse que je débarrasserais ce monde de cette plaie grandissante. A commencer par ma femme et mon fils ainé. Le cadet, Mickael était toujours à l’hôpital, ne semblait pas l’être. Sinon, il ne serait pas entre la vie et la mort ?! Non. C’est ce que le pasteur m’avait assuré lorsque j’étais à l’église la semaine passée.

J’avais passé le teste avec talent, ou presque. Je n’en étais encore qu’au début mais mon mentor m’avait trouvé digne de faire parti de leur communauté. Certes, je restais un solitaire, pour ne rien devoir à personne, mais je reconnais que l’aide de Winchester avait été plutôt précieuse pour en arriver là. Il m’avait aidé à passer le cap du « Je ne peux pas tuer un humain ». Les sorciers n’étaient pas des humains, c’est ce qu’il ne cessait pas de répéter, même s’ils leur ressemblaient énormément. Et lorsque je les regardais tous les trois, leurs blondeurs de cheveux, leurs manières et leurs déhanchés, tout me portait à croire qu’ils étaient des humains. Des vrais. Comme moi. Et pourtant, je l’avais vu ce morceau de bois qu’ils appelaient Baguette Magique. Winchester avait déserté, et pour tout dire, je me sentais un peu abandonné et démuni face à ce que l’on pouvait appeler un couple de démons. Et en plus ils se reproduisaient, ces scélérats. Ethan me donnait la confiance qui me manquait pour appuyer sur la gâchette de mon arme. Et là, en les observant marcher sur la dune écossaise, je me demandais si j’y arriverais réellement.

Cela faisait une heure que je les suivais, cherchant le meilleur moment pour les éliminer, ou parce que je manquais cruellement de courage en cet instant. Même s’ils étaient des démons, cela restait compliqué de tirer sur quelqu’un qui avait l’apparence d’un être humain. Et si je n’avais pas vu briller la baguette magique de la femme, j’aurais pu totalement croire qu’elle était comme moi. Un simple humain qui s’occupait de son fils. Ils étaient fourbes les saligauds. Vraiment très fourbes. Mais ils ne m’y prendraient pas, je savais les reconnaitre. J’en avais élevé un. Je marchais lentement derrière eux, j’avais l’impression que l’homme sentait quelque chose. Ou était-ce juste mon imagination, et la peur qui commençait légèrement à monter en moi. Je sentais l’embrun de la mer me fouetter le visage tandis que continuais de suivre le couple de sorcier à quelques mètres de moi. Caché par les herbes hautes, j’ai attendu qu’ils s’arrêtent sur un banc. Le paysage était beau, la mer semblait apaisée. Mon pistolet armé d’un silencieux se tenait en direction de la femme. Je sentais ma main qui tremblait légèrement, j’ai posé ma seconde main dessus pour la fixer, mais dieu que c’était quelque chose de difficile. Pourtant, je l’avais déjà fait. J’avais des remontées acides dans la gorge, et une envie de vomir. Ils restaient des humains. Des démons. C’était des sales petits démons. Qui ne méritaient pas de survivre. J’ai fermé les yeux, et j’ai tiré un coup.

Le froid de décembre avait quelque chose de revigorant. On dit parfois qu'on apprécie particulièrement le temps de la saison dans laquelle on est né. Je suis né en plein hiver et j'ai toujours adoré le vent froid sur mon visage. J'avais réussi a convaincre mon épouse qu'une promenade dans la lande Écossaise ferait un bien fou à tout le monde dans la famille. Drago n'était pas sorti du manoir depuis presque deux jours et moi même enfermé au bureau toute la semaine j'avais besoin de prendre l'air. J'enfilais mon long manteau bleu marine puis une écharpe alors que Narcissa emmitouflait notre bébé avant de le mettre dans le landau. Il était assez rare que je trouve le temps suffisant que j'aimerais consacrer a ma famille. Après nous être un peu éloignés magiquement de notre manoir nous avions avancer dans la lande et j'aurais presque pu dire qu'il ne manquait plus rien a mon bonheur en cet instant. Le vent froid, mon épouse superbe et souriante et mon bébé aux grands yeux gris émerveillés sur le monde Évidemment à mes yeux Drago était le plus bel enfant que le monde sorcier n'ai jamais connu.

Narcissa proposa que nous nous arrêtions un instant sur un banc, pour profiter un moment de la vue mer que nous offrait le paysage, et je n'aurais pas su l'expliquer mais quelque chose me disait que ce n'était pas une bonne idée. Une légère angoisse croissait dans mon esprit. L'angoisse, cette peur qu'on ne sait pas a quoi attribuer, appelez ça intuition ou instinct de survie mais j'avais depuis quelques minutes envie de faire demi tour. Narcissa faisait voleter des papillons argentés autour du landau et Drago poussa un vrai cri de joie et un rire que je trouvais adorable. Cette scénette eut le don d'apaiser mes craintes mais cette trêve fût de courte durée. Un énorme bruit retentit dans la lande et quelque chose siffla à quelques mètres de nous. Un bruit que je reconnu instantanément et qui me laissa un instant muet d'horreur. Une arme à feu moldue. Mes mains s'étaient portées à mes oreilles, tellement le silence qui avait suivi ce titre m'avait paru assourdissant. J'étais resté un trop long moment les mains sur les oreilles, le cœur battant à un rythme à la fois rapide et irrégulier. Quand je réussi à reprendre conscience Narcissa avait Drago dans les bras et elle s'était accroupie derrière le banc. Je scrutais autour de moi à la recherche de la provenance de ce tir mais je n'arrivais pas encore a voir. Je fini par me cacher à mon tour derrière le banc et je sifflais a mon épouse.

" Rentre vite mettre Drago a l'abri. Je vous rejoindrais !"

" NON tu rentres avec nous Lucius."

Je n'aimais pas avoir a lever le ton sur ma femme et s'était extrêmement rare mais cette fois je ne jouais pas. leurs vies étaient en jeu et il était de mon devoir, même terrifié comme je l'étais, de leur laisser le temps de fuir.

" NARCISSA ! TU RENTRES AVEC LE PETIT JE VAIS GAGNER DU TEMPS !"

Lorsqu'elle tranplana enfin, emportant notre cadeau le plus précieux à l'abri je restai encore un instant. Le landau vide roula seul sur quelques mètres alors que des flash back m'assaillaient. Je me revois petit garçon avec cette arme braquée sur mon front puis il y avait à peine un mois, avec ces cambrioleurs dans ma demeure. Je devais me méfier de tout, partout et tout le temps. Je fini par sortir ma baguette de la poche de mon manteau puis par trouver le courage de me lever en hurlant et en visant le vide de ma baguette.

" MONTREZ VOUS ESPÈCE DE LÄCHE !"

La proie était flairée, et je lui avais fait suffisamment peur pour qu’il s’intéresse à moi. Ou à ce qu’il croyait être moi. Au moins, avec sa baguette à la main je savais que je ne m’étais pas trompé. Il faisait bien parti des démons. Et il allait y laisser sa vie. Aujourd’hui. Ils m’exécraient ces sales petits êtres qui croyaient supérieurs à tout le monde. Alors qu’ils ne l’étaient pas. Il en serait presque un héro à protéger femme et enfant, et rester seul ici. Aucun de nous n’avait l’avantage, ou peut-être que si, finalement. Je le voyais. Pas lui. S’il pensait sincèrement que j’allais dévoiler ma cachette, il rêvait. Je sentais mon cœur qui battait de plus en plus fort. Même si, j’avais été formé pour ça et qu’il n’était pas le premier, cela faisait quand même bizarre de prendre la vie de quelqu’un. Mais je croyais en ce que je faisais. C’est tout ce qui comptait. Et puis. Eux.

Ce n’était pas des humains.

Et je comptais bien débarrasser le monde de leur prolifération. J’ignorais si j’aurais le cran et le courage d’éliminer ma descendance. C’était un sentiment très bizarre. Je n’avais jamais voulu de gosse, et ma femme me l’avait imposé. Pourtant, même s’il représentait tout ce que je détestais : sorcier, pédé, faible – je ne pouvais pas m’empêcher de l’aimer. A ma façon. C’était très étrange. Il restait mon fils, et je savais que cela serait dur d’appuyer sur la détente. J’ai réarmé le colt que j’avais en main. Le blond, en revanche, n'était pas mon fils. Il n’était qu’un démon. Juste un démon. Je ne devais penser à rien d’autre. Je ne sais pas si c’est le stresse de devoir le tuer – car oui c’était un devoir envers les humains de tuer les sorciers – ou si c’est parce que l’excitation venait de plus en plus, mais j’avais envie de jouer un petit peu avec lui. J’ai tiré. L’oreille touchée m’a fait esquisser un sourire. Prendrais-je un peu plus d’assurance dans ce combat ?


Dé : touchera, touchera pas
0-30 : la balle frôle l'oreille de Lucius sans le blesser
31-65 : la balle touche le bras de Lucius, ça saigne.
66-100 : la balle frôle l'oreille de Lucius, en lui faisant un petite entaille dessus.

Ce n'était pas la première, ni la dernière fois que j'avais à me défendre, même contre un ennemi dont je n'avais pas encore pu détecter la position. J'aurais dû me douter que malgré mes invectives il ne se montrerait pas. J'avais conscience, parfois, de ne pas m'illustrer par ma témérité mais jamais je ne me serais montré assez lâche pour attaquer quelqu'un qui ne me vois pas. Attaquer une famille avec un bébé, à l'arme à feu bien planqué dans les herbes hautes, une attitude bien moldue et écœurante à souhait. Au moins maintenant je savais à quoi j'avais affaire même si je ne savais pas encore d'où ça provenait exactement. L'angoisse qui me tenaillait depuis une dizaine de minutes s'était muée en peur. Je savais enfin quel danger me menaçais et je savais ma femme et mon bébé en sécurité. Il s'agissait à présent d'un duel, un face à face entre deux combattants. Si je mourrais ici, en affrontant un moldu l'honneur de ma famille et de mon nom s'en verrai entaché. La fuite non plus n'était pas une option.

Je faisait nerveusement rouler ma baguette entre mes doigts, attendant un nouveau tir dont je pourrais repérer la provenance. Interminables, les secondes défilaient et malgré le cœur battant et la respiration profonde et rapide, je me trouvais étrangement calme. Depuis ma rencontre avec cet homme qui visait mon front j'étais quasiment certain de mourir de cette manière. Mon heure était elle arrivée ? Je me suis surpris à penser que c'était un bel endroit pour ça. Le vent hurlant, la mer déchainé, la landes herbeuse malgré le froid de décembre.

Une nouvelle fois, le bruit atroce de cet ignoble objet retentit et siffla à mon oreille. Une vive douleur et un bourdonnement puissant retentissait sur ma droite et en plaquant ma main sur l'oreille visée je me rendis compte que je saignais suffisamment pour que ma main soit entachée d'écarlate.

" Fils de harpies ! "

Grommelais je a part moi. Je n'eu cependant pas le temps de trop m'attarder sur la blessure et sur les acouphènes. Je savais à présent plus précisément d'où venait le tir. Légèrement plus haut sur ma gauche. La main gauche toujours plaquée sur mon oreille je visais la zone concernée avec la droite et ma baguette. Je pris une seconde pour réfléchir à quel sort lancer. Les impardonnables sont trop énergivores et je préférais les garder pour un adversaire magique. J'étais déjà bien trop en difficulté pour lancer un sort aussi puissant sans être sur de toucher. J'avais dans l'idée de le faire suffisamment bougé pour voir exactement ou était planqué ce lâche. Je pris alors une profonde inspiration et fini par crier.

" EVERTE STATUM ! "    

Dés:

Je l’avais touché et j’étais assez fier de moi, je le reconnais. Les sorciers n’étaient que de la vermine et ils devaient mourir. Tous. Lui, sa femme, son gosse. Ma femme, mon crétin de fils. Tous. Sans exception. Le monde devait être débarrassé de ces démons. Et je donnerais tout pour que cela se fasse rapidement. Même s’il n’était pas facile de tirer sur eux. Même si je savais ce qu’il était, il me ressemblait. C’était leur couverture, ressembler à n’importe quel humain. C’était compliqué de tuer un humain. Et si je me trompais réellement, s’ils n’étaient pas des démons ? Lorsque le sort fusa dans le champ, l’idée d’avoir pu me tromper s’évapora de mon esprit. Le blond était un démon et il allait mourir aujourd’hui. Mes états d’âmes avaient disparu aussi vite qu’elles étaient venues.

Je me suis plaqué un peu plus au sol, le coude posé dessus. Pendant un instant, j’ai pensé bouger de l’endroit où j’étais, même s’il ne m’avait pas touché, ce n’était pas passé loin de ma personne. Et il me fallait être de la plus grande prudence. Bouger pouvait me faire voir. Et ça, il en était hors de question. Rester le plus discret possible. J’ai visé à nouveau sa sale gueule à se freluquet blond.

Dés : touchera – touchera pas.
0-60 : la balle frôle l'oreille de Lucius sans le blesser
61-89 : la balle passe loin de Lucius.
90-100 : la balle frôle le bras de Lucius, ça saigne

Je n'avais entendu ni cris ni plaintes signifiant que mon sort avait fait mouche et le sentiment de suffocation que je ressentais déjà depuis plusieurs minutes s'intensifia. Le sang coulait de mon oreille et ma tête commençait à tourner sous l'effet de la panique. Mes mains tremblaient violemment et j'eu un brusque sursaut doubler d'un gaspe de panique en entendant une nouvelle fois retentir le feu de l'arme. Je regardais avec effroi, presque tétanisé, la balle s'abattre sur le sol à quelques mètres de moi. Ces engins mortels me provoquaient un tel rejet que je fus un instant sur le point de vomir. Je pensais à ma famille, à la peur que j'avais de ne jamais plus tenir mon fils dans mes bras. Le seul point positif était que plus il tirait, plus je pouvais repérer depuis ou et que pour l'instant j'étais toujours, miraculeusement debout. Les mains moites et tremblantes, comme je les avaient ne serviraient à rien. Je pris le temps de serrer les poings et de reprendre un souffle aussi régulier que possible.

Une longue bouffée d'air frais pénétra dans ma poitrine, me donnant juste le temps de réfléchir à ce qu'il convenait de faire maintenant. Je me concentrais sur l'endroit d'où je pensais que partaient les coups de feu. Me revinrent en tête de longues heures d'entraînement en compagnie de Rodolphus ou Bellatrix. J'avais l'impression de réfléchir à la fois avec diligence et une extrême lenteur.

" MONTRE TA SALE GUEULE ESPECE DE LACHE ! MOLDU A LA CON "

Hurlais je les dents serrées, à la fois par le froid, la peur et la colère. Je revis le petit garçon que j'avais été trembloter en rentrant chez ses parents après avoir croisé pour la première fois de sa vie, un moldu et une arme dans la main dudit moldu. Je ne pouvais pas me montrer aussi lâche aujourd'hui qu'à l'époque. Je me redressais puis hurlais de nouveau comme si ma vie en dépendait, et c'était clairement le cas.


" STUPEFIIIIIIIIIIIX !!!!"

Dés:

Je le voyais au loin, paniqué lorsque la balle fusait à ses oreilles. Et cela me faisait plaisir. Ces démons n’étaient pas invincibles et j’allais lui foutre la trouille de sa vie avant d’en finir avec lui. Je m’entrainais depuis longtemps pour en arriver là. J’avais obtenu le saint graal, le permis de tuer, pour pouvoir effacer le monde des sorciers. Ces sales démons qui nous pourrissaient la vie, à nous, humains honnêtes. Et lui, me servirait d’entrainement à tous les autres qui passeraient sous mon jouc.

Son éclat de voix me surpris. Le terme employé aussi. Mon entraineur m’en avait déjà parlé de la façon dont les sorciers nous qualifiaient. Moldu était un mot si peu digne de ce que l’on était. Et je n’aimais pas que l’on m’insulte. Je ne l’avais jamais fait, ce n’était pas pour que les autres le fassent. Surtout lorsque l’on était bien élevé. Mais les sorciers étaient-ils vraiment des gens bien élevés ? J’en doutais. Surtout lorsque je voyais le type face à moi, le bras tendu, à hurler comme un porc. Quand je voyais mon pédé de fils, lui aussi était d’une vulgarité… Et j’en avais honte de savoir que mon sang coulait dans ses veines.

Le sort fusa non loin de moi. Il ne savait clairement pas viser, ce sale sorcier. Tant mieux pour moi, cela dit. Je sentais mon sang bouillir en moi, mon cœur qui battait de plus en plus fort. J’avais les mains moites, et pourtant j’étais en force. Je savais où il se trouvait, il n’en savait rien. J’avais un sacré avantage. Pourtant, je me sentais fébrile. Il fallait que j’en finisse avec lui, mais il était difficile de tuer quelqu’un, comme ça. Je ne l’avais jamais fait seul, et pour tout dire je voulais rendre fiers ceux qui m’avaient formé. J’ai inspiré longuement, serrant les doigts de ma main gauche pour me donner un peu de courage. J’ai visé sa tête. Comme à l’entrainement, face à la cible. J’en avais mis des balles en plein milieu. Ici, aussi cela devrait être un jeu d’enfant.

Dés
0-60 : la balle frôle l'épaule de Lucius sans le blesser
61-89 : la balle passe loin de Lucius.
90-100 : la balle frôle le bras de Lucius, ça saigne

C'était lorsque retentit le son de cet énième... Comment appelaient-ils ça ... Tir ? Choc ? Je l'ignorais a vrai dire mais c'est en l'entendant que je me rendis compte que je tremblait de nouveau et qu'une larmes brûlante coulait sur ma joue. J'avais tellement envie de me recroqueviller sur l'herbe froide et humide et d'attendre qu'il me tue. Simplement attendre. Je me sentais incapable du moindre mouvement supplémentaire, ni même de la moindre réaction. J'étais certain à présent de mourir ici et a quoi bon continuer à chercher dans le vide un ennemi invisible et armé de cette monstruosité.

Certain dans notre monde, dont mon frère parfois, prenait le parti de ces moldus, violent en belliqueux, peut être plus que nous encore ! Nous obliger à nous cacher depuis tant de temps et attaquer gratuitement femmes et enfants et ce serait nous les monstres ? Nox aurait sans doute un rire ironique en apprenant comment j'étais mort. Oui, ça l'amuserait sans doute beaucoup de savoir que son frère si fermé d'esprit et même fasciste de son point de son point de vue, se soit vu refroidi par une arme moldue. Je me mit à penser à mes proches, mes parents et leurs principes à suivre qui ne me servaient plus à grand chose a présent, Rodolphus, qui aurait,lui, sans doute déjà envoyer cet adversaire au tapis, Julius, que j'avais étonnamment envie de voir apparaître à cet instant, Narcissa, qui devait ruiné a cet instant sa superbe manucure en rongeant ses ongles, et puis ... Et puis mon fils.

Ce fut l'image de ce poupon blond endormi qui me redonna le courage que je n'avais plus. Cette ordure avait osé s'en prendre à mon fils et je ne mourrais pas sans me battre jusqu'au bout de mes capacités. Un rire nerveux s'échappa d'entre mes lèvres et je redressais la tête en essuyant l'unique larmes sur ma joue. Froidement alors je visais dans la direction d'où je pensais voir venir les coups de feu. Narcissa était en sécurité avet bébé et il était hors de question que Drago grandisse en entendant parler de son père comme d'un couard ou un parfait imbécile incapable de se défendre. J'ignorais encore si je visais juste ou non mais cette fois sans hurler je lançais.

" Diffindo !"

Sort:

Je sentais l’adrénaline en moi, et cela me donnait des ailes. Je me sentis aguerri face à ce sorcier, et ces sorts qui fusaient loin de moi me donnaient un avantage considérable. Je le touchais, pas lui. J’avais le dessus. Peut-être étais-je un peu trop confiant. C’était grisant d’être le leader dans ce combat où il n’y aurait qu’une seule issue. La victoire. Je voulais le tuer. Éliminer de la surface de la terre, ces démons. Démons qui nous pourrissaient la vie. Ethan Winchester m’avait montré comment faire. Il m’avait entrainé à devenir meilleur. Et aujourd’hui j’avais confiance en mon bras. Il ne tremblait pas. Contrairement à l’autre en face. Allongé entre les roseaux, j’ai rampé légèrement pour me rapprocher de lui.

Je le sentais fébrile, et pendant un instant j’ai cru qu’il allait renoncer, et partir en courant. Même si j’aurais considéré ça comme une victoire de ma part, cela m’aurait frustré. Je voulais l’abattre. Comme un chien. Le sort fusa à mes oreilles me fit sursauter. Je me suis décalé vivement sur le côté. Avait-il enfin compris où j’étais. Le sort m’avait frôlé, et j’ai senti l’adrénaline me secouer un peu plus. J’avais manqué de vigilance. J’ai réagi très vite, je crois qu’il ne fallait pas attendre, pour ne pas lui laisser le temps de répliquer. J’ai visé rapidement – j’avais confiance en mon bras et en ma précision. Le coup de feu a retenti à mes oreilles dans un joyeux artifice. Je venais de signer son arrêt de mort. La balle se logea dans son abdomen. Un sourire de victoire dansait sur mes lèvres.

Le bruit et la douleur me resteront éternellement en tête. Depuis longtemps j'étais sûr de mourir ainsi. J'avais baissé les yeux sur mon ventre et il y avait un trou et le sang jaillissait. La tête me tournait violemment et la douleur m'envahissait, je n'étais plus que cette douleur. D'ici quelques instants j'allais tomber et il n'y aurait plus sur terre aucune trace de Lucius Malefoy. On raconterait a mon fils que j'étais mort en héros ou pas, ma jeune veuve serait éplorée ou pas, mes amis,mes proches dévastés, ou pas , mais ça n'importait plus beaucoup a présent. Il n'y avait que la douleur, et le sang qui s'échappait d'entre mes doigts plaqués sur la plaie. Mon ennemi, sans doute grisé par son tir réussi se fit un peu trop remarquer et je pu enfin voir où il était. Dans un dernier effort, je tendis ma baguette dans la bonne direction pour hurler une dernière fois.

" DIFFINDO !"

J'avais utilisé mes dernières forces mais cette fois moi aussi j'avais touché. J'entendis brièvement un bruit de chute puis quelques râles agonisants avant de sentir mes jambes se dérober sous mon poids. Je tombais lourdement en arrière et je ne pu plus faire un seul mouvement. Mes yeux fixes regardaient vaguement passer les nuages sombres au-dessus de ma tête et j'entendais la mer derrière moi. Bel endroit pour mourir, me répétais-je, le souffle court, mais il y avait encore tellement de choses que j'aurais voulu dire à tellement de monde. A mes parents, a mon frère, a ma femme, a mes amis, a ...Julius qui parmis ces derniers prenait encore une place a part et puis a mon fils. J'aurais voulu partir en étant sûr que mon bébé savait que son père l'aimait et était fier de lui... Si fier.

"Drago..."

Murmurais-je, certain que ce serait le dernier mot que j'aurais l'occasion de prononcer. Moi dont le métier avait consisté à trouver les mots pour convaincre le dernier serait le prénom d'un bambin de cinq mois qui grandirait sans son père. Mes doigts se détendirent autour de ma baguette, je n'avais plus la force de la tenir , et puis ce fut le noir complet.

Il avait réussi. Le sang qui perlait le long de l’abdomen de son adversaire, lui fit émettre un sourire. Ses lèvres s’agrandirent, se hissant avec assurance sur ses lèvres. Le regard conquérant, peut-être un peu fou, il fixait sans bouger le sorcier qui souffrait. Se disant « Un de moins sur cette planète ». Oui, il avait réussi. Il le croyait dur comme fer, si bien que ses doigts s’écartèrent de son arme. Son bras, qui la tenait, tomba lentement le long de son corps. Il relâchait la pression qui ne l’avait pas quitté depuis qu’il était arriver sur ce territoire.

Le premier d’une longue liste. D’autres suivraient.

Il était fier le moldu d’avoir gagné. Il se trouvait puissant et fort. Si bien, qu’il éclata d’un rire énergique. Il aimait l’élan d’assurance du sorcier. Cela lui plaisait. Le rire, toujours fiché sur ses lèvres, perdit d’un seul coup de sa superbe. Son visage se figea d’horreur alors que ses yeux commençaient à comprendre. Son sourire se déchira au même instant où ses jambes se dérobèrent sous poids, ou est-ce le sol qui se fendit sous ses pieds ? Il n’en était plus très sûr alors que ses genoux touchèrent les hautes herbes. Il n’a même pas senti l’impact violent contre ses rotules, le froid l’emportait déjà.

Et il pensa à Lui. Celui qu'il considérait comme son fils. « Tu me rends fier devant l'éternel » réussira-t-il à prononcer ou ne fit-il que le penser. Il allait lui manquer. Tellement.

« Face à la mer, c’était un beau jour pour mourir » pensa-t-il. Il avait chaud et froid en même temps. La sueur perlait sur son visage alors que le sang coulait de son torse. Le sortilège l’avait touché en pleine poitrine. Et il ne l’avait pas vu venir. Quand sa tête toucha le sol, il était mort.

« Echec et mat »