The lost candies (pv Naba)

Les cours d'aujourd'hui étaient intéressants : vous avez étudié les flux corporels, de leur composition aux sorts qui peuvent vous permettre de les suivre et d'obtenir des informations dessus. C'est fascinant, le corps humain – et la physiologie animale en général. C'est quelque chose que vous avez en commun avec les non-magiques, en plus : vos organes fonctionnent de la même façon et le sang qui coule dans vos veines est semblable – il vaut mieux que tu ne dises pas ça à voix haute, il paraît. Même en ce qui concerne les maladies, si certaines semblent spécifiques à chaque monde, en réalité vous en avez tout un tas en commun. Tu trouves ça incroyable, adorant apprendre comment fonctionne toute cette machinerie interne qui vous constitue. Depuis que tu es à la Faculté de Médicomagie, ces cours sont indéniablement tes préférés, ce qui fait toujours rire Lysea quand tu en parles avec grand entrain lorsque vous mangez ensemble. Vous n'étudiez absolument pas la même chose mais elle a la gentillesse de t'écouter t'extasier sur ton domaine de prédilection, tout comme toi tu ouvres toujours grand les oreilles lorsqu'elle te parle de ce qu'elle fait en classe.

Sortant du bâtiment d'entrée de la faculté, tu réajustes ton sac à dos sur ton épaule et dégages tes cheveux de la bretelle. Tu l'adores, ce sac moldu : ce sont tes parents qui te l'ont offert pour fêter ton entrée à la Faculté de Médicomagie, et c'est même ton frère qui les a aidés à le choisir. Une voix te surprend alors que tu es dans tes pensées et tu tournes la tête vers son propriétaire – tu le reconnaîtrais sans même le voir, pourtant. Aussitôt, un sourire naît sur ton visage. « Hey ! Qu'est-ce que tu fais là ? » Il vient te chercher, c'est plus qu'évident, pourtant la question t'échappe parce que tu es surprise de le voir ici. Bart est bien le dernier que tu pourrais retrouver sur les bancs de l'université, tu le sais pertinemment. S'il rode par ici, c'est qu'il a un but en tête – but qu'il exprime clairement lorsqu'il te propose une expédition dans une confiserie moldue, affichant un sourire terriblement malicieux. Tu le nierais sans doute si on te le demandait, mais tu le trouves charmant lorsqu'il est comme ça. « Une confiserie moldue ? Elle a été abandonnée depuis quand ? » Tu ne sais pas si tu préférerais qu'il t'annonce que ça fait trois ans ou trente. Tu ne sais même pas pourquoi tu poses la question, en fait, sûrement juste pour parler et ne pas laisser un silence s'installer. « C'est légal, de faire ça ? » que tu demandes. Tu te mords la lèvre, te sentant un peu ridicule d'être si timorée par rapport à lui. Tu n'as pas envie de lui dire non mais une part de toi s'inquiète un peu à l'idée d'attirer des problèmes à tes parents – même si tu es majeure à présent – maintenant qu'ils sont aussi au Royaume-Uni et que vous êtes apparemment partis pour y rester.

Tomber sur Bart à la sortie de la faculté est une belle surprise qui t'intrigue. Tu te doutes qu'il est là pour toi – ce qui te flatte toujours beaucoup, en toute honnêteté –, car ton lieu d'étude est le dernier endroit dans lequel il souhaiterait mettre un pied. Et lorsqu'il affirme que tu lui manquais et que tu es la personne parfaite pour ce qu'il a prévu, il y a malgré toi un petit sourire qui se glisse sur tes lèvres tandis que tes pommettes prennent une teinte plus pourpre. Tu les sens chauffer un peu mais fais comme si de rien n'était, te concentrant sur la proposition qu'il te fait de visiter une confiserie moldue abandonnée et lui posant des questions à ce sujet. Tu souris de plus belle lorsqu'il promet de te protéger, glissant une mèche de cheveux derrière ton oreille. « T'y es déjà allé ? » Tu poses trop de questions, t'intéressant à la légalité ou non de ce plan quand bien même Bart trouvera sûrement ça absurde. Toi ça t'importe – tu n'es pas Britannique, tes parents et ton frère non plus, alors tu dois te montrer plus vigilante que les gens nés ici. Mais il te rassure aussitôt, et toi tu y crois sans hésiter parce que tu lui fais confiance. « D'accord, je veux venir. » Tu l'assures avec un sourire, prête à le suivre à présent que tu es certaine que c'est sans risque. Surtout que tu as un chevalier servant pour te protéger, n'est-ce pas ? « C'est loin d'ici ? C'est dans quel coin ? » Comme si tu connaissais quoi que ce soit à la géographie de Londres. « Comment tu l'as connue, la confiserie ? » Tu parles pour qu'il n'y ait pas de silence gênant entre vous, pour ne pas penser à tes joues qui ont rosi ou à son sourire que tu trouves tellement beau quand il est malicieux comme ça.

Tu ne sais pas comment Bart fait pour ne pas s'agacer face à ton flot de questions stupides à propos de la petite aventure qu'il te propose. Ce n'est pas que tu ne lui fais pas confiance, mais ton tempérament naturellement nerveux et angoissé te fait t'inquiéter de tout à un point où ça en devient absurde. Heureusement que ton ancien camarade de classe est mignon et répond gentiment à toutes tes questions au lieu de s'énerver comme le feraient certains. Il te rassure et te promet même de te protéger, suite à quoi tu acceptes de le suivre car après tout il est bien plus expérimenté que toi pour ce genre d'expéditions. Ce n'est pas ce que tu avais prévu de faire ce soir mais tu ne peux pas dire non à son sourire craquant, aussi ridicule que ça puisse paraître.

Malgré toi, tu sens une chaleur douce te monter aux joues lorsque Bart attrape ta main pour t'entraîner à sa suite. Il a l'air tellement motivé à te faire découvrir cette confiserie abandonnée que tu ne peux pas t'empêcher d'être curieuse et de lui poser de nouvelles questions. En réalité, c'est aussi pour ne pas laisser de silence s'installer et penser à autre chose qu'au fait qu'il semble faire beaucoup plus chaud depuis que vous vous tenez la main. « Désolée... » murmures-tu en pinçant les lèvres lorsqu'il s'offusque de la quantité de questions que tu poses. Tu baisses les yeux vers tes chaussures, consciente que tu peux être pénible quand ton côté stressé prend le dessus sur le fait de profiter de l'instant présent. Bart a cependant la gentillesse de te répondre quand même, et toi tu hoches simplement la tête, jouant nerveuse avec ta lèvre inférieure. « Je sais, c'est juste que... Je suis un peu nerveuse depuis que mes parents sont là... je veux pas m'attirer de problèmes qui leur retomberaient dessus, » finis-tu par avouer. Et ça, c'est sans parler de ta peur de les décevoir. « Mais je sais qu'avec toi ça va bien se passer. » Tu le formalises à voix haute parce que tu ne veux pas qu'il pense que tu ne lui fais pas confiance. « Et je vais arrêter de te poser plein de questions idiotes, promis. Je suis sûre que cette confiserie sera géniale. » Ce n'est pas comme si tu saurais situer le moindre quartier de Londres sur une carte de la capitale, de toute façon. « Tu as fait quoi de beau aujourd'hui ? » Ça tu as le droit comme question, n'est-ce pas ?

Depuis que tes parents se sont installés au Royaume-Uni, tu t'inquiètes constamment de l'impact que pourrait avoir le moindre de tes actes sur eux. Sur leur réputation, sur leur et peut-être un jour sur leur demande de nationalité. Qu'est-ce qu'il se passerait si, en enquêtant sur eux, le Ministère de la Magie de Londres découvrait que leur fille est une criminelle en herbe ? Ils seraient forcément embêtés, et ce serait ta faute. Tu imagines que de telles préoccupations doivent être difficiles à comprendre pour des personnes nées ici qui n'ont pas peur d'être exclues de leur île, raison pour laquelle tu n'en veux pas à Bart de ne pas se poser autant de questions que toi. Tu sais qu'il veut seulement que vous passiez un bon moment. Et que tu profites, quelque chose de plus facile à dire qu'à faire, surtout pour une stressée comme toi. Alors, les joues rosies par le surnom qu'il t'a donné, tu hoches la tête et essaies de te concentrer sur tout ce qui va être positif dans cette sortie. Tu lui fais confiance : visiter cette confiserie va être chouette et vous allez bien vous amuser. Il te le promet, d'ailleurs, mais de toute façon la deuxième partie est même une évidence : tu es avec Bart, bien sûr que tu vas t'amuser.

À ses côtés, tu traverses tout un tas de rues que tu ne connais pas mais décides de ne poser aucune question, te satisfaisant simplement de sa présence à tes côtés. Lorsqu'il s'arrête, tu fais de même et l'observes empiler tout ce qui lui tombe sous la main à l'aide de sa baguette afin de construire... un escalier ? Le constate t'arrache un énième sourire et tu attrapes volontiers sa main lorsqu'il te la tend, non sans rougir bien évidemment. « Merci. » Prudemment, tu grimpes l'escalier à ton tour pour atteindre le mur d'enceinte de la bâtisse, et une fois stable tu regardes à nouveau ton ami. Il a ce sourire malicieux que tu adores, celui qui pétille et te met des étoiles dans les yeux sans que tu saches trop comment l'expliquer. Tu lui demandes ce qu'il a fait de sa journée, supposant qu'il aura peut-être des choses à raconter puisque contrairement à toi il ne la passe pas sur une chaise à étudier – pas que tu t'en plaignes, mais c'est loin d'être passionnant à raconter à d'autres personnes. « C'est gentil d'avoir pensé à moi et d'être venu me le proposer. » Tu souris, véritablement touchée que parmi tous les potes qu'il doit avoir – parce qu'il est sociable Bart, et qu'il n'a pas débarqué dans ce pays il y a deux ans contrairement à toi – il t'ait choisi toi. « J'avais un peu peur qu'après Poudlard on arrête de se voir, comme on ne fait pas la même chose maintenant, » admets-tu, l'air un peu embarrassée mais profondément honnête. Certes, à l'école vous n'étiez déjà pas dans la même maison, mais maintenant le contraste est encore plus prononcé. Et pour être honnête, ça t'aurait vraiment attristé que pour cette raison vous cessiez de vous voir avec Bart. Parce que tu l'aimes bien, Bart. Tu l'aimes vraiment bien.