Lost Snake Sally (pv Ivy)

Victoria a un peu de mal à passer du temps avec son fils ces derniers temps. Il faut dire qu’elle a dû virer son employée après avoir découvert qu’elle piquait dans les caisses et elle a du mal à trouver quelqu’un. Disons qu’elle n’a pas envie d’embaucher quelqu’un qui lui fasse le même coup que Carmen. Et dire que sans l’auror bizarre, elle aurait mis bien plus de temps à découvrir ce problème. Au final, elle doit le remercier d’être passé même s’il l’a mise mal à l’aise à cause de ses questions sur sa sœur auquel elle ne voulait pas répondre.
Malheureusement, la découverte des vols de Carmen l’a poussé à se débarrasser de son employée du jour au lendemain et du coup elle s’est retrouvée à devoir tout faire dans sa boutique. Et du coup les moments juste avec son fils sont devenus rare. Alors quand une de ses amies lui a proposé gérer la boutique juste une après-midi, elle a accepté pour son fils. Et les voilà donc à cette fameuse après midi à se promener sur le chemin de traverse à passer un moment mère-fils à juste rire, faire les boutiques, acheter des trucs bêtes et manger des conneries en tout genre. Et pour finir il entre dans une boutique d’animaux domestiques pour acheter un petit serpent blanc que son fils voulait tant. Ed ne va pas être hyper content, mais Oria s’en fiche de ça tant que son fils est heureux. Surtout qu’il a un serpent précis en tête donc c’est qu’il doit y avoir une raison.

« Ne le perds pas, il sera difficile à rattraper s’il tombe. Il a toujours été en cage, il n’a pas l’habitude d’autant de monde.»

Wyatt hoche la tête en levant la main droite pour promettre. Sauf qu’il ne faut que quinze minutes avant que le jeune homme manque de trébucher et que le serpent s’échappe dans la foule de peur d’après Wyatt. Et la suite des évènements se passent très rapidement, Wyatt part en courant dans la masse de gens pour rattraper son animal et Oria le perd de vue. Son cœur de maman accélère d’un coup et la peur montant en elle. Elle déteste ce genre de situation, perdre de vue son bébé est la pire chose pour elle. Elle se mord la lèvre et appelle son fils en fendant la foule comme elle peut. Un cri de femme apeuré lui fait accélérer le pas encore une fois.
Victoria a bien vu de faire ça, parce qu’elle a pu retenir la main de la femme qui voulait frapper son fils. Elle a repoussé la femme avec une certaine violence et l’a envoyé bouler. On n’attaque pas un enfant juste parce qu’on a peur d’un serpent. La femme est partie énerver et Victoria a du mordre sa langue pour ne pas l’insulter. Elle s’est tournée vers son fils qui était en larme.

« Maman Sally est là-dedans, la dame lui a fait du mal. Maman veut pas qu’elle meurt. »

Victoria regarde la petite grille d’égout que lui montre son fils et elle ne sait pas quoi faire. Comment elle récupère un serpent si petit là-dedans. Même avec la magie ça va être compliqué avec le monde autours, mais elle ne peut pas ne pas essayer vu l’état de son fils. Cela aurait été pratique d’avoir un autre adulte avec elle pour avoir une zone de tranquillité pour lancer son sort sur les égouts et faire remonter le serpent.

Deux semaines que je tournais en rond au Ministère. A cause de ce fichu directeur qui m’avait interdite de terrain. Merlin que je le détestais le père Greene, et mon envie de l’étrangler ce faisait un peu plus chaque jour. Surtout avec notre enquête foutue en l’air à cause de ce connard de Smith. Lui, je l’aurais bouffé si Cilian ne m’avait pas empêché. Alors, lui, je le retiens, il m’adresse plus la parole pendant des mois et quand enfin on se retrouve il vient me faire la morale. Putain ! N’empêche que si Smith croise mon chemin je l’éclate, si Nieves ne l’a pas déjà fait. J’ai sursauté quand la porte de mon bureau s’est ouverte à la volée. « Tu peux pas frapper ? » ai-je grogné en lançant un regard noir à l’arrivant. « Fais attention tu commences à me ressembler » Je lui ai envoyé mon crayon de papier en plein dans la tronche. « Qu’est-ce que tu me veux ? » « Juste voir comment tu allais » Je me suis radoucie. « Tu le sais au fond de toi que le chef il a raison » « Depuis quand tu soutiens notre boss ? » « Depuis que tu es enceinte… tu devrais prendre l’air, ça te ferait du bien » « Ne me dis pas ce que je dois faire » « Ivy… » « Tu ne gonfles jamais Aaron quand t’es comme ça avec lui ? » lui ai-je lancé. Il a haussé les épaules. Finalement, il m'emmerdait moins quand il était fâché après moi. « Je saoule Aaron vingt-trois heures sur vingt-quatre… mais ça ne m’empêche pas de continuer. Va prendre l’air » J’ai cru l’entendre murmurer un « ça nous fera des vacances » mais je n’en étais pas sûre.

J’ai quand même écouté son conseil, sortir du ministère me ferait du bien. Et de loin. J’en avais marre de tourner en rond dans mon bureau, ne pas pouvoir sortir sur le terrain, me procurer cette adrénaline qui nous faisait vivre. Putain, je le déteste mon mari de m’avoir mis enceinte. C’est sa faute tout ça. Je suis donc sorti du ministère sans transplaner, même ça je ne peux plus le faire. Rodolphus si je te croise là maintenant, je t’étrangle. C’est clair ?! Tant mieux pour lui, je ne l’ai pas croisé et c’était pas faute d’avoir essayé mais il n’était pas à son étage. Une fois sortie dans la rue, j’ai marché jusqu’au Chemin de Traverse. L’air frais m’a fait du bien, et j’ai maudis Cilian d’avoir encore une fois raison. Au fond, je sais que Greene a raison, et que je suis bien mieux à faire du travail administratif qu’à être sur le terrain, mais je n’aime pas être inactive. J’ai besoin de bouger. Tout le temps. Et là, j’ai juste l’impression d’être prisonnière de mon corps. Je m’essouffle plus rapidement qu’avant, j’ai mal aux jambes, j’ai tout le temps envie d’aller aux toilettes… j’ai hâte d’accoucher, juste pour retrouver ma vie d’avant. Ma coéquipière et tout le reste. Mais je reconnais que sur le terrain je ferais tout pour sauver mon bébé. Même si je devais en pâtir pour ça. Il faisait parti de moi, et mon instinct avait tout de suite su qu’il passerait avant tout le reste et tout le monde. Mon bébé, les autres ensuite. Alors oui, mon boss il avait raison de m’interdire l’accès au terrain. Je me suis arrêté devant le magasin d’animaux. Un petit Boursouflet jouait dans la vitrine. Je suis entrée pour rejoindre un vendeur. « Bonjour monsieur, je voudrais le petit boursouflet bleu qui est dans votre vitrine, s’il vous plait » Le vendeur a fait un grand sourire et je suis ressortie dix minutes plus tard avec l’animal dans la main. Bon, Rod’ il allait me tuer mais je n’en avais rien à faire. Ça ferait plaisir à Enfys d’avoir une petite bête à s’occuper. J’allais retourner au ministère quand j’ai entendu une voix d’enfant en pleurs. Mon instinct maternel s’est mis en marche et j’ai rejoint le gamin qui pleurait et sa mère au-dessus d’une grille d’égout. J’ai mis le Boursouflet dans ma poche de veste et je me suis approché d’eux. « Je peux vous aider ? » ai-je demandé à la mère. J’aime pas les enfants qui pleurent.

Il semblerait qu’un esprit ait entendu ses prières et lui ait envoyé une bonne âme pour l’aider. La Gaunt lève le regard vers la jeune femme qui vient d’approcher. Finalement ce n’est pas les esprits qui lui sont venus en aide, mais l’instinct maternel d’une jeune femme enceinte jusqu’au os qui n’a pas dû supporter les pleurs d’un enfant. Vic sourit à la jeune femme avant d’hocher la tête à sa question, elle a plus que besoin d’aide pour le coup. S’il y a un espoir pour le serpent Sally, il lui faut quelqu’un pour l’aider avec cette lourde plaque et la foule trop dense autours.

« Bonjour. Heu… »

Oria décide qu’accroupi par terre n’est pas une bonne position pour parler et elle se relève donc. Elle s’époussete un peu pour avoir l’air plus présentable. Un défaut de l’éducation traditionnaliste qu’elle a eu. Elle veut toujours faire bonne figure devant les gens qu’elle rencontre, même quand c’est incongru. Et pour le coup la situation est particulièrement folle. Elle est à la recherche du serpent de son fils à quatre pattes en pleins milieu des rues de Londres. Un truc qui va faire bien rire son mari quand elle lui racontera ce soir. Mais pour le moment accepter l’aide de la jeune femme serait un bon point de départ pour s’en sortir de tout ça.

« A vrai dire, oui j’ai complètement besoin d’aide. Le serpent de mon fils est tombé là-dedans et c’est… elle est toute fragile donc je dois la récupérer. Il y a trop de monde et même avec un sort la grille est très, trop lourde pour être soulevé trop longtemps. Vous pensez que vous pourriez m’aider à avoir un petit espace de tranquillité le temps de soulever et de voir si je peux apercevoir et peut-être récupérer Sally ? S’il vous plait ? »

Wyatt c’était rapproché de sa mère et Oria en maman poule l’avait attiré contre elle dans une étreinte tendre. Son fils y a répondu brièvement, avant de lui lancer un regard empli d’une détresse qu’elle déteste voir chez lui. Il y tient vraiment à ce petit serpent. Il faut vraiment qu’elle récupère ce serpent, même si ça lui semble encore impossible même avec de l’aide. Elle presse l’épaule de son fils et regarde la jeune femme.

« -Excusez-moi, je me suis pas présenté. Je suis Victoria Gaunt et voici mon fils Wyatt. C’est son serpent qui se trouve là-dedans.
-Sally est fragile. Elle a été maltraitée. Il faut la récupérer. S’il vous plait. »

Victoria regarde son fils. Elle se demande d’où il sort que Sally à été maltraité, avant de se rappeler qu’il parle au serpent et que l’animal à dû lui dire. Et puis vu la cage du serpent dans la boutique, elle-même n’avait pas vraiment de doute sur le fait que la pauvre créature n’avait pas dû avoir une vie rêvé. Sans doute pour ça qu’elle n’a pas sû lui dire non quand il lui a demandé d’avoir un serpent de compagnie.

J’ai observé la femme accroupie devant moi. Un petit air de déjà vu mais je n’aurais su dire qui, quoi, comment, où. Mon regard est tombé sur la bouche d’égout lorsqu’elle s’est relevée, avant d’émettre un petit sourire bienveillant. Retrouver un serpent dans des égouts c’était pour ainsi dire très courageux. Le gamin me faisait de la peine a observer la plaque par là où son animal été tombé. J’étais faite pour aider les autres, j’avais toujours été ainsi, même lorsque j’étais gamine. C’était une sorte de leitmotiv chez moi, aider les autres. J’ai regardé l’heure sur ma montre, en acquiesçant d’un signe de tête. De toute façon, personne ne m’attendait au ministère et si mon administratif n’était pas fait aujourd’hui, il serait fait demain et tant pis si mon chef attendait mes dossiers. Il avait qu’à pas me mettre sur le carreau. Et sauver un petit serpent allait m’occuper l’esprit. Plutôt que de ruminer une douce vengeance envers mon boss. En vrai, je ne le ferais pas – quoique fallait pas trop qu’il me chauffe quand même – mais rien que d’imaginer ce que je pourrais lui faire pour lui rendre la vie dure me faisait du bien. Je n’allais pas m’en priver. « Pas de problème, on va la sortir de là cette petite bête » ai-je lancé, en regardant à mon tour au travers de la plaque d’égout. On n’y voyait pas grand-chose, et j’espérais, au fond, que le serpent ne soit pas enfoui, et qu’il soit resté bien sagement là où il était tombé. Je reconnais qu’aller crapahuter dans les égouts ne m’inspirait guère.  

Même si je trouvais ça étrange d’avoir un serpent comme animal de compagnie. Pas que je n’aimais pas les serpents mais ce n’était pas l’animal le plus prisé de la terre. Mais je pouvais comprendre la peine que le gamin pouvait éprouver à perdre son animal, moi-même j’aurais trop pleuré si cela m’était arrivé. Je ne pouvais pas ne pas les aider même si je reconnais que je ne savais pas trop comment faire. La grille était lourde, il y avait beaucoup de monde sur le Chemin de Traverse. Le bruit devait en plus effrayer l’animal. Ça n’allait sans doute pas être des plus faciles comme sauvetage. J’ai fait un grand sourire à la jeune femme quand elle s’est présentée. Je connaissais les Gaunt de nom, comme tous les sang-pur qui existaient en Angleterre. On se connaissait sans se connaitre. C’était ainsi chez les sang-purs. Victoria faisait parti des Black, c’était pour cette raison que j’avais eu l’impression de la connaitre. La plupart des Black avait cette couleur de cheveux, noire, incroyable et très reconnaissable. J’ai tendu la main « Ivy Schacklebolt-Lestrange » ai-je lancé sans cesser de sourire. Avant d’hausser un sourcil à la révélation du gamin. C’était étonnant qu’un gosse – un adulte aussi d’ailleurs- puisse affirmer ce genre de choses. Mais il avait l’air si sincère et si préoccupé par son animal que je n’ai pas pu m’empêcher d’acquiescer une nouvelle fois de la tête. Cela dit, même sans son argumentaire j’avais accepté la mission de sauvetage. « Ne t’en fais pas Wyatt, on va la récupérer cette petite Sally »

« Vous voulez vous y prendre comment ? » ai-je demandé à la mère du gamin. « On peut tenter un sort de lévitation sur la grille et un sort d’attraction sur Sally. Je ne sais pas si cela peut marcher, au pire on trouvera une autre solution » En espérant que l’on n’ait pas besoin de faire un plongeon dans les eaux usées des égouts pour le récupérer. Cela dit, si l’on devait en arriver là, je ferais appel à Lestrange et Londubat. Le premier pour m’avoir mis enceinte, et le second pour avoir un peu trop raison. Ça leur fera les pieds, à mes deux crétins préférés.

Autant dire que Victoria a eu de la chance dans ce moment de détresse, c’est la bonne personne qui s’est arrêté proche d’elle. Ainsi, elle va peut-être pouvoir venir en aide au serpent de son fils. Enfin, si la bestiole n’a pas fuit beaucoup plus loin. Non elle ne préfère pas penser à une telle éventualité, parce que ça briserait le cœur de son fils et qu’elle n’a pas envie de le voir souffrir son doux fils qui voulait juste sauver une petite vie. Victoria porte sur son fils un regard tendre l’espace d’un instant avant de regarder la femme enceinte.

« Merci c’est gentil de m’aider. »

Le nom la fait tiquer quand la demoiselle se fait connaitre à elle. Elle ne l’avait pas reconnue et pourtant Ivy était connu dans le cercle puriste, pas juste parce que sa famille était progressiste. Non en fait, elle était plus connue parce qu’elle était la femme que Rodolphus Lestrange avait choisi plutôt que le profit de s’allier à la noble famille Black. Jamais Victoria ne le dira, mais elle était ravie de ce choix. Cela a fait les pieds à Bellatrix qui ne méritait point de mariage aussi prestigieux. Oui prestigieux, parce qu’ils peuvent baver, mais même avec ce scandale la famille Lestrange en particulier la branche du père Rasaben était l’une des plus influente du pays grâce à ses alliances dans le monde. Oh bien sûr sa cousine ne voit pas ça comme ça, mais bon c’est le genre de truc qu’elle est incapable de comprendre avec son cerveau de folle furieuse. Elle voit l’homme brun comme un traitre, comme s’il aurait dû attendre comme un bon petit toutou derrière Bellatrix. Ce n’est pas là la place d’un serpent et il a bien fait.

« Vraiment ravi de vous rencontre miss. »

Lance-t-elle un sourire aux lèvres après l’avoir observé plus en détail qu’elle ne l’aurait dû, mais elle était une curiosité pour Victoria. Une connaissance qu’elle connait sans la connaitre n’ayant jamais eu l’occasion de la rencontrer à cause de leur différence d’âge et de de leurs idéaux tout aussi dissemblable. Du moins le sont ils en apparence, mais dans cette apparence il faut oublier ce que sont Alma et Sirius pour qui elle donnerait sa vie ainsi que faire fit de l’éducation plus douce qu’elle donne à son fils.

« La lévitation fonctionnera sur la grille, par contre la lévitation je n’ai jamais testé sur un être vivant donc je ne sais pas si ça marchera. On peut essayer et on verra. »

Victoria se redresse et commence à lancer un sort de lévitation, parce que ce genre de sort peut demander plus d’énergie et que vu sa grossesse Ivy a besoin d’en conserver. Elle lui liasse donc tout le loisir de tenter un sort d’attraction sur l’animal bien qu’elle doute que ça fonctionne. Après elle peut être surprise, surtout qu’elle n’aura pas la prétention de se croire exceptionnelle en magie. Tout juste dans la moyenne serait plus exacte et c’est normal, elle n’a pas besoin de plus avec son travail et elle ne compte toujours pas rejoindre les mangemorts. En fait c’est ça, elle est tout juste dans la moyenne sauf sur un domaine la téléportation par objet, parce qu’elle en a eu besoin pour assurer la sécurité de son fils. Elle regarde le collier autours du cou de son fils qui n’est pas juste un héritage, mais un porteloin qui s’activera si elle meurt.

J’étais née pour aider les autres. C’était dans ma nature. Je ne serais sans doute pas auror, je n’aurais pas fait ma scolarité à Poufsouffle, si cela n’avait pas été le cas. Et je ne serais pas non plus à l’Ordre du Phénix, à lutter contre les injustices. Je détestais ça les injustices, cela me rendait malade. Et puis, je n’aimais pas voir des enfants en détresse. C’était pire que tout. Ils n’avaient rien demandé les enfants, tous purs et innocents, jusqu’à ce que des adultes réussissent à les pervertir. Et je m’étais jurée – dès l’instant où j’avais appris ma grossesse – que le petit être à naitre ne serait jamais perverti. Je ne lui demanderais pas non plus d’entrer en guerre ou d’entrer à l’ordre – j’espérais qu’il serait dissous d’ici là, d’ailleurs - mais mon fils serait tolérant, jusqu’au bout des doigts. Et son père n’aurait absolument rien à redire. Je n’aime pas les idées des puristes, de ces sang-purs qui ne comprennent rien à la vie. Toujours est-il qu’aider les autres, c’était ma nature et que cloitrée au ministère pour faire de l’administratif – je ne remercie pas mon chef pour ça – un peu d’action ne me ferait pas de mal. Soyons honnête, je m’ennuyais à faire que de la paperasse. Je n’étais pas faite pour rester assise sur une chaise des heures durant. J’aimais bouger. Ce n’était pas pour rien que je faisais autant de sport en sortant du travail, que je m’étais inscrite à tous les clubs de Poudlard, ainsi qu’aux trois-quarts des options enseignées, car je détestais l’inactivité. J’avais l’impression de perdre mon temps, et pour tout dire, j’étais en meilleure forme lorsque je bougeais tout le temps, qu’inactive dans mon fauteuil de bureau à ruminer contre mon crétin de chef. Ou alors, était-ce le fait que je sois enceinte qui me fatiguait autant ? J’étrangle Rodo quand je rentre. Après tout, tout ça c’est sa faute à lui. Lui seul. « Plaisir partagé » ai-je répondu, même si je fus – un court instant – un peu mal à l’aise d’être observé ainsi. J’ai eu l’impression d’être passée aux Rayons X. Un peu comme quand les parents de Rodolphus m’avaient rencontré. Et pas que je n’aimais pas ça, mais ça me donnait l’impression que l’on rentrait dans mon intimité et c’était très bizarre.

Mais la sensation d’intrusion fut rapidement oubliée avec les paroles du gamin qui me surprirent. C’était étonnant qu’un môme puisse affirmer ce genre de choses concernant un animal. Un adulte aussi. Les animaux ne parlaient pas, et si nous n’étions pas témoin de ce genre de choses sur eux, nous ne pouvions pas le deviner. A moins de… j’ai haussé les épaules de cette idée un peu absurde. Parler au serpent était peu commun et rare, et pas forcément bien vu par l’entièreté de la communauté sorcière. J’ai chassé de mon esprit ces pensées, pour me concentrer sur la manière dont on allait la sauver cette petite Sally coincée dans les égouts. Du moment que je n’avais pas besoin d’y aller moi-même. Pas que je ne l’avais jamais fait, mais aujourd’hui, étrangement, je n’en avais pas très envie. Le sortilège d’attraction fonctionnait principalement sur les objets. En ce qui concernait les êtres humains, non, il ne fonctionnait pas. Ce n’était donc pas la peine d’essayer. L’Homme, en général, était un être vivant bien trop lourd pour commencer, et puis il avait son libre arbitre qui entrait en compte. Et à moins que la personne soit absolument d’accord pour être déplacé sans son consentement – c’est-à-dire conscient et debout, pas inconscient ou mort – l’Accio ne fonctionnerait absolument pas. Maintenant, sur des petits animaux, il était possible que cela fonctionne. Le serpent devait être suffisamment léger pour que son libre arbitre ne puisse contrer les effets du sortilège. A vrai dire, ce n’était qu’une supposition, je ne l’avais jamais testé. Parce que cela ne m’était jamais venu à l’idée d’essayer. Mais comme disait le proverbe moldu, qui ne tente rien, n’a rien.

« A vrai dire, Sally est peut-être assez petite pour que cela fonctionne. Essayons comme vous dites. Sinon, on trouvera une autre solution. » ai-je ajouté. « Je vous laisse faire le sort de lévitation » ai-je repris. Pour le coup, tenir une grille en lévitation pendant plusieurs minutes – là c’était au-dessus de mes forces. Je peux tuer Rodo quand je rentre ou pas ? « Je m’occupe du sort d’attraction ».

Victoria espère qu’elles vont réussir à récupérer Sally, parce que voir son fils malheureux lui brise le cœur. Il y tient à son petit serpent et ce n’est pas surprenant pour un Gaunt. La plupart des membres de cette famille sont fourchelang et ils ont une affection particulière avec les serpents. Heureusement ce n’est pas bizarre quand c’est son mari et son fils, parce que certains Gaunt et leurs serpents lui font froid dans le dos. Alors que son fils est juste mignon quand il s’occupe de ces créatures, elle arriverait presque à les trouver aussi adorable que des fléreurs, presque et ça exclu Sirius qui est le plus mignon des fléreurs.

« Wyatt recule trésor. »

Lance Vic a son fils qui avait commencé à se rapprocher. Elle veut bien sauver la petite créature, mais elle a besoin que son fils ne s’approche pas trop. Elle n’a pas envie qu’il soit blessé à cause d’une mauvaise manœuvre. Et Wyatt par amour pour sa bestiole peut vraiment se mettre en danger, elle ne le supporterait pas. Son bébé passe avant le serpent, quoi qu’il arrive. Wyatt fait une moue inquiète, mais obéit à sa mère en reculant de quelques pas.

« Vous avez raison, elle l’est peut-être. Je peux vous laisser l’appeler à vous avec le sort de l’évitation ? Faites attention à vous quand même, ne forcez pas trop. »

Lance Victoria avec une certaine empathie. Elle aussi a été enceinte et elle sait à quel point c’est fatiguant donc elle ne voudrait pas qu’elle se mette en danger pour un sort de lévitation et un serpent. Même si ce n’est pas grand, la magie surtout à l’aveugle peut être plus fatiguante que les autres. Pour ça qu’elle lui dit de faire attention, bien qu’Ivy n’ait sans doute pas besoin de ses conseils. Vu son état, cela doit faire longtemps que les médicomage lui ont déjà donné milles conseils en rapport à sa grossesse dont celui de faire attention à ce qu’elle faisait, mais c’est un réflexe pour Victoria qui en bonne maman louve protège souvent un peu trop ceux qui l’entourent. Ivy fait parti de ceux là à partir du moment où elle se met potentiellement en danger pour son Wyatt.
Elle termine de faire léviter la plaque qui est particulièrement lourde assez haut pour que l’animal puisse passer si le sort d’attraction fonctionne sur Sally. Elle l’espère ainsi, elle pourrait le rendre à Wyatt et essuyer ses yeux qui s’emplissent peu à peu de larmes. Franchement voir son fils pleurer c’est la pire chose qui soit pour une maman aimante et là elle n’a d’autre choix que de tout faire pour récupérer Sally si elle veut apaiser son cœur.

Je crois que si mon mec, mon meilleur pote ou mon chef me voyaient, ils m’engueuleraient. Tous les trois. Essayer de sauver un serpent, en lançant un sort dessus, manquer se prendre une plaque d’égout – parce que si Victoria loupait son sort, bah ça risquait d’arriver – me contorsionner pour voir à l’intérieur des égouts si je voyais le serpent… autant dire que ce n’était pas quelque chose de recommandée pour une femme enceinte. C’est nul d’être enceinte, tout le monde pense que je suis malade, que je dois me reposer et blablabla. Non, je suis juste enceinte. Je vais bien, sauf l’humeur – j’ai envie d’étrangler mon mari à chaque fois que je le vois. Parait que ces les hormones. C’est surtout sa connerie plus grosse que toute l’Angleterre, oui. J’ai envie d’étouffer mon boss avec sa cravate. J’ai envie de bouger, faire quelque chose, j’en peux plus de rester cloitrée dans mon bureau à faire de la paperasse. Je suis pas faite pour ça, moi. Il est loin le temps de Poudlard, où j’allais à tous les clubs du château, où je faisais toutes les options possibles. J’ai besoin d’être toujours occupée. Mon père disait que cela se tasserait en grandissant, qu’avec mon métier, ma vie et le reste, j’aurais moins besoin d’être toujours en action. Foutaise. Là, ça faisait à peine quinze jours qu’il m’avait retiré du terrain, ce satané patron, j’avais déjà des fourmis dans les jambes, à force de ne rien faire. Alors, j’admets qu’aider le gamin a récupérer son serpent me faisait du bien.

J’ignorais si on allait réussir, le sort d’attraction n’était pas des plus efficace sur les êtres vivants. Mais elle était petite, on pouvait avoir une chance. Fallait juste être précise mais dans ce contexte la précision allait s’avérer difficile. L’égout était profond et sombre, et honnêtement je n’allais pas faire des acrobaties pour tenter de la repérer à l’intérieur, surtout que Victoria n’allait pas tenir indéfiniment la plaque d’égout en lévitation. Mais il fallait essayer. C’est ce que mon père m’avait appris. Toujours essayer avant de déclarer la chose impossible. Parfois, cela pouvait fonctionner. La persévérance était une caractéristique de sa famille, et je la possédais aussi. Je tentais. Et j’estimais après. J’ai hoché la tête à la remarque du garçon. Il était bien plus prudent qu’il soit loin de nous, pour l’au-cas où. Le danger n’était pas nul et j’admets que je préférais récupérer un serpent dans les égouts, qu’un gamin de dix ans. J’ai arqué un sourcil à sa prévenance. Bon, c’est vrai ça partait d’un bon sentiment mais je ne suis pas malade. Je suis juste enceinte. Je lui ai pourtant fait un grand sourire. La priorité, là, c’était sortir le serpent des égouts, pour qu’il retrouve son jeune propriétaire. Le reste ça attendrait que je sois chez moi, dans mon canapé. Toute façon, là, j’ai besoin de bouger et de me détendre et si je retourne tout de suite au Ministère – déjà j’aurais le sentiment de ne pas avoir accompli ce pourquoi j’étais là et en plus je risquais d’en étrangler au moins deux s’ils croisaient ma route. Le troisième, il attendrait d’être rentré à la maison. « Ne vous en faites pas pour moi, j’ai connu bien pire » ai-je répliqué, sans cesser de sourire. Je suis auror et j’avais connu bien pire que sauver un serpent en étant enceinte.

J’ai attendu que Victoria lance le sort de lévitation sur la plaque pour lancer le mien, sans avoir la certitude qu’il fonctionne. Lancé à l’aveuglette, sur un être vivant, il n’y avait aucune bonne condition pour qu’il réussisse à cent pourcent. Et les secondes me parurent une éternité avant que je n’entende un couinement étrange provenir des égouts. Le troisième jeté du sortilège Accio fut le bon, le serpent atterri dans ma main droite avec violence. J’imaginais que le serpent avait dû lutter contre l’attraction, mais que la force mise avait eu raison de lui, et qu’il était parti comme un bouchon de champagne au moment où il avait décidé qu’il ne pouvait plus résister. D’où la violence du choc en arrivant dans ma main. « Je ne pensais pas que cela fonctionnerait ! » me suis-je écrié en retournant le serpent pour voir s’il n’était pas blessé. J’ai fait apparaitre un petit panier où j’ai mis Sally à l’intérieur, avant de la rendre à son propriétaire. « Elle sera plus confortable là-dedans » ai-je lancé, en lui tendant le panier et le serpent. « C’est la première fois que j’essayais l’accio sur un être vivant, franchement je ne pensais carrément pas que ça allait fonctionner. » ai-je lancé à Victoria, tout sourire. « Vous n’avez pas envie d’une glace ? » ai-je lancé, soudainement. Je n’avais pas envie de rentrer au ministère, la paperasse attendrait, et je commençais à avoir faim. Et je trouvais la compagnie de Victoria très agréable, et franchement qui pouvait prétendre avoir vécu la même aventure que nous deux, ça créait des liens.


Lancé de Dé : Accio Serpent Sally :> Réussite : Oui/Non

Avoir connu bien pire ne veut pas dire que la jeune femme ne doit pas faire attention. Victoria se souvient que lors de sa grossesse, elle avait été particulièrement vulnérable. Toujours trop faible, elle avait détesté ça. Néanmoins, la joie que lui procure son fils jours après jours vaut bien tout ça. Elle ne regrette pas le moins du monde. Mais du coup, elle sait ce que peut vivre Ivy et c’est pour ça qu’elle tient à ce qu’elle fasse attention surtout qu’elle est en train d’aider son fils à retrouver le sourire.

« ça n’empêche. »

Elle lui offre un sourire et maintient le sortilège de lévitation en place sur la bouche d’égout en espérant que la jeune femme va réussir. Sinon elle ne sait pas comment elles vont faire. Elle désespère un peu en voyant que les premiers essaient ne fonction pas bien voir pas du tout, mais elle fini par éclater de joie en voyant la jeune femme réussir à récupérer l’animal au troisième coup. Le petit serpent blanc proteste avec des sifflement, mais Wyatt cri de joie. Il attrape le panier qu’à fait apparaitre Ivy avec Sally dedans. Il lance un sourire radieux à la jeune femme.

« Merci Madame. »

Victoria regarde son fils avec une grande tendresse. Elle repose la plaque d’égout à sa place et caresse la chevelure en bataille de son fils. Cela fait bien longtemps qu’elle n’essaie plus de dompter ces cheveux. Elle a même tendance à faire en sorte que ce soit pire quand un adulte bienpensant lui fait remarquer ce défaut- qui n’en est pas un- chez son fils. Comme si ça les regardent comment son fils est coiffé, surtout quand ils n’ont pas d’enfant ou un enfant qui ne sourit jamais, parce que vivant dans un environnement trop strict.

« Merci et ce serait avec plaisir de partager un moment en votre compagnie. »

Oria n’est pas trop glace, mais Wyatt semble ravie à cette idée. Et puis elle doit avouer que cette femme l’intrigue. Sincèrement, elle n’aurait jamais cru qu’une progressiste fasse fondre le cœur de Rodolphus Lestrange alors elle a bien envie de connaitre celle que sa cousine la folle déteste. Et ça ne la dérange pas le moins du monde d’être vu en sa compagnie. Pour elle cette femme vient d’aider son fils et c’est tout ce qui compte, rien de plus, rien de moins. Victoria l’accompagne vers un glacier en répétant à son fils de faire attention au panier avec son serpent. Elle n’a pas envie de s’amuser à le chercher une deuxième fois. Elle a assez donner pour le coup. Elle caresse la tête de son fils.

« C’est moi qui paie. Vous voulez quoi ? »

Son fils a déjà choisi chocolat comme toujours. Cet enfant aime bien trop le chocolat comme elle. Cela l’amuse beaucoup, car elle aussi à toujours aimé le chocolat. Et par bien des comportements son fils lui rappelle elle avec juste un truc en plus : la liberté de pouvoir être comme ça.

J’avais ce petit sentiment de fierté qui s’immisçait en moi après la réussite. Le sortilège d’attraction n’était pas un sortilège compliqué sur les objets inertes, mais j’admets que sur les êtres vivants il était nettement plus compliqué. Je ne l’avais jamais tenté, car les être vivants possède toujours leur libre-arbitre et la force de dire non. N’empêche que je me sentais fatiguée, j’avais mis beaucoup de concentration pour réussir. Ça me mettait en rogne d’avoir si peu d’endurance depuis que j’étais enceinte. Je détestais ça. J’avais l’impression d’être faible et ça m’insupportait. Et heureusement que mon crétin de mari n’était pas là, sinon je l’aurais encore enguirlandé. Après tout c’était sa faute, c’est lui qui m’avait mis enceinte et punaise, là, je le détestais. Je me sentais énorme, lourde, tout le temps crevée, et privée de terrain. A cause de lui. Il subissait mes mauvaises humeurs, cela dit en ce moment il n’était pas non plus le mec le plus gai du monde. Je ne sais pas si c’est son incartade dans le cimetière ou le boulot qui le rendait ainsi, mais oui, je le sentais soucieux de quelque chose et je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Et pour tout dire, il était fort lorsqu’il était question d’éluder les questions qui le dérangeaient. « C’était un plaisir, Wyatt » ai-je répondu au gamin. Cela me faisait plaisir de les avoir aider. Je n’aimais entendre des enfants pleurer, cela me faisait mal dans mon cœur de future maman.

Je n’avais pas envi de retourner au ministère. Déjà parce que croiser Greene, Cilian ou Rodolphus allait m’énerver. Les trois étaient un peu trop dans mes pattes. Et finalement, je me disais que lorsque Cilian me faisait la gueule, il était nettement moins collant. Là, j’avais envie de lui filer des baffes dès qu’il ouvrait la bouche en ma présence. Je suis enceinte. Pas malade. Juste enceinte. Je préférais de loin passer un moment avec Victoria et son fils, loin des hormones masculines en ébullition, à compter les points entre eux pour savoir qui avait la plus grosse. Les mecs ensembles c’étaient des relous, mais les aurors mecs entre eux, c’était pire. Et j’en pouvais plus de leur comportement d’imbécile et je n’en pouvais plus de les avoir sur mon dos, parce qu’il fallait que je fasse attention. Mais qu’est-ce qu’ils en savaient ce que cela faisait d’être enceinte ? Hein ?! Rien alors qu’ils me foutent la paix, mon mec, mon pote, mon chef. Tous. Il n’y avait que Icare qui avait un semblant de raison pour ne pas venir m’emmerder. J’ai suivi Wyatt qui tenait son panier comme si c’était un trésor, et sa mère jusqu’au glacier. J’ignorais ce qui lui plaisait chez le serpent. Pas que je n’aimais pas les serpents mais j’admets que ce n’était pas mon animal préféré. Je préférais les plus gros animaux, plein de poils. Bon, j’admets qu’adopter une lionne n’était pas possible mais n’empêche que ces bêtes-là, ils avaient mon infime respect.

J’ai secoué la tête de gauche à droite. Même si je trouvais ça adorable de sa part, ce n’était pas dans mes habitudes de me faire « offrir » quelque chose. « Merci c’est gentil… » lui ai-je tout de même répondu, un peu gênée. « Menthe-chocolat » ai-je répondu au vendeur qui venait de s’adresser à moi. « Tu crois que ça aime la glace les serpents ? » ai-je demandé à Wyatt, en prenant de ma glace sur le doigt pour le mettre à l’intérieur du panier. « Victoria, vous devriez essayer c’est hyper étrange comme sensation ! » ai-je lancé, alors que je sentais le serpent léchouiller mon doigt.

Wyatt a un sourire radieux posé sur son visage, alors qu’il tient fermement le panier où se trouve le serpent encore tout petit. Est-ce que ce truc va grossir ? Sans doute et elle ne tient pas à le savoir. Les serpents c’est le truc de son mari et Wyatt, elle a bien plus de mal avec tout ça. Hormis les chiens et les félins domestiques, les animaux ce n’est pas son truc. Les Serpent et autre truc dans ce genre ça lui donne un peu des frissons, mais ça rend son fils heureux donc elle tolère leur présence même si souvent elle dit à son mari de s’en occuper. Et pourtant en regardant son fils si souriant c’est un spectacle qui vaut bien d’accepter cette créature fragile qui ne la met pas hyper à l’aise.

« Vous êtes trop forte madame et toi aussi maman. Merci pour Sally. »

Lance Wyatt en prononçant le nom de son serpent avec l’accent fourchelang. Il le siffle plus comme un serpent que comme le ferait un autre sorcier. Un truc de Gaunt ça, le fourchelang c’est inné chez eux donc parfois ils parlent en un espèce de mélange entre les deux qui est bizarre et adorable à la fois. Elle sourit et caresse la tête de son garçon.

« Tout Chocolat pour mon fils et vanille fraise pour moi s’il vous plait monsieur. »

Commande Victoria pour elle et son fils. Elle paie quand même pour les trois glaces pendant qu’Ivy est penché avec sa glace sur le panier de Wyatt et son serpent. Cette femme est vraiment particulière. Elle ne connait pas grand monde qui aurait osé tendre leur doigt plein de glace vers un serpent aussi petit soit-il. Elle ne l’aurait pas fait et elle vit avec deux Gaunt de naissance.

« Cela ira merci. »

Wyatt lui par contre essaie, mais il n’a pas peur du tout. Pour lui son serpent c’est comme un fléreur pour Victoria, alors elle n’est pas surprise qu’il lui fasse gouter de la glace. L’espace d’un instant elle se demande si ce n’est pas dangereux pour l’animal puis se dit qu’au pire le serpent se plaindra à Wyatt si ça la rend malade. Avantage non négligeable pour un fourchelang avec comme un animal de compagnie un serpent c’est qu’il peut parler avec lui et donc savoir quand il a mal.

« C’est vrai que c’est drole maman. Tu devrais essayer ! »

Victoria secoue encore la tête. Elle aurait à toucher cette créature suffisamment de fois comme ça, elle s’abstiendra de le faire là. Mais elle laisse son fils et Ivy faire ça profitant de leur expression de joie en mangeant une glace vanille fraise. Elle se pose tant de question sur cette femme qui a fait gronder de colère son odieuse cousine en prenant son fiancé à Bellatrix Black. Ce n’était qu’une question d’égo pour sa cousine puisque jamais elle n’a éprouvé d’affection pour son fiancé et inversement tout aussi vrai. Mais se faire remplacer par une traitre à son sang sur l’autel du mariage avec Lestrange ne lui a vraiment pas plus.

Cela me faisait plaisir de voir le sourire sur le visage du gamin. Juste pour son serpent. Et moi, cela me changeait d’être ici, à aider les autres, plutôt que de ruminer encore et encore assise dans min bureau. J’avais besoin de bouger. J’avais besoin d’action. Et ce sauvetage en était un petit avant-gout. J’avais hâte d’accoucher, juste pour pouvoir reprendre le terrain. Je lui ai fais un sourire au gamin. L’intonation me sifflait étrange aux oreilles. Cela faisait écho avec ce que j’imaginais déjà. Le Fourchelang était une langue rare et en général, associée à quelque chose de mal. L’effet Serpent, sans doute. Même si je n’avais aucune confirmation de l’état, il me semblait de plus en plus logique que le gosse, il parlait aux serpents. J’ai balayé cette idée de mon esprit. A vrai dire, je m’en fichais pas mal qu’il possède cette capacité. Le serpent était sauvé, le gamin était content, c’était le plus important. Pour le reste…

La sensation de la langue humide du serpent sur mon doigt était très étrange. Pas si désagréable pourtant. J’ai souri en retirant ma main. « C’est très étrange comme sensation » ai-je annoncé. « Merci pour la glace. » La glace menthe-chocolat était ma préférée, comme pour mon père. On adorait aller se lécher une glace dans toutes les villes, tous les lieux, tous les pays que l’on visitait. Et l’on prenait toujours le même parfum. Pour comparer. Et retourner là où elles étaient les meilleures. Il s’avérait que c’était en France qu’elles se trouvaient. Il faut dire que les Français question gastronomie étaient les meilleures. Ça on ne pouvait pas le leur enlever. Il était agréable ce moment en compagnie de Victoria. Je ne la connaissais que de nom. Elle faisait partie d’une des plus grandes familles de sang-pur d’Angleterre, les Black. Tout comme son mari, d’ailleurs. C’était un mélange qui me semblait explosif. Gaunt et Black. Malheureusement, souvent associés à la Magie Noire – même si pour ma part je connaissais des membres tout à fait fréquentables. Ne jamais s’arrêter aux noms de familles et aux préjugés que l’on pouvait avoir. J’en connaissais dans mon entourage qui avaient un peu tendance à l’oublier. Mon meilleur ami, par exemple. Mon mari aussi, parfois. Et parfois, il était dur de composer avec l’un et l’autre. Cilian surtout. Il y avait quelque chose dans son passé qui l’empêchait de passer au-dessus de choses futiles. Je n’avais jamais creusé, parce que cela n’appartenait qu’à lui, mais parfois je me disais que cela lui ferait du bien de parler. Et je savais, que s’il me voyait discuter avec une Gaunt, née Black, il ne l’apprécierait pas.

« Si je m’étais entichée d’un serpent, petite, je crois que mon père aurait fait une attaque » ai-je lancé, en rigolant. Mon père n’avait peur de rien sauf des serpents. J’étais persuadée, pourtant, que si je lui avais demandé, il aurait accepté d’avoir un serpent chez lui. Juste pour faire plaisir à sa fille unique. « Mais en la regardant, cette Sally, je ne pensais pas cet animal si beau » Cela avait quelque chose d’assez envoutant et mystérieux. Angoissant aussi, peut-être un peu. Je crois que je préférais le Fléreur d’Enfys, pour le coup, ainsi que le Boursouflet que j’avais en poche. C’était moins flippant. A part, peut-être, pour son père, au vu de la personne qui le lui avait offert.

Victoria retient une grimace alors qu’Ivy confirme l’étrangeté du contact avec le serpent. Elle peut remercier son apprentissage aristocratique, familiale sans quoi elle n’aurait pu cacher son dégout. Les serpents et les créatures en dehors des fléreurs ne sont vraiment pas pour lui plaire. Elle ne sait pas dire non à son fils, mais ça s’arrête là. Quand son mari lui parle de serpent et autre lézard, elle ne se gêne pas pour afficher tout son dégout et ça l’amuse ce scélérat. Il prend plaisir à la voir tant détester ces créatures, à en être dégouté, mais avec le fléreur Sirius elle a sa vengeance puisque son mari n’aime pas les félins. Elle le soupçonne même d’en avoir peur. Il faudrait qu’elle lui pose la question un jour, après tout il sait son dégout pour les serpents, elle devrait savoir ce qu’il en est des félins pour son meilleur ami et époux.

« J’ai signé pour un mariage avec un Gaunt, les serpents et tout ce qui va avec était dans la valise. Et puis ce chenapan sait comment faire céder sa maman, croyez-moi. »

Le petit démon fit un petit sourire malicieux qui lui rappelle un autre garçon de sa famille au même âge : Sirius. Elle a un petit pincement au cœur et un sourire nostalgique sur les lèvres. Sirius était toujours un insupportable farceur, mais ce sourire précisément était désormais teinté d’une ombre que Vic ne pourra jamais lui enlever. Oh comme elle a peur qu’un jour ce soit son fils qui perde ce sourire, jamais elle ne se le pardonnerai si une telle chose arrivait et c’est pour ça qu’elle tient éloigné, croc déployé, les membres les plus fous de sa famille prête à attaquer si un jour ils envisagent de voler la joie de son fiils.

« Ils sont magnifique autant qu’inquiétant selon moi. »

Lance Vic qui n’a jamais caché sa façon de voir les serpents même à son fils. Le garçon ne réagissant pas à ses paroles plus que ça d’ailleurs, il bougeait joyeusement sur sa chaise en donnant un peu de glace à son serpent. Et Sally dans un mouvement sinueux, dansant, frétille de plaisir au côté de l’enfant qui vient de la sauver d’un sort horrible. Elle détourne le regard de l’animal qui lui file la chair de poule et se concentre sur son invité du jour.

« Je crois que je commence à m’habituer à voir des serpents tout le temps autours de moi. »

Son mari autant que son fils sont attachés à ses créatures et les protèges. Heureusement l’attachement de son fils pour ces étranges créatures ne l’empêche pas d’avoir des amis, de s’en faire et tous semble conscient de son don si particulier -mal vu pour être exact- sans l’en traiter pour autant. Une chose qui avait inquiété son cœur de maman quand il a montré les premiers signes de pouvoir et de son don de fourchelang. Ce don est si mal vu aujourd’hui associé à la magie noir, qu’elle avait de quoi d’avoir quelques peurs à ce sujet.

Les enfants étaient tous pareils. Ils réussissaient toujours à faire céder leurs parents. Moi, c’était mon père qui ne pouvait rien me refuser. Enfys, elle menait son père par le bout du nez, sans même qu’il ne s’en rende réellement compte. Et j’étais persuadé que le petit bonhomme qui grandissait à l’intérieur de moi serait le même. J’ai souri. Le gamin, il était vraiment mignon. Même si sa passion n’était pas des plus communes, il m’attendrissait. Cela dit, j’ai toujours été attendrie par les enfants et leur innocence. « Je vous crois à cent pourcent. J’ai la même à la maison qui sait exactement comment faire pour faire céder son père ». Enfys, elle faisait tout ce qu’elle voulait du père Lestrange. Et je me disais que, même si ça n’allait pas changer ses opinions crétines, ça allait sans doute l’adoucir un peu, mon Rodo, de voir sa fille discuter avec des enfants moldus. Et puis, il allait devoir fournir des gros efforts, parce que mon fils, il irait à l’école moldue. Je sais que je lui en demandais beaucoup et pour tout dire, je n’avais pas encore abordé le sujet ? Déjà parce que Rafaël n’était pas encore né, que nous avions largement le temps, mais surtout parce que je ne savais pas comment l’aborder sans que ça le crispe. J’ai chassé ces pensées de mon esprit, j’avais encore le temps d’y penser, pour me reconcentrer sur mes deux interlocuteurs.

J’ai acquiescé d’un signe de tête. Les serpents restaient des êtres inquiétants, parce qu’ils étaient méconnus. Ils faisaient peur, et pour tout dire, il y avait que très peu de gens qui s’intéressaient vraiment eux. Ils étaient associés au mal, sans qu’il n’y ait de réelles explications. Surtout depuis que le Fourchelangue avait été découvert. Peu nombreux étaient les sorciers qui savaient parler aux serpents, et malheureusement c’était comme dans les histoires moldues, les fourchelangue étaient toujours associés au mal, comme les sorciers dans les contes pour enfants moldus étaient toujours les méchants, les fées les gentilles. S’ils savaient ces gentils petits moldus que certaines fées pouvaient être… bien pire que les sorciers… « Ils sont surtout très méconnus du grand public » ai-je répondu. Mais, je reconnais qu’à part Sally, je ne m’approcherais sans doute d’aucun autre serpent dans ma vie.

J’ai souri à ses paroles. Moi, je m’étais habituée aux critiques que l’on pouvait entendre sur notre couple. Beaucoup ne me comprenait pas. Et beaucoup ne comprenait pas Rodolphus. Mais il n’y avait rien à expliquer, c’était ainsi. On s’aimait. Même si cela dérangeait nos familles respectives, trop différentes dans leurs idéaux. « Et je suis sûr que cette petite Sally vous en sera très reconnaissante de l’avoir sauvée » ai-je ajouté. Je n’étais pas très calée en Créatures magiques. J’aimais bien les animaux, mais delà à les connaitre tous par cœur, il y avait des limites, mais j’étais persuadée que toutes ces petites et grosses bêtes que l’on aidait, nous le rendait bien, qu’ils soient domestiqués ou sauvages. « Pour ma part, je préfère quand même les animaux à poils. » Les gros. Ceux avec une énorme crinière. Celui surnommé Roi de la Savane. Et plus particulièrement sa version féminine. Mais si les serpents pouvaient trouver une place chez l’habitant, la lionne en revanche c’était bien plus compliqué. Je me contenterais simplement du Fléreur que Cilian avait offert à Enfys. Et vu les poils qu’il possédait, il en avait sûrement plus sur lui qu’un lion. Et du Boursouflet qui commençait à s’agiter dans ma poche. Avait-il senti Sally ? Ça mangeait des Boursouflets, les serpents ?

Victoria rit de bon cœur en imaginant une fillette menant par le bout du nez Rodolphus Lestrange. Elle a un souvenir flou de l’homme qui est plus jeune qu’elle et ne connais pas assez. Quand a la fillette si elle a pu l’apercevoir dans quelques articles sur la haute aristocratie il y a plus d’un an quand elle a été révélé, elle ne s’en souvient guère plus. Elle l’imagine juste avec des cheveux ébène comme ses parents pour le sourire malicieux qu’elle lui imagine, elle le prend chez son propre fils. Les enfants savent y faire avec leur parents quand ils se savent aimer.

« si elle le mène par le bout du nez c’est qu’elle sait tout l’amour que lui porte son père et vous. »

Victoria ne fera pas semblant d’ignorer que Ivy n’est pas la mère de l’enfant dont elle parle. Si peu proche fut elle des Selwyn, elle n’irait pas cracher sur la vrai mère de la fillette ou l’ignorer. Et elle n’irait pas plus insulter l’intelligence de la femme devant elle en lui faisant croire qu’elle ignore tout de l’histoire d’Enfys Lestrange. Pas alors que sa cousine enrage à cause de cette enfant qui n’a rien demandé à personne.

« Je suis d’accord. »

Lance Vic en observant son fils et le serpent. Elle aimait son fils et avait donc appris à aimer les serpents. Ed l’a rendu dingue avec ses reptiles et encore plus dingue quand il avait transmis sa passion à son fils, mais aujourd’hui elle lui en était reconnaissante car son fils avait de l’amour pour ces créatures et une empathie si douce qu’elle fait fondé les cœurs. Pourtant le nom Gaunt n’est pas aimé par la plupart des gens, mépriser même, donc avoir un fils portant ce nom et inspirant l’amour la comblé d’un sentiment de fierté. Même si dans le fond ça marque encore sa différence avec sa famille, seul compte son fils dans toute cette tempête que sont les Black.

« je fais pas ça pour sa reconnaissance. »

Lance le garçon qui est toujours penché sur son serpent. Elle sourit attendrit devant cette scène sans rien ajouter de plus sur ce sujet. Elle rit simplement à l’assertion d’Ivy disant qu’elle préférait les animaux à poil. Elle aussi préférai les animaux à poils et plus précisément qui ronronne.

« J’ai une flereur du nom de Sirius. Il m’accompagne souvent à la boutique et il m’apaise quand je suis devant mes livres de comptes. »

Dit elle en souriant. Elle revoit la tête de Sirius l’humain quand il a appris le prénom du flereur de Vic. Une vengeance enfantine devant la fuite de son cousin qui l’a bien fait rire sur le coup et qui a eut un effet cathartique. Aujourd’hui c’est différents l’animal ne comble plus une peine immense devant la perte d’un être cher, mais la comble d’une douceur et de rire qui lui font du bien en toute circonstance. Elle espère combler aussi cette petite boule de poils autant qu’elle le fait.

J’aimais bien cet intermède en compagnie de Victoria. Cela me faisait penser à autre chose. Oublier mon chef qui me prenait la tête. Mon mec aussi. Si j’étais privée de terrain, c’était bien sa faute non ? C’est lui qui m’avait mis enceinte, c’était donc sa faute à lui si je ne pouvais plus partir exercer mon métier comme je l’entendais. J’en avais marre de tourner en rond au ministère, me cantonner qu’à l’administratif pendant que tous mes collègues partaient à l’aventure. Et je savais que je ne pouvais pas filer en douce, Greene avait des yeux partout. Lui, il m’agaçait plus que quiconque. Comme s’il savait ce qui était bon pour moi. Mais il n’en savait strictement rien. Et il fallait que j’arrête de penser à lui, ça m’énervait encore plus. Je la sentais la colère infuse qui me rongeait petit-à-petit dès que le nom de Greene s’immisçait dans mon esprit. Je préférais de loin penser à Enfys. La douceur incarnée. Pas comme son paternel. Non mais je l’aime mon Rodo, mais c’était pas la douceur faite homme. Loin de là. C’était quand même un ancien mangemort, capable du pire comme du meilleur. Même si je n’avais jamais rien voulu savoir de ses activités au sein des mangemorts, j’étais loin d’être idiote. Je savais ce qu’il pouvait y faire. Mais en ce qui concernait sa fille, oui c’était presque un bisounours. Sa fille, elle lui demandait tout, il disait oui. Et Enfys en profitait largement. Et je trouvais qu’elle avait parfaitement raison.

J’ai acquiescé d’un signe de tête. Rodolphus, il l’aimait sa fille, plus que tout. Moi aussi. Enfys, j’apprenais à la connaitre. Cela ne faisait pas longtemps qu’elle avait retrouvé le foyer de son père. Je l’avais tout de suite aimé. Et de toute façon, même si l’on ne s’entendait pas, cela n’aurait rien changé. Je n’allais pas demander à Rodolphus de virer sa fille de chez nous. Mais, cela ne se posait pas. Enfys, c’était une chouette gamine, qui aimait – je crois – absolument tout le monde. Elle avait des idées contraires à son père. Je me disais que ça allait un peu l’adoucir le père Lestrange, lui montrer que non, y’avait pas que les sang-purs qui comptaient et qu’ils pouvaient nous apprendre bien plus que ce que l’on pouvait croire. « Ma belle-fille est un amour de gamine. » ai-je ajouté pour conclure. Il n’y avait que ça à dire sur Enfys. Je ne connaissais pas sa mère, mais d’après mon père, c’était quelqu’un de bien, comme tous les Selwyn qui existaient sur cette planète. Pour tout dire, je ne connaissais quasiment que Louis Selwyn, le directeur du département des mystères. Et même si j’étais une aventurière, moins je me rendais dans ce lieu, mieux je me portais. Et Louis Selwyn n’avait pas la réputation de bisounours. Réputation de cinglé, plutôt. C’était l’oncle d’Enfys, et je sais qu’elle, elle l’aimait beaucoup son tonton. J’crois que c’est la seule chose qui m’importait. Le reste, ce que l’on pouvait dire sur lui me passait largement au-dessus de la tête. « Tu es rempli de sagesse, Wyatt » ai-je lancé. Cet altruisme me fascinait. Et je trouvais ça beau. Puisse-t-il montrer la voie à beaucoup d’autres personnes. Aider sans attendre en retour.

Le nom du fléreur me fit sourire. Je me demandais comment l'avait pris l'intéressé d'avoir un fléreur à son effigie. Sirius. Je le connaissais de nom. Il faisait parti de l’Ordre du Phénix mais je ne le fréquentais pas plus que ça. Mais son histoire était connue de toutes les familles de sang-pur. L’héritier des Black qui avait fugué un jour d’été au cours de sa seizième année. Je trouvais ça terrible ce qui lui était arrivé. Et je me disais que l’harmonie entre nos deux peuples était loin d’être gagnée. Les moldus avaient encore du mouron à se faire, avant que la paix règne entre nous. Pourtant, il n’y avait pas grand-chose à faire pour vivre en harmonie. Je crois que je suis trop utopique. « C’est si agréable les fléreurs… mon meilleur ami a offert un fléreur à Enfys… et je dois avouer que j’aime l’entendre ronronner quand il vient sur mes genoux… » Les lionnes auront toujours leur place de numéro un au fond de mon cœur, mais les fléreurs avaient ce don inexplicable de calmer les humeurs.

Et j’admets que la tête de Rodolphus lorsqu’il s’était rendu-compte de la présence de l’animal à la maison, et lorsqu’il avait appris que c’était Cilian le responsable, m’avait beaucoup fait rire. Je ne désespérais pas qu’un jour, ils s’entendent bien. Ne serait-ce que pour Rafaël. Mon fils avait besoin de son père mais aussi de ses deux parrains. Et je voulais que les trois s’acceptent, chacun pour ce qu’ils étaient, surtout que les trois se ressemblaient bien plus qu’ils ne voulaient l’imaginer. Cilian et Rodolphus, à part leurs idées radicalement opposées, étaient les deux mêmes. Ils feraient tout pour leur famille, absolument tout. Et Icare, même s’il ne s’en rendait pas compte, qu’il avait tendance à être plus fuyant avec les autres, il agissait avec Enfys comme le ferait n’importe quel oncle. Je savais qu’avec Icare, Cilian et Rodolphus à ses côtés, mon fils il ne craindrait absolument rien. « Je suis une admiratrice des lionnes mais mon père m’a toujours dit que cela n’entrait pas dans un salon… » ai-je lancé, en éclatant de rire. Trop gros, parait-il.

Victoria ne peut que la croire. Elle ne connait pas la gamine Lestrange, mais peu importe ce qu’elle pense du père, elle sait qui était Rheanne et se doute que l’enfant doit être douce et excentrique à l’image de sa mère. Il serait peut-être intéressant de la présenter à Wyatt. Quoi que, elle doute que son mari accepte que leur fils rencontre la fille d’un traitre. Et elle ne parle même pas de sa famille -enfin surtout sa cousine- qui en veut à Rodolphus Lestrange pour ce qu’il a fait à Bellatrix et sa trahison envers le seigneur des ténèbres.

« Hm je ne sais pas ce qu’implique être rempli de sagesse, mais je sais que ce n’est pas bien d’aider les autres en attendant quelques choses de leur part. Surtout qu’un animal ne peut pas payer quoi que ce soit donc ce serait injuste pour elle. »

Le serpent siffle contre Wyatt et le garçon répond dans la langue des serpents. Héritage de Salazar Serpentard et de son père, il n’éprouve aucune honte à le pratiquer en public. Et pas parce qu’il est stupide au point de ne pas savoir que tant de monde considère cette langue comme l’œuvre des mages noirs, mais parce qu’il considère que ce n’est qu’une langue et qu’il est fier de la parler comme il pourrait être fier de parler français, russe ou autre.

« Ils sont intelligent les fléreur et ça ronronne. Il n’y a rien de mieux que les ronrons pour apaiser les cœurs même quand on se prend la tête avec ses comptes. »

Sans oublier que le fléreur l’a aidé quand elle n’allait pas bien. Il comble la solitude de son bureau quand elle fait ses comptes et ça la change des moments avec les serpents. Même si elle les tolère ce ne sera jamais l’amour fou entre elle et les serpents. Elle regarde Wyatt et lui offre un sourire.

« Moi je voulais un loup, mais mes parents n’ont jamais été fan d’animaux donc je n’ai même pas pu avoir un chien. Et ça aurait fait trop plaisir à mon cousin que j’ai un chien nommé Sirius, alors qu’un fléreur ça l’agace et moi ça m’amuse. »

Petite louve, lui a un jour dit son mari. Quand elle lui a demandé pourquoi, il lui a dit que comme une louve elle ne laisserait jamais personne blessé sa famille, son fils. Victoria avait beaucoup aimé cette comparaison, même si dans la réalité beaucoup d’animaux défendrait leur petits aux périls de leur vie. Néanmoins, elle a bien compris qu’il faisait aussi référence aux symboles de la louve et du foyer. Il ne savait pas à l’époque que le loup était un animal qu’elle appréciait autant. Il l’a appris ce jour là et ils en ont beaucoup rit. Lui c’est le serpent, tellement Gaunt avait elle alors répondu et ils avaient partagé un autre moment de complicité. Jamais ils ne seraient amoureux l’un de l’autre, mais ils sont depuis longtemps devenu meilleur ami.

Enfys aimait à peu près tout sur cette planète, les animaux en particulier, et je me demandais si les serpents pouvaient lui plaire. Ces bestioles étaient très mal vues, par leur dangerosité, ou ce que l’on pouvait en faire et cette langue qui n’était parlé que par peu d’élus, et qui était associée à la magie noire. Je trouvais cela dommage, les serpents gagnaient sans doute à être connus. Je les trouvais un peu mystérieux et fabuleux à la fois, même si je préférais les animaux bien gros et bien poilus. J’ai acquiescé d’un signe de tête. « Nous sommes bien d’accord » Malheureusement, les humains pouvaient s’avérer parfaitement odieux avec les animaux. Comme les sorciers avec les moldus, et les chasseurs avec les sorciers.

J’écoutais Wyatt parler avec Sally. La langue n’était pas très agréable à l’écoute, je devais le reconnaitre, mais je trouvais ça bien que le gamin s’exprime ainsi, en plein Chemin de Traverse. Même si, certains pouvaient se retourner en passant à côté de nous. Le Fourchelangue n’était pas la langue la mieux perçu du monde sorcier. Et pourtant, j’étais persuadé que les serpents avaient tout un tas de choses à nous apprendre. « Comment dit-on bonjour, en fourchelangue » ai-je demandé au gamin. Pas dit que je réussisse à le prononcer mais j’étais curieuse. Et j’avoue que j’aimerais bien voir la tête de Rodo lorsque je lui balancerais le mot là aux oreilles. Ou à Cilian. J’crois que l’auror, il en perdrait son anglais si je lui parlais fourchelangue, mais cela me ferait bien marrer.

J’ai hoché la tête. Les ronronnements étaient si agréables. Cela me détendait énormément. Et mon fils aussi, cela lui plaisait. Je le sentais qui bougeait moins lorsque le fléreur d’Enfys était près de moi. « Je laisse faire mon mari pour les comptes, comme ça je profite des ronrons du chat, et je ne me prends pas la tête avec les chiffres » J’ai éclaté de rire. Je la comprenais tellement. Je n’aimais pas spécialement les chiffres, même si je savais compter sans trop de difficulté, je préférais agir, plutôt que rester assise sur une chaise à compter. J’aurais fait comptable si cela avait été le cas. Et puis, j’avais pas assez de sous pour m’offrir une lionne, alors autant ne pas les compter. Je risquerais d’être déçue. J’ai souri à l’évocation du loup. Tout aussi bel animal que la lionne. Et tout aussi mystérieux que les serpents. A croire que c’était de famille d’aimer ces animaux. Ainsi donc l’ainé des Black préférait les chiens aux chats. Cela dit cela ne m’étonnait guère, il avait plus le style un peu fou du chien égaré, que du chat pépère dans un canapé. J’aurais bien ri si le fléreur d’Enfys s’était appelé Cilian. La tête de Rodolphus, et celle de mon meilleur ami auraient été absolument magiques. J’devrais peut-être proposer l’idée à Enfys, d’appeler son Boursouflet Cilian. Juste pour rire. « Je vais paraitre indiscrète mais pourquoi avoir appelé votre fléreur du même nom que votre cousin ? » Certes l’amusement était un bon argument mais tout de même. Je trouvais ça, étonnant.