Le prix du sang (pv Matthew)

Matthew ne veut rien précipiter et cherche les questions les plus adaptés pour leur suspect en fonction de ce qu’il a vu et ce que lui a déjà dis l’homme. Ce n’est pas assez. Le port d’arme ne justifierait pas une arrestation dans leur monde d’autant plus s’il est réellement cracmol et qu’il a un permis de port d’armes. Sauf s’il ment, mais prouver son mensonge peut être long et il y a tellement de risque qu’il puisse s’en sortir aujourd’hui. Il doit trouver un moyen de le faire enfermer ce jour et jusqu’à ce qu’au moins il passe en procès, cela lui laissera le temps de rassembler des preuves plus lourdes contre lui.

« Il faudra prouver votre permis de port d’arme. »

Lance-t-il en réfléchissant à comment lui faire perdre le contrôle. Les réponses qu’il lui donne sont trop courtes pour en tirer quoi que ce soit. Cela l’énerve, mais il n’en montre pas signe. Au contraire il semble encore très calme et en pleine réflexion sur ce que lui dit le suspect.

« Quel est votre identité complète ? »

Il est préférable de recommencer depuis le début. Il lui donnerait sans doute une fausse identité, mais ça c’est quelques choses qu’il pourra faire vérifier par un collègue avant la fin de l’interrogatoire, plus rapide que chez les moldus pour le coup et donc il pourra s’en servir contre lui. L’autre question qu’il veut poser concerne la victime, mais il doit faire en sorte que rien de ce qu’il a vu -autre que le feu- ne sorte de sa bouche. Tout ou presque tout devra venir du suspect.

« Si vous nous parliez de votre présence là bas et de monsieur Tilton dont vous m’avez évoqué le prénom. »

Il s’était assis devant lui feignant une certaine lassitude devant tout cette affaire. Comme s’il était blasé par son travail alors que pas le moins du monde.

Condamné, c’est ce qu’était probablement Jayden. Résigné ? Jamais. Contrairement à ce qu’il pouvait montrer par son flegme. S’il pouvait sembler désinvolte, loin de toute hargne, désabusé par la situation dans laquelle il se trouvait à présent, le garçon n’était pas de ceux à se laisser briser ou abattre par ce genre de contre-temps. Temps qu’il n’était pas mort, il était en mesure de faire des dégâts. Et le chasseur ne s’en priverait pas le moment venu, s’il n’avait pas la possibilité de se sortir de ce guêpier.

Roulant d’une épaule qu’on pouvait deviner endolorie, tant par la chute, les éclats de verre, que la contention, il laissa ses iris se promener une fois de plus sur son environnement, effleurant tout juste les deux sorciers face à lui. Bien sûr, leurs étuis à baguette ne lui échappèrent aucunement.
Il ne répondit pas plus à la demande de son précédent poursuivant quant à son permis de port d'armes. Le propos coulait de source : s’il ne l’avait pas sur lui, il n’avait actuellement pas la possibilité de prouver quoique ce soit à ce sujet, donc cette discussion-là était close. Proposer de leur ramener “la prochaine fois” ? Ca aurait été un joli pied de nez auquel le jeune homme ne se risqua pas pour le moment. A voir si le flic reviendrait ou non sur cette histoire, car il enchaînait en demandant son identité.

Et quel sujet épineux que cette dernière. Rien que dans le monde moldu, cette dernière était particulièrement floue. Mills. Walker. Baker ? Aucun n’était valable. Le premier était celui sur lequel il avait été enregistré. Le deuxième, celui qu’on lui avait attribué à un moment clé de son enfance, pour marcher dans la lumière, attestée par de faux papiers. Baker… celui qu’il aurait sans doute dû avoir, ironiquement.

« Jay Dawson. » répondit-il pourtant sobrement.

Il s’agissait effectivement du nom d’emprunt qu’il se donnait dans le monde sorcier, attesté lui aussi par de faux papiers bien qu’il ne soit enregistré nul part ailleurs qu’auprès d’employeurs peu regardants ou naïfs.

C’est en penchant légèrement la tête de côté que Jayden toisa Ripper lorsqu’il fut question de la malheureuse victime. Le jeune homme avait conscience que son adversaire allait chercher à le piéger, à prouver des incohérences dans son récit. Et si le chasseur savait concéder du terrain, se montrer vulnérable, il ne comptait cependant pas perdre à ce petit jeu là.

« C’est son nom, Tilton. Je ne prétends pas connaître son prénom. » lâcha-t-il simplement, et sans rien ajouter de plus.

Car le faux-pas, celui qui ferait tout basculer, c’est ce sorcier qui l’exécuterait.

Le jeu ne fait que commencer et ils connaissent tous les deux les règles. Cela se voit dans le regard du fameux Jay qu’il a compris ce qui se jouait et comment on y joue. Il note le prénom et le nom donner, mais il est presque certain que ce n’est pas le vrai. Il cherchera. Pour l’heure ce n’est pas ce qui va faire qu’il gagnera ou non contre ce type. Ce sont des informations annexes qui pourront l’aider à renforcer son dossier après.

« Votre age et votre date de naissance. »

Il continue de demander sa cérémonie. Il sait qu’on ne peut pas mentir sur les deux. Beaucoup begaient quand il s’agit de la date de naissance et qu’ils veulent fabuler. Tout comme les questions les unes à la suite des autre déranges les bonnimenteur. Pour ça qu’il enchaine :

« Quel est votre ville de naissance et votre adresse ? »

Cela aura un intérêt limité étant donné qu’il va sans doute mentir, mais il pourra toujours fouiner. En posant les questions aux bonnes personne on trouve toujours le vrai du faux dans les déclaration des inculpés. Par contre, sa déclaration suivante l’intéresse bien plus. Il vient lier ses mains devant lui et penche la tête faussement intriguer à ses explications. Il semble en pleine réflexion depuis de longue seconde trifouillant et mélangeant ses feuilles de note quand enfin il dit quelques choses.

« Ainsi donc vous ne connaissez rien d’autre que son nom, mais vous avez connaissance de ses méfaits comme le trafique de drogue ? C’est étrange monsieur… pardon vous m’avez dis que vous vous appeliez comment ? »

La feuille où il a écrit le nom a disparu derrière de nombreux papier et il fait celui qui a la flemme de fouiner dans ses papiers. Il a déjà pris une plume pour renoter le nom après avoir fait mine de tenter de cherche sans envie comme si la paperasse l’ennuyait profondément. Une chose qui n’est pas fausse, mais qui là fait juste parti du jeu pour l’heure.