...and the strength of the wolf is the pack. - Remus J. Lupin

Que pensez-vous de la situation et du climat actuel qui règne sur le Royaume-Uni ?

La situation au Royaume-Uni, et plus généralement sur le monde, devrait tous nous alarmer. Ce ne sont pas des nuages qui menacent à l’horizon. Les ténèbres sont déjà là et elles engloutissent des vies. Parce que nous ne sommes pas capables de nous entendre, parce que les communautés ont peur les unes des autres et qu’au lieu de construire des ponts et des dialogues pour construire une réalité plus saine pour tous, des groupuscules privilégient le chaos et la mort en espérant que cela fera triompher leurs idées. Ce n’est pas tolérable. Chacun doit s’opposer, faire sa part, prendre ses risques. Ce n’est qu’à ce prix que, peut-être, la peur reculera suffisamment pour que nous puissions tendre la main aux autres, co-éxister malgré les différences et les inquiétudes.

Quels sont vos idéaux ? Votre vision de ce que le monde devrait être ?

Je crois que le monde devrait être à l’image de Poudlard. Un lieu où on puisse apprendre, en étant protégé. Où on puisse vivre, dans le respect des autres et de soi-même. Etre entouré. Aimé. Je ne crois pas que le monde soit nécessairement destiné à être un havre parfait d’harmonie idyllique. Mais nous devons pouvoir vivre un destin commun sans craindre les autres. ….ou du moins, sans craindre autre chose qu’une plaisanterie innocente. Voilà, un endroit où nous serons libres d’apprécier une existence aux côtés de gens qui nous sont importants. Chacun à notre manière. Vivants. Pardon, je- C’est très décousu mais je pense que j’ai dit le principal.




Remus est à n’en pas douter le plus calme des Maraudeurs. Le plus réservé, le plus obéissant aux yeux des professeurs, lorsqu’ils étaient encore à Poudlard. Il est souvent derrière les deux leaders, James et Sirius, si bien qu’on aurait tôt fait de penser qu’il suit le mouvement, de la même façon que Peter. Ce n’est que partiellement vrai.

Mais Remus Lupin a aussi un sens de l’humour très présent, s’exprimant par touches discrètes ou par ironie. Par défaut, il est ouvert, amical avec les gens, tolérant, et cependant, il s’amusera de tours innocents, contribuera avec créativité aux plans visant des personnes n’ayant pas volé d’être remises à leur place.

De par son attitude, il est très souvent sous-estimé. Ses proches savent que le jeune homme est pourtant intelligent, capable, doué en magie, bien qu’il n’atteigne pas le génie dont font instinctivement preuve deux autres des compères.

Et si vous le connaissez encore plus… vous aurez compris à quel point il est secret. Une stratégie de défense acquise depuis l’enfance. Ne révélant jamais certaines informations, faisant un pas de côté et une dérobade discrète, offrant un sourire pour détourner un soupçon… dès que l’on approche un sujet personnel risquant de le mettre en danger.

"Of course he was a bit of an idiot!" said Sirius bracingly, "we were all idiots! Well — not Moony so much," he said fairly, looking at Lupin.
But Lupin shook his head. "Did I ever tell you to lay off Snape?" he said. "Did I ever have the guts to tell you I thought you were out of order?"
"Yeah, well," said Sirius, "you made us feel ashamed of ourselves sometimes... that was something..."

Le bien le plus précieux de Remus Lupin constitue également, à n’en pas douter, sa plus grande faiblesse. Ce sont ses amis. Ces compagnons qu’il avait cessé d’espérer, alors qu’il n’avait que onze ans. Et dont la présence lui est indispensable. Il n’est pas en permanence chez l’un ou l’autre, mais savoir le lien qui les unit n’a pas de prix. Savoir ce qu’ils ont fait pour lui.

L’idée qu’il puisse être privé de ce sentiment est terrifiante. Les perdre le ramènerait à la solitude de son enfance, à l’idée qu’il est condamné à mourir dans l’isolement, comme le monstre que la société lui répète qu’il est. Intégré dans ce groupe, il en suit les codes et accompagne les idées fumeuses des deux moteurs principaux, James et Sirius. La peur du rejet l’amènera à pardonner tout ce qui pourrait être commis à son encontre. Il place son lien avec les Maraudeurs au-dessus de lui-même, au-dessus de tout. Même l’idée catastrophique de Sirius, en sixième année, qui aurait pu causer tant de mal… ...oui, même cela, il l’a pardonné.

...ce qui importe, est de ne pas finir seul.

Pour autant, et en sachant à peu près comment éviter de franchir les limites… Il verbalise sa désapprobation lorsqu’il le pense nécessaire. Il ne le fera pas en public, mais subtilement, lors de conversations plus posées. Ou avec un trait d’humour et de façon implicite.

"You should have realised," said Lupin quietly. "If Voldemort didn't kill you, we would. Goodbye, Peter."

L’être humain étant complexe, il est à noter que malgré toute sa bienveillance, son humour et sa tendance à tout tolérer venant de ses amis… Remus Lupin est capable de faire preuve de détermination. D’agir sans trembler, de façon efficace et réfléchie. Il a certaines faiblesses de caractère, mais il n’est pas véritablement faible. Si vous le voyez lors d’une mission de l’Ordre du Phénix, sans doute comprendrez-vous mieux pourquoi il a été envoyé à Gryffondor.

Il fallait du courage, en tant que petit garçon, pour affronter Lune après Lune. Il fallait du courage pour sortir de l’isolement et tenter de se mêler aux élèves de Poudlard en espérant une scolarité à peu près normale, malgré les risques de fiasco. Il faut du courage pour continuer à vivre malgré les discriminations institutionnelles et les suspicions de son entourage.

Sans doute vous répondra-t-il que lorsqu’il est envoyé sur le terrain, et qu’il avance sur un champ de bataille, déterminé, laissant son émotionnel de côté, il ne s’agit pas de courage. Il s’agit d’efficacité, d’esprit raisonnable. ….et de l’expérience, d’avoir dû gérer des plans à Poudlard partant fréquemment en improvisation, sous l’enthousiasme de Sirius ou de James, et les occasionnelles bourdes de Peter.

“Did you like question ten, Moony?" asked Sirius as they emerged into the entrance hall.
"Loved it," said Lupin briskly. "Give five signs that identify the werewolf. Excellent question."
"D'you think you managed to get all the signs?" said James in tones of mock concern.
"Think I did," said Lupin seriously, as they joined the crowd thronging around the front doors eager to get out into the sunlit grounds. "One: He's sitting on my chair. Two: He's wearing my clothes. Three: His name's Remus Lupin...”

C’est l’histoire d’un petit garçon que le grand méchant loup a failli dévorer. Comme un cauchemar qui se serait incarné, une nuit, aurait déchiré la brume du rêve pour faire voler en éclat une fenêtre, pour se saisir d’un petit corps trop terrifié pour fuir, pour brutaliser les chairs et faire jaillir le sang.

C’est l’histoire d’un petit garçon qui aurait pu mourir mais que son papa a sauvé, son papa si doux et si mesuré, qui s’est battu comme un diable pour défendre ce qui restait de vie dans le corps de son enfant recroquevillé au sol. Ce même papa qui l’avait inconsciemment condamné en tenant les mauvais propos devant les mauvaises personne.

Et surtout, c’est l’histoire d’un petit garçon qui a grandi en isolement constant, dans la crainte de la maladie et de ce qu’elle allait lui faire et de ce qu’elle risquait de lui faire faire aux autres. Un garçon qui a grandi dans l’amour de ses parents désespérés, sous le soin de médicomages impuissants, et dans la crainte des regards des voisins, la crainte d’être découverts et dénoncés, qui toujours menait à fuir, ailleurs, plus loin, loin des hommes et des menaces.

Cette histoire aurait pu s’achever ainsi, des années et des années loin des autres et loin de tout, dans des cocons éphémères et dans des cycles s’achevant sur une douleur et une violence grandissant à chaque Lune.

Mais un grand sorcier, qui avait un cœur généreux ou un esprit stratège, ou peut-être un peu des deux, a changé la fin de l’histoire. A pris sa plume et a offert un autre chemin. Une école dans laquelle serait mises en place des protocoles adaptés, pour qu’il puisse apprendre et grandir au contact de professeurs et d’autres enfants. Avoir un véritable avenir.

A ce moment, commence réellement l’histoire de Remus Lupin.

Quand, après un voyage dans un train tout de métal rouge et noir, il rencontre un garçon aux yeux gris, un autre qui a une tignasse noire en bazar, et un garçon aux traits ronds et au regard fasciné. Ceux qui allaient partager son dortoir pour les sept années à venir. Et qui deviendraient ses premiers amis. Ses meilleurs amis.

But apart from my transformations, I was happier than I had ever been in my life. For the first time ever, I had friends, three great friends. Sirius Black... Peter Pettigrew... and, of course, your father, Harry — James Potter...

La théorie était la suivante : ne rien dire aux autres enfants, faire profil bas, et il suffirait qu’il passe les Lunes dans l’endroit sécurisé prévu pour lui, et les jours suivants à l’infirmerie. Ca devait être simple et le personnel se porterait garant du secret, fournirait un accompagnement et des justifications aux absences ponctuelles du garçon. Il serait discret, ce qui lui allait bien, lui qui était encore un peu mal à l’aise de se trouver soudain entouré par tant de monde, et qui se réfugiait facilement dans la bibliothèque.

C’était sans compter la petite bande de Gryffondors, loin d’être bêtes, encore plus loin d’être obéissants et de s’arrêter aux explications officielles et aux consignes des adultes.

Le jour où les autres garçons l’avaient confronté, Remus avait senti s’ouvrir sous ses pieds le sol de la tour de Gryffondor. Il avait senti chaque pierre se dérober sous ses pieds, il avait eu l’impression que l’air s’échappait de ses poumons, et il aurait pleuré à chaudes larmes de devoir partir de cet endroit plein de vie et de rires d’autres enfants et de bêtises et de découvertes. Il avait tremblé et avait commencé à ramasser ses affaires pour les mettre dans sa malle…

Mais les trois autres garçons n’étaient pas n’importe quels garçons. Ils avaient gardé le secret qu’ils avaient découvert. Non, ils avaient fait plus que ça. Si c’était possible, ils n’en avaient aimé Remus que davantage, s’étaient tenus à ses côtés plus étroitement, avaient apporté une aide plus féroce encore.

Ils avaient accompli un miracle. Un miracle qui avait pris des années, mais qui  lui avait permis à lui, de n’être plus seulement Remus. Il était Moony, à présent. Et même pendant les Lunes, il n’était plus seul. Plus jamais.

Et en dehors des Lunes… ils avaient rendu la vie plus intense. Plus folle. Aventures après aventures, triomphes après catastrophes, ils lui avaient permis de vivre plus fort. Plus qu’il n’aurait jamais osé le rêver. Des années plus riches que le plus débridé des romans qu’il avait pu lire et qu’il lirait sans doute jamais.


"Together?" he said quietly.
"I think so," said Lupin...

Les choses ont commencé à se dégrader au cours des deux dernières années, en réalité. Au fur et à mesure des révélations.

Première révélation : Sirius avait fini par remarquer des filles, lui qui n’avait pas partagé l’enthousiasme initial de James pour le sujet. Et comme ça faisait un certain temps que les filles regardaient le mauvais garçon, il n’avait pas eu à faire grand effort pour explorer ces territoires nouveaux.

Deuxième révélation : …Remus lui-même ne remarquait pas les filles. Et il aurait fortement préféré. Certains réveils auraient été moins compliqués, et il n’avait pas besoin de se sentir plus étranger encore, plus à part, plus bizarre, plus seul. Au moins, avait-il une consolation : ce secret là, personne ne l’avait découvert, pour l’instant.

Troisième révélation : ils s’étaient peut-être emballés en pensant que sa scolarité à Poudlard allait arranger tous ses problèmes concernant l’avenir. Sorti de l’école, il était inemployable dans la plupart des commerces sorciers, et son train de vie particulier mettait mal à l’aise les moldus. Ca ne se profilait pas exactement bien, et pourtant, c’était le cadet de ses soucis. Il avait été aux premières loges pour comprendre l’urgence de la situation. L’urgence d’intervenir. Il avait 20 ans, et lui et ses amis partaient au front, officieusement, sans protection aucune. ….et avec l’intégration dans le jeu de nouveaux participants, moldus particulièrement équipés, la partie n’avait fait que se complexifier, les adversaires se multipliant. Un moldu savait pertinemment ce qu’était un loup-garou.

Quatrième révélation : ….ce qu’il pensait être un invariant, une trajectoire garantie, une assurance… James et Lily… James ET Lily… venait de se fracasser sur les rochers de la réalité. Dans le sillage de ce naufrage, Remus s’était trouvé dans une situation compliquée. A la différence de Sirius, lui avait souhaité maintenir une certaine neutralité.

A l’aune de ces révélations, Remus Lupin, à 20 ans, n’avait qu’une seule certitude : le reste de l’histoire, qu’il lui faudrait écrire par lui-même, sans compter sur un autre, ne ressemblerait certainement pas aux histoires de contes de fée.

Yes notre 3ème Maraudeur est arrivé et le plus doux aussi  

Maintenant que tu as réussi à passer cette épreuve, tu peux aller créer ta fiche de lien, ainsi que partager ton carnet de voyage, rédiger ton ton journal intime ou mettre ton hibou/ta chouette dans la volière.

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