Messieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue
spécialistes en assistance aux Maniganceurs de Mauvais Coups sont fiers de vous présenter
LA CARTE DU MARAUDEUR
Il paraît que je suis né un 27 mars. De l'année 1960 très exactement. Comme tous les sorciers d'Angleterre, je suis né à Sainte-Mangouste. L'hôpital sorcier situé en plein cœur de Londres. Ma mère - la meilleure maman du monde, je précise - a accouché dans la salle numéro deux prévue à cet effet. Vous avez vu un peu la précision des détails ? C'est pour que vous vous imprégnez mieux de ma vie. Mon père - le meilleur auror du monde - est arrivé en retard. Comme d'habitude. En même temps, il était en pleine arrestation quand le patronus en forme de cigale de ma mère lui est apparu devant le nez. J'imagine bien la tête de mon père devant les prisonniers... Mais reprenons depuis le début. Mes parents se sont rencontrés sur la plage de la Baie d’Hamelin- une ville dans le sud-ouest de l’Australie. Les vacances avant ses APSICs mon père - lui est irlandais de part son père et anglais de part sa mère - est parti faire un tour du monde, voulant connaître les différentes traditions sorcières de nos pays voisins. La France, le Canada, la Russie, l’Inde, l’Afrique et l’Australie. C’est en Australie qu’il a rencontré ma mère. Seul sur le sable, les yeux dans l’eau, le rêve était trop beau. Il paraît qu’ils ont vécu les plus beaux quinze jours de leur vie. Honnêtement, je ne veux rien savoir. Papa est rentré en Angleterre pour faire sa dernière année, laissant cet amour de vacances loin de chez lui. Ses ASPIC’s en poche, un coup de tête et un billet d’avion plus tard, DImitri Potter sonnait à la porte de la maison familiale d’Éliane Carter. Ils se sont mariés à Darwin sur un pari stupide, et ils sont rentrés en Angleterre, où mon père est entré à l’institut de formation des aurors, et ma mère à l’insitut de formation de médicomagie. Et c’est ainsi que débute mon histoire, au Manoir Potter de Godric’s Hollow. J'étais, donc, un bébé tout à fait fabuleux et fantastique et tellement mignon que ma mère me laissait presque tout passer. Oui, je dis presque parce que ma mère est la spécialiste du grognage et du punissage. Mais que voulez-vous, je déteste rester dans ma chambre à ne rien faire. Par contre j'adorais aller chez mes grands-parents, ils me laissaient tout faire. Et quand je dis tout... c'est tout. J'ai même réussi à coller le dentier de mon grand-père au plafond sans qu'il ne dise rien. Par contre quand je suis rentré chez moi, j'ai douillé. Mon postérieur s'en souvient encore. Mais passons sur mes déboires avec ma chère mère et revenons à ma première année de vie. De zéro à un an. La belle vie. J'étais plus qu'attendu dans ma famille. Mes parents désespéraient d'avoir un enfant après beaucoup d'essais et voilà que moi, James Dimitri Potter, fait son apparition à un moment où ils s'y attendaient le moins. Quelle belle surprise, vous ne trouvez pas ? Résultat, j'ai été choyé. Plus que choyé même. Ma mère m'a couvé jusqu'à mes un an. Elle ne pouvait pas se séparer de moi plus d'une demi-heure. Je crois qu'elle en a rendu folle mon père. C'est limite si je ne dormais pas dans leur lit la nuit. J'ai dit mon premier mot, papa - et là ma mère a failli m'étrangler en hurlant «
pourquoi tu ne dis pas ma-man ? », en même temps c'est logique si elle m'étrangle je ne vais pas dire maman - à six mois. Oui je sais, je suis précoce comme garçon. Comment ça non ? Bref, ma première année de vie a été génialissime. Je pense que c'est là où j'ai appris à faire des bêtises, ben oui c'est la seule année où ma mère ne disait rien. Je crois que j'ai même réussi à faire brûler une de ses mèches de cheveux un soir où je pleurais à cause des dents qui poussaient. Vous n'imaginez même pas à quel point ça fait mal les dents, même chez les sorciers. J'ai rencontré la fille qui deviendra ma meilleure amie.
Alexis Connors. C’est la fille qui habitait juste à côté de chez moi. Une jolie moldue avec qui j’aimais passer du temps. Ma seconde année de vie, j'ai commencé à visiter le manoir familial. C'est qu'il est grand en plus. J'ai du me perdre une bonne centaine de fois. Heureusement
Arkos - c'est l'elfe de maison qui en fait moins que moi, la haine - était là pour me retrouver. Merci Arkos. Que je vous explique. Mes parents sont des sang-pur, et mon père descend en droite ligne des
Peverell. Mon père a, également, dans sa branche éloignée – et je tiens à préciser que
je renie toute ascendance avec cette branche – des Black. Oui des Black. L’arrière grand-mère de Sirius est ma tante au second ou troisième degré, un truc dans le genre. En fait, je n’ai jamais vraiment cherché à comprendre. Bref, on est des sang-pur. Sauf que… nous ne sommes pas des sang-pur comme il faut parce que nous, on est du côté des gentils. Et oui… Les Lois des Sangs-Purs et tout le reste... ce n'était pas pour nous. Mais cela ne nous a jamais empêché d’avoir un elfe de maison. Ma mère disait qu’au moins, lui aurait la belle vie. Et pour l’avoir eu, il l’a eu. Ce fut le cadeau de mariage de mes parents, ils l’ont libéré le lendemain. Mais Arkos n’a jamais voulu quitter ma famille, il est donc resté en tant qu’elfe libre à la maison. Arkos voulait toujours tout faire mais ma mère l’y empêchait à chaque fois. Elle a toujours prétendu qu’Arkos était son second enfant. Je ne sais pas comment je dois le prendre là. Mais je dis ça mais je l’adore Arkos. On est toujours entrain de faire des blagues à mes parents, lui et moi. Il est génial Arkos. On a toujours vécu ensemble et je crois que c’est celui qui me connaît le mieux de toute la famille. On se dit tout, tous les deux. On a aucun secret. Avec lui, j’ai donc visité tout le Manoir à quatre pattes - oui à l’époque je ne savais pas encore marcher – et j’ai même appris à chiper tout ce que je trouvais sur mon chemin. C’est d’ailleurs grâce à lui, que j’ai réussi à voler la baguette magique de mon père. Il l’a cherché tout un week-end avant de se rendre compte que mon sourire un peu trop sérieux sur mon visage d’un an et demi était trop faux pour pouvoir prétendre que j’étais étranger à cette disparition. J’ai rendu sa baguette à mon père non sans avoir hurlé à plein poumons. J’ai même réussi à verser de vraies larmes mais c’est là que j’ai compris que plus jamais ma mère ne serait l’alliée que j’avais toujours eu jusqu’à présent. Le cordon était définitivement coupé et bien je peux vous dire que ça fait mal. Très mal. Mon pauvre petit cœur en a souffert. Une heure je dirais. Je suis reparti à l’aventure après, avec Arkos. A un an et sept mois je marchais comme un brave – enfin je n’étais pas très stable sur mes deux pattes mais je marchais – et là j’ai vu le monde différemment. De plus haut. Et vous savez quoi ? C’est le même. Quelle tristesse…
Ma
troisième année de vie fut comme la seconde. Visite du monde et farces en tout genre. Enfin, dans la limite de mes capacités quand même. Je n’ai que deux ans et demi. Mais je suis déjà un petit génie. D’ailleurs c’est à cette époque que j’ai appris à me servir de la balançoire d’Alexis. Je crois que j’ai
toujours été un peu amoureux d’elle. Aussi inséparables que nous étions, je n’ai pourtant, jamais pu lui avouer ce que j’étais. Mes parents me l’avaient
strictement interdit. Jamais, le monde moldu ne doit connaître l’existence des sorciers. J’aurais, pourtant, tellement voulu tout lui révéler. Je crois que cela a été la chose la plus dure de ma vie. Mais c’est ainsi. J’ai quand même continué à jouer avec elle, prenant bien soin de ne pas l’emmener chez moi, de ne pas parler d’Arkos, ni de ce que j’allais bientôt pouvoir faire, quand mes pouvoirs se développeraient. Le jour de mes trois ans, mon oncle, venu tout droit d’Australie – le frère de ma mère – a trouvé de bon ton que de m’offrir un tricycle. Je crois que ma mère a failli faire une syncope quand elle m’a vu descendre à toute vitesse la pente du village qui menait à la maison, enfin surtout quand mon vélo a ripé sur une pierre et que j’ai fais un magnifique vol plané dans l’herbe. «
même pas mal » que j’ai lancé quand je me suis relevé. Merci la magie. C’est ce que mon père a lancé quand il m’a vu me relever. Oui et heureusement, si j’avais été un moldu je serais sûrement mort. J’ai appris à nager l’année de mes quatre ans, grâce à la mère d’Alexis et à ma mère. Elles nous avaient emmenés à la piscine moldue de Godric’s Hollow. J’ai failli me noyer au moins quatre ou cinq fois avant d’arriver à faire la brasse correctement – enfin ça c’était au bout du dixième jour de piscine, avant je n’avais pas quitté les bras de ma mère tellement j’étais paniqué à l'idée de me retrouver à flotter dans l’eau. Mais je ne suis pas mécontent d’avoir réussi à nager. Alexis, elle, elle avait réussi à la troisième séance. J'ai trop été jaloux. A six ans – là je hais ma mère – j’ai du prendre des cours particuliers moldus. Ma mère est une grande fan des moldus et elle voulait absolument tout connaître de leur culture. Évidemment, je devais en faire de même. Elle m’a fait lire pleins de livres moldus, j’ai appris les mathématiques moldus et leur science. Tout ça pendant cinq ans. Avant d’aller à Poudlard. Heureusement que j’avais mon balai volant et mes copains sorciers - Godric’s Hollow est un village où il y a beaucoup de sorciers - pour faire du Quidditch dans le parc, sinon je me serais bien emmerdé durant mes cinq années. Bon, j’ai fais aussi pas mal de blagues à mes parents. Surtout que je réussissais à me servir de la baguette magique de ma mère. J’ai du lui faire un nombre de colorations aux cheveux incalculables. Je me souviens même qu’un jour, elle est allée travailler à Sainte-Mangouste avec des cheveux bleus fluo. Je crois qu’elle m’en veut toujours à l’heure où je vous parle. Tant pis, moi ça m’a bien fait rire. Arkos aussi d’ailleurs. Devrais-je dire que c’est lui qui a fait durer le sortilège plus de 48 heures ? Godric’s Hollow est un village sorcier pour la plupart des personnes qui y habitent. Il y a quand même des moldus mais je dois dire que sur dix enfants, seuls deux devaient être moldus. Avec les autres, on jouait souvent dans le parc derrière le Manoir – c’était le plus grand jardin du village – surveillés de près par ma mère qui disait toujours «
Faites attention à ne pas voler trop haut, les moldus peuvent vous voir ». C’est sûr qu’avec un balai volant qui monte pas à plus d’un mètre de haut, on va voler super haut… enfin bref, c’est ma mère, faut pas lui en vouloir. Je crois surtout qu’elle ne voulait pas qu’on se blesse. Elle n’aimait pas nous soigner. J’aurais tellement aimé qu’Alexis joue avec nous, je sais qu’elle aurait adoré ce sport. Elle est comme moi, Alexis, sauf qu’elle n’est pas sorcière. L’année de nos huit ans, j’ai vécu le premier drame de ma vie. Alexis et ses parents déménageaient loin de chez nous. Ils partaient en France. J’en ai voulu à la terre entière de nous séparer tous les deux. On s’écrit tous les ans - j’ai appris à me servir de la poste moldue. Pour son anniversaire, pour le mien. Pour les vacances. Tout le temps. Elle s’éclate en France. Je suis content pour elle, et je sais qu’un jour j’irais là-bas, pour qu’on se retrouve. L’année suivante,
une petite brunette a fait irruption dans ma vie, balayant tout ce que en quoi je pouvais croire. Cette petite brunette répondait au doux nom de
Juliet. Ma petite sœur est née un matin d’avril et je n’ai eu d’yeux que pour elle dès le jour où je l’ai rencontrée à Sainte-Mangouste.
Le 27 mars 1971, j’ai reçu
ma lettre. LA lettre de Poudlard. J’y été admis. Normal, je ne pouvais qu’être admis. Je suis sorcier et génie, je ne pouvais qu’aller à Poudlard. Poudlard !! Oh beau Poudlard !! Poudlard je t’aime !! J’ai toujours rêvé de cette première année. Toujours rêver d’aller à Gryffondor comme mon père. En fait, je crois qu’au fond de moi je ne voulais pas le décevoir en allant dans une autre maison que Gryffondor, même si me retrouver à Serdaigle ou Poufsouffle ne m’aurait pas dérangé. La seule maison où je ne voulais pas aller c’était Serpentard. Adepte de la Magie Noire et bien trop extrémiste pour moi. Bref, je ne rêvais que d’une chose, aller à Poudlard et montrer ce que je savais faire. Et c’est ce que j’ai fais. Dans le Poudlard Express, j’ai rencontré Sirius Black. Quand j’ai dis à ma mère - même si elle ne connaissait pas l'école, elle avait tout lu sur Poudlard - que j’étais dans le même dortoir que lui, elle est venue voir Dumbledore pour savoir pourquoi j’étais à Serpentard et pas à Gryffondor. Il parait que Dumbledore a beaucoup rit en déclarant que c’était Sirius qui était à Gryffondor et non pas moi à Serpentard. Un Black à Gryffondor, ça a fait beaucoup de remue-ménage. Normalement, tous les Black sont passés par Serpentard. Tous sauf un. Le rebelle de la famille.
Sirius est devenu mon meilleur ami. Ça peut paraître étrange qu’un Black et qu’un Potter soient amis, mais on est pareil lui et moi. Aussi à cheval sur le bordélisme qui nous caractérise. Les farces c’est notre passion. Je crois que l’on n’a jamais fait autant de blagues en un an que tout Poudlard réuni. Après tout, rire c’est la santé et puis, il fallait mettre un peu d’ambiance dans les cours de McGonagall. On a passé des heures en retenue avec elle. Personnellement, j’adorais les retenues en sa compagnie. Je crois que McGonagall c’était ma prof préférée. Ma première année aussi, j’ai vite compris que Servillus – je ne connais pas son vrai prénom en fait – Rogue ne serait pas mon ami. Evans non plus d’ailleurs. Les deux là étaient meilleurs amis. Je ne l’ai jamais compris. L’un adepte de la Magie Noire – ça se voyait, pas besoin d’être Dumbledore pour le comprendre – et l’autre sorcière de parents moldus. Ils n’étaient pas du tout compatibles. Et puis Rogue détestait les nés-moldus. Pourquoi c’aurait été différent pour elle ? Enfin quand je dis qu’Evans n’est pas mon amie, ce n’est pas tout à fait vrai. Je faisais abstraction qu’elle adorait Servilus, je m’arrangeais toujours pour lui mener la vie dure quand elle n’était pas dans le coin. Elle défendait toujours Servilus mais on ne s’est jamais réellement disputés. Sirius et moi partagions le même dortoir que Peter Pettigrow et Remus Lupin. Le premier rondouillard et pas débrouillard s’est vite collé à nous pour éviter les ennuis et le second, très solitaire, il n’aimait pas tellement se faire remarquer. Avec nous comme copains, il avait un peu mal choisi… Sa mère était malade. Il allait tous les mois la voir à l’hôpital. C’est peut-être pour ça qu’il était si discret. Il n’aimait pas qu’on le plaigne. Le jour de noël, mon père m’a offert cette merveilleuse cape d’invisibilité qui ne me quitte plus. Avec elle, le château était à nous. Sirius et moi avons passé nos nuits dehors pour visiter. On y a découvert tous les passages secrets – très utile en cas d’attaque réglementaire de Rusard et de McGonagall. Bon, parfois ça ne marchait pas surtout le jour où l’on est allé à Pré-au-Lard en douce. Normalement, ce n’est qu’à partir de la troisième année que les élèves peuvent y aller durant les heures autorisés – les samedis après-midi – mais nous… on avait trouvé la combine qui allait bien. Le passage secret de la Sorcière Borgne donnait directement dans la cave de Honeydukes. Trop la classe. On s’est goinfré de chocogrenouilles et comme des braves on est retourné au dortoir, sauf que… «
t’es vraiment qu’un crétin » a lancé Sirius quand on s’est retrouvé face à McGonagall juste devant la salle commune. Oui, bon… je l’admets j’aurais pu éviter d’oublier de remettre la cape d’invisibilité sur nous mais Sirius aussi aurait pu y penser aussi. Bref, résultat des courses, on s’est pris une semaine de retenue, on a dû rembourser les chocogrenouilles mangées. J’ai reçu une beuglante en plus – ça fait un peu mauvais genre surtout quand tu viens d’essayer de draguer Evans la seconde d’avant – et en plus j’ai du faire le ménage de tout le manoir – façon moldue – quand je suis rentré à la maison durant les vacances d’avril… J’ai passé les examens de fin d’année avec brio. Normal, je suis un génie. Durant les vacances d’été, Sirius est venu à la maison. Avec Arkos on a fait tourner en bourrique mes parents. Je crois qu’ils étaient contents quand on est reparti pour Poudlard.
La seconde année à Poudlard s’est passée comme la première - blagues, retenues, cours, humiliation en règle contre les Serpentard, retenues, cours, retenues, blagues, cours, retenues, retenues – avec en plus une nouveauté. Le Quidditch. J’ai, évidemment, postulé pour l’équipe de Gryffondor. Et, évidemment, j’ai été pris. En tant que
Poursuiveur. J’aurais pu être Attrapeur mais je préférais marquer des buts. Le Vif d’Or, j’aime bien jouer avec, ça épate les filles –
sauf Evans, mais ça c’est une autre histoire. Et bien sûr avec moi dans l’équipe, on a gagné le championnat de Quidditch. On a écrasé les Serpentard. Ma petite fierté. J’adore le dire à tous ceux qui ne le savent pas. Avec Sirius, on aime bien s’en prendre un peu aux autres élèves - enfin non, aux Serpentard - Servilus en particulier - juste pour montrer qu’on sait lancer des sorts. Ou peut-être parce qu’on aime trop les retenues avec McGonagall ? Au cours de la même année, Lily Evans a découvert LE parchemin qu’il ne fallait pas, le règlement de l’école. Enfin, je ne suis pas tout à fait sûr du nom - j’avoue je ne l’ai jamais lu donc j’ai quelques difficultés à savoir ce qu’il y a dedans. Elle n’a pas arrêté de me sortir des paragraphes et des paragraphes à chaque connerie que l’on faisait, Sirius et moi. Remus, lui, allait toujours voir sa mère. Un jour on lui a demandé ce qu’elle avait comme maladie, il n’a jamais voulu nous répondre. Il n’aimait pas en parler. Sauf que nous on trouvait ça bizarre. Quand il revenait trois jours après, il était toujours épuisé et semblait, lui aussi, malade, voire même blessé. A notre place, vous trouveriez ça aussi bizarre. Alors Sirius, Peter et moi on a décidé d’enquêter. Remus cachait quelque chose, c’était sûr. Et nous avons trouvé, grâce à Peter. C’est lui qui a fait la remarque «
Eh les mecs, vous avez vu ? Remus s’en va tout le temps à la Pleine Lune ! » Très juste, Auguste. Dès le retour de Remus au château, en juin, on lui en a parlé. Il est devenu tout pâle – tel un vampire – puis tout bleu – tel un mec ayant reçu le Baiser du Détraqueur – puis tout rouge – telle une tomate bien mûre. Et puis, Sirius a lancé son idée. L’idée du siècle. «
On va devenir Animagus pour te tenir compagnie ». Depuis ce jour-là, tous les quatre on est inséparable. «
A la vie, à la mort ! ».
Les Maraudeurs étaient nés. On a passé les examens avec – toujours – autant de classe.
En troisième année, on a commencé nos entraînements pour devenir
Animagus. Inutile de préciser que l’on a bien galéré. C'est une métamorphose tellement dure. Je me souviens encore du jour où on a découvert l’animal qui sommeillait en nous.
- Pour cette partie, c'est ainsi que je vois la manière dont on apprend la façon de devenir Animagus, ainsi que la façon dont on découvre son animal... cela sort de mon esprit et non de celui de JKR, je peux supprimer si besoin. -
« Il avait lancé le sortilège. Je m’étais alors retrouvé dans une forêt immense. On imaginait le ciel bleu au-dessus des arbres. La forêt était très dense et l’on voyait à peine le petit chemin en terre qui passait par là. Les arbres étaient immensément hauts et s’entremêlaient entre eux ne laissant passer que quelques rayons de soleil. On aurait dit la forêt interdite et pourtant ce n’était pas elle. Quelque chose manquait à l’énigmatique forêt que l’on voyait de Poudlard. Un silence étrange régnait parmi les arbres. Pourtant, le cœur battant, je m’y étais aventuré. Je voulais savoir ce qu’il se cachait derrière les branches d’arbres. J’avais emprunté le petit chemin en terre, écoutant les sons qui ne venaient pas. Pas d’oiseau. Pas de cris de loups ou d’animal quelconque. Juste le silence. Fallait-il que je m’enfonce dans les coins les plus sombres. Peut-être. Je n’avais pas peur même si j’ignorais pourquoi. Le silence était trop pesant, j’aurais aimé entendre un bruit, même un craquement de branche. Le chemin s’était alors divisé en deux, j’avais pris à droite et alors, je l’avais vu. Deux yeux jaunes qui m’observaient entre les bosquets. Je m’étais avancé vers l’animal qui n’avait pas bougé. C’était une licorne. Une magnifique licorne aux crins blancs. Je lui avais souri, elle avait baissé la tête. J’avais alors continué. Un tigre aux dents de sabre m’était alors apparu devant les yeux. J’avais sursauté, il n’avait pas bougé. Des piaillements d’oiseaux s’étaient fait entendre. En levant la tête vers les plus hautes branches, j’avais pu voir les oiseaux de toutes les couleurs. Bleus, jaunes, rouges, oranges, verts. Un hibou hulula près de moi. Je tournais la tête pour le voir et un tout petit rat apparu devant moi. Il couina et parti dans les fourrés où il rejoint sa famille. Je le compris aux couinements qui se firent entendre. Je continuais sur le chemin de terre croisant un tigre du Bengale, majestueux qui m’observa passer devant lui sans faire le moindre mouvement. Un grande chien noir buvait dans la petite marre de la grenouille. Cette dernière croassa me faisant sursauter.
Un loup gris regardait la scène d’un air tendre. Il avait les yeux bleus. Si on poussait la visite un peu plus profondément, on pouvait rencontrer des licornes qui broutaient de l’herbe paisiblement. Plus on s’enfonçait dans la forêt et plus elle venait dense, si bien qu’au bout de plusieurs mètres on ne voyait plus jusqu’où elle pouvait s’étendre. Il m’avait fallu continuer loin. Cela devait faire une heure que je marchais dans cette forêt, ne sachant pas où j’allais. Ecoutant les bruits des animaux, essayant de me repérer aux arbres. En vain. Je voulais renoncer. Arrêté au milieu du chemin, j’avais regardé tout autour de moi. Seuls le loup, le chien et le rat m’avaient suivi, comme si les autres animaux craignaient de ce que j’allais trouvé si je continuais plus loin. J’avais soupiré et fait demi-tour. Le loup, jusque là très éloigné de moi, c’était imposé à moi. Aucune agressivité dans son regard mais je sentis tout de suite qu’il voulait que je continue. C’était comme un supplice de sa part. J’avais alors repris mon chemin dans cette forêt, qu’aujourd’hui je connais par cœur. La forêt était dense, je n’y voyais pas à un mètre devant moi. Le ciel n’apparaissait même plus au-dessus de moi. Je m’étais enfin décidé à lancer le sort de luminosité pour au moins éclairer là où je mettais les pieds. Je m’étais presque habitué à l’obscurité qui s’était installée tout autour de moi, si bien que lorsqu’un immense rayon de soleil s'offrait à moi, je clignais des yeux tant la lumière était forte. Je venais d’arriver dans une clairière immense. Les arbres donnaient l’impression d’avoir été poussé tellement ils étaient serrés tout autour de la clairière. Le rat et le chien, eux, avaient disparu. Le loup, quant à lui, s’était assis sur le petit chemin. Il observait quelque chose que je n’arrivais pas à voir. J’avais alors continué dans la direction que le loup regardait. Il me fallut quelques minutes et clignements d’yeux pour le voir enfin. Il m’observait avec cet étrange auquel je n’arrivais pas à donner un nom. Il semblait presque humain quand je l’observais. J’avais l’impression qu’il savait qui j’étais et ce que j’étais venu faire. C’était très étrange… je me suis rapproché de lui, il n’a pas bougé. Je me suis alors encore rapproché. Faire les derniers pas qui me rapprochaient de lui. J’ai eu l’impression que cela durait une éternité, comme si le cerf était inatteignable. Et puis, j’ai tendu le bras. Peut-être qu’en le touchant j’arriverais à devenir lui. Mes doigts n’étaient qu’à quelques millimètres de son museau. Ce fut mon index qui l’effleura en premier. Le cerf pencha la tête, réduisant l’espace entre son museau et ma main et je pus le caresser entièrement. C’était donc lui. Lui qui était en moi. Le cerf sembla lire dans mes pensées, il hocha la tête comme pour répondre à ma question muette. Je me suis mis à rire. Je rêvais totalement. Il avait juste bougé la tête. Il ne pouvait lire dans mes pensées. Ce n’était qu’un animal. « Je ne suis pas qu’un animal. Je suis Toi » J’avais sursauté, tournant la tête de tous les côtés, essayant de voir qui venait de parler. Mais je devais me rendre à l’évidence, à part le cerf, le loup de l’autre côté de la clairière, j’étais seul. « Je suis toi. Tu es moi. Nous communiquons par la pensée. Accepte-le et tu trouveras le chemin pour te transformer. » Mes yeux s’ouvrirent brusquement. La lumière me fit si mal, que je les referme pour me réhabituer à la lumière trop forte pour moi. Quand je pus enfin les rouvrir, j’étais dans le fauteuil dans lequel je m’étais installé. Sirius, Remus et Peter se tenaient face à moi, demandeurs. « Alors ? » demandèrent-ils dans un ensemble parfait. « Un cerf » répondis-je en me redressant dans mon fauteuil. « Tu es resté plongé dans le sommeil durant trente minutes. » déclara Remus. Peter siffla derrière, lui, était resté endormi durant une heure entière. Il avait déclaré à son réveil avoir mis deux jours pour découvrir son animal. J’avais eu l’impression d’avoir dormi durant presque cinq heures. Je m’appelle James Potter, j’ai treize ans et je viens de découvrir l’animal qui sommeille en moi. Je m’appelle Cornedrue, j’ai treize ans et je partage mon esprit avec un humain. »Nos entraînements ont donc continué, durs et intenses mais nous n’étions pas prêt à lâcher l’affaire. En parallèle, avec les Maraudeurs nous avions commencé la carte du siècle. Une carte représentant tout Poudlard, et tous ceux qui hantent ses couloirs. Mais aussi, ses passages secrets que l’on a découvert, les salles de classes et même les salles qui n’existent pas, comme la Salle sur Demande. Le plus dur fut de mettre toutes les personnes qui passaient brièvement à Poudlard. C’est Remus qui a réussi en cinquième année, il faut dire qu’il est bon en sortilèges. Lui. Pour ma part, je suis bon partout, sauf en potions. Je l’admets, je n’aime pas cette matière, et notre prof.. je crois que c’est le pire de tous ceux que nous avons eu… enfin… je sais que pour mes BUSEs et mes APSICs, je rendrais une pâte verte un peu molle, et j’aurai sans doute un T. Heureusement, je suis bon en théorie, ça compense. Ma matière de prédilection est sans conteste, la
métamorphose. J’ai tout lu sur la métamorphose, j’aime cette matière. Et je dois dire que je suis réellement doué. Je crois même que ça énerve Evans que je sois meilleur qu’elle. C’est la seule matière où je la bats, j’en profite… un peu.
Lors de notre cinquième année, Remus est devenu préfet.
PREFET ! Vous vous rendez-compte ? Notre meilleur ami est devenu notre pire ennemi. Enfin… Je crois que Dumbledore l’avait nommé pour qu’il nous canalise un peu, mais devrait-on avouer à Dumbeldore que l’initiateur des plus grosses blagues - comme le marécage devant la salle commune des Serpentard - c'est lui ? Non, il perdrait toute crédibilité. Remus, il a toujours pris son rôle de préfet à cœur, sauf face à nous. Bah ouais, on est ses potes, il ne PEUT pas nous empêcher de faire quelque chose. Nous avons réussi notre première métamorphose en animal en novembre.
Ah nous les pleines lunes. Honnêtement, j'ai beau être un Gryffondor, j'ai eu la trouille ce soir-là. Je crois qu'aucun de nous n'étions prêt à voir ça.
Avais-je réellement réaliser ce que cela signifiait de se transformer en loup-garou ? Non, je ne crois pas.
J'ai très mal vécu ma première rencontre avec le loup de Remus. J'ai été terrifié de le voir se transformer,
les cris, les craquements tout me glaçait le sang et
ses crocs ? Ses énormes crocs pleins de bave plantés dans mon épaule de cerf. La douleur intense m'a électrifiée, j'ai hurlé. Enfin.. j'ai bramé pour être plus exact. J'ai
cru mourir ce jour-là quand son énorme patte m'a tailladé le dos, tellement la douleur a été forte. La plus mauvaise idée de notre vie. En rentrant au dortoir, j'ai cauchemardé, voyant le loup-garou au-dessus de moi, essayant de me - littéralement - bouffer. Pourtant, même si je me suis réveillé en sueur et en hurlant,
j'y suis retourné le mois suivant.
Remus avait besoin de nous et tant pis si j'en avais la trouille. En cerf, je ne risquais rien. J'ai mis dans un coin de mon esprit la peur que m'inspirait la transformation de Remus et j'y suis allé. Et je ne l'ai jamais regretté. Nous avons réussi à apprivoiser Lunard, et il a appris à nous faire confiance. Vers le milieu de l'année, janvier pour être exact,
j'ai sauvé la vie de Servilus.... Je ne sais pas si je dois me traiter de crétin fini ou de superman en puissance. Sirius, ce crétin - lui c’est avéré - a décidé de faire une blague. Enfin… une blague… une connerie, surtout. C’était tout sauf drôle. J’ignore si Remus lui a pardonné mais je sais que Sirius s’en est voulu. Il est vrai que Servilus était agaçant à nous coller tous les jours, pour connaître notre secret, Sirius a craqué et il a lancé un jour haut et fort que si quelqu’un voulait découvrir le secret des Maraudeurs, il suffisait juste de se rendre dans le tunnel du Saule Cogneur. Servilus, toujours derrière lui, a tout entendu. J’ai cru que j’allais étrangler Sirius ce soir-là quand il m’a avoué ce qu’il avait raconté. Alors que Remus était déjà parti pour l’infirmerie et sûrement la cabane hurlante, au vu de l’heure, j’ai pas réfléchi et j’ai couru pour rattraper Servilus qui entrait dans le tunnel. Même si on n’avait réussi nos premières transformations avant les vacances de Noël, il était impossible pour moi que de le faire devant Servilus, on s’est battu dans la Cabane Hurlante, il ne voulait pas rentrer. Quand le loup-garou est entré dans la pièce, il a hurlé, je l’ai assommé et je l’ai traîné dans le tunnel. Le mal était fait, Servilus avait vu qui était Remus. Le reste de l’année s’est déroulée sans anicroches, entre les cours et les pleines lunes. C’est en fin d’année, que tout c’est gâté. Après nos BUSEs de DCFM, Sirius a déclaré qu’il s’ennuyait. En bon ami, j’ai fait en sorte de lui offrir une distraction. Je m’en suis pris à la première personne qui passait…. Servilus… Hasard ? Non. Je l’admets, je l’ai cherché. Il a fini les pieds en l’air. Je ne suis pas fier de ce que j’ai fait mais j’ai ouvert les yeux de la personne que j’aimais, et rien que pour ça, je ne regrette rien. Ceci dit, jamais je n’aurais pensé qu’il puisse l’insulter de la sorte. Lui, qui disait qu’il était son meilleur ami… que des conneries, oui. Il l’a insulté de
Sang-de-Bourbe. Je crois que si je n’avais pas été aussi bien élevé, c’est mon poing dans la tronche qu’il se prenait. Je me suis contenté de l’humilier encore un peu plus. Je sais que je ne devrais pas mais c’est plus fort que moi, j’aime pas ce genre de mec. Et je continuerais à la traiter ainsi, sans aucun remords. J’ai eu mes BUSEs, alors qu’Alexis obtenait son Brevet des collèges. C’est un diplôme moldu. C’est pendant les grandes vacances que ma petite sœur a déclaré ses pouvoirs magiques, en virant sa chevelure au jaune fluo un peu moche, juste parce qu’elle a eu peur du ballon de baudruche que j’ai éclaté juste derrière elle. Je me suis fait punir pour avoir fait flipper ma sœur. Ça fortifie le caractère… En fin de vacances, Sirius a dit ciao à ses vieux. En même temps, vu la famille qu’il se trimballe, je comprends qu’il se taille et il est venu habiter à la maison. Mes parents l’ont tout de suite accepté chez eux, sans se poser de question. Même si on avait déjà des liens très forts, ils se sont amplifiés cette année-là. Je crois que
je pourrais tout faire pour Sirius, sans réfléchir - même faire disparaître un cadavre. Oh bien sûr je lui demanderais pourquoi, mais je le ferais quand même. Ma petite sœur, elle, elle était contente. Deux frères pour le prix d’un. Nous avons fini la carte du Maraudeur, juste avant de repartir à Poudlard. Avec Lunard, on est parti à la conquête de la
Forêt Interdite. Lunard nous acceptait, et Sirius en chien et moi en Cerf, on était assez gros pour le canaliser en cas de besoin. Si Dumbledore savait… non, il ne vaudrait mieux pas. Surtout pas. Avec la montée de Lord Voldemort, j’ai commencé à être un peu plus sérieux, moins con. Surtout vis-à-vis de mes camarades de classe. J’ai souvent pensé que je deviendrais Auror, comme mon père. J’ai toujours été attiré par ce métier, et l’envie de justice se faisait sentir, le métier était tout trouvé pour moi. Même si j’étais déjà bon élève, je me suis mis à travailler. Réellement. Déjà pour rester le meilleur, et pour entrer à l’institut des aurors. Bon, j’étais toujours aussi nul en potions, mais la théorie me sauvait largement. On s’est fait confisquer notre Carte du Maraudeur, enfin finie. On en aura profité qu’à peine six mois. Durant les grandes vacances, j’ai reçu une lettre des plus étranges. Dumbledore me nommait
Préfet-en-Chef. Merlin, avait-il fumé de la Mandragore pour m’affubler de ce titre ? Moi ? James Potter. Maraudeur de renom, roi de la farce, et maniganceur de mauvais coups, je devenais Préfet-en-Chef. Autant dire, que je n’ai pas vraiment fait honneur à mon poste. Un peu. Face aux Serpentard, surtout. Je n’étais pas très objectif, si je puis le dire. En même temps, c’est contre ma nature d’être préfet-en-chef. J’aurais préféré Capitaine de Quidditch. Au moins, cela aurait eu un sens. Ma chère et tendre Lily s’est rapprochée de nous. Peut-être de part sa relation avec Remus, elle a fini par passer plus de temps en notre compagnie. J’avais déjà la tête dans mes futurs cours d’aurors, je voulais déjà soulever le monde magique contre ce Lord Machin et ses idéaux un peu trop dangereux à mon goût. Dire qu’il me fait peur ? Oui, peut-être. Il réunit de plus en plus d’adeptes chaque jour et je crains pour notre avenir. Mais l’idée de devoir le combattre fini oubliée dans un coin de ma tête, en ce soir d’hiver alors que je me baladais en compagnie de Lily.
Ma Lily Jolie. On s’est mis ensemble. Oserais-je dire, le plus beau jour de ma vie ? Indéniablement. J’ai obtenu mes ASPICs avec brio et je suis entré à l’institut des Aurors en septembre. A ma première réunion de l’Ordre du Phénix, je me suis demandé ce que je faisais là. Je voulais devenir auror, et j’allais user de méthodes - parfois illégales - pour arriver à nos fins. Mais l’idée qu’un Mage Noir, tel que Voldemort, puisse prendre le pouvoir me hantait, j’ai mis toutes mes convictions de côtés, et je suis retourné à la seconde réunion. Ma vie allait pour le mieux, jusqu’au 3 mars 1979, et cette attaque à Pré-au-Lard. Je crois que je n’ai jamais été aussi choqué de ma vie que l’on puisse tuer des enfants qui n’avaient comme défaut que la nature de leur sang, si l’on peut appeler ça un défaut. J’ignore si c’était la situation actuelle, un coup de tête mais j’ai demandé Lily en mariage. Peut-être aurais-je dû attendre. Un peu. Beaucoup. Étais-je prêt ? Oui. Je l’étais et je l’aimais. Je n’ai toujours aimé qu’elle, et je ne me voyais avec personne d’autre qu’elle. Et peut-être que la situation actuelle m’a fait accélérer les choses mais, à bien y réfléchir, même si la paix régnait en Angleterre, je l’aurais quand même fait. J’avais tout préparé. Son plat préféré, je m’étais bien habillé, bien coiffé, tout pour l’occasion. Une bijouterie moldue dans le centre ville de Londres et me voilà fin prêt pour lui poser la question. Je l’admets, je ne m’étais pas du tout attendu à sa réponse. «
Non. »
Mon petit monde heureux s’est écroulé ce soir-là. Je l’admets, je n’ai pas su quoi dire en cet instant. J’ai juste le cœur brisé. Réellement.
Je la hais autant que je l’aime. C’est très étrange comme sensation. Je ne peux pas m’empêcher de l’aimer et pourtant je voudrais la sortir totalement de ma vie, ne plus en entendre parler.. mais cela m’est impossible. Je l’aime tellement. Et honnêtement, je ne sais pas comment gérer ça. Mal. Trop mal. L’attentat de Pré-au-Lard m’a choqué, ma rupture avec Lily m’a achevé. J’ai plaqué mes études d’aurors. Personne n’a compris pourquoi, je ne suis même pas sûr de le savoir moi-même. Je sais que j’ai déçu mon paternel mais.. en vrai, je m’en fiche. J’ai postulé au poste de Professeur de Métamorphoses, McGo ayant pris sa retraite, le poste devenait libre, et même si je n’étais pas sûr que Dumbledore m’accepte, j’ai quand même envoyé mon CV. Si je ne peux pas aider les élèves en tant qu’aurors, peut-être que je pourrais les aider en tant que prof… ou pas. Je fais toujours parti de l’Ordre, même si pendant quelques semaines je n’y ai pas mis les pieds. Je ne voulais pas voir Evans. Pour lui dire quoi ? Je n’ai plus envie de la voir. A vrai dire, à ce moment-là, je n’avais envie de voir personne. Pas même les Maraudeurs. Juste être tranquille. J’ai été pris. A Poudlard. A vrai dire, j’ai trahi le secret des Maraudeurs. Enfin non. Juste
MON secret. Celui des deux autres restera bien gardé au fond de moi.Je le lui ai dis. Ce que j’étais. Un Animagus-Cerf. Je ne sais pas si j’y ai vu de la fierté, ou du désespoir que je ne sois pas encore déclaré, mais toujours est-il qu’il n’a rien trouvé à redire sur cette capacité. Qui de mieux pour enseigner la métamorphose qu’un animagus ? J’ai donc dû aller me déclarer. Je l’admets, en révélant cette capacité à mon cher Albus Dumbledore, je n’y avais ABSOLUMENT pas pensé.
C’est donc par une
belle matinée d'août, le 8 pour être exact, que je me suis rendu au Ministère de la Magie, au département de contrôle et de régulations des Créatures Magiques, situé au niveau quatre de ce même Ministère. La section des animaux, êtres et esprits se situe dans un tout petit couloir, rouge vermillon, sans aucune fenêtre. C’est un peu flippant lorsque l’on passe cette porte battante. Il y règne un silence si lourd que des frissons m’ont parcouru l’échine, me glaçant tout le corps. Franchement pas à l’aise, j’ai quand même continué mon exploration de ce couloir, j’avais l’impression que les battements de mon cœur troublait le silence. Le directeur de la section était petit, chauve et portait des lunettes. Il avait un sourire un peu figé sur son visage.
«
Bonjour, je suis ici pour… » Il m’a tendu un formulaire. «
Prenez la plume sur la table à votre gauche et remplissez le formulaire. Précisez bien les caractéristiques de votre animal ! » a-t-il répondu sèchement. Ok. Sympa l’ambiance. Je me suis exécuté.
Nom. Facile, Potter. Prénom(s). James Dimitri. Ça va, je gère. Date de naissance. Plus dur. 27 mars 1960. Profession professeur de métamorphose. Putain, ça claque quand même. Nationalité anglaise ?! oui. Non. Mixte ? Ça passe ? Soyons fous, je mets anglais ! Animal Cerf. Trop facile. Date de la première transformation. Ma plume est restée en suspens pendant de très longues secondes. Je ne peux pas mettre 25 novembre 1975. Impossible. Je ne peux pas trahir le secret des Maraudeurs. Le bout de la plume a fini entre mes dents. 15 juillet 1979. Voilà. Ça s'est bien. Pas de question. Pas de trahison. Et tout le monde est content. S’ils savaient ! Caractéristiques de l’animal quatre pattes, des bois noir de jais magnifiques et un pelage roux clair. Des yeux noisettes... J’ai senti quelqu’un au-dessus de mon épaule. «
Vous portez des lunettes ! » «
Et ?... » Je ne vois absolument pas le rapport. «
Mettez-le ! » Le ton employé m’a fait sursauter. J’ai arqué un sourcil. «
Vos lunettes ne sont pas représentées lorsque vous êtes sous votre forme animale ? » «
Non. » «
Ah... » «
Vous pouvez vous éloigner ? Vous me perturbez là… » lui ai-je lancé avant de retourner à mon formulaire. Donc,
caractéristiques :
le plus grand des bois possède deux anneaux. Oh… merde, ce sont mes lunettes en fait. Le sabot droit de l’antérieur est fendu à cause de Lunard qui a OSE m’attraper par la patte une fois, juste pour jouer. Depuis ce jour, mon index de la main droite est un peu tordu. Animal de compagnie euh… Patmol… mais je ne sais pas si je peux décemment écrire ça. Aucun. Qui vous a enseigné l’art de la métamorphose animale moi-même. Je me suis relevé en posant la plume. J’ai tendu le formulaire au petit monsieur qui s’était rassi à son bureau. «
Parfait ! » Il a sorti un énorme tampon qui a résonné dans tout le bureau, me faisant sursauter au passage. «
La loi s’applique aussi sous votre forme animale. Elle ne doit pas être utilisée à des fins personnelles et illégales. » «
Oui, monsieur » Est-ce qu’une promenade au clair de lune en compagnie d’un loup-garou, d’un rat et d’un chien, c’est illégal ? En sortant du Ministère, j’ai transplané directement dans le salon de chez mes parents. Un hibou du Ministère trônait sur la table basse. J’ai pris la lettre qui y était accrochée.
« Monsieur Potter, votre déclaration de votre capacité d’animagus a bien été enregistrée ce 8 août à 9H52 au département de contrôle et de régulation des créatures magiques. Merci pour votre enregistrement. Aymeric Inchangé, directeur de la commission des Animaux, êtres et esprits. » J'ai passé les derniers jours de vacances en France, à Saint-Malo pour être exact, chez Alexis. Je crois que j'ai pris la pire cuite de ma vie. L'Hydromel, c'est bon mais ça tabasse quand on est pas habitué. Alexis a même voulu aller casser la gueule à Evans, juste pour lui montrer que non, on ne dit pas non à son meilleur ami. Je l'ai retenu. Evans n'en a pas l'air mais elle sait se défendre, et un sortilège est si vite parti. Je suis revenu de France la veille du 1er septembre, direction Poudlard. A peine sorti de ses murs que j'y retournais. Oserais-je dire que j'ai un tout petit peu peur ? Je suis grave en panique mais ça personne ne le saura. Et si les élèves ne m'aimaient pas ? Et si mes cours n'étaient pas bons ? Je me posais un peu trop de questions lorsque je suis monté dans le Poudlard Express pour rejoindre le Château de Poudlard. J'avoue, pour oublier mon stress, j'ai eu envie de faire une blague et d'accuser les Serpentard mais je me suis abstenu lorsque dans ma tête la petite - grosse ? - voix de Remus s'est faite entendre.
Tu es professeur Corn'.. Tu ne peux pas faire ça. Tu ne dois pas faire ça. Remus, ma conscience. J’ai donc fait ma rentrée sage comme une image digne du professeur que j'étais, non sans avoir dit à Sirius, Peter et Remus que j’étais déclaré au Ministère. Sirius, égal à lui-même «
Et t’as pensé aux copains ? » oui, évidemment. Peter, dans son stress habituel
« Il faut qu’on se déclare aussi ?! Non, parce que bon, si jamais ça s’apprend.. je ne veux pas finir à Azkaban.. » Et Remus… d’un calme olympien comme à chaque fois qu’on lui annonçait la pire connerie que l’on avait faite aux Serpentard. «
Tu sais, je te fais confiance pour ne rien dire d’autre. » Merci, toi t’es vraiment un pote. J'ai donc entamé ma première année en tant que Professeur de métamorphose. Alors que tout le monde pensait que ce job n’était pas fait pour moi - en même temps, vu l’élève que j’étais, cela se comprend - je me sens à ma place. J’aime enseigner la métamorphose aux élèves. Et honnêtement, je ne regrette rien. Ma petite sœur a fait son entrée à Poudlard, en même temps que moi. Elle a été répartie à Serdaigle. En même temps, c’est une intello ma frangine, et elle est bien plus sage que moi. Je sors peu, je ne suis bien que dans ma salle de classe. A vrai dire, voir du monde m’effraie en ce moment. J’ai peur de revoir Lily aux réunions de l’Ordre. Parfois, j’ai envie de l’étrangler, parfois je voudrais la serrer dans mes bras. Imaginer qu’elle ne m’a jamais dit non, que je ne l’ai jamais demandé en mariage. Ce fut la plus grosse connerie de ma vie. Et puis si je la croise, je lui dirais quoi ?
Salut. C’est un bon début. Je lui dirais sans doute que je l’aime… ou pas. L’attaque des moldus sur le Chemin de Traverse m’a laissé un peu amer. J’aimerais vraiment un jour que les sorciers et les moldus vivent en harmonie, que les origines sanguines ne rentrent plus dans la balance quand il s’agit de prouver la valeur de quelqu’un...
« Si tu veux cerner la vraie nature de quelqu’un, regarde la façon dont il traite les personnes qui lui sont inférieures et non pas ses égaux. » Sirius Black.
La 
