Le savoir est pouvoir ~Amelia Goyle

Que pensez-vous de la situation et du climat actuel qui règne sur le Royaume-Uni ?  Elle observe sans surprise le monde qui part en vrille. Elle est furieuse de voir que les moldus ont pu rentré dans leur monde, alors que cela fait des années que les puristes mettent en garde le reste du monde magique. Maintenant, il faut que le monde magique se reprenne.

Quels sont vos idéaux ? Votre vision de ce que le monde devrait être ? Elle est née dans une famille un peu particulière, adepte du sang pur tout en restant neutre au possible. Du moins, son père lui a toujours appris que le ou la gardienne du savoir devait rester neutre pour l’équilibre. Alors, elle est puriste, mais ne sera jamais pro-mangemort ni autre. Elle observe la guerre soutient ses amis, sa famille, les protèges, mais ne va pas plus loin.

Caractère Première règle : le savoir est pouvoir et il faut le cultiver. Amy aime apprendre, découvrir, faire des expériences (en particulier sur le temps). Elle pourrait passer des heures dans son laboratoire de potion ou dans sa bibliothèque pour ses inventions et ses découvertes. Il n’y a rien de plus important pour toi.
Deuxième règle : l’abandon et l’imparfait c’est pour les faibles. La Goyle ne désire rien de moins que tout réussir et que tout soit parfait. Elle pourra piquer des crises de colère si quelque chose ne va pas, peu importe le coupable, il prendra cher. Elle est parfaite, ce qu’elle fait est parfait et qu’on ne vienne pas lui dire le contraire.
Troisième règle : ne dépends de personne. Amelia a toujours fait en sorte de pouvoir être libre, indépendante quoiqu’il arrive. Même si elle se sert d’autrui pour obtenir l’argent pour ses recherches, elle n’a jamais qu’une solution dans la poche et si ses bienfaiteurs tombent, elle en a toujours d’autres.
Quatrième règle : connais tout de tout le monde, mais ne les laisse pas savoir pour toi. Ne cherchez pas, il y a peu de chose qu’elle ne sait pas. Elle sait s’entourer et obtient toujours les informations qu’elle veut même si cachées au fond d’un tiroir. Et elle sait s’en servir. Par contre bon courage pour en apprendre plus sur elle, son sort favori reste “oubliette” tachez de vous en souvenir.
Cinquième règle : ris, bouge, soit théâtrale et surtout vit comme bon te semble. Si elle sait se comporter dans la bonne société, Amy est avant tout connu pour sortir des clous de cette bonne société. Elle préfère la légèreté, le rire aux apparences guindé et de toute façon elle est plus puissante que tous ces bouffons s’ils ne sont pas contents qu’ils aillent voir ailleurs.
Sixième règle : n’oublie jamais ce qui a été fait. Amy retient très bien le mal qui lui est fait et le fera payer aux coupables un jour. Pour elle, la vengeance prend du temps et détruit tout.

Le manoir Goyle est grand, majestueux, mais rien, dans cette demeure ou ailleurs ne vaut la bibliothèque et le laboratoire Goyle. Deux pièces majestueuses qui portent en elle toute la splendeur passée et présente de la famille Goyle. Tant de savoir réuni en ces lieux, héritage de temps perdu et de temps futur, qui sont soigneusement protégés par chaque génération de Goyle qui se succède dans cette demeure. Chaque génération se doit d’avoir un héritier qui gardera, entretiendra et fera grandir, évoluer ces lieux afin que jamais ne disparaisse ce secret et que la magnificence des Goyle perdure à travers le temps.
Dans la nouvelle génération, il en va de même. La seule différence avec les autres c’est que cette fois-ci le rôle de protecteur du savoir semble être destiné à une fille. Chose qui n’est pas arrivée depuis la création de ces deux lieux, pas qu’il n’y ait pas eu de femmes Goyle savantes, juste d’habitude elles n’ont pas la gestion, l’héritage de ces lieux. Seulement, voilà dans les deux jumeaux Goyle de la dernière génération il y a le fils parfait héritier, mais clairement pas dans l’ambition des Goyle. Le savoir des Goyle n’est pas sa première préoccupation. Et il y a la fille qui est dans l’ambition de tout connaitre, de tout savoir.
Elle a toujours été comme ça la petite Amelia Goyle. Quand son frère montrait très jeune des compétences en bienséance et déjà un début d’intérêt pour la politique, elle était du genre curieuse à tout vouloir savoir, apprendre toujours plus. La magie du temps était ce qui la passionnait le plus, ce qui la passionne toujours le plus. Elle a toujours posé mille questions, fouiné dans les livres -même interdit- s’intéressant à toute l’histoire des Goyle pour comprendre. Une raison qui a poussé son père à l’emmener ce jour dans ce fameux laboratoire pour lui tenir un discours qui allait changer la vie de la petite au-delà de ses espérances :

« -Ma fille, aujourd’hui tu as dix ans et j’avais ton âge quand on m’a présenté ces lieux à moi aussi.
-Pourquoi on est là père ?
-Amelia, apprend à me laisser terminer ça t’évitera de poser des questions inutiles !
-Pardon père. »

Le regard sévère de son père pousse l’enfant à baisser les yeux joignant les mains devant elle en signe d’excuse et repentance. Le père observe un instant sa fille en silence comme pour s’assurer qu’elle a bien compris. Puis il reprend son discours.

« Ces lieux contiennent tout le savoir des Goyle et tout ce qui est nécessaire pour que continuer les travaux de famille. Ils doivent être protégés au mieux que ce soit des voleurs ou de la destruction. Ils doivent être continués aussi. Chaque génération de Goyle a plusieurs savants qui foulent ces lieux, mais un seul d’entre eux est choisi à l’âge de dix ans pour en devenir un jour le gardien. Nous avons parlé et il semble évident que dans la nouvelle génération, tu es celle à qui devra échoir ce rôle quand le moment sera venu.. »

Amelia regarde son père bouche bée, un chose rare chez l’enfant, mais pas impossible. Et vu ce que vient de lui annoncer son père, il ne pouvait en être autrement. Elle passe son regard sur chaque rayon de la bibliothèque, s’arrête sur la porte ouverte du laboratoire. Ses yeux brillent d’admiration. Son cœur s’emballe. Sa famille lui fait l’honneur à elle et non à son frère ou ses cousins de la choisir comme gardienne.

« Je vous promets père que je protégerai notre savoir de tout et tout le monde. »


Poudlard, elle l’a attendu sa première rentrée à Poudlard bercé par les souvenirs et les histoires de ceux qui y sont ou qui y étaient. Tant de connaissances supplémentaires à obtenir, tant de choses à découvrir. Qu’elle aime le manoir Goyle est une chose, mais elle ne pouvait pas juste passer à côté d’une expérience comme Poudlard. L’idée de découvrir la bibliothèque de Poudlard, d’apprendre de grands sorciers, de partager avec ses camarades, l’école a tout pour lui plaire. Et encore c’est sans parler de comment on lui a vendu la maison Serpentard où elle espère atterrir avec son frère jumeau.
Sur le quai de la gare, c’est limite si elle n’a pas éjecté ses parents pour filer dans le train. Elle a aussi tout fait pour être la première sur une barque et au premier rang en attendant d’être appelée par le choixpeau obligeant plus ou moins son frère à la suivre. Elle a fait de même avec son ami d’enfance. L’impatience se faisant clairement ressentir, alors qu’elle attend qu’ils soient appelés. Elle fixe seulement le choixpeau guère impressionné par le reste qui n’ait rien comparé au manoir Goyle pour le moment.
Le choixpeau l’appelle, hésite un long moment. Elle est un choixpeau flou entre Gryffondor et Serpentard. C’est bien sa veine, elle qui n’a qu’une hâte être envoyé dans sa maison favorite et qui n’aime pas attendre. Le stress la gagne, alors qu’elle supplie le choixpeau de l’envoyer dans la maison à l’emblème de serpent. Finalement, le chapeau parlant un peu vieillot finit par lancer à voix haute le nom de la superbe maison vert et argent provoquant la joie de la jeune fille qui ne s’en cache pas. Une joie qui se décuple quand son frère puis son ami la rejoignent.
La voilà qui est partie pour une année en bien bonne compagnie dans la meilleure des maisons. D’ailleurs, elle étend son groupe d’amis pour y rajouter une autre personne qui lui semble de bon goût : John Crabbe. Il faut savoir s’entourer des meilleurs dans la vie et elle était sûre que son ami d’enfance et John étaient dans les meilleurs. Puis elle préfère la compagnie des garçons que des filles c’est plus agréable, moins prise de tête. Ils ne lui en veulent pas de ne pas lever son petit doigt de sa tasse les garçons et ils parlent d’autre chose que de chignon, robe et autre.
Bref, elle est bien avec eux dans cette maison en particulier. Et surtout, elle a accès à un nouveau savoir. Elle apprend bien à Poudlard, elle s’y plait. Et puis ce ne sont pas des barrières ou un concierge qui l’empêche d’avoir accès aux livres qu’elle rêve de consulter. Il suffit de bien choisir ses proches, de fouiner un peu dans la vie des autres pour avoir des complices et obtenir ce qu’elle désire. Poudlard l’a beaucoup aidé à s’améliorer dans ce domaine d’ailleurs.


Les cauchemars sont de plus en plus nombreux chaque nuit. Les images viennent la hanter durant ses journées la laissant avec un goût de fer dans la bouche et une affreuse migraine après leur passage. Le tout est accompagné d’un mauvais pressentiment, mais quand elle en parle, on lui dit que ce n’est rien. Quand elle a ce genre de truc qui lui arrive, on lui dit toujours qu’il n’y a rien. Seulement à chaque fois que ce genre de truc lui arrive, les adultes finissent toujours avec un air grave sur le visage même si l’on ne lui dit rien.
Néanmoins, cette fois elle connait plus que bien le visage de celle qui hante ses cauchemars éveillés comme endormi. Elle le connait, car il n’appartient à nul autre que sa mère. Et elle ne veut pas que ce qu’elle voit donne des visages graves aux adultes qui l’entourent. Elle ne veut pas, mais les images se font de plus en plus présentes chaque jour. Alors, son ventre se tord un peu plus après chaque image. Elle tente de se rassurer en faisant des recherches, mais ça ne marche pas. En fait, ce qu’elle découvre concernant l’origine potentielle de ses images la fait flipper.
À juste titre puisqu’elle finit par recevoir une lettre de son père qui lui annonce que sa mère n’est plus. Elle lit et relit les lignes de la lettre. Son cœur manque plusieurs battements, les larmes lui montent aux yeux. Elle se sent obligée de s’isoler avec son frère pour pleurer, pour avoir une explication. Des explications qui ne lui font pas plaisir que ce soit juste concernant leur mère ou ce qu’elle a vu. Elle est voyante et elle ne le comprend que maintenant de la pire des façons : elle a vu sa mère mourir bien avant que l’évènement ait lieu.
De son don, elle n’en reparle pas avec son frère après cette conversation, pas avant un long moment. Elle n’en parlera jamais à son père d’ailleurs. Non, elle choisit de rentrer avec son frère pour une semaine afin d’enterrer leur mère, de soutenir leur père. Une épreuve pour tous qui ne peut que changer les choses à jamais. Amelia le sait et même elle le voit dans le regard de son frère, dans son propre reflet, mais surtout dans les yeux de son père où brille déjà la folie que provoque la perte d’un être si cher.


Ils ont toujours été proches, toujours ensemble. Amelia a l’impression qu’il a été spectateur de toutes ses premières fois  : sa première montée sur un balai, son premier match de Quidditch gagné, sa première expérience aboutie et bien d’autres première fois. Alors, étrangement ça lui a paru normal quand les choses ont commencé à couler vers ce genre de chose qu’il soit aussi SA première fois. Il est beau, elle l’apprécie, elle a confiance en lui et elle en a envie, alors pourquoi pas. Elle n’a pas hésité à s’engager dans un jeu charnel avec lui, son premier ami.
L’absence de prise de tête, la confiance c’est peut-être ce qui a rendu cette expérience assez agréable, proche de ce qu’elle attendait pour combler des besoins nouveaux qui naissaient en elle. Elle n’a pas été déçue de sa première fois. Au contraire, blottie dans les bras de son meilleur ami, elle se sent bien, ses envies comblées pour le moment. Elle reste là un moment sans parler, sans bouger juste profitant de l’instant sans que rien ne puisse venir les déranger dans ses lieux isolés, protégé par des sorts divers et variés. Elle retient un soupir et passe une main dans ses cheveux.
La brune commence à bouger dans la couche. Elle s’agite, alors que bon nombre de questions doutes viennent frapper à la porte de son esprit. Elle vient se mettre dans une meilleure position pour regarder son ami y cherchant quelque chose sur son visage, quelque chose qu’elle ne veut pas voir. Elle cherche cette expression bizarre, cette lueur dans les yeux que beaucoup associe à l’amour, l’admiration. Un soupir de soulagement traverse ses lèvres, alors qu’elle n’y voit rien de la sorte. Elle est rassurée, néanmoins elle décide de lui exposer les faits sans détour afin de se réconforter un peu plus :

«Mon cher, j’espère que ça ne changera rien entre nous tout ça et que tu as conscience que ça ne se reproduira pas, jamais. Je t’adore, mais pas par amour. Enfin pas avec l’amour dont parle les histoires à l’eau de rose. Tu es sexy et un bon coup, mais je ne pense pas être capable d’aimer qui que ce soit de cette façon et je ne veux pas risquer quoi que ce soit en remettant le couvert un jour. »

Le dire à voix haute est important pour elle, même si c’est inutile avec lui. Il la connait trop bien. Elle lui a déjà parlé du fait qu’elle n’était pas normale, qu’elle ne ressentait pas des sentiments du type amour à l’eau de rose. Cependant, elle a besoin de lui dire encore et d’être assurée que ça ne changera rien entre eux. D’ailleurs quand il lui reconfirme qu’il comprend, qu’il sait parfaitement qui elle est et qu’il lui promet que rien ne changera entre, elle sent un poids se retirer de sa poitrine. Un grand sourire aux lèvres, elle vient lui embrasser sa joue en riant avant de disparaitre dans la salle de bain en chantonnant.


La pluie est battante à Londres, comme d’habitude. Alors, Amelia se dépêche de parcourir les différentes rues du Londres magique, la capuche de sa cape de sorcier sur sa tête. Elle maudit son erreur de transplanage qui l’a amené trop loin du lieu de rendez-vous. Heureusement, elle ne va être que mouillée et pas en retard. Faut dire que pour qu’Amelia Goyle soit en retard il en faudrait des choses pour la gêner, la ralentir avant. Elle déteste être en retard préférant mille fois être en avance, mais cette fois ce ne sera ni l’un ni l’autre. Elle va arriver tout pile, tout juste à son rendez-vous.
Elle tourne dans une énième rue et voilà enfin que le restaurant est en vue. Amelia sourit et pousse la porte. Elle repère rapidement la chevelure impeccable et le costard cravate si parfait de son ami Crabbe. Parfois, quand elle voit Lucius et Crabbe, elle se demande comment elle peut être amie avec eux. Elle est plus sauvageonne, provocante dans son style vestimentaire. Quant à ses cheveux elle n’est pas adepte des coiffures sophistiquées des bonnes dames de la haute société sang pur. En même temps, elle, elle est à la fois belle et spectaculairement intelligente donc pas besoin d’être apprêté de tous pleins de trucs brillant pour être repérés.
Sourire aux lèvres, elle s’approche de lui à pas de loup le faisant un peu sursauter en posant brutalement ses mains sur ses épaules. Elle rit avant de venir s’installer devant lui après lui avoir embrassé la joue. Elle aime trop lui faire peur à Crabbe, comme elle aime bien faire des bêtises avec lui, car il est amusant son ami. Et puis il faut bien rire et si on ne peut pas le faire avec ses amis, on ne peut le faire avec personne.

« Salut toi, je suis ravi de te voir, mais maintenant je veux savoir pourquoi tu m’as invité dans ce genre de restaurant à diner ? »

La patience -hors de ses expériences- ne fait clairement pas partie des qualités de Amelia. Pas plus qu’elle n’est capable de supporter les secrets. Elle aime tout savoir, sur tout et tout le monde et n’aime pas attendre les informations. John le sait et pourtant il l’a invité pour cette soirée avec son air mystérieux insupportable. Maintenant, elle ne va pas attendre vingt plombes pour savoir. Elle accepte juste de commander le repas avant, mais après elle lui dit.

« Je te préviens, je ne vais pas attendre la fin de ce repas que tu me dises les choses. J’ai assez attendu cher ! »

Amelia l’observe droit dans les yeux. Elle lui lance un regard mauvais dont elle a le secret quand il commence à lui faire son petit sourire malicieux. Ami ou pas s’il continue à la faire perdre patience de la sorte, elle promet de le noyer avec un aguamenti ou de le brûler. Par chance, il fini par agir lui attrapant la main, mettant genoux à terre et sortant une boite avant de lui demander :

« Amelia Goyle acceptes-tu de m’épouser ? »

La brune reste interdite de longue seconde -surement une éternité pour l’homme devant elle- ne sachant que dire. Pas qu’elle ne s’y était pas attendu, enfin quoi que non elle ne s’y était pas vraiment attendu. Elle a toujours cru qu’il n’y avait pas d’ambiguïté entre eux, du moins elle a voulu ignorer cette flamme naissante dans les yeux de Crabbe. Elle a voulu préserver leur amitié, se sentant toujours si peu capable d’aimer avec un grand A. L’amour n’est pas pour elle et elle ne veut pas blesser Crabbe, elle pensait qu’il savait. Oui, il doit savoir.  Alors, elle reste interdite en le regardant et en regardant la bague.

« Oui Crabbe, mais n’oublie pas je suis incapable d’aimer comme tu souhaiterai.
-Tu m’aimeras avant le mariage Amy, j’en fais la promesse. »
Amelia lève les yeux aux ciels à sa remarque, espérant qu’il plaisante. Malgré ça, elle observe la bague que Crabbe glisse à son doigt maintenant qu’elle a dit oui. Il semble comprendre, même si elle a un doute. Pas grave, elle a dit oui car son ami lui semble être la meilleure option de mariage possible. Il est respectueux, il la comprend et surtout il sait déjà qu’elle n’a jamais aimé personne et qu’elle ne s’en croit pas capable. Alors elle a dit oui, de toute façon, elle doit se marier pour préserver les sangs purs donner une descendance digne de ce nom. En attendant, l'incident de la demande en mariage passe et le repas reprend dans de meilleures humeurs pour Amelia.


Amelia n’a pas voulu rentrer chez elle. Elle n’a pas voulu voir son père sombrer encore un peu plus, sans pouvoir rien faire. Alors, elle a fait ce qu’elle fait chaque fois qu’elle veut fuir sa maison, la folie de son père : elle sonne chez Rodolphus. Un elfe ouvre la porte et la laisse entrer malgré l’heure tardive. Elle se dirige vers le salon pour y trouver le maitre des lieux et vient se poser de lui sans rien dire. Elle le laisse ordonner à son elfe de ramener nourriture et boisson, puis à un autre elfe de lui préparer une chambre. Elle sourit un peu.

« -Merci Rody.
-Tu traines trop avec Crabbe, Amy. »

Le brun plus âgé qu’elle lui offre un sourire amusé qu’elle lui rend à son tour. Voilà ce qu’elle apprécie tant avec Rodolphus c’est qu’il a ce don de lui faire du bien au moral en quelques minutes, à la faire se sentir chez elle en un clin d’œil. Elle n’a pas besoin de lui raconter ses malheurs, de justifier sa présence à des heures si tardives. Rodolphus l’accueille chez lui sans rien lui demander, sans rien attendre en échange tel un grand frère prenant soin de sa petite sœur. Elle trouve ça agréable Amelia.
La brune attrape le verre de whisky que lui tend son ami et le porte immédiatement à ses lèvres. Elle apprécie le doux feu de l’alcool qui vient tapisser sa gorge. Elle ferme les yeux pour profiter de cette sensation en s’enfonçant un peu plus dans le canapé trop confortable de Rodolphus. Elle reste encore silencieuse un long moment avant de se décider à rouvrir les yeux et à parler. Elle lève son regard orageux vers le Lestrange à ses côtés.

« Mon père va de plus en plus mal, je pense qu’il faudrait… »

Sa voix se brise avant d’avoir pu dire quoi que ce soit de plus. Elle sait depuis la mort de sa mère que son père sombre vers les tréfonds de la folie. Elle sait qu’elle l’a perdu en même temps que sa mère, mais c’est dur à accepter même après sept ans. D’autant plus dur qu’elle a l’impression que ça l’a aussi éloigné de son jumeau qui fuit le foyer. Les larmes lui montent aux yeux, mais plutôt que d’avoir une remarque de son hôte elle se retrouver entourer par des bras puissants qui la soutienne.

« Tu ne seras pas seule. Je te le promets. »

Sur ces mots, elle s’effondre dans ses bras se permettant devant lui de se montrer faibles. Il n’y a que deux personnes devant qui elle ose être si faible : son meilleur ami et Rodolphus. Elle sait qu’il ne la jugera pas et sera patient avec elle. Alors, elle pleure jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de larmes pour pleurer encore.

La folie se lit sur chaque trait de l’homme en face d’elle. Amelia n’a de cesse de chercher au fond de son regard une lueur de l’homme qu’il était, mais rien. Peu importe ce qu’il était avant. Il est mort aujourd’hui. Elle ne peut plus rien pour lui, elle a tout essayé, mais elle ne peut pas se mettre en danger pour lui. Elle a déjà trop joué avec le feu, elle aurait dû suivre la décision de son frère avant ça.  Cela lui aurait évité d’assister à la scène que son don lui a montrée : tant de sang, des coupures partout et ce rire mélangé à ses cris, une vision horreur.
Les larmes roulent sur ses joues, alors que des médecins emmènent son père loin d’elle dans l’aile psychiatrique de sainte mangouste. Une main vient presser la sienne, mais elle ne réagit pas. Pas plus qu’elle ne réagit à cette main sur son épaule. Elle est encore sous le choc, abattu. Il y a une réelle différence entre avoir conscience qu’il faut mettre son père en hôpital psychiatrique et le faire. Elle a beau être forte, en avoir vu d’autres, pour le moment elle est juste la gamine de douze effrayée et abattue.
Par chance, les deux hommes qui l’accompagnent le savent parfaitement. En même temps, l’un est son frère, l’autre est son ami et jumeau de coeur. D’ailleurs, son premier regard conscient se porte sur lui avec un mélange de gratitude et de tristesse. Il hoche simplement la tête sans un mot. Il n’y a pas de mot à dire dans ce genre de situation, le silence est la seule bienvenue. Elle se tourne ensuite vers son frère qui vient de la lâcher pour la serrer contre lui. Elle accueille son étreinte bienvenue, alors que son ami lâche son épaule pour se joindre à l’étreinte.
Ils restent là dans ce hall trop longtemps, mais c’est nécessaire pour se calmer et affronter de nouveau le monde. Puis toujours sans un mot, juste un regard, ils se dirigent vers la sortie. Amelia et son jumeau reviendront ici sans aucun doute, mais pour le moment ils le quittent avec une certaine hâte. Elle quitte son frère qui a besoin de solitude et décide par contre de rester avec son ami, boire et parler leur fera du bien. Il est celui qui est le plus à même de l’aider, la rassurer et même de la faire rire dans des temps si sombres.


Amelia fait des allers-retours dans tout le laboratoire bougeant d’une expérience à l’autre. Elle s’est levée avec beaucoup d’idée d’expérience à tenter et comme elle est en repos, elle a décidé de les tenter. Alors, depuis environ cinq heures du matin, elle est dans le laboratoire Goyle courant de-ci de-là et faisant exactement ce qu’elle a en tête. Elle n’a même pas pris le temps de petit-déjeuner, ni d’aller voir son frère pour lui dire bonjour. Elle avait trop hâte de s’y mettre. De toute façon, son jumeau saura forcément où la trouver, ce n’est pas bien difficile avec elle.
Elle entend un poc derrière elle. La brune se dirige vers le lieu du bruit et arrête le feu sous la marmite, elle verse le liquide dans un bol qui se trouve dans un autre bol d'eau froide. Elle observe le liquide déjà présent et elle fronce les sourcils. Le liquide n’a pas la bonne couleur, du moins pas celle qu’elle attendait. Elle remonte les étapes de cette expérience, mais ne trouve aucune erreur dans ce qu’elle a déjà fait. Elle grogne se demandant ce qui ne va pas. Elle a peur que l’expérience ne ressorte pas aussi parfaite et ça la dérange. Elle tapote sur la table hésitant à la continuer ou la recommencer.

« Tu devrais continuer celle-là Amy. »

Amelia sursaute avant de se tourner vers le nouveau venu. Son frère lui offre alors un sourire à la Colgate, fier de l’avoir effrayé. Elle le foudroie du regard et lui envoie une spatule en bois à la figure. Il a de la chance, elle a hésité à lui envoyer son poing à la figure. D’où, il ose l’effrayer de la sorte. Elle fronce les sourcils et croise les bras faussement furieuse.

« -Tu pourrais faire un peu de bruit au lieu d’arriver comme ça dans mon dos Em !
-Non c’est bien trop amusant ma chère sœur. Et puis ça t’apprendre à un ne pas venir me saluer et deux à ne pas manger le matin.
-Nia nia... »

Amelia fait une moue boudeuse avant de s’approcher de lui et de venir lui faire une bise sur la joue. Son frère lui rend alors son sourire et l’embrasse sur la tempe avant de lui mettre un sac de gâteau dans la main. Elle sourit en ouvrant le sachet et en attrapant un des biscuits chocolatés. Elle soupire de bien-être appréciant de manger.

« Merci Em.
-De rien Amy. Tu fais quoi aujourd’hui en expérience ma chère ? »

Amelia sourit et lui explique en passant par sa tentative de modifier le filtre de seconde chance qui semble rater à sa tentative de faire un poison ciblant une population de créature précise sans oublier de s’arrêter sur ses recherches sur la magie du temps et de la mort. Em la regarde hochant la tête et Amy souris comprenant qu’il n’a sans doute pas tout compris.

« -Ce n’est pas ton truc les expériences Em.
-Non définitivement pas, mais toi ça te plait alors je t’écoute. Mais bon je vais te laisser essaie de ne pas passer ta journée ici et de manger.
-Humhum »

Son frère l’observe un instant avant de quitter les lieux en soupirant exaspéré. Amelia sait qu’il a compris qu’elle n’a pas l’intention de bouger avant d’avoir fini. Elle fait toujours ça et lui essaie toujours de la dissuader, mais elle est comme ça Amy, elle vit pour ses expériences avant tout héritage du savoir des Goyle. Cette journée ne fut pas différente, puisqu’elle quitte son laboratoire bien après minuit.

Amelia a l’habitude de travailler pour les mangemorts et pour bien d’autre personne avec plus ou moins de bonnes intentions. Elle a un lieu, un petit cabanon perdu sur une des terres des Goyle qui lui sert pour les transactions avec des gens plus ou moins douteuse. Ce soir-là, elle doit récupérer un objet offert par les mangemort en échange d’une étude et d’un travail pour eux. En soit rien de particulier, elle a l’habitude de ce genre de transaction et n’a jusqu’alors jamais eu de problème avec ça. Sauf qu’elle avait tord d’être si confiante cette fois là.
Arrivé sur les lieux, une lune presque pleine au dessus d’elle éclaire la zone. Elle a une impression de déjà vu et plus les minutes passent, plus elle a un sentiment horrible qui l’oppresse. Et c’est arrivé non loin de la cabane que son cœur s’arrête un court instant, alors qu’elle assiste à quelques choses qu’elle n’aurait jamais voulu voir se réaliser. Vision d’horreur qu’elle voit depuis des années dans ses cauchemars. John Crabbe au prise avec un lycan, le lycan avec qui elle avait rendez vous pour récupérer l’objet. Elle a mit du temps à intervenir horrifié, inquiète, car dans sa vision elle a vu John mourir. Sauf qu’elle ne veut pas le perdre, pas lui surtout pas lui.
Amelia a pris la décision de changer cette foutu vision. Elle refuse de laisser le destin lui prendre John. Elle s’est interposée et après elle ne sait plus trop ce qui c’est passé. Sous le coup du stresse, elle a tout oublié jusqu’au moment où elle a atterit chez un ami médecin qui a soigné John. Ce jour là Amelia a beaucoup pleuré, elle a supplié John de rester avec elle. Elle lui a même avouer qu’elle l’aimait d’amour et qu’il n’avait pas le droit de l’abandonner. Il a survécu et Amy a osé réitéré sa déclaration d’amour à John Crabbe admettant qu’elle a pendant des années juste préféré ignoré son amour pour John de peur de le perdre.

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