Viens voir les musiciens, voir les comédiens... | Amelia

Nox Malefoy m’avait un peu mis l’eau à la bouche lorsqu’il m’avait parlé de son livre et de ses fioles. Il était resté mystérieux, comme le langue-de-plomb qu’il était. Il savait y faire le bougre. Le livre, j’en avais déjà entendu parler. Et il était dangereux de trop s’en approcher. Il nous verrouillait l’esprit et nous embourbait le cerveau. Mais il était si intéressant à étudier. L’alchimie était encrée dans mes veines, et dans mes gènes, tout le monde le savait. Et m’attirer avec des potions anciennes inconnues moi, ça m’excitait un peu les neurones. Je n’étais pourtant pas à l’aise à sortir du Ministère. Je ne suis bien que dans mon Département. Il me rassurait. Depuis la mort de ma famille, j’avais besoin d’un environnement rassurant. C’était étrange mais le stress m’angoissait. Et tout ce qui sortait de mon quotidien m’angoissait. Mais, Malefoy avait suscité mon intérêt et j’étais donc en chemin pour la bibliothèque des Goyle. Nous étions associés depuis longtemps, les secrets qu’elle renfermait ne devait pas être révélés à n’importe qui, tout comme le Département des Mystères. Même si le Département était grand, il ne pouvait pas tout contenir tous les secrets du monde entier, comme la bibliothèque ne le pouvait pas.

J’ai traversé Londres à pied, profitant de l’air frais de novembre. J’avais mis du temps à me décider. Même si j’étais intrigué par ce que Malefoy m’avait raconté, j’avais besoin de temps pour sortir de mon antre. Eden aurait aimé voir ces fioles. Elle, les potions, elle les vivait. C’était si simple lorsqu’elle se retrouvait devant un chaudron. J’en aurais des choses à lui raconter lorsque j’irais la voir. J’ai transplané à la sortie de Londres, en direction du Pays de Galle. La bibliothèque était immense. J’étais souvent venu ici, pour lire les ouvrages qui s’y trouvaient. Et parfois pénétrer dans les parties cachées. En arrivant devant les grandes portes, je réalisais que cela m’avait manqué. Depuis la mort d’Eden et de Lincoln, je n’y avais pas remis les pieds. La salle occupait un peu de personnes, j’ai reconnu un auror campé devant un énorme livre.

J’ai trainé un instant dans les rayons. Je n’avais pas lu tous les ouvrages qui se trouvaient ici. Il y en avait tant et je n’avais clairement pas assez de temps pour le faire. J’ai stoppé dans un rayon pour attraper un livre sur l’étagère. Lui, je ne l’avais pas encore lu. Le monde de Narnia. C’était étrange de le voir ici, mais ça m’a fait sourire. J’avais lu pas mal d’ouvrage de C.S Lewis, mais celui-là m’avait échappé. Je me suis appuyé contre le rayonnage, pour commencer la lecture, me perdant totalement dans ce pour quoi j’étais venu au départ. Je n’ai même pas entendu quelqu’un s’approcher de moi.  

Il est devenu difficile de convaincre son frère jumeaux qu’elle ne risque rien. Et comment lui en vouloir, cela ne fait qu’un mois que l’attaque de Bellatrix Black est survenue. Elle n’a pas été arrêtée et ce n’est pas surprenant. Elle se cache avec la facilité d’une ombre et sait quand attaquer pour avoir le moins de chance de se faire prendre. Pour autant, Amelia sait qu’elle ne risque pratiquement rien. La zone de transplanage a été réduite a cinq mètre devant l’entrée de la bibliothèque. Le reste de la maison et du parc étant protéger par des sorts antitransplanage et anti-intrusion, sans parler de l’auror qui veille à l’entrée de la bibliothèque. Il y a peu de risque que les mangemort l’attaquent de nouveau au sein de sa demeure. Ailleurs ça c’est une autre question, mais elle ne sort pas si souvent que ça de le domaine de la famille Goyle. Alors que ça lui plaise ou non, Amelia va continuer à aller à la bibliothèque et tenter d’oublier cette attaque qui l’a plus marqué qu’elle ne veut bien l’admettre. Les cauchemars qu’elle fait quand elle ferme les yeux et son envie soudaine d’apprendre plus de magie mental en sont la preuve.

Il faut qu’elle s’occupe d’une manière ou d’une autre. Elle a besoin de ça pour avancer aussi. Et puis de toute façon elle ne serait pas la gardienne du savoir, si elle ne cherchait pas à faire quelques expériences, quelques prise ou quelques apprentissage nouveau. C’est sa nature d’apprendre, de chercher et transmettre tout autant que protéger. C’est pour ça qu’elle a été l’appelé de sa génération et elle fait tout pour rendre hommage à son nom autant qu’à la bibliothèque pour ce qui lui a été offert.

Elle sourit alors qu’en pensant ça, la bibliothèque lui fait ressentir que quelqu’un de spécial est entré dans la bibliothèque. Ils sont rare les gens si spéciaux que la bibliothèque lui fait ressentir leur présent. Curieuse, elle lâche ce qu’elle est en train de faire. Elle éteint le feu sur sa marmite se doutant que si elle parle à la curiosité, alors elle mettra trop de temps à revenir et ce qu’il y a dans la marmite finira brûlé. Une fois sécurisé, elle part à la recherche de la personne que la bibliothèque a senti et au détour d’un rayonnage elle comprend de qui il s’agissait : Louis Elijah Selwyn, directeur du département des mystères. Elle s’approche de lui d’un pas léger et sourit.

« Monsieur ? Bien le bonjour, qu’est ce qui vous amène ici ? »

Elle parle doucement parce qu’il semble plonger dans une lecture et qu’elle ne souhaite pas le faire sursauter. Le livre en question est un ajout fait par un lecteur de la bibliothèque qu’elle a laissé faire. Elle ne l’a jamais lu. Elle est curieuse mais pas assez pour s’intéresser à la littérature moldu. Néanmoins, elle n’empêche pas qu’un peu d’ouvrage moldu viennent se faire leur place sur les étagères. Avec les siècles, il y en a sans doute beaucoup plus qu’elle ne le croit, mais elle n’ira pas vérifier
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Le monde de Narnia était un livre fascinant. La petite Lucy me faisait terriblement penser à Eden. Et j’étais sûr que ma fille aurait aimé le livre, ce livre. La lecture me faisait mal à l’estomac, je sentais des larmes monter aux yeux, parce que penser à Eden me faisait toujours cet effet. Eden me manquait. Lincoln me manquait. Lizzie me manquait. Et mi, je survivais au milieu de tout ça. Je regrettais tant de choses. Je n’étais pas retourné dans la salle du temps, de peur de craquer à nouveau. Même si mes Langues-de-plomb regorgeaient d’ingéniosité pour sécuriser les Retourneur de temps, je l’avais été avant eux, j’étais capable de déjouer toutes les mises en garde. Mais, cela ne serait guère honnête. Utiliser les Retourneur de temps à des fins personnelles était interdit, même si les revoir encore une fois me ferait tellement de bien. Mais pourquoi ? Les revoir ? Et les perdre à nouveau ? Je crois que c’est ce qui m’empêchait d’utiliser l’appareil. La peur de les voir mourir à nouveau. Bien trop douloureux, je ne supporterais pas de le revivre encore une fois. Mais peut-être que j’aurais pu me réconcilier avec ma fille. Je crois que c’était ce qu’il y avait de plus douloureux, au fond, m’être disputé avec elle, et ne jamais avoir pu m’excuser. Trop tard.

Ce livre m’évadait loin. Eden l’aurait tellement aimé. Lincoln aussi, il se serait vu comme le preux chevalier, sauveur du monde. Et il aurait été fantastique. La voix qui m’accosta me surpris. Trop plongé dans le livre, je ne l’avais pas entendu arriver. J’ai levé les yeux vers elle, séchant rapidement les larmes qui menaçaient de venir. Et j’ai fait un grand sourire de circonstance. Amelia, la douce Amelia. J’en aurais presque oublié le pourquoi j’étais là, si elle ne m’avait pas accosté. J’avais mis du temps à venir. Sortir du ministère était une épreuve. Et vu dans l’état où cela me mettait, je n’étais pas sûr de revenir ici. J’ai fermé doucement le livre pour le reposer sur l’étagère. Un jour, peut-être, j’en finirais la lecture. Mais aujourd’hui, c’était bien trop douloureux. Et Malefoy m’avait alléché avec ses fioles et son grimoire. Cela faisait trois jours qu’il n’était pas venu travailler, le rhume des mandragores avait eu raison de son état. Je me suis promis de lui envoyer mon rapport sur le grimoire et les fioles dès que j’y aurais eu accès.

« Bonjour Amelia. Comment allez-vous ? » lui ai-je demandé, en alignant tous les livres correctement sur l’étagère. « Cela fait si longtemps que je n’ai pas mis les pieds ici. » Mon index a caressé lentement le bois de l’étagère. Je me disais que cela m’avait manqué de me balader dans les rayons, et lire tous les ouvrages qui me tombaient entre les doigts. Mais le monde m’angoissait et il n’y avait que le département des mystères qui m’apaisait. « Et vous le savez, je ne peux pas résister à une énigme. Surtout lorsqu’il s’agit de potion invisible, d’alchimie et de mystères » ai-je repris, baissant la voix. Je voulais voir ces fioles. Et ce grimoire. Je voulais me faire mon propre avis, et tenter d’en découvrir leurs secrets. C’était pour ça que j’étais devenu Langue-de-plomb, percer les mystères du monde sorcier.

Amelia a observé le directeur du département des mystères en souriant. Sans la bibliothèque, sainte mangouste et sa renommée pas de doute qu’elle aurait choisit le département des mystères pour sa carrières. Elle a d’ailleurs envisagé de faire des études de langues de plombs avant de renoncer. Seulement, elle a voulut faire des potions et a préféré suivre ces études là plutôt que celle pour le département des mystères. Elle n’avait pas le temps pour faire deux types d’études en même temps que ses affaires pour la bibliothèque et ses expériences plus ou moins éthique. C’est bien dommage, mais elle ne regrette pas son choix.

« Je vais bien monsieur merci. »

Elle ment, parce qu’elle ne veut pas parler de son attaque et de la raison de la présence d’un auror juste devant la porte de sa bibliothèque. Elle n’a aucune envie de raconter ce qui lui est arrivé environ un mois auparavant, c’est déjà un miracle que ça n’ait pas fuité de tout part et elle ne sait à qui elle doit ce miracle : Fynn ou Em. Elle ne serait pas surprise que les deux hommes de sa vie se soient allié pour protéger le secret de son attaque qui ne serait pas bon pour la bibliothèque et encore moins pour image.

« Effectivement cela faisait longtemps et je suis contente d’apprendre que vous reveniez pour ce genre de curiosité suivez moi. »

Lance Amelia en souriant cela fait bien deux mois qu’elle a parlé avec Nox de ces fioles étranges emprunte d’une magie puissante alors qu’elles sont vides et du grimoire envoutant. Elle se demandait quand Louis viendrait voir ça et il semble qu’il ait décidé que ce soit aujourd’hui. Elle le conduit dans une salle privé au décors du conte des trois frères dessiné par une artiste talentueuse de leur temps et qui n’existait pas il y a quatre ans. Elle frappe une pierre et demande.

« Donne moi les précieux bibliothèque. »

Elle a une image de ce qu’elle souhaite dans sa tête et quelques instants plus tard un plateau sort du mur avec les deux objets. Un enchantements ancien et propre à ces lieux qu’elle a perfectionné pour avoir ce qu’elle veut où elle veut. La bibliothèque ne répond qu’à elle et aucun sort ne peux tromper les lieux, si ce n’est pas elle rien ne viendra. Elle récupère les objets et vient proche de Louis pour lui montrer.

« Pour le livre j’ai découvert qu’apparemment il existe un mouvement wicca proche de cette mouvance sans doute leur héritier. Je n’ai pas pris contact avec eux car je doute qu’il soit bon qu’ils sachent que ce livre existe. Pour la fiole j’en suis toujours au même point. Je sais que ma famille en a découvert une première il y a fort longtemps et celle c’est moi qui l’ait trouvé. »

Elle n’a guère plus d’informations sur ces objets. Ils sont puissant, dangereux même pour le grimoire et plus ou moins vieux, mais rien. Et c’est pour tout ces mystères qu’ils sont garder dans la partie secrète de la bibliothèque afin qu’ils ne risques rien.

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Je l’aimais bien la douce Amelia. La première fois que je l’avais rencontré, c’était une gamine. Etant le directeur du département des mystères, je me devais de connaitre le successeur du père Goyle. C’était la tradition. La bibliothèque sacrée et mon département officiaient ensemble depuis longtemps, bien avant que je ne devienne langue-de-plomb, et sans doute avant même que l’idée de faire ce métier ne me vienne à l’esprit. Amelia, je la trouvais agréable et infiniment sympathique, bien plus que son paternel. Même si je n’avais jamais eu de griefs envers lui, ce n’était pas un homme que j’appréciais. Incompatibilité d’humeur et d’idéaux, je dirais. Mais sa fille, je l’appréciais. Le ton de sa voix m’intrigua, j’avais l’impression qu’elle cachait quelque chose. Mais je n’étais personne pour chercher plus loin. Je pouvais être curieux, sauf pour la vie privée des personnes que j’avais face à moi. S’ils ne voulaient rien dire, je n’insistais pas.

En revanche, j’étais empli de curiosité lorsque l’on me parlait d’énigmes, de potion inconnue, de secret magique… tout ce qui faisait que j’étais un langue-de-plomb jusqu’au bout des ongles. Le département des mystères était, sans conteste, le meilleur endroit au monde. Il y avait tant de secret en ce lieu, et pas assez d’une vie pour tous les découvrir – même sin en tant que Directeur, j’en connaissais plus que quiconque. « Malefoy m’a mis l’eau à la bouche ». Cela dit, il n’en fallait pas beaucoup pour me m’être en appétit. Un livre mystérieux, cela me suffisait mais si en plus on ajoutait une fiole de potion vide, et non identifiée. Le seul hic, me faire sortir du ministère. J’y étais bien, et en sécurité. C’était compliqué pour moi de sortir, cela m’angoissait. Parce que rentrer chez moi m’angoissait. Le département des mystères m’apaisait. Et je n’aimais plus sortir du bureau. Il m’avait fallu plus d’un mois pour venir mais j’avais fini par venir. Le récit de Malefoy m’avait intrigué, et j’y avais pensé depuis. J’avais besoin de voir par moi-même. Et je me trouvais assez fier d’être arrivé jusqu’ici, sans avoir opéré un demi-tour.

J’ai suivi la jeune Amelia dans les méandres de la bibliothèque, saluant les gens que je croisais. La salle privée était à l’image de ce qu’elle pouvait contenir. Sa décoration, j’y ai reconnu le conte des Trois Frères, était belle. Je ne me souvenais pas de l’avoir déjà vu. Je me suis attardé sur le Frère à la Cape, laissant Amelia récupérer les objets convoités. La bibliothèque regorgeait tout autant de mystères que mon département. Je me demandais si en tant que directeur des mystères, la bibliothèque m’écouterait et si Amelia en tant que Gardienne de la bibliothèque, le département l’écouterait. Il était fort à parier que non. Un jour, peut-être que l’on en ferait l’expérience. Je me suis décollé des frères Peverell lorsque Amelia me parla des objets. Le livre m’intrigua et m’envouta tout autant. Je me suis reculé d’un pas. Sa magie était bien trop forte. Et pour le coup, j’étais d’accord avec Amelia, le livre devait rester ignoré. Comme tout ce qui se trouvait ici caché, et au département des mystères. C’étaient des choses bien trop dangereuses pour que cela soit montré au monde entier.

Je n’y connaissais pas grand-chose en culte Wicca. Je ne crois pas en ce genre de chose. Et pourtant, je suis loin d’être cartésien. J’aime le monde de l’imaginaire, j’aime croire à l’impossible. Mais pas en des divinités qui n’existent pas. « Vous l’avez découvert à quel endroit ? » L’endroit de découverte pouvait en dire long sur l’objet. Ou peut-être pas. Et puis, il fallait bien commencer quelque part pour comprendre ce qu’était cet ouvrage, et qui l’avait créé. J’avais une envie indescriptible de m’en emparer et d’en ouvrir les pages. C’était un peu déroutant. Comme lorsque l’on était dans la salle aux milles cerveaux. J’avais la même sensation, et je n’aimais pas ça. La salle des cerveaux me rendait totalement dépendant d’elle, et totalement désorienté lorsque j’en sortais – si je réussissais à en sortir. Et c’était de plus en plus difficile d’en sortir. Je m’arrangeais pour ne plus y entrer, même par mégarde. Détournant le regard du livre, j’ai observé la fiole vide. Elle, elle m’intéressait. En tant que membre d’une famille d’alchimiste, tout ce qui concernait les potions m’intéressait. Surtout lorsqu’il s’agissait de potions inconnues. « Je peux ? » ai-je demandé, en désignant la fiole. Je voulais juste la prendre dans les mains, l’observer de plus près.