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 La Cena de Verguenza - Hephaïstos et Icare

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Nérita Escuella
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Nérita Escuella
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MessageSujet: La Cena de Verguenza - Hephaïstos et Icare   La Cena de Verguenza - Hephaïstos et Icare EmptySam 6 Avr - 22:04

« ¡Que vuelvas con bien, Athena! A l’année prochaine. »

C’est sur ces mots que Nérita défit l’autel des morts dressé dans la pièce principale de l’appartement. Installé depuis deux jours, le monument provisoire de l’angelito devait disparaître avant la venue d’Icare. C’était l’unique condition qu’Hephaïstos avait posée. Si les parents Hopkins avaient été ravis, quoique surpris, de voir leur belle-fille célébrer les morts de la famille, l’aîné de la fratrie risquait surtout de mal vivre un tel souvenir. Alors, avant qu’il n’arrive, Athena devait retourner dans l’oubli, comme un petit tas de poussière caché sous le tapis.
Il était bientôt 19h. L’arrivée du grand frère Hopkins était prévue pour 20h. C’était particulièrement tard pour un dîner états-unien, et plutôt tôt pour le repas du soir mexicain. Mais comme l’horaire était encore correct pour un Britannique, quoi qu’un peu tardif, on avait coupé la poire en deux. Au-delà de ça, un repas plus tôt aurait empêché Nérita de faire tout ce qu’elle souhaitait faire en cette fin d’el Día des Muertos, à savoir : fleurir les tombes de la belle-famille, déjeuner avec celle-ci, appeler ses parents au Mexique (Hephaïstos n’avait pas encore réalisé que la facture téléphonique allait exploser), et le dîner avec le beau-frère pour finir.

La Mexicaine avait la sensation de courir la dernière ligne droite d’un marathon. Le coup d’envoi de celui-ci avait eu lieu il y avait plus d’un mois, en septembre, quand Héphaïstos lui avait annoncé avoir revu son frère aîné, par hasard. Les choses auraient pu s’arrêter là, mais la jeune femme avait bien senti que cette rencontre travaillait son conjoint. C’en étaient donc suivies de longues soirées d’interrogatoire, des soirées entières à courir en cercle autour du pot, pour qu’enfin Si Amor crache le morceau : oui, il voudrait revoir Icare, oui, il aimerait lui présenter sa compagne… oui il allait organiser quelque-chose ! Pas cette semaine, parce que le travail. La suivante ? Nérita n’avait-elle pas prévu quelque-chose ? Non ? Ah, dommage, s’il n’avait pas été persuadé qu’elle avait eu quelque-chose, Heph aurait proposé cette date… Le message était au final on ne peut plus clair et se traduisait de la manière suivante : chérie, aide-moi s’il te plait. Alors Nérita avait pris les choses en main. Elle avait fixé le dîner au dimanche 2 novembre, car c’était la fin de la fête des morts et que c’était pour elle une bonne occasion de retrouver la famille. Si les Anglo-Saxons jouaient à se faire peur sur cette période, au Mexique, on fêtait les disparus. C’était donc aux yeux de Nérita une date éminemment familiale, et des retrouvailles à un tel moment ne pouvaient qu’être de bon augure. A condition de cacher l’autel des morts d’Athena Hopkins.

La préparation exigeait d’être minutieuse : Héphaïstos était trop stressé pour que quoi que ce soit soit laissé au hasard. Nérita avait donc tout planifié, du moins autant que faire se peut. C’est qu’on ne lui avait donné que de vagues pistes. Est-ce qu’Icare avait des préférences culinaires, des interdits ? Sais pas. Est-ce qu’Icare apprécie un type de musique en particulier qu’on pourrait mettre en fond, histoire de le mettre à l’aise et d’éviter les silences gênants ? Sais pas. Ce serait donc, selon les recommandations de Heph « un truc simple », à savoir un poulet rôti avec des frites (et des épices parce que la Mexicaine n’envisageait pas la cuisine sans épices), et de la musique latino, pas selon les recommandations de Heph, parce que si Nérita organisait tout elle avait droit de mettre quelque-chose qui lui plaisait.
Le temps que l’heure fatidique approche, le plat était prêt à être mis au four, le vin était sorti et en phase d’aération, le ménage avait été refait après le départ de beau-papa et belle-maman, l’autel rangé… Il ne restait plus qu’à attendre.
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Hephaïstos Hopkins
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Hephaïstos Hopkins
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MessageSujet: Re: La Cena de Verguenza - Hephaïstos et Icare   La Cena de Verguenza - Hephaïstos et Icare EmptyDim 7 Avr - 20:29


La Cena de Verguenza

@Icare Hopkins, @Nérita Escuella & @Hephaïstos Hopkins
2 Novembre 1980

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Le stress, c’est bien quelque chose qui, de prime abord, ne transparaît jamais chez le cadet des Hopkins. Énergique, enjoué, battant, Hephaïstos est typiquement ce genre de gars qu’on imagine être en mesure de passer au-dessus de n’importe quel obstacle, et pour cause !  Il s’agit d’un ancien militaire, d’un tireur d’élite, de ce genre de tête brûlée que le danger ne fait pas reculer. Quoique…?
Car il faut bien le regard d’une femme, pour déceler la faiblesse d’un compagnon. Et si elle avait dans un premier temps pris la forme d’une échéance sans cesse repoussée, les choses n’avaient fait qu’empirer une fois la fameuse date posée. Et il avait fallu tout le savoir-faire et l’adresse de la belle Escuella pour mener à bien l’opération. Laquelle ?  Simplement inviter Icare à manger chez eux.

Rien de bien compliqué, dira-t-on. Sauf quand on évoque deux frères qui ne se sont pas vus depuis des années. Qui sont devenus des étrangers. Et si Heph avait fait en sorte de remettre le grappin sur son aîné quelques temps plus tôt, force était de constater que l’anglo-américain ne savait pas vraiment plus comment s’en sortir avec son auror de frère. Ils étaient le jour et la nuit, à bien des égards, et le blond avait la sensation de marcher sur des oeufs dès lors qu’il s’adressait à Icare. Et par Merlin… qu’il avait horreur de devoir ainsi prendre des pincettes. Or, Nérita était bien la reine dans ce domaine, un point qui aurait -en théorie- pu amoindrir le stress généré par cette fameuse échéance qui se rapprochait.

Et cette journée, elle avait particulièrement été chargée. Certes, menée d’une main de maître par la Mexicaine -et Hephaïstos ne la remercierait jamais assez pour ça- mais pas moins éprouvante. Pour ainsi dire, le tireur d’élite avait beau avoir été présent en chaque instant, que ça soit au cimetière ou au repas avec ses parents, son esprit quant à lui était éternellement pris par la soirée qui s’annonçait. Tant et si bien qu’il n’avait pas particulièrement retenu les sujets de conversations entre ses parents et sa bien-aimée, ayant simplement volontairement omis le fait qu’ils recevaient leur fils aîné pour le dîner. Dîner qui s’annonçait être… quoi déjà ?  Intense ?  Horrible ?  Le militaire sentait déjà les longs silences qui risquaient de s’installer. Non, allez… il n’y avait aucune raison pour que ça se passe mal.

Or, l’heure approchait, et l’ancien lion faisait déjà les cent pas dans le salon, à contre-temps de la musique latino que Nérita avait savamment choisie. Cette mélodie sonnait ensoleillée, alors que la journée avait été relativement morose -mais non pluvieuse- et que la nuit était d’ores et déjà tombée. La table, quant à elle, était déjà mise, l’appartement rangé, et SURTOUT l’autel dressé par la mexicaine avait disparu. Sa simple vue aurait fait fuir Icare, à n’en pas douter. Et s’il leur posait un lapin ?  Ca serait bien son genre, tiens. A cette simple pensée, le blond marmonna quelque chose avec un accent américain bien trop appuyé… et l’on toqua à la porte. Ce fut comme un électrochoc. Les iris se dirigèrent vers la zone de combat, laissèrent filer une seconde. Un souffle, une inspiration. Plus possible de faire demi-tour, n’est ce pas ?  Lourdement, le militaire dirigea ses pas vers l’entrée, et pressa la poignée. Et il se serait presque attendu à voir le voisin -une énième fois. Mais… non. C’était bien Icare qui se tenait là. Et ce fut comme un poids en moins sur les épaules du plus jeune des Hopkins. Son emmerdeur de frère était bien là.

Un sourire se dessina alors sur les lèvres d’Hephaïstos, ce genre de sourire franc et rayonnant qu’il pouvait avoir si souvent, et il attrapa son aîné dans une franche accolade.

« Content de te voir, frangin. »

Puis il s’écarta pour le laisser pénétrer les lieux. Un appartement décoré avec goût, qui prouvait bien qu’une femme vivait ici, si ce n’est gérait le domaine. Femme qui se profilait alors, aussi radieuse et chaleureuse qu’elle savait l’être.

« Icare, je te présente la meilleure d’entre toutes : Nérita. »


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MessageSujet: Re: La Cena de Verguenza - Hephaïstos et Icare   La Cena de Verguenza - Hephaïstos et Icare EmptyDim 7 Avr - 21:18





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La cena de Verguenza
@Nérita Escuella & @Hephaïstos Hopkins & Icare Hopkins
2 novembre 1980

La journée, je crois, fut la plus rapide de ma vie. Ou la semaine ? Je sais plus trop. L’invitation avait été lancée et j’y avais répondu dans l’affirmative à l’instant où je l’avais reçu. De peur de refuser si je réfléchissais de trop. Mais plus les jours passaient et plus la date fatidique plus, j’avais une cruelle envie de décommander. Rester chez moi. Y’avait trop de choses qui s’étaient produites en si peu de temps. Une agression qui m’avait profondément anéanti et choqué tant elle était brutale. Je m’étais tant détesté lorsque j’étais arrivé sur les lieux. Si Rodolphus et sa fille avaient été attaqués, c’était entièrement ma faute. J’étais un auror, et le meilleur ami de Rodolphus. Une cible facile pour ses connards de mangemorts. Mon abdomen me faisait mal. Je ne l’avais jamais touché sauf ce jour-là, parce qu’il était impensable qu’Enfys puisse courir le moindre risque, à cause de notre amitié. Je m’étais tant détesté. Des jours à me maudire, à essayer de comprendre ce que je ne voulais pas voir. Je m’en étais encore pris à mon ventre lorsque j’avais enfin compris ce qui m’avait échappé. Et la colère était apparue, sans que je ne m’y attende. Je lui en voulais à lui, de m’avoir caché ce secret. Je l’avais tant défendu contre tous ceux qui l’accusait de faire parti des mangemorts, et je me sentais si honteux d’y avoir cru. Bien sûr qu’il était mangemort, pourrait dire Londubat.

Mêlé à cette histoire que je qualifiais de trahison de la part de mon meilleur ami, une autre tête connue avait fait son grand retour. Comme si cela ne suffisait pas d’avoir mon frère dans les rangs. Mais si avec Hephaïstos, j’acceptais un peu de renouer un semblant de lien – honnêtement je n’étais pas sûr d’y arriver. Je me refusais qu’il lui arrive quelque chose, et pour tout dire il était bien mieux loin de moi que collé à moi. Mais j’avais promis à celui qui était mon petit frère, et que j’aimais sacrément fort. En revanche, accepter Xena Hopkins dans ma vie, ça j’étais bien plus frileux. Je détestais la voir revenir ainsi dans ma vie, la bouche en cœur, comme si elle n’en était jamais partie. Mais si pour mon frère, c’était moi qui avai s les ponts, pour la sœur de mon paternel, c’était elle qui avait disparu du jour au lendemain. Et non, je n’avais pas envie d’elle à mes côtés. Pas maintenant en tout cas.

Lorsque le hibou était arrivé à mon bureau me conviant à un diner chez mon frère cadet, j’avais dit oui. Tout de suite sans réfléchir. Juste avant de regretter la seconde suivante. J’étais pas très à l’aise avec les relations sociales, c’était pas ma came, et je préférais être seul, les gens risquaient moins ? Sauf que là, en plus de revoir le petit frère, j’allais rencontrer celle qui partageait sa vie, et ça, cela me faisait doucement flipper. Déjà, parce que je doutais savoir quoi lui dire. Et qu’au fond, je craignais de m’y attacher. Et cela portait malheur d’être proche de moi. Depuis quinze ans. J’avais fini par oublier l’invitation, continuant ma mission au sein de Poudlard, trop de choses en tête, l’envie d’aller éclater la tête de Lestrange. Parce qu’en cet instant, je le détestais. Il m’avait collé toute mon adolescence, et j’avais fini par baisser les armes et ma carapace avec lui, il était le seul que j’avais réellement accepté dans ma vie. Et il me mettait un couteau dans le dos, en me cachant cette appartenance. Le mois d’octobre était passé vite, et l’invitation de mon petit frère m’était revenue en pleine face sans préavis. Et en ce dimanche après-midi, j’étais à deux doigts d’envoyer un hibou à mon frère pour lui dire que, non, je ne viendrais pas. Quand on voyait l’état de mon abdomen qui saignait, cela paraissait plus que logique que je décommande. Assis au sol dans ma salle de bain, le dos contre le mur et torse-nu, je devais être immobile depuis presque une heure.

Les plaies au niveau de mon abdomen étaient sanguinolentes. J’ai penché la tête en arrière. J’pouvais pas lui faire ça, à mon petit frère. Mais je ressemblais à quoi ? Pour tout dire, j’étais complètement paumé. Dire que cela me faisait plaisir de le revoir ? Oui. Rencontrer sa femme, cela me faisait tout autant plaisir. J’en crevais juste de trouille. J’ai fini par mettre un pansement sur les plaies de l’abdomen. Celles de mes poignets avaient un peu cicatrisé. J’ai jeté un sort de dissimulation sur mes avant-bras. Mon petit frère le savait, sa femme non et je n’avais pas envie qu’elle le sache. Cela n’appartenait qu’à moi. Et je ne voulais ni jugement, ni compassion. Et puis, j’allais lui dire quoi à cette belle-sœur. Nerita. C’était joli comme prénom. J’ignorais ce qu’avait dit Héphaïstos sur moi. Que j’étais un sacré crétin, sans doute. Ou p’t’ête qu’il m’avait traité de connard. Je lui en voudrais même pas s’il avait dépeint un tableau peu flatteur. J’étais tellement pas à la hauteur en tant que grand-frère. Sur mes deux cadets, j’en avais tué une et abandonné l’autre. Y’avait mieux comme grand-frère. Y’avait que Rodolphus pour pas le voir que je portais malheur. Rodolphus, que j’avais envie d’étrangler. J’ai senti ma tension monter d’un seul coup. Rien que de penser à mon meilleur ami me mettait à nouveau en colère. Il ne s’en fallu pas beaucoup plus pour que ma meilleure amie, rouvre lentement la plaie de mon avant-bras.

J’allais pas y aller comme ça chez mon frère. La lame trainait parterre, la plaie de l’avant-bras droit était partiellement refermée. Je me déteste quand je suis ainsi. Mais c’était plus fort que moi, je ne savais pas gérer l’excès de tension autrement qu’en me faisant mal. Cachant à nouveau mes avant-bras d’un sortilège, je me suis mis debout. J’avais une tête à faire peur. J’ai passé la tête sous l’eau froide pour me redonner un semblant de prestance, j’ai rasé la barbe de trois jours qui trainait sur mes joues et mon menton. Et j’ai passé un tee-shirt à manches longues, ainsi qu’une chemise de couleur bordeaux. J’ai passé une jean bleu clair et mes stan smith:registered:. J’avais le cœur battant et une boule au ventre quand j’ai claqué la porte de la maison. J’avais attrapé d’un seul geste les cadeaux pour mon frère et sa femme – une bouteille de whisky pour l’un et des fleurs pour l’autre, en vrai je ne savais même pas ce qui pourraient leur faire plaisir – et j’étais sorti rapidement de l’appartement. Pour ne surtout pas réfléchir, et finir par rester sur place. J’avais mal à l’abdomen – les plaies me tiraillaient – et j’avais l’impression d’avoir une brique à la place de l’estomac, et une envie de vomir. Je me suis donné une vraie gifle « C’est pour ton frère que tu y vas » ai-je lancé à haute voix, et j’ai transplané dans une ruelle près de chez lui. J’aurais pu y aller à pied, mais j’aurais eu trop d’occasion d’opérer un demi-tour. Le quartier était calme. La nuit était tombée depuis longtemps, et j’ai eu l’impression que le trajet entre la ruelle où j’avais atterri et l’appartement de mon petit-frère dura une éternité. J’avais le sentiment de marcher à reculons. Et plus j’avançais, plus la brique à l’estomac se faisait lourde. Et si j’avais été un fumeur invétéré, j’pense que j’en serais au moins à la dixième cigarette. Trois cents petits mètres mais qui me parurent des kilomètres. Je la sentais la tension monter encore un peu plus et si je n’avais pas eu les mains prises, la lame aurait sûrement retrouvé mon avant-bras droit. Stoppant devant la façade de la maison de mon frère, je suis resté – je pense – dix bonnes minutes à observer la lumière qui jaillissait des fenêtres. Les ombres semblaient danser à l’intérieur. Et pendant un instant, j’ai eu envie de faire demi-tour, car je n’y avais carrément pas ma place. J’étais pas fait pour ça. De toute façon, on aurait rien à se dire. On ne se connaissait pas. De simples étrangers qui portaient le même nom de famille. Voilà ce que l’on était lui et moi. Pourquoi cela en serait-il autrement. J’ai rajusté mon blouson en cuir, et j’ai fini par franchir l’allée qui me séparait de la porte d’entrée. Je ne pouvais pas faire ça à mon petit-frère. J’avais promis.

J’ai frappé à la porte, sentant le stress monter au goutte-à-goutte. J’ai dégluti bruyamment quand j’ai entendu du bruit derrière la porte. J’ai été surpris par l’accolade, comme si l’on se connaissait depuis vingt-cinq ans. Ça faisait quatorze ans qu’on ne s’était pas côtoyés. Quatorze ans où je l’avais laissé vivre sa vie, loin de moi. Je savais qu’il m’en voulait mais j’avais jamais réussi à gérer autrement. La mort d’Athéna avait suffisamment fait souffrir tous les membres de la famille, j’voulais pas non plus leur enlever Héphaïstos. « Oui, moi aussi » ai-je répondu, avec sincérité en lui donnant la bouteille de whisky-pur-feu. Même si une fois passé un pied à l’intérieur, j’avais l’impression qu’un feu ardent s’était allumé dans mon estomac. Mon regard s’arrêta sur la femme qui venait d’entrer, et je comprenais pourquoi mon frère en était amoureux. « Bon…jour Nérita, ravi de te rencontrer. » J’avais la gorge bien sèche. Je lui ai tendu le bouquet de fleurs. « Je… je savais pas ce qui te ferait plaisir alors… ‘fin, voilà ».


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Nérita Escuella
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MessageSujet: Re: La Cena de Verguenza - Hephaïstos et Icare   La Cena de Verguenza - Hephaïstos et Icare EmptyDim 21 Avr - 22:11

Nérita l’ignorait jusqu’alors, mais son beau-frère avait visiblement été élevé à la mexicaine. Ou alors cette dizaine de minutes de retard signifiait qu’il ne viendrait finalement pas. Si l’aîné des Hopkins était un tant soit peu comme son cadet, aucune des deux solutions n’était probable : Héphaïstos était du genre ponctuel, à arriver à l’heure dite. Partir à telle heure, ça voulait dire chez lui être prêt avant et démarrer à l’horaire indiquée. « Quand un train part à midi, chérie, c’est pas midi deux », avait-il déclaré dans les premiers temps de leur relation. Ce qui avait fait éclater de rire la Mexicaine : vu le taux de retard des trains états-uniens, c’était un bien bel exemple ! Quant au Mexique, son absence de trains pour passagers le mettait tout simplement hors sujet. Quant au fait de décommander, outre que le blond avait horreur de revenir sur un engagement, s’il était forcé de le faire, il prévenait. Mais Héphaïstos n’était pas le sujet. Et de la même façon que comparer la ponctualité des trains de part et d’autre de l’Atlantique, avec des pays habitués à transporter des voyageurs et d’autres non, la comparaison entre la ponctualité des deux frères était quelque peu faussée : de l’aveu d’Héphaïstos, il ne connaissait plus vraiment son frère. Alors pour similaire qu’ait pu être leur éducation, les habitudes avaient certainement largement divergées. Il n’en restait pas moins qu’il était 20h et qu’on n’avait pas toqué à la porte, en conséquence de quoi le lion blond qui tournait en boucle dans le salon se mettait à tourner plus vite tout en marmonnant dans sa barbe.
De ce qui lui avait été rapporté, Nérita avait cru comprendre qu’Icare Hopkins ferait des efforts pour renouer le contact mais que « c’était pas gagné. » Autrement dit, à moins d’insister et de suivre la chose assidument, de l’Icare on ne verrait jamais la couleur. Il n’y aurait donc finalement rien de surprenant à ce qu’il ne vienne pas ce soir.
20h09 : ça toquait à la porte. La jeune femme, alors en train de lire dans la cuisine releva la tête. Héphaïstos, lui, était comme le soldat qui entend hurler la sirène d’alarme : figé à fixer l’entrée. Puis d’un coup, il se mit en branle, marcha résolument vers la porte, d’un pas si lourd et machinal qu’on aurait pu croire qu’il allait passer au travers sans s’arrêter. Mais il pila soudain, sa main jaillit aussi brusquement qu’un diable hors de sa boîte, et pressa sur la poignée avant de ramener le battant vers lui. De sa position, la Mexicaine ne voyait pas qui était à l’entrée, mais à la réaction de la sentinelle, elle sut que c’était bien celui qu’ils attendaient. Elle se leva donc posément, reposa son livre sur le plan de travail, puis se dirigea, souriante, vers la partie de la pièce faisant office de vestibule.

Et Nérita vit enfin le fameux frère dont elle avait tant entendu parler. C’était bien le frère d’Héphaïstos, aucun doute. La même structure de visage, quoique légèrement plus carrée, les mêmes yeux gris pâles. Et le même air dans ces yeux qu’Héphaïstos, quand celui-ci se mettait à ressasser ses expériences guerrières. Une plaie ouverte donnant sur l’âme. Comme si leur humeur se déversait par les orbites pour contaminer le reste du visage, les traits de ce dernier étaient tirés, las. Un vieillard avant l’heure.
Soyons francs, en n’importe quelle autre circonstance, l’homme en face d’elle aurait été pris pour cible par la Mexicaine. Il semblait à bout et prompt à n’importe quelle extrémité ; c’était exactement le genre de personne à qui tendre une main intéressée faussement secourable. Cet homme, c’était le cerf malade en retard sur le reste de la harde, celui sur lequel les loups festoyaient. Mais il se trouvait qu’il était avant tout le frère d’Héphaïstos, donc le beau-frère de Nérita. En un mot : la famille. Alors loin de le poignarder en susurrant des mots doux, cet homme, la gitane ferait en sorte qu’aucun ne profite de sa faiblesse.

« Bienvenue, Icare ! », dit la jeune femme avec un sourire chaleureux. « Ravie de faire ta connaissance. »

Elle employait volontairement un mot neutre quant à l’horaire, ne voulant pas mettre dans l’embarras l’invité en soulignant d’un bonsoir que l’heure n’était clairement plus à souhaiter une bonne journée. Avant qu’elle ne puisse feindre la bise sur la joue comme il était d’usage chez elle, Icare interposa un bouquet de chrysanthèmes et de dahlias aux couleurs dorées de la saison. Le contact physique était peut-être un peu prématuré.

« Rien n’aurait su être mieux, muchas gracias », répondit-elle sans se départir de son sourire, qui se fit légèrement taquin quand elle enchaîna, avec un clin d’œil complice à Icare « Héphaïstos trouve qu’il n’y a jamais assez de plantes à la maison. »

Il était faux de dire qu’il y avait des plantes partout, mais celles-ci étaient omniprésentes dans l’appartement. Hormis celles sans fenêtre, il n’y avait pas une pièce sans au moins un végétal, et si le climat britannique avait été plus clément, les fenêtres elles-mêmes aurait été mises à contribution à grand renfort de jardinières.

Nérita pressa Icare d’entrer, et quand les deux frères eurent quitté le pas de la porte, elle referma celle-ci avant d’annoncer aller mettre les fleurs en vase. Cela lui donnait la parfaite excuse pour laisser ces deux messieurs se retrouver un instant. Guère trop longtemps cependant : la jeune femme se doutait que sa brève absence serait accompagnée d’un silence particulièrement gênant durant lequel on n’entendrait que les douces notes de guitare du radiocassette, silence qu’il lui faudrait vite dissiper. Mais tout le propos de cette soirée était de permettre aux deux Hopkins de se retrouver, et en s’éclipsant si rapidement que ce fut, Nérita rappelait à si Amor qu’il allait devoir désormais rentrer en scène et donner un peu de sa personne.
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