" ... Merci à tous chers collaborateurs. Vous savez tous ce qu'il vous reste à faire et pour quand. Bonne soirée Messieurs et à demain. "Ainsi, Rasaben Lestrange conclut-il la réunion que nous venions de finir. J'avais regardé Robards et les autres disparaître un à un, l'esprit distrait par mes récents déboires avec mon frère, et avec des intrus dans mon manoir et tant d'autres questions qui me tournaient en tête et m'empêchaient de me concentrer ces derniers temps. Je fis voleter mes documents bien rangés dans ma serviette que je fît elle-même planer jusque sur mon bureau. Il était déjà tard mais je n'avais pas envie de me retrouver seul chez moi. Narcissa était toujours, depuis une petite quinzaine de jours, chez ses parents avec notre petit Drago et je me sentais extrêmement seul dans le grand manoir avec pour seul compagnie Cervo.
Effectivement je savais ce qu'il me restait à fournir comme travail et comme documents. Mon directeur de département, déjà assez peu aimable en temps normal, était d'une humeur de dogue depuis quelque semaines. Je savais pourquoi bien sûr. Quelques anciens amis de son fils avaient attaqué ce dernier et sa petite fille. Rasaben Lestrange avait d'excellentes raisons d'être en colère mais il savait très certainement que je n'avais rien à voir avec toute cette histoire. Pourtant j'avais l'impression qu'il en avait après moi en particulier aujourd'hui. Comme si ce n'était pas son fils qui nous avait presque tous embrigadé dans les rangs qu'il trahissait aujourd'hui.
" Ha Malefoy, vous êtes toujours là? Vous comptez dormir ici ou bien ? " Je sursautais en entendant la voix de Lestrange Sr derrière moi. Je me redressais d'un bond pour lui faire face.
" Non ... Non pardon Mr le directeur, j'étais...Dans mes pensées. "Il me toisa un peu froidement, il semblait essayer de juger si j'étais digne d’une tâche qu’il aurait à me confier. Puis, il sembla estimer qu’à défauts de mieux je ferais l’affaire. Je n’avais encore aucune idée de ce qu’il avait en tête mais je sentais déjà que ça n'allait pas être agréable et je ne le trompais pas.
“ J'aurais quelques documents à transmettre au directeur du département des catastrophes magiques. Des documents importants et il les lui faut ce soir. Vous les lui deposerez avant de disparaître." “Bien Monsieur”Répondis-je sans réfléchir. Puis je compris après un court silence que c'était à son fils que je devais porter le dossier qu’il le tendait. Évidemment ici aucun des deux ne disait “Mon père” ou “Mon fils”. Leurs liens filial n'avait échappé à personne mais peut-être pensaient-ils rendre le népotisme dont ils se rendaient coupable trop flagrant. Rodolphus, directeur d’un département à à peine trente ans. Évidemment que papa avait donné un coup de pouce. Il y avait sans doute une pointe de jalousie mais mon père a moi n’avait jamais rien entrepris de tel pour que je gravisse les échelons plus vite. Ou alors il avait été suffisamment discret pour que je ne m’en sois pas rendu compte.
“Lucius ! M'interpella il alors que je m’apprêtais à quitter la pièce avec aigreur.
Vous êtes un homme suffisamment intelligent pour vous souvenir de ne pas déroger aux serments que vous avez fait n’est ce pas ?”Je fus un peu interpellé par le fait qu'il m'appelle par mon prenom. Ho oui. Je me souvenais parfaitement du serment inviolable qu’il m’avait fait faire. Je savais qu’il parlait de ça. Comme si j’allais m’attarder chez son fils qui avait massacré mon p'tit frère pour lui raconter entre deux blagues salaces. “Au fait ton père est mourant mais il ne veux pas que tu le saches”. Ridicule, surtout si le fait de le lui dire causait mon décès immédiat. Je traversais les couloirs presque déserts du ministère en priant pour que Rodo ne soit plus là quand j'arriverais. Je lui laisserais les documents dans son bureau et n'aurait pas a l'affronter. Mais il était la. Évidemment il était là. En temps normal j'aurais lancer quelques chose comme : " Salut Rodo. Ton père m'a demander de t'apporter ceci." Mais la, en le voyant je revoyais les yeux de mon frère et une vague de hane m'envahit. Je n'aurais affaire qu'à lui puisque la secrétaire était partie elle aussi.
Je frappais a la porte entrouverte puis entrais sans attendre d'invitation de sa part, je laissais lourdement choir le dossier sur son bureau.
" Mr Votre père me demande de vous porter ceci. Bonne soirée Mr Lestrange " Je n'avais pas l'intention d'en dire plus.
