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 Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »

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Pandora Greengrass
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MessageSujet: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyLun 26 Fév - 13:46



( Janvier 1970 - pulling out the silver threads )
@Camille Evans


Le sifflement du train quittant la gare de King Cross et signant définitivement le commencement de ma nouvelle vie bourdonne encore dans mes oreilles quatre jours plus tard. Quatre jours que j'étais de retour sur ma terre natale et pourtant j'avais l'impression de découvrir la ville pour la première fois. Mon cœur tambourine au fond de ma poitrine, de peur, d'excitation, de questionnement.

Je suis assez fière de moi d'avoir réussi, en quatre jours, à remplir une bourse de Gallion à Gringotts, le coffre-fort Greengrass n'ayant pas bougé durant ces 80 dernières années. Cela m'a permis de louer une chambre dans une taverne en bord de chemin de traverse et tout doucement commencer à préparer la nouvelle vie qui s'offre à présent à moi.

Faut dire que j'avais pas vraiment de plan quand je suis montée dans le train à Moscou. C'est un peu sur un coup de tête, le jour de mon anniversaire, que j'ai décidé qu'il était temps que je quitte le clan, que je quitte Misha, pour découvrir quelle personne je peux être.

Il était temps que j'apprenne à vivre pour moi et non plus pour lui.

Mon absence de plan se révèle vite devenir un problème lorsque la faim commence à se faire pressante. Quatre jours à Londres et trois jours de voyages. J'avais embarqué quelques réserves de sang avec moi dans mes bagages, mais celles-ci se sont vite retrouvées épuisées et la désagréable sensation de manque se fait ressentir à travers tout mon être.

Bien que j'ai passé les dix-huit premières années de ma vie ici, je ne connaissais rien du Londres nocturnes, rien de ses lois, rien de ses coins sombres ou je pourrais laisser libre cours à mes envies...

Au milieu de la petite chambre poussiéreuse que j'occupais au chaudron baveur, dont l'unique fenêtre a été barricadée avec une table et quelques draps de rechange, courtoisie du tenancier face à mon regard un brin hypnotisant, je tourne et me retourne, incapable de trouver une once de repos. Ma respiration est haletante et mes mains tremblent à l'instar d'une héroïne-addict.

Le jour battait toujours de son plein et le soleil, bien que faiblement présent lors des hivers anglais, servait de barrage entre mes crocs et le festin que sont les rues de la capitale.

C'est le regard fou et embué de larme que je sors en trombe de l'auberge quelques heures plus tard, a la seconde même ou le soleil venait de passer sous l'horizon.

Il ne faisait pas encore nuit noire, mais j'étais incapable de réfléchir avec raison, à une vitesse surnaturelle malgré la faiblesse de mes muscles, j'ai fini par trouver une ruelle suffisamment glauque pour me cacher de la foule, mais suffisamment proche de l'artère principale pour attirer une potentielle victime. Au diable la bienséance, j'étais prête à tout.

Tel que je m'y attendais, il n'a pas fallu plus de quelques minutes pour qu'un jeune homme un peu saoul titube dans ma direction avec un sourire dragueur étalé sur le visage.

« Je suis désolée... »

Je lui murmure mes excuses, d'une voix tremblante, avant de lui sauter dessus, le plaquant au sol et de plonger mes canines dans la chair chaude de son cou.

Je sens le calme regagner tout mon corps alors que je déglutis goulument l'épais liquide. Jamais du sang ne m'a paru si bon qu'aujourd'hui. Le corps du jeune homme se fait de plus en plus lourd dans mes bras et une petite voix dans ma tête me crie d'arrêter.

Mais je n'y arrive pas, ma bouche ne se décolle pas malgré sa peau qui refroidit de seconde en seconde. Tandis qu'il perd connaissance, je retrouve la raison, soudain gagnée d'une vague de panique.

« Fuck... »

Mon regard perdu balaye les environs à la recherche d'une solution, d'une idée, de n'importe quoi.

Les passants continuent d'avancer, aveugle à la scène qui vient de se dérouler dans l'ombre de cette petite ruelle à quelques mètres d'eux seulement.

Une seule personne fini par s'arrêter, regardant droit vers moi. Un homme, un vampire lui aussi, je crois. J'en étais convaincue, une sensation familière me traverse en le regardant. J'ignore si c'est une lueur dans son regard, un sens développé entre camarades suceurs de sang ou la façon dont il observe mes canines dégoulinantes de sang sans avoir l'air particulièrement surpris, mais j'en aurais mis ma main à couper

À cet instant, je me sentais à nouveau comme une enfant, perdue et seule.

« Je... je voulais pas... je... aidez-moi, je vous en supplie... »

Mes yeux noyés de larmes ne le quittent pas, implorant sa compréhension et son assistance.

Je n'avais pas tenu plus d'une semaine seule, j'avais complètement sous-estimé la place de Misha dans ma vie jusqu'à présent et je m'en mordais les doigts, suppliant le premier vampire que je croise pour son aide, tel un nouveau-né qui découvrirait sa condition pour la première fois.

À cet instant, je me sens plus misérable que jamais.



( Pando )



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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyMar 27 Fév - 16:34

Pulling out the silver threads
ft. @Pandora Greengrass & Camille Evans

crédits : pando & pando & pando

Je n’avais jamais aimé être un vampire. On ne m’avait pas donné le choix. On avait fait de moi la créature immonde que j’étais. Et je détestais mon créateur, Aurèle Leblanc. Il avait été mon maitre d’armes, mon mentor, mon coéquipier, un mousquetaire hors du commun, et mon pire ennemi. Et pourtant, si je croisais sa route à nouveau, je ne pourrais pas m’empêcher de lui obéir aveuglement. Telle était la loi des vampires. Cela dit, cela faisait bien longtemps que je n’avais plus recroisé son regard. Aujourd’hui, je promenais mes canines de vampire sur le sol anglais. J’aimais l’Angleterre, les Anglais étaient particulièrement accueillants et j’avais l’impression de vivre une nouvelle vie, même si la France me manquait. Mon pays natal me manquerait éternellement. J’avais laissé Charlotte Sanders, la femme qui partageait ma vie depuis maintenant douze ans. Je ne lui avais jamais caché ce que j’étais, et pourtant je me sentais toujours un peu honteux lorsque je terminais une poche de sang, offerte par le ministère. Je n’aimais pas être un vampire, pourtant en trois cents ans d’existence, j’aurais pu m’habituer à l’odeur du sang, le gout du fer dans la gorge qui me rendait bien plus puissant que la normale mais jamais, jamais je ne m’étais conditionné à être ce que j’étais.

François de Saint-Exupéry était le seul qui m’offrait son sang. Et je détestais ressentir ces sensations lorsque je le buvais. C’était si grisant, et si déroutant à la fois. Je détestais aimer ça. Et si j’avais pu choisir, j’aurais préféré mourir sur ce champ de bataille. Mourir pour le Roi de France, voilà ce qui aurait comblé ma vie. Et aujourd’hui, j’étais là, à errer dans les rues de Londres, ravalant tout au fond de moi, cette envie irrépressible d’attaquer un humain pour en faire mon diner. Depuis qu’Anne m’avait fait ce bracelet, ma vie était bien plus appréciable. Je pouvais sortir le jour tout comme la nuit. Mon bracelet me protéger quelques heures durant, et même si je ne trouvais cela pas assez, c’était déjà une belle avancée. Mais ce soir, en cette heure tardive, je n’en avais pas besoin. J’avais abandonné Charlotte et nos deux enfants qui dormaient tous les trois, pour partir me promener dans les rues de Londres. Je sentais l’odeur des humains venir à mes narines, je sentais mon cœur battre plus fort. J’ai englouti une poche de AB négatif. C’était mon sang préféré. J’avais la chance d’avoir un calice de ce groupe. Si l’on pouvait dire, chance.

La nuit était calme dans les rues de Londres. Je regrettais, presque le Marais à Paris, toujours animé quelle que soit l’heure de la journée ou de la nuit. J’aurais voulu m’amuser, boire des bières, danser un peu, et me comporter comme un humain normal, sans ce poids que j’avais au-dessus de mes épaules. Retrouver le gout de la nourriture, qui aujourd’hui n’en avait plus. Le seul avantage a être un vampire, c’était que nos sens étaient bien plus développés que la moyenne. Je voyais mieux, j’entendais mieux, je sentais mieux. Tout était exacerbé. On pouvait ressentir toutes les émotions des personnes qui nous côtoyaient. C’en était un peu perturbant au début, mais étrangement j’avais fini par m’habituer et j’arrivais même à fermer mes écoutilles et ne plus rien ressentir. Mais ce soir, je l’avais senti. Cette odeur différente qui trainait dans l’atmosphère londonien. Elle était jeune, nouvelle, folle, excitée et même honteuse. Je ressentais énormément de choses sans que je n’arrive réellement à l’expliquer. Je l’ai suivi, lentement et discrètement. J’avais besoin de savoir et de comprendre. Il me fallait en avoir le cœur net. La communauté vampirique n’était pas la plus étendue en Angleterre, et pour être honnête, j’avais tendance à la fuir, n’étant pas très à l’aise avec mes congénères. Et je crois qu’ils le ressentaient aussi, les autres.

La ruelle était sombre, mais je voyais parfaitement ce qu’il s’y passait. La jeune fille assouvissait ses pulsions si primaires, et je ne pouvais même pas lui en vouloir, je l’avais fait les premiers jours où je m’étais retrouvé vampire. La soif de sang m’avait appelée et je n’avais pas pu résister. Aujourd’hui, j’y arrivais, je savais éteindre cette soif qui m’animait. J’ai senti les remords qu’elle avait. J’ai eu de la compassion pour elle. Je ne l’avais jamais vu à Londres. Mais la ville était grande, et même si entre l’Angleterre et moi c’était une grande histoire d’Amour, je n’en avais pas encore visité tous les recoins, et je n’avais pas discuté avec tous les habitants qui s’y trouvaient. Mais elle, j’avais envie de l’aider, parce que je la comprenais. J’avais détesté m’en prendre à d’autres humains, et j’en étais toujours honteux de l’avoir fait. Je me suis avancé dans la ruelle silencieuse, m’approchant à pas feutrés – c’était encore un avantage à être vampire, on ne faisait pas de bruit – de la blonde. J’ai planté mon regard dans le sien. Elle semblait tellement perdue la gamine. J’ignorais depuis quand elle était une vampire, et au fond, cela ne m’importait guère. J’ai eu envie de l’aider.

« Il faut déjà te trouver des habits propres… » ai-je annoncé, en désignant le sang de sa victime qui avait laissé quelques traces sur son haut. J’ai sorti une poche de sang de mon veston pour la lui tendre, sans pour autant la lâcher. « Camille Evans, pour vous servir. » en faisant une révérence. « A qui ai-je l’honneur ? » ai-je demandé, l’œil gauche rivé sur sa victime et son cœur qui ne battait presque plus. Je n’avais en tête que Jean Latour, celui qui m’avait tant aidé durant mon adolescence, celui qui m’avait sorti de l’enfer dans lequel j’étais. Celui qui m’avait permis de ne plus être seul. Jamais je n’avais pu lui rendre la pareille, et aujourd’hui, je payais un peu ma dette, vieille de trois cents soixante treize ans.





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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyVen 1 Mar - 15:57



( Janvier 1970 - pulling out the silver threads )
@Camille Evans


C'est facile de penser avoir le contrôle, de penser maitriser la situation lorsqu'on est constamment entouré et assisté. Mais la réalité nous rattrape toujours de plein fouet. Cette sensation de soif aveuglante, je l'avais connue, comme tout vampire, alors que je venais de renaitre, mais cela faisait des années que je pensais être passée au-dessus de cela.

Mais telle une enfant, je venais de retirer les petites roues de mon vélo métaphorique et essayer de rouler seule pour la première fois.

Il est à présent évident que la tâche était beaucoup plus ardue que je ne l'avais estimée.

Les mains couvertes du sang d'un innocent, le regard fou et les babines encore tremblantes d'un mélange d'excitation et de peur, mes yeux ne quittent plus l'inconnu face à moi.

Je serais à jamais reconnaissante de l'absence de jugement dans son regard. Il n'hésite pas un seul instant avant de m'approcher pour m'aider à fixer mon dérapage.

Un peu démunie et flottant toujours dans la rémanence du festin animal que je viens de m'offrir, je ne peux que hocher doucement la tête pour montrer ma reconnaissance à l'inconnu qui planifiait déjà de me rhabiller.

Faiblement, ma main vient agripper la poche de sang tendue. L'espace d'un instant, nous voila relie directement par ce liquide au gout, bien trop délicieux, de fer.

Camille Evans. L'inconnu récupère ainsi un nom et, naturellement, il semble attendre le mien. Je déglutis difficilement, comme pour essayer de me raccrocher à la réalité, pour lui répondre d'une voix tremblante.

« Pandora... Pandora Greengrass »

Je murmure et mâche mes syllabes volontairement tandis que je prononce mon nom de famille pour la première fois depuis plus de 50 ans. Encore une chose à laquelle je n'avais pas réfléchi avant de tout plaquer pour revenir en Angleterre, ma famille. C'est qu'ils étaient assez proéminents dans le monde magique, quand je suis morte, les Greengrass. Et j'ignore tout de leur dessein actuel. Demetra a-t-elle finalement eu des enfants bien à elle ? Mes cousins ont-ils réussi à garder notre précieuse lignée intacte. Aux vues du coffre familial que j'ai pillé à Gringotts à mon arrivée, il semble assez évident que j'ai des descendants qui courent les rues anglaises et qui semble s'en être pas trop mal sorti...

Étrangement, le simple fait de prendre la parole m'aide à revenir tout doucement à la raison, les tremblements cessant d'agiter mon corps et ma respiration reprenant un rythme un peu près normal. C'est comme si la simple présence de Camille Evans m'apportait un brin de confort, bien que j'ignore encore tout de lui.

Un peu plus calme, mon regard azure fini par quitter le vampire pour revenir vers le corps mourant du pauvre moldu. Mon estomac se serre à l'idée que je viens peut-être, surement, de lui prendre la vie.

« Il faut faire quelque chose... On peut pas le laisser comme ça ? »

Mes neurones s'agitent, je n'avais pas pratiqué la magie depuis des lustres, mais il devait bien exister quelque part dans ma mémoire, un sort qui pourrait l'aider à ne pas mourir ici ce soir ?

Mais aucune réponse ne me vient et je reste plantée là, démunie, à regarder la vie continuer de lui échapper, acceptant doucement la réalité de mes actes.

Ce n'était pourtant pas ma première victime, mais, encore une fois, tout semble si différent lorsqu'on se retrouve seule pour la première fois. L'effet de clan est réel et je ne réalise pas encore à quel point mon idée du monde des vampires a été modelée uniquement sur leurs pratiques à eux. À quel point ma vie a été modelée sur mesure par lui.

Tout doucement, je me tourne à nouveau vers Camille tandis que mes doigts effleurent le tissu humide et rouge de ma blouse. Mon cerveau ne percutant que maintenant sa première réflexion sur mon attirail. Il a raison, je ne peux décemment pas traverser la ville dans cet état.

« Je... J'ai des vêtements de rechange au chaudron baveur... Je crois... »

Tout est encore un peu brumeux sur les jours précédents. La faim était arrivée graduellement et mon esprit s'était embrumé au fil des heures, voir peut-être même au fil des jours.

Du regard, je parcours les briques à la recherche d'une quelconque plaque indiquant notre localisation. Je me souvenais à peine avoir quitté ma chambre et encore moins du chemin que j'avais parcouru. J'ignorais comment y retourner en toute sécurité et surtout sans attirer l'attention des autorités moldues, ou pire, des autorités sorcières. Sans être forcément à jours sur les lois des deux mondes, je suis presque certaine que siffler le sang d'un moldu jusqu'à la dernière goutte n'étaient pas particulièrement bien vu de qui que ce soit.

Une fois de plus, je jette un regard plaidant l'élégant brun, priant pour que sa bonté d'âme persiste et qu'il m'aide à sortir de cette impasse. Aussi bien au propre, comme au figuré.



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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyMer 6 Mar - 18:47

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Je savais ce que c’était d’être seul. D’être abandonné par les autres, mes parents m’avaient mis à la porte lorsque j’avais reçu ma lettre pour Beauxbâtons. Un démon que j’étais, j’avais même été exorcisé – autant dire que cela n’avait jamais fonctionné. Et je m’étais retrouvé seul dans une grande ville que je ne connaissais pas. J’avais mis des jours et des jours pour rejoindre le sud. Les charrettes de l’époque n’allaient pas bien vite. Et là-bas, j’avais rencontré Jean. Un escroc, certes, mais qui m’avait tendu la main, sans se poser de question. Et depuis, pour honorer sa mémoire, j’aidais ceux qui en avaient besoin. Et la petite blonde face à moi, elle en avait clairement besoin. De l’aide.

Je ne pouvais pas la laisser dans cette ruelle, en compagnie de sa victime. Les vampires, même s’ils n’étaient pas chassés du monde actuel, n’étaient pas les bienvenus. Nous étions vus comme des suceurs de sang – ce qui n’était pas tout à fait faux. Et certains d’entres nous étaient des barbares qui n’hésitaient pas à s’en prendre aux humains sans défense. Et puis, il y avait les autres. Ceux qui se contentaient des poches offertes gracieusement par le ministère. Et puis, il y avait ceux qui possédaient des Calices. Comme moi – même si j’étais conscient que François vieillissait bien plus vite que moi, et même si le fait de lui prendre son sang régulièrement lui offrait des avantages sur sa vie, il n’était pas éternel. Les poches permettaient de survivre, à peu près correctement. Certainement, étaient meilleures que d’autres. Je préférais – comme tous les vampires – le sang frais, directement puisé à la source, mais il fallait savoir se tenir en société, c’est ce que Mr Poincaré nous avait appris à mes frères, ma soeur et moi lorsque nous habitions chez eux. Même s’il m’avait détesté pour ma magie, je ne pouvais nier qu’il m’avait appris toutes les bonnes manières. Et tant que je vivrais, je continuerais de les pratiquer. Et là, la victime au sol, le sang sur les fringues de la gamine, ce n’était clairement pas digne de ce que nous étions.

Mais qui étais-je pour la blâmer ? Moi-même n’avais-je pas craquer quelques fois au début de ma condition de vampire, lorsque j’apprenais à maitriser ce don – ou cette malédiction – que l’on m’avait infligé ? Son nom frétilla à mes oreilles, je connaissais les Greengrass. Leur réputation n’était plus à faire. Mais, les noms n’étaient pour moi qu’une formalité, un patronyme qui ne voulait rien dire. J’avais été tant de gens depuis ma transformation, que je n’étais même plus sûr que le nom Evans signifiât réellement quelque chose. Je ne voyais que Pandora. J’aimais bien le prénom d’ailleurs. Je le trouvais cosmique, et un peu féérique. P’t’ête que je rêvais un peu de trop. J’ai incliné la tête en avant, en révérence pour la saluer. C’était ainsi qu’Henri Poincaré m’avait appris à saluer les personnes face à moi. Je la sentais reprendre un peu son calme, de toute manière, se morfondre pour ce qu’elle venait de faire ne servirait à rien. C’était fait et malheureusement, on ne pouvait plus revenir en arrière, il fallait juste… accepter. J’ai hoché la tête en souriant. « Effectivement. Non. » Le corps de ce pauvre homme avait au moins le droit à une sépulture décente. Ou peut-être juste un abandon devant Sainte-Mangouste. Je m’étais penché vers la victime pour lui tâter la carotide. Je n’entendais plus son cœur battre. « Connais-tu le sort pour cacher une victime aux yeux de tous, ma chère Pandora ? » ai-je demandé en me relevant. On ne devait clairement pas laisser le corps ici, mais je n’étais pas sûr d’avoir envie de me le porter jusqu’à ce que l’on puisse s’en débarrasser en pleine campagne, même en transplanant. Et puis, si le corps était retrouvé, la miss face à moi risquait d’avoir des problèmes. Et j’admets que cela m’embêterait.

Le Chaudron Baveur était un bar que je connaissais, mais que je n’affectionnais pas particulièrement. Il y en avait bien d’autres dans Londres que je préférais mais le tenancier avait le mérite de ne poser aucune question. Son établissement était un endroit sûr pour se planquer quelques jours. J’ai acquiescé d’un signe de tête. « Très bien alors nous irons là-bas. » Je lui ai attrapé les bras pour planter mon regard dans le sien. Je la sentais peut-être un peu fébrile. « T’inquiète pas, tout va bien se passer. » Je n’allais pas l’abandonner là, cela serait si indigne de moi que de le faire. « Aide-moi à l’installer contre le mur ». Le sortilège d’evanesco était très pratique lorsque l’on savait s’en servir. « Tu es arrivée ici depuis quand ? Je ne t’ai jamais vu » Et j’arpentais les rues de Londres depuis pas mal d’années maintenant.





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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyMar 12 Mar - 14:46



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@Camille Evans


Mes sens étaient en ébullition. Les odeurs embaumaient mon nez délicat, les bruits au loin résonnaient dans mon crâne, le gout du sang recouvrait mon palais avec passion, les quelques lumières de la rue compressaient mes rétines et le corps perdant doucement la vie dans mes bras hérissait tous les poils de ma peau.

Le plaisir grisant d'assouvir une faim aussi aveuglante était tel que, en cet instant, je comprends parfaitement les motivations des quelques vampires vivant sans foi ni loi. L'addiction du sang.

Par chance, la voix, encore inconnue, mais pourtant douce et vide de jugement, de Camille Evans me permet de sortir doucement de cette transe sanglante.

Lui parler, ne serait-ce que pour cracher mon nom comme je le pouvais, m'aide à faiblement reprendre la main sur la réalité qui m'entoure. La panique arrive dans la même vague, consciente de mes actions jusque-là brumeuses et un peu irréelles.

Si mon nom inspire quoi que ce soit à mon interlocuteur, il ne laisse rien paraitre, me laissant curieusement scruter son visage pendant quelques secondes en quête d'une réaction, une indication. Mais je me résous à accepter que peut-être, les Greengrass ont su continuer à rester aussi neutre que possible. On a jamais vraiment aimé faire de vague, il faut dire, cela a dû continuer. Au plus on est neutre, au mieux on peut faire des affaires.

Une simple révérence de la tête, scellant notre rencontre. En réponse, je lui offre un sourire, un peu faible, la tête toujours un peu dans la brume.

Le peu de calme que j'avais gagné en fixant mon regard azure sur le vampire me surplombant s'évapore rapidement lorsque je reprends pleine conscience du corps inerte toujours à moitié affalé sur mes genoux. Je reste figée par l'angoisse, incapable de savoir quelles étapes prendre maintenant.

Par chance, mon nouvel allié s'avance, confirmant ce que je redoutais et prenant charge de la situation.

Faire disparaitre un corps... J'agite lentement la tête de gauche à droite, indiquant mon manque de connaissance.

« Je... non ? »

Honteusement, je baisse le regard, n'osant pas trop admettre que je n'avais lancé pratiquement aucun sort depuis ma transformation. Ma baguette, relique d'un passé sur lequel j'avais tourné la page, ne trainant au fond d'une valise que par pure nostalgie.

J'ignorais si elle me répondrait même encore. Aussi, j'abandonnais volontiers mon sort aux mains de Camille, le laissant prendre l'initiative, mais ne manquant pas d'observer sa manière habile de résoudre une telle situation. Nul doute que cela me sera utile un jour. Je me promets de pratiquer et m'entrainer, espérant tout de même ne jamais en arriver à nouveau à de tels extrêmes.

Le problème suivant se présente : je suis couverte de sang et il était impératif que je me change avant de croiser la police ou pire, des aurors.

Creusant dans les méandres flous de mes souvenirs de ces derniers jours, j'arrive à pointer le chaudron baveur comme prochaine destination. D'un geste un peu cassé, presque mécanique, je suis aveuglément les instructions de mon sauveur, l'aidant à redresser le poids mort contre un mur.

Il essaye de me rassurer avant de faire s'envoler toute trace de jeune homme d'un simple coup de baguette magique.

Mes yeux s'arrondissent face à la facilité du geste. Je n'ai aucun doute que ce sortilège soit pourtant complexe, mais je prenais maintenant conscience de l'erreur que j'avais fait de ne pas continuer à exercer mes dons de sorcières, d'avoir bêtement pensé que j'étais obligée de choisir entre vampire et sorcellerie.

Sans un cadavre sur les bras - littéralement - je sens comme un poids se lever de mes épaules et je laisse alors s'échapper un soupir de soulagement, relevant les yeux pour chercher ceux de Camille.

« Merci. »

Cela semblait si peu, comme si un simple merci n'était pas suffisant pour exprimer ma gratitude, aussi, sans retenue, je me hisse sur la pointe des pieds pour venir me coller contre lui dans une étreinte pleine de reconnaissance.

Je ne lâche mon emprise qu'après de longues secondes. Je pense que j'en avais besoin plus pour moi que pour lui dire merci au final.

Prenant aveuglément la direction du chaudron baveur, restant cachée dans les ombres, je rassemble enfin mes esprits suffisamment que pour lui parler un peu plus de moi.

« Je suis revenue il y a quelques jours seulement, mais c'est ici que j'ai grandi. Cela faisait... trop longtemps que j'étais partie. »

Une ombre passe sur mon visage l'espace d'un instant avant que je me force à lui offrir un sourire, tentant, péniblement, de cacher mes inquiétudes et l'once de regret qui me ronge de l'intérieur. Là tout de suite, je me disais que je n'aurais jamais dû quitter la Russie, j'aurais jamais dû quitter Misha...

Je scrute le sien de visage, essayant d'y voir des émotions, des indices, quelque chose, n'importe quoi. Mais, ayant doucement repris un peu de mon peps naturel, ma question franchissait mes lèvres avant même que je prenne le temps d'en pondérer la pertinence. Impatiente d'avoir des réponses, de comprendre.

« Pourquoi vous m'aidez ? Pourquoi ne pas juste m'avoir livrée au ministère ? J'imagine que ce que je viens faire aide pas à la réputation déjà peu reluisante de notre genre ? »

Le rouge me monte vite aux joues, poussé un peu par le froid de la nuit, mais surtout par l'aspect si direct de ma question. Je fixe nos pieds, avançant lentement sur les pavés humides pour ne pas attirer l'attention sur nous.



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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyVen 15 Mar - 9:11

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anglais
français

Bien sûr qu’elle ne connaissait pas le sort, sinon ne l’aurait-elle pas déjà réalisé ? Ou peut-être était-elle si perturbée qu’elle n’y avait pas pensé ? La première fois que je m’en étais pris à un humain, je n’en avais que peu de souvenirs, tant cela m’avait affecté, dégouté et terrifié. J’avais mis des jours à m’en remettre, je m’étais trouvé si indigne de ce que j’étais. Je m’étais détesté et je me détestais encore. Et même lorsque je buvais le sang de François. D’un côté, je me trouvais grisé par le liquide qui coulait dans ma gorge, et de l’autre je me trouvais si malsain que je m’arrêtais rapidement. « Evanesco » lui ai-je simplement répondu. Je le maitrisais depuis pas mal d’années, maintenant. Il fallait se « débarrasser » du corps. Même si je trouvais ça indécent de le laisser dans la ruelle mais je ne pouvais plus rien pour lui. Il était mort. Et la moindre trace de son existence attirerait sans conteste des ennuis à la petite blonde devant moi, même si je ne la connaissais pas. Et je n’en avais pas envie.

D’un coup de baguette, j’ai fait disparaitre le corps sans vie de ce pauvre humain. « De rien » ai-je répondu en français, en me redressant. Maintenant, il fallait s’occuper d’elle. De sa tenue d’abord. Mais je n’eu pas le temps de réfléchir plus loin, qu’elle se collait contre moi. J’ai émis un petit rire amusé, en passant une main dans son dos. Je sentais son cœur battre dans sa poitrine, et je suis sûr que si j’écoutais mieux – en faisant abstraction des sons parasites de l’extérieur – je réussirais à sentir frémir le sang qui coulait dans ses veines. « Ça fait longtemps que je n’avais plus eu ce genre d’étreinte » Maxens et Selena ne m’en faisaient déjà plus depuis longtemps. Ils avaient beaucoup de mal avec les contacts rapprochés, je crois que leurs débuts de vie dans un orphelinat les avaient marqués bien plus que de raison. Quant à Théodore, Eléonore et Isabelle, cela faisait trois cents ans qu’ils n’étaient plus là. J’aurais tellement donné pour les revoir encore une fois.

Le Chaudron Baveur, je le connaissais mais je n’étais pas un adepte des lieux. Mais c’était un bon endroit pour se planquer et se faire discret. Et puis si la gamine avait ses affaires là-bas, autant y aller. Personne ne poserait de questions en nous voyant arriver, et en voyant le sang qu’elle avait sur son haut. Moi cela m’allait. Il n’y avait pas d’explication à donner. Les vampires n’étaient pas forcément les plus bienvenus au sein de la communauté sorcière, même si on nous laissait à peu près vivre. Ainsi donc la jeune était anglaise. Lorsque j’étais parti faire mon tour du monde, oublier un peu qui j’étais, et accepter ce que j’étais, en revenant en France, je m’étais un peu senti paumé. Je ne pouvais que comprendre ce qu’elle pouvait ressentir en cet instant. « Cela n’a pas beaucoup changé, je crois » lui ai-je lancé, en souriant. Je ne sais pas si cela la rassurerait. Elle semblait en proie à un malaise que je n’arrivais pas à identifier. Je la sentais inquiète aussi. « Tu as des regrets d’être revenue ? » lui ai-je demandé, gentiment.

Sa demande m’a fait sourire. La question était si simple et la réponse en était si compliqué. Ou peut-être pas. Je l’aidais parce que j’en avais ressenti le besoin. Parce que l’aide que Jean m’avait offerte ce jour d’été, jamais je ne pourrais la lui rembourser. Et je m’étais toujours juré que je continuerais à honorer sa mémoire en aidant les autres, c’était aussi simple que ça. Parce que j’avais aimé que l’on me tende la main lorsque j’en avais eu besoin. Alors, je tendais la mienne à mon tour. Notre réputation au sein de la communauté n’était plus à faire. Certains d’entre nous étaient des êtres sanguinaires qui s’en prenaient à tout le monde sans distinction. Certains œuvraient pour les mangemorts. D’autres pour les chasseurs. Si bien qu’il n’était pas toujours bien vu d’annoncer son statut, même si comme moi, on restait dans les droits chemins donnés par le ministère. « Un jour, on m’a tendu la main et je ne lui en serais à jamais reconnaissant. Je sais que jamais je ne pourrais rembourser ma dette, alors j’aide les autres qui en ont besoin. » lui ai-je répondu. « Et je ne suis pas sûr que ta place soit derrière les barreaux » La livrer au ministère pour avoir tuer un homme ne lui rendrait sûrement pas sa liberté. J’ai enlevé ma veste pour la lui mettre sur les épaules. « Ferme-là, on va arriver dans un quartier un peu plus peuplé » On attirerait moins l’attention au milieu de tous ses passants moldus et sorciers.

« On ira ensuite chez moi, tu as besoin d’un lit pour te reposer. » Charlotte et les enfants devaient sans doute dormir à cette heure-ci. Et ils savaient ce que j’étais, je ne le leur avais jamais caché. Même si je ne ramenais jamais quelqu’un à la maison, aujourd’hui, Pandora elle en avait besoin. Qu’on s’occupe d’elle. Maxens et Selena allaient adorer rencontrer une autre vampire, autre que moi.





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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyLun 18 Mar - 18:09



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Camille Evans avait pris la situation en main et tout doucement, je me laissais apaiser par sa présence et je reprenais petit à petit le contrôle de mon esprit, faisant aveuglément confiance à cet inconnu.

J'ignore pourquoi d'ailleurs, pourquoi je lui fais si facilement confiance, mais il dégage quelque chose qui me dit que j'ai raison.

Moins de cinq minutes se sont écoulées depuis la réalisation terrifiante de la mort du jeune innocent. Mais il n'en fallait pas plus pour que le mystérieux brun agite sa baguette tout en me donnant une leçon de magie improvisée. Je me faisais alors une promesse à moi-même de reprendre la pratique de la magie un peu plus sérieusement, mettant "Evanesco" en haut de ma liste de sort à apprendre.

« Evanesco... »

Je murmurais, comme pour prendre note à voix haute. Je ne comprends pas trop comment je ne me suis jamais posée la question en quatre-vingts ans de savoir ce que mes camarades du clan faisaient de leurs victimes. Quelle idiotie je faisais... J'avais été si naïve.

Tout le stress de ces derniers jours venait de quitter mon corps, me laissant avec une sensation étrange et inquiétante de vide, me poussant à enlacer celui qui venait d'ôter ce poids de mes épaules. Bien que mon geste était un peu brusque et sorti de nulle part, il ne m'en empêche pas et ne recule pas. Il va même jusqu'à poser une main rassurante dans mon dos, prouvant une fois de plus sa bonté d'âme. Il admet tout de même que cette étreinte était un peu hors norme et je peux alors sentir le rouge me monter aux joues. Je finis donc pas le relâcher, tout en baissant les yeux au sol, mais je préfère ne rien dire de plus, me connaissant, je rendrais juste les choses encore plus malaisantes. Ça n'a jamais été mon fort de savoir que dire au bon moment, c'est pas faute d'avoir eu des précepteurs à l'époque, des tuteurs et des professeurs, apprenant à se tenir en société. Mais je ne me suis jamais vraiment sentie l'âme d'une noble Greengrass, même avant de devenir un monstre, je n'ai jamais été au niveau de ma famille.

Alors qu'on se met en route pour le chaudron baveur ou mes affaires m'attende dans une minable petite chambre, les langues se délient et un semblant de conversation commencent, effaçant tout doucement mon état de panique pour me ramener à la personne relativement saine que j'étais avant que la faim ne prenne le dessus.

Je lui souris, un peu nostalgique, en parlant d'où je viens et de mon retour à Londres.

Milles et unes émotions me traversent le cœur et mon visage est incapable de ne pas refléter mes inquiétudes. Il vise droit dans le mille, c'est visiblement assez évident que je ne suis pas complètement à l'aise avec mon retour à la capitale anglaise. Cherchant comment exprimer mon ressenti, je baisse les yeux pour fixer nos pieds, trainant sur les pavés.

« Des regrets ? Pas vraiment, je sais pas... Pas encore du moins ? C'est difficile à expliquer, je suis contente d'être revenue, mais j'ai peur d'avoir fait une bêtise... »

Ma voix se brise légèrement sur la fin de ma phrase. Je suis pas non plus super douée quand il s'agit d'exprimer mes émotions, ou encore pire, d'admettre mes faiblesses et mes erreurs.

Je ne regrettais pas ma décision d'être partir découvrir le monde et découvrir qui je suis, mais je suis terrifiée à l'idée de ne pas réussir à en sortir seule.

« Cela ne fait même pas une semaine que je suis seule et j'ai déjà perdu le contrôle. C'est pas franchement ce que j'appelle une réussite comme retour au pays. »

Un peu honteuse d'avouer si facilement cette idée qui reste ancrée dans un coin de ma tête, je me contente de frapper du pied un petit caillou, l'embarquant avec nous le long du trottoir.

Mais après une petite pause, je ne peux empêcher la question qui me brule les lèvres de sortir : pourquoi, pourquoi m'aider, pourquoi être si clément ? Et tandis qu'il me répond, je relève enfin mon regard azure vers lui, observant les traits de son visage alors qu'il semble pondérer sa réponse.

« Je vois... Je suis pas certaine d'être faite pour la prison non plus, merci. »

Réponse qui a le mérite d'étaler un sourire doux sur mon visage. Cette façon d'aborder les choses et de présenter son point de vue, ça me laisse me demander combien de décennies il avait bien pu vivre, lui.

Mais je n'ai pas le temps d'investiguer la chose qu'il me pose une veste sur les épaules, cachant maladroitement le sang qui tachait toujours mes vêtements. Un ordre simple, mais sans appel, de me taire, order que je ne questionne pas. La tête basse, sans un bruit, nous traversons à présent la foule. Au loin, je peux voir le bar miteux que nous cherchions.

Comme si nous nous connaissions depuis toujours, Camille m'invite à venir chez lui, trouver enfin de repos. Je hausse un sourcil un peu surprise par une offre si généreuse, mais clairement, il ne faut pas me le dire deux fois. Si le chaudron baveur avait l'avantage de ne poser aucune question à ses résidents, l'endroit était clairement peu fréquentable et les quelques nuits que j'y avais passées m'avait largement suffi.

Je crois que je ne trouverai jamais de mots suffisants pour remercier Camille de ce qu'il a fait pour moi ce soir. Aussi, je me contente de lui offrir un sourire rempli de gratitude, ne me sentant pas de prononcer, pour la millième fois, un merci maladroit.

Ni une, ni deux, mon énergie de jeune vampire rapidement retrouvée, je traverse l'établissement à une vitesse surhumaine, ramassant les quelques affaires qui trainaient sur la table bancale de ma chambre et enfournant le tout dans mon sac avant de revenir face à mon sauveur.

« Vous êtes sûr que ça dérange pas ? »

J'ai presque l'impression de m'imposer, bien que l'invitation était la sienne, mais l'idée d'un lit au calme, proche d'une présence amicale et rassurante, me donnerait presque l'envie de pleurer de joie là tout de suite.

C'est donc un peu timidement que je lui emboite le pas, restant quasiment collée à lui de peur de le perdre de vue, de peur de me retrouver à nouveau seule et perdue.

« J'ai pas demandé, mais ça fait longtemps que vous êtes à Londres, vous ? »

J'ignorais si le chemin serait long ou pas, du coup, autant essayer d'en apprendre un peu plus sur ce mystérieux nouvel ami.




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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyLun 25 Mar - 13:28

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Elle me touchait la gamine. J’ignorais depuis combien de temps elle était vampire. Mais je crois que cela n’avait pas d’importance. Je ne pouvais pas la laisser là, comme ça, sans rien faire. On avait tous été totalement paumé, à s’en prendre à des personnes, actes que l’on regrettait dans la seconde. Mais c’était trop tard. Même si je réprimandais ce genre d’attaque, je ne pouvais pas la laisser comme ça. Et puis, c’était mon destin que d’aider les autres. Pour rembourser une dette vieille de trois cents ans. Et Jean, ne le saurait jamais. Parfois, je me demandais ce que faisait ses descendants. S’ils avaient continué dans la voie de leur aïeul ou pas. J’ai eu un petit sourire en pensant aux larcins de Jean, et sa façon dont il m’avait appris à les faire. Lui, c’était un voleur classe. Cirer les chaussures des touristes et leur demander 30 pièces d’or, pour ça, c’était du vol. Le journal à 10 écus d’or, c’était du vol.

J’en avais, moi, des regrets. Sur ce qu’il s’était passé pour que je devienne ainsi. Des regrets sur ce que j’avais fait ensuite. « Une bêtise ? » Je me suis demandé de quoi elle parlait. « Si tu parles de ton bel âtre, oui c’en est une… mais toutes les bêtises se réparent… » ai-je ajouté. Elle me faisait de la peine, la miss, sa façon d’être et de s’exprimer. Y’avait quelque chose d’autre que je n’arrivais pas à cerner. J’ai eu un petit sourire tendre. Les dérapages, cela arrivait à tout le monde. Même aux plus aguerris. J’ai passé mon bras autour de ses épaules. « C’est ce qui te rend plus humain » ai-je lancé. « Et s’en rendre compte montre ta sagesse, ma chère Pandora… ne sois pas dure envers toi-même. Ce qui est fait est fait, tu ne pourras pas revenir en arrière. » Malheureusement. Si cela avait été le cas, je ne serais pas là, et j’aurais empêché mon crétin de créateur, Aurèle Leblanc, de me transformer en cette créature que je détestais.

Et non, elle ne supporterait pas la prison. Ça j’en étais persuadé. « Tu sais que tu es bien plus mignonne quand tu souris ? » lui ai-je lancé. J’aimais pas les gens tristes, je les préférais joyeux. La gamine, elle allait retrouver sa joie de vivre, oublier ce qu’il venait de se passer. Cela prendrait plus ou moins de temps. On se dirigeait vers le Chaudron Baveur pour qu’elle récupère ses affaires. Même si je faisais sûrement une connerie de l’inviter chez moi, je ne voulais pas la laisser seule ce soir. J’ai secoué la tête dans la négative. « Non. T’en fais pas. T’as besoin de te reposer… » J’ai baissé la voix, pour pas que le patron de l’auberge puisse entendre « … et t’en auras pas ici, dans cette auberge plus que douteuse » Certes, elle était pratique, hyper bien située, et personne ne parlait, mais pas très agréable pour y dormir.

On habitait non loin du quartier sorcier de Londres. Charlotte préférait le calme du quartier moldu au Chemin de Traverse, trop bruyant pour elle. Et j’admets que j’étais content de vivre dans un quartier tranquille. « Cela dépend, la première fois ou la seconde ? » La première fois, j’y étais resté 80 ans. Ma seconde femme, Anne, avait trouvé mon bracelet de protection. Grâce à elle, j’avais pu, enfin, retrouver la lumière du jour. Et puis la seconde, j’avais rencontré Charlotte. « Je suis revenu à Londres depuis vingt-cinq ans. ». J’avais fait tant de villes et de pays. Mais Londres avait une saveur particulière. Sûrement parce que j’y avais vécu beaucoup de choses agréables, et que mes deux séjours dans cette ville, faisaient partis de ceux qui me rendaient le plus heureux. « Sur toutes les villes que j’ai visitées, je crois que Londres fait partie de mes préférées… » Même si Marseille resterait numéro un, Londres était sûrement numéro deux. « Tu étais où avant de revenir sur Londres, toi ? » Lui ai-je demandé. Vu que l’heure était aux confidences. Peut-être qu’elle ne me dira rien. Ou peut-être que si.





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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyMar 26 Mar - 16:43



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Bien que je reprenne doucement contenance, mon corps tremblait encore du trop-plein d'émotions qu'il venait de subir. Le froid du mois de janvier aidait pas faut dire... Aveuglée par la faim, j'avais pas pris le temps de m'habiller correctement avant de foncer dans la nuit.

Honnêtement, je préfère éviter de penser à ce qu'il serait advenu de moi si Camille ne m'était pas tombe dessus et se soit senti pousser les ailes d'un ange, apportant solution à tous mes problèmes de la soirée. J'aurais pu croire à un miracle si je croyais encore en une quelconque déité. Mais du coup, je crois simplement en lui maintenant.

Je pondère un peu mystérieusement sur le sujet des regrets. C'est que c'est pas évident comme question, c'est un peu plus complique qu'un simple oui ou non. Mais sa façon douce de vouloir me rassurer sur le meurtre que je venais de commettre, me pousse à lui offrir un doux sourire. J'avais pas le cœur à lui avouer que, bien que je sois pas forcément fière d'avoir pris la vie d'un innocent, cette bêtise-la ne m'avait même pas traversé l'esprit.

J'ouvre la bouche pour essayer de rectifier mon idée, mais face aux encouragements qu'il me lance, l'once de fierté qu'il semble avoir dans le regard en pensant que mes remords me rendre un peu plus humaine... j'ai pas le cœur de lui dire la vérité. Pas tout de suite... Ce sentiment étrange et pourtant si agréable me réchauffait un peu de l'intérieur sans que je comprenne vraiment pourquoi. Était-ce donc ça que d'avoir un paternel ? Un adulte qui se soucie de nous et nous encourage ?

Cette idée étrange me laisse une sensation que je n'arrive pas à identifier au creux de l'estomac.

« Vous êtes bien trop bon avec moi... Je suis pas certaine d'en être digne, mais... merci... »

Je garde le regard baissé alors qu'un autre sourire étire doucement les traits de mon visage à son compliment. Décidément, je ne savais pas comment recevoir des encouragements et des compliments... C'est pourtant pas dans mes habitudes de me montrer si... timide ? C'est comme si l'aura de ce vampire éternel - ou presque - me faisait me sentir toute petite. Comme si sa simple présence dans cette ruelle, alors que j'étais au plus bas, me faisait maintenant me dire que j'avais le droit de montrer mes faiblesses.

L'idée de passer la nuit au chaud, chez lui, dans un environnement calme et sain me remettait encore plus de baume au cœur. J'avais eu ma dose du chaudron baveur, je vais pas mentir. Je grimace d'ailleurs un peu quand il confirme son opinion du lieu à la limite de l'insalubrité.

« Clairement pas... L'atmosphère est irrespirable et il y a quand même un bruit d'enfer la journée... et je parle même pas des volets qui ferment qu'a moitié, j'ai failli me faire incendier sur place hier...  »

Rassemblant mes affaires en deux temps trois mouvements, on se remet en route vers chez lui et je me lance enfin à lui poser quelques questions moi aussi, curieuse d'en apprendre un peu plus sur sa personne.

Je hoche la tête, deux fois qu'il est venu à Londres, je me demande quel âge il a, son regard brille d'une connaissance qui me laisse penser qu'il doit bien avoir quelques siècles de maturité, mais qu'est-ce que j'en sais après tout...

« Ca me surprend pas, elle est magique Londres... Elle m'avait manqué à moi aussi...  »

Un sourire qui devient nostalgique et mes prunelles bleues viennent cette fois balayer le ciel, comme pour savourer l'étendue de la ville au loin, derrière les quelques maisons qui nous entouraient.

Mes joues s'empourprent légèrement quand il me demande où j'avais passé mon temps avant de revenir ici. Je sais pas trop pourquoi, je suis pourtant partie de mon plein gré, mais j'avais un peu de mal à aborder ce sujet, une boule de gène se formant doucement au creux de ma gorge. Cependant, vu ce qu'il fait pour moi, il a bien le droit a ce que je me montre un peu honnête avec lui et j'ignore donc cette sensation...

« J'étais a Moscou, avec un clan de vampire... C'est une longue histoire, mais c'est l'un d'eux qui m'a transformée il y a un peu moins de quatre-vingts ans, en Roumanie, j'étais en vacances avec des amis... »

Mon sourire se fait triste et je resserre un peu sa veste contre moi. Comme si la froideur de mes souvenirs me gagnait physiquement.

« Il y a eu... des complications et j'ai fini le suivre et rester avec eux, c'était différent là-bas, et c'est très différent ici, sans eux... C'est bête... »

J'avais jamais été seule, et visiblement, si j'en crois ce soir, j'en serais jamais capable...

Sans trop que je m'en rende compte, on s'était arrêté devant une maison. Ça devait pas être loin car je n'avais pas l'impression qu'on avait beaucoup marché, mais encore une fois, mon esprit un peu ailleurs.

Sans dire un mot de plus, je regarde la porte avant de me tourner vers mon nouvel ami.

« Alors, je vais poser une question un peu débile, mais du coup merci de garder en tête que jusqu'ici, j'étais restée cloîtrée au même endroit pendant toute ma vie de vampire… »

Je mords un peu la lèvre, prenant une profonde inspiration, avant de lâcher la question qui m'inquiétait tant.

« Il faut m'inviter ? Et si oui, vous êtes le propriétaire ? Ou il faut forcément que ce soit un mortel ? Ou alors c'est qu'une légende urbaine comme le fait qu'on peut se changer en chauve-souris à volonté ? »



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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyVen 29 Mar - 13:44

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J’ignorais si j’étais quelqu’un de bon. J’étais un vampire, avec tout ce qui allait avec. Le sang sur les doigts – ou sur les canines – les vols commis quand j’étais gamin, le sang sur mes armes – j’en avais tué des innocents durant la guerre, tellement. Alors étais-je bon ? J’en doutais fortement. J’ignorais si je me rachèterais un jour, pour tout ce que j’avais pu faire au cours de mes trois cents ans de vie de vampire, alors j’essayais d’honorer la mémoire de Jean comme je pouvais. Aider ceux qui en avaient besoin. Comme la gamine face à moi. Je ne sais pas si elle en était digne, mais elle en avait besoin. Et c’était la seule chose qui importait. Je ne pouvais pas la laisser au milieu de cette ruelle, se démerder avec son cadavre de moldu sur les bras. J’aurais fait quoi, moi, si Jean ne m’avait pas aidé lorsque je m’étais fait virer de chez moi ? Je serais sûrement mort sous un pont. De froid, de faim, d’une infection quelconque. Et s’il lui arrivait quelque chose à la petite, je m’en voudrais. Je suis resté silencieux, parce qu’il n’y avait rien à dire. Je n’attendais pas de merci, de reconnaissance. Rien. Juste que la gamine, elle s’en sorte. C’était tout ce que je voulais.

Le Chaudron Baveur n’était pas un établissement fréquentable. Bruyant, un peu crasseux, et sa population n’était pas celle des beaux quartiers. Pourtant, il était toujours blindé. Tous les sorciers anglais étaient passés au moins une fois dans leur vie par cette auberge. Pour se rendre au chemin de traverse. Lieu qui m’avait fasciné la première fois que je m’étais retrouvé là-bas. Il existait depuis des lustres – sûrement plus vieux que moi – mais il était fabuleux. Un Londres dans Londres. Pour les non-magiques, ils pourraient même le qualifier de « Lieu Magique ». Même le Quartier Latin à Paris ne ressemblait en rien au Chemin de Traverse. Et pourtant, dans le quartier latin magique on y trouvait absolument de tout. J’ai eu un petit rire. La journée, il n’y avait rien de plus bruyant que le Chaudron Baveur. « Tu aurais été beaucoup moins mignonne » ai-je répondu, en l’imaginant se battre avec les volets.

La route vers ma maison n’était pas longue. Nous n’habitions pas loin du quartier sorcier, le quartier moldu était bien plus calme. Mais nous restions près du magasin. Charlotte aimait bien marcher pour aller travailler. J’crois que j’avais passé les trois quarts de ma vie sur un cheval, aujourd’hui, j’étais bien les pied sur terre, à marcher pour me déplacer. Je montais toujours à cheval mais que pour le loisir. Une fois par semaine, juste pour me faire plaisir. Cela faisait trente ans que j’avais raccroché les armes, depuis l’armistice 45. J’ai hoché la tête, oui Londres était magique. Et j’en avais visité des villes au cours de ma longue vie, et jamais je n’avais trouvé une ville aussi « magique » que Londres. C’était une ville fabuleuse où tout était possible, absolument tout – même de laisser un corps sans vie au milieu d’une ruelle. Mais bon, Marseille resterait ma ville de cœur. Mais je restais Français, et j’avais vécu tant de choses à Marseille.

Moscou faisait parti des villes où je n’avais pas séjourné trop longtemps, mais je l’avais bien aimé cette ville. Etrange et un peu mystérieuse. Je ne connaissais pas les vampires de Russie, mais je savais que le clan était assez réputé au sein de la famille des éternels. Son histoire était malheureuse. Je n’en avais transformé qu’un, d’être humain, en vampire et je le regrettais encore. Même si mon ami lui adorait sa condition, qu’il vivait des jours heureux en Afrique avec son clan. « Ce n’est pas bête… c’est normal... tu as vécu des choses avec eux, mais dis-toi que tu en vivras d’autres ici. » Il était difficile de changer de lieu, de vie, de tout. Je l’avais fait tant de fois, et à chaque fois il me fallait du temps. Pour m’adapter, pour me faire au changement. Mais à chaque fois, j’avais réussi à trouver un équilibre et j’étais persuadé que la petite, elle allait réussir.

La marche jusqu’à mon habitation fut courte, le quartier était paisible à cette heure-ci. J’aimais bien m’y balader la nuit. Même si j’avais un bracelet de jour, qui me permettait de vivre quelques heures en plein soleil, j’appréciais de vivre la nuit. Tout était différent, la nuit. C’était, étrangement, plus vivant. La nuit, tout était permis, les gens sortaient sans tabou, et l’on y voyait des choses tellement étranges. Que l’on soit chez les sorciers ou chez les moldus. La porte devant laquelle on s’était arrêtée était une porte bleue. Entrée d’une petite maison dans un quartier moldu. Il y avait même un petit jardin. Les paroles de la gamine m’ont fait sourire. Il y avait beaucoup de légendes que l’on incombait aux vampires. Certaines étaient vraies, d’autres ne l’étaient pas. « Dans l’ordre de réponses : Oui. Non. Cela dépend, et non. » J’ai éclaté de rire. « J’aime écouter les légendes… cela donne un peu de mystère à ce que l’on est, tu ne trouves pas ? » J’ai envoyé un patronus – qui indiquait que j’attendais dans la rue et le nom de mon accompagnatrice - à ma femme – elle allait sûrement se faire réveiller mais c’était une situation d’urgence. « Charlotte, c’est ma femme. C’est elle la propriétaire de la maison. » On avait décidé cela le jour où on avait emménagé ensemble. Même si je ne me faisais pas trop entendre au sein de la communauté des vampires, je préférais qu’aucun d’eux ne puissent entrer chez nous comme ça. Mes enfants et ma femme n’avaient pas à se trouver face à des vampires. Même gentils. « Si tu veux, éviter l’intrusion, il faut que cela soit un mortel, sinon un vampire peut tout à fait être propriétaire de sa maison. »

J’ai entendu ma femme se lever du lit. C’était l’avantage d’être un vampire, on avait les sens bien plus développés que les mortels. Et mon ouïe était particulièrement efficace. « Tu verras Charlotte est très gentille, je suis sûr que vous allez bien vous entendre. En plus, elle adore la Russie » ai-je lancé, tout sourire alors que le verrou grinçait derrière la porte. Charlotte semblait encore endormie dans son gros pull qu’elle venait sûrement de passer, mais elle a fait un grand sourire à la gamine avant de lui lancer un « Soit la bienvenue, Pandora Greengrass ». Charlotte s’est écartée de devant la porte, et j’ai laissé entrer Pandora en premier. « Je retourne me coucher on discutera demain tous les trois » dit-elle avec douceur. Elle a disparu dans les escaliers, aussi rapidement que lorsque je vide une poche de sang. « C’est pas très grand mais il y a une chambre d’ami au dernier étage ». Nos enfants partageaient la même chambre. Parfois, Maxens montait parfois dans la chambre d’ami pour y être tranquille. Ils allaient bientôt retourner à Poudlard, les vacances de Noël étaient bientôt finies. « Tu veux prendre une douche avant d’aller te reposer ? » lui ai-je demandé, en l’accompagnant dans les escaliers.






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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyDim 31 Mar - 16:54



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J'étais éblouie par l'altruisme et l'efficacité de Camille, m'abandonnant complètement à lui et son savoir. En cet instant, pour une raison que j'ignorais, j'avais entièrement confiance en lui pour résoudre tous mes soucis et je le suivais aveuglément à travers les rues de la capitale anglaises. Bizarrement, je n'avais aucune inquiétude, il émanait de lui une aura particulière qui suffit à me convaincre que tout irait bien.

Au fond de son regard sombre, je pouvais deviner que son histoire devait cacher des ombres à l'origine de cette gentillesse. Mais j'étais bien trop abasourdie et perdue que pour ne serait-ce que penser à creuser les choses. J'étais convaincue que je n'allais pas dire Adieu à Camille de si tôt et que j'aurais surement des années et des années pour apprendre à le connaitre et pour découvrir son histoire que, j'en avais le pressentiment, devait être plein de rebondissement.

Aussi, apaisée par ses paroles et la conversation qui m'avait forcée à reprendre un peu de contenance, j'arrive à lui offrir un léger sourire, encore un peu maladroit, secoue par les événements de la soirée. À son compliment, me qualifiant de mignonne, je peux même sentir le rouge me monter légèrement aux joues. Rien de tel que les compliments d'un homme pour me rendre mes forces, j'étais un peu vaine comme ça parfois...

En chemin, je finis par m'ouvrir un peu, me sentant plus à l'aise en sa présence à chaque pas que nous faisions, comme s'il ne s'agissait pas d'un homme que j'avais rencontré il y a moins d'une heure... Je lui parle un peu de la Russie, du clan. Mais mes lèvres refusent d'en dire plus sur lui. Mon cœur se serrant même un peu à cette simple pensée. J'étais pas prête, ne serait-ce qu'admettre intérieurement que je sentais mon cœur s'emballer à la simple pensée de Misha, c'était un pas de trop. Je refusais d'y prêter attention ne serait-ce qu'une seconde de plus et mon histoire s'arrête net, recevant une fois de plus des mots d'encouragement de mon nouvel ami. Par chance, elle s'arrête en même temps que nous et mes questions pratiques détournent la conversation.

Je reprends d'ailleurs un peu de bonne humeur, jusqu'à lâcher un léger rire face à sa réponse si synthétisée. Faut dire que son rire était contagieux.

« C'est vrai ! Même si parfois j'aimerais bien que certaines légendes soient vraies, ce serait tellement pratique de pouvoir voler en forme de chauve-souris au milieu de la nuit... »

D'un coup de baguette, une forme bleuté et brillante, semblable à ce que je ne peux décrire que comme un loup envoutant, s'échappe de sa baguette pour s'aventurer à l'intérieur de la maisonnette. Les yeux écarquillés et la bouche un peu entre-ouverte, je ne pouvais pas cacher mon admiration. Décidément, je commençais à regretter d'avoir un peu mit de coté la magie pendant toutes ces années. Je me fais la promesse mentale de m'y remettre un jour, essaye de rattraper mes lacunes.

Obnubilée par le patronus, j'arrive quand même à écouter d'une oreille plus ou moins attentive les explications de Camille, hochant la tête pour lui confirmer que je prenais note mentalement.

« Donc si c'était vous le propriétaire, j'aurais pu rentrer comme dans un moulin ? »

Intéressant, faudra en effet que je prenne ça en considération quand je me trouverai mon propre nid douillet. J'ignore un peu tout des activités de vampires du Royaume-Uni, mais ils ne pouvaient pas tous être aussi bienveillant que Camille. On n'est jamais trop prudent.

Tout comme mon comparse, je pouvais entendre une certaine agitation venant de la maison, des pas se rapprochant de nous jusqu'à ce que la dénommée Charlotte se montre dans l'embrasement de la porte, l'oeil fatigué, mais le sourire accueillant. L'énergie qu'elle dégageait était en parfait accord avec celle de Camille, ils avaient tout d'un couple modèle au premier abord, me rappelant l'image de parents parfaits que j'avais tant imaginés durant mon enfance.

« Je... enchantée Madame Charlotte ! C'est vraiment gentil de me laisser me reposer chez vous à l'improviste comme ça... »

Son sourire est contagieux et illumine mon propre visage, me faisant oublier pendant quelques instants que j'étais encore couverte de sang.

« On vous laisse retourner dormir, à demain ! »

Il en aura pas fallu plus pour qu'elle disparaisse au coin des escaliers. J'étais curieuse d'en apprendre plus sur elle aussi, elle avait l'air si douce. Et l'idée qu'une mortelle ait épousé un vampire avait très clairement piqué ma curiosité.

Dans l'immédiat, l'idée d'une douche telle que suggérée par le maitre des lieux était la bienvenue. Je ne rêvais que d'une chose, me débarrasser de cette culpabilité qui me collait à la peau sous forme de sang sèche.

« Si c'est pas trop m'imposer, j'avoue que je prendrai volontiers une douche, oui... »

Instinctivement, je le suis à travers les escaliers et les couloirs de sa demeure jusqu'au dernier étage ou je pose mon sac, fait à la va-vite tout à l'heure.

Et comme si je me sentais déjà chez moi, j'attends pas forcément plus d'instruction pour commencer à sortir les quelques affaires dont j'avais besoin pour me laver et passer une nuit enfin reposante.

« Ca va réveiller personne j'espère ? »

Un essuie de bain serré contre mon torse, je faisais face à l'homme, le regard bleu plante dans ses yeux, comme si j'attendais une autorisation supplémentaire avant de pouvoir souffler la misère du jour sous un filet d'eau chaude et me glisser dans les draps frais de la chambre d'amis. C'est que j'avais peur de m'imposer, c'était une situation plus qu'inhabituelle pour moi - et surement pour lui aussi au final...

La nuit serait surement courte, mais j'avais hâte des découvertes qui m'attendaient le lendemain.



( Pando )



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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyLun 1 Avr - 18:04

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Les légendes étaient faites pour créer un peu de mystères autour de nous. Mais les légendes avaient toujours une base de vérité. Certains d’entre nous avaient plus de facilité à se transformer en animal, parce que nous étions immortels avec des capacités bien plus grandes que les mortels, mais la transformation que l’on appelait Animagus était totalement identique dans notre communauté. Les étapes étaient toutes aussi longues, et toutes aussi identiques. J’ai souri, amusé. Il est vrai que le pouvoir de voler serait d’une très grande utilité pour se déplacer. « Tu peux toujours essayer de rendre cette légende vraie » Il suffisait juste de devenir Animagus. Plus facile à dire qu’à faire cependant. C’était quelque chose, que je n’avais jamais essayé en mes trois cents ans d’existence vampirique. Je n’en avais jamais ressenti le besoin de me tester à mon animal intérieur. J’avais fait d’autres choses, tant d’autres choses. Peut-être qu’un jour, je m’y attèlerais. Mais j’avais encore tant de choses à faire avant. M’occuper de la petite blonde à mes côtés. Le reste n’avait que peu d’importance, pour le moment.

Le sourire de Charlotte me faisait toujours autant plaisir. J’ignorais ce qui l’avait attiré chez moi. J’étais un vieux, trois cent quatre-vingt-quinze ans, j’avais vécu tant de choses avant elle, et même si aucun de nous ne voulait se l’avouer, j’en vivrais tant d’autres après elle. Je ne pouvais pas lui donner d’enfant biologique, ma condition de vampire me l’empêchait. Je vivais la nuit, même si avec mon bracelet je pouvais vivre le jour – mais le temps restait restreint. Même si je mangeais comme elle, les mets que j’avais dans mon assiette n’avait que peu de saveur, et je préférais de loin, ces poches de sang données sympathiquement par le Ministère, et la carotide de François – même si je savais qu’il allait bientôt devoir arrêter de me faire ses offrandes, il commençait à vieillir, et il ne récupérait plus aussi bien qu’avant. François, c’était le seul humain dont je me nourrissais, j’avais horreur de la condition dans laquelle j’étais, et seules les poches de sang avaient mon aval. Mais malgré tout ça, elle connaissait tout de moi, Charlotte était restée à mes côtés, et aujourd’hui, alors que je la réveillais à une heure tardive de la nuit, elle continuait de sourire, d’accepter sans rien dire, et le pire, c’est que j’étais sur et certain que cela lui faisait plaisir d’accueillir la gamine dans son humble demeure.

Pandora m’a fait sourire tendrement, comme si elle n’avait jamais vu de patronus de sa vie. Elle était pourtant sorcière, sinon jamais elle n’aurait pu entrer dans le Chaudron Baveur. Les vampires qui n’étaient que des moldus avant leur transformation ne devenait pas des sorciers, comme par magie. Non. Si Pandora avait été une simple moldue, elle n’aurait donc pas pu voir le Chaudron Baveur. Et là, pourtant, je la sentais comme une gamine de cinq ans qui découvrait la magie pour la première fois. Elle m’attendrissait la petite. Vraiment. Elle me faisait penser à Eléonore. Cette même chevelure, aussi blonde l’une que l’autre. Ce petit minois d’enfant qu’elle possédait, avec ce tout petit air de naïveté qui la rendait encore plus attachante. Oui, elle ressemblait à ma fille ainée, et cela me serrait un peu le cœur de repensait à elle. Même si Maxens et Séléna me rendaient le plus heureux des vampires, Eléonore, Isabelle et Théodore resteraient à jamais dans mon cœur. Mes enfants qui me manquaient tant. La voix de Pandora s’adressant à ma femme me fit chasser la pensée de mes enfants, pour me reconcerter sur l’instant présent. Oui, nous en parlerions demain, et je savais que Charlotte allait se lever avant tout le monde pour lui préparer une table de fête : mets diverses et poches de sang. « Merci Chérie » ai-je simplement lancé alors qu’elle disparaissait dans les escaliers. Nous l’avons suivi dans la même minute. Alors que je l’entendais se remettre au lit, j’hochais la tête dans la négative. « Ne t’inquiète pas, personne n’impose à personne… fais juste comme tu as envie ».

Je voulais juste qu’elle se sente bien, qu’elle oublie ce qu’il s’était passé – même si au fond, elle ne l’oublierait sans doute jamais, et qu’elle se repose de cette folle nuit. Demain était un autre jour. La chambre d’ami se situait sous les combles. Un grenier aménagé pour permettre aux enfants de jouer lorsqu’ils étaient petits, et d’accueillir les amis lorsque nous en avions envie, et parfois, elle me servait quand je rentrais tard au petit matin, et qu’il me fallait dormir. Même si nos volets étaient entièrement occlusifs, Charlotte aimait bien avoir un ray de lumière qui s’en dégageait. Et pour recharger mon bracelet de jour, il me fallait être dans le noir complet, la chambre d’ami était donc la plus propice pour cela. Nouveau hochement de tête dans la négative. J’ai passé ma main dans ses cheveux, avant de lui attraper le menton, plantant mon regard dans le sien. « Ne t’en fais pas pour ça. Charlotte a déjà dû se rendormir, et les enfants sont encore bien trop jeunes pour être réveillés la nuit » Ils avaient un sommeil de plomb, même une explosion à côté de leur lit ne les réveilleraient pas. Et puis, je crois surtout qu’ils avaient l’habitude de m’entendre rentrer au milieu de la nuit, qu’ils n’y prêtaient plus attention.

Je me suis assis sur le lit alors qu’elle passait dans la salle de bain de l’étage. Quand on avait aménagé les combles, on avait fait une seconde salle de bain. J’avais quasiment tout fait dans la maison, l’avantage d’avoir eu trois cents ans d’apprentissage sur un peu tous les métiers sorciers et moldus qui existaient. En trois cents ans de condition de vampire, j’avais appris énormément de choses. J’étais curieux de tout, et j’avais besoin de rendre mon éternité utile à mes yeux. J’en avais appris des langues étrangères lors de mes deux tours du monde mais en voyant la chevelure blonde disparaitre dans la salle de bain je me disais que le russe n’avait jamais fait parti de mon apprentissage, et que j’allais devoir y remédier le plus rapidement possible. J’ai fermé les volets. Ils étaient parfaitement occlusifs, comme tous ceux de la maison. Charlotte et les enfants s’étaient habitués à vivre avec la lumière artificielle, car je n’utilisais mon bracelet de jour, exclusivement pour sortir de la maison. J’ai eu un sourire quand elle a réapparu dans la chambre. « Il y a encore une couverture dans le placard si tu as froid cette nuit » ai-je lancé, en tapotant l’oreille pour lui redonner une forme bien ronde. J’ai sorti une nouvelle poche de sang que j’ai posé sur la table de nuit. « Si jamais tu en as besoin ». Parce que même si j’avais le sentiment que la gamine, elle allait pas se jeter à nouveau sur le premier venu, il y avait quand même mes gosses et ma femme dans cette barraque. Même si je lui faisais confiance – parce qu’au fond de moi, je savais que je pouvais, qu’elle ne représentait aucun danger – sinon je ne l’aurais pas invitée chez moi – je ne la connaissais pas, et tout pouvait arriver. Je préférais qu’elle mette à mal mes réserves de poches plutôt qu’elle s’en prenne à l’un de mes gamins. Je m’étais redressé pour lui céder la place sur le lit. « Ne t’effraie pas demain matin si une tête brune vient te voir, Séléna peut être parfois un peu envahissante » Ma fille était curieuse de tout, et les vampires ça la fascinait – j’espérais juste qu’elle ne se mettrait pas en tête de vouloir devenir comme moi. Je savais que dès qu’elle saurait qu’une vampire logeait dans la chambre d’ami elle allait monter, la voir, la harceler de questions. Comme moi. J’avais tellement de choses à lui demander, mais j’avais sans doute plus de tact que ma fille pour attendre qu’elle se repose avant que l’on discute ensemble. Même les vampires avaient besoin de repos.

« Ça ira ? » lui ai-je demandé, avec un sourire tendre. « On est la chambre juste en dessous de celle-ci. Tu as le droit de venir de me réveiller si nécessaire ». Peut-être que je la couvais un peu de trop, la gamine. Tant pis, j’crois qu’au fond, j’en avais tout autant besoin qu’elle.





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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyJeu 4 Avr - 18:15



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J'aimais l'idée de pouvoir réaliser cette légende urbaine, il avait pas tort au final. Comment cela devait être incroyable de pouvoir s'envoler et explorer le ciel librement, ne faisant qu'un avec l'animal de légende. Ma liste de sujet magique à rattraper ne faisait que s'allonger et je me mordais les doigts de n'avoir jamais fait plus que le strict minimum à Poudlard. Par chance, j'avais toute la vie devant moi pour combler ces lacunes.

Le patronus de Camille m'émerveille et ajoute, lui aussi, une chose à cette liste mentale.

Il y avait pas que la magie de Camille qui m'impressionnait au final. Voir sa femme et sa maison, la petite vie semblant si normale et heureuse qu'il s'était construite, ça aussi c'était une notion assez étrange à mes yeux. Et ça aussi ça donnait un peu envie, si on était honnête. Voir le regard tendre du vampire posé sur cette humaine, cela réchaufferait presque mon cœur meurtri.

Suivant aveuglément Camille à travers les couloirs et escalier de sa maison, je souris, soulagée une fois de plus par ses paroles. Je m'étais surement répétée quelques fois, de peur de déranger, mais je continuais d'être surprise par l'hospitalité de cet homme qui était encore un inconnu quelques heures au part avant. À croire que ma bonne étoile faisait des heures sup' ce soir.

Mes affaires posées dans la chambre mansardée, j'observe avec tendresse les détails de la pièce. Quelques jeux d'enfants, des volets occultant. On était loin des chambres d'auberge froides et un peu miteuses, c'était une vraie chambre qui dégageait une véritable impression de foyer.

Il me rassure, une fois de plus, sur le fait que ma présence n'allait pas perturber les habitants de la maison, m'ébouriffant les cheveux dans un geste presque paternel, ce qui eu le don de m'arracher un léger sursaut de surprise. Complètement étrangère a ce genre d'attention, son visage planté si près du mieux fini même par me faire monter le rouge aux joues, me poussant à détourner le regard et me précipiter vers la douche tant attendue.

« Je vois, je fais vite quand même, merci ! »

J'ai pris quelques longues minutes sous la douche, laissant l'agréable eau chaude couler sur mon visage. Sous mes pieds, un filet rouge entrainait avec lui les dernières traces de l'horreur de la soirée. En observant ma peau pâle, mais propre, un poids semblait s'être ôté de mes épaules, j'étais si loin de la peur et la bestialité de tout à l'heure. Je reconnaissais enfin le reflet que j'imaginais dans le petit miroir pourtant vide.

Calme, mais épuisée, je reviens dans la chambre à présent vêtue d'un confortable pyjama, une serviette dans les mains pour sécher mes cheveux désormais propres et dénués de toute trace de sang. À la vue de Camille qui m'avait attendue, un large sourire vint se planter sur mon visage. Ile me donne des instructions, au cas où j'aurais froid, une poche de sang, au cas où j'aurais faim, et je reste plantée là, à hocher la tête.

« Franchement, fallait pas vous donner autant de mal, c'est gentil ! Je suis déjà plus que reconnaissante d'avoir un lit à l'abri du soleil ! »

Je me laisse tomber sur le fameux lit, observant la poche de sang du coin de l'œil, je crois que toute cette histoire m'a un peu retourné l'estomac, mais on ne sait jamais que la faim revienne. J'étais terrifiée à l'idée de me retrouver à nouveau dans cet état. Mais j'arrive malgré tout à me laisser aller à un léger rire face à l'annonce que celle que j'imaginais être sa fille, serait surement la à mon réveil avec un peu trop d'énergie.

« C'est de bonne guerre, je suis chez elle après tout. »

Cependant, je suis généralement pas trop du matin, c'est donc pas plus mal que je sache à quoi m'attendre pour éviter de me montrer un peu trop grognon avec une jeune fille innocente.

Finalement, je prends une profonde inspiration avant de le rassurer.

« Ça ira oui. »

Et je lui rends son sourire tendre avant de me glisser sous la couverture et de le laisser rejoindre son propre lit.

« Bonne nuit »

À peine ma tête eut touché l'oreiller que je sombrais comme une masse, rattrapée par la fatigue. Faut que dire que j'avais eu peu de sommeil depuis mon arrivée au Royaume-Uni, et beaucoup trop de stress. C'est un sommeil sans rêve qui m'a accompagnée jusqu'au petit matin. Jusqu'à ce qu'une masse s'écrasant lourdement sur le matelas à côté de moi me tire des bras de Morphée et qu'une voix fluette - et bien trop guillerette pour une heure que j'imaginais si matinale - me vrille les tympans d'un "SALUT !" que je devinais peut-être être du français, suivi de quelques mots qui ne voulait absolument rien dire - selon moi - et qui n'aidait clairement pas mon cerveau à sortir de sa torpeur.

Un peu groggy, j'arrive maladroitement à me redresser et à ouvrir un œil, frottant l'autre de ma main pour en chasser les restes de sommeil.

Comme annonce, une petite tête brune et souriante me faisait face avec un air curieux.

Je rassemble mes forces pour lui offrir un sourire à mon tour et m'éclairci un peu la voix d'un petit raclement de gorge, assumant qu'elle devait parler anglais vu qu'elle habitait à Londres.

« Bonjour miss, laisse-moi deviner, Selena c'est ça ? Moi C'est Pandora. »

J'ignorais totalement l'heure qu'il était, mais de mon ouïe fine, je pouvais devenir que le reste de la maison était également déjà réveillé et s'activait dans les étages inférieurs.

M'étirant un peu et passant les doigts dans mes cheveux pour leur donner un air relativement coiffe, je finis par me lever et tendre la main a la petite fille.

« Et si on allait dire bonjour à tes parents ? »




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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyVen 5 Avr - 20:52

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Elle m’avait touché la gamine, et j’avais pas l’impression de me donner du mal comme elle disait. « Cela me fait plaisir » ai-je simplement répondu. Je voulais juste qu’elle aille bien. Et franchement, dormir ici, où elle ne risquait rien, était bien mieux que dans une des chambres miteuses du Chaudron Baveur. Je préférais la savoir ici, même si demain était un autre jour, même si une gamine de onze allait sans doute l’emmerder un peu au réveil, elle dormirait nettement mieux dans cette chambre. « Cela reste envahissant, même si elle est chez elle » ai-je répondu, en souriant, en imaginant parfaitement Séléna demain matin, levée aux aurors, juste pour aller voir si elle avait bien entendu quelque chose cette nuit. Je l’ai observé quelques secondes. Elle me faisait tant penser à Eléonore, c’en était presque même un peu douloureux. Mes premiers enfants, ils me manquaient chaque jour que Merlin faisait. Cela me faisait autant de mal que de bien de voir ma fille ainée « renaitre » au travers de la petite blonde devant moi. Je lui ai adressé un sourire rempli d’affection avant de passer la porte. « Bonne nuit, Pandora ».

Charlotte m’attendait, les yeux grands ouverts quand je suis arrivé dans la chambre. Je me suis faufilé dans le lit, tout en enlevant mon bracelet de jour pour le planquer au fin fond de la table de nuit, histoire qu’il se recharge entièrement au cours de la nuit déjà bien entamée. « Tu aurais dû te rendormir » lui ai-je murmuré à l’oreille. Elle m’a offert un grand sourire en retour. « C’est pas si facile, tu sais » Elle s’est blottie contre moi, et ce fut le souffle chaud de Séléna dans mon cou qui nous réveilla. « J’peux monter ? » « Non, laisse-la dormir » a grogné Charlotte, en remettant la couette sur elle. Moi, je me suis levé. Les volets restaient fermés, pour le reste des habitants ce n’était pas forcément facile de vivre à la lumière artificielle, mais je crois qu’ils s’y étaient faits. Ma fille, onze ans pile électrique sur pattes. Au moins elle avait la joie de vivre, mais elle pouvait parfois être un peu fatigante. Maxens, lui, était beaucoup plus calme et posé. Les deux stricts opposés, mais étrangement, même si je ressemblais plus à Maxens, au niveau caractère, je n’aurais pas voulu un autre caractère pour ma fille. Elle était curieuse de tout, et notamment tout ce qui concernait le vampirisme. Du moment, qu’elle ne me demandait pas de la transformer, elle pouvait bien s’y intéresser.

J’ai réussi à lui faire prendre son petit-déjeuner à six heures trente du matin. Ma fille était une lève-tôt, et la présence de Pandora à l’étage n’allait certainement pas lui faire faire une grasse matinée. « J’peux monter ? » « Finis de manger d’abord » « Comment elle s’appelle ? » « Pandora » « Tu l’as rencontré où ? » Sors ton plus beau mensonge, Camille. « A la piscine » Elle a arqué un sourcil. « Ça nage les vampires ? » J’ai haussé les épaules. « Je nage, moi. » « Toi, c’pas pareil » Ha. Je crois qu’elle s’est sentie obligée d’ajouter « Toi, t’es mon papa forcément tu nages » « Finis ton petit-déjeuner » Parce que je savais pas quoi répondre à ça. « J’peux pas monter la voir ? » « Tu la verras tout à l’heure » a lancé Charlotte, en entrant dans la cuisine. En l’espace d’un quart d’heure, il y avait des œufs durs, du formage, du pain, des fruits, de la confiture, un gâteau – vive la magie dans ces cas-là – des yahourts, du thé, du café, du jus de fruit, des poches de sang – oui parce que même si l’on pouvait manger des mets normaux, ils ne nourrissaient pas autant que le sang. Il y avait à peu près tout ce qu’il y avait dans notre frigidaire et nos placards, posé sur la table. « Je sais pas ce qu’elle aime, j’ai fait un peu de tout » J’ai hoché la tête de haut en bas, me disant que c'était plus que parfait. C’est ce moment que Séléna a choisi pour s’éclipser, avec le silence qui la caractérise – un éléphant aurait sûrement fait moins de bruit dans les escaliers. Je l’ai suivi dans les escaliers, Maxens a sorti la tête de sa chambre, les cheveux en vrac, une haleine de poney, et le sourire inexistant. « Il est quelle heure ? » « 7H30. » Il a refermé la porte. En plus d’être un grand calme, c’était un gros dormeur. Et pas trop du matin. Je suis monté au grenier où Pandora sortait de son lit, la gosse allongée de tout son long dessus. Je crois que ma fille est mal élevée. « Bonjour Pandora. Désolé pour ce réveil. Séléna redescend » « Mais… » « S’il te plait… on arrive »

J’ai attendu que ma fille sorte de la chambre pour me tourner vers Pandora. Qui semblait, elle aussi, un peu grognon de son réveil. « Séléna peut être un peu envahissante, je suis désolé. Tu as bien dormi ? » lui ai-je demandé, en souriant. La nuit avait quand même été courte, et j’admets que je serais bien resté encore un peu dans mon lit – même si je n’étais pas le plus gros dormeur du monde. « Charlotte a préparé un petit-déjeuner digne d’un Roi. On n’aura pas assez d’une journée pour tout engloutir. » J’ai émis un petit rire. Ma femme, parfois, elle en faisait vraiment de trop, surtout quand elle était contente. Je la soupçonnais, même, d'avoir entamer le ménage au moment même où j'étais monté à l'étage. Juste pour que la maison soit propre, alors qu'elle l'était. Tout le temps. « Tu es prête à affronter l’énergumène qu’est ma fille ? » Séléna n’allait pas la lâcher, je le savais d’avance.





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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyJeu 18 Avr - 14:34



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La nuit n'avait pas forcément été longue, mais le simple fait de dormir dans un lit chaud, douillet et dans une chambre parfaitement occultée m'avait requinquée comme jamais.

Je ne m'étais pas rendu compte à quel point je dormais mal au Chaudron Baveur jusqu'à ce que je retrouve le luxe d'un vrai sommeil ininterrompu.

Je n'avais pas rêvé non plus cette nuit, ni fait de cauchemar d'ailleurs. Mon esprit s'est simplement éteint lorsque ma tête a touché l'oreiller pour ne reprendre conscience qu'au petit matin, lorsqu'une intruse - bien trop adorable que pour être réellement invasive - me pousse à ouvrir les yeux et affronter la journée.

Ça me faisait bizarre d'ailleurs d'être réveillée alors que la nuit n'était pas encore installée, mais la maison de Camille était conçue pour le confort des vampires et, après nos aventures de la veille, je lui faisais pleinement confiance.

Je suis pas forcément du matin cependant, qu'importe l'heure au final, et bien que j'essaye de rester douce avec la jeune fille un peu trop énergique et sans trop de notion d'espace personnel, c'est seulement lorsque que je m'apprête à quitter la chambre avec elle pour aller saluer mes hôtes, que je réalise que Camille se tient dans l'embrasure de la porte, un peu amuse par la scène qui se déroule sous ses yeux.

« Bonjour... »

Je marmonne tout en me frottant les yeux un instant, comme pour m'assurer que, cette fois, je suis bien réveillée et j'offre un petit signe de la main a la jeune enfant qui redescend les escaliers en courant sur ordre de son père. Reportant mon attention sur Camille et ses excuses, je souris doucement, pas le moins du monde dérangée par le réveil.

« Il y a franchement aucun souci, elle est trop mignonne ! Et ça faisait longtemps que j'avais pas aussi bien dormi, encore merci... »

Je ne savais sincèrement pas si je pourrais un jour suffisamment remercier Camille de m'avoir pris sous son aile ce jour-là. Une chose est sûre, j'avais envie de me montrer digne de son support.

J'ai pas le temps de pondérer mon mérite ou non que l'homme parle de petit-déjeuner et mon sourire s'agrandit encore plus. Certes, on n'avait pas vraiment besoin de vraie nourriture pour survivre et beaucoup semblaient fades comparés à du sang frais, mais j'adorais quand même le concept d'un bon festin. Et je dois avouer qu'au fond de moi, j'étais impatiente de découvrir l'ambiance d'un repas familial.

« C'est tellement gentil de sa part ! Mais j'espère qu'elle n'y a pas passé trop de temps non plus, je ne voudrais pas m'imposer encore plus... »

Presque gênée par autant de gentillesse, faut dire que j'en avais pas vraiment l'habitude, je sens le rouge me monter un peu aux joues. La légère gêne rapidement remplacée par un doux rire en imaginant la petite fille que je venais de rencontrer m'attaquer dès que je mettrais un pied dans la cuisine.

« Je sais pas si je suis prête, mais elle me fait pas peur, moi aussi j'étais une enfant très curieuse, fut un temps ! Je dois m'attendre à quoi ? »

Il vaut mieux être prête pour l'affrontement en question, histoire de pas non plus tomber des nues.
Après m'être étirée rapidement une dernière fois, j'emboite le pas au vampire pour attaquer la journée et rejoindre le reste de sa petite famille.

La table était couverte de mets en tout genre, il avait pas mentit, sa femme avait dû y passer des heures !

« Holala madame Charlotte il fallait pas vous donner autant de mal ! C'est beaucoup trop gentil ! »

Les yeux encore écarquillés de surprise et d'admiration, je m'installe à une chaise qui semblait m'attendre, remarquant rapidement que la petite Selena me fixait intensément et avec un air très impatient sur le visage. Son regard passant rapidement de son père à moi, comme si elle attendait le feu vert avant de se lancer dans une course folle.



( Pando )



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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyVen 19 Avr - 22:41

Pulling out the silver threads
ft. @Pandora Greengrass & Camille Evans

crédits : pando & pando & pando


Camille
Charlotte
Séléna

Ce n’était pas la première fois que je rencontrais des vampires mais je reconnais que j’avais un peu tendance à les fuir. Déjà parce que je ne m’étais jamais senti à ma place au sein de cette communauté, et parce que j’avais besoin d’en être loin pour exister. Vivre ma propre vie, profiter des moments en compagnie de ma famille – parce que je les savais trop courts, bien trop courts. Je ne voulais pas y penser et pourtant, cela revenait à moi à la vitesse d’un boulet de canon sans que je ne m’y prépare. C’était ce qui m’attendait, je le savais. Et être parmi les vampires me le rappelait un peu de trop. Mais elle, elle m’avait trop touché pour que je l’abandonne au milieu de cette ruelle. J’pouvais pas partir et la laisser là. Et la voir retourner dans cette chambre du Chaudron Baveur m’aurait fait mal au cœur, parce qu’elle méritait pas ça. Pourtant, je ne connaissais rien d’elle, mais j’étais persuadé qu’elle n’avait rien de la tueuse en série. Au contraire. Rien que sa manière d’être devant le corps de sa victime, je savais que je pouvais lui faire confiance. Et la ramener chez moi m’avait juste paru une évidence.

J’avais tellement été touché quand Jean m’avait aidé, sans rien me demander en échange et sans se poser de question, que je m’étais juré de lui rendre la pareille en aidant les autres. Je lui rendais hommage ce soir, et je payais une partie de la dette que j’avais envers lui. Charlotte, elle, elle accueillait Pandora avec un plaisir non dissimulé. Charlotte, elle m’avait toujours fait confiance. Elle non plus ne se posait guère de question. Si moi, j’étais en confiance, elle l’était aussi. Toujours prête à accueillir toute personne en ayant besoin. Alors, elle cuisinait tout ce qui était possible et inimaginable. Elle faisait le ménage pour rendre la maison impeccable – et pourtant, elle l’était déjà, impeccable la maison. Mais Charlotte n’était pas envahissante, pas comme Séléna. Gamine un peu trop pleine de vie, épuisante mais toujours souriante. J’arrêtais pas de sourire, en l’entendant parler de ma fille. Ma fille c’était toute ma vie. C’était la plus belle, la plus gentille, la plus adorable, mais elle n’en restait pas moins envahissante. Surtout face à un vampire. Séléna, elle vouait une admiration sans faille aux vampires. Dès qu’elle avait su parler, et qu’elle avait compris ce que j’étais, elle m’avait aussi harcelé de question. Et j’étais sûr que Pandora allait subir la même chose, même si on lui disait de ne pas le faire. J’espérais juste qu’un jour elle me demande pas de la transformer.

« Je suis content, alors. Et tu seras en forme pour répondre aux questions de Séléna » ai-je répondu. « Et la connaissant, elle en a énormément » Même celles qu’elle m’avait déjà posées. Elle était même capable de ne pas toucher à son petit-déjeuner. Petit-déjeuner préparé avec soins par Charlotte. Qui devait se demander comment faire plaisir à Pandora, sans lui poser directement la question. J’crois que tout irait à la jeune, comme moi tout m’avait convenu quand Jean m’avait pris sous son aile. J’avais appris à tout aimer, sans me poser de question parce que j’étais tellement reconnaissant de ce que Jean avait fait pour moi, que je n’aurais jamais dit non à ce qu’il me disait. « Ne t’en fais pas, elle adore faire ça ». J’étais même sûr qu’il y avait pensé toute la nuit, à ce qu’elle allait pouvoir lui faire. J’ai eu un petit sourire en coin, en la voyant rougir. J’avais l’impression de me revoir trois cents ans plutôt le jour où j’ai rencontré Jean. « Mon paternel me disait toujours que la curiosité est un vilain défaut, moi je trouve surtout que c’est une grande sagesse que de s’intéresser à tout. Alors continue d'être curieuse, tu me feras très plaisir» ai-je répondu, avant d’avoir un sourire malicieux. « A toutes les questions du monde, les plus indiscrètes aussi… tu as le droit de ne pas répondre, et de lui demander de s’arrêter… » Pas dit qu’elle écoute, quand elle avait une idée en tête, même moi elle ne m’écoutait plus. Sauf si je prenais ma grosse voix. Je suis passé derrière elle en mettant mes mains sur ses épaules. « Mais si tu ne le veux pas, je peux l’envoyer dans sa chambre » Elle allait grogner la gosse si je lui faisais ça, mais je pouvais aussi comprendre que Pandora ait besoin de calme, et pas d’une gosse qui lui faisait mal au crâne.

On a fini par descendre les étages. En passant devant la porte de Maxens, j’ai eu envie de frapper pour le réveiller mais je me suis retenu. Il se lèverait bien assez tôt, lorsque sa sœur allait décider de lui sauter sur le ventre. Charlotte avait lavé la cuisine et rangé toutes ses gamelles et ses ustensiles, et j’étais persuadé qu’elle avait lancé un sort de nettoyage sur le sol pour qu’il brille autant. La façon dont elle s’est adressée à ma femme m’a fait sourire. Attendri. Et vu la tête de Charlotte, cela lui a fait le même effet. « Bonjour Pandora. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas d’invitée, cela m’a fait plaisir. Assieds-toi »

J’ai pris place à la place du bout, par habitude. Séléna, elle était face à Pandora, et vu sa tête elle n’attendait que mon approbation pour se lancer dans ses incessantes questions. J’ai attrapé une poche de sang, AB+, les meilleures. Même si je buvais tous les sangs, le AB positif était de loin mon préféré. Ce petit gout d’orange me ravissait les papilles à chaque gorgée. J’ai versé la poche dans un verre. Si d’habitude, je buvais à même la poche, devant mes enfants je ne le faisais jamais. Par pudeur peut-être, ou honte d’être ce que j’étais. « Je ne savais pas ce que tu aimais, Pandora, alors… j’ai fait un peu de tout. Sers-toi » Charlotte avait posé une poche de sang devant elle, pendant qu’elle parlait. « T’es vampire depuis quand ? T’as quel âge ? » J’ai servi un verre de jus d’orange à ma fille. « Tu peux la laisser prendre son petit-déjeuner, s’il te plait ? » « C’est hyper important, tu savais que plus les vampires étaient vieux, plus ils avaient de pouvoirs ? » « Non chérie, tu me l'apprends. » ai-je lâché, la voix un peu moqueuse. « Alors ? T’as quel âge ? » a repris Séléna, les mains croisées devant elle, le regard fixé sur Pandora, sans se préoccuper de moi. « T’es devenu comment vampire ? Papa, lui c’est pendant la guerre contre les Anglais. » Je ne suis pas sûr que ce fut une bonne idée que de le dire. « Tu sais qu’il était mousquetaire, papa. » « Séléna, arrête… je ne suis pas sûr que ça l’intéresse » Elle a secoué la tête de gauche à droite, en faisant un pff. « Moi, je suis sûre du contraire, hein Pandora ? C’est quoi ton préféré ? » a-t-elle demandé en désignant la poche de sang devant elle. « T’as des enfants ? » « Séléna, respire et mange un peu ». Elle m’a tiré la langue, et a englouti un morceau de gâteau. « Je suis désolée, Pandora pour l’indiscrétion de ma fille » a lancé Charlotte. « Tu as bien dormi ? Tu peux rester ici autant de temps qu’il te faudra » a repris ma femme, en souriant.





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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptySam 27 Avr - 16:03



( Janvier 1970 - pulling out the silver threads )
@Camille Evans


Découvrir la vie si tranquille et si... normale de Camille me pousse à me rendre compte à quel point, au final, j'avais jamais eu l'occasion de connaitre cette chaleur, cette impression douce de famille et de foyer. Que ce soit mon enfance chez les Greengrass, élevée par une tante trop jeune a qui personne à laisser le choix, ignorée par un père qui n'a jamais su passer à autre chose ou que soit durant ma vie en Russie où, bien que j'y ai trouvé un semblant d'amour, l'ambiance restait clairement associée à celle d'un clan plus que d'une famille.

Non, ici, tout avait l'air si parfait et simple. Une femme qui cuisine, des enfants un peu trop bruyants car ils n'ont jamais eu peur de leur liberté, un père aimant qui regarde sa fille avec tendresse. Ce tableau aurait pu arracher quelques larmes à mon cœur de pierre si je n'avais pas cette agréable impression d'être en plein dedans moi aussi.

Je suis sortie de nulle part, des problèmes tout le tour du ventre et pourtant on m'accueillait à bras ouverts.

« Ho non, faut pas l'envoyer dans sa chambre enfin ! Je pense pouvoir être capable de gérer son interrogatoire, il y a pas de soucis. »

Affronter la curiosité d'une gamine était franchement pas cher payé en échange de tout ça. Malgré la mise en garde de Camille sur les questions trop indiscrètes, je rejoins la tablée avec un sourire amuse, curieuse de savoir ce qui pouvait titiller la curiosité d'une enfant. Remerciant chaleureusement Charlotte pour le festin organisé en mon honneur. Par réflexe, j'attrape la poche de sang qu'elle me tend en parlant, peu habituée à voir de la vraie nourriture, j'étais cependant curieuse de profiter d'un petit déjeuner dans les règles de l'art.

« Franchement, moi non plus je sais pas trop ce que j'aime au final, c'est vraiment parfait, merci. Comme ça, je vais pouvoir gouter un peu de tout ! »

Je pouvais sentir l'impatience de Selena trépigner sur sa chaise avant de craquer et lâcher ses questions, malgré les - faibles - protestation de son père, qui semblait lui aussi un peu amuse par la situation. Difficile de suivre le flot de paroles, mais j'essaye tant bien que mal de lui donner un petit peu de grain à moudre une fois qu'elle finit par reprendre son souffle.

« J'ai tout juste dix-huit ans... » Je ponctue ma phrase d'un clin d'œil avant d'avouer la vérité. « ... depuis un peu moins de quatre-vingts ans je crois, j'ai jamais été très forte en math. »

Je me tends un peu sur ma chaise, baissant le regard sur le toast à la confiture que je venais de mettre dans mon assiette, en songeant maintenant à ma transformation. Il me faut bien quelques minutes avant de reprendre un peu contenance et de relever un sourire vers la gamine et mon sauveur de la veille.

« Je savais pas non, mais ça m'intéresse bien sûr ! C'est super cool d'avoir un papa mousquetaire ! J'ai bien peur que ma transformation à moi soit un peu moins intéressante, j'étais en vacances avec des copains en Roumanie et j'ai fait la bêtise d'aller me promener toute seule dans une foret un peu effrayante et ça s'est pas très bien terminé pour moi... Faut toujours faire attention ou on met les pieds ! »

J'esquive habilement de donner plus de détails, elle est un peu jeune pour que je lui balance mon trauma familial sur la gueule en plein petit déjeuner. Une simple mise en garde contre les balades isolées en forêt devrait suffire.

Je profite de son flot de questions pour enchainer avec une autre information, dont je suis plus à l'aise de partager les détails cette fois.

« Il y a rien de mieux que le AB positif ! »

Je lève la poche sur laquelle je sirotais depuis tout à l'heure, offrant un nouveau sourire à Camille.

« J'imagine que je suis pas la seule de cet avis d'ailleurs, à en voir vos réserves ? »

À sa dernière question, j'éclate franchement de rire. Est-ce que j'ai une tête à avoir des enfants ? Mais bon, au final, si on prend en compte mon âge réel, c'est pas si fou que ça..

« Par Merlin non ! Bizarrement, je me considère encore beaucoup trop jeune pour ça. Je sais pas vraiment si un jour j'arriverais à me faire à l'idée que je n'ai plus dix-huit ans en fait... »

D'un air songeur, j'observe Camille quelques instants, me demandant si lui aussi, il se sentait toujours un peu coincé à l'âge de sa transformation ou s'il avait réussi à se sentir vieillir au fil des siècles...

Mon sourire et mon regard se reposent sur la douce Charlotte qui tient à présenter des excuses au nom de sa fille.

« Il y a pas de mal, elle est curieuse, c'est bien normal ! Je l'étais aussi à son âge. Je le suis toujours d'ailleurs »

Un nouveau clin d'œil qui se voulait complice en direction de Selena. Son invitation à rester me réchauffe doucement le cœur, faisant légèrement monter le rouge à mes joues.

« Vraiment, c'est tellement gentil ! J'avoue que si je peux éviter de retourner au chaudron baveur, j'en serais contente, mais je promets de m'organiser et de trouver un endroit plus permanent aussi rapidement que possible. »

Je voulais pas abuser de leur hospitalité, de peur de finir par déranger leur petit quotidien, mais j'étais soulagée de savoir que je n'étais plus perdue dans une ville dont je ne reconnaissais plus rien.



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MessageSujet: Re: Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora »   Janvier 1970 - pulling out the silver threads « Camille & Pandora » EmptyHier à 18:12

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Camille
Charlotte
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Un père a-t-il le droit de dire à sa fille qu’elle l’épuise ? Séléna pouvait être éprouvante. Elle était curieuse, et elle aimait tout savoir même ce qu’elle ne devrait pas. Et moi, j’arrivais pas à lui refuser quelque chose, avec sa bouille de bébé, son regard d’ange et ce sourire attendrissant, comme j’pouvais résister à l’assaut de ma fille. Alors, ouais, j’essayais toujours de râler, un peu… mais la gamine, elle avait compris comment je fonctionnais, et elle en jouait parfaitement, si bien qu’elle réussissait toujours à arriver à ses fins. Charlotte pouvait être un peu plus stricte dans ses gestes et ses propos, cela me complétait. Elle faisait ce que je ne faisais pas. Et en l’espace de dix secondes, Séléna m’avait épuisé. Comment elle pouvait avoir un débit de paroles aussi rapides, et réussir à ce que son auditoire réponde aux questions même les plus indiscrètes. « Waaa mais t’es hyper jeune ! » Cela dépendait comment on comptait les années. « Papa il a trois cent quatre-vingt-quinze ans » Je me suis pris un putain de coup de vieux derrière l’oreille, moi. J’ai avalé mon verre d’AB positif d’une seule traite, alors que Charlotte, éclatait de rire. « Moi j’aime bien les mathématiques, c’est marrant de compter le nombre de litre de sang que papa il est capable d’ingurgiter en une seule journée ». Je sais pas si je me sentais fier de ma fille en cet instant. « Séléna ! » La voix de Charlotte m’a fait sursauter. « Pardon p’pa ».

Même là, j’arrivais pas à lui en vouloir. Mais elle avait des hobbies très étrange. Elle a bu son verre de jus d’orange avant de repartir à l’attaque, inépuisable. Sans être un secret, je n’étais pas sûr que cela intéresse réellement Pandora de savoir que j’avais été mousquetaire. J’avais été tant de choses au cours de mes presque quatre cents ans d’existence. Mais j’admets, que j’étais fier d’avoir servi mon pays, en tant que militaire et mousquetaire. J’aurais juste voulu que ma transformation ne se fasse jamais, et que je meurs au champ de bataille, comme tous mes compagnons d’armes. Je ne connaissais pas toutes les communautés de vampires, ne faisant parti d’aucune, mais je savais qu’en Roumanie, elle y était énormément développée, et très connue. Et il était vrai que l’on pouvait tomber facilement sur l’un d’eux. Ils étaient rares les humains qui voulaient se transformer en vampire. Je n’en avais rencontré que deux. Celui que j’avais transformé, James qui vivait encore au Soudan, et sa femme qui avait souhaité rester à ses côtés. James l’avait donc transformé quelques années après leur rencontre. Personnellement, si j’avais eu le choix, j’aurais pris l’option décès. « Papa il veut pas que j’aille en forêt toute seule, maman non plus » « T’es trop jeune pour te balader seule, Séléna » ai-je lancé, sérieux. Et puis, j’voulais pas qu’elle fasse de mauvaises rencontres. Elle a haussé les épaules, se concentrant de nouveau sur Pandora.

Le sang AB positif, c’était celui que j’avais toujours préféré. Il avait un gout d’orange. C’était celui de François, mon calice et c’est p’tête pour ça que j’avais accepté qu’il le soit. Il avait bien ramer pour me faire admettre ce choix. J’avais longtemps refusé, parce que je n’aimais pas ça – enfin si. J’adorais ça, le sang frais sorti tout droit des veines d’un humain, ça me grisait bien plus qu’une poche de sang, mais j’avais toujours eu peur de ne pas me contrôler, aller trop loin, ne pas réussir à m’arrêter à temps. Il avait insisté longuement, et j’avais fini par accepter, parce qu’il m’avait toujours juré qu’il m’aiderait à ne pas aller trop loin. Qu’il était là pour surveiller. Cela fonctionnait… presque. J’avais toujours cette difficulté à couper le contact, parce qu’au fond de moi j’aimais ça et que je ne voulais surtout pas que cela s’arrête, et plus les jours passaient, plus il vieillissait, et plus il était difficile pour lui de m’arrêter, et pour moi de reprendre mon contrôleur. Je savais qu’un jour, cela finirait mal. Et j’crois que je préférais ne pas y penser. « Tu as parfaitement raison… » Ce mélange de sang A et de sang B était absolument divin, mais je n’allais pas le dire devant ma femme et mes enfants – même s’ils le savaient.

Je me suis un peu renfermé à ses mots. J’aurais voulu me sentir réellement vieillir, et j’avais mis du temps à accepter que cela ne serait pas le cas. Si l’on me demandait mon âge, je répondais celui que j’avais depuis longtemps. Quarante-huit ans. Et encore j’avais été transformé en juin, j’étais du mois d’aout. Je ne les avais donc jamais réellement fêtés mes quarante-huit ans. A jamais, je resterais avec cette impression d’inachevée. J’ai levé mon verre lui indiquant que je comprenais parfaitement de quoi elle parlait, et que même en presque quatre cents de vie, on ne se faisait pas à ce que l’on était, et que l’on ne se sentait pas vieillir, parce que non, on ne vieillissait pas. Jamais. « Je suis contente qu’elle soit curieuse, mais parfois j’aimerais bien qu’elle le soit un peu moins, elle ne se rend pas compte mais elle peut mettre les gens un peu mal à l’aise. » Moi le premier. Je me suis servi une tasse de thé. « Le Chaudron Baveur n’est pas un endroit pour les jeunes filles de ton âge » ai-je lâché, la voix hyper sérieuse. J’aimais pas cet établissement. On y trouvait de tout, certes, mais surtout beaucoup de n’importe quoi. Je reconnaissais, cependant, que la discrétion était un de leur point fort. Tout ce qui se passait au Chaudron Baveur, restait au Chaudron Baveur et je savais que notre passage de la nuit, remarqué par certains des pensionnaires, ne s’ébruiterait pas. « Prends le temps qu’il faut pour trouver, c’est pas toujours des endroits corrects qu’on trouve » Ouais, j’voulais pas qu’elle se retrouve dans un appart’ malfamé. La gamine, j’l’avais tout de suite apprécié. Elle m’avait touché bien plus que je ne l’aurais pensé. Et j’me sentais un peu affublé d’une mission de protection envers elle.

Séléna a avalé sa part de gâteau. « J’te prête ma chambre… hein dis p’pa on peut mettre son lit dans ma chambre ? » J’ai hoché la tête dans la négative. « Mais pourquoi ? » « Parce que. » Elle m’a jeté un regard noir. « Je pense que Pandora a besoin de son intimité, et surtout ta chambre n’a pas de volets occultants » On n’en avait pas mis dans la chambre des enfants, parce que lorsqu’ils étaient petits, surtout Séléna, ils aimaient pas dormir totalement dans le noir. Avec des volets non occultants, ils pouvaient voir les lumières de la ville. « Bah on peut en mettre ! » « Non. Finis ton petit-déjeuner ! » a lancé Charlotte, un peu brusquement. « Tu as envie de faire quoi Pandora ? Ce soir, je t’emmènerais visiter un peu la ville, histoire que tu ne t’y perdes pas de trop… » ai-je lancé, pour changer de sujet.





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