Poudre de fée montre le chemin

j Enfys n’a pas cours pour le moment, mais Tahia si. Et elle s’ennuie sans elle autant qu’elle s’inquiète. La Gryffondor n’a eut aucun mal à se faire des amis, il en est tout autre pour Tahia. Son amie se fait chahutée pour un oui ou pour un non sous prétexte qu’elle est le portrait craché d’une adolescente de quinze ans qui a trahi le monde magique. Enfys trouve ça injuste et elle montre souvent les crocs pour défendre son amie, parce qu’elle n’a pas à subir ça. Et c’est la raison qui fait qu’elle déteste ne pas être avec elle pour les cours, parce qu’elle a toujours peur qu’il lui arrive des pépins et qu’elle ne puisse rien faire. Surtout qu’elle ne pense pas que les adultes feront quelques choses, elle en a vu beaucoup détourner le regard devant le traitement que subit Tahia. Elle en est dégoûtée et un peu perdu dans tout ça.
Enfys frappe un caillou en grognant un peu. Elle observe la traîné de pollen un peu dorée qui se trouve devant elle et se sent impuissante. Elle sait ce que c’est ce pollen, il n’y a que les autre qui n’ont pas encore compris. Il faut dire que autours de Tahia la traîné est si faible qu’ils ne sont pas nombreux ceux qui peuvent savoir ce que c’est. Et pour ceux qui est de l’autre bout de la traîné qui vient vers elle, elle n’est intense que lorsqu’elle n’est pas en contact visuel avec Tahia. Le chemin de pollen dorée disparaît à l’instant même où elles sont ensemble, parce que c’est ça qu’est cette amas de Pollen : un signal que lui envoie son amie pour qu’elle lui vienne en aide. Elle déteste la voir et ne pas pouvoir la rejoindre, parce que le professeur ne l’a laissera pas venir dans son cours pour soutenir son amie. Elle sert les poings de rage.

« Non d’un scrout à pétard, je déteste ces strangulots sans cervelles. »

Elle tape dans un autre cailloux tentant de calmer sa rage. Si elle a fait de gros progrès dans la maîtrise de son don d’empathie et de sa magie involontaire, ce n’est pas encore parfait loin de là. Et elle doit tout autant se méfier de ses propres émotions trop puissante que de celle des autres. Elle s’écarte donc encore de l’école pour éliminer la source de problème venant des autres et de ne rester qu’en contact de ses propres émotions en attendant de pouvoir rejoindre Tahia et donc de se calmer réellement. Et tant pis si elle est en train de se diriger vers des endroits interdit ou déconseillé de l’école comme la serre abandonnés qui est trop dangereuse. Qui ira la chercher de toute façon ? Ils sont rare ceux à suivre la piste du Pollen, parce qu’il faut s’y intéresser dans un premier temps et ensuite comprendre son sens avant de l’atteindre elle. Enfys pense que la plupart des gens n’ont pas le courage de suivre cette piste ou d’en fiche complètement et c’est pour ça qu’elle ne pense pas risquer quoi que ce soit dans cette zone abandonné du château à ruminer le temps qui lui semble trop long.

Poudlard avait rouvert ses portes depuis plus d’un mois. Reconstruit presque à l’identique, le service de Lestrange avait fait du bon boulot. Je ne l’avais pas vu depuis un moment, le Directeur des Catastrophes Magiques, je crois qu’il m’évitait. Il faut dire que notre dernière grosse entrevue n’avait pas été des plus agréables pour sa personne. Depuis quelques jours, j’avais mis de côté – bien enfouis dans un coin de ma tête – tout ce qui me rendait irritable, pour éviter d’exploser. Encore. J’avais laissé Sydney entre les mains de son compagnon. Pas que cela me déplaisait, Jonathan avait l’air d’être quelqu’un de bien – si l’on passait outre le fait que cela soit un voleur récidiviste. Oui, je l’admets, j’avais eu son casier judiciaire moldu entre les mains. J’avais besoin de savoir, avant de laisser mon fils s’en approcher. Mais, je reconnais qu’au-delà de son passé plus que douteux, Sydney ne craignait rien aux côtés du tahitien. Et ça, j’en étais plus que convaincu. J’avais revu – en dehors des heures d’ouverture – la miss Ortega. Et même si je savais, je ne voulais pas l’admettre. Ce n’était ni l’endroit, ni le moment, et je n’avais surtout pas le droit. J’ai chassé cette pensée en descendant rapidement les marches qui menaient au hall d’entrée. Même si Poudlard avait été reconstruit, je trouvais qu’aujourd’hui, cet immense hall qui menait à la Grande Salle et aux différents étages manquait d’âme. Il avait perdu de sa superbe, ce colosse aux pieds d’argile. Mille ans réduits en poussière en une fraction de seconde. C’était impensable et pourtant, c’était arrivé. Les chasseurs avaient réussi un coup magistral. Le rayon de soleil chauffait légèrement le centre du hall, laissant apparaitre un léger filet doré autour de moi. Les particules de pollen tombaient doucement sur mes mains. Je connaissais cette magie, même si je ne l’avais jamais vraiment vu. Le lien de pollen unissait deux sorciers. L’un venait de l’escalier qui menait à l’étage de métamorphose. L’autre s’évanouissait dans le parc. J’admets, cela m’a intrigué. C’était une magie assez rare, et peu de gens s’y intéressait. Peu de personne la comprenait surtout. Je n’étais pas sûr de la comprendre moi-même. Certaines choses m’échappaient mais une chose était sûre, la présence de ce filet de pollen indiquait que l’un des deux demandaient de l’aide à l’autre. S’il était impossible d’aller voir dans la salle de classe qui était l’un des deux protagonistes, celle de suivre le filet dans le parc ne l’était pas. La non-envie de retourner au Ministère me fit prendre la direction des serres.

J’ai reconnu tout de suite la chevelure brune qui ondulait dans les airs. Je ne l’avais vu que deux fois la gamine. La première fois, elle m’avait explosé toutes les ampoules du bureau des aurors. La seconde fois, j’avais manqué lui casser trois côtes. Rien que d’y penser, j’en avais encore mal au bras gauche. Mais elle était en vie, et il n’y avait que ça qui comptait. Cela me faisait plaisir de la voir ici, même si ses mots virulents me firent sursauter. La gamine, je la savais empathe, son père me l’avait avoué. Et je me demandais comment elle faisait pour ne pas avoir le cerveau en ébullition à ressentir toutes les émotions présentes dans l’enceinte du château. Ainsi donc Enfys Lestrange était l’une des deux protagonistes. La serre était dangereuse, et interdite. Mais pour une Gryffondor, rien ne l’était. Les rouges et or avaient cette capacité de détourner le règlement avec une facilité déconcertante. Bon, je n’allais certainement pas avouer qu’en tant qu’élève je l’avais déjà visité cette serre. « Les Gryffondor perpétuent la tradition à ce que je vois… » ai-je lancé, en restant à l’entrée de la serre. « Bonjour Enfys » ai-je repris, sans bouger de ma place, les mains dans les poches de mon pantalon. « Je peux t’aider ? » lui ai-je demandé.

N’ayant pas la capacité de son père à différencier les émotions de chacune et la distances des propriétaires de celle-ci d’elle-même, elle est surprise quand elle entend une fois derrière elle. Un bref sursaut plus tard, elle fini par se tourner vers l’homme qui vient d’arriver aux abords de la serre. Elle le connait, c’est le chef des aurors et l’homme qui lui a sauvé la vie dans le passé. Un passé pas si lointain puisque cela c’est passé moins de deux mois auparavant et l’a traumatisé. Le fait de ne pas avoir compris pourquoi ça se passait n’a pas aidé à calmer ses peurs et parfois la nuit elle se réveille en larmes s’attendant a voir des hommes aux casques argenté devant son lit. Mais elle ne risque rien avec tout ces aurors à Poudlard hein ? Et y a même oncle Rab donc ça devrait aller hein ? Elle chasse ses pensées en se disant qu’elle est en sécurité et offre un sourire au chef des aurors.

« Bonjour monsieur Greene, vous allez bien ? »

La fillette descend du truc sur lequel elle était montée et se rapproche de Greene. L’aisance avec laquelle elle avance en dis long sur le nombre de fois où elle est venu ici. La journée elle venait souvent avec Tahia sans aller vraiment loin dans la serre. Elles aimeraient y aller la nuit pour fouiller la serre à la recherche d’un passage secret, mais elles n’ont pas encore trouver de moyens de pouvoir contourner les aurors et autres adultes pour atteindre ce lieu une fois le soleil tombé. Elles trouveront.

« De quel tradition vous parliez ? »

Demande-t-elle d’abord, curieuse de savoir de quoi il avait parlé avant de la saluer. La jeune fille n’est pas au fait des traditions concernant Poudlard. Elle s’était fait des amis dans Poudlard et pourrait en apprendre plus sur l’école, mais souvent elle préférait trainer avec Tahia plutôt que de faire ce genre de recherche. Elle ne sait donc que ce que lui a raconté son père et Ivy sur cette école, un peu Amaury aussi.

« Je ne crois pas que vous pouviez m’aider monsieur… »

Enfys regarde avec colère la traîné de Pollen qui semble s’intensifier. Elle est furieuse de savoir que quelques choses est en train d’arriver à son amie et qu’elle ne pouvait pas intervenir. Tahia est en cours entouré de gens hostile et elle ne peut pas l’aider. Tahia sait bien se défendre, mais seule contre quinze qui donne l’impression que personne ne l’aime, elle ne peut rien faire. Enfys lève son regard vers MJ.

« Pourquoi les adultes ont de belles paroles comme ne pas faire d’amalgame et autre discours, mais une fois ça passer il n’y a pas d’action pour vraiment protéger ceux dont on parlait dans ses belles paroles ? C’est pour se donner bonne image ? »

La voix d’Enfys est emprunte de reproche qui ne sont nullement destiné à Greene, mais plutôt au directeur de Poudlard et aux autres professeurs. Ils ne font rien pour Tahia. En fait c’est comme si personne ne voyait mais ce n’est pas possible qu’il ne voit pas. Elle caresse la traîné de Poudre de Pollen et soupire tristement.

Je me demandais comment elle vivait ce qu’elle avait vécu. L’attaque avait été rapide et violente. Cela faisait longtemps que je n’avais pas revu son père, et ce n’était pas plus mal cela dit. Il avait le chic pour me mettre hors de moi à chaque fois que sa route croisait la mienne. « C’est plutôt à toi qu’il faut le demander » ai-je répondu à sa question. Moi, j’allais bien si j’enlevais de mon esprit tout ce qui m’agaçait. Et en ce moment, il y en avait beaucoup. Le filet doré flottait dans les airs, me faisant chercher qui pouvait bien être à l’autre bout. Je reconnais que cela m’intriguait. Je l’ai observé descendre de son piédestal avec agilité, un léger sourire aux lèvres. Il était formidable de voir que malgré les années qui passaient au sein de ce château, et toutes les péripéties qu’il pouvait avoir subi, les Gryffondor restaient égaux à eux même. C’était, pour tout dire, assez rassurant. « Le contournement des règles. » ai-je répondu, avec une voix un peu sérieuse. Il était d’ailleurs étrange qu’aucun auror ou tireur d’élite ne soit passé par là. « Les Gryffondor ont toujours eu ce chic d’aller là, où on les attend le moins » ai-je ajouté. C’est ce qui faisait leurs charmes. Et je devais admettre que je n’étais pas le premier à respecter les règles lorsque j’étais élève à Poudlard. L’école de sorcellerie était bien plus intéressante, vu des lieux interdits que vu du reste.

Je suis entré franchement dans la serre, pour me rapprocher de la fille Lestrange. Elle avait les mêmes yeux que son paternel, aussi envoutants et perturbants que lui. Mais étrangement, elle avait l’air infiniment plus sympathique que Rodolphus Lestrange. Certes, je n’étais sans doute pas objectif, il m’avait tellement énervé qu’en ce moment, rien que ses initiales me faisaient monter la tension. « Mince, moi qui croyais que j’étais super fort » ai-je répondu, une petite moue déçue sur le visage. Si elle ne voulait pas de mon aide, je n’allais pas la forcer. Et peut-être avait-elle raison, je ne pourrais rien faire pour elle. Après tout, je ne faisais pas parti du personnel de Poudlard, et je ne connaissais pas toutes les histoires qui pouvaient s’y passer. J’avais déjà celles dans mon équipe à gérer, et pour tout dire, c’était déjà pas mal. Je me suis assis sur le rebord de la jardinière, sans me préoccuper des plantes plantées dedans – il ne valait mieux pas, je crois. J’ai arqué un sourcil à ses paroles. Etranges. Même si je comprenais ce qu’elle racontait, je ne captais pas l’allusion à laquelle elle faisait référence. A part le filet doré qui reliait les deux personnes. La seconde avait-elle un problème ? Ou était-ce Enfys, elle-même qui avait un souci. Vu son attitude, il était clair, qu’elle prenait la chose suffisamment à cœur pour que cela devienne un problème même si elle en était pas directement touchée.

Même si je n’avais aucune légitimité dans cet établissement, ma curiosité et mon instinct d’auror s’ébranlèrent légèrement. Et j’estimais que la gamine, elle avait suffisamment subi dans sa vie pour qu’on s’intéresse un tant soi peu à ce qui lui arrivait. « Les mots sont toujours plus faciles à mettre en place que les actions » ai-je répondu. Malheureusement. La vie serait bien plus simple, les problèmes des mangemorts, des chasseurs et du reste seraient déjà réglés. « Qui est à l’autre bout ? » ai-je demandé, en désignant le filet doré. « Tu sais que tu peux me parler » Moi, j’étais pas là pour enfoncer les autres, et surtout pas les enfants. « J’dirais rien à personne… croix de bois, croix de fer si je mens j’vais en enfer… c’est comme ça qu’on dit, non ? »

Enfys observe l’adulte qui ne répond pas vraiment à sa question, mais elle n’en a pas besoin à vrai dire. Elle sait qu’il est agacé par quelque chose, mais que pour le moment il refoule ça donc ça ne la concerne pas vraiment. Pour toute réponse à la question la concerne, elle lui offre un petit sourire plus fatigué que ceux qu’elle offre à l’accoutumée à ses proches. Elle est un peu fatiguée, anxieuse et en colère, mais rien qu’elle ne saurait surmonter avec le sourire tendre d’amis donc autant ne pas assombrir le cœur de l’homme qui l’a sauvé des masques de fer.

« Je pense qu’on m’en voudrait de détruire les lumières de Poudlard dans un accès d’émotion vive rendant ma magie incontrôlable donc je me dis que c’est mieux que je sois ici. Et puis en terme de règle, je me suis déjà fais reprendre le premier jour. Je ne pense plus être à sa prêt. »

L’enfant aux yeux perçant préfère être honnête avec le chef des aurors, consciente que bien plus que les adultes d’ici il est à même de vouloir la protéger. Quoi qu’elle en dise, elle a besoin de l’aide d’adulte autant ne pas repousser ceux qui ont fait preuve d’autant de générosité et compétence que le chef des aurors. Peut-être qu’elle devrait lui parler finalement, puisqu’ici personne ne fait rien. Elle fait une moue et regarde la traîné de Pollen.

« Si on est pas capable d’agir ne vaudrait il pas mieux se taire ? Je ne comprends pas la prétention des mots, les promesses d’action qu’on ne peut tenir. Je trouve ça malhonnête. »

Les mots sont durs dans la bouche d’une fillette qui semblait offrir le bon dieu sans confession à quiconque passe par là. Sauf qu’elle a vu la douleur de son amie, protégé de son corps et de sa langue acerbe la douce Tahia quand les adultes n’ont rien fait. Si elle peut agir, pourquoi eux ne font rien ? Elle leur en veut et les juges coupable de leur inaction autant que de leur paroles mensongères.
Un petit rire cristallin a traversé ses lèvres alors que le chef des aurors a juré croix bois croix de fer qu’il ne dirait rien. Cette expression elle venait de l’apprendre avec Tahia et ça l’amuse de voir quelqu’un comme MJ Greene la prononcer avec une telle douceur et même une certaine innocence plus vraiment de son âge.

« C’est Tahia qui est à l’autre bout. Elle est en cours de sortilèges… et ça doit se passer très mal. Elle ressemble à sa mère et sa sœur donc des gens bêtes pensent qu’elle mérite d’être puni pour ça. Les adultes voient et ne font rien. »

Le rire a disparu de sa voix pour être remplacé par une colère froide que même la serre semble sentir dans ses fondements même. La magie est moins incontrôlable chez elle qu’il y a quelques mois et heureusement, caf sinon elle en aurait fait des dégât depuis son arrivé ici. Elle a été si souvent furieuse des injustes qu’elle voyait qu’elle n’aurait pu que créer d’immense dégâts si elle avait été incapable de se défendre.

Les aveux de la gamine m’ont fait sourire. Ainsi donc, elle s’était fait remarquer dès le premier jour. Pour une Gryffondor cela n’était guère étonnant. J’me disais que cela faisait un peu les pieds à son paternel. Lui, qui m’avait fait monter la tension plus que haut que la normale, bien qu’il ne fût pas le seul dans ce cas-là. Son compère pouvait me faire bien pire. J’ignorais qui, entre Londubat et Lestrange, me ferait avoir le plus de cheveux blancs en peu de temps. Je crois qu’ils se valaient. « Il n’y a rien que le Directeur de Poudlard ne puisse réparer, tu sais. Est-ce grave si les lumières ne fonctionnent plus ? » ai-je répondu dans un sourire tendre. Je la savais empathe la gamine, et au milieu d’une centaine de gamin en effervescence cela ne devait sûrement pas être une mince affaire de gérer cela. Et je comprenais qu’elle s’isole ici, même si je trouvais cela déroutant. Ma première rencontre avec la gamine n’avait pas été des plus agréables pour elle, et j’avais dû lui envoyer un trop plein d’émotions ce jour-là. J’en avais encore mal au bras de l’avoir agrippé si fort la gamine. J’ai attrapé une branche qui gisait au sol, pour lancer un sort de feu éternel. « Tu vois, problème réglé » lui ai-je lancé, en lui tendant la branche qui éclairait la pièce avec une certaine conviction. Bien sûr que cela ne l’aiderait pas à contrôler son pouvoir. Ce n’était pas le but. « Et qu’avez-vous fait jeune fille pour vous faire réprimander dès le premier jour ? » lui ai-je demandé, sur un ton faussement accusateur. Cela me faisait marrer, et je me demandais quelle idée la gamine avait bien pu trouver pour se faire remarquer.

Mais je sentais surtout du désarroi chez elle. Il y avait quelque chose qui la tracassait, j’en étais persuadé. Et même si je n’étais pas là pour ça, je n’allais pas partir sans comprendre ce qui la mettait dans cet état. Les adultes disaient beaucoup de choses, pour faire taire les autres. C’était souvent que cela fonctionnait ainsi. Les mots avaient beaucoup de valeurs, et ils étaient faciles à prononcer. Mais les actes, qui prouvaient réellement la valeur de quelqu’un, étaient bien plus compliqués à mettre en place. Et dans ces temps incertains, on disait plus que l’on agissait. Malheureusement. J’ai acquiescé d’un signe. « Les mots donnent du pouvoir aux gens qui les prononcent. Mais je suis entièrement d’accord avec toi, c’est malhonnête de ne pas tenir ses promesses. » Malheureusement, trop peu la respectait. « Qui n’a pas tenu ses promesses ? » J’admets que je craignais un peu la réponse. J’espérais que cela n’était pas son père, bien que j’en doutasse fortement. Lestrange était ce qu’il était mais il ferait tout pour sa fille. Ça, je le savais depuis longtemps. J’admets que j’ai été surpris par la réponse. Ainsi la petite Davies se trouvait être à l’autre bout de ce filet doré. Et au vu de ses paroles, je commençais à comprendre ce qui pouvait lui arriver à la môme. Tahia Davies avait la malchance d’être la petite sœur de Kaelia Heredia. Et la ressemblance était bien trop grande pour que tout le monde oublie ce lien de parenté. Malheureusement les actes des uns se répercutaient souvent sur les autres. Et Tahia ne devait sans doute pas échapper à la règle, même si cela me désolait de l’entendre.

Et je ne pouvais même pas défendre les professeurs de ne rien faire. Quoique l’on pense de la situation, que l’on apprécie ou non la gamine, personne n’avait le droit de s’en prendre elle, et surtout personne n’avait le droit de laisser faire. Je me suis mis en tailleur sur le rebord. A vrai dire, je doutais être le mieux placé pour faire cesser les choses. Je n’avais aucune légitimité sur Poudlard, je n’en étais pas le directeur. J’avais juste un droit de regard sur le travail de mes aurors qui hantaient les couloirs. Et ce que je trouvais étrange, c’est qu’aucun d’eux ne m’avaient signalé les malfaisances que l’on pouvait faire à la gamine. Mais, j’étais assez intelligent pour être sûr que ceux qui s’en prenaient à la gosse ne le faisaient sans doute pas devant les aurors, ni les tireurs d’élite, mais seulement devant ceux qui approuvaient ce comportement. « Tu veux qu’on fasse une diversion pour la sortir de son cours ? » ai-je murmuré, un air faussement enfantin sur le visage. Si j’enlevais tout ce qui me contrariait pour ne garder que ma soirée avec Ortega, je pourrais presqu’être d’une humeur blagueuse.

J’ai repris mon sérieux, en une fraction de seconde. « Est-ce que tu veux que j’aille en toucher un mot au directeur ? ».

Enfys a un petit sourire alors que le chef des aurors lui dit que ce ne serait pas bien grave si elle fait exploser les lumières, car ça peut se réparer. Si techniquement c’est vrai, pas sûr que ce se soit plaisant pour qui que ce soit de voir les lumière clignoter avant de voler en éclat comme dans un mauvais film de fantôme. D’ailleurs il faudra vraiment qu’elle demande à Ivy d’aller voir un film moldu sur les fantômes avec Tahia. Elle est curieuse depuis que son amie lui en a parlé, mais elle sait aussi que son père ne voudra pas l’y conduire, ni en entendre parler. Son père n’est pas aussi ouvert d’esprit que Ivy ou elle, et elles font avec parce qu’il a plein d’autres qualités qui compense cela.

« Je ne suis pas certaines que ça plaise et puis je n’ai pas cours donc autant m’éloigner un peu. »

Elle regarde la flamme éternelle qu’à fait Mj. Elle tend la main pour la frôler en souriant. Elle est certaine que certaine lumière de Poudlard sont faire à partir de cette magie, car c’est trop pratique. Il faudra qu’elle fasse attention, ça pourrait être un moyen de se concentrer sur autre chose quand ça ne va pas vraiment pour elle ou autours d’elle.

« J’ai cherché un Botruc en pleine nuit et réveillé l’intégralité du dortoir des Gryffondor en criant en plus de faire peur à deux aurors. »

Le petit sourire malicieux sur ses lèvres indiquent qu’elle n’éprouve aucun remords à ce qui c’est passé. Cette première nuit avec Thomas et Kaliena a été plus qu’amusante et les problèmes qu’ils ont eu ne sont pas grand-chose en comparaison. Et puis elle a fait bien pire depuis notamment en se promenant la nuit avec Tahia ou en s’amusant avec quelques objets interdit par ci par là.

« Le directeur et ses équipes… »

Lance Enfys en fronçant les sourcils encore agacé. Tahia souffre depuis des mois, certains professeurs ont assisté à des moments d’harcèlement et n’ont rien fait. Elle est furieuse contre eux. Une envie de hurler au monde a quel point ils sont mauvais. Seulement qui va écouter une enfant de onze ans ? Personne ou pour être exact pas grand monde et ça ne veut pas dire que ça fera bouger les choses. C’est frustrant mais bien la triste réalité de son statut d’enfant entrant tout doucement dans l’adolescence.

« Cela ne ferait que lui attirer plus d’ennuis, j’irai la réconforter quand viendra la fin de son cours. »

Dit Enfys quand il parle de la faire sortir de cours. Elle prend une minute de réflexion à sa question sur le fait d’en parler au directeur ou non. Elle a voulu dans un premier temps refuser, mais le directeur ne sait pas ce qu’il se passe et peut être que en ayant connaissance il agira enfin. Si c’est le directeur des aurors qui lui demande ça devrait avoir encore plus d’impact donc elle hoche doucement la tête en disant merci en français.

Cela ne devait pas être simple d’être empathe dans cette immense bâtisse, avec des mômes qui hurlaient partout et qui pouvaient avoir toutes les pensées du monde qui incombaient à des adolescents en chaleur. Et pour une gamine empathe, cela ne devait pas être simple. Et je pouvais tout à fait comprendre qu’elle s’éloigne du château lorsqu’elle n’était pas en cours. J’étais intrigué par ce qu’elle avait bien pu faire pour se faire remarquer dès le premier jour de classe. Au fond, cela me faisait marrer. Les chiens ne faisaient pas les chats. La gamine ressemblait à son paternel dans l’art de se faire remarquer. J’ai eu un petit sifflement à son histoire, avant de me mettre à rire. C’était une parfaite entrée en matière et assez digne d’une Gryffondor. « Digne fille de son père » me suis-je murmuré à moi-même. Les Lestrange étaient sans doute nés pour faire braire les aurors. « Par curiosité, quels sont les aurors à qui tu as fait peur ? » Et je reconnais que cela me procurerait un malin petit plaisir s’il pouvait s’agir de Londubat. « Et le Botruc, vous l’avez retrouvé au moins ? Parce que c’est le plus important non ? » Réveiller l’intégralité du dortoir, ou faire peur à des aurors n’étaient pas aussi important que la récupération d’un Botruc en détresse. C’est ce qu’était capable de dire ma fille si elle se trouvait face à un danger, mais qu’il fallait sauver l’animal. Chacun ses priorités.

Mais, même si les protagonistes avaient vécu une sale nuit, je trouvais ça bien que les enfants s’amusent, même aux dépends des autres. Je n’avais jamais aimé l’idée d’envoyer des aurors à Poudlard, je trouvais que cela donnait une atmosphère bien plus pesante que s’ils n’avaient pas été là. Cela rappelait bien trop ce qu’il s’était passé, et je ne trouvais pas cela très rassurant, comme si les Chasseurs allaient à nouveau réattaquer le château. Ouais, j’aimais pas ça. Et voir des mômes se ficher totalement de ce qu’ils pouvaient faire à minuit, cela me montrait que j’avais sûrement tort de penser ça. Ce que je n’aimais pas, en revanche, c’était ce qu’elle était entrain de me dire. Il est vrai que Tahia ressemblait à sa grande sœur, mais avait-elle à payer pour ce que la grande avait fait ? Non, en aucun cas. Même si je n’étais pas sûr que le Directeur puisse y faire quelque chose, surtout s’il n’était pas au courant. A vrai dire, j’ignorais s’il savait ou non. Au fond, j’espérais que non, parce que laisser faire n’était pas une option. « J’ai le même directeur » ai-je repris, même si cela n’allait pas la consoler. A croire que les directeurs faisaient beaucoup de promesses et ne les tenaient jamais. Cela dit Bones était un opportuniste. Il faisait tout pour son intérêt, mais celui de ses subordonnés ne lui importait pas. Et je cherchais encore comment il avait été nommé à ce poste.

J’ai eu un petit sourire à ses paroles. « Tahia a de la chance d’avoir une amie comme toi ». Elle avait raison, faire sortir la gamine avant la fin du cours allait sûrement lui attirer des ennuis. Mais je n’aimais pas que l’on s’en prenne à la gamine, et même si je pouvais en parler au Directeur, je n’étais pas sûr que cela arrange réellement les choses. Kaelia avait une chose dramatique, je ne pouvais le nier, mais Tahia n’y était pour rien elle. Elle n’avait pas à se prendre les foudres des autres. J’étais, peut-être, un peu trop utopique. « J’irais le voir, promis. Et si je tiens pas ma promesse, tu auras le droit de m’engueuler, d’accord ? » Je lui ai attrapé la main pour l’inciter à s’assoir à côté de moi. « Dis-moi Enfys, comment tu te sens, toi ? » Il n’y avait pas que Tahia, même si son amie était importante. La fille Lestrange, elle avait vécu aussi des choses dramatiques. Et je trouvais ça important d’être sûr, qu’elle, elle allait bien.

Enfys le regarde curieusement quand il dit qu’elle est la digne fille de son père. Elle adore son père, mais elle a conscience qu’ils sont très différents l’un de l’autre. Son père est déjà plus posé et discret qu’elle qui n’a de cesse de se faire remarquer. Et avec Tahia dans l’équation, elle prend de plus en plus d’assurance pour la protéger élargissant le fossé des différences avec son père. Après, elle se dit que peut être son père ne lui montre pas tout de lui. Après tout c’est l’adulte ce ne serait pas surprenant qu’il ne dise pas tout à elle qui est sa fille.

« Ripper et Londubat quelle question. »

Ils sont les plus attentifs et ceux qu’elle voit le plus. Et surtout les seuls pour qui elle a un sourire malicieux en se souvenant de cette histoire. Sur le coup, elle n’a fait la fière, mais aujourd’hui elle rigole bien plus. Et puis franchement en terme de bêtise, elle fait bien pire maintenant enfin selon le règlement. La différence c’est qu’elle ne c’est pas faite chopper pour le restes.

« Non, mais Amaury a retrouvé son botruc et je suis sur que c’était le sien ce soir-là donc il va bien. »

Enfys ne dit rien sur le directeur et sa comparaison avec celui des aurors. Elle ne trouve pas ça rassurant. C’est même un peu déprimant. Elle vient toucher la poudre de pollen qui flotte devant elle et pense fort à Tahia. Elle espère qu’en faisant ça son amie puisse ressentir tout son amour et la force qu’elle lui envoie pour supporter ce cours qui a l’air franchement horrible pour elle. Comme elle aimerait être à serdaigle pour que Tahia ne soit jamais seule, mais le choixpeau a vu juste en l’envoyant à Gryffondor qui lui correspond vraiment.

« Je viendrai éclater les lumières de votre couloir de travail si vous ne tenez pas promesses. »

Lance Enfys quand il lui promet de parler au directeur et lui dit qu’elle pourrait l’engueuler si jamais il ne tient pas parole. Elle fait ainsi une piqure de rappel sur leur première rencontre qui a été folklorique. Elle a sans doute détruit une ou deux lumière de ce couloir ce jour-là et en a fait vaciller une bonne trentaine avec son pouvoir incontrolable. C’est étonnant qu’aujourd’hui elle parvienne à se maitriser dans un lieu comme Poudlard, mais elle a beaucoup travaillé depuis qu’elle est avec son père.

« Je vais bien monsieur. Ils ne viendront pas à Poudlard eux. Et je ne suis pas seule ici. Je ne le suis plus. »

Elle a un sourire radieux en disant ça. Alors que la plupart des gens ignorent que jusqu’en février mille neuf cent soixante dix neuf, elle ne fréquentait aucun autre enfant et adulte que ceux de la famille Selwyn. Et même là, elle ne le voyait pas assez souvent pour ce dont elle aurait eu besoin. Sa mère en voulant la protégé l’a bien trop isolé du reste du monde et cela aurait pu causer sa perte.

J’ai failli éclater de rire en entendant les deux noms des aurors. Londubat et Ripper, ils formaient la paire des asociaux du bureau. Et si Ripper ne me posait aucun problème, Londubat en revanche, il me cassait les couilles – comme on dit vulgairement – trois fois par jour. Je l’avais envoyé à Poudlard, parce qu’au-delà d’être un excellent auror – il me foutrait la paix pendant cette mission. Je reconnais que de ne plus l’avoir sur le dos m’avait fait du bien, jusqu’à ce qu’il me ruine une enquête de longue haleine. J’crois que si j’avais eu des baguettes à la place des yeux, il serait sûrement mort le père Londubat. J’ignorais s’il se rendait compte dans l’était dans lequel il pouvait me mettre alors oui, le voir en prise avec des gamins de douze ans, cela me faisait un bien fou. Un plaisir non dissimulé. Pourtant, Londubat était un très bon auror, et pour tout dire il pouvait prétendre à un poste bien plus haut s’il s’assagissait un peu. Le pire, c’est que j’étais persuadé que même pendant sa mise à pied, il allait continuer son enquête. En soi, je ne pouvais pas lui en vouloir, si j’avais été à sa place, j’aurais sans doute fait la même chose. Malheureusement, il était auror, il avait des obligations et l’interdiction de se mêler d’une affaire qui le concernait, même de loin. Il était le grand-frère du prévenu, et il n’avait pas à interférer là-dedans, c’était comme ça. Et au fond, heureusement que la loi était faite ainsi, cela évitait les abus de pouvoir. Même si pour le coup, j’étais persuadé que le petit-frère, il avait juste rencontré la mauvaise personne, au mauvais moment et qu’il était bien trop naïf pour se rendre compte du mal que cela avait pu causer. Le gamin, il n’avait rien à faire à la place de l’accusé, ça j’en étais convaincu mais, on ne pouvait pas non plus le relâcher ainsi dans la nature sans enquêter. Mais Cilian Londubat non plus n’aurait jamais dû y mettre son grain de sel.

Alors oui, j’étais content qu’il se soit retrouvé dans cette histoire de chasse au botruc en plein de milieu de la nuit. Cela lui cassait les couilles comme il me les brisait menu dès qu’il se trouvait dans mon champ de vision. Douce vengeance, très appréciable. Merci les Gryffondor. « Et ils n’ont pas été trop désagréables avec vous, j’espère ? » ai-je demandé. Si c’était le cas, ils allaient m’entendre les deux grognons. Etrangement, je trouvais qu’un Botruc pour Amaury lui correspondait assez. Je me souvenais d’un gamin assez timide et réservé lorsque je l’avais vu pendant les grandes vacances. Un peu comme les Botrucs, ce n’étaient pas des êtres qui aimaient le monde, et ils se cachaient souvent. « Tu m’en vois ravi. Il ne faudrait pas que ton ami Amaury perde son animal » Il m’avait touché le gamin, son histoire avait été terrible et je l’avais trouvé extrêmement courageux. J’en avais pas fini avec la famille Lestrange, loin de là, mais en voyant les deux gamins, ils n'étaient pas totalement perdus. Et au fond, heureusement que le cousin d’Amaury avait répondu à l’appel, le gamin ne serait plus là pour en parler si cela n’avait pas été le cas. J’avais arrêté mon enquête sur le directeur des Catastrophes Magiques, après ses confessions, mais je le gardais encore à l’œil. Mais ça, j’allais pas le dire à sa fille. N’empêche qu’il avait intérêt à se tenir à carreaux le paternel, parce que dans le cas contraire je n’hésiterais pas à l’envoyer à Azkaban. J’aime pas que l’on me prenne pour un con.

J’ai éclaté de rire à sa menace. Les aurors se souvenaient encore de son passage dans nos locaux. Moi aussi. J’ai levé les mains au-dessus de ma tête. « Je te jure Enfys, je le ferais… » ai-je lancé dans un sourire. La menace était suffisamment convaincante. Et puis, je n’étais pas quelqu’un qui ne tenait pas ses promesses, loin de là. Surtout lorsqu’elle était faite à des enfants. Depuis que j’avais perdu les miens, je portais une attention bien plus particulière à ceux des autres, comme – peut-être – pour me racheter d’avoir abandonner les miens. Je m’en voulais toujours autant, même si je les avais retrouvés, je ne pouvais pas m’empêcher de penser que la vie aurait été bien meilleure pour eux, si je les avais gardés auprès de moi, si j’avais tout fait pour les récupérer. « Je tiens toujours mes promesses » ai-je ajouté avant de m’intéresser à elle, en particulier.

Je trouvais ça génial qu’elle s’inquiète pour son amie mais elle, comment elle allait ? Tahia avait vécu des choses pas faciles, c’était un fait avéré mais Enfys aussi n’avait pas eu une période reposante. L’attaque de sa maison avait été une épreuve lourde à porter pour une gamine de son âge. Et j’avais été aux premières loges pour me rendre compte de la trouille qu’elle avait eu. Et la gamine, je la trouvais follement courageuse, comme son cousin et son amie. Ils étaient forts les gamins, j’ignorais comment j’aurais vécu ça si j’avais été à sa place. J’ai eu un petit sourire tendre. « C’est vrai, ils ne viendront pas à Poudlard. » Il y avait des aurors et des tireurs partout dans le château, il était impossible que des mangemorts ou des chasseurs viennent faire un tour au château. « Sache, Enfys, que si tu as besoin tu peux me contacter » Il était important qu’elle comprenne qu’elle pouvait compter sur moi, en cas de besoin. « Tu peux compter sur moi, d'accord ? »