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 This hell is where I'm from ♦ Madémy

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Maddy Hartley
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MessageSujet: This hell is where I'm from ♦ Madémy   This hell is where I'm from ♦ Madémy EmptySam 8 Juil - 18:11


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Maddy a beau se répéter en boucle les paroles de la directrice du pensionnat Syndrigasti, elle ne peut simplement pas se résoudre à déjà abandonner Alex à son sort sans rien faire. Elle a l'impression d'affronter son propre reflet lorsqu'elle le voit, la simple vision du garçon faisant remonter des souvenirs qu'elle pensait pourtant avoir enfouis il y a des années – apparemment non, elle n'avait pas réussi. Il affronte les mêmes démons qui ont failli la tuer lorsqu'elle avait son âge, comment pourrait-elle rester indifférente ? Elle se déteste même de se montrer si émotive lorsqu'il s'agit du jeune homme, se revoyant les traits déformés par la colère et les yeux larmoyants face à Alma qui tentait simplement de lui faire entendre raison. Elle est incapable d'accepter qu'elles ne peuvent rien faire contre ses géniteurs, pourtant ce sont des faits – les tortures qu'ils lui infligent dans ce centre où il est emprisonné sont légales et Alex est mineur, elles ne peuvent pas lutter contre ça. Il suffirait que ces monstres se mettent à la recherche de leur gamin – ce qui finira par arriver, elle connaît suffisamment ce genre de personnes pour s'en douter – et ils reprendront tout droit sur lui. C'est tellement injuste. Malgré tous ses efforts, Maddy avait le cœur aux bords des lèvres lorsqu'elles en ont parlé, parce que c'était trop dur, parce qu'elle se voyait à sa place, parce que toutes les horreurs qu'elle a vécues sont remontées dans son esprit et lui ont donné l'impression de ne plus pouvoir respirer. Elle a aussi crié, claqué une porte et peut-être versé quelques larmes avant de les essuyer d'un geste rageur. Allez savoir comment Alma a réussi à supporter ça.

Plantée devant l'hôpital Ste-Mangouste, les bras croisés et des lunettes de soleil sur le nez, Maddy toise discrètement les personnes qui en sortent depuis le trottoir d'en face. À bien y réfléchir, elle aurait peut-être dû entrer pour essayer de repérer le visage d'au moins un ou une médicomage pour enfants. Ça aurait été plus malin qu'attendre bêtement devant le bâtiment qu'un miracle se produise. Elle croit pas aux miracles Maddy, de toute façon, ayant rejeté cette idée avec tout le reste de la religion de merde de ses parents. Par contre elle croit à la chance, et cette dernière semble enfin lui sourire après une demi-heure à s'emmerder devant l'hôpital – elle ne l'aurait pas fait si ce n'était pas pour Alex, indéniablement. Il ne lui faut pas plus qu'une blouse blanche recouverte de dessins enfantins pour qu'elle traverse rapidement le trottoir et se pointe devant le médicomage en question, ne pouvant pas laisser passer cette opportunité. « Bonjour ! » Elle y met tout son entrain, tente de ne pas avoir l'air flippante, se demande si ça fonctionne vraiment – qu'importe, elle a une idée et n'y renoncera pas, c'est d'Alex qu'il s'agit. Petit regard à ce qui est écrit sur sa blouse – le docteur s'appelle Jérémy Baker et bosse bien avec les gosses, parfait. « J'ai un gamin chez moi qui est blessé, il aurait besoin de voir un docteur. » C'est pas bizarre dit comme ça, si ? « Et comme vous travaillez avec des enfants... Vous pourriez venir le voir ? » C'est contre le serment d'Hippo-machin de dire non, pas vrai ? « S'il vous plaît, c'est vraiment important. » Paraît que c'est important d'être polie, alors elle fait des efforts.

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Jérémy Baker
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MessageSujet: Re: This hell is where I'm from ♦ Madémy   This hell is where I'm from ♦ Madémy EmptyMar 25 Juil - 17:54


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J’avais fui l’Australie l’année passée. Parti faire de l’humanitaire, partout en Europe et dans le monde, tant que je ne remettais pas les pieds dans mon pays natal. Et depuis que j’avais mis vingt milles bornes entre lui et moi, je me sentais mieux. Ou presque. Cela ne m’empêchait pas d’en cauchemarder, de préférer travailler aux instants de sommeils. J’étais insomniaque, et je passais ma vie à travailler. Cela m’évitait de penser. Avec Antonio, on avait fait le tour des villages pauvres italiens, avant de se rendre en Afrique. Le Mali était un pays splendide mais en guerre, et là-bas j’avais appris bien plus sur la médecine qu’en dix ans d’études. On avait fini par revenir en Europe, en Angleterre exactement. Pour y apprendre la médecine conventionnelle, et non la médecine de guerre. J’avais postulé au Royal Hospital, l’hôpital moldu londonien, aux urgences, service fraichement dirigé par Antonio Moretti, et j’avais postulé à Sainte-Mangouste, l’hôpital des sorciers. Un jour sur deux. Sainte-Mangouste offrait toute la diversité que l’on voulait en matière de médicomagie. Il était immense, et je commençais doucement à prendre mes aises. Bon, le directeur de l’établissement n’était pas un grand fan de mes méthodes, mais j’avais tellement mal vécu toutes mes hospitalisations lorsque j’étais môme que je m’étais toujours juré qu’aucun des gamins dont je m’occuperais vivrait la même chose que moi, et si je devais faire un championnat de foot au milieu du service je le ferais. Cela ne me posait aucun problème, et pour tout dire, je n’en avais rien à faire de ce que pouvait penser les administratifs. Ce n’étaient plus eux qui se trouvaient face aux patients. Et de son bureau, la médecine n’était absolument pas la même.

Je savais qu’on repartirait à l’étranger. On aimait bouger, et l’humanitaire nous faisait vibrer. Mais ma rencontre avec Julian, m’avait un peu fait reculer la date de notre départ. La journée avait été plutôt tranquille. Depuis que j’avais posé mes valises à Londres, je rentrais tard du travail – ça faisait râler Julian – mais je n’étais bien qu’au près des gamins que je soignais, et rentrer chez moi signifiait penser. Et penser à Cameron Baker, très peu pour moi. Même après autant de temps loin de chez lui, il hantait toujours mes nuits. Mais ce soir-là, je rentrais tôt. On était mercredi, et le mercredi c’était le jour où je passais la soirée en compagnie de mon mentor, Antonio Moretti. Depuis que l’on était arrivé en Angleterre, on avait pris cette petite habitude de se voir tous les mercredis. Le soleil brillait au-dessus de Londres, pas assez à mon gout. EN sortant de Sainte-Mangouste j’ai eu un frisson glacé qui m’a parcouru le corps. J’ai passé ma polaire bleue au-dessus de ma tenue de médicomage, bien décidé à rentrer chez moi, prendre une douche et aller refaire le monde avec Antonio. Mais l’arrivée – au pas de courses – d’une brune face à moi m’a fait sursauter. « Bon… bonjour » ai-je répondu, surpris par sa présence, et reculant d’un pas. Pas qu’elle me faisait flipper la jeune mais pendant un moment je me suis demandé ce qu’elle me voulait. Je n’ai jamais eu l’habitude qu’on s’adresse aussi vivement à moi, ça avait toujours le chic de me mettre sur la défensive. Je n’aime pas les gestes brusques, ni les gens trop survoltés. Séquelles d’une enfance un peu trop chargée. A vrai dire, il n’y avait que Heiko ou Anton qui pouvaient me surprendre aussi vivement sans que je n’y trouve quelque chose à redire, ou sans réellement flipper.

J’ai arqué un sourcil à ses paroles. Déjà mon instinct de pédiatre se mettait en branle quand on parlait d’enfant blessé. Son assurance me fit sourire. Oui, je travaillais avec des enfants, cela se voyait tant que ça ? Mais pourquoi ne l’avait-elle pas amené jusqu’ici ? Certes, soigner les enfants en dehors d’un hôpital ne me faisait pas peur, je l’avais fait des centaines de fois au Mali, mais n’aurait-il pas été plus simple de l’accompagner jusqu’ici ? Au moins, il aurait été pris en charge bien plus vite. « Et je peux savoir à qui j’ai affaire ? » ai-je tout de même demandé. Même s’il était évident que j’allais l’accompagner chez elle pour soigner le gamin. Déjà, c’était contre mes principes que de ne pas soigner quelqu’un, d’autant plus si ce quelqu’un était un enfant. « Et je peux savoir ce qu’il s’est fait ? » lui ai-je demandé, en fermant ma polaire. J’ai froid. J’aime pas ce pays, j’ai toujours froid. Pourtant, je suis pas décidé à partir. J’ai pas envie de quitter Julian comme ça, en fait. « Et c’est où chez vous ? » J’espérais juste que c’était un quartier que je connaissais, parce que même si je me baladais souvent dans Londres pour visiter, je n’étais pas là depuis longtemps, je me paumais encore relativement souvent.

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MessageSujet: Re: This hell is where I'm from ♦ Madémy   This hell is where I'm from ♦ Madémy EmptyMar 30 Jan - 23:41


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Au fond d'elle, Maddy a bien conscience que la situation qu'elle impose à ce médicomage qu'elle n'a jamais vu avant est plus qu'étrange mais elle s'en fout. Si c'est pour le bien d'Alex, elle veut bien passer pour une folle – elle espère surtout que ça ne fera pas trop flipper l'homme en blouse blanche dont elle compte réclamer les services. « Bon… bonjour. » Il semble surpris mais n'est pas parti en courant, c'est plutôt bon signe non ? Bon, il a quand même reculé d'un pas et il la toise... Peut-être que si elle sourit ça ira mieux. Alors elle essaie, la brune, et après avoir vérifié nom et profession du médicomage sur sa blouse elle lui expose la situation. De façon sûrement très confuse et incompréhensible, mais elle fait de son mieux pour être claire et civilisée. Oui, elle est civilisée puisqu'elle ne l'a pas simplement attrapé par sa polaire bleue pour l'embarquer chez elle d'un simple transplanage un peu traumatisant. Vraiment, elle fait de son mieux pour qu'il saisisse ce qu'elle lui raconte et accepte de son plein gré de la suivre, travaillant même sur sa patience qui hurle déjà – intérieurement – face à l'air interrogatif qu'il arbore. Qu'est-ce qui n'était pas clair, bordel ? « Et je peux savoir à qui j’ai affaire ? » C'est vraiment important ? « Maddy, Maddy Hartley. » Les médicomages ça ne s'intéresse pas au Quidditch, apparemment. Tant mieux, d'une certaine façon, parce qu'elle n'a aucune envie qu'on lui demande de signer un autographe, elle veut simplement convaincre cet homme de venir l'aider avec Alex. Enfin, une signature ça aurait sans doute eu l'intérêt de pouvoir servir de monnaie d'échange, mais elle veut croire qu'un médicomage qui s'occupe de gamins n'a pas besoin de ça pour venir s'occuper de l'un d'entre eux, même en dehors de l'hôpital.

« Et je peux savoir ce qu’il s’est fait ? » La brune déteste cette tournure de phrase qui ferait passer Alex pour le responsable de ses maux. Pourtant, c'est sûrement ce que lui ont dit ses parents quand tout a commencé pour lui. Maddy s'en doute parce que c'est ce que lui disait constamment les siens. Qu'elle ne faisait pas assez d'effort, qu'elle ne priait pas assez, qu'elle ne se confessait pas comme il faut – que ce qui lui arrivait c'était de sa faute, parce qu'elle ne suivait pas comme il faut la voix de Dieu. Putain quelles conneries. Et dire que pendant des années elle y a cru, rien qu'à y repenser ça la fout en rogne et ça la débecte. Alors comme si c'était viscéral, elle s'empresse de corriger cette formulation fausse et trompeuse. « Il s'est rien fait, on lui a fait quelque chose. » On – des monstres qu'elle a affrontés elle aussi quinze ans plus tôt et qui ont failli la tuer, si bien qu'elle refuse de laisser Alex affronter plus longtemps cet enfer. Il a besoin d'aide, d'être protégé et soigné – ce n'est pas pour rien qu'elle poireaute depuis une demi-heure devant Sainte-Mangouste dans l'attente d'un médicomage qui aurait l'air de bosser avec des enfants. « C'est compliqué à expliquer, il vaut mieux que vous le voyiez directement. » De toute façon il ne peut pas refuser d'aider un jeune patient, pas vrai ? « Et c’est où chez vous ? » « À Soho, côté sorcier. » Elle n'a pas la moindre idée du temps que ça leur prendrait de faire ce trajet à pieds ou même en balai, parce que le transplanage lui semble être une évidence à cet instant précis. « Je peux vous amener en transplanant, ce sera le plus rapide. » Elle ne se dit pas qu'il aurait mille raisons de se méfier d'elle et de refuser ce mode de locomotion, seulement qu'il a intérêt à ne pas gerber dans son salon en arrivant parce que ça n'aiderait personne. « S'il vous plaît, il a vraiment besoin d'aide je vous dis, » répète-t-elle alors, sans lâcher du regard le médicomage Baker qui a refermé sa polaire bleu qui pourtant ne cache pas entièrement sa blouse. « Et puis j'ai mieux à faire que kidnapper un docteur qui a sans doute du vomi sur sa blouse, » ajoute-t-elle, comme si c'était rassurant comme remarque. Elle s'impatiente sans doute un peu, Maddy, mais c'est parce que la situation lui tient à cœur et qu'elle s'inquiète vraiment pour le petit bonhomme qu'elle a récupéré complètement léthargique deux jours auparavant.

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MessageSujet: Re: This hell is where I'm from ♦ Madémy   This hell is where I'm from ♦ Madémy EmptyVen 15 Mar - 9:57


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Dire que j’aimais que l’on m’accoste aussi vivement dans la rue me plaisait, la réponse était non. Mais, face à une jeune femme en détresse, qu’est-ce que je pouvais faire ? Je ne serais pas digne de mon métier, si je partais en courant. La miss Maddy, puisque tel était son nom, semblait vraiment survolté et inquiète. Pourtant, j’avais quand même reculé d’un pas. Je n’aime pas que l’on me colle de trop près, cela m’angoisse depuis longtemps. J’avais toujours l’impression de manquer d’air. Tout comme les grands gestes que l’on me faisait devant le nez qui m’angoissaient. Je ne pouvais dire que merci à mon géniteur pour ces réactions vives et étranges que je pouvais avoir.

J’ai croisé les bras sur mon ventre, pour contenir un peu la chaleur. Je crois que c’est ce que je détestais le plus, le climat londonien. Ce froid qui s’immisçait dans toutes les parties de mon corps. La réponse de la jeune fille m’a fait tiquer. Je n’aimais pas ce terme « on ». Mes sens de médicomages s’étaient mis en éveil, ceux qui résultaient de mon passé d’enfant battu aussi. Le « on » signifiait beaucoup de choses dans mon esprit, mais jamais du bon. J’ai hoché la tête de haut en bas. « J’comprends » ai-je simplement répondu. Oui, je comprenais tellement. Même si je doutais qu’elle me croit. Cela n’était pas écrit sur mon visage ce que j’avais pu vivre, et je m’arrangeais pour que cela ne se voit pas. Mais je comprenais. J’en connaissais tant le signes et les expressions. Et pis, rien que le fait qu’elle ne l’ait pas accompagné jusqu’ici parlait pour eux. Tant pis pour mon rendez-vous avec Antonio, il comprendrait quand je lui expliquerais le lendemain. Mais, il y avait bien plus important qu’une soirée entre collègues. C’était certain. « Ok Maddy, allons le voir » De toute façon, elle m’en avait trop dit pour que je passe mon chemin. C’aurait été contraire à ce que j’étais que de ne pas l’aider. Même si cela n’avait pas été un gamin.

Je ne connaissais pas trop Londres, je n’y étais pas depuis longtemps et même si j’avais déjà entendu le nom du quartier, j’étais incapable d’y aller. Dommage. Même si je détestais le transplanage d’escorte, je savais que je n’avais le choix que de l’accepter. J’étais, peut-être, un peu sur la défensive. En temps normal, je n’aurais jamais accepté ce genre de choses, mais lorsque l’on me parlait d’un môme, y’avait plus rien d’autre qui comptait. Les mômes avaient toujours la priorité sur tout ce que je faisais. Et tant pis, si elle était là pour me trucider dans un coin, je ne pouvais pas prendre le risque que toute son histoire soit vraie. Je me sentirais bien trop coupable si le gamin ne s’en remettait pas. J’ai soutenu son regard, presque assuré. « Allons-y pour le transplanage d’escorte » ai-je lancé. Avant d’émettre un petit rire à sa remarque. J’en avais eu des choses sur mes blouses de médicomage. Qui pouvait rappeler tout ce que j’avais pu faire dans la journée. « Je ne vous le fait pas dire » ai-je lancé, en rigolant légèrement. « Vous me laissez juste deux minutes ? … » J’ai fait le signe deux avec mes doigts de la main gauche. « … Je dois prévenir quelqu’un de mon absence » lui ai-je annoncé. Je ne pouvais pas partir sans prévenir Antonio, ni Julian. Pour l’un, que je ne viendrais pas, et pour l’autre, que je rentrerais encore plus tard que d’habitude. Si pour le second, un patronus suffisait, pour le premier, il me fallait un téléphone moldu. Chose étrangement facile à trouver au vu de toutes les cabines téléphoniques que l’on trouvait – même à côté de Sainte-Mangouste. Je suis retourné auprès de Maddy, me demandant comment s’appelait le gamin que j’allais voir, ce qu’il avait, quel âge il avait, quand il avait été blessé, si j’allais pouvoir l’aider chez lui, sans avoir besoin de l’emmener à Sainte-Mangouste, et tout un tas d’autres choses. « On peut y aller » ai-je lancé, en tendant le bras pour qu’elle nous escorte jusqu’à chez elle.  


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MessageSujet: Re: This hell is where I'm from ♦ Madémy   This hell is where I'm from ♦ Madémy EmptyJeu 18 Avr - 22:04


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Même si Maddy aurait préféré passer sa soirée autrement qu'à épier des médicomages pour en trouver un habitué à s'occuper d'enfants, elle est tout de même contente d'avoir choisi une cible qui ne s'enfuit pas en courant lorsqu'elle l'accoste et lui demande de l'aide. Certes, il fait un pas en arrière alors que – de son point de vue – elle n'est pas du tout agressive, mais au moins il ne l'envoie pas chier comme certains abrutis l'auraient fait. Il semble l'écouter et ne pas la prendre pour une folle, ce qui est déjà un bon signe. Est-ce que ça fait de lui un bon médicomage ? Elle ne peut que l'espérer, n'ayant de toute façon aucun moyen de s'en assurer avant de le mettre face à Alex et d'espérer qu'il puisse l'aider. Après tout, c'est pour lui qu'elle est là. Elle est prête à passer pour la dernière des cinglés si cela peut lui permettre d'avoir le droit à des soins de qualité sans se rendre directement à l'hôpital. Là-bas, on leur poserait des questions, trop de questions auxquelles ils ne pourraient pas répondre. Leur absence de lien de parenté, de lien tout court en réalité puisqu'ils se sont rencontrés tout récemment, serait un motif pour se mettre à la recherche des parents du jeune garçon. Qu'importe que ce soit des monstres que Maddy voudrait voir cloués comme leur stupide Messie, ils ont tout droit sur leur enfant et ça Alma n'a pas manqué de le lui rappeler. Et si elle trouve cette loi parfaitement stupide, elle doit tout de même composé avec – avec cette bêtise, et avec sa propre rage qui menace d'exploser. Elle se contient, l'impulsive Poufsouffle, parce qu'elle ne veut pas effrayer le médicomage qui lui fait face. Elle a besoin de lui. Alex a besoin de lui, parce qu'on lui a fait du mal et qu'il lui faut des soins, même si ce n'est pas à Ste-Mangouste. « J’comprends. » Elle se doute que ça l'aiderait si elle lui décrivait ce qu'il a, mais elle trouve ça terriblement compliqué à expliquer. Il y a les blessures externes et les blessures internes, les blessures physiques et les blessures psychologiques – ça fait beaucoup de volets à couvrir. Et elle n'a aucune idée de comment elle pourrait lui parler de tout ce dont Alex souffre de façon synthétique et clair, raison pour laquelle elle affirme qu'il est préférable qu'il le voit directement. « Ok Maddy, allons le voir. » Le léger soupir qui s'échappe des lèvres de la poursuiveuse est un pur condensé de soulagement, avant qu'elle lui explique où se trouve son appartement.

Soho ce n'est pas à côté, mais l'avantage du monde des sorciers c'est que le transplanage permet de résoudre ce problème d'un claquement de doigts. « Allons-y pour le transplanage d’escorte. » Et même si Maddy ne connaît pas du tout le médicomage qu'elle tente de convaincre de la suivre, elle n'a pas peur de le conduire chez lui si ça peut aider Alex. C'est tout ce qui importe à ses yeux, pour l'instant : aider ce pauvre gamin qui a traversé l'enfer sans raison et mérite de s'en sortir. Elle est là pour lui, pas pour kidnapper un médicomage pour morveux dont la blouse doit sentir bien des odeurs étranges à cause de ces derniers. « Je ne vous le fait pas dire. » Et grand bien lui fasse si ça ne le dérange pas, mais elle n'en ferait assurément pas son métier. « Vous me laissez juste deux minutes ? … » Il fait un deux avec ses doigts et la brune se demande s'il ne la prendrait pas un peu pour une idiote. « … Je dois prévenir quelqu’un de mon absence. » « Oui, allez-y, » assure-t-elle avec un geste de la tête désinvolte. Mais au vu de sa patience légendaire, ça a plutôt intérêt à ne prendre que deux minutes.

Du coin de l'œil, Maddy observe le médicomage tandis qu'il s'éloigne pour rejoindre une cabine téléphonique dont le rouge flamboyant éclairé par un lampadaire la rend visible de loin. S'il a des proches moldus à prévenir – car elle suppose que c'est ce qu'il fait –, ça l'arrange : peut-être comprendra-t-il un peu mieux tout ce qu'Alex a traversé. Tout ce qu'elle a traversé à l'époque elle aussi, dans un autre centre mais avec tout autant de cruauté, même si c'est un point qu'elle n'abordera sûrement pas. Sa rencontre avec le jeune garçon l'a suffisamment secouée pour des mois, sans parler de sa discussion avec Alma qui a vu toutes ses barrières s'effondrer au point que de multiples larmes aient roulé le long de ses joues pâles ce jour-là – même si elle le niera, à n'en douter. Raviver tout cela ne l'aidera pas : elle ne veut se concentrer que sur Alex et tout faire pour le sauver. D'ailleurs, le retour auprès d'elle du médicomage lui permet de chasser ses pensées douloureuses d'un bref geste de la main comme si elles n'étaient qu'une irritante mouche volant près de son visage. « On peut y aller. » Maddy ne se fait pas prier et se saisit de son bras pour transplaner avec lui devant son immeuble.

Une fois arrivée, la poursuiveuse ne songe même pas à demander à celui qu'elle a transporté s'il va bien : elle ouvre la porte de l'immeuble et y pénètre, s'attendant à ce qu'il la suive sans tarder. Elle lui fait signe qu'il faut emprunter l'escalier, en gravissant rapidement les marches pour finalement s'arrêter devant son appartement. Là, elle se tourne vers le médicomage, l'inquiétude tirant toujours ses traits. « Je vous préviens il est... Ailleurs. Il est très fatigué et parfois il a du mal à répondre quand on lui parle. Je-Je sais pas si c'est censé durer si longtemps ou si je dois m'inquiéter. » Longtemps signifiant quelques jours à peine, ce qui peut sembler infime après tout ce que le pauvre garçon a subi, mais Maddy n'est pas connu pour sa patience. « Je ne veux pas qu'il panique en vous voyant alors je vais lui expliquer qui vous êtes avant que vous l'approchiez, d'accord ? » La question n'est que pure rhétorique, visant plutôt à le prévenir de la façon dont elle compte agir. Le fait que son protégé se sente en sécurité auprès d'elle est le plus important à ses yeux, que cela convienne ou non à son interlocuteur.

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MessageSujet: Re: This hell is where I'm from ♦ Madémy   This hell is where I'm from ♦ Madémy EmptyVen 26 Avr - 19:13


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J’ignorais dans quoi je m’embarquais. Si c’était un piège, j’y allais en plein dedans. Une blague, même chose. Mais, même si je pouvais émettre tous les doutes du monde, je la suivais. Parce que je ne pouvais pas laisser quelqu’un en danger. J’étais médicomage et médecin. J’pouvais pas annihilé le serment que j’avais fait en allant pas porter secours au gamin. J’étais là pour soigner, pas pour juger. Et peu importe si je tombais entre de mauvaises mains, je ne pouvais pas prendre le risque de laisser mourir quelqu’un, c’était contre mes convictions. J’avais quand même prévenu Antonio et Julian, qu’aucun des deux ne m’attendent. Je ne savais pas quand je rentrerais, ni sur ce quoi je partais. Et ce que j’allais pouvoir bien faire pour soigner le môme. J’avais appris à soigner avec rien, lorsque j’étais dans le fin fond de l’Afrique mais cela n’en restait pas moins compliqué.

Le transplanage d’escorte m’a donné un haut-le-cœur en arrivant devant l’immeuble. Je détestais ce moyen de transport. C’était désagréable au possible, et l’envie de vomir était toujours présente quand on est arrivé dans le hall. La jeune femme, je la sentais hyper tendue, et je me demandais s’il n’aurait pas mieux valu pour le gamin qu’elle l’emmène directement à Sainte-Mangouste. Je l’ai suivi, silencieux, dans les escaliers, cherchant tout sur quoi je pouvais tomber dans l’appartement. Mais elle était inquiète, cela se voyait. J’espérais juste que j’allais pouvoir l’aider du mieux possible, sans avoir besoin de ramener le môme à Sainte-Mangouste. Même si je n’avais pas bien saisi le pourquoi, il semblerait qu’elle ne voulût pas y venir, ou était-ce l’adolescent qui ne voulait pas ? Mais parfois, Sainte-Mangouste avait bien plus de capacités pour soigner. J’ai eu un mouvement de recul quand elle s’est retournée vers moi, surpris. Ce qu’elle me disait ne m’indiquait rien de bon. Je n’arrivais pas bien à comprendre le mécanisme qui lui donnait ce genre de symptômes à part un énorme choc. Psychologique, même, plutôt que physique. Ou une énorme chute aussi. Dire que j’angoissais, je n’irais sûrement pas jusque-là, j’avais appris à rester serein devant les pires situations – soigner un blessé par balle, sous les tirs ennemis par exemple, lorsque nous étions au Mali. « Cela dépend de ce qu’il a subi pour en arriver là… mais non, cela ne doit pas durer… cela fait combien de temps qu’il est comme ça ? » Tout dépendait de ce qu’elle mettait derrière le mot longtemps, à vrai dire. Pour elle, longtemps signifiait peut-être trois mois. Moi, c’était une semaine maximum et encore, en fonction de l’âge de la personne que j’avais face à moi, on réduisait drastiquement la longueur. Chez un enfant, deux jours, c’était longtemps.

J’ai acquiescé d’un signe de tête. Je la trouvais très prévenante avec son protégé, et je reconnais que je trouvais ça vraiment mignon. Je n’avais jamais été jaloux de personne, mais j’admets que j’aurais bien voulu avoir quelqu’un comme Maddy qui s’inquiétait pour moi quand j’étais gamin. On avait pas tous cette chance. Et au fond, je comprenais qu’ils ne veuillent pas venir à Sainte-Mangouste. Moi non plus, j’aimais pas l’hôpital quand j’étais môme. C’était un lieu où je ne m’étais jamais senti en sécurité, ou je devais inventer, encore et encore. Passer pour le maladroit et l’imbécile qui ne savait pas tenir sur ses pieds. C’était déroutant, et humiliant à la fois. Et ces médecins qui m’observaient, avec un peu de moquerie, parce que oui, c’était drôle un môme qui glisse sur une peau de banane. Ces docteurs qui prenaient mon géniteur pour le père modèle, celui à qui ils confieraient leurs progénitures. S’ils savaient… « D’accord. Je comprends. » Il fallait juste faire pour le mieux, pour le môme. Moi, j'm'adaptais.


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MessageSujet: Re: This hell is where I'm from ♦ Madémy   This hell is where I'm from ♦ Madémy EmptyMer 8 Mai - 19:17


This hell is where I'm from

Bien contente d'avoir réussi à convaincre assez rapidement un médicomage de la suivre, Maddy ne se fait pas prier pour prendre sa main et le conduire devant son immeuble d'un simple transplanage. Elle s'inquiète beaucoup pour Alex et n'aime pas l'idée de l'avoir laissé seul si longtemps, ayant eu l'impression d'avoir passé une éternité devant Ste-Mangouste à attendre que quelque ayant l'air de travailler en pédiatrie en sorte. C'est dingue les va-et-vient inintéressants qu'elle a pu y observer, elle n'aurait pas imaginé un tel manège. Très satisfaite de sa pêche, elle espère que le docteur Baker saura aider son protégé mieux qu'elle en est capable. Elle avait le même espoir envers Alma mais la discussion qu'elle a eue avec cette dernière l'a plus déçue qu'autre chose. Elle refuse de croire que ce sera la même chose avec ce médicomage : un enfant blessé est un enfant blessé, qu'importe que ses parents soient là, alors il va forcément le soigner.

Après avoir gravi les escaliers menant à son appartement, le professionnel à sa suite, Maddy se tourne vers lui afin de lui donner quelques informations supplémentaires. Elle ne sait pas ce qu'il s'est imaginé en la suivant, peut-être pense-t-il qu'il n'aura qu'à diagnostiquer un bras cassé ou une foulure à la cheville, mais Alex a subi bien plus que ça. Il a subi des choses horribles et son état en témoigne tristement : pire qu'une simple fatigue, il peine à parler et est souvent hagard, comme s'il ne pouvait plus suivre le monde qui l'entoure. Le voir ainsi broie le cœur de la batteuse qui aurait envie de maudire tous les responsables de ce qu'il a dû traverser, à commencer par ses parents – ce sont pourtant les premiers qui doivent être maintenus dans l'ignorance de ce qu'il se passe, justement. Alma le lui a bien fait comprendre : si ses parents apprennent qu'il est là, ils n'auront aucun mal à le récupérer. Et c'est bien pour ça que la joueuse de Quidditch a refusé de l'amener à l'hôpital malgré son état, pour le protéger de ces monstres. « Cela dépend de ce qu’il a subi pour en arriver là… mais non, cela ne doit pas durer… cela fait combien de temps qu’il est comme ça ? » « Trois jours. » Ou quatre, peut-être, mais pas beaucoup plus. Maddy a eu la chance de tomber sur lui très peu de temps après sa sortie du centre. Elle ne veut pas le brusquer, raison pour laquelle elle prévient le médicomage qu'elle va d'abord lui expliquer sa présence dans l'appartement avant de le laisser s'approcher. « D’accord. Je comprends. » Un bref sourire passe sur le visage de la jeune femme avant qu'elle sorte ses clés pour entrer chez elle.

Faisant entrer l'homme à sa suite, elle referme ensuite la porte et lui mime de se taire en posant son index sur ses lèvres. « Alex ? C'est moi, j'suis rentrée. » Elle se dirige vers le salon et le trouve sur le canapé. Il ne semble pas avoir bougé depuis qu'elle est partie, sans que ce soit vraiment une surprise. Pas vraiment endormi mais l'air presque éteint, il pose ses yeux sur elle tandis qu'elle s'approche puis s'accroupit pour être à sa hauteur. Naturellement, sa voix devient plus douce que lorsqu'elle s'adressait au médicomage, et elle parle plus bas pour ne pas le brusquer. « Hey mon grand, comment tu te sens ? » Pas très bien, ça se voit et ça lui fait mal au cœur. Il a toujours ce regard vide qui lui donne envie de pleurer, terrible reflet d'elle-même seize ans plus tôt. « J'ai trouvé un médicomage qui veut bien s'occuper de toi. Mais il faut qu'on lui parle de ce qu'il s'est passé, comme ça il pourra mieux t'aider, d'accord ? » C'est bien un conseil qu'elle n'est pas du genre à appliquer elle-même, ça, mais Maddy est de toute façon la reine du fais ce que j'dis, pas ce que j'fais. Dans un geste tendre, elle pose sa main sur la joue du jeune homme et y fait glisser son pouce comme pour le rassurer. « Je peux lui dire de venir ? » Elle esquisse un bref sourire lorsqu'il accepte puis parle sur un ton normal pour être sûre que le médicomage puis l'entendre depuis l'entrée – son appartement n'est pas immense, elle n'a pas besoin de crier. « Vous pouvez venir. » Lorsqu'il la rejoint dans le salon, elle se lève et le laisse approcher. « J'vous présente Alex. Alex, lui c'est le docteur dont je t'ai parlé. » À partir de là il sait gérer seul, pas vrai ?

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Jérémy Baker
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MessageSujet: Re: This hell is where I'm from ♦ Madémy   This hell is where I'm from ♦ Madémy EmptySam 11 Mai - 14:28


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Pendant le rapide voyage jusqu’à l’appartement de la jeune femme, j’ai cherché tout ce que le jeune pouvait avoir. Blessure, maladie… tout m’était passé en tête. Mais je trouvais que trois jours, oui, c’était long. Y’avait un truc de bizarre, et pour tout dire, j’avais hâte d’arriver et de me faire une vraie opinion de ce qu’il se passait. J’ai essayé de garder mon sérieux, et ne pas faire l’inquiet – pour ne pas la stresser plus qu’elle ne l’était déjà – mais oui, elle avait eu raison de venir chercher quelqu’un. Même s’il aurait mieux valu pour le jeune de venir directement à Sainte-Mangouste. Mais je ne pouvais pas lui jeter la pierre, c’était dur de venir à l’hôpital. J’avais jamais aimé l’hôpital non plus. J’avais toujours l’impression d’être jugé de haut en bas, comme si j’étais une bête de foire. C’était un peu désagréable.

J’ai suivi Maddy dans son appartement, restant dans le hall, silencieux. Les oreilles, pourtant, attentives à ce que j’entendais. Des murmures venant du salon, pas assez audibles pour que je comprenne ce qu’elle lui racontait, mais si sa voix à elle, je l’entendais, sa voix à lui, ne faisait pas écho. Je trépignais un peu d’impatience, je devais le reconnaitre. J’aimais pas être impuissant face à quelqu’un qui n’allait pas bien. J’étais comme ça, et je détestais ne pas réussir à soigner les autres. Antonio m’avait aidé à gérer cette frustration. En Afrique, il n’était pas rare de ne pas réussir. C’était désagréable, frustrant et ça me rendait dingue de colère. Antonio, lui, il gardait toujours cette flegme et son calme olympien face à toutes les situations d’urgences. « On ne peut pas tous les sauver » qu’il disait. Mais moi, j’aimais pas ça. J’avais pas fait médecine pour affronter les échecs. Et j’espérais que le gamin il accepte de me voir, parce que maintenant que j’étais là, j’allais pas repartir, surtout avec ce que sa protectrice venait de me dire. Je ne pouvais partir, je ne me sentirais pas bien si je le faisais, et si indigne du métier que j’exerçais.

J’ai ressenti un sentiment de soulagement quand la voix de Maddy se fit plus forte et me demanda de venir. Je suis entré lentement dans le salon, et j’ai pas du tout aimé ce que j’y voyais. Le môme il était carrément pas bien. Il s’appelait donc Alex. Il semblait atone, les yeux un peu dans le vague, pas très alerte, semblant fournir un effort pour rester dans l’instant présent. Et moi, ça me plaisait carrément pas. Les blessures qui se voyaient c’étaient les plus faciles à gérer, parce qu’on captait tout de suite ce qu’il fallait. Mais ici… une blessure invisible. « Jérémy, j’m’appelle Jérémy » ai-je lancé doucement. Et il était clair qu’il s’était pas fait ça tout seul. Il avait vu quelque chose de trop perturbant, il avait subi des violences psychologiques… j’avais d’autres trucs en tête. « Bonjour Alex » ai-je lancé, en m’asseyant au sol, face à lui. J’ai levé la main devant moi. « Tu peux la suivre du regard ? » lui ai-je demandé. Je me disais que le gamin il serait mieux à Sainte-Mangouste, mais j’pouvais pas l’embarquer de force. Déjà, parce que j’l’avais promis à Maddy. Et puis, de toute façon, j’en avais pas la force, Maddy était plus grande que moi, et avait sans doute plus de muscle que moi – elle avait l’air d’une sportive – bien plus que moi en tout cas. « Tu me prendre les mains, et les serrer le plus fort possible ? » lui ai-je demandé, une nouvelle fois, en tendant mes mains devant lui. « Tu peux me raconter ce qu’il s’est passé ? » ai-je repris avant de me tourner vers Maddy. « Et toi, tu sais ce qu’il s’est passé ? » Y’avait plus la place au vouvoiement, c’était pas l’important. Là, il fallait juste aller vite, que je comprenne ce qu’il avait subi pour l’aider au mieux.


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