Nérita Escuella

Que pensez-vous de la situation et du climat actuel qui règne sur le Royaume-Uni ?
Froid et humide.
Plus sérieusement, Nérita a quelques difficultés à se faire un avis sur la question car elle connait mal l’île et sa société. Arrivée depuis peu, elle n’a pas côtoyé grand nombre de sorciers britanniques. Elle n’a de surcroit pas cherché à se faire une opinion politique particulière, suivant celle de son compagnon sans se poser de question – l’amour rend aveugle, dit-on. Même si elle n’a pas elle-même vécu la Révolution Mexicaine, les parents de Nérita et sa grand-mère l’ont vécue, et elle en a suffisamment entendu parler pour ne pas être particulièrement étonnée que des conflits armés puissent éclater au sein d’une même nation pour savoir quelle vision doit s’imposer. Ce qu’elle sait, c’est qu’elle sera du côté de si Amor, quel qu’il soit.
Pour le reste, la jeune femme vient d’un pays où on a autrement plus l’habitude des disparitions et règlements de compte sordides, aussi est-elle moins déboussolée que les Britanniques eux-mêmes.


Quels sont vos idéaux ? Votre vision de ce que le monde devrait être ?
Nérita est beaucoup de choses, mais deux nous intéressent ici : c’est une opportuniste arriviste et un surtout un caméléon social. Elle adapte globalement ses idéaux à la situation qui lui convient le mieux ou aux personnes qu’elle estime. Actuellement en concubinage avec un libéral, elle reprend pour elle ce credo, d’autant que faire ce qui lui plait lui sied tout à fait.

Caractère
Quand Nérita se présenta sur le nœud gordien au milieu du hall d’entrée d’Ilvermorny, le Serpent cornu ne voulut pas faire briller son cristal pour une jeune fille qui, si intelligente qu’elle fut, ne recherchait jamais le savoir pour lui-même. L’Oiseau-Tonnerre ne daigna pas battre des ailes, estimant que l’ambition et les aventures d’une petite voleuse n’étaient pas ce qui la définissaient. Si loyale envers les siens que fut l’enfant, le Womatou ne rugit guère ; sûrement ne s’imposait-elle pas suffisamment de corps. Au final, ce fut le Puckwoodgenie qui leva sa flèche. Pourquoi ? La réponse tient en un mot : cœur.

Nérita est une personne ambitieuse et assez arriviste, une demoiselle espiègle qui apprécie la saveur du pouvoir comme on apprécie un bon vin. N’ayant jamais vraiment vécu dedans, elle aime le luxe et, comme plusieurs personnes qui en voient d’autres jouir de ce qu’elles n’ont pas sans partager, elle n’éprouve pas grand honte à voler. A vrai dire, la demoiselle adore cette petite sensation d’excitation qui précède l’acte et vole plus par plaisir que nécessité. Mais ce tempérament propre à initier l’aventure ne fit pas réagir la statue de l’Oiseau-Tonnerre, et s’il lui était donné, à elle comme à celle du Puckwoodgenie de dire pourquoi, elle dirait peut-être bien que l’amour est l’unique guide de la jeune candidate.
Expliquons-nous. Nérita est ce qu’on pourrait appeler un caméléon social, capable du pire comme du meilleur. Absolument adaptable, elle reproduit ce que, selon elle, les personnes qu’elle aime attendent d’elle. Ayant grandi dans une famille trempant dans des affaires illégales, elle n’a, par exemple, eu aucun problème à voler, et on ne l’a jamais découragée sur ce principe. Pourtant, elle sait que d’aucun définiraient cela comme mal. Mais pas sa famille. Au-delà de ça, du point de vue de Nérita, une chose faite par amour ne peut être foncièrement mauvaise. Devrait-elle tuer un bébé pour sauver une personne qu’elle aime qu’elle ne se demanderait pas si la chose est mauvaise, elle le ferait par amour. La seule question qu’elle se poserait serait : la personne que j’entends sauver par cet acte accepterait-elle que sa vie soit sauvée par un tel meurtre ? Si non, mieux vaut éviter qu’elle le sache.
Car Nérita est aussi une petite cachotière. Espiègle, on l’a dit, mais avec ses petits secrets également. Si son postulat de base reste de dire la vérité, il lui arrive de garder celle-ci pour elle si elle estime que la vérité ferait du mal à la personne – personne qu’elle aime, encore une fois.

Il pourrait y avoir encore bien des choses à dire : la taquinerie dont la demoiselle sait faire preuve, les sacrifices qu’elle fait sans même y penser pour les siens, ses manières de chat d’appartement… Mais la statue du Puckwoodgenie vous dirait que l’essentiel est là.

Érase una vez una gitana llamada Carmen Amadaor… Oui, pour bien comprendre l’histoire de Nérita Escuella, il est intéressant de remonter à l’époque de sa grand-mère. Celle-ci est une gitane espagnole ayant fui son pays suite à une sordide affaire (dont elle ne parla jamais aux siens, par ailleurs) avec une autre famille sorcière d’Espagne. Arrivée au Mexique à l’aube du siècle, Carmen a alors le souci de se faire oublier afin d’éviter les représailles. Comme mettre un océan entre elle et ses potentiels ennemis lui semble trop peu, elle s’isole aussi des sorciers et vit parmi les Moldus. Fraîchement sortie de l’école, elle se fait connaître parmi eux pour tirer les cartes (et lire l’avenir avec plus ou moins d’honnêteté, mais ça, ses clients ne le savent guère). C’est par ce biais que la sorcière gitane se lie avec un bandit de grand chemin et révolutionnaire, Javier Escuella, de qui elle a un fils, Lucero. Hélas, le fils est cracmol, et pour couronner le tout son père meurt quelques mois après sa naissance. Qu’à cela ne tienne, Señor Escuella avait des amis. C’est l’un d’eux, Raymundo Avila, qui se charge d’éduquer Lucero et de pourvoir aux besoins de l’enfant et de sa mère dans sa petite plantation. Carmen ne s’intéresse que peu à son fils. Elle pratique la magie et lui non, elle est nomade et lui sédentaire… Des liens existent puisque la gitane revient régulièrement à l’ejido où elle a son propre jardin pour plantes magiques. Mais au final, même quand son fils reprend l’exploitation dans les années 30, ces liens ne seront jamais que ceux d’une sorte de copropriétaire déplaisante et exigeante.
Puis, le 2 août 1957, Nérita Escuella vient au monde. Et la fille de Lucero et de sa femme Maria se trouve être une sorcière. Dès lors, Carmen s’intéresse à sa famille. Enfin, elle s’intéresse surtout à sa petite-fille et trouve un compromis avec son fils pour pouvoir apprendre ce qu’elle sait au bébé et que celui-ci reçoive une éducation de sorcière. Mais Lucero insiste pour que sa fille grandisse également comme une Moldue. L’enfant grandira avec un pied dans chaque monde.

J’aurais aimé vous dire que l’enfance de Nérita fut aussi heureuse qu’insouciante, mais ce serait mentir. Certes, ça n’est pas une enfance malheureuse, mais pour ce qui est de l’insouciance… Avons-nous abordé le sujet de la drogue ? Qu’on se rassure, l’enfant n’en consomme pas, ni personne dans sa famille. Non, Lucero est à l’autre bout de la chaîne. Pour comprendre cela, il nous faut remonter à la source ridée qu’est Carmen Amador. Elle est la source de bien des choses, me direz-vous. Vous n’avez pas idée, vous répondrai-je. Nous avions évoqué son petit jardin personnel concédé au sein de l’ejido. Quand le Mexique acheva sa révolution, Lucero voulut, à l’instar de tout un chacun dans le pays, moderniser son exploitation pour en améliorer le rendement. C’était sans compter sa mère qui s’opposa catégoriquement aux engrais chimiques et autres techniques risquant de polluer ses propres récoltes. Elle alla jusqu’à saboter des installations, si bien que Lucero dut se résoudre à rester à une agriculture vaguement traditionnelle, et de ce fait très peu compétitive. Pour compenser cet énorme manque à gagner, il lui fallait une culture pouvant rapporter beaucoup malgré une faible production. Cette plante, ce fut le pavot à opium, qu’il commença à cultiver dès les années 40 avant de se diversifier. Mais revenons au présent. Lucero Escuella, comme beaucoup, s’est lancé dans la culture de plantes produisant des drogues. Avec un voisin comme les hypocrites Etats-Unis, qui refusent l’opium d’une main et paie pour la morphine de l’autre, ce genre de culture rapporte bien. Et, comme tout ce qui rapporte bien et fraie avec l’illégalité, ce trafic attire des groupements voulant le contrôler. C’est ainsi que Lucero se retrouve contacté par un cartel offrant sa « protection » contre une part des profits. L’homme refuse, jusqu’à ce que sa fille soit kidnappée. Il ne tente alors nul sauvetage héroïque et se contente d’accepter la protection du cartel, ce qui lui sera au final particulièrement profitable. Nous sommes alors en 1964, Nérita à sept ans, et pour éviter que cela ne se reproduise, son père décide de lui apprendre à se défendre. La jeune fille grandit donc avec un pistolet dans une main, puis, quand elle arrive en âge, avec une baguette magique dans l’autre.
Il n’y a pas grand-chose à dire sur les années d’études de Nérita. Elle est allée à Ilvermonry et a été admise dans la Maison Puckwoodgenie. La suite nous intéresse davantage.

Une fois diplômée (et même avant, durant les périodes de vacances), la Mexicaine, plutôt que de trouver un travail honorable, reprend tout naturellement la suite de sa grand-mère. C’est que celle-ci se fait vieille et n’a plus l’habitude de voyager, mais qu’elle a toujours des clients à fournir ! Et il est hors de questions de passer par la poste, magique ou non. C’est cher et potentiellement on poserait des questions. Carmen fait donc de sa petite-fille son hibou personnel, ou, pour parler en termes juridiques, une contrebandière. Entendons-nous bien, tout ce que Nérita achète ou livre pour le compte de Carmen n’est pas illégal ! Mais cela passe en-dehors des circuits officiel, échappe aux taxes et aux contrôles. La jeune femme se trouve donc régulièrement dans des places comme New-York, où elle peut faire les affaires de sa grand-mère et les siennes propres. Pour ces dernières, Nérita reste encore dans les traces de tita Carmen et s’exerce à la divination par les cartes sur des Moldus, en se permettant quelques largesses d’interprétation. Car, comme le dit Carmen : ma fille, garde tes dons pour ceux qui le méritent.

C’est par ces deux biais que Nérita, par un hermoso mes de septiembre, rencontre si Amor. Nous sommes en 1978, et Nérita profite de ce que la rentrée sorcière rende les rues du New-York magique bondées pour faire ses propres emplettes, mais sans payer. Formulé plus clairement, par une belle journée de septembre 1978, Nérita s’adonne au vol à la tire quand elle se retrouve arrêtée par un beau tireur d’élite en faction duquel elle arrive à se défaire en faisant du charme. Les choses pourraient s’arrêter là, mais Nérita recroise cet Héphaïstos Hopkins quelques semaines plus tard, alors qu’elle s’adonne au plumage de Moldus en lisant l’avenir à Central Park. Quelle surprise est alors la sienne quand c’est un sorcier, ce sorcier, qu’elle voit apparaître ! Aucune arrestation cette fois-ci, qu’une question sur l’avenir professionnelle à laquelle la Mexicaine répond le plus honnêtement et sérieusement possible. Encore une fois, les choses auraient pu s’arrêter là. Mais, au gré des passages de la belle à New-York, celui qui deviendra bientôt son policier vient la visiter à Central Park, elle-même passe parfois par pur hasard du côté du MACUSA… Tant et si bien que moins de six mois plus tard, les deux emménagent ensemble. Cela n’empêche évidemment pas Nérita de continuer à faire des allers-retours avec le Mexique et sa famille et de continuer ses petites activités qu’elle impose finalement doucement à Héphaïstos, tout en prenant garde bien sûr de ne pas le mettre en difficulté avec sa hiérarchie.
Cet établissement à New-York, la famille Escuella a du mal à l’accepter. Il faut avouer que Nérita ne facilite pas la chose : sachant son père particulièrement méfiant et peu amical avec les sorciers, elle reste très vague sur ses fréquentations. Cela pousse Lucero à passer un appel à Héphaïstos quelques mois après, et à l’initiative de ce dernier il est convenu que le compagnon de Nérita est un étudiant en histoire. Malgré ses doutes et son désir de pouvoir veiller sur sa fille, Lucero se résout à la laisser. En effet, Maria argue très justement qu’en matière de protection, leur fille est bien plus en sûreté au loin, loin des tensions entre cartels. Quant à Carmen, elle doit elle aussi accepter cet état de fait. Mais paradoxalement, celle qui se retrouve à avoir le plus de mal avec cette nouvelle situation, c’est Nérita elle-même. Oh, elle aime son policier, obviamente, mais elle est également très attachée à son pays et à sa famille. Malgré tout, et malgré les quelques propositions d’Héphaïstos à ce sujet, à aucun moment n’essaie-t-elle de seulement le présenter à sa famille tant elle craint les réactions. S’accommoder de New-York lui parait plus simple que de risquer la désapprobation paternelle.

La situation semble avoir trouvé un équilibre, mais il faut que celui-ci soit bousculé environ une année après, quand un attentat a lieu à Poudlard. Quel est le lien ? Eh bien, Héphaïstos est Anglais, et cette nouvelle sonne pour lui comme le clairon du ralliement. Le compromis new-yorkais vole en éclat, au désarroi d’une Mexicaine qui, si elle n’hésite pas une seconde à suivre son compagnon, se déchire un peu plus en s’éloignant des siens. C’est ainsi que Nérita se retrouve, à la fin de l’été 1980, en Angleterre, à rencontrer ses beaux-parents avant qu’elle et Héphaïstos trouvent un appartement. Et ensuite ? Tout reste encore à écrire.

Nérita est si prometteuse en espérant que tu te plaises avec elle ici

J'ai vraiment aimé lire ta fiche. Si triste qu'elle se retrouve si loin de sa famille    



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