ne jamais rien regretter. Je suis née le 25 décembre 1960. Je ne sais pas si c’est une joie immense ou la pire chose qui m’ait arrivé dans ma vie. Naitre le jour de Noël, une tristitude absolue, punaise. Mais mes parents, ces êtres formidables n’ont jamais fêté Noël le 25 décembre, mais le 24 décembre. Mais remontons un tout petit peu dans mon histoire. Ma mère Ariane Delacour était une jeune fille française, issue d’une famille de Sorcier au Sang-Pur. Bons fervents de la pureté du sang, ils ne voulaient qu’un bon parti pour leur fille unique. C’est à neuf ans qu’elle rencontra son futur époux, venu tout droit du Pays-de-Galles, et répondant au doux nom de Joseph MacKinnon. La famille de mon père, plus progressiste était pourtant adoratrice du mariage arrangé. Et c’est ainsi qu’à dix ans, il fut promis à la jolie Ariane. Ils ne se sont rencontrés que deux fois avant leur mariage, l’un étant à Beauxbâtons – ma mère a fait ses armes dans la douce maison de Scena – et l’autre ayant été admis à Serdaigle, dans la fabuleuse école de magie de Poudlard. Ma future école. J’en ai des trémolos dans la voix quand j’y pense. C’est au fil des années que ma mère est tombée amoureuse de son mari, parce qu’il était gentil, aimant, et qu’il était le mec le plus progressiste qu’elle n’ait jamais rencontré. Papa était avocat, chez les moldus et chez les sorciers. Il défendait tout le monde, sans se poser de question, parce qu’il disait que tout le monde avait le droit à une défense. Sa femme, il l’a laissé faire ce qu’elle aimait. Jouée sur scène. Ma mère, elle fait du théâtre. C’est une grande actrice, hyper connue en Angleterre et en France. Mes parents voulaient deux enfants. Mon frère, Louis, est né le premier, en mars 1950. Je ne sais pas comment il était lorsqu’il était môme mais il a été le plus parfait des grands frères. Mes parents ont eu du mal à m’avoir, parait-il, c’est pour cette raison que nous avons autant d’écart lui et moi. Mais je crois que cela ne me déplait pas d’avoir un très grand-frère. Louis, c’est mon modèle et mon protecteur. Je lui raconte tout sur tout… sauf pour Sirius Black – mais là je crois qu’il irait lui casser la tête, et même si parfois Sirius c’est une tête de rat, je l’aime, pas amoché. Alors mon frère, il ne saura rien. Pas tout de suite, en tout cas.
Je suis donc née le 25 décembre de l’année 1960, comme le cadeau de Noël que l’on attendait plus. J’ai eu une enfance heureuse, mon père il m’a choyé, mon frère aussi – mais je n’avouerais jamais à mes parents que c’est Louis qui m’a appris à me battre, parce qu’il disait que je devais savoir me défendre, contre les connards. Je rajouterais les connasses, aussi. Vous savez, les blondasses qui s’accrochent à Sirius comme une moule sur un rocher. Mais revenons à mon enfance. J’ai observé, de loin, mon frère partir à Poudlard avec une furieuse envie de le suivre. A cinq ans, j’avais presque réussi mon coup. On était tous sur la voie 9 ¾ pour accompagner mon frère au train. Sous prétexte de suivre un petit chat sur le quai -il était beau le chat, il était tout gris, avec des petits cercles blancs autour des yeux, je suis montée discrètement dans le train et je me suis planquée sous un siège. Ni vu, ni connu. Je l’ai maudite, celle qui s’appelait McGonagall, putain, elle m’a retrouvée et m’a fait descendre du train. Je crois que je lui ai même tiré sur le chignon, tellement je l’ai détestée. J’aurais pu aller à Poudlard. A cinq ans. Avec mon frère. Mais non, l’avait fallu qu’elle me fasse descendre. Mes parents ont ri durant tout le trajet du retour. Et c’est long Londres-Cardiff, quand on le fait en voiture moldue. Mes parents adoraient voyager de façon moldue, et ils disaient que le transplanage ce n’était pas bon pour les enfants. Mon frère, il m’écrivait toutes les semaines en me racontant ses aventures de fous qu’il faisait à Poudlard. Il était à Gryffondor mon frère, et sa prof préférée c’était McGonagall. Moi, je ne suis pas sûre de l’aimer, cette méchante.
Le jour de mes six ans, mes parents avaient allumés un feu dans la cheminée, comme ils le faisaient toujours. Notre chat, Crapouille, jouait avec les Boules du Sapin – bon je les faisais bouger exprès – et ce qui devait arriver, arriva, le chat sauta sur le sapin qui tomba dans la cheminée, qui commença à prendre feu et moi pour sauver le chat accroché dans le sapin, les poils tous hirsutes, j’ai plongé les deux mains dans le feu.
MÊME PAS MAL. Je crois que j’ai jamais eu aussi peur de ma vie quand mon frère il a hurlé en m’attrapant si violemment qu’il m’a pété le poignet en le tapant contre le haut de la cheminée – mais le chat, il était sauvé. Résultat, on a passé Noël et mon anniversaire, à Sainte-Mangouste. Pas pour brûlure – non, mes pouvoirs se sont déclarés à ce moment-là et j’ai pas eu une brûlure sur les bras – mais pour fracture du poignet gauche. MERCI LOUIS. J’ai rien pu faire – je suis gauchère – pendant au moins six semaines. Mes parents ont voulu que je sois réparée de manière moldue. Je crois que je les aurais étranglés. Parce qu’il fallait que je comprenne que je venais de faire une bêtise. Je vois pas en quoi sauver un chat, c’est une bêtise. C’est mon frère qui m’a cassé le poignet, c’est lui qui aurait de l’être, puni, mais non, lui il a été le héros de la soirée. Et moi ? J’ai sauvé notre chat. C’est pas rien quand même. Pour me consoler, mon frère il m’a emmené à mon premier match de Quidditch. C’était les Pies de Montrose contre les Canons de Chudley. J’ai été hypnotisée par le Poursuiveur des Pies. C’est mon équipe préférée depuis, je ne loupe pas un seul de leurs matchs. Et je vous dis pas quand le nouveau Batteur est arrivé. Mon frère le connaissait, ils étaient adversaires à Poudlard. L’un à Poufsouffle et l’autre à Gryffondor.
Aaron Davies . Un beau blond au regard ténébreux. Et lui, putain, c’était un vrai joueur. Il volait dans les airs avec une dextérité de fou, j’avais l’impression qu’il n’avait même pas de balai tellement son jeu était fluide. J’avais huit ans quand je l’ai vu jouer pour la première fois. Et huit ans et demi quand je suis allée lui demander un autographe à la fin de son match. Mon frère m’avait emmené au match, comme à sa grande habitude, et j’avais réussi à échapper à sa vigilance à la fin du match – il est fort mon frère sauf pour me surveiller, je lui mets une minette dans son champ de vision, et y’a plus de Louis. Je suis peut-être un peu fourbe, mais pour avoir un autographe de mon idole, je suis prête à tout. J’ai donc abandonné mon frangin dans les gradins pour me rendre dans les vestiaires. Pourtant, personne n’avait le droit d’y aller aux vestiaires, mais à huit ans personne ne te pose de question. Je crois même avoir dit à l’arbitre qui me regardait passer que j’étais la petite sœur d’un joueur et que je le rejoignais pour qu’on rentre à la maison. C’est passé comme une lettre en hibou. Aussi facilement que la gifle que j’ai reçu de mon père en rentrant – mais passons, ce n’est pas un épisode dont j’aime parler. Je suis donc allée dans les vestiaires, je me suis dirigée tout droit vers le Batteur de l’équipe pour lui tendre mon magnifique ours en peluche blanc et un énorme marqueur. «
Je peux avoir un autographe s’teu plait ? » Oui, sur mon ours. Parce que mon ours il est fan des Pies et qu’il voulait un autographe. Je n’ai fait qu’accéder à ses désirs. Et ben, Aaron
il a signé sur la fesse gauche de mon ours en peluche. Je ne sais pas s’il s’en souvient le beau gosse des Pies, mais moi, punaise ça m’a marqué la tête qu’il a fait. Genre, il aurait vu le Père Noël, ça lui aurait fait le même effet. Mais tout le monde sait que le Père Noël, il n’existe pas. Enfin… je crois. Je me suis fait récupérer par mon frère en panique, tout transpirant du sueur, rouge écarlate… Je crois qu’il a eu peur. Derrière lui, y’avait l’arbitre qui m’a lancé un regard noir quand je suis passée à côté. «
Je voulais un autographe du beau garçon, là-bas » ai-je simplement lancé en désignant le Batteur. Mon frère il m’a disputé sur le trajet du retour, parce que je n’aurais jamais dû partir comme ça, j’aurais pu avoir un accident, on aurait pu m’enlever… et tout un tas de choses. Ça va, j’étais en sécurité avec les joueurs. Mais quand il a raconté ça à mon père, Louis s’est pris un aller-retour pour m’avoir laissée seule. Je me suis pris un aller-retour - le seul de ma carrière, je crois qu'il a vraiment eu peur mon père - pour avoir fait peur à mon frère. Il aurait pu se la fermer quand même. Mon frère, il est parti faire ses études à l’ESM. Auror qu’il voulait être. Tellement évident venant de lui. J’ai toujours été fière de mon grand frère, et j’ai toujours voulu être aussi forte que lui. L’année de mes neufs ans, il m’a entrainé dans le grenier pendant que les parents n’étaient pas là. Et il m’a appris les arts martiaux. Il en faisait depuis qu’il était gosse. Et il disait que je devais savoir me défendre. J’ai appris les bases des arts martiaux et la boxe. Il m’a même appris à me battre avec une épée en bois. Je suis presque devenue plus forte que lui à ce jeu-là – il disait qu’il n’avait plus le temps de s’entrainer, je suis juste plus douée que lui, c’est tout. Notre chat Crapouille a eu une nouvelle copine. Une toute petite chatounette toute rousse, prénommée Malow – parce que Shamallow. Tout aussi folle que son copain, elle en a fait tomber des sapins dans la cheminée – sans feu cette fois, je crois que mes parents ont compris la leçon avec moi autour.
L’année de mes onze ans a été la pire année de ma vie.
LA PIRE. Je l’ai attendu cette lettre. Cette putain de lettre qui n’est jamais venue. J’en ai pleuré des heures entières le jour du premier septembre 1961 où je n’étais pas sur le quai. Mes parents m’avaient emmené à Paris ce jour-là pour me faire oublier. Mais j’ai jamais oublié que je suis né un putain de 25 décembre et que non, j’avais pas onze ans le premier septembre et que j’allais devoir attendre une année supplémentaire pour entrer à Poudlard. Je les ai haïs mes parents pour m’avoir fait ça.
UN AN. J’ai attendu un an avant de pouvoir entrer enfin à Poudlard. Et ce fut le plus beau jour de ma vie. Je suis arrivée avec mon poster des Pies – bah ouais je ne renie pas ma patrie, et que mater le beau gosse de Batteur ça n’a pas de prix – mon ours en peluche – parce que lui, je le mets au coffre quand je ne l’ai pas avec moi il vaut cher mon ours – mon épée en bois offerte par mon frère pour m’entrainer, et j’ai installé mes valises dans la divine maison de Serdaigle. Mon premier cours fut celui avec Minerva McGonagall. J’avais déjà un fort a priori sur elle, cette grosse méchante qui m’avait viré du Poudlard Express. Mais quand j’ai vu le chat sur la table, toute mon aversion s’est envolée et ce fut un «
C’est pour ça que vous saviez où me trouver dans le train ! » qui fut lâché à son encontre. Bah ouais, c’est elle le chat que j’avais suivi sur le quai de la gare. Je ne lui avouerais jamais mais c’est devenu ma prof préférée. Le premier match de la saison de Quidditch opposa les valeureux Serdaigle – les miens, ma maison, mes frères et mes sœurs, allez-y on va les écraser ces abrutis de Gryffondor. Bon, je les adore les Gryffondor sauf au Quidditch. Là je suis un requin. Mon équipe avant tout. Affublée de mon écharpe aux couleurs de Serdaigle, d’un chapeau avec un énorme aigle dessus et une énorme main aux couleurs des Pies – je vous l’ai déjà dit, je NE RENIE PAS ma patrie – je suis partie dans les gradins de l’école. Dorcas, ma copine m’a observée d’un air genre «
mais t’as fumé quoi ce matin Marly » Tout de suite. On est fan ou on ne l’est pas. Mais, si j’étais à fond pour mes coéquipiers bleus et argents, je n’ai eu d’yeux que pour le Batteur de l’équipe adverse. PUTAIN. Envolé Aaron Davies
, bonjour Sirius Black. Non, c’est pas vrai, Aaron
restera
MON NUMERO UN… et puis bon, Sirius à côté il fait carrément pas le poids, même si un bon Batteur. Mais il est trop joli garçon. C’est son seul défaut, il plait aux filles. Et putain, elles s’accrochent les filles. Lui, c’était un deuxième année, et c’était la star de Poudlard, avec son pote James – putain, lui c’est un sacrément bon Poursuiveur mais faut pas lui dire il va prendre la grosse tête, c’est Remus qui me l’a dit. Les Maraudeurs qu’ils s’appellent. Bon, parfois leurs blagues elles sont un peu de mauvais goût mais parfois elles sont vraiment très drôles.
Je les ai observés de loin. Parce que Sirius, il m’a toujours intrigué – et puis bon, parce que j’aime bien les beaux gosses batteurs de Quidditch – et que franchement, ce n’est pas la classe d’avoir Sirius Black en ami ? En vrai, non. C’est ultra chiant. Parce que ce petit con, il en a rien à faire de tout le monde sauf si tu t’appelles James Potter. Putain, j’vous jure on va les marier les deux. Toujours fourrés ensembles à fomenter des blagues contre les Serpentard. Je les ai appréciées… au début, leurs blagues, parce que les Serpentard, ce sont de sacrés connards, jusqu’à ma troisième année. On sortait du match Serdaigle contre Poufsouffle. On avait mis la misère aux Poufsouffle. L’heure de diner, tout le monde était dans la Grande Salle. Sauf moi. Et ces putains de sgrogneugneu de James et Sirius. Je voulais récupérer mon livre de métamorphose pour travailler pendant le repas – oui, je travaille pendant le repas, ça pose un problème ? J’étais donc en partance pour la tour de Serdaigle et prendre l’escalier des cachots ça va plus vite – oui oui, on ne se farcie pas les six étages à pied… vive les passages secrets de Poudlard. Je suis donc passée pas les cachots, et bien mal m’en a pris. C’est vrai que les gradins avaient été plutôt calmes au cours du match. Bah en les voyant au bout du couloir j’ai compris pourquoi… Deux évadés d’Azkaban avec un immense tableau dans les mains. Le Chevalier Sanglant beuglait comme un âne. Ça m’a intrigué mais si j’avais su, bah j’aurais fait demi-tour ni vu ni connu. Parce que je l’ai bien vu le James se tirer au moment même où moi j’arrivais et qu’un «
BLACK ! MACKINNON ! RETENUE DEMAIN SOIR ! » cinglant retentissait. Que ? Qui ? QUOI ? Pourquoi je suis en retenue moi ? Parce que j’ai la main sur le tableau c’est ça ? Non mais… La gifle, elle est partie toute seule. Je me suis fait mal à la main en plus. J’ai opéré un demi-tour, desserrant le poing avec le pétard explosif au creux de la paume, que je venais de retirer de sous le portrait qui exploserait sûrement au moment où les Serpentard allaient passer devant, ou dire leur mot de passe, je suis retournée à la Grande Salle, direction table des Gryffondor où la seconde gifle est partie aussi vite que la première.
Y’A PAS DE RAISON. Il avait qu’à pas se barrer, ce sale lâche. Le lendemain, je me pointais devant le bureau de McGonagall, l’air renfrogné. Mais comme je le hais ce connard. Son acolyte aussi. Je lui ai tourné le dos quand il est arrivé en lançant un «
Salut Marly ». Jamais je ne lui avouerais que ça m’a fait plaisir qu’il connaisse mon prénom. JA-MAIS. McGonagall nous a fait poireauter vingt minutes devant son bureau. VINGT MINUTES avec ce pleutre de Black. J’ai juste envie de l’étrangler. Je suis restée muette, le regard fixé sur l’armure devant moi. Même pas que je lui parle. Plus jamais, j’irais le soutenir dans ses matchs.
PLUS JAMAIS. Mon frère m’a envoyé une lettre pour me dire que ce n’était pas grave d’être en retenue, qu’il l’avait souvent été et qu’il n’en était pas mort.
JE T’EMMERDE LOUIS. Moi, l’élève la plus studieuse de Poudlard, je déshonneur Serdaigle à cause d’une blague de deux crétins. C’est Potter qui devrait être à ma place. Il est passé, d’ailleurs, pendant nos vingt minutes de poireautage. Comme je l’ai coursé dans le couloir, il n’a pas demandé son reste. McGonagall a enfin daigné venir et son «
Vous allez me nettoyer les tables de la salle de potions » m’a fait lancer un regard noir à Sirius. On a donc suivi McGonagll jusqu’aux Cachots. «
Vous avez deux heures. Sachez que je vous laisse seuls, mais que si ce n’est pas fini dans deux heures, vous reviendrez demain » Je suis restée devant la porte, les bras croisés sur la poitrine. Je crois que Black a tenté de communiquer avec moi. «
Puisque tu es si malin, tu fais ça tout seul. » «
Allez, on ira plus vite à deux » «
Je t’aide si tu dis à McGonagall que c’était James avec toi ». Je l’ai bien vu à son regard qu’il ne le trahirait pas, son pote. «
T’as plus qu’une heure et cinquante-cinq minutes, parce que je ne reviens pas demain. » Dix minutes après qu’il eut commencé, je me suis assise sur une chaise. «
Il devait exploser comment le pétard ? » Quitte à me prendre une punition autant savoir pourquoi je devais passer deux heures, enfermée ici avec ce crétin de Black. «
Avec un sortilège de déclenchement… ils disent le mot de passe, ça explose… c’est pour Rogue, Avery et Mulciber, ils s’en sont pris à Erwan Sanders ce matin. On savait qu’ils seraient les premiers à revenir, vu ce qu’on leur a mis dans leurs assiettes au repas… » Le regard carnassier qu’il m’a lancé m’a un peu fait flipper. «
Un laxatif, Marly… » a-t-il terminé en éclatant de rire. J’ai haussé les épaules. «
Puéril » «
Excuse-moi pour aujourd’hui. » J’ai failli tomber de ma chaise. «
Je dirais à James qu’il a une dette envers toi, je te jure qu’il l’honora » J’ai haussé les épaules. Je n’en ai rien à faire, moi, de la dette de James Potter. Ça va pas me permettre de travailler ma métamorphose. «
Tu ne veux vraiment pas m’aider ? » Le regard noir que je lui ai lancé signa ma réponse. Non. N’empêche qu’un mec au boulot, ça claque et c’est qu’il serait presque beau, tout transpirant. «
Ça te dit pas de venir à Pré-au-Lard avec nous la semaine prochaine ? » Je crois que j’ai rêvé. Venir à Pré-au-Lard ? Avec les Maraudeurs ? Jamais. Ça serait tellement classe. Non, mais Dorcas elle va m’en vouloir. J’ai hoché la tête – peut-être un peu rouge pivoine – dans la négative. «
J’y vais avec Dorcas. » «
Dommage… » Oui, dommage. Je l’aurais pas cru mais James est venu s’excuser en me lançant que je pouvais tout lui demander, il le ferait. Ouais, bah, il ne sait pas dans quoi il s’est engagé, le pépère. N’empêche avoir un Maraudeur à ses pieds, Ça, c’est la classe.
Avec Sirius, on s’est revu. J’vous jure il est venu à la bibliothèque pour causer avec moi. Bon, il n’a pas dit grand-chose parce que Madame Pince bah elle l’a engueulé qu’on était dans une bibliothèque. En vrai, je l’aime bien Sirius, même si ses blagues non. On ne se voyait pas souvent mais c’était toujours plaisant. On a discuté de tout et de rien. On a rigolé. On a pleuré aussi, enfin moi j’ai pleuré. Lui, il sait pas ce que ça veut dire pleurer. J’aimais bien nos moments exclusifs rien que lui et moi. Je suis tombée amoureuse – où je l’étais déjà peut-être un peu avant. Je ne lui ai jamais dit, parce qu’il ne me voyait pas comme ça. Ça fait mal, vous savez, d’aimer en silence. J’ai été jalouse de toutes les filles qui sont passées dans ses bras. Parce que ses bras, ils m’appartiennent. Mais j’ai laissé faire parce que cela ne durait qu’une seule nuit. Parce qu’il était comme ça, mon Sirius, à pas vouloir s’attacher. Et finalement, je crois que je préférais être son amie plutôt que sa coucherie du soir. Je n’avais pas envie que notre amitié s’arrête là. C’est en cinquième année, que James Potter a pu régler sa dette envers moi. Et j’en étais tellement fière. Franchement, quand je lui ai demandé, je ne pensais pas qu’il accepterait. Sa fierté était en jeu, et le résultat de la coupe des Maisons aussi. Mais, il est honnête le James. Vraiment. Et j’avoue, j’étais en colère contre ce connard de Sirius. Parce qu’il s’en fiche de moi, qu’il a une nouvelle fille chaque semaine et y’a eu l’autre là… c’est comment son nom déjà… Ah oui.
Sulpicia Carrow. CO-NA-SSE. Voilà ce qu’elle est. Une sale connasse qui a pris MON Sirius. Il m’a lâché à cause d’elle. Il n’avait plus le temps pour qu’on se voit. Toujours à cause d’elle. Et que je la bécote dans les couloirs. Et que je passe toutes les nuits avec elle. Et que… je la hais. J’ai un poster d’elle dans le grenier de mes parents, je m’entraine aux fléchettes. Et dire qu’il ne voulait pas s’attacher.
QUE DU VENT. CONNARD. CONNASSE. Si je peux la buter la Carrow, je m’en donnerais à cœur joie. Et le temps de la vengeance contre Sirius était en marche. Je suis donc allée voir James Potter, avec un immense sourire aux lèvres. Je crois qu’il a un peu flipper, et pour tout dire, j’étais persuadée qu’il ne se souviendrait pas de la dette qu’il avait envers moi. Je l’ai attendu dix minutes devant la porte des Gryffondor, à discuter avec la Grosse Dame – hyper sympa mais elle chante un peu faux – bref. Je vous raconte. «
Salut Marly, Sirius n’est pas là » avait-il lancé en ouvrant la porte de leur salle commune. «
C’est toi que je veux voir… pour te rappeler à mon bon souvenir » «
Je pensais que tu l’avais oublié… je peux faire quoi pour toi ? » «
Perdre le match ? » Sa tête ? Impayable. Magnifique. Enorme. Je crois qu’il aurait avalé de la bouse de dragon cela lui aurait fait le même effet. «
T’es… dingue… On est en tête ! » «
On est deuxième. On doit gagner ce match pour être premier… » «
Marlène… je… » «
Tu as une dette envers moi l’oublie pas » l’ai-je coupé. «
Demande à Sirus… » J’ai hoché la tête dans la négative. Déjà je lui cause plus à Sirius, je le déteste. «
C’est pas lui qui marque les buts, c’est toi. Et puis, tu te rattraperas l’année prochaine mais cette année la coupe elle est pour les Serdaigle » Et j’ai fait demi-tour sans un mot de plus. Je n’aurais pas cru qu’il le ferait. Mais il l’a fait. Il a fait en sorte qu’on gagne le match et la coupe. Je crois qu’en prime il s’est pris une engueulade par son capitaine, son meilleur ami et ses coéquipiers. Bon, je me suis servi de lui pour gagner, mais comme dirait mon frère :
quand on veut, on peut, tous les moyens sont bons pour arriver à nos fins… Putain, je suis devenue une Serpentard en herbe. Depuis ce jour-là, avec James on a plus discuté. Parce que je suis quand même allé le remercié d’avoir si mal joué. Je ne lui avouerais jamais que j’aime Sirius, mais je suis sûr qu’il le sait. En sixième année, il m’a embarqué à Pré-au-Lard – Sirius était encore avec sa pimbêche là – et il m’a fait faire un tatouage… juste par défi. Le jeu du
Cap ou pas Cap, vous connaissez ? «
Capable d’aller te faire tatouer un chien sur le poignet ? » avait-il lancé une biéraubeurre à la main. Par esprit de contradiction ou parce que j’étais peut-être un peu ivre – le whisky pur feu n’est pas bon pour la santé – je l’ai fait. C’est con, je préfère les chats. Les Gryffondor ont gagné la Coupe. On ne peut pas être les premiers à tous les coups. Et James n’avait qu’une seule dette envers moi, pas deux.
La septième année, l’autre il était plus dans mon champ de vision et je ne m’en suis pas portée plus mal. De toute façon, je ne l’aime plus. Je veux être James, moi. Juste pour continuer à le voir. Et parce que James il a fini avec la femme de sa vie. Lily Evans. Elle est cool, elle. Bon, un peu trop maniaque parfois mais c’est une chouette fille. Je me suis concentrée sur la fin de mes études, parce qu’il y a les ASPICs et que je veux être médicomage, et que je me dois d’être la meilleure. J’ai quand même réussi à me faire tatouer un petit aigle sur l’épaule droite. A Noël, j’étais rentrée à la maison – comme tous les ans – et mes parents avaient invité – pour une raison obscure – les parents de James Potter. Peut-être parce que mon frère, il sert sous les ordres de son père. Ah ouais, c’est peut-être ça. N’empêche qu’on s’est revu et qu’on est allé se promener au Chemin de Traverse. Il m’a appris que Sirius n’était plus avec sa connasse. TANT MIEUX. Mais c’pas pour ça que j’irais le voir. Il m’a menti. Il ne voulait pas de relation stable. Il a fait tout l’inverse avec Carrow. Il n’avait qu’elle en tête. Carrow par-ci, Carrow par-là… Je me suis fait faire un tatouage donc, d’un aigle, sur l’épaule. Pace que James il m’a encore fait le coup du Cap ou pas Cap. Je lui ai demandé en échange de placer le mot
« saperlipopette » & « quéquette » dans un de ses devoirs de l’ESM. Oui, parfois, je suis très classe et puérile. N’empêche qu’avec les Maraudeurs faut leur parler comme ça, sinon ils ne comprennent pas. N’empêche qu’il l’a fait. J’ai eu mes ASPICs et je suis entrée à la faculté de Médicomagie. Et je crois que j’aurais pu la tuer cette connasse quand je l’ai vu dans les couloirs. Et à l’Ordre du Phénix. J’y ai retrouvé James et Sirius. C’était bien ma veine. Je lui en veux encore, mais je n’arrive pas à l’oublier. Et quand il me parle aux réunions, bah forcément je lui réponds. Mais c’est plus comme avant. Je n’ai pas envie de m’attacher. Si ce n’est pas Carrow, ça en sera une autre qui prendra la place et je ne veux pas souffrir encore une fois. Alors je m’éloigne. Pour me préserver. C’est ce que mon frère dit toujours. Préserve-toi ma sœur, les autres ne le feront pas pour toi. Il a tellement raison. J’ai continué les études de médicomagie, et je sais que je veux exercer avec les enfants. Alors je fais tout pour y arriver. L’année 1979 a été la pire de ma vie, parce que je n’ai rien pu faire pour empêcher ça et que j’ai tout perdu ce jour-là. Mes parents, qui se trouvaient au mauvais endroit, au mauvis moment. Mon frère parce qu’il faisait parti des Aurors. L’attaque de Pré-au-Lard m’a profondément affectée. J’y étais en tant que membre de l’Ordre du Phénix et j’ai rien pu faire. Ça fait mal de voir autant de morts et de blessés, juste à cause de Mangemorts. Depuis, je suis bien plus active au sein de l’Ordre, parce qu’il faut les éliminer tous ces enfoirés qui s’en prennent aux enfants, aux sorciers, aux moldus. C’est dur d’évoluer sans ses parents et mon frère mais pour eux, je serais médicomage, et je vengerais leurs morts. Et puis il y a eu l’Attaque de Poudlard. Si Pré-au-Lard et le Chemin de Traverse m’avait bien mis à terre, je crois que Poudlard m’a achevé. Je n'avais jamais vu autant de décombres, de morts, d’enfants morts, de blessés, et rien pour les soigner. J’y suis allée en tant qu’apprentie médicomage et j’ai fait ce que j’ai pu. J’ai eu de la chance, je n’ai pas été blessée – l’autre non plus d’ailleurs, si elle avait pu se prendre une balle en pleine tête ça m’aurait arrangé. Passons. Je vois James de temps en temps, il a été blessé pendant l’attaque – il est prof maintenant… on a pas mal discuté parce que j’ignorais ce qu’il était devenu, avec la mort de mes parents et de mon frère, j’admets que je n’ai pris des nouvelles de personnes. Et Sirius… bah lui, j’aimerais bien le revoir. Juste pour voir s’il va bien, parce qu’avec la mort de l’autre connasse, je suis sûre qu’il déprime… même si je vais pas la pleurer, hein, mais ça me fait mal que Sirius il aille mal… même si je lui en veux toujours autant de m’avoir laissée tomber à cause de sa blondasse.