Sirius Black - Playing with the limits

Que pensez-vous de la situation et du climat actuel qui règne sur le Royaume-Uni ? La situation se dégrade de plus en plus. Le monde sorcier sombre dans le chaos et rien ne semble possible pour ralentir la chute. Question de karma peut-être, après tant de siècles à penser les moldus crédules, on se rend finalement compte qu'ils peuvent aussi se défendre, avec leurs propres armes. Quant à Voldemort, il n'y a guère de chose à dire sur ce dernier. L'éliminer définitivement est la seule solution, lui et ses cinglés de sbires.

Quels sont vos idéaux ? Votre vision de ce que le monde devrait être ? Je suis sang-pur, né dans une famille qui se croit presque de sang royal pour cette raison là. J'aurai pu suivre les idéaux de la noble maison des Black, mais ce n'est pas moi et ça ne le sera jamais. J'ai toujours été à contre-courant par rapport à eux, un rebelle déjà en étant enfant et qui est devenu un traitre en grandissant. Je n'ai pas honte, ni peur de la décision que j'ai prise de leur tourner le dos. Je ne resterai pas à rien faire loin de là, juste que j'affronterai ma famille en me trouvant dans le cas adverse, en me rendant utile avec l'Ordre du Phénix et en combattant cette idée de la suprématie du sang sorcier. Nous sommes tous différents et il faut l'accepter, ce n'est pas toujours un mal de faire bouger un peu les lignes de la société.

Caractère Sirius a toujours été un jeune homme à la forte personnalité et au fort caractère. Opposé à sa famille depuis de nombreuses années, il a toujours estimé qu'il était mieux de penser par soi-même que de s'enfermer dans des traditions anciennes et poussiéreuses. Il est d'une détermination à toutes épreuves et quand il a une idée derrière la tête, il ne l'a pas autre part, que ce soit pour les actes de bravoure et de camaraderie, comme des actes bien moins nobles, appelant à une justice partielle qu'il désire rendre à sa façon. Son obstination démesurée peut parfois lui jouer des tours, et bien qu'il peut reconnaître avoir tort dans son for intérieur, il n'est pas question pour lui de le reconnaître en public, se drapant alors dans son orgueil et son ego.

Sirius n'est pas quelqu'un que l'on prend facilement au sérieux. En même temps, il fait tout pour qu'on le pense inconséquent et inconscient, préférant le rire aux sujets sérieux ou épineux. Il a toujours eu besoin de rire, ou d'avoir ce petit rictus malicieux au coin des lèvres, et ainsi pouvoir cacher les failles qui sont les siennes. C'est une personne intelligente, qui emploie ses connaissances pour se lancer dans des aventures périlleuses ou des blagues mémorables. Il a plus de mal à utiliser cette capacité à bon escient, plus par flemmardise prononcée qu'autre chose.

Pour autant, Sirius est un homme qui peut se montrer doux quand il le faut, il est sécurisant dans sa façon d'être. C'est un ami plus que loyal, qui viendra toujours répondre aux besoins de ceux qu'il aime de jour comme de nuit. Il a un grand coeur, il est extrêmement généreux avec son entourage et même s'il ne déclare pas ses sentiments à voix haute, il essaie toujours de le montrer par des gestes ou par de petites attentions. Il suffit de lire entre les lignes.

Comment ai-je transformé mes amis en énergumènes ?

La pluie tombait à présent en trombes d'eau juste devant le seuil de la porte de son pub. Personne ou presque n'avait osé franchir le mur d'eau qui s'abattait actuellement dans le quartier de Chelsea, et il ne pouvait que le comprendre, lui-même ne se serait pas risqué à faire un pas de plus. Il n'avait guère envie que l'un de ses amis puisse lui dire qu'il sentait, encore une fois, le chien mouillé. Pourtant, il adorait cela, l'odeur de la pluie, cette sensation qu'une averse, aussi forte soit-elle, pouvait tout nettoyer sur son passage et ainsi redonner à nouveau vie à l'environnement autour de soi. Il était là, adossé au chambranle de la porte, un simple t-shirt sur le dos, une cigarette entre ses doigts qu'il s'amusait à tourner alors que le vent continuait à la faire rougir. Il finit par la porter à ses lèvres et en tira une longue bouffée, avant de s'amuser à faire des cercles avec la fumée qu'il expulsait. Il ne savait depuis combien de temps, il était là, néanmoins, l'ambiance qui régnait actuellement, venait à l'apaiser, alors que le chaos semblait s'installer au-dehors. Il ne disait pas un mot, il ne faisait pas un geste, il savourait juste l'un de ses rares moments où il arrivait à trouver la paix intérieure, autant dans son cœur, que dans son esprit. Il restait, cependant, attentif à tout ce qu'il entendait autour de lui, et le léger pop qui retentit dans le fond du pub, puis les quelques pas qui vinrent le rejoindre à l'entrée du bâtiment lui confirmèrent la présence de quelqu'un. Ses sens avaient toujours été extrêmement affûtés, une question de survie sans doute au sein de sa famille de fous alliés, mais depuis qu'il était devenu un animagus, il avait l'impression que le phénomène s'était amplifié. 

Bien que les lieux n'étaient guère le point de chute des sorciers de Londres, comme pouvait l'être le Chaudron Baveur. Sirius avait réussi à se faire une petite réputation, principalement auprès de ses anciens contacts de Poudlard. Ainsi, ils pouvaient trouver un coin tranquille, sans pression et avec un risque bien diminué d'avoir des oreilles indiscrètes qui pourraient glaner des informations à divulguer à certaines personnes ayant les pires intentions possibles. Il y avait juste quelques règles à respecter, comme le fait de s'habiller pour l'occasion et ne pas passer pour des hurluberlus à chaque sortie et un lieu de transplanage bien désigné. Aujourd'hui, encore plus que les autres jours, il était bien plus simple de se rendre ici par un petit transplanage et seuls les sorciers habitués à venir jusqu'ici, en plein quartier moldu, connaissaient les règles concernant les apparitions soudaines pour pouvoir être accueilli le mieux du monde par le tenancier de l'affaire. On vint alors lui donner une petite tape dans le dos, et Sirius tourna lentement la tête vers le nouveau venu, et lui fit un petit sourire malicieux, au coin des lèvres, après tout, c'était un peu devenu sa marque de fabrique après toutes ses années. « Tu as bravé la tempête pour venir jusqu'ici, quel courage ! Alors qu'est-ce que je te sers aujourd'hui ?! » Il jeta sa cigarette dans le caniveau et rentra à l'intérieur de l'établissement, laissant la pluie, le vent, et sa sérénité de l'autre côté de la porte. Il passa rapidement derrière le comptoir, s'affairant alors à servir un verre au sorcier qu'il avait face à lui. Il y eut un premier, puis un second, puis il décida finalement d'arrêter de les compter alors que le pauvre homme tenait à peine debout, mais continuait à s'accrocher à son verre. 

« Tu ne regrettes jamais ? » Sirius releva la tête pour l'observer, fronçant alors les sourcils face à la question. « Parfois si, quant à partir d'une certaine heure, tu sens le bouc ... » L'autre balaya l'image d'un revers de la main, rapprochant un peu plus son verre de ses lèvres. « Je ne te parle pas de ça… Enfin… Je te parle de ton nom, ton héritage, ta famille ... » Sirius soupira longuement, retirant alors le verre des mains du sorcier et l'ingurgitant d'une seule traite. « Je crois qu'il est temps que tu rentres chez toi. Tu as trop bu et moi, pas assez pour supporter tes conneries. On ferme la boutique. » Il était évident que le transplanage n'était plus possible avec un tel degré d'alcool dans le sang et il n'avait guère envie de se fatiguer à risquer de le renvoyer chez lui en kit. La magicobus ferait un formidable taxi. Une fois le fardeau bien sagement couché dans le transport magique, Sirius avait fermé boutique et c'était mis à ranger les lieux. Il aurait pu le faire d'un seul coup de baguette, cela ne lui aurait pris que quelques secondes, mais pour autant, il avait besoin de le faire, tel un simple moldu, car d'une certaine façon, c'était ainsi qu'il avait décidé de vivre. 

Est-ce qu'il regrettait ? Non. Comment pourrait-il un seul instant regretter d'avoir un jour dit merde à sa famille, de faire une croix sur ses fous qui partageaient le même sens que lui, mais qui étaient des monstres qui se cachaient sous de beaux vêtements et une distinction, sans aucune comparaison ? Il avait toujours réussi à se démarquer, un esprit plus vif, un esprit plus rebelle que la normale. Walburga Black n'était pas une mère des plus aimantes, elle tenait sa maison et ses enfants d'une main de maître, une main de fer dans un gant en fer. L'amour n'était pas primordial chez les Black, il n'y avait pas besoin de cela pour pouvoir se faire une place dans la société et pour pouvoir grandir, s'élever et s'installer sur les plus hautes marches, dans les plus hautes fonctions de la société magique anglaise. Il avait bien tenté quelques tours, quelques entourloupes, mais il n'avait guère de liberté d'action en continuant à vivre sous le même toit que sa famille. Poudlard avait été une résurrection pour le jeune garçon qu'il était, un moyen de rabattre les cartes et de changer son destin. 

Le choixpeau l'avait envoyé chez les Gryffondor et alors la révolution s'était sérieusement mise en place. Il ne rentrait plus que pour les vacances d'été, n'ayant donc à supporter les brimades et sa famille de cinglés que seulement deux mois par an. Néanmoins, il trouvait tous les moyens possibles pour pouvoir échapper à cet enfer familial. Car on pouvait partager les mêmes origines, mais finalement, la véritable famille était celle qu'on se constituait. James, Remus et Peter, voilà celle qu'il s'était choisie, celle sur laquelle il pouvait compter, jour comme nuit, avec qui il pouvait tout partager, même les choses les plus difficiles. Quelque chose sans faille ou presque, là où on était prêt à se transformer soi-même, à devenir autre chose pour pouvoir aider un ami dans le besoin. Poudlard était son refuge, là où il se sentait maître, là où il se sentait roi. S'il y avait une période qu'il regrettait réellement, c'était celle-ci. Celle où l'âge adulte semblait si loin et qu'il pouvait être totalement insouciant. Insouciant oui, mais il était loin d'être idiot, et les retours au 12 Square Grimmaurd, de plus en plus difficiles. Il n'était plus possible de cohabiter ensemble, et alors qu'il n'avait que seize ans, Sirius quitta tout ce qu'il avait pour fuir, fuir sa famille, fuir son héritage, fuir ce qu'il aurait dû représenter et qu'il exécrait par-dessus tout. La famille Potter, heureusement, l’accueillit à bras ouverts et il fut certain de passer le meilleur été de son existence en la compagnie de son meilleur ami, de son frère de cœur. Rien ne viendrait maintenant à l'arrêter, à stopper l'homme qu'il était et à revendiquer sans aucune honte les idéaux qu'il défendait et qui étaient à l'opposé de ceux de la maison Black. 

Mais ce qui était vrai pour lui, n'était pas forcément une vérité pour tout le monde. Il avait renié sa famille, il avait renié le monde dans lequel il était né, mais il avait eu des gens sur lesquels il avait pu s'appuyer pour continuer de vivre, pour pouvoir aller de l'avant. Il aurait aimé être aussi cet homme pour elle. Un coup de sort l'avait fait rentrer dans sa vie, sans qu'il ne se l'explique pourquoi, ni comment, il avait fini par s'attacher à cet être à part. Il lui était bien évidemment impossible de parler de tout cela, de le prononcer à voix haute. Orgueil mal placé comme toujours, l'idée sans doute de pouvoir dire qu'on dépendait de quelqu'un en éprouvant d'autres sentiments que ceux de l'amitié. Il était Sirius Black, emmerdeur professionnel, charismatique batteur de l'équipe de Quidditch, maraudeur le plus sexy de la bande et surtout un coureur de jupons qui ne cachait rien de son appétit pour les conquêtes multiples. Elle, elle était différente. Pourquoi ? Fallait-il réellement toujours tout expliquer, et risquer de briser la magie ? Les rencontres en catimini, les chamailleries à la lumière du jour, la passion au cœur de la nuit. Tout cela lui allait très bien, leur allait très bien, autant à elle qu'à lui. Mais Poudlard offrait la sécurité et le secret sur ce qui se jouait entre eux. Une parenthèse enchantée qui prendrait fin une fois la scolarité terminée. Il se souvenait encore de sa descente de train, de cette dernière descente de train, de ce tête-à-tête improvisé à la dernière seconde, où elle lui avait révélé ses sentiments. Il aurait pu lui répondre, il aurait sans doute dû le faire. Cependant, l'instant de grâce était terminé, il ne voulait pas continuer à se cacher, et il doutait qu'elle soit prête à changer de vie pour lui, et de renoncer à la sécurité que lui apportait sa famille, aussi stricte et coincée que celle qu'il avait décidé d'abandonner de son côté. Il ne la blâmait nullement, mais il ne pouvait lui imposer une quelconque façon de voir la vie, et inversement. Il aimait son indépendance, il aimait l'homme qu'il était devenu et n'était pas prêt à se cacher, comme le traître que les siens ne cessaient d'incriminer. 

Il était certain que Sirius avait des regrets, ils étaient plus nombreux qu'il ne voudrait jamais l'avouer et cela créait bien plus de failles qu'il ne pourrait jamais le reconnaître. Néanmoins, il était plus certain aujourd'hui de l'homme qu'il était, qu'il ne l'aurait jamais pu l'être en restant le fils Black que tout le monde attendait qu'il soit.

Le quatrième Maraudeur est dans la plaaaace ! Bienvenue chez toi !

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