Viva Australia ~ Jérémy Baker

Que pensez-vous de la situation et du climat actuel qui règne sur le Royaume-Uni ? Si j'avais su j'aurais pas venu. Impossible d'imaginer ce qu'il se passe en Angleterre. C'est effrayant. Et même si je ne fais pas parti clairement de la résistance, je sais les aider quand il le faut.

Quels sont vos idéaux ? Votre vision de ce que le monde devrait être ? Comme dirait les Trois Mousquetaires, un pour tous et tous pour un. Je suis là pour sauver les personnes quelle que soit leurs sang, leurs couleurs, leurs idéaux. Maintenant, si je devais choisir entre un mage noir et un mage blanc, je prendrais le mage blanc.

Caractère J'ai toujours aimé faire le clown, c'est mon instinct de survie. Un échappatoire à mon père, et qui me sert encore pour détendre l'atmosphère. J'ai toujours une blague dans l'escarcelle pour briser la glace. Je suis très curieux, et j'aime apprendre. Travailleur et exigeant, je fais tout pour réussir ce que j'ai entrepris. Je suis persévérant. Ma confiance est dure à obtenir mais une fois obtenue, elle est fidèle. J'aime jouer avec tout et tout le monde. Peut-être un peu vantard - en même temps avec mon doctorat, je peux l'être - je suis aussi un peu râleur - beaucoup ? Peut-être. J'aime faire la fête, et je suis toujours partant pour des défis et toute sorte d'activité que l'on peut faire avec un coup dans le nez. Si je suis très droit dans mon boulot, en revanche, je suis énormément bordélique pour tout le reste. Tant que je m'y retrouve... Mon meilleur ami me trouve chiant et emmerdeur. En même temps, je suis toujours entrain de le reprendre sur tout, c'est un jeu pour moi. Et quand je veux quelque chose, je l'obtiens. Je ne lâche jamais l'affaire.

tout quitter, pour tout recommencer

Cela fait vingt-huit ans que j’existe, et cela fait vingt-huit ans que je ne comprends toujours pas pourquoi ma mère s’est mariée avec mon géniteur. Je l’ai toujours détesté, et je continuerais de le haïr jusqu’à la fin de ma vie, je crois. Il n’a pas été un bon père et ne le sera jamais. Ma mère est une sorcière qui - à cause de l’autre con – a perdu ses pouvoirs, ou tout du moins les a enfouis si profondément au fond d’elle qu’ils n’arrivent plus à ressortir. J’ai vécu jusqu’à onze ans sans connaitre ma condition, l’enfer avait déjà commencé bien avant que je ne reçoive ma lettre pour entrer à l’Institut de Magie d’Hamelin. Nous habitions à Darwin, une petite ville à l’ouest de l’Australie. Mon père a toujours été violent lorsqu’il buvait. J’ignore si ma mère le savait, et je crois que je ne voulais pas l’imaginer, qu’elle puisse savoir et ne rien faire. J’en ai passé des heures aux urgences de Darwin à justifier par a+b que oui, je suis maladroit et que oui, j’ai loupé - encore – une marche dans les escaliers, sous l’œil noir de mon père, qui je savais me le ferais payer si je disais autre chose que cette vérité. Pendant longtemps, j’ai eu peur de lui et de ce qu’il pouvait me faire, alors j’oubliais. J’oubliais les soirées douloureuses, et ne conservait que ce qu’il me faisait envie et plaisir, à savoir les amis de l’école. Avec eux, je refaisais le monde et on rigolait bien. L’humour est devenu une sorte d’échappatoire, pour oublier ce que je vivais. Mon père détestait ça lorsque je faisais des blagues, alors j’ai continué. Pour le faire enrager. Je savais qu’il me le ferait payer. C’est à cinq ans que j’ai commencé la danse, je crois que là mon père a manqué faire un AVC rien que d’imaginer son fils en train de faire des pirouettes sur du Tchaïkovski. J’avais tellement aimé le ballet du Lac des Cygnes que je voulais absolument sauter aussi haut que le danseur étoile du Ballet Bolchoï. J’ai commencé l’année suivante le judo, peut-être pour montrer à mon père que oui, on pouvait aimer la danse et le judo sans pour autant être totalement dégénéré. J’ignore réellement s’il fut un jour fier de moi. Aujourd’hui, je m’en contre fou, je vis ma vie comme je l’entend et peut m’importe ce que les autres pensent. S’ils ne sont pas contents ? Qu’ils s’en aillent. Je n’ai plus peur de dire ce que je pense et ce que je veux. Merci mon cher géniteur, c’est grâce à toi, tout ça. A huit ans, je me suis rendu compte que des choses étranges se produisaient autour de moi, mais je crois que la volonté de ne rien faire qui pourrait faire sortir la colère de mon père m’a fait oublier tout ça. Je ne voulais pas y penser, ne pas finir encore aux urgences. C’est probablement mes séjours fréquents aux urgences qui m’ont tourné naturellement vers le métier que je fais aujourd’hui. Pour aider les mômes comme moi qui ne peuvent rien dire de peur de se faire frapper plus fort. J’ai appris à ne plus pleurer, ça donnait encore plus d’entrain à mon géniteur. Aujourd’hui, je me dis que j’ai eu de la chance, mon père n’était pas sorcier, il ne connaissait pas les sortilèges de tortures, y aurais-je eu droit si cela avait été le cas ? C’est à onze ans que j’ai reçu la lettre. Elle a changé ma vie dans le bien et le mal. Je suis devenu l’enfant à abattre aux yeux de mon père. Vade Retro Satanas ! Comme il aurait pu le dire. Un sorcier ? Quoi ? Un monstre dans ma famille ?! Va-t'en ! Je me souviens encore de ses paroles qui m’avaient anéanti. Mon père me mettait à la porte de ma maison. Et ma mère... qui ne bougeait pas une oreille comme si c’était normal. Ce fut le jour où j’ai pris la plus grosse râclée de ma vie, sans jamais n’avoir rien dit ou fait. Enfin si... je suis né du mauvais côté. Sorcier de mon état. Et mon père, le mec le plus intolérant au monde, de l’autre côté. Je crois que je l’ai achevé le jour où j’ai annoncé à mes vieux que j’aimais les garçons. J’ai tellement aimé sa tête, avec ses petits yeux tout rentrés dans ses orbites, cessant de respirer, cherchant sûrement comment il allait faire pour me faire passer cette envie, cette lubie. Mais non papa, ce n’est pas une lubie. Je ne fais pas ça pour te faire chier – enfin si un peu – mais parce que c’est ainsi. Je suis comme ça. Sorcier, homo et surtout très fier de l’être. Mes années passées à Hamelin furent les meilleures de ma vie. Enfin la liberté s’offrait à moi et à mes potes. On a fait toutes les conneries possibles que des gosses pouvaient faire. J’ai appris à faire du surf, nager avec les dauphins. Parce que oui, à Hamelin nous pouvons nager avec les dauphins. L’institut est situé sur la plus grande baie d’Australie. La baie d’Hamelin, dans le sud de l’île. La plage est immense et le château semble flotter sur l’eau. Certaines salles de cours sont même sous l’eau, très pratique lorsque l’on étudie les créatures aquatiques. J’ai réellement appris à vivre à l’institut, là où j’étais bien, sans avoir peur le soir. Certes, les vacances n’étaient pas de tout repos, mon géniteur me faisait payer encore et encore qui j’étais mais j’avais une arme. La seule qui lui faisait réellement peur. Au retour de ma première année, mes pouvoirs s’étaient enfin révélés et apparaissaient un peu quand ils voulaient. La frappe de mon père aussi puissante que rapide a eu pour retour un vol plané brutal avec un atterrissage forcé en plein sur la table basse du salon. Trauma Crânien pour sa part, et trouille bleue pour moi. Je me suis enfermé dans ma chambre pendant trois jours. Et lorsque j’en suis ressorti, mon géniteur n’a plus jamais essayé de me toucher. Oh bien sûr, je n’échappais pas aux paroles méchantes et humiliantes mais je n’en avais que faire. Je n’avais plus peur de mon connard de père. C’est en troisième année qu’il m’a définitivement mis à la porte. Je suis parti finir les vacances chez mon meilleur ami. Ses parents n’ont jamais su ce que les miens avaient fait, et jamais ils ne le sauraient. Je ne voulais pas de leur pitié ni avoir des problèmes, ni me retrouver dans un foyer pour ado. Je passais toutes les vacances à l’Institut, et les grandes vacances chez mon meilleur ami, qui habitait Sydney. J’aurais pu très bien tout leur avouer mais qu’auraient-ils fait ? M’auraient-ils renvoyé là-bas ? Auraient-ils obligé mes parents à me reprendre ? Et ça, je ne le voulais pas. Je ne voulais pas retourner chez ceux qui m’avait tourné le dos. Mon géniteur et ma génitrice - elle qui savait mais qui n’avait rien fait – je ne leur devais plus rien. Loin des yeux, loin du cœur. Plus jamais je ne les reverrais.  

Mon meilleur ami est d’origine japonaise, c’est lui qui m’a appris à parler sa langue. J’ai mis des jours, des mois, des années même pour dessiner les caractères et je me suis rendu-compte que j’y arrivais nettement mieux avec une bonne bière dans le nez. Si j’étais un élève plutôt studieux à l’institut, dès que nous étions en vacances, je devenais tout l’opposé. Besoin de penser à autre chose, de décompenser, j’en ai fait des conneries, mais peut m’importais, j’étais juste libre. De mes mouvements, de qui je fréquentais, de ce que je faisais. J’ai rencontré celui qui m’a fait découvrir l’amour, au judo. Un beau blond avec un corps d’Apollon. Il était parfait. J’ai appris à danser le rock avec lui. Grosse différence avec le classique mais un très bon défouloir. En cinquième année à Hamelin, on doit choisir ses options en fonction de ce que l’on veut faire comme métier. Je n’ai pas mis dix minutes pour choisir ma voix. Je le savais depuis longtemps, je voulais aider les gens, les soigner, les aider, comprendre leur parcours et surtout sauver les enfants qui comme moi n’osaient rien dire. J’ai pris la voie de la médicomagie, option médecine conventionnelle – ou médecine non-magique. Toutes les options utiles pour entrer ensuite à l’institut de médicomagie de Sydney. Botanique, Potions, Créatures Magiques, Sortilèges, Médecine Conventionnelle – approche très basique mais néanmoins intéressante - et bien sûr la métamorphose.  Deux ans plus tard, et après sept ans d’étude j’obtenais mon Degré Général d’Aptitude à la Pratique de la Sorcellerie Elementaire. J’ai loué un appart à Sydney et je suis entré à l’Institut de médicomagie. Mon meilleur ami empruntait une voie d’avomage. Je n’avais plus eu de nouvelles de mes parents jusqu’à mes examens de première année. Celle qui déterminerait quelle voie de la médicomagie j’emprunterais. Les enfants. Je voulais sauver les enfants. Un soir, alors que je recevais une galante compagnie – un brun d’un mètre quatre vingt-dix avec qui j’avais envie de partager plus qu’une coupe à la vanille – une visite aussi inattendue que dérangeante est arrivée. Ma mère sonnait à ma porte. Autant dire que ma soirée ne fut pas celle que j’avais escompté. Ma mère voulait renouer avec moi, elle s’est excusée. Et la révélation qu’elle m’a faite m’a laissé sans voix au milieu de mon salon. Ma mère, celle qui m’avait renié en même temps que mon père était une sorcière. Je l’ai tellement maudite ce jour-là. Je l’ai mise à la porte. Aujourd’hui, je n’avais plus besoin d’elle, ni de sa magie, ni de personne. C’est mon beau brun qui m’a conseillé de retourner la voir, entendre son histoire. Pourquoi faire ? Elle savait ce que j’étais, elle était comme moi et jamais, ô grand jamais, elle ne m’avait défendu face à ce géniteur violent. J’ai continué mes études, essayant d’oublier mon géniteur et la visite de ma mère. J’ai obtenu mon diplôme de médicomagie, et ma thèse de médecine moldue. Combiner les deux sciences pour mieux soigner. A vingt-six ans, j’étais diplômé dans les deux mondes. J’aurais pu entrer au Devil’s Hospital – en référence au Diable de Tasmanie - l’hôpital sorcier du pays mais une nouvelle visite de ma mère m’a fait prendre une toute autre direction. J’ai fui le pays, pour ne plus à avoir affronter ma mère - à qui j’en voulais de n’avoir rien fait - à mon père - que je détestais pour ce qu’il avait fait - à ce pays – qui n’avait rien fait pour m’aider quand j’en avais besoin – je suis parti le plus loin possible de l’Australie. J’ai atterri en Angleterre, dans un froid polaire, un jour de juin. Passer de 40 degrés à l’ombre à moins huit milles, j’ai pris un choc thermique en pleine poire. J’ai regretté instantanément mon Australie Natale. Pendant un an, j’ai parcouru la Grande-Bretagne et le reste de l’Europe, venant en aide aux gens des villages moldus. La France reste le pays que je préfère avec sa diversité à toute épreuve. En revanche, l’Italie reste et restera MON pays pour être spécialisés dans mes deux aliments préférés : les pâtes et le café. Je pourrais me transfuser de café tellement j’en suis un drogué. Un an après mon tour d’Europe, je revenais en Angleterre avec la ferme intention de me poser. Enfin. La guerre commençait à monter au sein des différents partis. J’ai postulé à Sainte-Mangouste. J’aurais pu repartir en Angleterre mais la rencontre d’un petit roux m’a fait renoncer à repartir dans mon pays natal. J’ai passé des mois supers en sa compagnie mais nos chemins étaient bien trop différents, lui il voulait du stable, moi je voulais juste m’éclater. On s’est séparé, resté en bons termes, je suis entré aux services des urgences pédiatriques de Sainte-Mangouste. Je fais aussi, parfois, des gardes à l’hôpital Moldu de Londres. Je ne suis pas de l’Ordre, je ne sais pas me battre, je soigne, mais je suis de tout cœur avec eux et je les soutiendrais jusqu’au bout. Je suis bon dans ce que je fais – enfin je crois – j’obtiens ce que je veux, je ne lâche jamais l’affaire.  

Ok ce personnage est beaucoup trop drôle et tellement touchant que j'ai fondu

Maintenant que tu as réussi à passer cette épreuve, tu peux aller créer ta page de lien, ainsi que partager ton carnet de voyage ou mettre ton hibou/ta chouette dans la volière.

Sois le bienvenu dans la communauté THM.