Le chasseur sachant chasser

Voilà deux jours qu’il a eut une discussion avec l’ordre du talion, plutôt mouvementé. Ils ne peuvent pas le tuer, parce qu’ils savent que si jamais il venait à disparaitre des informations pourraient sortir sur pratiquement tous leur chasseur risquant ainsi la fin de l’ordre. Ethan aura au moins eux le plaisir certain de les faire un peu enrager ces hauts gradés de l’ordre qui ont osé le priver de son fils et maltraiter ce dernier. Malheureusement, il devait se contenter de cette jouissance bien maigre puisqu’autrement il a dû accepter l’accord qu’ils lui proposaient afin d’espérer récupérer ses droits parentaux et assurer la sécurité de son fils autant que la sienne. L’accord est bon pour lui, même si ça veut dire renoncer au reste de sa vengeance. Il se doit de penser à son fils, à sa protection tant pis pour le reste.
Libérer de sa vengeance, il peut se concentre sur autre chose : s’assurer que ceux qui ont accueilli son fils durant ses années de cauchemar éveiller étaient bon avec l’enfant. Contrairement aux Winston, il ne pense pas que les autres aient posé problème. Ils ne lui ont pas semblé agressif envers son fils et de son perchoir sur les toit d’un Londres magique, mais il veut s’en assurer. Et le premier dans sa ligne de mire est un certain Sirius Black propriétaire d’un bar sorcier nommé le Chelsea Potter. Le premier vers lequel son fils l’a conduit sans le savoir suivi de près par la serveuse du lieu Shannon. Il a d’autres noms grappillé par d’autre moyen ou surveillance dont il s’occupera prochainement.
Aujourd’hui, il a décidé de suivre Sirius Black qui a par chance choisi de quitter le côté magique de Londres pour s’aventurer chez les sans magie. Une chance pour Ethan qui pense sérieusement être grillé auprès des petits clefs des mains de saint Michel et qui n’a pour le moment pas trouvé le moyen d’atteindre le côté magique londonien sans une aide fortuite. Il trouvera ou pas, ça n’a pas d’importance pour le moment son esprit n’est pas en quête de reprise de la chasse et il pense avoir d’autre moyen de parler à ceux que son fils fréquente.
La preuve avec cette filature pas du tout discrète dans des rues marchande de Londres du jeune homme brun qui ne doit pas avoir plus de vingt ans. Il veut être repéré pour que ce Sirius l’approche de lui-même. Sans doute que ce n’est pas très sain comme façon d’appréhender les gens, mais il est un chasseur depuis longtemps et il aime ce genre de rencontre avec un peu -beaucoup- de tension. Parfait pour installer un climat propice à quelques interrogations sur cette personne en espérant y obtenir la vérité, bien qu’il la connaisse déjà plus ou moins les faits réels dans toute ces histoires.  Sa main glisse contre sa veste en cuir marrant et il y sent une arme qu’il peut dégager de là en moins de dix secondes. Dans sa bottes il y a un autre flingue plus petit et difficile d’accès. Et enfin il a deux armes blanches rangés dans ses manches de vestes. Il a un arsenal pour faire face à quelques complications si nécessaire, mais espère ne pas avoir à s’en servir.

Si je devais faire le récapitulatif de ce mois de novembre : il était globalement à chier. Mon mois de naissance n'avait jamais été un plaisir à proprement parler, mais là, je dépassais bien mes propres espérances. Y'avait pas une journée qui se terminait bien. Ou si. Ou je voyais tout en noir, parce que je me reprochais sans cesse mon choix et mon sale caractère en ayant râlé sur Remus, dont je n'avais bien entendu plus aucune nouvelle. Circée, c'était encore différent. Parce que j'avais cette drôle de sensation que plus on s'approchait de ses noces, plus elle me glissait entre les doigts. Et ça, ce concept ... je l'acceptais pas.

Une petite voix me soufflait de le faire. De laisser couler. Parce que c'était pas ainsi, en ayant réapparu dans sa vie, que je pouvais tout réparer. J'avais fait ce que je faisais de mieux : j'étais arrivé dans son existence, j'avais de nouveau tout chamboulé et je me préparais à repartir à nouveau. Conscient que son mariage, elle devait l'honorer. Ça, c'était la timide voix de la conscience qui tentait de se frayer un chemin contre celle qui était décemment bien plus forte et que j'écoutais bien plus souvent. Jamais, je l'abandonnerais. Ou plus. Parce que j'en avais assez fait. Comme recoller les morceaux de mon amitié brisée avec le Lycan.

Ouais, c'était VRAIMENT un bilan à chier que mon esprit était en train de se taper. Une introspection quasi maladive de vingt-et-une années de vie, où mes choix n'avaient été jamais trop réfléchis. C'était même tout l'inverse qui se produisait à chaque fois. En plus de ça, fallait rajouter un don qui pour l'instant était plus une malédiction qu'une capacité sympa à proprement parler. Et qui s'était manifesté sans que je m'y attende. Un truc sans queue ni tête, que je parvenais pas à contrôler et qui, commençait à me faire de plus en plus chier. Et là, j'avais besoin d'un peu d'espace et de m'éloigner du côté sorcier de la chose pour me retrouver de l'autre côté de la barrière.

Le monde Moldu, c'était ce qui avait été la césure avec la famille Black. Eux, qui se gênaient pas pour dire ouvertement qu'il y avait une suprématie du sang. Mais moi, je détestais entendre cet état de fait. Parce que c'était clairement pas vrai. Que c'était clairement à chier comme vision des choses et c'était ce qui m'avait poussé à me barrer après des années à écouter de la merde. Allumant une cigarette, que je fichais entre mes lèvres, je conservais mon autre main dans la poche de mon cuir où se terrait mon briquet. Normalement, j'avais plus besoin de cet outil mais ... il me venait clairement pas à l'idée d'utiliser la pyromancie pour juste me griller une clope. Vu que je pouvais carboniser la moitié des Moldus qui marchaient à côté de moi, sans le préméditer.

Cependant, alors que je tirais une taffe de mon poison, j'avais toujours cette impression. Pad's se trompait généralement pas et y'avait quelqu'un qui s'évertuait à me filer. Sauf que la filature n'avait pas été découverte jusqu'à présent bien que je savais que quelqu'un me surveillait étroitement. Jusqu'à ce jour, où le type, mettait tout en œuvre pour se faire découvrir quitte à ce que je ressente bien distinctement son souffle sur ma nuque. Okay. Super. J'attendais alors qu'on soit plus ou moins seuls, l'attirant dans un passage où il y avait pas énormément de monde, pour me retourner cette fois-ci, crachant ma fumée blanchâtre au-dessus de mes mèches sombres.

Là encore, Pad's m'indiquait qu'il y avait une sérieuse odeur de métal et de poudre, que je devais pas prendre à la légère. Est-ce que cette journée allait être la plus merdique de ce mois merdique, qu'était le mois de novembre ? Peut-être bien.

- Ça m'étonnerait que tu me colles au train comme ça, pour que je te file mon numéro, non ? Une petite blague, avant de redevenir rapidement sérieux. Je t'ai 'senti' à de nombreuses reprises sans jamais te voir, mais ici ... t'as fait exprès. Donc. Qu'est-ce que tu me veux ? J'étais pas agressif, j'étais juste curieux. Limite prêt à lui payer un verre, pour qu'il me confesse le pourquoi de notre rencontre. Même si, je restais aux aguets.

Une part de lui n’a de cesse de se dire qu’il est inutile de se montrer agressif et oppressant envers ce garçon. Après tout il est un homme qui a aidé son fils par le passé et il serait injuste de lui faire du mal. Il doit museler ses instincts de chasseur, désapprendre ce qu’il a toujours su des sorciers et faire moins son chasseurs. Sauf que c’est inné la preuves cette filature qui n’en ait pas une et qui a juste pour but d’approcher réellement ce jeune sorcier. Il a grandi en étant chasseur et il sait qu’avoir retrouver son fils ne changera pas vraiment ce fait, trop ancré en lui. Il changera juste sa méthode et ses cibles.
Il n’est plus si loin que ça du jeune homme. Son souffle touchant presque sa nuque. Et même sans instinct de survie, le garçon a forcément compris qu’il était suivi. On a tous au fond de soi quelques choses qui sonne un signal d’alarme quand on est en danger. Et à cette instant Ethan est le plus grand danger présent dans cette rue. Un homme armé comme personne qui pouvait tuer plus d’une personne sans se faire voir par qui que ce soit.
Un sourire léger naît sur ses lèvres alors que Sirius fini par le tirer dans un endroit bien plus calme. La ruelle pue une odeur de pisse et pourri, mais au moins c’est un lieu particulièrement discret et ils en ont besoin. Puisqu’il vient de décider qu’il serait honnête envers ce jeune homme qui ne fait montre d’aucune peur à son égard et qui aidé son petit lutin. Il sait que c’est un pari risqué, mais il est prêt à prendre ce risque dans un monde où plus que jamais il a besoin de soutien pour la sûreté de Thomas.

« Vous avez un problème les sorciers à toujours croire que les gens veulent votre contact. Et puis as-tu vraiment un téléphone fixe toi ? Je n’y crois pas Sirius. »

Ethan sourit impressionné qu’il ait réussi à le sentir même avant ce jour. Toute ses proies ne sont pas capable d’un tel exploit. Quand il veut être discret il sait parfaitement l’être tout autant qu’il est encore plus létale à distance. Alors oui avoir quelqu’un qui a eut conscience de sa présence bien avant qu’il le veuille c’est impressionnant.

« Tu es doué, vraiment doué. Mais oh pardon j’en oublie de me présenter Ethan Winchester, tu as été en contact avec mon fils dernièrement. J’ai besoin de parler avec toi à son sujet. »

Les yeux d’Ethan flamboie de rage, mais elle n’est clairement pas dirigé contre Sirius. Il est juste furieux contre l’ordre du talion et tout ce qu’a vécu son fils qu’il devine plus qu’autre chose. Thomas n’a rien dit là-dessus et il a besoin de savoir exactement ce qu’il en est. Les Winston sont mort, il a signé un pacte avec l’ordre du talion, mais il a besoin de réponse sur la vie de son fils après l’attaque.

Finalement, ce type me paraissait pas être agressif. Tout du moins, c'était pas son but de me buter en pleine rue sans que je n'y oppose une quelconque résistance. Étrangement, je voyais pas de raison de dégainer ma baguette ou des flammes vivaces pour l'immoler sur place. Flammes, qu'à l'heure actuelle, je contrôlais pas des masses. Et autant dire, que c'était bien plus handicapant qu'autre chose. Alors non, rien ne justifierait que je l'attaque et qu'il rétorque en retour. Par contre, j'étais à des lieues de savoir ce qu'il pouvait prétendre me vouloir. Et, le fait d'y avoir apporté une petite note d'humour n'y changeait rien, visiblement. Pas de volonté d'avoir mon numéro donc. Note, que j'aurais ri de l'impertinence de ce mec, en d'autres temps.

J'esquissais un sourire, à sa répartie. Mais mon esprit et mon regard sombre, eux, restaient affûtés sur l'homme qui me faisait face. De un, il savait que j'étais un sorcier et de deux, il connaissait mon prénom. Ce qui était ma foi, assez intrusif et singulier. Mais, il m'avait suivi à de nombreuses reprises. M'avait espionné dans les instants les plus intimes de ma vie, et inconsciemment, j'aimais pas ça. Cependant, je lui laissais une chance de venir au bout de ses explications. Parce qu'il était pas là par hasard, de toute façon. Tout avait une signification en ce monde. Et la venue de ce gars et cette amorce de discussion avec lui, en faisaient partie.

- Qui sait ? Je rétorquais toujours avec un large sourire diabolique. Le même qui m'avait toujours valu quelques surnoms peu appréciables de la part de ces satanés Serpents. Autant dire, que j'en avais strictement rien à foutre, à cette heure.

Recrachant la fumée entre nous deux, j'appréciais le compliment qu'il m'ait été donné de recevoir. Je le savais que j'étais doué, que j'étais pas un Maraudeur pour rien. Que ça faisait partie de mon essence, d'être ainsi. Écoutant avec une certaine attention, j'entendis son identité. Celle-ci, me faisant froncer les sourcils. Ethan Winchester ? Est-ce que j'étais face à ... ? J'eus la réponse à mon interrogation, instantanément. Son fils. Thomas. Avec lenteur, je retirais la cigarette fichée entre mes lèvres, pour l'écraser sous la semelle de ma botte. Conscient que cette discussion était d'une importance capitale. Toutefois, je me tendis. Est-ce qu'il était arrivé quelque chose de sordide au gamin ?

Pu-tain !

- Thomas ? Il est arrivé quelque chose au gamin ? Je pouvais pas nier, que j'étais inquiet là. Que ça transparaissait dans mes prunelles sombres bien plus rapidement que je voulais le faire croire. Il est en danger là ? Hein ? Je l'aimais ce petit garnement. Mais putain, s'il lui était arrivé un truc, j'allais pas laisser faire. De quoi ... tu veux qu'on cause à son sujet ? Je m'étais moyennement calmé, bien que toujours tendu. Tant qu'il m'avait pas répondu et rassuré, par la même occasion.

Ethan observe chacune de ses réactions avec attention. Son fils faisait confiance à ce type ou du moins assez pour se tourner vers lui quand ça n’allait pas. Le père Winchester lui se méfie. Il ne fait confiance qu’à son colt maintenant, alors il est hors de question qu’il abatte toute ses cartes maintenant. Néanmoins l’inquiétude de Sirius semble sincère et ça attendrit un peu le cœur insensible du chasseur ou plutôt du père. Savoir que son fils est entouré de gens -même sorcier- qui ont envie de le protéger et s’inquiète pour lui, lui fait du bien et l’apaise. Il secoue donc la tête à sa question.



« Tout va bien pour lui, il est dans son... école. Je venais pour autre chose. »



Bon ça il n’en était pas certains, mais déjà il est loin de sa famille d’accueil monstrueuse et les chasseurs ne savent plus trouver l’école de magie donc ça devrait aller pour lui. En tout cas il l’espère du plus profond de son être. Là, il doit avoir une autre conversation qu’il ne veut pas avoir et pour commencer comment expliquer son absence ? Ses questions ? Son ignorance ? Normalement un père ne devrait pas être éloigné de son enfant si longtemps. Un père ne devrait pas croire son fils mort. Toute cette affaire est étrange et le fait bouillir de rage. Il a besoin de réponse et ce type est sans doute le seul qui pourra lui apporter, parce qu’il connait sans doute mieux le Thomas actuelle que lui ne le connait. Pour Ethan, Tommy est encore le garçon aux lutins et l’enfant sauvage qu’il a vu est un étranger ressemblant à son fils qu’il doit appréhender.



« Les Winstons et ce que mon fils t’as dit sur sa vie durant les quatre dernières années. J’ai besoin d’en apprendre le plus possible. »



Ethan ignore s’il connait le nom de la famille d’accueil de Tommy et ce qu’a pu lui dire Thomas sur sa vie durant cette période, mais il prendrait toutes les informations que ce Sirius aurait. Il en a déjà récupéré certaines qui l’ont mise hors de lui, mais il a besoin de plus de détails. Il a promis une trève à l’ordre du talion et il tiendrait paroles, mais il devait savoir ce que son fils avait vécu pour pouvoir au moins appréhender leur retrouvaille. Après tout, il allait demander à son fils de vivre avec lui donc il devait savoir ce que craignait son lutin désormais et quelques choses lui disait qu’il était sans doute la personnification même de ses derniers cauchemars.



« Peut-être qu’un endroit plus agréable serait plus propice à cette discussion qui promet d’être un peu longuette. Puis je vous inviter à boire une bière ? »



Non pas que la position debout le dérange, mais Ethan à l’intention de poser bons nombres de question et même lui trouve désagréable les positions statique trop longue. Il trouve ça d’autant plus ennuyant qu’il n’y a rien de plus à la clef qu’ils soient assis ou debout, pas de trophée, rien, donc autant aller se poser à un café ou bar pour boire un coup.

On se jaugeait avec le type. Le père de Thomas, je savais pas où le placer dans mon échelle personnelle, des gens que je rencontrais. Tout ce que je pouvais en penser, c'était ce que m'en avait soufflé Thomas et j'avais eu peu d'informations sur lui. Déjà son prénom, je le connaissais pas. Jusqu'à ce qu'il le dise enfin en se présentant. Je le trouvais pas désagréable mais ouais, je savais pas quoi en penser. S'il avait été un père réel, je me serais pas retrouvé avec le gosse sur les bras. Mais, c'était clair que pour rien au monde, je n'aurais voulu changer ça. Il m'avait fait confiance le gamin et je l'appréciais. Comme un petit frère. Ou comme un fils, que je n'aurais probablement jamais.

C'était cette pensée qui m'animait alors que je m'étais inquiété d'office pour lui. S'il lui était arrivé quelque chose de fâcheux, j'allais péter un plomb. Parce qu'il en avait assez bavé pour ses douze ans à peine et je pouvais pas l'accepter. On se ressemblait un peu, sans pour autant être identiques. J'avais pas été trimballé dans une famille d'accueil représentée par de gros connards, qui méritaient même pas le terme de famille. Moi, je m'étais juste barré avant de devenir totalement cinglé. Thomas, n'aurait peut-être pas cette chance ?

J'en savais fichtrement rien.

- Okay. Okay. Je me calme. Sinon, j'allais péter un plomb. Et c'était peu de le dire, là. En ce moment, c'était un peu la merde et si mon interlocuteur rajoutait une strate à ce qu'était le débâcle de ma vie en ce moment, je crois bien que ouais : j'allais réellement exploser. Heureusement non. Et étrangement, je le croyais. Mais, je ferais en sorte de m'assurer de le savoir en sécurité, le Gryffondor.

C'était plus fort que moi.
Comme lorsque je recrachais la fumée de cigarette, là où nous étions. Je pourrais arrêter de m'empoisonner les poumons, n'est-ce pas ? Or, c'était plus fort que moi et c'était encore pire aujourd'hui. Je comptais pas me limiter. C'était une addiction telle, qu'il m'en fallait une autre, à peine celle que j'avais fiché entre mes lèvres, terminée. À défaut de crever d'un Mage Noir, j'allais crever d'autre chose. C'était indéniable.

- Ton fils, c'est un taiseux. Mais, j'ai pu savoir quelques trucs, toutefois. Je sais que son père était en vie mais j'avais aucune connaissance de son identité, jusqu'à ce qu'il se montre à moi. Je connaissais pas ton identité pleine et entière. Je sais ce que tu es, un Chasseur. Et pour lui, ce que vous avez subi, il y a de cela quatre ans ... il se le fout sur les épaules. Pour lui, c'est entièrement de sa faute. À cause de ces histoires de Chasseurs et du fait qu'il était Sorcier. Une pause. Avant un long grognement. Sa famille d'accueil, on est allés chez elle, récupérer sa baguette. Et ... Thomas, n'y a pas vécu les plus belles années de sa vie. Son enfance, il n'en a pas eu. De gros cons, que j'ai envie de buter. Parce que ... même s'il n'en a rien dit ... je sais qu'il a eu des mauvais traitements.

Ça me foutait salement en rogne, ça. Alors que mon regard sombre ne se détachait pas de mon interlocuteur, conscient qu'on aurait à causer ensemble. Et que ça se ferait pas dans cette ruelle. Et, fallait croire qu'il avait une aptitude certaine pour prétendre lire dans mes pensées, alors que j'acquiesçais. Lui tendant l'une de mes clopes, cette fois-ci :

- Je connais un Pub pas loin. Ils font des alcools sympas. Parce qu'à ce compte-là, ce sera pas une simple bière qu'il nous faudra. Je passais devant lui, entamant la marche. Jusqu'à un établissement qui ne se trouvait qu'à quelques pas. Dont la décoration intérieure rappelait le Chelsea Potter, sans l'être réellement pour autant. Au lieu du rouge et du doré, s'y terrait du vert et de l'argent. Comme quoi, hein. Merci, pour l'invitation, au fait. Et de me glisser sur l'une des banquettes de velours corindon. Avant qu'une serveuse ne vienne prendre la commande à notre table.

... Pas tout de suite. J'avais déjà une question à poser, là :

- Pourquoi ? Je veux dire ... pourquoi, t'étais pas avec lui ? Pas sûr, qu'il me réponde mais au moins, j'aurais essayé. Et ça, c'était déjà pas mal.

Ethan le laisse se calmer en se faisant encore la remarque qu’il reste content que son fils soit assez entouré. Il ne leur accorderait jamais sa pleine confiance – pas avec son vécu- mais ceux qui protègent sont fils méritent son respect. Ce jeune homme à son respect pour son comportement envers Thomas et c’est déjà beaucoup de sa part. Il secoue la main pour effacer ses paroles.


« je m’occupe des problèmes de mon fils qu’ils soient présent ou passé, tu n’as aucune raison de te t’énerver pour ça. C’est désormais mon combat et il sera vengé mon garçon. Je le jure. »

Ethan regarde Sirius guère surpris d’apprendre que son fils n’est pas bavard. Si lui a perdu confiance aux autres avec cette histoire, son fils qui a vécu pire doit être atteint du même mal. Cela vaut peut être mieux, mais Ethan a besoin de savoir. Il a besoin de comprendre à quel point il a vendu son âme au diable. Et surtout il doit surtout comprendre ce qu’il a vécu pour savoir qui est devenu son petit Thomas. Son fils qui a tant grandi en si peu de temps et dont le regard est empli cauchemar innommable.

« Il n’est pas responsable de ce qu’on a vécu. Les coupables sont ceux qui ont attaqué. Et j’étais chasseur… »

Ethan n’appartient plus à l’ordre donc il n’est plus chasseur pour eux. Est-ce que ça veut dire qu’il ne traquera plus les mages noirs ? Pour le moment, il n’est pas certains, mais c’est peu probable qu’il arrête complètement. Si l’ordre a payé des mercenaires pour les attaquer et tuer son fils, cela n’en reste pas moins que des mercenaires sorciers existent et sont un danger pour les non magique. Il devra continuer à se battre pour protéger les innocents juste il le fera différemment. Mais pour le moment ce n’est pas la question, il doit d’abord reconstruire son lien avec son fils et s’assurer de sa sécurité.

« Les Wilson ne sont plus un problème. »

L’espace d’un instant son regard est emprunt d’une flamme de haine pur. Les Wilson n’ont pas assez souffert et pourtant ils ont péri par le feu. Cela ne sera jamais assez pour effacer ce qu’ils ont fait à son fils. Il se mue dans un silence pensif alors qu’ils se dirige vers le bar. Une fois à l’intérieur, il commande un whisky.

« Je le croyais mort… »

La douleur de cette croyance se dépeint encore sur son visage malgré les années qui ont passé et les retrouvailles avec Thomas. Il n’y a jamais rien eu de pire pour un père que l’annonce de la mort de son fils. Surtout après qu’il est tenu le corps frêle de son enfant se vidant de son sang. Une scène dont il rêve encore chaque nuit ayant peur désormais de la revivre. Il ne veut pas encore échouer à protéger son enfant, son trésor. Il ne supporterait pas de le perdre une deuxième fois. La première était bien trop douloureuse.

Je l'aimais bien Thomas. Et même s'il était plus avec moi, rien ne m'empêcherait de m'inquiéter pour lui. Parce que j'y étais attaché à ce gamin et qu'on se ressemblait peut-être un peu, en fin de compte. C'était peut-être l'explication la plus simple. Celle qui faisait que je me souciais plus pour lui que pour les autres gamins que j'aurais pu rencontrer sur le seuil du Chelsea Potter. Alors, même s'il avait retrouvé son daron et que c'était cool comme conclusion inespérée pour le gosse, je pouvais pas l'effacer simplement de ma vie, sous prétexte que son cher paternel avait refait surface.

Cher paternel, qui, si je l'écoutais, mettrait tout en œuvre pour protéger la chair de sa chair. Il m'avait l'air des plus sérieux en me disant ça et je le croyais. Que c'était désormais son job et que rien ne se mettrait en travers de sa route pour protéger sa progéniture. J'eus un sourire en coin, parce que j'aimais cette détermination. J'appréciais ce trait de caractère, qui était présent chez le petit blond. Petit blond, qui faisait partie de ces accointances que je chérissais au possible mais dont je n'en montrais rien. Même s'il avait pigé que le sort de son fils, ne m'était clairement pas indifférent. Loin de là.

- Je m'énerve si je veux. C'était sorti tout seul ça, dans un bougonnement que j'avais bien du mal à occulter. Je l'aime beaucoup ce petit gamin, et je serais peut-être toujours inquiet s'il est plus avec moi. Mais confiant si tu lui règles ses merdes, qui se sont accumulées depuis sa plus tendre enfance et qui pèsent sur des épaules, un brin trop fragiles. Un regard sombre qui sous-entendait clairement : si t'as besoin d'aide, je suis partant hein. Puis, ça me ferait grave plaisir de foutre une sale dérouillée à ceux et celles qui ont emmerdé Thomas durant les prémices de son existence.

Le blondinet, il a grandi un brin trop vite. Un peu comme moi en l'occurrence. Ça aussi, ça faisait partie des similitudes dont je me serais bien passé. Moi, j'étais clairement né dans la mauvaise famille, lui, avait atterri dans une famille d'accueil qui n'avait rien d'accueillante. Comment on pouvait encore appeler ça une 'famille' ? Ça me révulsait au plus profond de mon être, ça. Fronçant mes sourcils, j'écoutais Ethan Winchester me sortir une phrase qui me fit impossiblement tiquer. Je croyais pas le petit responsable de toute cette merde, c'était la faute des autres, hein.
Jamais, le Gryffondor, je le blâmerais pour ce quelque chose dont il n'était certainement pas à l'origine.

- Je t'arrête de suite. Je le pense pas du tout responsable de ce qu'il vous est arrivé. Thomas, il a vécu un peu de trop pour sa jeune vie. Et franchement, il mérite pas ça. C'est un gamin qu'on a privé d'enfance. Mais ça, je te l'apprends pas. Tu le sais déjà. C'est pour ça, que je m'y suis attaché et que je souhaite qu'il vive enfin ce pour quoi, il est destiné. Et, que le bonheur ... il sache ce que c'est. Un silence, avant de poser ma main sur l'avant-bras du Chasseur. Ils ont disparu de la surface de la terre, c'est ça ? Les Wilson ?

L'idée me plaisait. Parce que des enflures pareilles, ça méritait pas la rédemption. Juste de crever dans la fange. Resserrant mon étreinte sur son avant-bras, je la sentais aisément l'affliction dans ces quatre mots que mon interlocuteur venait de me partager. Il y résonnait de la douleur. De la souffrance. D'avoir cru perdre un être cher à tout jamais.

- Je sais. Je le sais ça. Mais, ça te laisse comme une seconde chance. Vous vous êtes retrouvés et tu y tiens comme à la prunelle de tes yeux. Et ça, je crois que c'est le plus fantastique qui soit. Un sourire. Parce que question parents dysfonctionnels, j'en connaissais un rayon, moi. C'était indéniable.

Ethan se demande ce que vit Sirius pour être autant sur les nerfs ou alors c’est que Thomas compte plus pour le jeune homme que ce qu’il avait cru. Il est fort probable qu’il tienne fort à son fils ce qu’il sait de lui et sa façon d’en parler. Thomas a au moins eu la chance de rencontrer des gens qui ont voulu le protéger et l’ont aidé comme ils ont pu. Sorcier ou non, Ethan leur en est reconnaissant et il ne saurait comment les remercier pour tout ce qu’ils ont fait pour son fils.

« ok, ok… t’es sûr les nerfs et t’as le droit. Pour aider mon fils, je n’effacerai rien de ce qu’il a vécu, mais j’espère l’aider à se rétablir peu à peu. »

Ethan n’est pas certain de réussir à soigner les plaies profonde dans le mentale de son fils. Il a trop vécu à son si jeune âge. Il n’aurait jamais cru l’ordre du talion capable d’une telle horreur pour ne pas le perdre ou corrompre la lignée Winchester avec un sorcier. Il vit tellement mal cette trahison de l’ordre de chasseur qui a accueilli sa famille des décennies auparavant. L’espace d’un instant il envisage de demander à Sirius de l’aider dans sa vengeance, mais renonce pour ne pas rompre l’accord avec l’ordre du talion et surtout pour ne pas mettre en danger ce jeune homme qui ne ferait pas le poids face aux chasseurs sur entraîné de l’ordre. Il serait injuste de s’en servir comme de la chair a canon.

« Il saura ce qu’est le bonheur. »

Ethan se fait la promesse que son fils une fois de retour à son côté connaître les rires plus que les larmes. Peut être qu’il fera des erreurs, mais il essaiera tout ce qui est possible pour que son gamin aille bien. Il mentirai s’il disait qu’il ne craignait pas d’échouer, mais il ne montrera rien de ses peurs. Il ne veut pas que qui ce soit en profite ou que ses proches s’en inquiètent de trop. Il peut gérer ce poids seul sans en inquiéter personne.

« Oui, ils le sont. Leur règne de maltraitance est fini. »

Et encore Ethan considère qui ne leur a pas fait assez mal et peur pour tout qu’ils ont fait à son enfant. Après le principal reste qu’ils soient mort et que personne ne puisser remonter jusqu’à lui. Il n’a pas voulu prendre le risque de les laisser s’en sortir en prenant trop son temps

« Merci j’espère que mon fils le verra pareil et qu’il n’aura pas trop peur de moi. »

Ethan angoisse que son fils lui en veuille ou pire ait peur de lui a cause de son statut de chasseur. Il ne supporterait pas ça, mais il sait que c’est une possibilité vu ce qu’il a vécu avec l’ordre du talion. Il est frustré d’avoir du passer un accord avec eux pour la sécurité de son fils car il en aurait bien tué un peu plus que ça avant de mourir. Sauf que là y a son fils et aucun d’eux ne doit mourir donc l’accord est essentiel et il a obtenu beaucoup d’eux grâce aux informations qu’il a.

Je crois qu'en ce moment, je passais par toutes les émotions possibles. Et, que bien malgré moi, j'étais constamment sur les nerfs. Aux abois. Que ce que je vivais en ce moment, ça me rendrait totalement taré, si j'y portais une certaine attention. Alors ... la distraction bienvenue du daron Winchester, ça mettait temporairement ma vie sur 'pause'. Et pour ça, je l'en remerciais vivement. Parce que je pouvais me concentrer sur Thomas et le restant de son existence. Parce que j'y étais attaché à ce gosse, que je l'aimais un peu plus que je ne l'aurais cru. Même lors de notre première rencontre, quand il s'était pourtant pas gêné pour voler dans la cuisine du Chelsea Potter.

Mais ... il avait pas un mauvais fond. C'était juste un enfant perdu. Dans une société à deux vitesses, qui aurait tôt fait de le broyer tout entier, s'il était pas autant débrouillard. Or, ça lui génèrerait des séquelles, tout ça. Il s'en sortira pas indemne. Car, -parce qu'on était peut-être un peu trop semblables-, ce sera dans le futur, un adulte brisé. Qui aura typiquement du mal à faire confiance. Et, à ... rien que de penser à ce verbe, ça me provoquait instantanément, du dégoût. Violent.

- Ouais. Baaaaah, encore heureux que j'ai le droit. J'eus un sourire en coin à cette affirmation, un éclat fugace de défi dans mon regard sombre. Je crois qu'on effacera jamais le Passé, mais au moins, on peut se permettre de construire le Futur. C'est ça, qui importe. C'était la Vérité vraie. Du moins, j'en étais intimement persuadé. Après, à voir, s'il était réceptif à cette forme de sagesse mon interlocuteur. Sagesse, dont j'étais pourvu dans les instants comme celui-ci.

Ceux, qui me paraissaient importants. Ceux qui en valaient la peine. Comme le petit Gryffondor, qui était devenu notre sujet principal de conversation.

- Il en a bien besoin. De le connaître ce bonheur. Même si, je pense ... qu'il croit qu'il n'en sera jamais tributaire. Ni légitime. Que ce sera jamais pour lui. Mais pour les autres. Toutefois, je pouvais ressentir qu'il y avait de la détermination dans les envies de bien faire, de mon vis-à-vis. Pour rendre enfin heureux son fils. Même si, ç'allait pas être de tout repos, hein. C'était ce que moi, je pouvais en penser. Au moins, d'après ses dires, il aurait éliminé une partie du problème, et cet aspect-là, il me fait grandement sourire : ... au moins ça en moins. Y'aura pas d'autres gosses qui subiront le même sort avec ces enflures.

Je cautionnais pas les meurtres gratuits. Qu'on ôte la vie ainsi, sans réflexion au préalable. Mais, ce que je pouvais accepter en revanche, c'était quand on rayait de la surface de la Terre, des connards de ce genre. Qui méritaient pas d'exister. Parce qu'autour d'eux, ça n'avait été que tristesse et désolation. Ça, ç'avait clairement pas le don de m'émouvoir. Au contraire.
Ce qui parvint à m'attendrir, ce furent les doutes du père Winchester. Car ils se sentaient aisément, tapis derrière une forteresse imprenable. Il y avait clairement des angoisses et je les comprenais. Tant et si bien, que je retirais pas ma main, que j'avais jusqu'à présent sur son bras.

- La comparaison, va peut-être te paraître étrange mais ... pour moi ... Thomas, c'est un animal. Blessé. Dont l'Humain lui a porté des coups, autant physiques que psychologiques. Mais, malgré tout ça, toute cette merde qui l'a entouré, il s'est relevé. Il a trouvé des astuces, pour ne pas flancher. Pour ne pas laisser aux autres, l'opportunité de gagner. Un silence. ... faudra être patient. Pas brusque. Pas étouffant. Juste attentif. Ouais, c'est un petit chat sauvage. Qui mord et qui griffe quand il se sent acculé. Je sentais ma gorge se serrer, parce ... qu'il ... allait me manquer. Je me prétends pas père et je le serais jamais mais ... tout ce que je peux dire et après avoir vécu à ses côtés durant un temps, c'est ... qu'il faut aller à son rythme à lui. Et après, tu pourras reprendre la place qui te revient.

Vite une gorgée de bière, pour étouffer ce trop plein de sentimentalisme qui vient de me cueillir subitement et que je déteste toujours autant.

Ce jeune homme lui rappelle son petit frère et un peu son fils. Il a un brin de malice qui l’amuse et lui apporte un peu de fraicheur au chasseur fatigué qu’il est devenu. Il espère ne jamais voir son frère perdre cette malice -même si c’est compliqué quand on appartient à l’ordre du talion- et que son fils l’a encore après des années de maltraitance. C’est quelques choses qui lui faits peur et qu’il devra découvrir au fil du temps. Une épreuve qu’il n’a aucune hâte d’affronter tout en étant impatience de vivre à nouveau avec son jeune lutin souriant.

« Tu es bien sage gamin, mais ce n’est pas toujours aussi simple. Sinon je n’en serai pas là avec mon fils et tout ce merdier. »

Il aurait aimé protéger son fils de tout ça. Il ne savait pas et pourtant il avait l’impression d’avoir échoué à quelques choses. Il a vécu dans l’idée qu’il devait protéger sa famille et en particulier les plus jeunes de sa famille. Sauf que Thomas a vécu des horreurs et qu’il n’était pas là pour l’aider et même quand il était là il a échoué. Il revoit sans mal ce jour maudits, le sang de son fils coulant sur le sol et sur son corps. Il en frisonne.

« Je lui donnerai ce qu’il faut pour l’aider. »

Après tout il est prêt à tout pour son fils même à accepter le monde magique. La preuve en est qu’il va boire un verre avec un sorcier chose qu’il aurait cru impossible encore quelques mois avant. Si on oublie pas Elena qui le fascine à un point sans pareil. Elle est sa douce, la première femme qui fait vraiment battre son cœur depuis sa défunte épouse.

« C’est déjà ça, d’autre gosses seront épargné. »

Malheureusement son fils lui vivra avec tout ce qu’ils lui font et il n’est pas certains que ça le réconforte la mort de ses bourreaux. Il se souvient encore de son regard après qu’il ait tué le sorcier qu’il le tenait dans la ruelle. Son fils n’est pas un être violent, malgré tout ce qu’il a vécu. Il serait peut-être bon de lui épargner certains détails ayant permis leur réunification et d’apaiser sa soif de vengeance. De toute façon, il est trop jeune pour ça et ce qu’il a vécu ne change rien à cet état de fait.

« Tu viens de comparer mon fils à un chaton sauvage ou je rêve ? »

Ethan rit en buvant lui-même une grande partie de sa bière. Il ne s’attendait pas à une telle comparaison et pourtant ça correspond au peu qu’il a pu voir de son fils que ce soit le jour de leur retrouvaille ou en l’observant de loin après coup. Il boit une autre gorgée de sa biere et repose la pinte avant de tout boire d’un coup sec ce qui ne serait pas bon du tout.

« J’espère qu’il acceptera facilement ma présence à ses côtés. Même si j’avoue qu’après quatre ans je ne sais pas si j’arriverai encore à être un bon père. »

Jamais, ô grand jamais, j'aurais pensé discuter comme ça avec un Chasseur sans qu'on se mette à un moment donné sur la gueule. Mais, y'avait un point commun et pas des moindres : c'était Thomas. Le petit blond, que j'avais recueilli. Ou plutôt, qui était entré par effraction chez moi et qui s'était mis en tête de se servir, sans se faire prendre. Or, je l'avais choppé au vol, le gamin. Et ... il était resté. Sha', l'aimait comme si c'était l'un de ses petits frères et ... peut-être bien que moi, aussi, en fin de compte. Cependant, même si son père était bel et bien présent, ça me faisait quelque chose de le savoir, un peu loin.
Mais ça, pas question d'en faire part. Surtout quand mon interlocuteur associait le terme 'sage' et 'gamin', dans une même phrase. Ce qui eut pour seul et unique but de me faire ricaner.

À Poudlard, parmi les Rouge et Or, j'avais rien de sage. J'étais loin de l'être au sein même des Maraudeurs. C'était même tout le contraire. Mais, que mon vis-à-vis me qualifie par ces termes, ç'avait quelque chose de plaisant. D'intéressant même.

- Je crois pas l'être, sage. Je dirais plutôt que je m'emporte bien plus facilement que je ne réfléchis. Un haussement d'épaules, assorti d'un sourire. Comme tout un chacun, je sais que c'est pas simple. Mais, j'essaye de me persuader de ça. Après, avec Thomas ... rien n'a été gravé dans le marbre. Y'a encore moyen d'avancer ensemble. C'était le merdier, et ça le sera certainement toujours mais ... ça va s'arranger. Du moins, j'en étais un poil convaincu. Après, quand ? J'en avais aucune putain d'idée.

Parce que le petit Gryffondor, il en avait vu des horreurs, pour son jeune âge. Il méritait d'avoir un peu de bonheur dans sa jeune vie. Histoire d'équilibrer, un peu là. Parce que putain, c'était pas franchement très glorieux. Mais, il était résilient, le petit gars. Extrêmement intelligent et débrouillard. Et, c'était aussi peut-être pour ça, que je l'appréciais. Réellement. Me sentant un peu comme un grand frère, -certainement pas comme un daron ; non merci. Vu l'exemple qui m'a été donné hein-, prêt à tout pour le protéger. Toutefois, son véritable père était revenu dans le paysage et moi, -avec difficulté-, je pouvais que m'effacer au demeurant ...

- Ouais. Il le faudra. Mais, je te fais confiance. Un silence. Merci, pour les autres gamins, en tout cas. Qu'ils aient pas à vivre ça. Mon ton était grave et adapté à la situation, avant que je ne parte dans un éclat de rire sincère, suite aux dires du Winchester. Ouais, parce que pour moi, le garnement, c'était un véritable chat sauvage. Et le genre, pas des plus sympas quand on l'approchait pour la toute première fois. Ah bah ... tout à fait, ouais. Et, la comparaison est parfaite. Et, c'est surtout pour cet aspect, que je m'y suis attaché. Et, j'espère aussi, que j'ai pu un tant soit peu lui changer les idées, le temps qu'il était avec moi.

La revoilà, cette putain de nostalgie. Que je noyais à la hâte dans une gorgée de bière. Avant qu'il ne reprenne la parole à nouveau et moi, ça puisse m'éviter de sortir d'énormes conneries mièvres et ô combien sentimentalistes. Urgh.

- Je veux pas parler pour Thomas, parce que c'est clairement pas mon intention mais ... je pense que tu devras lui laisser du temps. Même si passer le plus de temps avec lui, sera raisonnable, il se laissera pas approcher au début. Comme un chat sauvage, vraiment. Et Merlin sait, que je les déteste, ces fourbes. Un rire. Avant de redevenir sérieux. ... sache que j'ai eu un père pendant vingt-et-un ans, et il a pas brillé par sa fonction. Clairement pas. Alors ... doute pas de toi. Jamais, tu ne remporteras le trophée du mauvais père, tu sais. Il est encore remporté par Orion Black, à titre posthume. Un sourire tendre, alors que mon regard sombre lui, est teinté de ce quelque chose que je ne parviens pas à cerner. Certes, il te retrouve quatre ans après, mais c'est pour un mieux. Et, je suis sûr et certain que ... t'as des restes ... puis perso', je crois pas qu'il y ait un grimoire pour expliquer comment être un bon père. Parce que mon géniteur, il l'a clairement pas lu. Une main douce que je venais poser sur son épaule, en guise de soutien véritable.

Parce que le petit chat sauvage, il était digne de l'avoir sa part de joie dans ce monde de merde. Plus que quiconque sur cette terre.