Destin étrange d'un neveu et sa tante (Icare)

L’enquête sur un moldu et un mage noir en alliance macabre à commencé il y a plusieurs mois déjà. En réalité, ils sont proche de signer les uns ans d’enquête. Enfin presque. Cette histoire est compliquée. De base, il y avait deux individus séparés : un sorcier un peu fou aimant les expériences sur moldus et animaux non-magique qui était le problème des aurors et de l’autre y avait un moldu chasseur solitaire qui voulait comprendre la magie en découpant des gens qui était le problème de leur unité. Et il a fallut qu’ils se rencontre. Xena et Williams qui sont deux des enquêteurs de l’unités ont cherché à savoir s’ils se connaissaient depuis longtemps -avant le début des deux enquêtes séparés- ou si ça c’était fait pendant, mais non rien trouvé. Après cela n’a pas d’importance en soit. Ce qui importe désormais c’est qu’ensemble ça en fait le problème des aurors -des tireurs d’élites pour l’arrestation vu la dangerosités- et de leur équipe.
Une enquête conjointe c’est donc lancé même si pour l’heure c’était chacun fait ses planques de son côté et on attend. Enfin on attendait. Normalement, ils doivent être rejoint par des aurors aujourd’hui. Une planque a quatre ça promet d’être sympathique. Au moins, ils seront plus nombreux si cette surveillance de la maison de l’horreur fini mal. C’est un risque vu que les deux tarés sont là-dedans depuis plus de 24 h maintenant et l’un d’eux semble particulièrement paranoïaque à sortir regarder autours de la maison avec ses jumelles pour voir si y a quelques. Xena et Williams ont failli se faire prendre une fois, à quatre ce sera à la fois plus risqué et mieux pour eux en cas d’attaque, vu qu’ils ont l’air doué en attaques les deux suspects.
Xena bénit d’être avec Williams qui est aussi un ancien tireur des forces spéciale de l’armée, parce que sincèrement si un truc doit se passer cela la rassure d’avoir quelqu’un de très doué en tir et en combat en situation de survie. Elle sait se battre hein, mais elle ne se considère pas au niveau de son collègue. Son truc a elle c’est les enquêtes c’est sur ça qu’elle travaillait dans la police, ses compétences en combat et en tir n’atteignent pas l’excellence de Williams même avec les entrainements réguliers et l’activité de chasse. Face à ces deux monstres, un homme comme Williams fait la différence.

« Qui va là ? »

Grogne Williams en se tournant pour accueillir revolver à la main deux hommes qui approchaient d’eux. Ce n’était pas les deux fous. En même temps, Xena les a encore en visuel dans la maison ou du moins elle a vu deux ombres passés devant une fenêtre et ils ont supposé que ce fut les deux suspects. Elle a regardé les deux hommes : un homme au visage doux mesurant presque deux mètres tout en muscle, l’autre est un peu moins épais et pourtant bien musclé avec une couleur de cheveux étrange. Le plus grand a une plaque d’auror qu’elle reconnait et Williams aussi vu qu’il baisse son arme.

« Tout doux bijoux ce sont les aurors. T’es trop sur les nerfs.
-Je t’emmerde bichette.
-Hm je ne cro… ça bouge. On s’écarte et on devient invisible messieurs c’est le parano ! »

« WOW ! Tout doux l’ami » ai-je lâché, en levant les mains lorsque le type face à moi me pointait avec son arme. On avait été dépêché sur cette affaire depuis longtemps. Enfin Harris avait eu cette affaire depuis longtemps. Moi, je n’étais là que parce que mon chef venait de m’y obliger. Me sortir de Poudlard, où je n’étais pas si mal pour aller accompagner mon coéquipier sur le terrain, rejoindre deux flics moldus. J’aimais bien Harris, il était cool et il m’emmerdait pas lorsque je le lâchais sur mes propres affaires. Il sait que je n’aime pas travailler avec quelqu’un, et il l’accepte. « Ouais voilà, on est les aurors… » a lancé Harris. Guillaume de son prénom. Guillaume était un mec plutôt baraqué – contrairement à moi – mais il avait une tête d’ange. Le VRAI gentil. Mon chef m’avait fait revenir de Poudlard la veille au soir. J’aurais préféré y rester. Depuis quelques jours, je ne voulais pas venir au Ministère. De peur de le croiser Lui. Mon abdomen me faisait souffrir. Depuis quatre jours, tout se bousculait dans ma tête/ J’avais cru le perdre ce soir-là. Lui, mon meilleur ami et sa fille. J’étais arrivé en pieds nus devant son manoir, j’avais eu un haut-le-cœur, et si je n’avais pas dû rattraper Ivy – avant qu’elle ne s’écroule – c’est moi qui serais tombé à genoux. C’était Ortega qui était entrée la première, Ivy incapable de bouger, et moi qui n’en menait pas large non plus. Il s’était fait attaquer par les mangemorts, et depuis trois jours je sentais cette culpabilité monter en moi, toujours un peu plus. C’était mon meilleur ami, j’étais progressiste, sang-mêlé et auror. C’était ma faute s’il avait dû subir cette attaque. Je ne voulais pas le voir, voir dans son regard la haine qu’il pouvait avoir envers moi. Pourtant, il y avait quelque chose qui me dérangeait dans cette attaque, mais je n’avais pas réussi à mettre le doigt dessus.

La lame avait entaillé mes avant-bras, plus que de raison. Me faire souffrir, comme j’avais fait souffrir ma sœur, mes parents, mon meilleur ami. Même Ivy, je n’osais plus la regarder dans les yeux. Poudlard était bien pour éviter tout contact avec lui. Mais le chef en avait décidé autrement. Pour tout dire, en rejoignant le bureau de Mark Greene, j’avais rasé les murs comme un repris de justice. Déjà parce que je ne voulais pas croiser mon frère, qui allait me faire la morale sur mon état déplorable. Ma chevelure verdâtre parlait pour moi. Et parce que je ne voulais pas le croiser Lui. Le dossier dans les mains, j’avais passé ma soirée à lire l’enquête de mon collègue. Un sorcier et un moldu. L’un s’en prenant à des moldus, l’autre à des sorciers. Les deux dans une même pièce et ça fait… du bloubiboulga. Parait-il qu’il fallait aller en planque avec les deux de la Brigade Spécialisée. « Soyez gentil Hopkins, ne faites pas votre asocial » m’avait-il lancé. J’avais haussé les épaules sans rien répondre. J’aime pas travailler avec des gens. La preuve, je porte malheur. J’avais tué ma petite sœur. Mon meilleur ami avait failli mourir avec sa fille à cause de moi, parce que j’étais auror et progressiste. Alors moins, je fréquente de monde, mieux c’est. Pour eux. Et Harris, je l’aime bien, je ne veux pas qu’il lui arrive quelque chose. « C’est le chef de leur brigade qui a demandé cette enquête conjointe. Ils vous attendent à leur planque demain matin. » « Et Poudlard ? » « L’école se passera de vous cette semaine Hopkins » J’étais sorti, non sans avoir lancé un gâteau pour chien à Anatole. Juste pour faire chier mon chef. Il n’avait pas qu’à pas me retirer de Poudlard. La nuit avait été plutôt agitée. Je détestais rêver de ma petite sœur, mais lorsque sa mort était entremêlée à l’attaque de Rodolphus, le réveil fut lourd de conséquence. L’horloge indiquait deux heures du matin. J’avais les cheveux en vrac, la tête en sky et ce fut ma lame qui fut attrapée la première. Parce que la pression, elle devait redescendre. Parce que j’avais le cœur qui battait trop vite et trop fort. Que j’allais exploser si je ne le faisais pas. Le sang coula directement entre les draps du lit. Je n’avais pas pu empêcher la mort de ma petite sœur, ni l’attaque de mon meilleur ami. Me faire mal m’apaisait. Un peu. Pas du tout. Mes cheveux avaient viré à un vert dégueulasse, qui indiquait bien mon humeur. Ce fut mon abdomen qui prit, cette fois-ci. La lame passant lentement sur la chair, me faisant fermer les yeux, et apprécier la douleur qui commençait à naitre, apaisant enfin cette culpabilité qui me rongeait un peu de trop. A sept heures, un pansement sur les avant-bras et sur l’abdomen, cachés par les manches longues de mon sweat, je me retrouvais au lieu de rendez-vous avec Harris. La planque n'était pas loin et c’est à pied que l’on s’y rendit, sans bruit.

Je reconnais que j’aurais voulu avoir un autre accueil que celui du gros bourru face à nous. Harris, toujours en tenu d’auror, donnait l’autorité à notre duo. Moi, en jean et basket, je représentais l’imprévisibilité des aurors. J’ai montré la plaque qui ornait la ceinture de mon jean. J’ai arqué un sourcil à la vivacité de la nana. Un air de déjà-vu. Pourtant, je n’avais jamais bossé avec la brigade spécialisée. Je savais juste qu’elle existait, mais jamais je n’avais eu affaire à eux. Pourtant, son regard, il ne me laissait pas indifférent. Harris m’a entrainé sur le côté. « Tu sais ce qu’ils fabriquent ensemble ? » ai-je murmuré à son intention. « Les expériences de l’un doivent intéresser l’autre… on sait pas de trop… ça n’a aucun sens un chasseur et un sorcier ensemble mais avec ce monde plus rien ne m’étonne » Je me grattais l’avant-bras un peu violemment. La cicatrisation avait du mal à se faire. J’observais le « parano » évoluer dehors. Son comportement n’indiquait rien de bon, et au moindre bruit il était prêt à tirer dans le tas, sans se poser de question. Il semblait sur les nerfs, et on allait devoir être prudents si l’on ne voulait pas que cela pète de tous les côtés. Je me suis rapproché des deux flics lorsque le « calme » fut revenu. « Harris et Hopkins, pour vous servir » ai-je lancé, en m’essayant au sol.  

Xena oublie la présence des deux aurors un instant. Elle a le regard fixé sur l’homme qui rode à la recherche de gens, d’intru. Il n’a repéré personne sinon il y aurait déjà eu depuis longtemps des échanges de coups de feu. Elle se doute que Williams l’aurait sans doute arrêté, mais le mage noir ce n’est pas sûr. Et puis mort, c’est un risque de laisser des victimes pourrir quelques parts sans pouvoir les sauver. Il y a déjà eu trop de corps à cause de ces psychopathes et il y en aura encore trop d’ici à ce qu’ils puissent les arrêter. Manque de preuve. Et Williams et elle ne peuvent malheureusement pas les chasser pour arrêter ce massacre vu qu’ils sont l’enquête. Dommage.

«- Il sort de plus en plus régulièrement ce trou de balle. Il m’agace, j’ai envie de lui mettre du plomb dans la cervelle. Me regarde pas comme ça Xe, je sais qu’on ne peut pas et que ça foutrait en l’air notre enquête en plus de mettre en danger des victimes potentielles. Mais ça me démange quand même et je sais que toi aussi. Qui a foutu ces deux tarés sur la même route ?
-Le destin, je ne sais pas trop. Ils sont fascinés l’un par l’autre, mais ils finiront par s’entretuer quand ils en auront marre ou plus du tout confiance. Si on ne les attrape pas avant bien sûr. »

Le danger écarté pour le moment, elle se tourne de nouveau vers les aurors et ils se présente. Williams et elle ont eu le même blanc. Williams parce que le nom Hopkins est sorti et que ça l’a surpris -surtout qu’il connait un peu l’histoire de Xena et sa famille vue qu’ils sont aussi amis- mais en soit l’homme se dit sans doute que ce n’est pas un nom si rare au Royaume-Uni donc peut-être qu’ils n’ont rien à voir. Xena n’est pas dans le même état d’esprit. Clairement, elle regarde le jeune homme et retrouve des traits qui peuvent lui faire penser à Jasper ainsi que ses fils. Son cœur se serre et elle perd sa voix, alors qu’elle se demande si c’est Icare ou Héphaïstos, l’âge approximatif lui laisse penser à Icare mais elle peut se tromper. Williams semble comprendre que quelques choses et il a donc la délicatesse de faire les présentations à sa place.

« Williams Wilson, je suis le tireur d’élite du groupe. L’enquêtrice c’est elle Xena… Hopkins. »

Il l’a regardé avant de dire son nom. Et Xena l’a encouragé à continuer d’un signe de la tête. Si c’est bien son neveu devant elle, il reconnaitra le prénom. Les prénoms étranges c’est une tradition dans leur famille depuis qu’elle est né. Son frère a un prénom bien plus commun comme ses parents, puis y a eut elle bébé miracle nommé selon une célébrité au prénom rare. Et son frère lui a décidé de donner à chacun de ses enfants des noms de la mythologie grec : Icare, Héphaïstos et la défunte Athena. Le genre de prénom qu’on ne croise pas tout les matins.

Y’avait cette planque qui me laissait amer. J’aimais pas être sorti de mes habitudes. Même si Poudlard n’était pas forcément l’affectation du siècle – y’avait un peu trop d’enfants à mon gout – je m’étais fait mon petit quotidien là-bas. Et me retrouver ici, en planque avec un bourru trop bourru, et une nana qui me rappelait quelqu’un, c’était un peu compliqué. Il y avait trop de personnes qui courraient un danger autour de moi. Et je n’aimais pas ça. Je n’aimais pas travailler avec d’autres personnes, autre que moi. Il était bien plus simple de se gérer seul que de devoir faire face à l’horrible situation de voir son partenaire périr parce que je n’avais pas fait attention. Je m’étais assis au sol, en tailleur. Comme tout bon auror. Ou presque. Guillaume, lui était resté debout, droit comme un i, les bras croisés sur la poitrine, fixant la maison que l’on avait face à nous. J’aimais pas trop l’homme du duo. Je le trouvais un peu vulgaire, trop bulldozer. La nana, elle, elle m’intriguait. Une impression de déjà-vu, sans que je ne réussisse à remettre le contexte dans lequel j’avais pu la voir. Si tant est que je l’ai déjà vu. Une de mes conquêtes d’un soir ? Sans méchanceté aucune, elle semblait trop vieille pour que j’ai pu – ne serait-ce que la draguer dans un bar. Même si l’âge m’importait peu, que mon but n'était que faire du bien à mon ou ma partenaire, je ne tapais que rarement dans les plus quarante ans. Mais trop bourré, peut-être que j’avais fait exception ? Non, c’était impossible. Et puis cela faisait longtemps que je n'étais pas allé pêcher dans un bar. Depuis que j’avais revu Arès Zabini à Sainte-Mangouste pour être tout à fait exact. C’était donc ailleurs que je l’avais rencontré. Au ministère de la magie ? J’en doutais fortement, à part hier où mon chef m’avait fait venir, je n’avais pas mis les pieds au bureau depuis l’ouverture de Poudlard. Mon poignet droit me démangeait fortement, j’avais un peu abusé ce matin. J’appréhendais ma future soirée avec Rodolphus. Je savais que j’allais devoir aller le voir, lui parler, m’excuser pour ce qu’il avait subi, par ma faute. Mais je ne voulais pas voir la haine qu’il pourrait me porter. Rod’ c’était mon plus ancien ami, le meilleur, celui qui connaissait absolument tout de moi, même ce que je ne disais pas. Et savoir que sa fille avait failli mourir à cause de moi, ça m’était insupportable. Mais je savais que je ne pourrais pas l’éviter éternellement. Il allait finir par se rappeler à moi, là où je ne l’attendais pas.

Quand on s’est présenté, l’atmosphère à changé du tout au tout. La tension entre les deux était palpable, et je me demandais si mes cheveux n’avaient pas changé tous seuls de couleur, ce qui expliquerait leur comportement étrange à tous les deux. C’est l’homme qui a reprit contenance plus rapidement, alors que je regardais Harris, une question muette entre les lèvres, montrant d’un doigt mes cheveux. Il a hoché la tête dans un non léger. Même si en face, ils savaient qu’on était des sorciers, voir des cheveux changer de couleur ça peut faire flipper. Ou alors qu’elle porte exactement le même nom que moi. J’ai roulé des yeux vers elle. Si je ne l’avais pas reconnu du premier coup, son prénom, lui je l’avais bien capté. Avant même que son nom fut prononcé, je savais parfaitement qui elle était. J’ai eu un mouvement de recul, bien perceptible aux yeux de tous. Si mes ongles ne s’étaient pas assez enfoncés dans mon poignet, ils le furent la seconde suivante. Ma tante. La sœur de mon père. Le retour de mon frère m’avait déjà bien mis à mal, mais celui-là… c’était sans doute le plus surprenant et le pire. Xena, je l’aimais bien. Enfin… je crois. Je n’avais plus eu de nouvelle d’elle depuis que… le Noël de mes seize ans lorsque mon père m’avait interdit de revenir à la maison. Même si je l’aurais sans doute fait de moi-même, cela faisait toujours mal à entendre que l’on était plus le bienvenu dans sa propre maison. « Eh bien enchanté tous les deux ! » a lancé Harris. Pour tout dire, moi, à part, chercher une échappatoire à la situation, je n’étais capable de pas grand-chose. Je ne sais pas si j’étais heureux de la voir. Je ne crois pas. Autant, revoir mon frère m’avait fait du bien – même si j’avais du mal à l’accepter – cela m’avait fait plaisir de le voir, apprendre qu’il revenait en Angleterre, qu’il avait quelqu’un dans sa vie, qu’il était bien… j’étais content. J’avais toujours fait en sorte d’avoir des nouvelles de lui lorsqu’il était aux Etats-Unis. Parce que même si je me refusais qu’il puisse lui arriver quelque chose en ma présence c’était mon petit frère. Et je l’aimais. J’avais suivi toute sa carrière, grâce à un de mes homologues américains. Mais la voir, elle. J’ignorais si cela me faisait plaisir. A mon poignet droit, en tout cas, cela ne l’était pas. Les plaies du matin, je les sentais se rouvrir sous la dureté des ongles. Fallait que le stress diminue. Vite. Je ne comptais même plus sur mes cheveux qui avaient dû passer à une couleur dégueulasse. Rouge moche sans doute. Ou vert crado. J’ai ouvert la bouche, pour la refermer aussitôt.

Harris a attrapé Wilson par le bras pour l’entrainer un peu plus loin dans la planque. « Vous allez me faire un topo de la planque, si vous voulez bien » l’ai-je entendu lui dire. Je ne sais pas si c’était la meilleure des idées qu’il ait eu de s’éloigner mais je n’étais pas sûr non plus d’avoir envie que deux paires d’oreilles écoutent ce qu’on allait pouvoir se dire. Si tant est que je réussisse à en placer une. Pendant un instant, je me suis demandé si mon chef connaissait les identités des deux agents moldus, et s’il avait fait exprès de m’y envoyer. Ou si c’était juste un simple concours – mauvais, peut-être – de circonstance. J’ai senti du sang couler de mon poignet, imbibant le pansement que j’avais autour. Cela faisait quinze ans que je ne l’avais pas vu. Comme tous les autres membres de ma famille. Mon père m’avait mis à la porte – enfin, je l’avais tout seul mais il l’aurait fait de lui-même, je le savais – ma mère n’avait jamais rien fait pour me retenir, ni même chercher à me retrouver – et pourtant l’ESM n’était pas situé dans le Triangle des Bermudes – quant à ma tante… je ne savais pas quoi en penser. Elle non plus n’avait jamais cherché à me contacter, bien que je n’aurais sans doute pas répondu aux sollicitations mais je ne devais être qu’un assassin à ses yeux. Et je n’étais pas sûr qu’elle soit vraiment ravie de me voir. Si tant est qu’elle m’ait reconnu. Pendant un court instant, j’ai souhaité qu’elle ne sache réellement pas qui j’étais. Le nom d’Hopkins était courant en Grande-Bretagne. Je ne faisais pas forcément parti de sa famille. Elle pouvait parfaitement se dire ça. Que je n’étais pas son neveu. De toute façon ses neveux n’étaient pas des sorciers. Voilà. Y’avait que ça qu’elle devait retenir. Nous ne sommes pas des sorciers. Putain… J’ai besoin d’air. Ma respiration, elle est merdique et saccadée. J’ai le cœur qui s’emballe. J’ai chaud. « Je… faut… faut… que je sorte ». Très mauvaise idée, vu que nous étions en planque et que la moindre sortie pouvait tout faire foirer, mais si je reste là… je ne sentais même plus mes doigts tant mes ongles appuyaient forts sur mon poignet. J’ai esquissé un mouvement vers la sortie mais Harris, lui il est vraiment trop attentif à ce qui l’entoure, c’était mis devant. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Je ne réfléchissais absolument plus. Il y avait trop de choses qui tournaient dans ma tête. Et elle. Elle faisait partie intégrante de mon passé. Que j’essayais d’oublier. Et j’étais pas prêt à me le prendre de plein fouet. D’un coup sec, j’ai arraché le pansement de mon poignet droit et la lame, sortie de nulle part pour tout non sorcier, a tailladé fortement la chair, laissant une trainée rouge écarlate au sol. Fallait que la tension descende. Et vite.

Le monde c’est comme arrêté en un instant. Son collègue s’est éloigné avec le deuxième auror comme pour leur accorder un peu de tranquillité dans ces étranges retrouvailles. Une part d’elle se dit que ce n’est vraiment pas le moment et qu’elle devrait faire comme ci de rien n’était pour le bien de leur travail. Malheureusement, elle est incapable de faire semblant de ne pas l’avoir reconnu. Maintenant, elle voit toutes les ressemblances avec les Hopkins dans ce visage qu’elle n’a pas vu depuis près de 15 ans. L’enfant pour qui elle s’est disputé un jour de noël avec son frère qui après avoir vu chez elle le traumatisme du rejet a osé recommencer le schéma avec son fils. Un neveu dont elle n’a plus eux de nouvelle suite à cet évènement et ce n’est pas faute d’avoir essayer de garder le contact, mais son frère a sans doute tout fait pour isoler le garçon. Xena se doute qu’il a réussi vu comment Icare réagit, les cheveux qui changent de couleur brutalement, l’angoisse qui se peint sur son visage et ses ongles qui s’enfonce dans sa paume. Elle en perd quelques couleurs, alors que son esprit imagine une partie de la tourmente dans laquelle a vécu Icare.
Xena s’est redressé alors qu’il s’éloigne doucement. Elle ne sait pas ce qu’elle doit faire. Elle aurait aimé être là pour lui, mais au final elle ne l’était pas. Elle a juste disparu de leur vie du jour au lendemain et les lettres ce n’étaient rien, surtout qu’elle doute qu’Icare en ai reçu une seule. Elle pourrait s’excuser, mais ça ne changerait rien. Son coéquipier empêche Icare de sortir et ce n’est pas une mauvaise chose avec les deux fous qu’ils surveillent, cela risquerait de détruire leur enquête et pourtant ça fait mal de voir qu’il est si mal et qu’ils ne peuvent pas lui offrir un moment de calme et tranquillité dont il a besoin là maintenant.
Cela fait d’autant plus mal quand il remonte sa manche, enlève un pansement à son poignet et se coupe avec une lame. Xena n’a pas réfléchit et c’est placé à une vitesse pas possible entre l’auror Harris, son propre collègue et Icare comme pour cacher de son corps ses agissements. Ils ont s’en doute vu -en tout cas Harris à vu- mais elle a l’espoir idiot que non et que personne d’autre qu’elle ne voit ça. Elle ignore si ce serait pareil côté sorcier, mais chez eux un agent avec ce genre de comportement se retrouve mis à pied avec un forfait psychologue et une belle bourse de remerciement pour faire comprendre que c’est fini pour lui l’aventure. Elle se rapproche de lui toujours en faisant attention à ce que les deux autres ne puissent plus rien voir, même pas le sang qui coule sur le sol. La brune attrape le poignet de son neveu et sert la plaie avec un vague sentiment de déjà vu. Son cœur est serré, parce qu’elle aurait aimé lui éviter ça et qu’elle a échoué ou plutôt rien fait pour.

« Icare… ça … ça ira… »

Elle en a aucune foutue idée de si ça ira, mais en tout cas elle n’a aucune rancœur à son égard. Son seul problème est avec son frère qui a osé faire ça à un de ses fils, alors qu’avec la perte de sa fille il aurait dû être là pour ses enfants. Son frère a brisé sa famille pour un foutu accident -tragique, mais juste un accident qui n’aurait pas eu lieu si son frère avait gardé sa fille et non laissé à un gamin.

« On va aller juste devant. Suis-moi, je vais te montrer comment on ne se fait pas repérer. »

Xena a regardé Harris pour qu’il dégage du passage. Elle a couvert de poussière et feuille le sang, gardant dans sa main le poignet ensanglanté de son neveu. Elle l’a conduit dehors en suivant la piste d’arbre qui les mettait hors de vu de la maison, long processus de repérage pour remarquer ça. Elle n’aurait jamais pensé que ça lui servirai pour ce genre de de situation. Elle n’aurait jamais cru vivre ce genre de situation surtout après autant d’année. Elle ne sait même pas quoi lui dire. Elle découvre que son neveu est sorcier et suicidaire le même jour. Et il lui aussi apprend pour son métier, son savoir de la magie. Rien ne va dans ses retrouvailles.

J’aurais tout donné pour ne pas être ici. Repartir au Ministère. Ou chez moi. Mais être loin. Loin de cette situation qui ne me plaisait pas. Je n’aime pas être perturbé dans le quotidien que je me forge, et prendre mon passé en pleine gueule ne fait pas parti de mes envies. Surtout comme ça. Pendant un instant, je me suis demandé si mon chef savait qui elle était, et qu’il avait fait exprès de m’envoyer ici. J’espérais que non. Harris s’était éloigné avec Wilson. Mes ongles enfoncés dans ma chair me faisait du bien, même si cela n’était pas suffisant. J’avais besoin de plus. Et d’air. Beaucoup d’air. Ma respiration était saccadée, et je sentais les pulsations de mon cœur battre fortement dans ma poitrine. La lame qui m’a transpercé le poignet m’a fait fermer les yeux, un petit soupir d’apaisement s’est échappé de ma gorge. Je ne réfléchissais absolument plus à ce que j’étais entrain de faire, où j’étais et avec qui je le faisais. J’en avais juste besoin. Pour ne pas exploser. La tension était trop forte. Elle ne pouvait, juste, pas être ici. Pas maintenant et surtout pas comme ça. J’avais mis une croix sur ma famille, parce que je n’en étais pas digne. Parce qu’ils me haïssaient tous pour ce que j’avais pu faire à Athéna. Parce qu’ils étaient bien mieux en sécurité sans moi à leur côté. Et la revoir ici, c’était douloureux.

Pourtant j’avais aimé revoir mon petit frère, même si je reconnais que depuis je ne faisais pas beaucoup d’effort pour retourner le voir. C’était difficile pour moi que de le laisser revenir dans ma vie. Moi, qui l’avait évincé – peut-être à tort – depuis si longtemps. Mais, Héphaïstos était la personne que j’aimais le plus. Même si j’étais parti de sa vie, je ne m’étais jamais arrêté de suivre sa carrière et sa vie. Pour être sûr qu’il aille bien. Je sais que je lui avais fait mal en partant comme ça, en le laissant seul au milieu de nos parents, mais j’avais déjà tué sa petite sœur, je ne voulais pas qui lui arrive quelque chose à lui, si je m’approchais de trop prêt. C’était mieux ainsi. Mais j’avais fait l’effort de le voir. Et doucement, j’acceptais à ce qu’il puisse revenir à plein temps dans ma vie. Mais pas elle. Elle faisait partie de mon passé, et j’avais mis une grosse croix rouge dessus. Je ne voulais plus rien à avoir à faire avec eux. Je savais parfaitement ce qu’ils pouvaient penser de moi. Ses doigts sur mon poignet m’ont fait sursauter. J’ai tiré d’un cou sec mais elle a tenu bon. Je déteste qu’on me prenne, comme ça, par surprise. « Lâchez-moi » ai-je grogné sèchement. Non, cela n’ira pas. Et je n’ai certainement pas besoin d’elle pour aller mieux. Bien au contraire. J’ai opposé de la résistance quand elle a voulu me faire sortir. Guillaume Harris m’a lancé un regard plein de compassion. Greene allait m’exploser en plein vol s’il apprenait ça. « Vous allez me lâcher, oui ?! » ai-je grogné à nouveau, n’ayant pour autant aucun autre choix que de la suivre à l’extérieur. J’ai tiré d’un coup sec sur mon bras quand elle s’est arrêtée. La mâchoire serrée, la respiration rapide, je suis resté un instant à la fixer droit dans les yeux. Elle ressemblait à mon père, c’en était effrayant.

« Plus jamais vous me faites ça ! ». Ma voix fut plus forte que je ne l’aurais voulu. Plus aigue aussi. Je n’aimais pas que l’on me touche par surprise. Surtout lorsque j’étais en train de jouer avec la lame de rasoir. « Qu’est-ce que vous faites là ?! » J’ai repris sur le même ton. Qu’on m’entende dans la planque ou dans la baraque, en réalité je n’en avais rien à faire. Si ça se trouve c’était un traquenard fomenté par elle, pour le compte de mon paternel. Ils pouvaient bien m’entendre. Cela m’était complètement égal. « Qu’est-ce que vous me voulez ?! C’est lui qui vous envoie ?! Foutez-moi la paix ! Je ne veux plus rien avoir affaire avec vous tous ! » ai-je continué sans lui laisser le temps d’en placer une. Je m’étais reculé de quelques pas, pour me mettre à distance de ses mains, dès fois que l’envie de m’attraper à nouveau lui prenne. Ma main gauche était enroulée autour de mon poignet qui saignait toujours. Ma lame, je l’avais laissée échapper sous la surprise, lorsque Xena m’avait attrapé le bras. Entre le retour de mon frère et celui de ma tante, le passé que je tentais désespérément d’oublier avait un peu trop tendance à me revenir en pleine gueule depuis quelques temps. Et cela ne me plaisait absolument pas.

Dans quel bourbier, ils ont fini. Williams a eu un regard pour elle avant qu’elle ne soit sortie de la planque qui en disait long sur ce qu’il pensait. Lui n’en a rien foutre des états d’âmes d’Icare et si jamais elle ne le calme, il le fera. Elle comprenait au fond. Cela fait un moment qu’ils sont sur cette enquête et ils savent les risques s’ils échouent, alors même elle serait prête à calmer son neveu de force pour protéger leur travail. Il y a trop de vie en jeu pour que le passé vienne détruire tout ça de quelle manière que ce soit. Une fois dehors elle le lache comme il le demande et l’observe s’énerver.



“Soit plus discret, bordel il y a des victimes encore en vie dans cette maison et ils les tueront sans hésiter pour fuir s’ils nous répèrent.”



Par chance cela doit être encore un bruit étouffé pour les êtres malveillants de la cabane, mais si l’un d’eux sort il comprendra qu’il y a des gens. Elle devrait peut-être l’assomer maintenant pour être sûre. Sauf que de un ça n’aidera pas les relations entre auror et brigadier non magique et en plus ça n’aidera en rien leur relation à eux, sans compter qu’elle ne saurait expliquer les plaies aux bras de son neveu sans l’exposer à son chef. Elle ne tient pas à ce qu’il soit viré. Elle ne répond pas à son ordre, parce qu’elle n’hésiterait pas à le refaire si besoin.



“Mon travail.”



Répond-t-elle quand il lui demande ce qu’elle fout là. Comme si elle avait pu monter un complot avec dieu sait qui pour tendre un piège à Icare. Il aurait fallu pour ça qu’elle sache que son neveu était un sorcier, or elle n’en avait aucune idée jusqu’à ce jour.



“Lui ? Jasper ton géniteur ? Encore faudrait-il que j’aie des contacts avec lui, mais vu son comportement à ton égard je n’en ai plus depuis noël 1966. Il n’a pas dû te donner mes lettres pour que tu ne le saches pas. J’aurai dû m’en douter, nos parents ont fait pareil avec moi quand j’ai voulu faire des études considérés pour hommes.”



Elle a mal au crane de tout ce qu’elle comprend sur la vie de son neveu. Il a été seul si longtemps et elle s’en veut pour ça, surtout qu’elle sait ce que c’est. Aujourd’hui elle a Gabrielle et sa famille, mais ce ne fut pas toujours le cas. Il y a eu beaucoup de doute, d’hésitation, de peur, de larme avant de tout accepter. Elle retient un soupir et se masse l’arête du nez avant de prendre un air dur qui va avec son métier.



“Icare, on est là pour arrêter deux tarés qui se sont alliés pour tuer le plus de gens possibles. J’aimerai t’expliquer tant de chose sur notre famille, mais ce n’est pas le moment et j’ai aucune envie de t’assommer pour préserver cette enquête donc parle moins fort s’il te plait. Nos états d’ames et notre passé n’ont rien à foutre là, alors qu’il y a des vies en jeux.”

J’en avais plus rien à faire de cette planque, du boulot qu’ils avaient eu pour en arriver là. Je ne voulais que partir, loin. Abandonner mon coéquipier et ces deux flics moldus, et rentrer chez moi. Juste rentrer chez moi. Pour me calmer, penser à autre chose et surtout pas à tous les membres de ma famille que j’avais tenté d’oublier, tous ses souvenirs qui me hantaient. Juste faire le vide. J’aimais pas qu’elle m’attrape comme elle le faisait. Il n’y avait que Rodolphus pour en avoir le droit et encore, il savait parfaitement quand il pouvait le faire ou non. J’ai haussé les épaules à sa remarque et au fond, ils pouvaient bien me tuer les deux malfrats, ça ne me faisait ni chaud ni froid. Très égoïste de ma part, mon sort je m’en fichais, ce n’était pas pour rien que j’étais auror, l’un des métiers les plus dangereux. Et là, celui des autres, m’importait peu, j’en voulais à mon chef de m’avoir embarqué là-dedans. Il savait, j’en étais sûr, l’identité des deux flics moldus, et j’étais persuadé que c’était pour cette raison qu’il m’avait embarqué sur cette affaire.

Je m’étais éloigné d’elle, pour ne plus qu’elle m’approche. Je ne voulais pas d’un contact, encore moins d’une personne que je détestais. Je n’avais jamais eu de ses nouvelles depuis que j’étais parti de chez moi, elle avait aucun droit de m’attraper et de faire sa protectrice envers moi. Qu’est-ce que j’en avais à foutre de ce qu’il pouvait bien m’arriver si Greene savait ce que je faisais. Je n’écoutais qu’à moitié ses paroles, j’aimais pas parler de mon père. Il me détestait et il avait raison. J’étais détestable. Et pour tout dire, je comprenais qu’il ne m’ait jamais donné les lettres de sa sœur, pour ce que je les méritais. Et de toute façon, que l’on soit d’accord, je n’y aurais jamais répondu. Je ne voulais plus rien à voir avec eux. Ils n’étaient pas en sécurité auprès de moi. Et j’avais fait en sorte de couper les ponts, parce que c’était la seule chose à faire. Ni plus, ni moins. Et cela m’allait très bien. Le retour de mon frère m’avait mis à mal, lui c’était le seul qui m’avait fait le plus de mal à fuir. La seule personne à laquelle je tenais réellement et il ne méritait pas ça. Les autres, mes parents, sa sœur et tous les autres, je préférais m’éloigner d’eux, plutôt qu’ils le fassent, c’était nettement moins douloureux, même si je le comprenais parfaitement.

Elle avait beau être une flic, je n’étais pas sûr qu’elle me batte en combat singulier. Je savais me défendre, mais elle pouvait toujours essayer, mais les représailles pouvaient être rudes. La famille, je m’en fichais. Aucun d’entre eux ne m’avait protégé ni soutenu. Bien sûr, je ne leur en demandais pas tant, mais je crois que j’aurais préféré que l’on m’enferme à Azkaban plutôt que l’on me traite comme mes parents l’avaient fait. J’avais tué ma petite sœur, et je n’avais jamais été puni pour ça. La justice en avait décidé autrement, mais au fond, je crois que j’aurais préféré autre chose, au moins, j’aurais compris le comportement de mes vieux – de mon paternel surtout – qui clamaient haut et fort à qui voulait l’entendre qu’il ne s’agissait que d’un terrible accident. « J’m’en fous de vos explications… ça ne me regarde plus depuis quinze ans » ai-je répondu. Mes ongles étaient enfoncés dans mon poignet droit. Ça m’apaisait. Un peu. J’avais besoin d’être chez moi pour l’être totalement. Ses premières paroles raisonnaient encore à mes oreilles. « Et pour votre gouverne, il a eu le comportement qu’il fallait ». Un autre aurait été étrange. « Pour votre enquête ne vous inquiétez pas j’vais vous laisser tranquille. Vous n’avez pas besoin de moi et de toute façon, ce genre d’affaire ne m’intéresse pas. » je préférais lorsque cela bougeait, qu’on allait bouffer du mangemort ou du chasseur. Un vrai combat, plutôt qu’une vieille planque qui durait depuis des semaines, que personne ne prenait la décision de stopper pour arrêter les gens – parce qu’il ne faudrait pas se foirer… fallait juste avoir les couilles d’y aller. Et tant pis sur ce qu’il allait advenir. Juste y aller. Mais c’est sûr que bien au chaud sans bouger, on ne prenait aucun risque. Moi, j’voulais autre chose. De l’action. Juste de l’action.

Lhomme devant elle est brisée encore plus de l’adolescent de quinze ans. Et elle ne sait pas comment réagir à ça. Elle aurait aimé le protéger, mais jamais on aurait permis qu’elle garde son neveu alors qu’il avait une mère et un père en vie. Elle ignore ce qu’elle aurait pu faire de plus pour lui, mais elle ne peut s’appesantir de ça aujourd’hui. Sa famille, elle en a plus ou moins fait le deuil il y a plusieurs années et elle remercie Gabrielle pour son soutient infaillible dans ce tas de boue qu’est sa vie. Et aujourd’hui elle souffre de retrouver son neveu ainsi malheureux, en danger et mettant en danger autrui. Elle aimerait avoir le temps de le rassurer et surtout pouvoir, mais là il y a plus en jeux qu’eux et elle va devoir le calmer.
Alors a contre cœur son visage se fait plus dur comme la policière qu’elle est. Elle aurait envie de lui dire que ça compte même après quinze ans et que son père était un con, mais les victimes dans la maison n’en en rien à faire de leur état d’âme. Ils doivent continuer cettz surveillance et prier que ce soit le jour où ils pourront intervenir sans trop risquer la vie d’innocent. Et pour ça il doit se calmer, revenir à sa place et la fermer. Main sur son arme, elle jette un œil par derrière voir s’il y a du mouvement vers la maison et par chance c’est encore calme. Ils n’ont pas été repéré. Elle reprend d’une voix autoritaire, mais basse :

« Alors là c’est en rêve. Vous ne déserterez pas les lieux, nous avons fait appel aux aurors parce que si nous avons besoin de monter un assaut ils nous faut de l’aide. Alors vous allez retourner dans la planque attendre avec nous le moment propice et arrêtez d’oublier que dans tout ça, c’est la vie d’innocent qui sont en jeu et nos états d’âme n’ont rien à faire là. Partez et je ferai un rapport d’incident vous concernant avec tous les détails ! »

Xena n’est plus la tante, mais la flic enquêtrice qui n’hésitera pas à demander de sévir si jamais Icare ose s’en aller et mettre en péril la mission. Des innocents ont besoin qu’ils terminent cette enquête et c’est tout ce qui compte. Elle tourne les talons et rejoins son coéquipier en gromellant. Il lui tend les jumelles sans rien dire dans un premier temps.

«-On peut tenter une prise.
-Non, pas encore. Bientôt, mais là on ne pourra pas approcher sans se faire repérer. Il faut savoir les sorts d’alarme qui entourent la maison avant.
-Donc les aurors vont voir et après on pourra mettre en place un plan pour pénétrer les lieux ? »

Elle hoche la tête à la question de son coéquipier. Elle est concentré sur un point à l’horizon cherchant surtout à calmer la tempête en elle. Elle ne veut mettre en danger personne et pour réussir ça elle doit apaiser son cœur.

On ne pouvait pas qualifier les retrouvailles de géniales. Bien au contraire. Elle m’agaçait avec ses grands airs. Elle ne me connaissait pas, et je ne voulais surtout pas qu’elle me connaisse. Je ne voulais plus rien à voir avec le reste de ma famille. J’avais déjà mon frère qui était revenu dans ma vie, et cela m’angoissait qu’il puisse lui arriver quelque chose par ma faute. Je n’en voulais pas plus. Et elle, comme toutes les autres, ne s’était pas posée de question, elle n’avait jamais cherché à me revoir, une fois que j’étais parti de la maison familiale. Comme ma mère, comme mon père. Je savais parfaitement ce qu’ils pensaient tous de moi, et ils avaient parfaitement raison. Je n’étais pas quelqu’un de bien, j’étais un assassin. C’est tout ce qu’il y avait à dire. Je préférais être seul.

Je n’avais pas aimé, sa façon de m’écarter de la planque, comme si elle me connaissait par cœur, qu’elle était une protectrice mais elle n’était absolument rien. Et j’avais horreur qu’on me touche sans me prévenir. Et si elle avait réellement cherché à me revoir, elle le saurait. En cet instant, j’aurais voulu partir. Rentrer chez moi et m’oublier dans cette dépendance qui me pourrissait l’existence. Je savais que je ne devrais pas. Que rien de ce que je pourrais me faire ne me ramènerait ma petite sœur. Mais la douleur m’apaisait. J’expiais mes fautes en me tiraillant la chair de mes bras. Le sang qui affluait le long de mes mains me soulageait, cela me détendait, me permettait d’oublier quelques secondes cette perte qui avait fait de moi un fantôme. Je vivotais depuis quinze ans, je survivais à cette absence et pour tout dire, si je pouvais mourir maintenant, cela m’apaiserait totalement. Et je doute manquer à quelqu’un. Et moi, je serais libre. Mes parents m’avaient fait une fleur – comme mon père disait – en ne m’envoyant pas là, où tout assassin devait aller, mais que personne ne se trompe, je n'étais pas libre, même si j’en avais l’air.

Cette planque m’emmerdait, ce genre d’affaire ne m’intéressait pas. Je n’aimais pas les planques, attendre des heures durant que ceux que l’on surveillait fasse un faux pas. J’avais besoin d’action, d’aller me frotter aux mangemorts. Pas de rester là, à chercher le meilleur moment pour y aller. A tergiverser des heures durant, parce que oui il y avait des otages dans cette baraque. Il suffisait de frapper vite et fort, les deux malfrats n’auraient le temps de rien. Je lui ai lancé un regard noir à ses paroles, même si au fond, je crois que ça me libérerait si mon chef savait. « Faites-le votre rapport si ça vous excite » ai-je lâché alors qu’elle s’éloignait pour retourner à la planque. J’ai soupiré et j’ai fini par m’asseoir au sol. Je savais que mon avenir au sein de la brigade des aurors serait de courte durée si elle se mettait à causer avec Greene. Et même si là, présentement, je n’en avais rien à faire, je savais, au fond, que je regretterais le lendemain. Auror, c’était toute ma vie, le seul moyen que j’avais pour redorer mon blason, me pardonner à moi-même – si un jour c’était possible – d’avoir tué ma petite sœur. J’avais besoin de ce métier, cela me faisait du bien, et me faisait oublier toutes les pensées qui pouvaient me passer par l’esprit. Et si je mourrais, tant pis. C’étaient les risques du métier, comme on dit. Assis en tailleur dans l’herbe, j’observais la maison au loin. L’abord était facile mais bien trop à découvert. Les protections que le sorcier avait dû mettre en place ne nous laisseraient pas approcher sans encombre. Cela dit attaquer dans le tas pouvait être aussi une bonne option. Frappe surprise et rapide. J’ai sorti les jumelles que j’avais dans ma poche. Mon poignet avait cessé de saigner. Je sais pas si j’allais partir – de toute façon, que je reste ou pas Greene serait au courant je doutais fortement qu’Harris laisse passer ce qu’il venait de se produire – ou rester. Mais une chose était sûre je ne retournerais pas à l’intérieur. Ça m’angoissait de trop d’être en présence de Xena Hopkins.

Xena est furieuse contre elle de n’avoir rien fait à l’époque. Elle est furieuse contre son frère qui a isolé un garçon pour un accident dont il était sans doute tout autant responsable. Un enfant ne doit pas être gardé par un autre enfant. Elle ne le dit pas, parce que ce n’est pas le moment et qu’il n’y a rien à dire après autant d’année. Le mal est fait. Rien ne pourra changer le fait qu’il a vécu plusieurs année dans la culpabilité et le rejet. Et elle ne peut pas prendre sur elle toute la culpabilité de ce qui est arrivé à son neveu.
Elle le laisse partir ayant comme instinct qu’il ne va pas aller très loin. Elle prend son temps pour se calmer faisant ce qu’elle fait de mieux depuis des jours : observer. Quelques choses la déranges toujours autant dans ce qu’elle observe comme ci quelque chose clochait. Son coéquipier parle avec l’auror qui est resté pour lui expliquer tout. En écoutant ce qu’il dit, elle a encore cette impression qui ne la quitte pas. Elle se met donc en réflexion pour réexaminer dans sa tête tout le dossier. Quelques choses la dérange et une heure après, elle en est toujours au même point. Elle a besoin de sortir, de s’aérer, manger un truc et réfléchir. Elle se lève donc et laisse la place aux deux hommes dans l’observation.
Elle se couvre la tête pour être le plus discrète possible entre les arbres. Elle regarde vers la maison des deux psychopathes qui sont discret. Elle ne voit pas bien la maison de là, mais ce n’est pas grave elle n’est pas là pour observer ça. Elle veut surtout réfléchir à tout ça. Elle sort une barre de céréale et croque dedans. Elle regarde son neveu qui est tout proche d’elle.

« Tu en veux une ? »

Xena lui propose une barre chocolatée. Elle sait que dans ce genre de mission manger une barre énergétique peut aider à rester concentrer. Et d’ailleurs l’apport de nourriture l’aide à mieux réfléchir. Il y a bien un problème dans cette filature. Elle claque sa langue à son palais, alors qu’elle se fait milles réflexions.

« Ils ne sont jamais resté aussi longtemps aux mêmes endroits pour éviter de se faire prendre, mais cette surveillance dure depuis des jours. Pourquoi ils sont encore là ? Est-ce qu’ils ont conscience d’être surveillé et en joue ? Est-ce qu’ils en sont au point d’orgue de leur coopération ? »

Xena s’agace. L’endroit est isolé. C’est idéal pour prévoir un plan surtout que leur présence n’est lié qu’à une enquête poussé dont il n’est pas possible qu’ils aient connaissance. A moins que ce soit son égo à elle qui lui disent qu’ils ne peuvent pas savoir. Sauf qu’elle a conscience que s’ils savent, tous les quatre sont en danger. Elle n’a pas envie de prendre une décision trop hâtive et bousiller la mission, mais il y a des vies en jeux. Elle marche nerveusement entre deux arbres qui la cache bien.

L’air frais me faisait du bien, j’observais la maison de loin. Sans vraiment l’observer. Les jumelles étaient au sol. Cela me gonflait d’être ici mais l’ordre venait de mon chef, je n’avais pas pu refuser. Savait-il qui étaient les flics avec qui je devais collaborer ? L’avait-il fait exprès de m’envoyer moi ? Alors que j'étais censé aller à Poudlard dans moins de trois jours ? Non, en réalité, je détestais la mission à Poudlard, mais au moins j’y aurais la paix. Je n’aimais pas être à Poudlard, je n’avais jamais aimé ce lieu, il me rappelait bien trop de souvenir et être entouré d’enfants m’angoissait profondément. Comment, moi, je pouvais protéger des gosses alors que j’en avais déjà tué une ? Mais je crois que me retrouver en face-à-face avec, je ne sais même pas comment je devais la qualifier, Xena Hopkins m’angoissait encore plus. Mes ongles étaient enfoncés bien profondément dans mon poignet. Je regardais dans le vague ou observais-je réellement la maison ?

Moi, je trouvais bizarre cette alliance entre les deux. Un mage noir et un chasseur de sorcier cela n’allait pas ensemble. Le renard passa non loin de moi. Je le trouvais magnifique avec ses couleurs chamarrées. Son roux était flamboyant, et il jurait un peu avec le gris du ciel écossais. Mon regard est tombé sur mon poignet. Le sang perlait lentement le long de mes doigts. Au fond de moi, je savais que je devais arrêter ça, je savais que ce n’était pas la solution miracle mais c’était plus fort que moi, j’en avais besoin. J’avais besoin de me faire mal pour exister, souffrir pour me pardonner, pour ne plus penser à ce que j’avais fait. Si je leur avais obéi, ma sœur serait encore en vie. Et je ne serais pas là, à observer deux tueurs en compagnie d’une femme que je ne connaissais pas – et que j’avais pas spécialement envie de connaitre. Elle avait été comme tout le monde. Le rejet de mes parents, je l’avais subi pendant longtemps – même si ma mère ne disait rien, elle n’avait jamais rien fait pour empêcher le comportement de mon paternel. Silencieuse, elle avait toujours approuvé les dires de Jasper Hopkins. Et Xena n’avait pas échappé à la règle. Qu’attendait-elle de moi ? Le renard passa dans l’autre sens. Que voulait-elle entendre ? Que j’étais responsable de la mort de ma sœur ? C’était une évidence. Mon regard suivit le renard. Je le trouvais étrange, magnifique mais étrange. Je n’ai pas esquissé le moindre mouvement lorsque j’ai senti une présence s’installer à mes côtés. Mes jumelles avaient repris leur place entre mes doigts.

J’ai secoué la tête à sa proposition. Si elle pensait m’amadouer avec du chocolat, elle se mettait bien profondément un doigt dans l’œil. J’en avais rien à faire de sa gentillesse, elle n’avait pas été là lorsque j’aurais pu avoir besoin d’elle. Y’avait rien à dire de plus. Le seul qui m’avait aidé, c’était mon meilleur ami. Le seul qui ne m’avait pas rejeté, qui avait continué à croire en moi, même lorsque moi je n’y croyais plus. Les autres, je m’en fichais. J’ai écouté ses paroles d’une oreille, et c’était seulement maintenant qu’elle trouvait ça étrange ? Evidement que c’était bizarre. Toute cette histoire était bizarre. J’ai eu un petit rire. Je doutais que ce jour signait la fin de leur collaboration, la nôtre, peut-être. « Ton mage noir, c’est un animagus » ai-je lâché, en rangeant mes jumelles. « Et si tu veux mon avis, on devrait partir d’ici. » La présence du renard n’était pas étrange, il y avait des renards dans les campagnes mais qu’il passe deux fois de suite au même endroit, ça l’était. Les renards étaient des animaux sauvages, et en voir un aussi près de moi, c’était étrange. Surtout deux fois de suite. J’ai planté mon regard dans le sien. « Tu l’as déjà vu le renard, n’est-ce pas ? » lui ai-je demandé, sans ciller. Bien sûr qu’elle l’avait déjà vu. J’arrête de me mutiler si ce n’était pas le cas. « Vos gaillards savent que vous êtes là » ai-je lâché. « Ce que je trouve étrange, en revanche, c’est qu’ils ne vous aient toujours pas attaqués » A deux contre deux, dont un mage noir, les deux flics moldus n’avaient aucune chance. Avec Harris et moi dans la balance, ils allaient nettement moins bien s’en tirer. « Vous en aviez parlé que deux sorciers devaient vous rejoindre ? » Pas que je m’inquiétais mais bon… moi aussi je trouvais ça bizarre qu’ils n’aient pas encore tué les deux gorilles qui les surveillaient.