C'était une douce après-midi que Garance vient de passer. Louisa, une amie née-moldue rencontrée à Poudlard, a tenu à lui montrer que le côté moldu de Londres était plein de merveilles qui lui plairait forcément. Et on peut dire qu'elle a accompli avec brio sa mission. Les deux jeunes femmes se sont baladées dans des coins de la capitale dans lesquels la MacMillan n'avait jamais mis les pieds avant. Rien de surprenant lorsqu'on sait que, hormis pour aller chez Madame Guipure afin que de nouvelles robes lui soient confectionnées pour ses galas, sa mère n'est pas une adepte des balades en ville. Son père l'est encore moins : il ne sort que pour le travail, et puis pour les réceptions et réunions auxquels il se doit d'assister. Garance n'est pas de ses gamines qui sortaient se balader avec ses parents le dimanche, et encore moins dans le monde moldu. La majorité des activités de la fratrie se déroulaient dans le manoir ou le jardin alentour, et lorsque la fillette sortait c'était parce qu'elle passait la journée avec Elvira et Roman.
Cette après-midi était donc sous le signe de la nouveauté pour la sang-pur, et ça lui a fait un bien fou. Le fait que Louisa soit particulièrement solaire a aidé : pendant quelques heures, la MacMillan a cessé de penser au stress d'entrer à l'UME, à l'ouverture tardive de Poudlard à cause de l'attaque qui a ravagé le château et à la peur qui l'envahit quand elle pense aux risques que prend chaque jour sa Marraine avec son métier d'Auror. Des angoisses, Garance en a à n'en plus finir. Mais pour cette après-midi, elle a réussi à les laisser derrière elle et à profiter de l'instant présent. Ça lui a fait un bien fou. Louisa l'a même entraînée dans un musée moldu, où cette fois-ci elle n'a pas croisée de visage connu – ça aussi, dans le fond, ça avait quelque chose de rassurant. Elle sait que ses parents n'aimeraient pas l'idée qu'elle se balade dans le Londres moldu, particulièrement après ce qu'il s'est passé à Poudlard. Non seulement c'est dangereux – selon eux –, mais en plus ce n'est pas la place d'une femme de son rang. Ils penseraient sans doute la même chose de l'Université et de la serre de Botanique de Poudlard, mais quoi qu'ils en pensent elle est bien décidée à entamer sa formation à la rentrée. Elle ne leur a toujours pas dit d'ailleurs... Peut-être qu'elle devrait. Mais ça non plus, elle n'a pas envie d'y penser cette après-midi.
Louisa lui ayant expliqué qu'elle devait récupérer une commande dans une librairie où elle va souvent, les deux jeunes femmes y ont fait un détour et Garance en a profité pour ajouter un ouvrage à sa collection d'écrits moldus. Lorsqu'elles sortent de l'établissement, la née-moldue tourne la tête vers elle et se montre curieuse. « Tu as acheté quoi ? » Elle ne s'attendait sans doute pas à ce que son amie craque si vite pour un ouvrage moldu. Il est vrai que la sang-pur ne lui a jamais parlé des livres moldus qu'elle cache dans sa chambre depuis qu'elle est adolescente, mais pour sa défense elle n'en parle pas à grand monde. « La Maison de la sorcière de Lovecraft. » Garance sort le livre de son sac et lui en montre la couverture. « Tu connais Lovecraft ? » « C'est un ami qui m'a prêté l'Appel de... Tululu ? » qu'elle tente, plus trop certaine du titre. « L'Appel de Cthulhu, » la corrige son amie avec un petit rire. « Ah oui voilà. J'ai trouvé ça intéressant alors je me suis dit que j'allais essayer d'en lire un autre. Et j'ai bien aimé le titre de celui-là. » Garance est toujours curieuse de découvrir la vision des sorciers et sorcières qu'ont les moldus, même si parfois c'est effrayant. « Et toi, c'est quoi le titre de ton livre ? » « L'Aigle dans la neige de Breem. » La sang-pur pince les lèvres, réfléchissant quelques secondes. « Ça me dit rien du tout. Il est connu chez les moldus ? » « Pas autant que Lovecraft, » s'amuse la née-moldue. Vrai qu'Isaac n'a pas manqué de lui répéter que Lovecraft était un génie très très connu chez les moldus, et qu'il fallait qu'elle lise au moins un de ses ouvrages. Il sera ravi de savoir qu'aujourd'hui elle en a même acheté un.
Remontant la rue passante qui se vide lentement tandis que le soleil décline et que les boutiques commencent à fermer, les deux jeunes femmes réfléchissent à ce qu'elles peuvent encore faire ce soir. Ni l'une ni l'autre n'a vraiment faim, alors elles passent simplement s'acheter des gâteaux dans une boulangerie dans laquelle Louisa est déjà allée. « On peut aller s'installer dans un parc pour les manger ? J'en connais un où il n'y a pas trop de monde en général, » précise-t-elle. Elle sait que son amie n'est pas une grande fan de foule, et l'attention fait sourire la concernée. Alors elle hoche la tête, et une dizaine de minutes plus tard les voici installées dans l'herbe d'un parc où il n'y a qu'elles. Garance pose entre elles la boîte de gâteaux et l'ouvre, puis chacune en attrape un de son choix. Vraiment, cette après-midi était douce. Elle aurait dû le rester...
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See the line where the sky meets the sea? It calls me. And no one knows how far it goes. If the wind in my sail on the sea stays behind me, one day I'll know. If I go there's just no telling how far I'll go.
Dernière édition par Garance MacMillan le Dim 9 Juil - 16:50, édité 3 fois
Ezekiel May
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Sujet: Re: If it all went up in flames one day ♦ Ezance Dim 26 Mar - 0:31
If it all went up in flames
Tes doigts pianotent sur le comptoir de la librairie. C’est marrant de te trouver là parce que ton tempérament et tes passions sont à l’exact opposé de la lecture. C’est beaucoup trop calme comme activité, c’est pas pour toi. Tu mets jamais les pieds dans les librairies en général mais aujourd’hui, tu as fait exception car c’est ici qu’a été livré un colis à ton attention. Toute une panoplie d’armes en provenance de la maison Winchester qu’il aurait été bien imprudent de faire livrer chez toi. Imagine si on sonne à ta porte et que t’es absent, le colis va se balader tu ne sais où au risque d’être perdu ou tout simplement volé. T’as passé une sacrée commande à ton pote Ethan et vu le gros billet que t’as lâché, tu ne recommenceras pas de sitôt. Du coup, le libraire étant une connaissance de l’armurier, le point de chute du colis se trouvait dans sa boutique. Le gars s’est absenté pour aller chercher le carton dans la réserve et tu trépignes d’impatience à l’idée de tester tes nouveaux joujoux. En plus de plusieurs boîtes de munitions, tu as choisis un nouveau set de lames aiguisées et un des pistolets de la nouvelle gamme Winchester. Tu envisages de te rendre à la salle de tir demain matin pour t’exercer. Malgré ton impatience, tu ne pourras pas t’y rendre ce soir, vu l’heure qu’il est, l’établissement ne va pas tarder à fermer.
Au départ, tu ne faisais pas vraiment attention aux clients qui t’entouraient étant donné que la littérature ne t’intéresse pas. Il y a des gosses, des familles, des rats de bibliothèque et même si les librairies sont les lieux privilégiés des rencontres-coup de foudre dans les comédies romantiques, tu es certain que la fille qu’il te faut ne se trouve pas ici. C’est plus le genre de profil que tu cueilles en boîte ou dans les bars. Cependant, la voix d’une adolescente finit par te hérisser les poils et capter définitivement ton attention en prononçant le mot “moldus”. “Moldu”, c’est la traduction des sorciers pour les personnes qui ne sont pas dotées de pouvoirs magiques. Les gens normaux, quoi. T’en es un à leurs yeux et tous les clients de cette librairie devraient l’être puisque vous ne vous trouvez pas en territoire magique. Personne ne devrait avoir à prononcer ce mot ici, putain. Et pourtant… Tu te retournes et identifies immédiatement la gamine qui vient de parler. Elle se trouve en compagnie d’une autre fille qui a l’air de comprendre parfaitement le sens du mot “moldu” et ce détail t’indique de quel côté de la barrière elles se trouvent toutes les deux. Le côté qui doit périr pour le bien de l’humanité.
T’en oublies presque ta commande, si bien que le libraire est obligé de tapoter sur le comptoir devant toi pour récupérer ton attention. Ca fait déjà deux fois qu’il t’appelle en vain. Oups. Tu récupères le colis en regrettant de ne pas pouvoir l’ouvrir devant tout le monde pour satisfaire ta curiosité mais surtout vérifier que tous tes articles sont bien là. Vite, tu glisses le carton qui n’est pas si grand que ça dans ton sac et fais semblant de t’attarder dans les rayons pour attendre que les deux gamines payent leurs ouvrages. Finalement, pas besoin d’aller t’entraîner demain pour essayer tes nouvelles armes, tes plans viennent de changer. Tu les testeras ce soir sur les deux ados.
Tu les entends discuter et comprends qu’après leur escale dans une boulangerie, elles comptent flâner dans un parc en cette fin de journée. C’est parfait, elles se dirigent tout droit vers ton terrain de chasse préféré. Sans te presser, tu les suis de loin pour ne pas éveiller leurs soupçons. Une fois parvenues dans le parc, elles prennent place un peu à l’écart des promeneurs pour déguster leurs pâtisseries et toi, tu te planques à distance derrière une rangée de buissons pour déballer ton colis. Tu lèves de temps à autres le regard dans leur direction pour t’assurer qu’elles sont toujours là et tu ouvres précautionneusement ton carton. Tu découvres avec joie trois lames immaculées et diaboliquement acérées ainsi qu’un flingue flambant neuf dont tu t’empresses de vérifier le chargeur pour t’assurer qu’il est déjà plein. Sans plus tarder, tu l’insères dans ton holster sous ta veste et tu glisses un des couteaux dans ta ceinture. Le reste retourne dans ton sac à dos et sera soigneusement rangé dans ta petite armurerie personnelle. L’heure est venue pour toi d’approcher tes proies. La nuit tombe et les promeneurs se font de plus en plus rares. En quelques enjambées, tu débarques sur leur spot. "Salut, désolé de vous déranger, je cherche mon chemin. Vous pourriez me renseigner ?" lances-tu avec légèreté aux demoiselles. Des deux mains serrent les anses de ton sac à dos, les coudes bien collés contre tes flancs pour camoufler la bosse que forme le flingue sous ta veste. "J’suis pas d’ici et je dois rejoindre des potes du côté de Camden, vous savez où c’est ?" Le but est de les inciter à t’y conduire, justement, car Camden est à l'opposé de l’endroit où vous êtes et qu’en marchant dans cette direction, tu les isoleras encore plus de la zone fréquentée du parc. Et adios les sorcières ! Ça fera deux monstres en moins sur cette terre ce soir.
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Sujet: Re: If it all went up in flames one day ♦ Ezance Ven 2 Juin - 18:56
Le Soleil colore le ciel de magnifiques couleurs tandis que les deux amies parcourent quelques ruelles en direction du parc qu'a mentionné la née-moldue. Une fois là-bas, elles s'installent un peu à l'écart et commencent à déguster les gâteaux qu'elles ont achetés avant de venir. Plus le temps passe et plus les passants se font rares mais elles ne s'en soucient guère, occupées à s'improviser un dîner sucré tout en discutant littérature et pâtisserie. Leur conversation est interrompue par l'arrivée d'un total inconnu, à la fois plus âgé et plus grand qu'elles, qui les accoste aussitôt. « Salut, désolé de vous déranger, je cherche mon chemin. Vous pourriez me renseigner ? » Malgré sa carrure, il n'est pas agressif pour une mornille et a même l'air sympathique dans sa façon de leur demander un coup de main. Garance, qui est loin d'être une connaisseuse du coin, tourne son regard vers son amie en espérant que celle-ci pourra l'aider. « Vous voulez aller où ? » « J’suis pas d’ici et je dois rejoindre des potes du côté de Camden, vous savez où c’est ? » Les yeux de la blonde s'arrondisse, comme s'il venait de dire quelque chose d'aberrant. « Ah, c'est pas dans ce coin du tout Camden ! » S'il était sorcier, elle aurait peut-être pu lui donner un point de repère pour transplaner et avoir moins de marche pour rejoindre ses amis, mais l'inconnu a tout l'air d'un sorcier qui va devoir se débrouiller seulement avec ses deux jambes. « Il faut que vous remontiez par là, jusqu'à une grande avenue dans laquelle il faudra que vous tourniez rue... » Louisa s'interrompt alors, jetant un bref coup d'œil à son amie avant de reporter son attention sur l'inconnu. « Vous voulez qu'on vous accompagne ? Sinon vous risquez de vous perdre en chemin. » Puis elle se tourne vers Garance à qui elle offre un petit sourire. « Ça t'embête pas ? Au moins sur le début du trajet qui est dur à expliquer. Ça nous fera marcher un peu pour digérer, » ajoute-t-elle, plus une plaisanterie que la véritable raison de sa proposition. En réalité, Louisa est simplement ce genre de personne solaire et altruiste qui veut aider tout le monde, et la MacMillan le sait bien. « Non non, aucun problème. C'est chouette, une petite balade. » De toute façon, il ne leur restait plus qu'un seul gâteau chacune alors elles n'auront qu'à les manger sur le chemin.
Les deux jeunes femmes se relèvent alors et ramassent leur bazar, mettant leurs affaires dans leurs sacs avant de récupérer les deux pâtisseries restantes puis d'en aplatir la boîte qu'elles jetteront sur le chemin. Instinctivement Garance reste près de son amie tandis que cette dernière se dirige vers la sortie du parc. Elle laisse tomber le carton ratatiné dans une poubelle en passant puis se tourne vers l'inconnu. « Venez, c'est par là. » Ayant grandi dans le Londres moldu auprès de sa famille, Louisa est parfaitement à l'aise dans ces rues qu'elle connaît comme sa poche. Aussi jette-t-elle un nouveau coup d'œil à celui qu'elle guide tout en reprenant la parole. « C'est quoi votre prénom ? Moi c'est Louisa, et elle c'est Garance. » D'un geste timide de la main, la brune le salue à nouveau comme pour confirmer que c'est bien d'elle dont parle son amie. Le contraste entre elles est frappant, l'une étant aussi extravertie que l'autre est réservée. Mais ce n'est pas bien grave : tandis que la MacMillan déguste silencieusement son dernier gâteau, Louisa fait la conversation avec le moldu. « Vous venez d'où ? Vos potes auraient au moins vu vous donner quelques points de repère pour que vous alliez du bon côté de Londres, » affirme la blonde avant de prendre une première bouchée de son gâteau.
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Sujet: Re: If it all went up in flames one day ♦ Ezance Jeu 13 Juil - 21:23
If it all went up in flames
T’as l’air d’un badaud inoffensif quand tu abordes ces gamines. Sauf que les vrais badauds, ils ne planquent pas de flingues sous leurs vêtements. Tu joues au gars un peu paumé qui veut simplement rejoindre ses copains alors qu’en, réalité, tu projettes d’assassiner froidement les deux sorcières. Pour toi, elles ne sont que des erreurs de la nature, alors ça soulage ta conscience plutôt que de t’incriminer parce que tu t’apprêtes à buter des gamines. Celle qui semble la plus sociable te répond direct mais très vite, elle se perd dans ses explications. Pile ce que tu attendais d’elle. Elle en conclut que le plus simple, c’est de t’accompagner, carrément. Tu souris, elle a mordu à l’hameçon. Et sa copine ne bronche pas. Peut-être que ça la gonfle de faire des kilomètres de détour pour un inconnu mais si c’est le cas, elle ne le montre pas. C’est parfait. "Si ça vous embête pas j’veux bien ouais ! Je suis capable de me perdre encore plus, je risque de pas retenir toutes vos explications." Ce petit prétexte à la con t’arrange bien même si en réalité, tu as un sens de l’orientation plutôt bon.
Et la gamine sociable commence à te tenir la jambe, te demander comment tu t’appelles, etc. Tu fais ce que tu fais d’ordinaire quand tu chasses (sauf quand c’est ton ex que t’essayes de buter), tu donnes un faux nom à ta victime au cas où elle survive et te balance. "Moi c’est Michael mais tout le monde m’appelle Mike." T’aimes bien changer de nom à chaque fois, ça t’amuse autant que de garder les baguettes des sorciers que tu abats. La nana te donne son prénom et celui de sa pote que tu retiens à peine. Rien à foutre, à vrai dire. C’est pas ce qui va t’aider à les exterminer mais faut faire bonne mine le temps d’attendrir la viande. "Enchanté les filles ! C’est vraiment sympa de m’aider."
Plus vous vous enfoncez dans le parc et moins vous croisez de visiteurs. La nuit commence à tomber et tu sens que le moment sera bientôt venu pour attaquer. La gosse qui s’appelle Louisa te pose des questions que tu écoutes d’une oreille distraite, t’es plutôt aux aguets pour vérifier que vous êtes bien seuls dans cette partie du parc. "Hein ? Ah moi j’vis au Nord de Londres, j’suis venu pour l’anniversaire d’un copain." Elle tergiverse sur la qualité de tes potes qui n’existent pas mais c’est fini, tu l’entends même plus son blabla : tu échafaudes ton plan. Elles n’ont pas l’air très puissantes mais elles sont deux et ça suffit pour tout faire capoter. Il te faut trouver un moyen de les neutraliser et pour ce faire, tu as déjà une petite idée.
Sans crier gare, tu passes à l’action. Tu dégaines le couteau de ta ceinture et pendant que ton pouce actionne le mécanisme pour que la lame jaillisse, ton autre main se tend sur le côté pour attraper Louisa par les cheveux et la ramener violemment contre toi. Ton arme glisse sous son menton pour qu’elle arrête de crier. Sa copine fait volte-face mais t’as déjà prévu le coup. "Ta gueule ! Ça ne sert à rien de couiner. Vous allez jeter vos baguettes par terre, c’est compris ?" Ton regard est rivé sur Garance, menaçant. Tu réitère l’ordre d’une voix calme en détachant chaque mot pour qu’elle comprenne bien. "Reste là. Pose ta baguette ou je l’égorge comme une truie." T’hésiteras pas longtemps d’ailleurs. Pour l’instant, tu te contentes de la phase 1 du plan : neutraliser ces vermines. Et jouer sur le levier de la culpabilité pour que l’autre obtempère, c’est juste jouissif.
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Sujet: Re: If it all went up in flames one day ♦ Ezance Dim 26 Nov - 2:28
Lorsque son amie propose qu'elles aident l'inconnu qui vient de les aborder à retrouver son chemin dans les rues si nombreuses de Londres, Garance n'est pas vraiment étonnée. D'aussi loin qu'elle la connaisse, la née-moldue a toujours été comme ça : le cœur sur la main, toujours prête à aider son prochain même si ça doit lui faire faire un détour ou que ça lui prend du temps. C'est une des raisons pour lesquelles la MacMillan l'apprécie, en plus de leur intérêt partagé pour la lecture et toutes ces choses qu'elle lui a fait découvrir à propos du monde moldu. Ce n'est pas en évoluant uniquement dans son étriqué carcan familial que Garance aurait pu en apprendre autant, c'est certain. Ils seraient déjà scandalisés qu'elles viennent en aide à un inconnu qui a sûrement prévu de boire à outrance ce soir avec ses amis. Mais ça, c'est bien quelque chose dont se moque Louisa qui veut seulement aider, s'assurant simplement que ça ne dérange pas son amie de faire un petit détour. « Si ça vous embête pas j’veux bien ouais ! Je suis capable de me perdre encore plus, je risque de pas retenir toutes vos explications. » La blonde approuve d'un hochement de tête et Garance, docile comme elle l'est si souvent, n'ajoute rien. Elle suit, simplement, écoutant la née-moldue faire la conversation avec cet inconnu comme si elle le connaissait depuis toujours. Cette aisance sociale qu'ont naturellement certaines personnes l'a toujours impressionnée, elle qui est obligée de la feindre à chaque réception de sangs-purs à laquelle elle se rend, avec plus ou moins de talent selon les jours. « Moi c’est Michael mais tout le monde m’appelle Mike. » À son tour, Louisa les présente toutes les deux et la MacMillan se contente d'un petit geste de la main timide comme seconde salutation. « Enchanté les filles ! C’est vraiment sympa de m’aider. » « Avec plaisir ! » assure-t-elle, la brune ne doutant quant à elle pas un seul instant de sa sincérité à ce sujet.
Silencieuse, Garance emboîte le pas à son amie tout en mangeant le gâteau qu'il lui reste. Ne pas avoir à trop parler l'arrange, pour être honnête, et pas seulement parce que la pâtisserie est délicieuse. Elle a toujours préféré écouter, bien plus à l'aise pour être celle qu'on oublie que celle qu'on remarque. Elle n'aurait même pas su quoi dire, de toute façon, au contraire de Louisa qui se montre curieuse sur le coin d'on vient l'homme qu'elles aident, non sans s'insurger contre ses amis qui ne lui ont été d'aucun secours. « Hein ? Ah moi j’vis au Nord de Londres, j’suis venu pour l’anniversaire d’un copain. » « Ah oui quand même. L'un d'eux aurait pu proposer de venir avec vous, quand même, » assure-t-elle, alors que Garance esquisse un timide sourire face à l'air scandalisé que prend son amie. Elle peut lire ses émotions comme un livre ouvert et elle trouve ça fascinant, elle qui a grandi dans un monde où tout doit être contrôlé, guindé, tristement fade. D'ailleurs, ces parents seraient assurément contre le fait même que les deux jeunes femmes passent du temps ensemble au vu des origines de Louisa. Et encore, ils seraient loin d'imaginer qu'en plus d'ouvrir leur fille à un monde qu'ils méprisent, la née-moldue fait battre son cœur plus vite lorsqu'elle la regarde trop longtemps ou que leurs peaux s'effleurent malencontreusement en tournant les pages d'un livre.
Les pensées de Garance sont brusquement interrompues lorsque son amie pousse un cri soudain qui lui glace le sang. Elle se tourne vivement vers elle et le spectacle qui se joue juste devant elle est pire que tout ce qu'elle aurait pu s'imaginer. Michael la maintient violemment contre lui, plaquant contre son cou un couteau qu'il a sorti d'elle-ne-sait-où et arborant un air menaçant qui lui fait froid dans le dos. Les yeux de la brune s'arrondissent d'horreur et ses doigts lâchent la pâtisserie qu'elle tenait alors qu'elle peine à comprendre ce qui est en train de se passer – loin d'elle le réflexe de sortir sa baguette comme l'aurait fait toute bonne sorcière capable de se défendre par elle-même. « Ta gueule ! Ça ne sert à rien de couiner. Vous allez jeter vos baguettes par terre, c’est compris ? » Stupéfaite et terrorisée pour son amie comme pour elle, Garance ne parvient ni à répondre ni à esquisser le moindre mouvement. Elle reste simplement là, consternée et horrifiée par ce qu'elle voit. « Reste là. Pose ta baguette ou je l’égorge comme une truie. » Comprenant qu'il s'adresse à elle et craignant qu'il soit sérieux dans sa menace envers Louisa, la brune s'exécute malgré ses mains tremblantes. Malgré ses gestes fébriles et l'impression que ses jambes pourraient à tout moment se dérober sous son poids, elle parvient à sortir sa baguette de sa poche et la laisse tomber à ses pieds. « S-S'il vous plaît, ne-ne lui faites pas de mal. » Sa voix est suppliante tandis que ses yeux s'embuent déjà de larmes. Elle est prête à lui donner tout ce qu'il souhaite sans hésiter : sa baguette, son sac, tout l'argent qu'elle a sur elle – et qui appartient en réalité à ses parents –, elle lui donnera tout si ça peut sauver Louisa. « O-On voulait juste vous aider... » Elle ne comprend pas, Garance. Elle ne comprend pas comment cet homme qui semblait si gentil a pu se transformer en un monstre qui menace son amie et hurle comme un croup enragé. Elle ne comprend pas et elle a peur, surtout, peur de la violence du monde extérieur qui lui explose soudainement en plein visage.
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