Dancing on dangerous ♦ Lalana

Après avoir pioché une patacitrouille appétissante parmi les friandises de son sachet, Laelia serre sa cape noire autour de ses épaules et lève le nez vers le ciel. Pas un nuage noir à l'horizon, c'est plutôt bon signe pour la météo de cet après-midi, même s'il ne fait pas encore assez bon pour envoyer valser ce qui lui couvre les épaules. L'étudiante est bien contente que le printemps ait doucement pris place au Royaume-Uni, mais il fait tout de même moins bon ici qu'au Portugal à la même période. Pourtant, loin d'elle l'idée de s'enfermer dans une des boutiques devant lesquelles elle passe, après tout les sorties à Pré-au-Lard sont une occasion de changer d'air et c'est ce qui lui plaît.

Cependant, celle d'aujourd'hui a fini par lasser la jeune Poufsouffle. Enfin, elle n'est pas vraiment lassée, mais elle n'a plus grand chose à faire. Elle est déjà passée à Honeyduckes pour y acheter quelques bonbons, et elle a aussi fait un tour dans une autre petite boutique dont elle a déjà oublié le nom. N'ayant pas envie de s'enfermer dans un pub pour boire un coup, elle a décliné l'offre de son groupe d'amis et a simplement décidé de marcher dans les rues du village magique. Si elle était une élève des plus studieuses, elle aurait sûrement demandé à retourner à Poudlard et aurait profité de ce temps libre pour avancer ses révisions pour les ASPIC – et son dortoir se trouverait au sommet de l'école – bisous Alana et Elvira. Mais ce n'est pas le genre de Laelia. Lorsqu'elle n'a pas cours, la jeune femme laisse ses camarades de maison dans leur salle commune drôlement mal placée – les sous-sols, sérieusement ? – et s'empresse de rejoindre l'extérieur du château pour se balader au grand air. Alors il est hors de question pour elle de gâcher une sortie en retournant s'enfermer dans son dortoir.

Elle aurait continué de se balader dans les rues du village un long moment encore si une chevelure rousse n'avait pas attiré son regard. Habituellement, elle n'y aurait pas prêté attention plus de quelques secondes, juste le temps de se dire que cette passante a de jolis cheveux et qu'ils ont l'air doux – une remarque on ne peut plus classique pour Laelia. Mais là, le fait de distinguer deux silhouettes qui font à peu près sa taille et qui semblent s'éloigner du centre de Pré-au-Lard, avec des allures bien différentes de celles des adultes qu'elle voit normalement quitter le village, ça attise suffisamment sa curiosité – rendue plus avide par l'ennui, sans doute – pour qu'elle les observe quelques instants de plus. Les deux personnes sont discrètes, d'ailleurs un rapide coup d'œil de la Poufsouffle lui suffit pour réaliser qu'aucun accompagnateur ne les a remarquées alors qu'elles semblent bien décidées à se faire la malle. Peut-être qu'elle devrait faire pareil – après tout elle s'ennuie, et puis elle a vu des trucs bien pire que l'extérieur d'un village magique durant ses voyages avec ses parents. Ouais, elle va faire pareil.

Moins habile que les deux étudiantes encapuchonnées, Laelia met plus de temps à sortir du village pour emprunter des chemins que les professeurs leur interdisent habituellement. C'est la première fois qu'elle s'éloigne autant du groupe, pourtant l'idée qu'elle puisse retrouver des camarades intrépides effacent de son esprit le peu de crainte qu'elle pourrait avoir. L'esprit léger, la jeune femme se retrouve rapidement parmi les arbres, où des bruits de feuillage attirent son attention. Après quelques minutes de recherche, c'est sur une famille de hérissons qu'elle tombe – ou en tout cas un groupe de trois, mais elle a l'idée qu'ils forment une sorte de famille. Ils sont vraiment trop mignons, c'est comme si le cœur de la jeune femme venait de fondre instantanément. Tout en leur parlant d'une voix douce comme s'ils la comprenaient – qu'est-ce qu'elle aimerait avoir ce pouvoir –, elle se relève et décroche des branches qui sont à sa hauteur quelques grandes feuilles. Elle les plie puis les découpe en quatre avant de s'accroupir et de les déposer devant cette adorable petite troupe. Elle aurait voulu leur offrir mieux mais elle n'a sur elle que des bonbons, et elle n'est pas sûre que ce soit bon pour eux. Dans le doute, elle ne préfère pas leur donner de patacitrouille ni de chocogrenouille, elle a trop peur que ça puisse être mauvais pour leur santé, voire mortel. Il faudrait qu'elle se renseigne à ce sujet : ça peut manger quoi un hérisson, à part des végétaux et des insectes ?

Lorsque la Poufsouffle se remet sur pied, elle en a complètement oublié son objectif initial – c'est la faute aux hérissons trop mignons, ça. Sa quête se transforme alors en simple balade à l'extérieur du village, jusqu'à ce qu'elle tombe sur une jeune femme d'à peu près son âge qui semble observer consciencieusement les alentours. « Hey, » qu'elle l'interpelle sans élever la voix, juste pour se signaler. Elle détaille les traits de son visage, et ce n'est qu'en voyant ses cheveux roux qu'elle tilte. Oh, la fille de tout à l'heure. « Je me souviens plus de ton prénom. T'es à Serdaigle non ? » Coup d'œil à sa cravate, petite fierté en constatant qu'elle a raison. Ils manquent de jolies rousses à Poufsouffle, surtout lorsqu'elles ont d'aussi beaux yeux clairs. « Tu fais quoi ? » Laelia en oublie qu'initialement la rouquine n'était pas partie de Pré-au-Lard en solitaire. « J'peux rester avec toi ? J'm'ennuie là-bas, » qu'elle explique naturellement, ajoutant à la parole un léger geste de la tête censé désigner le groupe scolaire dont elles se sont toutes les deux éloignées – mais qui n'est sûrement pas fait dans la bonne direction, vu qu'elle ne sait plus trop où elle est.

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Elles sont sympas, les visites à Pré-au-Lard, surtout quand les accompagnateurs laissent quartier libre aux étudiants. Du haut de leurs seize ans, Alana et Hemera réclament leur indépendance à grands cris. Et une sortie au village, c’est le meilleur moyen de se faire la malle et d'aller commettre quelques larcins. Aujourd’hui, la Gryffondor et la Serdaigle jouent gros : elles vont voir si leur plan fonctionne. Depuis l’année dernière, les deux amies s’échinent à creuser un tunnel pour accéder à la réserve d’Honeydukes. Elles ont trouvé un puits non loin de la boutique, à l’orée de la forêt qui borde Pré-au-Lard et voilà plusieurs mois qu’elles se fraient un passage sous la terre pour parvenir sous l’entrepôt de sucreries. C’est Hemera qui l’avait repéré et qui s’était montrée assez téméraire pour descendre tout au fond. La Serdaigle avait eu la présence d’esprit d’y lâcher un caillou avant de laisser sa meilleure amie s’y jeter tête la première. La pierre avait ricoché sur la paroi rocheuse plusieurs fois avant de rendre son dernier écho. L’oreille tendue au-dessus du trou, Alana avait estimé une profondeur de sept-huit mètres, pas plus. Depuis ce jour-là, les deux amies avaient instauré un petit rituel à chaque fois qu’elles se rendaient à Pré-au-Lard. Et aujourd’hui ne fait pas exception à leurs habitudes.

Après s’être assurées qu’aucun adulte ne les surveillait, Alana et Hemera ont faussé compagnie à leurs chaperons et ont filé à travers les rues du village pour rejoindre leur planque. De temps à autre, la jeune Serdaigle se retourne pour vérifier que personne ne les suit. Elle ne remarque pas la petite blonde qui s’éloigne du groupe, elle aussi, bien trop focalisée sur les adultes. Rapidement Hemera et Alana s’éloignent du chemin pour s’enfoncer dans la petite forêt s’étendant derrière les commerces de Pré-au-Lard. Elles ont parcouru ces bois de si nombreuses fois qu’elles connaissent par cœur chaque tronc à enjamber, chaque racine à éviter. Après quelques minutes de marche, elles parviennent au fameux puits. Sans plus tarder, les deux amies se mettent au travail. Alana enchante des lianes pour les allonger d’une bonne dizaine de mètres et les arrimer solidement au tronc d’un vieux chêne. L’autre extrémité, elle la balance au fond du puits pour qu’elles puissent descendre en rappel. Hemera s’y lance la première, bien entendu. Fidèle à leurs habitudes, Alana se poste dos au puits pour faire le guet en attendant que son amie soit arrivée en bas et que la voie soit libre. Son regard balaie les alentours pour détecter l’arrivée d’un prof même si en soit, un enseignant de Poudlard n’aurait rien à faire en ces lieux. Sauf si on les recherche activement mais pour cela, Alana ne se fait pas de soucis. Ce serait le cas s’il était l’heure de rentrer  au château et elles sont bien loin d’enfreindre les consignes de leurs accompagnateurs. Ainsi donc, il n’y a pas de grandes raisons pour qu’un adulte les surprenne, sauf si l’adulte en question exerce des activités louches… Cela étant, la rouquine surveille toujours les environs au cas où un imprévu contrarie leurs plans. Et un imprévu est vite arrivé…

L’imprévu en question a suivi une famille de hérissons en toute innocence avant d’apercevoir les deux voleuses en devenir. Enfin l’une d’entre elles, puisque l’autre est en pleine descente du puits en rappel. En voyant la chevelure blonde avancer dans leur direction, Alana laisse échapper un juron. La rouquine a été suffisamment bien éduquée pour ne pas être grossière mais il faut croire qu’au contact d’Hemera, la Serdaigle a laissé toutes ses bonnes manières au château Dolohov. Surtout quand elles sont en mission. L’adolescente serre les poings, sentant le bout de ses ongles s’enfoncer dans sa paume. Qu’est-ce qu’elle fabrique ici ? Alana la connaît, c’est une Poufsouffle de leur promotion, une nana un peu dans la lune, plutôt sympa mais pas aussi frondeuse que les deux futures pickpockets. Ça la gonfle un peu d’avoir à la virer parce qu’il y a un risque pour qu’elle les balance, Hemera et elle. Et le problème, c’est que Poufsouffle ne va pas faire demi-tour : elle a bien remarqué sa chevelure de feu parmi les feuillages. Certes, ce n’est pas bien pratique pour enfreindre le règlement en toute discrétion mais quelle autre solution se présentera à elle ? Par Merlin, elle commence à lui taper la discut’ comme si elle avait oublié que la rouquine n’avait rien à faire ici. Ca, elle ne s’y attendait pas… C’est gênant. "Euuuh ouais Serdaigle. Alana." Elle n’est pas très causante quand elle stresse. Ni bien avenante mais ça ne semble pas contrarier la Poufsouffle pour autant. D’ailleurs, elle a un nom, cette jaune et noir ? Lila… Lola… Ah non, Laelia.  Bref. Elle demande ce qu’elle fabrique ici et c’est tout à fait légitime mais vraiment, ça agace Alana. Ça se voit pas, ce qu’elle fait ? Ouais nan… "Je heu… j’me balade." On a vu mieux comme excuse cela dit la jeune blonde ne semble pas y réfléchir puisqu’elle lui demande de rester avec elle. Elle est super gentille et ça l’embête de se montrer aussi indélicate mais en même temps, elle tombe au mauvais moment… "Ben c’est que…" Elle ne sait plus quoi dire à ce stade. Ce qui serait bien, ce serait qu’elle ne lui donne pas envie du tout de rester avec elle. "J’regarde les araignées." Voilà, il paraît que personne n’aime ces monstres à huit pattes, ce sera peut-être suffisant pour la faire fuir.

De toute évidence, la Serdaigle s’est bien plantée parce qu’elle ne détecte aucun signe de répulsion chez Laelia. N’importe quel autre élève aurait adopté une moue de dégoût et l’aurait traitée de cinglée. Pas la Poufsouffle, c’est bien sa veine… Sans compter qu’Hemera est en train de brailler au fond du puits parce qu’elle vient de marcher dans elle ne sait quel truc dégoûtant. Les yeux d’Alana s'arrondissent d’angoisse. Ok, elle ne peut plus prétendre qu’elle est ici par hasard. Lorsqu’elle croise le regard de la petite blonde, la Serdaigle devine immédiatement qu’elle a compris qu’un truc pas net se tramait ici. "Nous balance pas aux profs, s’il te plait…" Il va falloir ruser et user de stratagèmes pour ne pas être convoquées le soir-même dans le bureau de Dumbledore. La rouquine est alors tentée de la corrompre pour éviter de s’attirer des ennuis. Car après tout, si la Poufsouffle se mouille, elle ira rien cafter, hein ? "Bon heu… on est en train de faire une connerie pour piquer des bonbons chez Honeydukes, voilà." L’information est lâchée. Tant pis si ça ne plaît pas à Hemera. Si Alana avait envoyé bouler la Poufsouffle, elle se serait empressée d’aller les dénoncer.

D'abord à la recherche de deux camarades qui se sont fait la malle, Laelia est vite distraite par un petit groupe de trois hérissons. Elle ne sait pas résister face à des animaux, si bien qu'elle préfère s'arrêter pour leur donner un peu à manger. Elle n'a rien d'autres que des végétaux sous la main, gardant ses bonbons dans sa poche par peur qu'ils soient toxiques pour les petits boules de piquants. Alors elle arrache quelques feuilles d'un arbre, veillant à ne pas faire plier la branche qui les portait, et les découpe en petits bouts pour que ce soit plus simple à manger pour les hérissons. Elle s'accroupit pour les déposer devant l'adorable troupe, avant de les observer quelques instants grignoter.

Il n'en faut pas beaucoup pour la distraire, mais il n'en faut pas non plus beaucoup pour lui faire oublier ses objectifs. Lorsqu'elle s'éloigne finalement des hérissons, elle reprend sa balade comme si de rien n'était, ayant complètement zappé la première raison de son incartade. Elle doit cependant avoir une bonne étoile au-dessus de la tête car elle finit par recroiser la chevelure de feu qui a attiré son regard en premier lieu. Ni une ni deux, Laelia l'accoste sans crier puis se rapproche d'elle pour engager la discussion. Elle ne se souvient plus du prénom de sa camarade mais elle est persuadée qu'elle est dans la maison bleue et bronze, ce que lui confirme son uniforme. « Euuuh ouais Serdaigle. Alana. » L'adolescente ne fait pas vraiment attention au fait que son interlocutrice soit très fermée, trop contente d'avoir de la compagnie et une distraction pour cette sortie qui devenait ennuyante. « Moi c'est Laelia. » Elle n'ont jamais vraiment discuté toutes les deux, si ce n'est trois-quatre mots échangés durant les cours où Serdaigle et Poufsouffle sont ensemble, alors elle suppose qu'elle ne connaît pas son prénom.

Et puis c'est tout de même plus pratique qu'Alana sache comment elle s'appelle puisque la Griffith a bien envie de passer le reste de l'après-midi avec elle. Pourtant elle aime bien les balades en forêt, surtout lorsqu'elle y rencontre des animaux mignons comme les hérissons de tout à l'heure, mais ça lui plaît moins que l'opportunité de passer du temps avec une autre élève. La vérité c'est qu'elle s'ennuie toute seule, et que si elle peut s'intégrer à l'activité de la rouquine alors elle s'amusera beaucoup plus. « Je heu… j’me balade. » Laelia ne peut pas s'empêcher de penser qu'elle est très statique pour une personne qui se balade. Mais peut-être que c'est parce qu'elle a vu quelque chose. Raison de plus pour lui demander si elle peut rester avec elle. « Ben c’est que… » La Poufsouffle sourit, espérant peut-être amadouer un peu son interlocutrice. « J’regarde les araignées. » Loin de se douter que c'est un stratagème pour la faire fuir, Laelia a l'air d'autant plus intéressée par ce qu'il se passe. Elle allait lui demander si elle en avait vu des grosses, mais une voix qui semble un peu lointaine interrompt le fil de ses pensées. « Y a quelqu'un qui crie ? » qu'elle demande, l'air inquiète. Elle ne comprend pas ce que la personne dit, mais peut-être qu'elle appelle à l'aide. C'est pour ça qu'Alana a les yeux ronds comme ça ? « Nous balance pas aux profs, s’il te plait… » Ah non, ce serait plutôt pour ça. La Poufsouffle fronce les sourcils, ne comprenant pas trop pourquoi elle a l'air si inquiète alors qu'elles sont juste sorties du circuit prévu par les professeurs.

L'air un peu paumé, Laelia est encore en train de fixer sa camarade lorsque celle-ci finit par admettre la raison de son inquiétude. « Bon heu… on est en train de faire une connerie pour piquer des bonbons chez Honeydukes, voilà. » Ah... C'est pour ça qu'elle hésitait tant. Les sourcils de nouveau froncés, la blonde s'interroge. « Pourquoi vous voulez piquer des bonbons ? Elle veut pas vous en vendre madame Flume ? » Monsieur et Madame Flume sont les patrons d'Honeydukes – on dirait le début d'une blague. Mais la Poufsouffle n'a pas de suite à cette possible blague, et puis il y a autre chose qui lui travaille l'esprit : la voix qu'elle a entendu tout à l'heure. « C'est ta copine qui crie ? Tu crois qu'elle a besoin d'aide ? » Elle ne peut pas s'empêcher d'y penser, après tout Alana a fait des yeux très très ronds lorsqu'elle s'est mise à crier. Peut-être qu'elle l'appelait mais qu'elle n'a pas osé y aller parce qu'elle était là. Une fois sûre que ce n'est rien de grave, la Poufsouffle a une autre question. « Vous voulez faire comment pour entrer dans Honeydukes ? » Laelia a un cœur tendre comme de la guimauve, mais elle est aussi très curieuse.

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Laelia. La jeune Serdaigle retient à peine son nom tellement elle est stressée à l’idée d’avoir été prise en flagrant délit de conneries avec Hemera. Parce que si leur petite camarade les balance, elles vont se prendre une sacrée retenue et ne plus avoir le droit de revenir en sortie scolaire à Pré-au-Lard. Une telle sentence serait communiquée à ses parents par hibou et… Par Merlin, elle allait recevoir une sacrée correction aux prochaines vacances. l jeune Russe aimerait trouver quelque chose de sympathique à lui dire mais son cerveau bloque, accentuant le malaise entre les deux étudiantes. Si elle avait retrouvé sa répartie, elle aurait pu lui dire que oui, elle se souvenait d’elle car c’était l’une des élèves les plus douées du cours de Botanique. Il n’y a que là qu’elle aurait pu remarquer la Poufsouffle, ne partageant pas les mêmes options qu’elle. Peu importe de toute manière, il lui est impossible de penser à autre chose qu’Hemera, qui fait un vacarme de fou juste sous leurs pieds. De toute manière, la corde nouée à un arbre que la Gryffondor a utilisée pour descendre en rappel est tout sauf discrète. Laelia va vite s'apercevoir que quelque chose cloche ici.

La jeune Serdaigle s’embarque dans des explications complètement pourries. C’est fou qu’elle n’ai pas pensé à quel bobard servir aux badauds mais il faut dire qu’au fin fond de la forêt, il était improbable de croiser quelqu’un. Et pour couronner le tout, Hemera braille au fond du puits. Voilà, comme ça, si on était pas sûrs qu’elles se soient fait griller… Aucun doute pour la Poufsouffle, il y a anguille sous roche. Au pied du mur, Alana se décide à donner de vraies explications à la nouvelle venue. Elles organisent leur premier cambriolage et par tous les dieux, il a échoué lamentablement. Cependant, une nouvelle stratégie se met en place dans la tête de Dolohov dont le cerveau se remet soudain en marche. Si elles impliquent leur camarade dans leur larcin, elle n’ira pas les balancer aux profs sans risquer de tomber elle aussi pour vol. Mais leur nouvelle complice n’a pas l’esprit aussi tordu qu’elles. Elle s’imagine que les deux amies souhaitent voler des bonbons à défaut de les acheter. Alana fronce les sourcils. "Nan, on veut en piquer parce que c’est marrant." Et surtout parce que c’est interdit, aurait renchérit Hemera si elle les avait entendues. "C’est l’aventure, tu vois," tente d’expliquer la Serdaigle. Toute la liberté à laquelle elle n’a pas eu droit étant enfant et dont sa Gryffondor de meilleure amie a trop bénéficié, justement. Comme quoi, il n’y avait jamais de juste équilibre entre trop et pas assez. "Alors, tu veux le faire avec nous ou pas ?" insiste Alana histoire de réfléchir à un plan B si toutefois, la Poufsouffle comptait les dénoncer.

Encore une exclamation un peu grossière dans le souterrain. Alana tend l’oreille pour constater que ce n’est qu’un juron de plus. Sa brune a dû se confronter à une racine récalcitrante. Laelia, en revanche, semble s’en inquiéter. "Nan t’inquiète, c’est sa façon de s’exprimer. Elle gueule comme un putois quelle que soit la circonstance." L’air blasé d’Alana en dit long sur l'expérience qu’elle a de la Rouge et Or. Heureusement, la petite blonde semble s’intéresser à leur combine pour rentrer dans leur jeu. Elle pose la première question qui viendrait à l’esprit de tout curieux : COMMENT vont-elles entrer dans la confiserie ? "Ma copine est en train de creuser un tunnel qui mènera à la cave d’Honeydukes. Elle est descendue par ce puits et ça fait un moment qu’on creuse. Un jour, ça nous mènera à la réserve et hop on piquera les bonbons ! Tu veux voir le tunnel ?" Bien sûr, les futures voleuses n’ont absolument pas pris en compte le risque d’éboulement du tunnel ou la probabilité de se blesser durant leurs travaux. Ca, c’est un raisonnement d’adulte responsable.

Lorsqu'elle tombe sur sa camarade à la cravate bleu et bronze, Laelia ne s'attend à rien en particulier. Elle s'ennuie simplement et espère pouvoir rester avec elle, ne trouvant rien d'autre à faire pour l'instant dans le village sorcier. Ses amis à elle sont entrés dans un pub pour boire mais elle n'en a aucune envie, préférant le grand air que lui confère ce bois. Elle a déjà des bonbons en poche et n'a pas non plus envie de retourner à Poudlard, si bien qu'Alana ici présente lui semble être sa meilleure option pour ne pas passer le reste de la sortie seule à s'ennuyer. L'idée de regarder des araignées avec elle lui semble même plutôt rigolote, à vrai dire elle est contente de trouver une autre personne qui les aime assez pour simplement les observer sans les tuer – c'est ce que font beaucoup de ses camarades et elle trouve ça malheureux. Mais cette histoire s'avère finalement être un mensonge puisque la Serdaigle finit par lui confesser qu'elle et au moins une autre personne – qui forme ce on qui ne donne pas beaucoup d'informations supplémentaires – préparent un plan pour piquer des bonbons. C'est une volonté que la Griffith ne comprend pas trop, si innocente qu'elle s'imagine que ses camarades se sont fâchés avec les patrons d'Honeydukes et n'ont plus le droit d'y acheter des bonbons. Si c'est ça, elle veut bien y aller à leur place, d'ailleurs elle est presque sûr que Madame Flume l'aime bien. « Nan, on veut en piquer parce que c’est marrant. » La Poufsouffle fronce légèrement les sourcils. Voler des bonbons n'aurait pas été sa première proposition si on lui avait demandé de donner des exemples d'activités marrantes. « C’est l’aventure, tu vois. » Là encore, elle n'aurait pas décrit ainsi le mot aventure. À ses yeux, se balader dans ce bois à la recherche d'animaux, qu'ils soient magiques ou non, ça tient aussi de l'aventure et c'est même plus sympa que l'idée d'Alana. Pourtant, cette dernière semble convaincue par son idée et la presse même, sans trop que la blonde comprenne pourquoi.. « Alors, tu veux le faire avec nous ou pas ? » « Je sais pas... » hésite-t-elle, pourtant un peu flattée par cette impression que la Serdaigle a hâte de l'avoir comme membre de leur équipe. « Ça va être rigolo t'es sûre ? » Naïve, Laelia ne voit pas à quel point ce qu'elles font est répréhensible. Elle n'a simplement pas envie de s'ennuyer toute seule et se laisse facilement convaincre par les belles paroles de sa camarade. « Alors d'accord. » Avec ses grands yeux clairs si jolis, Alana ne peut qu'être une personne de confiance, n'est-ce pas ?

Lorsque Laelia entend un nouveau cri que sa camarade semble elle aussi avoir entendu, elle s'inquiète. Elle suppose que c'est une copine d'Alana, une membre du on avec qui la elle a prévu son coup. Est-ce qu'elle a besoin d'aide ? « Nan t’inquiète, c’est sa façon de s’exprimer. Elle gueule comme un putois quelle que soit la circonstance. » « Ah... » La Serdaigle semble las, en même temps ça ne doit pas être très sympa de traîner avec quelqu'un qui crie tout le temps. « Vous êtes que toutes les deux alors ? » Et elles ont prévu de voler des bonbons chez Honeydukes... Comment elles comptaient faire en étant un simple binôme ? Non pas que la Griffith se pense très utile comme troisième membre, mais l'ambition d'Alana lui semble très grande étant donné qu'elles n'étaient que deux adolescentes pour cette mission périlleuse. « Ma copine est en train de creuser un tunnel qui mènera à la cave d’Honeydukes. Elle est descendue par ce puits et ça fait un moment qu’on creuse. Un jour, ça nous mènera à la réserve et hop on piquera les bonbons ! Tu veux voir le tunnel ? » « Ouais ! » Ça ça sonne un peu plus amusant comme elle lui a dit, en tout cas. « Vous descendez avec la corde ? » qu'elle demande en pointant du doigt la grosse corde nouée à un arbre qu'elle a remarqué en arrivant mais dont elle ne comprend le rôle que maintenant. « Mais toi tu creuses pas avec elle ? » Un peu dans la lune, Laelia ne réalise pas vraiment que si elle est tombée uniquement sur la Serdaigle du duo ce n'est pas un hasard : elle faisait sûrement le guet, théoriquement pour faire partie toute personne s'approchant – cette fois, ça n'a pas bien fonctionné.

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La tension est palpable et Alana marche sur des œufs. Comme elles sont en train de faire une énorme connerie avec Hemera, elle aimerait bien que la Poufsouffle foute le camp. Sauf que si elle l’envoie balader, il y a fort à parier que cette dernière avertira les professeurs responsables de la sortie et qu’elle se prendront une avalanche d’heures de colle. Il vaut mieux donc se la mettre dans la poche, mais visiblement, la blondinette ne semble pas prête à se décider. Et ça agace la Serdaigle parce que leur temps leur est précieux. Pour achever de la convaincre, elle décide de lui vendre du rêve en utilisant une série télé dont une copine moldue lui a parlé. "Tu connais les Drôles de dames ? Ben nous, ce sera pareil ! Une brune, une blonde et une rousse en mission ! Ma copine Hemera qui est en bas, elle est brune tu vas voir." C’est tout ce qu’elle a trouvé et c’est pitoyable. Cependant Laelia se laisse peu à peu convaincre et donne son accord du bout des lèvres. Pfiouuu… "Cool ! Tu verras, t’auras ta part du butin !"

Tout en décrivant le ravissant personnage qui creuse quelques mètres plus bas, Alana se penche au-dessus du puits pour voir si on n'aperçoit pas un bout de sa meilleure amie. "Ouais on est que deux. Hem est à Gryffondor, c’est ma meilleure amie. Elle ne me trahira jamais." Sous-entendu : “prends-en de la graine et boucle-la”. La Bleu et bronze entreprend d’expliquer leur combine à leur nouvelle complice. "Voilà, la corde qui est attachée à l’arbre nous aide à descendre en rappel au fond du puits et ensuite on a planqué des outils de jardinage sous les pierres pour creuser. On déblaye la terre à la main parce qu’on a peur de se faire repérer avec la magie." Leur plan a été étudié sous toutes les coutures et élaboré par Alana. Hem, c’est plus les muscles qu’autre chose dans ce genre de combine. Laelia n’est au courant ni de leurs petites habitudes ni de leur personnalité, elle demande donc pourquoi la Serdaigle ne creuse pas, elle aussi, pour aller plus vite. "Il faut qu’il y en ai une qui reste à la surface pour surveiller. Au cas où un prof ou une balance arrive." Deuxième sous-entendu absolument pas discret. "Et de toute façon, Hem dit que je fais ma princesse, à pas vouloir me salir. Et elle trouve que je creuse pas assez vite. Hein Hem ?" lance-t-elle au-dessus du tunnel. Pas de réponse, elle ne l’entend même plus creuser. Étrange. Serait-elle déjà parvenue à leur but ultime ? "A force de creuser, on va tomber sur leur cave et rentrer par là dans la réserve. Tu veux descendre jeter un coup d'œil ?"

La réponse arrive à peine qu’Alana s’empare de la corde et enjambe le muret du puits. "Fais bien comme moi, tu vas voir c’est pas dangereux. Une fois que t’as passé le rebord, tends tes bras et tes  jambes pour t’éloigner du mur et faire comme si tu marchais à la verticale. Une fois que t’y es, tu recules doucement pas après pas." La Serdaigle s’exécute pour donner l’exemple et lui montrer que c’est simple comme bonjour, même pour les princesses de Sang pur qui ne se sont jamais sali les mains avec de la terre. Trois mètres plus tard et plus bas, Alana secoue la corde. "A toi !" Le temps que Laelia descende, la Serdaigle utilise un Lumos pour éclairer son chemin dans la pénombre et chercher sa meilleure amie. Cependant, Hemera est introuvable. Seuls restent les outils qu’elle utilisait au sol. "Hem ? T’es où ?" Pas de réponse. Alana fronce les sourcils. "Si c’est une blague c’est pas drôle !" Toujours rien… Vivement que la Poufsouffle descende parce qu’elle ne se sent plus très rassurée, tout à coup.

Laelia est indécise non pas parce qu'elle craint d'être dans l'illégalité en entrant dans la combine de la Serdaigle et de son amie – ça, ça lui échappe un peu pour être honnête – mais parce qu'elle n'en comprend pas trop d'intérêt. Si elle voulait des bonbons, elle serait entrer à Honeydukes par la porte classique pour en acheter. Elle pourrait même en acheter pour Alana et sa copine, si elles en veulent tant que ça. Certes, ses parents ne roulent pas sur l'or, mais ils lui ont donné bien assez d'argent pour qu'elle puissent se permettre de payer trois paquets de bonbons – après avoir converti les livres en gallions et mornilles, bien sûr. Mais apparemment ce n'est pas l'unique chose que ses deux camarades de promotion sont venues chercher aujourd'hui. « Tu connais les Drôles de dames ? Ben nous, ce sera pareil ! Une brune, une blonde et une rousse en mission ! Ma copine Hemera qui est en bas, elle est brune tu vas voir. » « Ah oui, je crois qu'un copain m'a déjà montré un épisode ! » Et cet argument en béton finit de convaincre la blonde de se laisser tenter par l'aventure. « Cool ! Tu verras, t’auras ta part du butin ! » « Cool, » renchérit-elle avec un sourire.

Au fond du trou que ses deux camarades de promotion ont creusé, une personne semble bien mécontente de ce qu'elle trouve. C'est ce que laissent en tout cas supposer les cris qu'elle pousse, même si Alana affirme qu'elle se contente de s'exprimer. Jusque là, elles n'étaient donc que deux pour cette ambitieuse entreprise. Pour être honnête, Laelia trouve ça assez impressionnant. « Ouais on est que deux. Hem est à Gryffondor, c’est ma meilleure amie. Elle ne me trahira jamais. » « Je croyais que le choixpeau disait que c'était les Poufsouffles qui étaient loyaux, » lui fait remarquer la blonde sans la moindre moquerie, l'air simplement pensif. La Serdaigle lui explique alors leur plan : creuser un tunnel afin d'accéder à la réserve d'Honeydukes. Un tunnel dans lequel elles descendent grâce à une grosse corde, ce qui explique qu'une voix en sorte – la troisième comparse est là-dessous. « Voilà, la corde qui est attachée à l’arbre nous aide à descendre en rappel au fond du puits et ensuite on a planqué des outils de jardinage sous les pierres pour creuser. On déblaye la terre à la main parce qu’on a peur de se faire repérer avec la magie. » « Waow, vous avez pensé à tout, » constate Laelia d'un air admiratif. Il faut être drôlement futées pour prévoir un tel stratagème juste pour des bonbons. Ce qu'elle trouve cependant étrange, c'est qu'elles ne soient pas deux à creuser alors qu'elles iraient sûrement plus vite. « Il faut qu’il y en ait une qui reste à la surface pour surveiller. Au cas où un prof ou une balance arrive. » Toujours un peu dans la Lune, la blonde ne capte même pas le sous-entendu à propos de la balance. « Et de toute façon, Hem dit que je fais ma princesse, à pas vouloir me salir. Et elle trouve que je creuse pas assez vite. Hein Hem ? » Cette fois, aucune insulte ne vient répondre à la jolie rousse. « Elle t'a peut-être pas entendue, » suppose la Poufsouffle, ne voyant pas comment elle a pu quitter le tunnel sans qu'elles la voient. Elles n'ont pas l'âge de transplaner, n'est-ce pas ? « A force de creuser, on va tomber sur leur cave et rentrer par là dans la réserve. Tu veux descendre jeter un coup d'œil ? » « Oui je veux bien ! » C'est pour ça qu'elle l'a suivie, après tout.

Alana ne se fait pas prier pour se saisir de la corde et lui montrer ce qu'il faut faire. D'abord, elle enjambe les pierres entourant le puits. Puis elle lui explique. « Fais bien comme moi, tu vas voir c’est pas dangereux. Une fois que t’as passé le rebord, tends tes bras et tes  jambes pour t’éloigner du mur et faire comme si tu marchais à la verticale. Une fois que t’y es, tu recules doucement pas après pas. » La Poufsouffle essaie de se montrer aussi attentive que possible à ses consignes même si ce n'est pas son fort. « D'accord. » Sans un mot, elle observe la rouquine descendre pas à pas le mur, comme si elle marchait à la verticale. Elle trouve ça drôlement impressionnant ! C'est même carrément la classe ! Et puis finalement, elle finit par être bien trop loin pour que Laelia puisse discerner autre chose qu'une petite silhouette. « A toi ! » « J'arrive ! » Elle se saisit de la corde puis fait exactement ce que lui a montré Alana – ou en tout cas ce dont elle se souvient. Elle enjambe le muret, fait un petit saut en tenant fermement la corde pour ne pas glisser puis elle tend les jambes et les bras pour pouvoir marcher. Durant la descente, elle sent son pied glisser et laisse échapper un cri terriblement aigu. « AH ! » Ses genoux s'écorchent contre la paroi rocheuse du puits mais elle parvient à se redresser et reprendre sa descente. « Hem ? T’es où ? » N'écoutant que d'une oreille ce qui se passe en bas, Laelia se concentre surtout sur ce qu'elle fait afin de ne pas glisser à nouveau. « Si c’est une blague c’est pas drôle ! » Laelia a à peine le temps de poser un pied sur le sol qu'une silhouette bondit depuis l'obscurité avec un « BOUH ! » terrifiant. Sans surprise, le piège fonctionne totalement sur la Poufsouffle mais la responsable ne semble pas s'en soucier, plus occupée à pointer du doigt Alana dans un grand éclat de rire. « Ah ah t'as eu peur ! Et tu mens, c'était super drôle. » La Griffith n'est pas de cet avis mais est trop occupée à reprendre son souffle pour dire ou faire quoi que ce soit d'autre que sortir sa baguette pour s'éclairer. Pour être honnête, l'obscurité lui fait un peu peur dans un endroit si étroit, c'est loin d'être comme une nuit étoilée. « Lumos. » Elle attire alors l'attention de la comparse d'Alana qui pose sur elle un regard presque inquisiteur. « C'est qui la nouvelle ? » demande-t-elle très abruptement en tournant la tête vers la Serdaigle. « Salut, moi c'est Laelia, » se présente poliment la blonde en lui faisant même un petit coucou de sa main libre. « On est dans la même classe, » explique-t-elle avec un sourire tout aussi innocent que naïf. Et pour toute réponse, elle obtient un regard empli d'incompréhension. « Euh... Salut ? » qu'elle répond, l'air interrogative. La brune, qui ne semble pas trop comprendre ce qui se passe alors que selon Alana elle est aussi à l'initiative du projet, tourne alors les yeux vers sa coéquipière rousse. Un regard plein de questions assorti de sourcils froncés, comme si elle lui demandait ce qu'il se passe avec une délicatesse très discutable.

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AVATARS PAR ostara-goddess et EMC