Tu seras habile ma fille
bien consciente de vivre dans un monde déréglé, délirant, qui te ronge et t'agace I thought that I'd been hurt before
But no one's ever left me quite this sore
Your words cut deeper than a knife
Now, I need someone to breathe me back to life
Tu seras gentille ma fille, je ne veux voir aucun air contrarié sur ton joli minois
☽ Mai 1957, 8 ans
— Manoir des Gaunt
Un verre de jus de citrouille à la main, Hayley se retient de jouer avec les pans de sa robe ou de tournoyer avec parce que les boissons de tous les autres convives, ou la sienne, risqueraient de la tâcher. C'est dommage parce que c'est le plus grand intérêt qu'elle trouve à ces tenues fastes et encombrantes, même si elle se trouve plutôt joli dedans c'est vrai. Quand bien même ce sont les elfes de maison qui lavent le linge, elle se ferait gronder par ses parents pour s'être mal comportée et elle n'a pas envie de ça. Même ses cheveux savamment tressés elle voudrait les détacher, préférant lorsqu'ils volent tranquillement autour de son visage pendant qu'elle court dans le jardin. Pourtant elle ne le fait pas, car elle sait combien de temps Maman a passé à les tresser, et surtout parce qu'ici elle n'a pas le droit de courir ou de lever la voix. C'est plus simple d'être sage, de ne pas s'agiter, de rester dans le coin des enfants à faire semblant qu'elle en a quelque chose à faire du nouveau balai de l'aîné des Travers ou des prouesses à Poudlard des sœurs Black. C'est toujours ce qu'elle fait dans ces moments-là : elle fait semblant d'écouter et, dans sa tête, elle s'évade. Elle s'imagine des mondes fictifs qui n'existent que dans son esprit, mais sans jamais le laisser paraître à celles et ceux qui l'entourent. Ce serait rompre les règles de bienséance auxquels ses parents tiennent tant, et ça c'est inenvisageable.
Hayley est leur unique enfant, elle ne peut se permettre de faire le moindre faux pas. Ni durant ces réceptions où chaque geste est épié, jugé, commenté, ni au manoir où elle doit se montrer exemplaire. Les Greengrass font partie de l'élite du monde sorcier, elle se doit d'être irréprochable pour leur faire honneur. Alors elle suit attentivement tous les enseignements des précepteurs et préceptrices qui défilent à la maison, retient l'Histoire des sorciers et du monde magique, sait réciter le prénom de chaque membre des 28 Sacrées, apprend le piano et le violon... Dans tout cela rien ne la passionne, mais elle s'y plie parce que c'est le plus facile que de se plaindre ou protester. Et lorsque vient l'heure de retourner à une de ces réceptions, elle affiche à nouveau ce visage neutre constitué de toute pièce et se comporte comme l'enfant irréprochable qu'elle doit être.
Got a feeling that I'm goin' under
But I know that I'll make it out alive
If I quit calling you my lover
Move on
Tu sais, ma famille me le dit pas trop, on prône les gestes, on cache les mots
Septembre 1960, 11 ans, 1e année ☽
Grande Salle, Poudlard, Écosse —
Assise à la table de Serpentard, Hayley observe avec attention ses différents camarades ouvrir les lettres et cadeaux qu'ils ont reçus ce matin. Ça doit être agréable, de savoir que quelqu'un a pensé à soi dès la première semaine d'école. Si c'est peut-être le cas de ses parents, alors ils ne se sont pas donnés la peine de lui écrire puisqu'aucune chouette n'a sillonné la Grande Salle en sa direction. C'est une odeur de bonbons qui finit par attirer l'attention de la Greengrass, son regard se portant sur la fille en face d'elle qui a reçu un paquet particulièrement alléchant. Peut-être que Hayley a manqué de discrétion en l'observant, ou plutôt en lorgnant sur ses friandises, puisqu'à sa plus grande surprise l'autre Serpentard tend la boîte dans sa direction.
« T’en veux un ? J’m’appelle Charlie. » La jeune sang-pur relève les yeux vers ce visage dont elle essaie aussitôt de capturer tous les détails. C'est la première personne dans ce château qui lui adresse la parole sans qu'elles ne se soient vues avant durant une réception. Peut-être que quelqu'un s'intéresse vraiment à elle plutôt qu'à son nom, finalement.
« Oh oui merci ! Moi c'est Hayley. » Et elle se saisit aussitôt d'un bonbon, son sourire timide devenu plus grand à ce simple échange.
« J'aime bien ton prénom, » affirme-t-elle avec toute la sincérité du monde. Charlie ça sonne badass, c'est trop la classe ! À ce moment-là, elle ne se doutait pas que ce prénom deviendrait le centre de son monde et que la généreuse détentrice de bonbons serait la personne la plus importante à ses yeux pour les décennies à venir.
Tu seras habile ma fille, pour tirer ton épingle du jeu, d'Athéna ou Vénus, sois les 2 voire bien plus
☽ Décembre 1960, 12 ans, 1e année
— Salle de classe abandonnée, Poudlard, Écosse
Toujours le même sourire stupide mais poli aux lèvres, Hayley s'entend soupirer intérieurement tellement elle n'en peut plus. Pourtant, de l'extérieur, son minois n'a pas bougé d'un iota : elle reste impassible, respectueuse et – faussement – intéressée par ce qu'on lui raconte. Elle qui pensait en avoir fini avec ces faux-semblants et cette obsession des noms de famille de chacun en entrant à Poudlard, elle est bien déçue de constater que ce n'est pas le cas. Lorsque dans les différents dortoirs du château ont circulé des invitations à une soirée secrète de
l'élite des élèves – comprendre : les élèves dotés d'un patronyme doré et valant son pesant de gallions –, elle s'est sentie obligée d'y aller. Elle est une Greengrass après tout, son absence aurait forcément été remarquée et aurait pu remonter jusqu'aux oreilles de ses parents qui lui auraient reproché de ne pas faire bonne figure à Poudlard. Peut-être y avait-il encore, tout au fond d'elle, l'espoir de pouvoir nouer de vraies relations parmi ces personnes. Pourtant il ne lui a fallu qu'une dizaine de minutes en cette narcissique compagnie pour comprendre que ce ne serait pas le cas. Ils sont tous faux, ici. Ils ne sont que sourires, faux-semblants et paraître, des adolescents et adolescentes imbus d'eux-mêmes qui pensent être les rois des mondes alors qu'ils n'ont rien accompli. Certains viennent la voir parce qu'ils savent qu'elle est une Greengrass et que ses parents sont influents, mais ça ne l'intéresse pas. Tous ces camarades sont peut-être nés parmi les 28 Sacrées, mais ils n'en restent pas moins d'un ennui mortel. Charlie lui manque, avec son odeur de chewing-gum, ses blagues transgressives et son impertinence qu'elle adore. Charlie lui manque, et une part d'elle adorerait la voir faire irruption dans cette soirée pour la sauver. Charlie lui manque, et tout l'or et le prestige du monde ne pourraient rendre ces sangs-purs plus intéressant qu'elle dans les yeux de Hayley.
You watch me bleed until I can't breathe, shaking
Falling onto my knees
And now that I'm without your kisses
I'll be needin' stitches
Trippin' over myself, aching
Begging you to come help
And now that I'm without your kisses
I'll be needin' stitches
Tonight I want your love, but it isn't right
Mars 1964, 4e année, 15 ans ☽
Dortoir des filles de Serpentard, Poudlard, Écosse —
Visage neutre, air faussement intéressé par ce qui se raconte quand bien même elle n'en a rien à faire, Hayley se demande comment les filles de son âge peuvent passer autant de temps à parler d'un seul garçon. Alors oui, c'est un Rosier, et c'est l'unique fils de sa grande fratrie, mais de là en parler pendant si longtemps... Elle doit se retenir de rouler des yeux et de soupirer, la Greengrass, lorsqu'on lui demande son avis sur le sujet.
« Oui il est mignon, » affirmé avec un haussement d'épaules, mensonge éhonté. Il fait chavirer tous les cœurs, Evan, mais pas le sien. Elle n'a rien contre lui, bien sûr, mais elle ne voit pas pourquoi toutes ses camarades sont en pamoison devant lui. Est-ce que sa cousine aussi sera comme ça, quand elle aura leur âge ? Est-ce qu'elle rougira bêtement et aura un rire qui sonne faux dès qu'un garçon l'approche ? C'est ce que font toutes ses copines et, pour être honnête, Hayley ne comprend pas trop. À l'abri des regards, et parce qu'elle souhaitait élucider ce mystère, la brune a emprunté des livres d'histoire d'amour à la bibliothèque de Poudlard. Il lui faudra quelques lectures ainsi qu'une rencontre pour réaliser que ce n'est pas qu'Evan, le problème. C'est lorsqu'elle croisera le regard de
Harper et sentira son cœur battre plus fort dans sa poitrine qu'elle comprendra que ce sont les garçons en général qui ne l'intéressent pas. C'était ça, que lui décrivaient ses copines, qu'elle a lu dans tous ces récits merveilleux. Avoir des papillons dans le ventre, des étoiles dans les yeux, les mains moites... Elle ne s'y attendait pas. Elle ne s'attendait pas à ce que ça arrive face à une fille, on ne le lui avait jamais dit que ça pouvait arriver. Pourtant à force de croiser Harper dans les couloirs, elle se rend compte qu'elle ne peut pas nier que c'est elle qui lui fait ressentir tout ça.
Just hold me baby, lose yourself tonight
☽ Avril 1965, 5e année, 16 ans
— Salle sur demande, septième étage, Poudlard, Écosse
Les mains liées, Hayley joue nerveusement avec ses doigts alors qu'elle passe pour la troisième fois devant
le mur le plus important du château. Elle a l'air concentrée, elle pense de toutes ses forces à
elle, ce qui n'est pas bien difficile puisqu'elle occupe la plupart de ses pensées. Depuis deux mois, Hayley a l'impression de vivre un rêve éveillé. Depuis que Harper a répondu à sa lettre de Saint-Valentin en lui avouant ressentir la même chose qu'elle, elle est l'adolescente la plus heureuse du monde. Il lui a fallu des mois pour oser sauter le pas, pour mettre sur papier ces mots qui trottaient dans son esprit depuis si longtemps, pour trouver le courage d'écrire cette lettre et discrètement la glisser dans le sac de sa camarade le 14 février. Mais aujourd'hui, alors qu'elle pousse la porte de la salle sur demande qui vient de se matérialiser juste devant elle, elle est certaine que ça valait le coup. Avoir à se cacher des autres élèves n'est pas ce qu'elle préfère, mais dès que celle qui a ravi son cœur est dans ses bras alors plus rien d'autre ne compte. Et puis ça leur a permis de découvrir cet endroit incroyable où elles se réfugient pour se retrouver et s'aimer en cachette de temps en temps. Le reste du temps, il n'y a que ces lettres qu'elles mettent dans le sac de l'autre à l'abri des regards, des mots doux que Hayley conserve précieusement dans une boîte sous son lit. Leur histoire est un secret qu'elles veillent à préserver car elles savent qu'elle ferait des ravages au sein de leurs familles respectives, mais leur histoire est belle et c'est tout ce qui compte pour la Greengrass.
TW : Outing, homophobie
And I'm lovesick, baby, from her sweet disease
Novembre 1965, 6e année, 17 ans ☽
Salle commune de Serpentard, Poudlard, Écosse —
Les yeux écarquillés et le souffle court, Hayley est terrifiée mais pourtant incapable de bouger. Son cœur bat la chamade, elle le sent jusque dans ses doigts, mais rien n'y fait : elle ne parvient pas à esquisser le moindre mouvement. Son corps entier a cessé de l'écouter lorsque, du coin de l'œil, elle a vu Kaley tirer quelque chose du sac de Harper, l'air intriguée. Elle a tout de suite reconnu le papier en question et il n'en a pas fallu plus pour que tous ses sens soient en alerte. Animal apeuré, la Greengrass aurait voulu s'enfuir de la salle commune à cet exact moment mais ses jambes ont refusé de lui répondre. Et c'est à présent avec horreur qu'elle entend les mots d'amour qu'elle a couchés sur le papier être lus à voix haute devant tous ses camarades de maison, déclenchant des rires qui lui font l'effet de poignards s'enfonçant douloureusement dans sa poitrine. Ses yeux inquiets appellent à l'aide celle qu'elle aime, mais cette dernière ne la regarde même pas, plus occupée à contempler ses chaussures. Elle aimerait trouver du soutien auprès de sa meilleure amie mais elle n'est malheureusement pas là. C'est donc seule qu'elle doit affronter cette épreuve. Et lorsqu'enfin s'achève cette lecture humiliante, véritable torture pour Hayley qui sent des dizaines de regards emplis de moquerie lui brûler la peau, une question est posée. Une seule, la plus évidente de toute. Kaley veut savoir ce qui se passe,
tout le monde veut savoir. Et Hayley, figée, entend alors la pire des réponses possibles. Elle aurait pu tout imaginer sauf ça. Tout sauf Harper qui l'accuse d'être lesbienne et obsédée par elle, qui prétend qu'elle la harcèle avec ce genre de lettres. La respiration de la Greengrass s'arrête, le monde entier s'écroule autour d'elle, son palpitant bat si fort qu'elle en a la nausée. Elle a l'impression qu'elle pourrait s'évanouir, là, soudainement. Perdue au milieu de sa propre salle commune dans laquelle elle n'a soudainement plus sa place, elle se sent plus seule que jamais. Elle sent une larme couler le long de sa joue et vient l'essuyer, baissant alors les yeux. Elle est incapable de dire quoi que ce soit. Quel intérêt de toute façon puisque des sifflements et des insultes se font entendre ? C'est donc sans un mot que la brune s'enfuit et disparaît sous une huée qui finit de réduire son cœur en miettes.
Just like a moth drawn to a flame
Oh, you lured me in, I couldn't sense the pain
Your bitter heart, cold to the touch
Now, I'm gonna reap what I sow
I'm left seein' red on my own
TW : Homophobie familiale
Tu seras docile ma fille, tu iras presque jusqu'à jouer pour une place, pour un rôle, un jeu déjà truqué
☽ Décembre 1965, 6e année, 17 ans
— Manoir des Gaunt
Le dos droit et le menton levé, Hayley est imperturbable malgré l'agitation tout autour d'elle. Le manoir des Gaunt ne lui a jamais semblé aussi étouffant qu'aujourd'hui, pourtant elle ne laisse rien paraître. Le jus de citrouille a été remplacé par du vin mais la pression est la même que lorsqu'elle était petite : elle sent que chacun de ses gestes est épié, que son attitude est jugée, que ses mots doivent être pesés avec soin avant d'être prononcés. Aujourd'hui particulièrement, elle sait que la moindre incartade pourrait faire scandale. Un regard trop appuyé en direction d'une autre femme, quand bien même ce ne serait qu'une amie d'enfance ou une camarade de classe, causerait des dégâts d'une ampleur qu'elle n'ose pas imaginer. Elle en a pris conscience lorsqu'elle a remis les pieds au manoir familial, accueillie pour les vacances de Noël par ses deux parents dont les regards lui ont paru bien différents. Sans surprise, il n'avait pas fallu longtemps pour que l'incident de la salle commune de Serpentard remonte jusqu'à leurs oreilles. Pourtant la brune n'a pas été mise à la porte ni menacée de l'être. Mais si ses parents ont affirmé accepter son
« choix de vie » – des mots qui n'ont pas manqué d'amocher un peu plus son cœur déjà bien mal en point –, ils lui ont demandé de ne pas l'afficher. Alors elle fait attention, Hayley, et lorsqu'elle est en public elle redouble de prudence de façon presque absurde. Elle déteste ça. Elle déteste être ici, entourée par tant de personnes qui se mêlent de ce qui ne les concerne pas et n'ont sans doute pas manqué l'occasion de faire une remarque désobligeante lorsqu'elle avait le dos tourné. Pourtant la Greengrass continue de se rendre à ces réceptions si ses parents le lui demandent, parce qu'elle a l'impression de devoir
compenser sa faute auprès d'eux – et quelle faute que celle d'avoir aimé. Alors elle vient, à chaque fois qu'ils le souhaitent, tout en sachant pertinemment que sous les jolis sourires, il y a du jugement à n'en plus finir. Et elle ne doute pas que depuis peu il lui est tout adressé. Elle fait comme si ça ne l'atteint pas, quand bien même il n'y a rien d'agréable à avoir l'impression d'être une bête de foire. Est-ce que Valentine aussi, lorsqu'elle sera plus grande, la regardera comme ça ? Est-ce que Tante Celeste lui dira de ne pas l'approcher ? Elle veut croire que non, parce que si sa cousine vient tout juste de fêter son quatrième anniversaire, Hayley l'aime déjà cette petite.
Got a feeling that I'm goin' under
But I know that I'll make it out alive
If I quit calling you my lover
Move on
TW : Harcèlement homophobe
Si j'crois plus en l'amour, est-ce que tu peux le faire pour deux, venir à mon secours ?
14 février 1966, 6e année, 17 ans ☽
Salle commune de Serpentard, Poudlard, Écosse —
Serrant fermement la hanse de son sac, Hayley essaie tant bien que mal de se frayer un chemin à travers la salle commune de Serpentard. Comme d'habitude, elle garde le menton levé et un air froid malgré les mots qui lui sont adressés. Si elle avait le naïf espoir que les choses se calment après les vacances de Noël, ses camarades de maison lui ont donné tort dès le jour de la reprise. Ils n'ont pas oublié.
Personne n'a oublié. « Berk ! » Elle est habituée aux regards de travers et aux rires moqueurs sur son passage, mais aujourd'hui c'est pire que jamais. Et pour cause, c'est un jour particulier : c'est la fête des amoureux. Et s'il y a un an cette date était synonyme de sa plus grande joie car enfin elle prenait son courage à deux mains pour écrire une lettre de Saint-Valentin à une autre fille, aujourd'hui cette idée lui donne envie de pleurer. Rien qu'elle ne laisse transparaître, bien sûr, recevant le florilège d'insultes et de moqueries qui l'accueillent comme si ça ne la touchait pas. Mais ça la touche, en réalité – chaque injure la brise un peu plus.
« J'espère que t'as rien écrit pour personne toi ! » Le ton est méprisant et la remarque désobligeante est accompagnée d'un coup d'épaule qui l'envoie valser contre une blonde qui affiche aussitôt un air dégoûté.
« T'approche pas de moi ! » s'écrit-elle en reculant vivement comme si la Greengrass était une pestiférée. Elle n'a pourtant rien demandé à personne, elle fait simplement de son mieux pour s'extirper de sa salle commune et rejoindre sa meilleure amie qui l'attend au bord du lac noir. Elle y parvient finalement, laissant échapper un soupir alors qu'elle s'essuie le visage du dos de la main. Croiser Harper dans les escaliers la menant au rez-de-chaussée n'arrangera rien à son état et c'est avec les larmes aux yeux qu'elle finira par s'asseoir aux côtés de Charlie, le menton tremblant et le cœur piétiné. Cette dernière, les pupilles enflammés, lui proposera d'aller arracher les yeux de tous ces scrouts à pétard mais finira par comprendre qu'il vaut mieux qu'elle ne laisse pas sa meilleure amie seule dans un moment pareil. Mais soyons honnêtes, ça ne l'empêchera pas d'aller leur botter les fesses dans les jours à venir.
You watch me bleed until I can't breathe, shaking
Falling onto my knees
And now that I'm without your kisses
I'll be needin' stitches
Trippin' over myself, aching
Begging you to come help
And now that I'm without your kisses
I'll be needin' stitches
Tired mechanical heart beats 'til the song disappears
☽ Octobre 1966, 7e année, 18 ans
— Bord du lac noir, Poudlard, Écosse
Assise au bord du Lac Noir aux côtés de sa meilleure amie, Hayley forme une bulle avec son chewing-gum tout en laissant couler un regard sur ces si mystérieuses eaux sombres. Elle s'est toujours demandée si elle aurait un jour la chance de croiser le calmar géant qui y vit. À force d'y passer du temps pour fuir le reste du monde, c'est bien possible. Indéniablement, c'est leur coin préféré dans toute l'école. Rien d'étonnant pour les deux sauvageonnes qu'elles sont : peu de personnes osent s'y aventurer, alors comme ça elles ont la paix. Tandis qu'elle fait éclater la bulle rose bonbon, ses yeux glissent tout naturellement vers Charlie qui, tout à son aise, s'est allongée et chantonne presque la chanson qui lui trotte à l'esprit. La Greengrass esquisse un sourire. Elle aimerait bien siffloter un air sympa, elle aussi, mais elle se veut être la voix de la raison aujourd'hui : elles doivent travailler, elles se le sont promis pour réussir à obtenir et ainsi intégrer l'ESM à leur sortie de Poudlard. Alors la voilà qui secoue légèrement la tête et se redresse, prenant cette mine sérieuse et un peu hautaine qui lui est si naturelle.
« Ce n'est pas un cabaret ici, concentre-toi, Charlotte-Eléonore ! » Hayley n'a eu à prononcer que deux mots, deux prénoms,
son prénom pour s'attirer un regard furieux qui ne fait qu'accentuer son rictus taquin. Elle sait mieux que personne comment faire sortir de ses gongs sa meilleure amie. Cette dernière a eu la brillante idée de lui confier le nom dont l'ont affublé ses parents et auquel s'accroche apparemment coûte que coûte sa mère, pourquoi la Greengrass se priverait-elle de l'utiliser ? L'amour vache ça a toujours été leur marque de fabrique, de toute façon.
« Sale garce. » Typique. « Je te confierai plus jamais de secret. » Déjà que Charlie parle peu au reste du monde – comme sa comparse, en réalité –, mais alors si elle arrête de lui parler à
elle alors elle va finir par ne plus savoir comment faire.
« N'empêche que ça a marché, tu as arrêté de fredonner, » lui fait remarquer la brune avec un petit sourire presque fier.
« Allez fais pas la tronche, tu sais qu'on avait dit qu'on réviserait. » Et pour appuyer son propos, elle fait tomber entre elles l'énorme livre de potions qu'elle a emprunté à la bibliothèque un peu plus tôt dans la journée.
Pourquoi est-ce qu'elles ont besoin de cette matière à la noix pour devenir tireuses d'élite, sérieusement ?So cut me from the line, this is spinning endlessly, somebody make me feel alive and shatter me
Mai 1969, 2e année à l'ESM, 20 ans ☽
École Supérieure du Ministère, Londres —
Concentrée sur son livre, Hayley n'a pas de mal à ignorer le son de la porte qui s'ouvre et des pas qui s'approchent de son lit. D'autant plus qu'elle sait qui c'est sans même avoir à lever les yeux, sa meilleure amie trahie par l'odeur qui la suit où qu'elle aille. Entendant qu'elle tape du pied, la Greengrass finit par daigner lever les yeux, posant sur elle ce regard froid qu'elle réserve habituellement au reste du monde.
« Je me disais bien que ça sentait le chewing-gum, » lâche-t-elle sur un ton railleur, taquine envers celle qui a osé interrompre son agréable lecture.
« Ramène-toi, c'est l'heure. » Déjà ? « Si tu tiens tant que ça à ce que je te colle une raclée... » soupire la Greengrass en se redressant.
« Dans tes rêves ! » rétorque l'autre en faisant claquer sa langue contre son palais. De son côté, Hayley la couve d'un regard moqueur puis referme son livre, le pose sur sa table de chevet et se remet sur ses pieds.
« Tu sais quand est-ce qu'on aura plus d'informations sur l'alternance de l'année prochaine ? » demande-t-elle en se dirigeant vers son armoire, à la recherche de vêtements plus adéquats pour s'entraîner au duel.
« Je crois que des anciens élèves vont venir nous en parler juste après le Tournoi Intersports. » La brune hoche la tête puis, pressée par Charlie qui n'est pas connue pour sa patience, se change en vitesse et se laisse traîner à l'extérieur de leur chambre pour leur entraînement.
If I break the glass, then I'll have to fly, there's no one to catch me if I take a dive
☽ Janvier 1972, 23 ans
— Ministère de la Magie, Londres
Debout aux côtés de ses camarades de promotion, Hayley a cette attitude altière qu'elle réserve habituellement aux réceptions de la haute société. Si elle est loin d'être l'étudiante la plus avenante et souriante dans les couloirs de l'ESM, marquant en général par son air froid et son sarcasme piquant, elle n'a jamais eu le dos aussi droit qu'aujourd'hui. Et pour cause : ses parents sont là, aux côtés de ceux de tant d'autres élèves et de leurs instructeurs, venus assister à sa cérémonie de nomination au poste de tireuse d'élite. Les cinq années d'étude de leur fille sont terminées et la voilà diplômée, arborant à présent sa robe du Ministère pour laquelle elle s'est tant battue. Lorsque c'est à son tour d'être appelée, la Greengrass monte sur l'estrade où la profession entière la félicitera pour son travail et sa réussite. Avec le recul, sur l'une des pages du carnet dans lequel elle griffonne en ce moment, elle avouera avoir été bien plus émue lorsque sa meilleure amie a été appelée sur l'estrade qu'en entendant son propre prénom. Sans doute parce que, malgré toute la fierté qu'elle ressentait à cet instant précis, les regards que posaient ses parents sur elle lui ont rappelé que ça ne serait jamais assez à leurs yeux.
Needle and the thread, gotta get you outta my head
Needle and the thread, gonna wind up dead
Needle and the thread, gotta get you outta my head
Needle and the thread, gonna wind up dead
Needle and the thread, gotta get you outta my head
Needle and the thread, gonna wind up dead
Needle and the thread, gotta get you outta my head
Get you outta my head
TW : Mention d'hospitalisation et de coma
Dans mon cœur y'a que toi et j'offre des fleurs au karma pour qu'il te laisse près de moi
Janvier 1977, 28 ans ☽
Département de la Justice Magique, Ministère de la Magie, Londres —
C'est le visage déformé par la colère que Hayley disparaît de Sainte-Mangouste au milieu des flammes vertes pour atterrir dans l'âtre d'une des cheminées du Ministère. Le corps tremblant de rage, elle traverse le hall d'un pas vif jusqu'à l'ascenseur de service puis parcourt les couloirs du deuxième étage les poings serrés. Elle semble bien trop proche de l'explosion pour que qui que ce soit se risque à l'interrompre sur son chemin, même pour lui demander des nouvelles de Charlie. C'est d'autant plus impressionnant qu'au Ministère, elle n'est pas connue pour laisser transparaître d'autres émotions que la moquerie qui est tout un langage chez elle. À la rigueur l'agacement, mais elle se contentera de l'exprimer en roulant des yeux ou en faisant claquer sa langue contre son palais. Elle qui ne lève jamais la voix ni ne se laisse aller à la moindre larme, elle paraît prête à étrangler le premier idiot qui oserait se dresser sur sa route. Les mots des médicomages tournent en boucle dans son esprit, voilant son regard de larmes au travers desquelles elle peut encore voir le visage si pâle de sa meilleure amie.
Lorsqu'elle pousse la porte du bureau du directeur de la Brigade de Police Magique, le chef des tireurs d'élite,
leur chef, sa colère ne s'est absolument pas tarie.
« Il est où ?! » Le regard grave, le chef Ogden se lève.
Qu'il ne lui fasse pas croire qu'il ne sait pas de qui elle parle ! « Vous devriez partir Hayley. Rentrez chez vous, prenez quelques jours de repos, personne ne vous en voudra. » Mais elle s'en moque, la Greengrass, du repos qu'il accepterait de lui accorder. Elle veut retrouver l'incompétent qui a laissé un tel drame arriver.
« Il est où ?! » À croire que Hécate l'a entendue crier, la porte s'ouvre à nouveau sur celui qu'elle cherchait. Se trouver nez-à-nez avec le responsable de son malheur ne fait que raviver sa colère alors que, pendant une fraction de seconde, elle s'imagine lui arracher les yeux.
« Elle est dans le coma ! » hurle la brune dont les yeux irradient d'une rage comme on ne lui en a jamais vue.
« C'est à cause de toi ! Comment t'as pu laisser ça arriver ?! » Ses tremblements ont repris de plus belle tandis que les quelques larmes qui osent se frayer un chemin sur ses joues ne sont que fureur et désespoir.
« C'était un traquenard, ils ne devaient pas être si nombreux ! » Ses mots ne font qu'embraser de plus belle l'esprit de Hayley. Elle se sent prête à exploser, à ce que ce qu'elle s'imagine faire devienne un peu trop concret pour le bien de son emploi. Alors elle le contourne pour atteindre la porte du bureau qu'il faut qu'elle quitte au plus vite. Mais avant cela, elle se tourne vers lui, fait un pas dans sa direction et abat un doigt accusateur sur son torse, y enfonçant son ongle sans ménagement.
« Si elle ne se réveille pas, tu ferais mieux de quitter le pays pour pas que je t'achève moi-même, » crache-t-elle trop bas pour que le directeur l'entende. Puis elle s'en va en claquant la porte, sachant que si elle était restée une seconde de plus elle n'aurait pas pu se retenir d'abattre son poing sur le nez de ce bon à rien.
TW : Mention d'hospitalisation et de handicap
I'm scared of change, and the days stay the same, the world is spinning but only in gray
☽ Août 1977, 28 ans
— Département de la Justice Magique, Ministère de la Magie, Londres
Écrasant d'un geste agacé sa cigarette contre le mur le plus proche, Hayley laisse échapper un soupir avant de la jeter plus loin. Trois n'auront pas suffi à ce qu'elle se détende, malheureusement elle n'a le temps d'en allumer une autre puisqu'elle a rendez-vous avec son directeur dans quelques minutes. Pour être honnête, elle aurait besoin d'en fumer tout un paquet pour calmer ses nerfs. Et pourtant, Hécate sait qu'elle a déjà extériorisé une part de sa frustration sur son pauvre binôme qui a pâti de sa mauvaise humeur. Le pauvre n'y est pour rien, en réalité, mais depuis hier soir la tireuse d'élite n'arrive pas à s'ôter de l'esprit les douloureuses images de sa meilleure amie à l'hôpital. De toute façon, l'autre incompétent ne l'a pas volé : il lui tape sur le système depuis des semaines, véritable boulet accroché à son pied quand bien même on lui a assuré qu'il était éminemment compétent. Peut-être devrait-elle reconnaître que c'est simplement parce qu'il n'est
pas Charlie qu'elle lui en veut. C'est la Standford sa binôme, et personne d'autre ne peut prétendre à ce titre prestigieux.
Ce n'est pas l'avis du chef des tireurs d'élite qui l'accueille dans son bureau avec un air sévère. Le visage froid et l'air inatteignable, Hayley croise les bras. Sans surprise, la discussion commence mal : il lui annonce que son cher équipier ne souhaite plus travailler avec elle. Il paraîtrait qu'elle est trop aigrie et cassante – comment peut-il prétendre une chose pareil ?
« Miss Greengrass, c'est le troisième équipier qui me supplie de ne pas rester en équipe avec vous depuis le début de l'année. » La brune doit se retenir pour ne pas les insulter à haute voix, sachant que cela ferait mauvais genre face à son supérieur hiérarchique.
« Je sais que votre ancienne binôme vous manque, mais miss Standford est encore à l'hôpital et vous ne pouvez pas travailler seule en attendant son retour. » Son retour. C'est un espoir auquel elle aimerait s'accrocher mais son cynisme naturel rend la tâche ardue. Elle sait bien que sa meilleure amie est une battante et ne lâchera jamais l'affaire, elle n'en doute absolument pas. Mais comment ne pas s'inquiéter en voyant la femme qui bottait le derrière de ses harceleurs à Poudlard en fauteuil roulant ? Comment ne pas en vouloir au monde entier pour ce qui lui est arrivé ? Comment ne pas en vouloir à elle-même alors qu'elle était en vacances pendant que sa binôme était balancée du haut d'un immeuble ? Et si Hayley pensait que participer à la recherche du responsable pour qu'il soit traduit en justice et balancé derrière les barreaux l'apaiserait, force est de constater que ça n'a pas suffi. Aujourd'hui cet homme croupit à Azkaban pour l'éternité, et c'est une victoire bien sûr. Mais ça ne suffit pas à la Greengrass qui ne rêve que d'avoir à nouveau Charlie avec elle durant ses interventions, une volonté qui lui semble terriblement lointaine malgré toute la confiance qu'elle a en sa meilleure amie. Elle n'en veut pas, de tous ces coéquipiers qui s'expriment autrement que par le sarcasme – quel intérêt ? – et n'ont aucun second degré. Et eux non plus ne veulent pas travailler avec une femme comme Hayley dont la réputation se consolide petit à petit : amère, sarcastique et irritable viendront bientôt s'ajouter à
aigrie et
cassante, créant un charmant portrait de la tireuse d'élite.
You watch me bleed until I can't breathe, shaking
Falling onto my knees (Falling onto my knees)
And now that I'm without your kisses
I'll be needin' stitches (I'll be needin' stitches)
Trippin' over myself, aching
Begging you to come help (Begging, baby, please)
And now that I'm without your kisses
I'll be needin' stitches
TW : Agression physique (sang, blessures)
C'est quoi, c'est quoi, le bon compromis, pour éviter les pièges et réussir ma vie ?
Matin du 23 Novembre 1980, 32 ans ☽
Ruelle, Londres —
Alors que ses yeux papillonnent faiblement, Hayley se fait la réflexion qu'elle devrait vraiment changer de matelas. Il ne lui a jamais semblé aussi peu confortable que ce matin où elle jurerait qu'il est dur comme de la pierre. En prime, elle a apparemment oublié de fermer ses rideaux la veille puisque la lumière du Soleil semble lui brûler la rétine dès que ses paupières s'entrouvrent. C'est étrange, elle ne se souvient pas avoir bu à ce point hier soir, même si ça ferait sens qu'elle soit sortie pour ne plus penser à sa dernière rupture en date. Larguée comme une malpropre, enchaîner les shots pour noyer son amertume de façon plus efficace qu'un bon livre fait sens, mais de là à avoir à ce point mal partout aujourd'hui... Décidément, cette journée commence mal, très mal. Et ça, c'était ce que la brune pensait avant de réaliser où elle est réellement. Lorsqu'enfin elle parvient à ouvrir les yeux en grand, elle se rend compte qu'elle n'est absolument pas dans sa chambre, et même pas dans son appartement. Autour d'elle se trouvent les murs d'une ruelle qu'elle ne reconnaît pas mais dans laquelle il semblerait qu'elle ait passé la nuit. Le souffle court et les yeux écarquillés par l'inquiétude, elle passe une main sur son front en se redressant. Le cauchemar continue lorsqu'elle découvre que ses vêtements sont déchirés et tâchés de rouge, particulièrement son épaule. D'une voix tremblante, elle balbutie quelques insultes tout en écartant le tissu en lambeaux, découvrant avec horreur une trace de morsure couverte de sang séché. Des frissons d'effroi remontent le long de son dos alors que, lentement, elle se remet sur ses pieds.
Qu'est-ce qu'il s'est passé ?Après trois transplanages hasardeux, Hayley finit par arriver devant son immeuble, l'esprit encore embrumé et surtout préoccupé par les souvenirs qui lui manquent de cette nuit. Chaque marche qu'elle gravit jusqu'à son appartement fait naître une nouvelle douleur dans son corps et elle se rend compte qu'elle est bien plus amochée que ce qu'elle s'était imaginée, ce que ne fait que confirmer le moment où elle se glisse sous la douche. Ses jambes sont couvertes de griffures, son abdomen présente une morsure qu'elle n'avait pas remarquée avant et elle s'est même retournée un ongle.
Comment ? Elle n'en a pas la moindre idée, mais la semaine à venir lui rendra peu à peu des souvenirs de l'attaque dont elle a été victime qu'elle essaiera de coucher sur le papier. Refusant de céder face à la douleur ou la fatigue, la Greengrass se rendra tout de même au Ministère pour travailler, dissimulant ses cernes sous du maquillage d'un goût de baguette et accueillant la moindre remarque sur sa
petite mine par un regard glacial. Malgré la morsure à son épaule, consciencieusement dissimulée par ses vêtements bien évidemment, il faudra des jours à la trentenaire pour accepter ce qui lui est arrivé. Et lorsqu'enfin elle ne pourra plus rejeter la vérité, aussi impensable soit-elle, elle en aura des sueurs froides. Si son premier instinct sera de se faire recenser pour passer la pleine lune enfermée et n'être un danger pour personne, elle n'osera pas le faire par crainte de perdre son travail. Alors, confuse et partagée, terrifiée et perdue, elle choisira de se tourner vers celle qui a toujours été là pour elle : elle descendra au département des Mystères et y suivra l'odeur de chewing-gum.
Now that I'm without your kisses
Yeah, I'll be needin' stitches
Now that I'm without your kisses
Yeah, I'll be needin' stitches
- Réponses au questionnaire de @addythepotato (Instagram) :
Qu'est-ce qui pourrait briser complètement votre personnage ? Perdre Charlie
Quel a été le meilleur moment de sa vie ? Péter des gueules avec Charlie lorsqu'elles étaient tireuses d'élite ensemble, c'était génial
Quel a été le pire moment de sa vie ? Son outing à Poudlard ou la découverte de l'accident de Charlie, difficile de choisir
Quel souvenir même insignifiant reste toujours dans sa mémoire ? Les bonbons que lui ramenaient sa grand-mère de Puerto Rico
Votre personnage travaille-t-il dans le but de se payer ses hobbies ou les utilise-t-iel à défaut pour combler les moments de la journée où iel ne travaille pas ? Elle aime son travail mais ne dit pas non à une pause.
Qu'est-ce que votre personnage aurait du mal à avouer ? Qu'elle flippe un peu de ne jamais trouver quelqu'un pour l'aimer et assumer l'aimer.
Quel rapport votre personnage a-t-iel au sexe ? Ce n'est pas quelque chose qui la complexe mais elle a tendance à ne pas en parler, considérant que c'est de l'ordre de l'intime et que, puisqu'elle ne souhaite pas qu'on se mêle de ses histoires, elle ne se mêle pas de celles des autres. Exception faite pour mettre mal à l'aise des personnes qui l'agacent et qu'elle sait prudes à ce sujet.
Combien d'amis a votre personnage ? Ah ah ah. Trois ? Cinq ? Pas plus que les doigts d'une seule main.
Combien d'amis voudrait avoir votre personnage ? Pas plus, celles et ceux qu'elle a lui suffisent.
À propos de quoi votre personnage pourrait-iel faire une scène en public ? Dans une soirée de la haute société, rien parce qu'elle sait se tenir. Au boulot, le sexisme de ses collègues ou même de ses supérieurs.
Pour quoi votre personnage serait-iel prêt/e à donner sa vie ? Charlie, sans hésiter.
Quel est le principal défaut de votre personnage ? Le sarcasme comme moyen de défense et d'expression en général
De quoi votre personnage se préoccupe-t-iel ou fait-iel mine de se préoccuper ? Elle fait mine de se préoccuper de faire bonne figure durant les soirées mondaines, mais en réalité elle s'en fout de ce que ces gens pensent d'elle, elle a simplement choisi la solution de facilité : ne pas faire de scandale
En quoi l'image que souhaite projeter votre personnage d'elle/lui-même diffère-t-elle de ce que perçoit son entourage ? Elle aimerait qu'on la voit plus comme une humaine qui a une réelle sensibilité, mais elle a surtout l'air d'une connasse sarcastique (sans doute parce que c'est aussi ce qu'elle est)
De quoi votre personnage a-t-iel peur ? Mourir seule, mais plutôt crever que l'avouer