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 You broke me first ◰ Alba Paula

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A. Paula Ortega
Staff ♢ Ministère
A. Paula Ortega
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24/04/2024



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MessageSujet: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyJeu 25 Avr - 0:01

TW : Adultère, religion catholique, cigarette, crises d'angoisse


Alba Paula Ortega
And I've been so caught up in my job, didn't see what's going on
And now I know, I'm better sleeping on my own



ft. Itziar Ituño
Sorcière - Ministère

nom Ortega, un nom qu'elle chérit et qu'elle ne veut plus quitter, son plus grand regret étant de ne pas l'avoir transmis à sa fille. Le nom qu'elle partageait autrefois avec elle était Herrera, celui de son ex-mari. prénoms Alba Paula, mais en général on l'appelle seulement Paula. Il faut dire qu'avec le temps elle a fini par ne se présenter qu'ainsi, ayant bien compris que les Anglais avaient du mal avec l'idée qu'elle ait deux prénoms et n'étaient capables d'en retenir qu'un seul. âge Née le 26 octobre 1936, elle a 43 ans, bientôt 44. Si vous lui demandez, elle vit très bien son âge. Si vous creusez un peu, vous verrez qu'elle bluffait en vous disant ça. nationalité Elle est Britannique, naturalisée lorsqu’elle était enfant. origines Ses origines espagnoles sont trahies par son accent, ses r qui roulent et sa prononciation de certains mots. Fille de deux Espagnols, elle est née à Madrid comme sa petite sœur, puis est arrivée au Royaume-Uni à neuf ans. Ayant grandi avec l'idée d'assumer qui elle est et d'où elle vient, elle n'essaie absolument pas de cacher ses origines dont elle est fière. allégeance Elle est progressiste et voue allégeance au Ministère pour lequel elle travaille, avec à sa tête Millicent Bagnold pour qui elle a beaucoup de respect. statut de sang Sang-mêlé, sa mère est une née-moldue et son père un sorcier de sang-mêlé lui aussi. maison / métier Elle a fait ses études à Poudlard, portant durant sept années les couleurs de Poufsouffle. S’en sont suivies cinq années à l'École Supérieure du Ministère au sein de laquelle elle a suivi une formation de Tireuse d’élite. Officiellement tireuse d'élite (à la baguette) depuis 1960, elle consacre sa vie à son métier, trop peut-être – c'est même sûr. coté cœur / orientation sexuelle Divorcée, ne lui parlez pas de son ex-mari ça a tendance à l'agacer – pour ne pas dire que ça la fait sortir de ses gongs en un claquement de doigts. Célibataire, elle dit qu'elle est trop occupée par sa fille et son travail pour accorder du temps à une histoire d'amour – sans doute que se répéter ça l'aide à se sentir moins seule le soir lorsqu'Itziar est couchée. Hétérosexuelle, à vrai dire elle ne s'est jamais posée la question. Patronus Une lionne (Panthera leo) rugissante Épouvantard L'épouvantard classique d'une maman : le corps sans vie de sa fille. Avant de devenir mère, elle voyait sa sœur qui la traitait d'incapable et lui disait qu'elle n'avait pas besoin d'elle. Baguette Elle mesure 30 centimètres exactement, renferme une plume de Phénix dans du noyer noir et est assez rigide. Amortentia Un mélange de l'odeur du jardin de sa maison d'enfance à Madrid dans lequel Nieves et elle s'amusaient si souvent, de la chambre de sa fille et le café du restaurant universitaire de l'ESM, quand bien même il était loin d'être bon. Dons & Malédictions Occlumens, apprendre l’occlumancie lui a pris du temps mais c’était le mieux à faire au vu de son métier.



Alba Paula a une fille de 7 ans, Raquel Itziar Herrera. C'est plus une mère débordée qu'une mère exemplaire, mais elle fait de son mieux. Et même si ses absences répétées font penser le contraire, Itziar est la prunelle de ses yeux. Elle a une sœur de deux ans sa cadette, Sofia Nieves, à qui elle tient énormément même si elles ne se voient pas aussi souvent qu’elle le voudrait. Elle a toujours pris son rôle d’aînée très à cœur, quitte à se faire traiter de rabat-joie par sa cadette. Sa mère est catholique et a voulu que ses filles soient baptisées, elle les conduisant même à la messe le dimanche lorsqu’ellles étaient enfants. C’est surtout par principe qu’Alba Paula a fait baptiser sa fille, ses visites dans des églises étant rares. Bilingue Anglais/Espagnol, elle parle couramment les deux langues. À la maison elle alterne entre les deux dans l’espoir que sa fille le devienne à son tour, ce que son ex-mari fait aussi. Ne soyez donc pas étonnés si elle s’embrouille un peu lorsque vous vous pointez  sa porte. Elle fume, c'est pas bien, elle le sait, mais ça la détend et elle se sent incapable d'arrêter. Au moins elle essaie de ne pas le faire en présence d'Itziar. Elle est sujette à de violentes crises d'angoisse qu'elle s'évertue pourtant à cacher à ses collègues, quitte à se mettre en danger. Elles sont rares mais si fulgurantes qu'elles l'empêchent de respirer et qu'elle croit en mourir. Elle arrive pourtant à se répéter que ce n'est rien sous prétexte qu'elles sont espacées. Elle fait de la boxe depuis ses études à l'École Supérieure du Ministère, ça lui évite de taper dans des trucs quand elle s'énerve. Elle a un piercing au nez, du côté gauche (photos 1 & 2). Elle a la date de naissance de sa fille tatouée sous le sein gauche. Fan de karaoké qui ne l'assume pas du tout. Mais elle s'autorise à chanter sous la douche. Team café, elle n'a jamais compris comment sa meilleure amie pouvait tant aimer le thé. Paula boit au moins deux cafés au réveil puis le nombre ne fait qu'augmenter au cours de la journée – on lui a déjà dit que c'était mauvais pour le cœur, laissez tomber. Lorsqu'elle doit se concentrer sur quelque chose, notamment les tâches administratives qui ne sont pas ses préférées, elle attache toujours ses cheveux avec un crayon.


Que pensez-vous de la situation et du climat actuel qui règne sur le Royaume-Uni ? Même si Alba Paula l'avouerait difficilement à voix haute, la situation actuelle de son pays d'accueil l'inquiète beaucoup. La menace que représentent les Mangemorts pour le monde moldu comme pour le monde magique préoccupe déjà le Ministère depuis des années, mais en à peine deux ans s'y sont ajoutés des chasseurs de sorciers puis des puristes anti-moldus. Composer avec tout ça est difficile et la Ortega s'inquiète de la société dans laquelle sa fille va grandir, particulièrement depuis que Poudlard a explosé en juin.

Quels sont vos idéaux ? Votre vision de ce que le monde devrait être ? Alba Paula rêve d'un monde où le statut de sang ou les origines ne seraient plus des motifs de rejet et de persécution. À défaut d'y croire réellement car elle n'est pas bien optimiste, elle se bat tous les jours pour un monde plus juste au sein de la Brigade de police magique. Elle voudrait éliminer les menaces qui pèsent sur le Royaume-Uni, que ce soit les Chasseurs, Anteawitch ou les Mangemorts, afin que sa fille puisse grandir dans un pays plus sûr.

Caractère Droite dans ses bottes, elle a un grand sens de l'honneur et des principes qui sont très importants à ses yeux. Brave, après tout il faut du courage et de la ténacité pour tenir dans le métier qu'elle fait. Pas la plus sociable qui soit, il y a pire mais il y a bien mieux. Rabat-joie mais moins qu'Elvira – c'est pour vous dire l'échelle de comparaison. Aussi loyale que rancunière, elle ne pardonne pas les trahisons. Elle accorde difficilement sa confiance, volontiers méfiante envers quiconque entre dans sa vie, particulièrement dans sa vie amoureuse. Elle est pleine d'empathie même si on n'y penserait pas au premier regard. Acharnée et têtue, elle ne lâche pas une idée une fois qu'elle l'a. La plupart du temps elle sait faire preuve de sang-froid, mais parfois il y a de mauvais jours. Son esprit d'équipe est parfois mis à mal par son manque de patience : elle veut bien écouter une remarque provenant de ses collègues, mais devoir attendre des réponses de plus haut a tendance à (beaucoup) l'agacer. Honnête et franche, elle vous dira en face que vous la faites chier, et ce sans tourner autour du pot. Elle sait se faire respecter et s'imposer, même dans un environnement d'hommes. Quitte à passer pour une femme terriblement autoritaire, elle s'en moque tant qu'on l'écoute. Si vous demandez à ses collègues – particulièrement les hommes –, elle est prude, coincée et castratrice. Étonnamment vulgaire, on y croirait pas mais ses collègues peuvent témoigner que les jurons font partie de son quotidien au travail. Enfin, souvent ils ne peuvent que supposer que c’en sont puisque la brune jure la plupart du temps en Espagnol. Si elle a confiance en elle lorsqu’il s’agit de son travail, pour ce qui est de sa vie personnelle c’est tout autre chose. Elle a peur d’être une mauvaise mère, elle se dit qu’elle n’en fait pas assez pour sa fille mais ne sait pas si elle saurait en faire plus, elle culpabilise de la priver d’un père même si elle estime qu’elle a simplement fait ce qu’il fallait pour la protéger de lui et ses négligences. Et puis elle doute d’elle en tant que femme, ayant perdu toute confiance en elle lorsqu’elle a découvert que celui qu’elle pensait être l’homme de sa vie la trompait.



votre pseudo EMC Votre âge Bonne question You broke me first ◰ Alba Paula 208793716 Comment es-tu arrivée ici ? Sofia Nieves, Elvira, Livia et MJ m'ont soufflé à l'oreille qu'on y était pas mal You broke me first ◰ Alba Paula 2835140679 Remarques à faire sur le forum ? On peut mettre trop peu de mots dans un seul message, j'arrive pas à y faire rentrer ma fiche You broke me first ◰ Alba Paula 1341585147 Présence sur le forum ? Disons 2/7 avec toujours le facteur études sups qui rend ce chiffre très peu fiable You broke me first ◰ Alba Paula 1169605041 Autre chose à ajouter ? Que du love You broke me first ◰ Alba Paula 1171115491



Crédits :
ohrackham (gifs)
vodkaparadiseuniverse (avatar)


Maybe you don't like talking too much about yourself. But you shoulda told me that you were thinking about someone else. Took a while, was in denial when I first heard that you moved on quicker than I could've ever. You know that hurt.

Now suddenly you're asking for it back. Could you tell me, where'd you get the nerve? Yeah, you could say you miss all that we had. But I don't really care how bad it hurts when you broke me first. What did you think would happen? I'll never let you have it. What did you think would happen?


Dernière édition par A. Paula Ortega le Jeu 25 Avr - 16:27, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyJeu 25 Avr - 0:01

TW : Mention de harcèlement scolaire, grossesse non désirée, mention d’avortement, religion catholique

Couleurs et langues des dialogues :

Once upon a time
your story begins now.



El vínculo que une a une familia no es la sangre
sino el respeto y el amor que se tienen

I've been hearin' symphonies
Before, all I heard was silence
A rhapsody for you and me
And every melody is timeless
Life was stringin' me along
Then you came and you cut me loose
Was solo, singin' on my own
Now I can't find the key without you




We're looking at the same star, it is a talent staying young
Avril 1945, 8 ans
Maison des Ortega, Madrid (Espagne)

Debout aux pieds d’un arbre terriblement grand, Alba Paula en regarde les branchages avec un air aussi sévère qu’elle le peut du haut de ses huit ans. Au milieu des feuilles vertes et des fleurs du printemps se cache une énergumène aux cheveux en bataille et au sourire aussi rayonnant que provocateur. « Sofia Nieves Ortega, descends de là ! » crie-t-elle en Espagnol. Elle essaie de parler comme Maman lorsqu’elle est en colère, mais ce n’est pas aussi efficace : sa cadette ne bouge pas d’un pouce, la fixant toujours avec ce regard brillant d’amusement. C’est sûr qu’elle elle se marre, à escalader les meubles et les arbres dès que ça lui chante, mais son aînée n’est pas de cet avis. Et leurs parents ne le seraient pas non plus, elle en est sûre. « Dépêche-toi, si les parents te voient tu vas être punie. » « Et alors ? » qu’elle demande avec un rire. Elle a six ans, les conséquences lui importent peu, même si c’est quelque chose qui ne changera pas vraiment avec les années. « Y a du gâteau ce soir, tu veux vraiment que je récupère ta part ? » Elle tente de l’avoir par la gourmandise, mais comme souvent Sofia Nieves n’en fait qu’à sa tête. Certes, elle affiche une petite moue pendant quelques secondes, mais elle est bien vite éclipsée par un nouveau sourire. « C’est juste que t’es pas assez courageuse pour monter avec moi, » la taquine-t-elle, allant jusqu’à lui tirer la langue. Pendant une seconde, l’aînée hésite à monter à son tour. Peut-être que comme ça elle pourra récupérer sa sœur et la forcer à descendre de là. Sauf qu’elle n’a pas un gabarit bien plus gros qu’elle alors elle ne peut pas la porter comme l’aurait fait un adulte. Et puis il y a des risques qu’elles se blessent toutes les deux si elle monte à son tour, et les parents ne sont pas avec elles pour l’instant. Et si une branche craquait sous leur poids ? Non, elle ne peut pas faire ça. « Allez descends, je veux pas que tu te fasses mal, » finit-elle par admettre, et cette fois l’inquiétude se lit sur ses traits qui ne sont plus vraiment sévères. La vérité c’est ça : plus que la crainte de la punition, Alba Paula a peur que sa cadette se blesse avec ses idées saugrenues. Son visage soucieux semble ramener Sofia Nieves à la raison puisqu’elle se décide enfin à descendre. Son aînée la récupère pour amortir au mieux sa chute, manquant tout de même de tomber à son tour lors de la réception. Cela dit, elle préfère ça à ce que sa cadette se casse une cheville en sautant n’importe comment. « T’es pas rigolote, on dirait Maman, » rouspète la gosse sans pour autant se détacher de sa grande sœur. Cette dernière ne rétorque rien, se contentant de retirer les feuilles coincées dans ses cheveux avant déposer un baiser sur le sommet de son crâne. La seconde fille des Ortega est comme ça depuis qu’elle est haute comme trois pommes, un tempérament de feu et une tignasse en bazar qu’on voit courir partout avec un immense sourire à la recherche d’une idée idiote à mettre en pratique. Mais Sofia Nieves, elle a aussi une joie débordante et un rire solaire qui font qu’on lui pardonne toutes les bêtises qu’elle fait, sa sœur la première. Mais elle ne peut rien faire contre l’inquiétude qui la ronge parfois lorsque sa cadette se met en danger – paraît que c’est ça aussi, le rôle de grande sœur.


And now your song is on repeat
And I'm dancin' on to your heartbeat
And when you're gone, I feel incomplete
So if you want the truth



I saw your face, your forgiving eyes looking back at me from the other side like you understood me
Septembre 1948, 1e année, 11 ans
Salle de Sortilèges, Poudlard, Écosse (Royaume-Uni)

Ce n’est pas facile d’arriver dans un nouveau pays lorsqu’on a seulement neuf ans, mais Alba Paula a fait tous les efforts du monde pour que tout se passe bien au Royaume-Uni. Apprendre l’Anglais n’a pas été facile, mais elle y mettait du sien. Le soir avant d’aller se coucher, elle lisait même des histoires à sa sœur dans cette langue aux sonorités bien différentes de la sienne. Sans surprise, cette dernier semblait bien moins anxieuse qu’elle à l’idée de partir si loin de la maison. Lorsque leurs parents leur ont expliqué qu’ils allaient déménager à cause de leur travail, les deux fillettes n’ont pas réagi de la même façon. Alba Paula a demandé où est-ce qu’ils vivraient, comment ils feraient le trajet, dans quelle école elles iraient, s’ils reviendraient parfois en Espagne. Sofia Nieves, elle, a demandé s’il y aurait un jardin dans la nouvelle maison. Leurs parents ont été tendres, leur expliquant qu’elles n’avaient pas à s’en faire – même si la cadette était bien loin de s’en faire. Ils vivraient à Londres, partiraient en portoloin et une fois là-bas elles iraient dans l’école moldue la plus proche. Et lorsqu’elles auraient onze ans, elles iraient à Poudlard et non à Beauxbatons où ils avaient eux-mêmes étudié. Ils leur ont aussi promis qu’ils rentreraient au pays chaque été, et parfois même à Noël – une promesse à laquelle Alba Paula s’est accrochée et qu’ils ont tenue tous les ans. Malheureusement pour Sofia Nieves c’est dans un appartement qu’ont atterri les Ortega l’été 1946, alors il leur faudrait aller au parc pour qu’elle puisse grimper dans les arbres.

Deux ans plus tard, Alba Paula entre à Poudlard, non sans un pincement au cœur à l’idée que sa petite sœur ne soit pas avec elle pour cette découverte. Elle se rassure en pensant au fait qu’elle la rejoindra dans deux ans, et qu’elles pourront dès lors visiter le château écossais ensemble. Sa cravate jaune et noir autour du cou, la jeune Ortega s’est assise à côté d’une blonde qui ne porte pas les mêmes couleurs dans l’espoir de sympathiser avec elle. Elle voudrait se faire des amis dans toutes les maisons, pas seulement dans la sienne. Alors lorsqu’elle a vu que cette Serdaigle aux airs un peu réservés était toute seule à sa table de Sortilèges, elle a esquissé son plus joli sourire et s’est approchée pour lui demander si elle pouvait se mettre avec elle. La réponse positive de l’inconnue a encore plus étiré les lèvres de la Poufsouffle. Elle a pris place à ses côtés, puis a entamé la discussion. « Moi c’est Alba Paula, mais tu peux m’appeler Paula si c’est plus facile. » Sa camarade se présente à son tour : elle s’appelle Elvira Carter. Elle ne semble pas être excessivement sociable, mais la vérité c’est qu’Alba Paula ne l’est pas non plus. Mais elle tient à se faire des amis ici, ayant trop peur de passer sa scolarité seule alors qu’elle n’a jamais été habituée à cette solitude du fait de la présence de sa sœur à ses côtés depuis toujours. Alors même si elle ne parle pas exactement comme eux, a un fort accent ou perd parfois ses mots, la Poufsouffle ose et va vers les autres. Et puis Elvira a l’air gentille. Plus elles parlent et plus elles se trouvent des points communs, comme des différences qui les font sourire. Il y a quelque chose qui lui dit qu’elles se ressemblent un peu plus que ce qu’il semblerait au premier coup d’œil, même si Alba Paula est loin de se douter qu’elle vient de rencontrer sa meilleure amie pour les trente années à venir.

TW : Harcèlement scolaire

We follow beats with different drums
Décembre 1952, 5e année, 16 ans
Couloir de Poudlard, Écosse

En quatre années passées à arpenter les couloirs de Poudlard, Alba Paula n'a jamais autant levé la tête que maintenant, à croire que ses chaussures ont perdu en intérêt durant les vacances d'été. Elle qui n'a jamais été particulièrement intéressée par les autres élèves de l'école, se contentant d'une poignée d'amis qui lui sont chers, elle leur porte à présent un intérêt certain. Nouvellement préfète, la Poufsouffle veut absolument faire honneur à cette fonction et faire régner l'ordre dans le château. Même si cela consiste simplement à séparer les élèves se disputant un peu violemment ou à renvoyer dans leur dortoir ceux ne respectant pas les heures de coucher règlementaire, ça lui semble important. La jeune fille a toujours eu à cœur d'aider les autres mais aussi de faire respecter les règles, ce qui lui a valu le titre de rabat-joie par sa petite sœur adorée. Sans règle, rien ne peut fonctionner correctement : c'est pour cela qu'elle veut travailler au Ministère un jour, et c'est pour ça qu'elle est une préfète si consciencieuse aujourd'hui.

Au détour d'un couloir, son attention est captée par des ricanements qui n'ont rien de mélodieux. Ils sont moqueurs, elle le sent, et aussitôt elle accélère le pas pour en trouver l'origine. C'est sur un petit attroupement d'adolescentes qu'elle tombe et, sans avoir à leur demander ce qu'il se passe, elle comprend la cause de leur hilarité. Au centre du petit groupe, pendue par les pieds, se trouve une jeune fille aux cheveux roux et à la cravate jaune et noire. « Bulstrode, lâche-la tout de suite ! » Certains noms sont faciles à retenir à force de les répéter encore et encore en faisant la police dans les couloirs du château. Parmi eux, celui de cette Serpentard qui a tout d'une insupportable reine des abeilles souhaitant faire sa loi dans l'école. Une loi qui ne convient absolument pas à Alba Paula qui toise d'un regard sévère toute cette petite clique d'écervelées. « On verra si vous ferez autant les malines lorsque votre directeur de maison sera informé de vos petits jeux. Je suis sûre qu'il sera plus que ravi d'apprendre que ses premières années ont un si mauvais comportement si tôt dans l'année. Maintenant allez-vous en, je ne le répéterai pas deux fois. » Son statut de préfète et son attitude froide suffisent à ce qu'elles s'enfuient sans remander leur reste, la laissant seule avec la jeune Poufsouffle qui est toujours suspendue dans les airs. « Liberacorpus. » S'assurant de faire descendre la première année en douceur, elle se rapproche ensuite d'elle pour vérifier d'un coup d'œil qu'elle n'est pas blessée. « Tu vas bien ? Comment tu t'appelles ? » « Livia. » La préfète lui propose sa main pour l'aider à se se relever. « Tu peux y aller Livia, elles ne reviendront pas. » lui assure-t-elle d'un ton confiant. Elle doute que Bulstrode et sa bande soient assez stupides pour recommencer leur méfait si peu de temps après avoir été attrapées. « Et si elles t'embêtent à nouveau, viens me le dire et je m'en occuperai. » Elle ne laissera pas ces idiotes de Serpentard s'en prendre à une pauvre élève de première année, quelle que soit la raison de leur désaccord. Elle ne veut pas le savoir, de toute façon : rien de ce qui pourrait lui être dit ne justifie de harceler  « Merci. » Et ce soupçon de reconnaissance qu'elle semble lire dans les yeux de la première année, Alba Paula n'aurait jamais cru qu'il se transforme en quelque chose de bien plus... nocif.


You and I travel to the beat of a different drum
Février 1954, 6e année, 17 ans
Couloir de Poudlard, Écosse

Lorsqu'Alba Paula quitte la salle de bain des préfets, elle espère que sa ronde du soir sera rapide et qu'elle pourra rejoindre au plus vite son dortoir pour terminer son livre du moment. Ça devrait être le cas, après tout les élèves bravant le couvre-feu sont rares ces derniers jours. Et pour cause : une sortie à Pré-au-Lard est prévue la semaine prochaine, une occasion dont personne ne voudrait se voir priver pour avoir enfreint le règlement. Pourtant, la Poufsouffle a la mauvaise surprise de croiser une autre âme qui vive dans les couloirs silencieux du château. Et pas n'importe laquelle puisqu'en se rapprochant elle reconnaît la petite silhouette vêtue de jaune et de noir qui n'a pas l'air de se soucier de l'heure qu'il est. Les sourcils froncés, la préfète hausse la voix être certaine d'être entendue. « Livia, va dans ton dortoir avant que je rapporte ton comportement à un professeur. » La rebelle interrompt sa course pour se retourner vers elle, l'air si altière qu'Alba Paula croirait ne pas la reconnaître. « Fous-moi la paix Ortega ! » Les yeux de la sixième année s'écarquillent face au violent mépris de son interlocutrice. Ce n'est pas la première fois qu'elle la croise dans le couloir avec le dos droit et le regard condescendant, mais c'est la première fois qu'elle lui parle sur ce ton. Alors il lui faut quelques secondes pour revenir à elle, avant qu'enfin elle parvienne à répliquer d'une voix incrédule. « Mais qu'est-ce qui te prend Livia ? » Elle n'a pas besoin de feindre d'être touchée par une telle agressivité à son égard, sincèrement blessée par l'attitude de la jeune Rowle. Mais, plus que tout, elle ne comprend pas ce qu'il se passe. Comment la Poufsouffle réservée qu'elle sauvait des griffes de Bulstrode a-t-elle pu devenir l'exacte réplique de son bourreau ? « Pourquoi tu te comportes comme ça ? Qu'est-ce qui t'arrive à la fin ? » Alba Paula veut bien se montrer patiente sous prétexte d'une possible crise d'adolescence, mais elle ne peut accepter un tel manque de respect, même de la part d'une camarade de maison qu'elle tenait tant à aider. « J'ai pas d'ordre à recevoir de quelqu'un de ton rang. » Les mots sont crachés avec un tel dédain que la Ortega a du mal à y croire. Livia n'a plus rien de la jeune fille qu'elle s'était donnée comme mission de protéger, et ça la met en rage d'être ainsi considérée après tout ce qu'elle a fait pour elle. « Quelqu'un de mon rang peut quand même s'assurer que tu sois collée jusqu'à la fin de l'année scolaire et même l'année prochaine. » Après tout, il lui reste deux ans dans cette école et elle est prête à les passer à pourrir la Rowle pour chaque incartade au règlement qu'elle se permettrait de faire. Son nom de famille n'a aucune valeur à ce jeu-là, quoi qu'elle puisse en penser. Malgré son air furieux, Livia s'abstient de répliquer : elle grogne, certes, mais elle finit par retourner au dortoir des Poufsouffles sans opposer plus de résistance à son aînée.


I just wanna be part of your symphony
Will you hold me tight and not let go?
Symphony
Like a love song on the radio
Will you hold me tight and not let go?



And I'm never letting you go
Janvier 1956, 1e année à l'ESM, 19 ans
École Supérieure du Ministère, Londres

Ses baskets de sport aux pieds, Alba Paula sautille presque dans le couloir des dortoirs en attendant de partir pour son footing. Il ne lui manque qu'une chose : un ou une partenaire. Même si elle est habituée aux refus d'Elvira, l'ancienne Poufsouffle est persévérante et aujourd'hui encore elle lui a proposé de l'accompagner. Il y a bien eu une moue peu motivée et une réponse négative, mais elle n'a pour l'instant pas lâché d'une semelle sa meilleure amie. « T'es sûre que tu veux pas m'accompagner ? » La blonde secoue la tête de droite à gauche, n'ayant visiblement aucune envie de troquer sa robe de sorcière pour une tenue un peu plus sportive. « On a déjà eu sport hier. » L'argument est valable pour une personne n'aimant pas particulièrement le sport, mais pour Alba Paula... Non, elle en a besoin de ce footing, vraiment. Alors, comme souvent, elle a une autre proposition à soumettre à l'ancienne Serdaigle. « Tu me prêtes ton cher et tendre au moins ? » Elvira roule des yeux, un rictus amusé se dessinant au coin de ses lèvres alors qu'elle hoche légèrement la tête. Alba Paula file donc toquer à la porte de la chambre de son ami, clamant sans attendre de réponse. « Roman ! J'ai besoin d'un super-héros pour venir courir avec moi, tu viens ? » Si sa petite-amie est difficile à convaincre en ce qui concerne le sport, le brun est plutôt du style toujours partant. Pas étonnant que l'ancienne Poufsouffle soit devenue amie avec lui lorsqu'Elvira et lui ont commencé à se fréquenter à Poudlard. Une relation absolument platonique mais ô combien rafraîchissante, surtout lorsqu'il accepte de la suivre dans ses caprices sportifs. « Laisse-moi deux minutes ! » lance le MacMillan de l'autre côté de la porte, réponse qui étire un peu plus encore le sourire d'Alba Paula.

Puis cette dernière tourne vivement la tête vers sa meilleure amie, comme si une soudaine illumination venait de la frapper. « Vous avez fait le cours sur les institutions magiques ? » Elvira arque un sourcil, réfléchissant quelques secondes avant de répondre. « Lundi oui, pourquoi ? » « T'as compris la partie sur les responsabilités de chacune au cours d'un procès ? » Le fait que la Carter hoche la tête ne la surprend pas vraiment – pas du tout, en fait. « Moi j'ai rien pigé, » confie-t-elle avec un léger rire. « On pourra le bosser ensemble ? » Les deux meilleures amies ne suivent pas la même formation mais elles ont plusieurs matières en commun, si bien qu'il leur arrive régulièrement de pouvoir s'entraider. Et même lorsque leurs bouquins ne portent pas sur le même sujet, elles révisent souvent ensemble parce que ça les motive. « Évidemment. Ce soir ça te va ? » La brune hoche la tête. Elle ira à la boxe demain plutôt qu'aujourd'hui, ça ne la dérange pas. Peut-être qu'Elvira acceptera de l'accompagner ? Non, aucune chance, mais bon par habitude elle va quand même le lui proposer avec son plus beau sourire. Peut-être que dans un an et demi, il y aura Sofia Nieves pour l'accompagner. L'idée lui plaît, de voir sa pile électrique de petite sœur s'acharner contre un pauvre punching-ball – contre elle, sans doute que ça lui plaira un peu moins.


Tell me how could I forget all the words to a lullaby
Novembre 1957
Restaurant universitaire de l'ESM, Londres

Assise à une table du restaurant universitaire en face d’un autre étudiant de l’école, Alba Paula a un sourire aux lèvres tandis qu’elle partage son temps entre son récit et son yaourt à la vanille. « Il nous a foutu une de ces trouilles, j’te jure. » C’est en Espagnol qu’elle parle, chose dont elle avait perdu l’habitude hors de chez elle après sept années à Poudlard. « Mais il a dû vous prévenir pendant une autre séance, non ? » Elle secoue la tête de gauche à droite avec ferveur. « Non non j’t’assure, il nous avait pas prévenus qu’on aurait un exercice pareil. On a tous cru que c’était un accident, » qu’elle raconte avant de prendre une nouvelle cuillère de son dessert. Ce cours a été particulièrement violent, le professeur ayant décidé de simuler une blessure sur lui-même sous forme d’accident afin d’évaluer les réactions de ses étudiants. Comme il l’a dit lui-même : vos adversaires ne vous préviendront pas lorsqu’ils jetteront un sortilège sur votre équipier voire sur un passant. Certains élèves ont su réagir avec sang-froid malgré la pression, d’autres ont paniqué, et l’un d’eux a même tourné de l’œil. « Et vous avez réussi à arrêter le saignement ? » Hochement de tête de la brune qui mange la dernière bouchée de son yaourt. « Pas du premier coup mais oui. » C’était un travail d’équipe réussi, selon elle. « Y a un gars qui s’est évanoui, je crois que le prof est allé le voir à l’infirmerie après le cours. » Elle esquisse une légère grimace à ces derniers mots. Elle se doute que l’enseignant est allé prendre de ses nouvelles, mais elle suppose aussi qu’il lui a parlé de l’incident, peut-être même que sa place est en danger au sein de la promo. « Mais toi ça allait ? » s’enquiert le brun en éloignant de lui l’assiette de son dessert. « Mon sort pour endormir la douleur était bon, mais j’ai encore du mal avec Vulnera Sanentur, » qu’elle admet, la mine songeuse. « J’suis pas sûre que j’arrive à convaincre quelqu’un de jouer le cobaye pour que je puisse m’entraîner, » plaisante-t-elle avec un rire. Pas sûr qu’Elvira la laisse emprunter Roman pour ça, c’est pas le même danger qu’un footing autour du campus.

Toujours un sourire aux lèvres, Alba Paula secoue la tête pour se sortir cette idée de la tête puis relève les yeux vers son ami. Diego est Espagnol lui aussi, raison pour laquelle ils peuvent dialoguer dans leur langue natale durant les pauses déjeuner qu’ils passent ensemble. Sans surprise, leurs origines communes les ont rapprochés. Ça leur fait du bien à tous les deux, de pouvoir parler Espagnol quand ça leur chante, de se comprendre avec leurs jurons si différents de ceux qu'utilisent les Anglais, de se raconter des souvenirs d’enfance passés là-bas. Bien sûr, ils n’ont pas que ce point commun, mais indéniablement la langue fut leur premier facteur de rapprochement. Alors ils déjeunent souvent ensemble, ou se retrouvent pour un café, voire révisent ensemble lorsqu’ils ont des matières communes. C’est particulièrement sympa quand Roman et Elvira veulent passer du temps à deux et qu’Alba Paula ne veut pas jouer la troisième roue du carrosse. Elle les adore, ces deux-là, mais entre tenir la chandelle et se permettre d’être vulgaires à souhait en enchaînant les insultes en Espagnol à propos du dernier cours à réviser sous prétexte que personne d’autre ne les comprend… Elle a choisi. « Bon au moins si t’as Denver comme prof au deuxième semestre, tu sais à quoi t’attendre, » reprend-elle avec un sourire amusé. Puis elle se lève et remet sa veste. « T’as le temps pour un café ? » La proposition est volontiers acceptée, et les voilà qui débarrassent leurs plateaux et s’en vont vers la machine à café. Elle est loin de fournir le meilleur café qui soit, mais Alba Paula trouve que tout a meilleur goût en compagnie de Diego et de quelques jurons dont eux seuls ont le secret.


Everything is better because you're with me
Avril 1958
Bibliothèque de l'ESM, Londres

Malgré le livre entre ses mains et l’examen qui approche, Alba Paula semble distraite. Son regard n’est pas du tout posé sur les lignes de l’ouvrage, mais il s’est perdu vers le fond de la pièce. Elle n’est pas concentrée du tout. Enfin si, mais sur cette silhouette masculine qui vient de sortir de la bibliothèque avec une pile de trois livres calée entre ses bras et son menton. Diego. « Il te plaît ? » Ne s'attendant pas à cela, elle tourne un regard étonné vers Elvira. Si cette dernière ne la connaissait pas si bien, elle la jurerait legilimens et remettrait immensément en doute ses récents progrès en occlumancie. C’est le genre de question que sa meilleure amie n’a pas pour habitude de poser, mais elle voit bien que ça taraude l’Espagnole au point de ne plus du tout être concentrée sur son cours sur les sortilèges de dissimulation. Diego est son ami, en tout cas c’est comme ça qu’elle l’a toujours décrit. Mais avec le temps, c’est difficile d’ignorer les frissons qui la parcourent lorsqu’il la prend dans ses bras ou le manque lorsqu’ils ne se voient pas pendant les vacances. Le réaliser fut une première étape, le reconnaître à voix haute en est une encore plus ardue pour la Ortega. Ça fait des jours voire des semaines qu’elle y pense, et ce flot bordélique de pensées se concrétise par un « J’crois qu’oui. » qui ne semble pas tout à fait décidé. Même si elle a déjà fréquenté des garçons, elle ne s’était jamais sentie comme ça avant. Et ça la perturbe, indéniablement. « Tu devrais l’inviter au bal du printemps, » lui assure Elvira sans pour autant que cela sonne comme un ordre. Non, avec elle toute parole semble être un conseil avisé que l’on devrait suivre, comme si c’était la chose à faire – c’est le côté Serdaigle ça. Il est vrai que les étudiants et étudiantes de l’école ont été priés de venir accompagnés à la soirée organisée à la fin du mois par le Bureau des Élèves, et ce serait mentir de dire que l’Espagnole ne s’est pas imaginée y aller avec Diego comme cavalier. Elvira a raison, elle devrait lui proposer de l’accompagner, c’est idiot d’attendre qu’il fasse le premier pas sous prétexte de ce qu’il a entre les jambes. Alors elle hoche la tête, avant de rebondir sur cette histoire de cavalier. « Roman t’a proposé ? » qu’elle demande même si elle est certaine que la réponse sera positive. Et en effet, son amie hoche la tête pour confirmer, Paula remarquant même que ses joues rosissent un peu. Le jeune homme est totalement épris de sa blonde, ça se voit dans ses yeux à chaque fois qu’il les pose sur elle, et c’est réciproque. Ils sont tous les deux incapables de le cacher, et Alba Paula trouve ça vraiment mignon. Même si elle n’a pas encore de cavalier, elle est simplement ravie pour ses deux amis qui forment un si joli couple.


I'm sorry if it's all too much
Every day you're here, I'm healin'
And I was runnin' outta luck
I never thought I'd find this feelin'
'Cause I've been hearin' symphonies
Before, all I heard was silence
A rhapsody for you and me
And every melody is timeless



Aujourd'hui, regarde-moi contempler mes sacrifices au sommet de mon Everest
Octobre 1960
Rue de Londres

Perchée sur le toit d’un immeuble, Alba Paula observe la rue en contrebas en se faisant la plus discrète possible. Dans sa poitrine, son cœur bat à une vitesse folle mais elle reste concentrée. Elle ne doit pas se louper, pas maintenant. Tout ce qu’elle a à faire, c’est épier ce garage loué sous un faux nom jusqu’à ce que le suspect en sorte, puis l’appréhender. Avec un peu de chance, il coopérera et n’y aura pas d’affrontement. Alors la Ortega attend, discrète et silencieuse malgré l’adrénaline qui coule à flot dans ses veines. Ce n’est pas la première fois qu’elle est sur le terrain, mais ce soir c’est particulier. Ce soir, c’est sa première mission en tant que véritable tireuse d’élite. Impossible de décrire le bonheur qu’elle a ressenti lorsqu’elle a reçu son diplôme, lorsque ses parents ont posé sur elle des yeux brillants d’émotions et de fierté, lorsque sa sœur lui a sauté au cou en lui hurlant des félicitations, lorsqu’Elvira et Roman lui ont offert un étui à baguette et une bouteille de vin pour célébrer, lorsque Diego l’a embrassée et portée comme une princesse en lui faisant tous les compliments du monde pour cette victoire. Elle était fière, Alba Paula, fière de cette réussite, de tout le travail qui payait enfin après cinq ans, fière d’elle-même au point de faire encadrer son diplôme et de l’afficher dans son nouvel appartement. Sans oublier son badge de tireuse d’élite qu’elle conserve précieusement et arbore la tête haute.

Après une attente qu’elle a trouvée terriblement longue, la brune repère enfin une silhouette sortant du garage qu’elle surveillait. Elle fait un signe à son équipier situé dans l’appartement en face de la supposée planque, puis se redresse en faisant le moins de bruit possible. Elle transplane derrière le suspect, s'assurant que son esprit est aussi fermé que possible par sécurité, et pointe sa baguette sur lui. « Tireuse d’élite, plus un geste, les mains en l’air. » L’option sans affrontement n’en est plus une lorsqu’au lieu d’obéir il se retourne pour lui jeter d’un Lashlabask. Alba Paula se défend d’un sortilège informulé, mais lorsque les étincelles qui se sont écrasées sur son bouclier disparaissent l’homme est déjà plusieurs mètres plus loin. La brune se lance à sa poursuite, vite rejointe par son équipier qui transplane en face du suspect. Celui-ci emprunte une rue adjacente alors que la Ortega empêche tout transplanage dans la zone d’un sortilège afin qu’il ne puisse pas leur fausser compagnie de la sorte. Il leur faudra une dizaine de minutes et une véritable course poursuite dans ce dédale de rues pour bloquer le suspect, mais qu’importe : sa première mission en tant que tireuse d’élite est une réussite, rien ne pourrait la rendre plus heureuse à cet instant précis.


And now your song is on repeat
And I'm dancin' on to your heartbeat
And when you're gone, I feel incomplete
So if you want the truth



Yo lo que quiero es pasar contigo el resto de mi vida
Juillet 1962
Madrid

Dans sa longue robe blanche assortie au voile accroché à sa chevelure bouclée pour l’occasion, Alba Paula rayonne lorsqu’elle quitte la piste de danse pour rejoindre sa sœur qui la regarde d’un air malicieux. « Je savais pas que tu dansais si mal, » plaisante la cadette Ortega avec un rire. Son aînée roule des yeux sans répondre, la prenant plutôt dans ses bras. « Je suis si contente que tu sois là. » D’expérience elle doit reconnaître que les formations de l’ESM sont prenantes, et même si sa petite sœur est un feu follet elle sait aussi à quel point elle tient à être Auror et à quel point elle s’investit pour atteindre son but. Mais Sofia Nieves est venue, malgré ses études et les kilomètres qui séparent Londres de Madrid, juste pour voir sa sœur dire oui à l’homme de sa vie. Et ça la comble de joie. « Ma sœur se marie, je ne pouvais pas rater ça. » Alba Paula la serre un peu plus contre elle et dépose un baiser sur sa tempe comme elle le faisait lorsqu’elles étaient enfants. « Je t’aime, petite sœur. » souffle-t-elle dans leur langue natale. « Moi aussi, grande sœur. » Lorsqu’elles mettent fin à leur étreinte, Sofia Nieves secoue la tête, agitant sa tignasse indisciplinée, puis désigne d’un geste du menton le jeune marié resté sur la piste de danse. Entre-temps il a récupéré une coupe de champagne, comme s’il savait que la discussion de sa femme pouvait durer un moment – il connaît assez Alba Paula pour savoir à quel point la famille est importante pour elle. « Allez, va le rejoindre, je suis sûre qu’il ne rêve que de ça. » La brune hoche la tête, mais avant ça elle compte bien enlacer leurs parents et faire un dernier petit détour.

Sa sœur n’est pas la seule à avoir fait le déplacement malgré des études prenantes : Elvira et Roman aussi sont venus jusqu’à Madrid pour assister aux célébrations, et ce malgré leur huitième et dernière année à l’ESM qu’ils entament à la fin de l’été. Alors après avoir passé quelques instants auprès de ses parents, ce sont eux qu’Alba Paula rejoint, un immense sourire aux lèvres. « Merci d’être venus, ça compte beaucoup pour moi, » leur assure-t-elle en offrant une étreinte à ses deux meilleurs amis. Ils la félicitent puis Roman s’absente pour aller chercher des coupes de champagne. « Alors il te plaisait vraiment. » La mariée laisse échapper un rire. « Je crois bien qu’oui, » plaisante-t-elle, en souvenir des discussions qu’elles avaient à l’école il y a quelques années. Roman arrive alors avec trois coupes qu’il tient Dieu ne sait comment en équilibre, et les deux jeunes femmes le déchargent aussitôt. Les trois amis trinquent à l’amour, puis Elvira se penche pour souffler à l’oreille de la mariée. « Je crois qu’il t’attend. » Et en effet, Diego est toujours au même endroit, sauf que son verre est presque vide maintenant. Alors Alba Paula embrasse la joue de sa meilleure amie puis rejoint son époux, se glissant dans ses bras et posant sa tête contre son épaule. Du bout du pouce, elle fait tourner autour de son annulaire la bague qui y restera à jamais. Souvent Diego lui disait qu’il l’aimait et qu’il souhaitait se réveiller chaque matin à ses côtés. Jusqu’aux dernières vacances de Noël qu’ils passaient ensemble en Espagne, durant lesquelles il a joint le geste à la parole : un genou à terre et cette si belle bague entre les doigts, il lui a demandé de passer le reste de sa vie à ses côtés. Elle a dit oui, et aujourd’hui ils se sont officiellement passés la bague au doigt. Et ils sont beaux, les mariés, ils sont beaux et ils sont heureux, s’étant promis amour, fidélité et soin jusqu’à ce que la mort les sépare.


I just wanna be part of your symphony
Will you hold me tight and not let go?
Symphony
Like a love song on the radio
Will you hold me tight and not let go?



Every mountain you climb takes you further away
Juin 1965
Maison des Herrera, Londres

Pressant la pédale de la poubelle pour qu’elle s’ouvre, Alba Paula a une mine frustrée lorsqu’elle y laisse tomber l’annonce pour un appartement qu’elle avait trouvé dans un journal le mois dernier. Elle comptait l’envoyer à sa sœur une fois qu’elle aurait quitté l’ESM, aimant l’idée qu’elles n’habitent pas trop loin l’une de l’autre, mais Sofia Nieves est à peine diplômée qu’elle lui a annoncé s’en aller. Pas simplement de Londres, non, du Royaume-Uni. En effet, elle a demandé une mission à l’étranger qui a été acceptée par sa hiérarchie, d’où un départ dans trois semaines qui la comble de joie – ça se voyait dans ses yeux pétillants et son sourire solaire. Bien sûr, Alba Paula est heureuse pour elle et ses réussites, mais l’idée qu’elle parte si loin lui arrache une grimace maintenant qu’elle est seule. En plus d’avoir choisi un métier qui comporte bon nombre de dangers – comme son aînée, cela dit –, elle a décidé de l’exercer bien loin de la maison, si bien que sa grande sœur n’a pas d’autre moyen de la protéger que lui rappeler mille fois d’être prudente et de ne pas agir sur un coup de tête lorsqu’il y a trop de risques. Comme si sa cadette allait l’écouter.


And now your song is on repeat
And I'm dancin' on to your heartbeat
And when you're gone, I feel incomplete
So if you want the truth


TW : Grossesse non désirée, mention d’avortement, religion catholique

And God only knows, maybe this is a test
Décembre 1972
Maison des Herrera, Londres

Posant une main sur son ventre déjà bien rond, Alba Paula se demande quand est-ce qu’elle devra s’inquiéter de ne pas sentir de coups contre sa peau tendue. Peut-être qu’il est trop tôt pour se faire du souci à ce sujet. Peut-être qu’elle devrait demander à sa mère. Peut-être qu’elle devrait arrêter de stresser, mais c’est plus fort qu’elle : l’inconnu est une véritable source d’angoisse pour la jeune femme, et rien n’a jamais autant correspondu à cette définition que cette grossesse. Dès les premiers jours après le test positif, la Ortega ne dormait plus, tournant en vain dans son lit en touchant son ventre pour se convaincre que c’était réel – ça n’avait pas l’air tout à fait vrai. C’est qu’elle ne s’était jamais imaginée mère, Alba Paula, trop occupée par son travail pour ajouter à ses responsabilités celle d’un si petit être aussi dépendant. Diego aussi était très pris et ne comptait pas ses heures au Ministère. Leurs boulots étaient la raison pour laquelle ils n’avaient jamais vraiment parlé de fonder une famille. Ils se suffisaient à deux, et ce depuis plus de dix ans. Ils s’aimaient et se soutenaient, n’était-ce pas assez pour être une famille ?

Dieu a décidé qu’il en serait autrement, cette grossesse surprise provoquant un véritable chaos dans l’esprit de la jeune femme. Elle n’était pas certaine d’en être capable, rongée par la peur de ne pas être à la hauteur du rôle de mère qui lui tombait dessus sans prévenir, mais elle ne se voyait pas non plus avorter. Dieu avait voulu que les choses soient ainsi, que cet embryon soit là, comment pouvait-elle aller contre cette volonté ? Pourtant, elle se sentait tout aussi incapable d’abandonner ce bébé que d’être mère. Alors l’angoisse s’est rapidement mise à la grignoter. Bien vite les cernes ont commencé à assombrir son regard, la fatigue à creuser ses traits, et son époux a commencé à s'inquiéter. Et même si elle n'a cessé de travailler son occlumancie depuis qu'elle a quitté l'ESM, c'est bien à lui qu'elle ne peut cacher durablement ce qui la préoccupe parce qu'ils se connaissent bien trop. Deux semaines de silence et de fuite, puis elle a fini par lui confier ce qui la mettait dans un tel état, cette grossesse qui n'était pas dans leur plan et la terrifiait. Après des nuits sans sommeil et de longues discussions, elle a finalement réussi à voir du positif dans cette grossesse. Elle a aussi trouvé beaucoup de réconfort auprès de Sofia Nieves et d’Elvira qui ont fait leur possible pour la rassurer quant à ses capacités à s’occuper d’un enfant. À présent, Alba Paula se sent un peu mieux face à cette idée. Elle espère être une bonne mère, mais elle ne se sent pas vraiment capable d’en oublier son travail pour autant. Elle ne veut pas avoir à choisir, simplement.


I just wanna be part of your symphony
Will you hold me tight and not let go?
Symphony
Like a love song on the radio
Symphony
Will you hold me tight and not let go?
Symphony
Like a love song on the radio
Will you hold me tight and not let go?


Symphony de Clean Bandit


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Dernière édition par A. Paula Ortega le Jeu 25 Avr - 0:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyJeu 25 Avr - 0:01

TW : Anxiété liée à la parentalité, crises d'angoisse, hôpital, divorce, adultère, négligence infantile, cigarette, agression, mort d'un proche, deuil

Couleurs et langues des dialogues :

Once upon a time
your story begins now.



La felicidad no depende del tamaño de la casa
sino del amor que hay en la familia

Te bloqueé de Insta
Pero, por otra cuenta, veo tus historias
Tu número lo borré
No sé pa' qué, si me lo sé de memoria



TW : Anxiété liée à la parentalité

Tu verras c’est qu'du bonheur, tu verras c’est d'la joie
Juillet 1973
Maison des Herrera, Londres

Un biberon dans la main, Alba Paula retient un soupir de fatigue par peur de perturber le repas du bébé installé dans ses bras. Silencieuse, elle observe tendrement sa fille derrière le voile de fatigue qui couvre ses yeux en se disant qu'au moins, elle a arrêté de pleurer. Elle est mignonne, lorsqu'elle ne pleure pas. Mais ça ne change rien aux ombres sous les yeux de sa mère, aux nuits trop courtes, au manque de temps pour soi. Elle l'aime, sa fille, elle l'aime de tout son cœur, mais la vie était indéniablement plus simple avant son arrivée. Il n'y avait personne qui pleurait pour se faire comprendre, qui criait à la moindre contrariété, qui la réveillait à des heures incongrues pour un biberon. À deux c'était plus facile : une dispute se réglait facilement, un repas pouvait se faire dans le silence, une sortie pouvait être improvisée. À trois, l'équilibre est terriblement difficile à trouver. Il faut choisir qui se lève la nuit pour aider la petite à se rendormir, qui la garde pendant que l'autre va faire les courses, qui lui fait prendre son bain pendant que l'autre a le droit à une sieste... Raquel Itziar est leur petite princesse, c'est ainsi qu'ils l'appellent, mais il y a des jours plus compliqués que d'autre. Diego a encore l'échappatoire du travail, mais ce n'est pas le cas de sa femme. Elle n'a pas encore repris le travail, et ses fonctions de Tireuse d'élite commencent vraiment à lui manquer. Heureusement qu'il y a Elvira la tata en or qui vient la seconder de temps en temps le week-end, et sur l'épaule de qui, parfois, elle s'endort presque. Elle aimerait bien voir sa sœur, aussi, mais cette dernière voyage toujours aux quatre coins du monde pour le boulot. C’est vrai qu’elle vient les voir quand elle peut et assure tout de même son rôle de marraine, mais elle manque à son aînée, c’est indéniable.

Lorsque la petite finit son biberon, Alba Paula l'embrasse sur le front, essuie sa joue puis se remet debout. En la conduisant dans leur chambre, elle passe devant l'horloge qui indique 4:27 du matin. Elle repose Raquel Itziar dans son berceau et caresse sa joue pour lui souhaiter bonne nuit, avant de se retourner. Son regard se pose sur Diego qui semble dormir profondément. Elle s'approche de lui et dépose sur ses lèvres un chaste baiser avant de retourner dormir. Elle s'imaginait fêter leur onzième anniversaire de mariage autrement, mais c'est ainsi. Maintenant ils sont trois, dont deux parents fatigués et débordés. Parfois la Ortega se dit que son ancienne vie lui manque, puis elle culpabilise de penser cela. Elle a toujours vu des jeunes mamans qui semblaient terriblement heureuses avec leur nouveau-né dans les bras, pourtant elle elle ne ressent pas les choses comme ça. Elle ne sait pas si c'est normal de vouloir à ce point retourner travailler, d'espérer que sa fille grandisse vite pour qu'elle soit plus autonome, de souhaiter des soirées en solitaire ou seulement avec son mari. C’est dur de se dire que ça l'est quand la société lui renvoie constamment à la figure qu'elle devrait être aux anges avec ce bébé dans les bras même si tout le reste de ta vie lui échappe.

TW : Crise d'angoisse

But I'm faded away, you know, I used to be on fire
Janvier 1974
Rue de Londres

« Prête à retourner sur le terrain ? » Il devait être quinze heures lorsque son coéquipier est venu vers elle avec cette simple question qui a aussitôt fait briller son regard d'étincelles qu'elle avait peur de perdre durant son absence. Leur enquête du jour n'avait rien de très extravagant mais l'idée de retourner sur le terrain la rendait merveilleuse à ses yeux. Alors, une fois les explications terminées, Alba Paula s'est empressée de retirer de sa chevelure le crayon qui la maintenait en place et de délaisser l'énième formulaire qu'elle devait compléter pour le suivre jusqu'aux cheminées du Ministère. Il lui suffit d'atterrir à l'endroit souhaité pour que déjà l'adrénaline charge ses veines et lui donne l'impression de revivre. Elle n'a rien contre les tâches administratives, bien mois réticente à remplir de la paperasse qu'une grande partie de ses collègues, mais elle se sent tout de même plus utile baguette en main sur le terrain qu'assise à son bureau avec une plume. Et si elle a repris ses fonctions de tireuse d'élite après de longues semaines de congé maternité, ce n'est pas pour passer ses journées sur une chaise. Elle envirait tant son époux déjà de retour au Ministère que confier Raquel Itziar ne lui a pas semblé aussi difficile que ce qui lui avait été décrit. À entendre d'autres mères, laisser son enfant plus de quelques heures était atroce et le manque se faisait ressentir à peine la porte fermée. Alba Paula, elle, ne l'a pas du tout vécu ainsi. Bien sûr, elle était toujours très heureuse de la retrouver une fois sa journée de travail terminée, mais le matin la séparation n'était pas si douloureuse. Elle s'était tant languie du Ministère après toutes ses semaines en tête-à-tête avec sa fille qu'elle avait juste hâte d'y retourner, de ne plus être seulement une mère, d'être à nouveau la tireuse d'élite qui fait aussi partie d'elle.

Est-ce que ça fait d'elle une mauvaise mère, de ne pas penser à sa fille une seule seconde pendant qu'elle suit cette piste qui a toute son attention ? Est-ce qu'elle ne l'aime pas assez ? Ou alors pas comme il faut ? Ces questions se multiplient dans son esprit, et soudainement tout s'emballe. Les sons deviennent plus violents, brusques, assourdissants. L'air devient lourd, difficilement respirable. Le monde va trop vite et elle n'est plus capable de le suivre : sa respiration s'emballe, son cœur aussi, et sa vision se trouble. Ses lèvres se mettent à trembler comme si elle allait pleurer mais rien d'autre ne sort qu'un hoquet étouffé. Elle titube un peu, s'appuyant contre le mur alors que ses jambes lui semblent soudainement bien frêles. Elle se demande si elle est victime d'un mauvais sort que lui jetterait un ennemi, mais il n'y a personne à l'horizon. Personne d'autre que sa propre culpabilité qui l'étouffe et lui donne l'impression que c'est la fin.

Elle serait incapable de dire combien de temps il lui a fallu pour reprendre possession de son corps et être à nouveau capable de respirer et de bouger comme elle l'entend, mais indéniablement sa chance a été de ne pas être surprise pendant ces interminables minutes. Sans même chercher à comprendre ce qui lui est arrivé, Alba Paula finit par reprendre le chemin qu'elle suivait. Peut-être qu'elle devrait simplement retourner auprès de son coéquipier et demander à ce qu'ils rentrent au Ministère, mais elle ne veut pas abandonner au beau milieu de sa première enquête sur le terrain depuis son retour. Alors elle poursuit malgré un pas plus lent et un esprit moins attentif, et lorsqu'ils sont de nouveau deux elle se contente d'être factuelle. « Je n'ai rien trouvé. » Elle s'est vue mourir mais pas un seul aveu ne franchit la barrière de ses lèvres obstinément closes, parce qu'elle bien trop qu'il veuille en parler à leurs supérieurs et que ça signe la fin de sa carrière. Elle se répète que ce n'était rien, qu'elle a dû rêver cet instant affreux et que ça ne se reproduira pas.


Me hiciste daño y así te extraño
Y aunque sé que un día te voy a olvidar
Aún no lo hago, es complicado
To' lo que hicimo', me gusta recordar


TW : Hôpital, mention d'agression, cécité

We all need that someone who gets you like no one else
Février 1976
Hôpital Sainte-Mangouste, Londres

Ce n'est pas la première fois qu'Alba Paula prend place à côté du lit d'hôpital de sa meilleure amie, pourtant c'est toujours le même pincement au cœur qui l'étreint. Elle n'a pas quitté Sainte-Mangouste depuis décembre, lorsqu'une violente attaque a failli lui coûter la vie, à elle et à son mari. Et si ce dernier s'en est sorti avec des blessures qui ont pu être rapidement soignées par des professionnels, Elvira n'a pas retrouvé la vue depuis l'incident. Une situation inquiétante mais pas définitive, d'après les médicomages. Même si elle sait que l'Auror n'est pas du genre à baisser les bras, Alba Paula tient à être présente à ses côtés aussi souvent que possible. Et elle n'est pas la seule : Roman, lui, semblait ne pas avoir dormi depuis deux jours lorsqu'elle a toqué à la porte tout à l'heure. Alors, après l'avoir pris à part dans le couloir pour ne pas déranger ou inquiéter Elvira, elle a insisté pour qu'il prenne une pause, non sans lui préciser qu'il ressemblait de plus en plus à un zombie issu d'un film moldu. À présent seule avec sa meilleure amie, l'Espagnole s'installe sur une chaise en la regardant. « J'ai réussi à convaincre Roman de rentrer chez vous se reposer. Je sais que tu détesterais le voir comme ça, » explique-t-elle, pour qu'elle ne se fasse pas de souci de ne plus entendre son époux durant les heures à venir. « Merci. » La brune esquisse un sourire. « Par contre je lui ai promis de rester avec toi, alors tu vas devoir me supporter d'ici à ce qu'il revienne, » précise-t-elle sur un ton amusé. Elle masque à merveille toute l'inquiétude qu'elle ressent parce qu'elle ne veut pas que ça affecte Elvira. S'il y a bien une personne qui peut se remettre d'une telle attaque, c'est elle. Elle croit du plus profond d'elle à son rétablissement prochain, même si elle peut comprendre que pour la principale concernée chaque journée passée ici dans le noir lui semble interminable. Alors elle espère pouvoir l'aider à penser un peu à autre chose, à défaut de pouvoir trouver un remède immédiat à sa cécité. « Tu te souviens de M. Denver, à l'ESM ? » « Oui. » « Un des infirmiers qui s'occupe de toi lui ressemble trait pour trait. Je me demande si c'est pas son fils. » Et puis, réalisant qu'elle n'a pas été bien délicate, elle ajoute. « T'es une battante, tu finiras par le voir toi aussi. Et tu pourras me conseiller d'acheter des lunettes, si jamais tu trouves que je dis n'importe quoi. » Quel merveilleux cadeau ce serait pour son quarantième anniversaire qui se profile, n'est-ce pas ? « J'ai hâte de te voir avec des lunettes. » « Parle pour toi, » ricane l'Espagnole.

TW : Crise d'angoisse

I spent my life climbing, hiding, and fighting for what I want
Mars 1976
Rue d'un village proche de Londres

Assise par terre dans la rue d'un village qu'elle ne saurait même plus situer, luttant à chaque respiration car inspirer semble être devenu un effort surhumain, Alba Paula serait incapable d'expliquer comment elle s'est trouvée là. Elle était censée contourner la maison de la suspecte par la gauche pour le prendre en tenaille à l'aide de son coéquipier, mais à mi-chemin elle s'est sentie comme foudroyée. Elle a eu l'impression qu'un Endoloris la frappait, pourtant elle est parfaitement seule dans cette ruelle lorsque sa respiration et son cœur s'affolent. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle a l'impression que le monde entier devient flou. Elle n'entend plus que son propre souffle de plus en plus difficile et son équilibre devient affreusement précaire. Elle ne sait pas à quel moment son corps s'est écroulé : elle se souvient avoir continué à marcher malgré tout, refusant de s'arrêter et de laisser tomber son coéquipier pour cette mission, mais ne pas en avoir été capable bien longtemps. Et là, le dos appuyé contre un mur froid, les mains tremblantes, le souffle court, elle se retrouve projetée deux ans en arrière sans comprendre ce qui est en train de lui arriver. Cette crise qu'elle pensait unique se répète et elle ne peut rien faire d'autre qu'attendre qu'elle passe. Mais cette fois, la chance ne lui sourit pas : elle se bat encore contre son propre corps lorsqu'une silhouette apparaît dans son champ de vision. Elle est floue mais se rapproche, et Alba Paula reconnaît finalement son coéquipier qui s'accroupit à ses côtés. « Hé, qu'est-ce qui t'arrive ? » Elle entend à peine sa voix inquiète dans le capharnaüm qui l'assourdit. « Ça va... passer, » articule-t-elle pour qu'il ne prenne pas de décision stupide ou hâtive. La dernière fois, ça a fini par passer, pourquoi ce ne serait pas le cas aujourd'hui ?

Lorsque finalement la crise semble derrière elle, elle lui assure que ce n'est rien. La dernière fois c'était il y a plus de deux ans, c'est bien un signe qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter, n'est-ce pas ? Pourtant, elle voit bien dans son regard qu'il n'est pas prêt à faire comme si tout allait bien. « Il faut que t'en parles, quelqu'un pourra peut-être t'aider. » La brune secoue vivement la tête de gauche à droite, incapable d'accepter une telle idée. Et si une médicomage l'examine et affirme qu'elle n'est plus apte à aller sur le terrain, qu'est-ce qu'elle fera ? « Ils me laisseront jamais retourner sur le terrain si j'en parle. » Et c'est là sa plus grande crainte : qu'on la prive de ce boulot qui fait partie d'elle et à qui elle a tant donné. « S'il te plaît, me fais pas ça. » Elle qui est connue pour être une femme assurée et presque rude serait prête à le supplier pour qu'il ne la trahisse pas de la sorte. Elle ne peut pas imaginer sa vie sans son travail. En être privée quelques mois parce qu'elle était enceinte puis jeune maman lui a déjà semblé être le bout du monde, alors ne plus du tout pouvoir exercer... « Et si je te promets que je ferai toutes mes missions avec toi ? Comme ça tu n'auras pas à t'en faire, tu seras toujours pas loin, même s'il ne se passe rien. » Car après tout, il n'y a pas de raison que ça se produise à nouveau, c'était juste anecdotique. « Putain. » Il passe une main sur son visage en laissant échapper un juron avant de relever les yeux vers sa coéquipière. Il ne l'a jamais vue dans un tel état et ça lui fait trop de peine pour qu'il y reste insensible. « D'accord, je leur dirai rien. » Il laisse échapper un soupir avant de prendre un air plus sérieux. « Tu me promets que tu ne partiras pas en mission seule ? Jamais. » Si c'est tout ce qu'elle doit faire pour qu'il ne la dénonce pas, alors elle s'y tiendra. Tout pour ne pas perdre ce travail auquel elle tient tant. « Oui, je te le promets. » Et il sait qu'elle n'a qu'une parole, raison pour laquelle il acceptera de n'en parler à personne et de la couvrir pour les années à venir.


Ando manejando por las calles que me besaste
Oyendo las canciones que un día me dedicaste
Te diría que volvieras, pero eso no se pide
Mejor le pido a Dios que me cuide


TW : Divorce

I'll be the one you rely on, a shoulder to cry on
Avril 1976
Chez Elvira Carter, Londres

Faisant tourner sa cuillère dans son café, Alba Paula relève la tête pour croiser le regard de sa meilleure amie. L’ancienne Serdaigle n’est pas la plus expressive qui soit, mais ses yeux la trahissent, en tout cas pour elle. C’est sans doute pour ça que la brune n’a toujours pas fait son habituelle blague du thé et du café. Elle s’inquiète, indéniablement. « T’as fait ce qu’il fallait. » Elle le dit d’une voix confiante, assurée. « Je voulais pas lui faire de mal. » Elle est persuadée que prendre la décision de divorcer n’a pas dû être simple après presque vingt ans de relation amoureuse, et elle sait – pour être encore proche de l’ex-mari – qu’il en a souffert lui aussi. Mais Alba Paula veut avant tout rassurer sa meilleure amie, c’est pour elle qu’elle est là aujourd’hui. « Je sais bien, » souffle la brune en faisant doucement glisser sa main sur son épaule dans un geste de réconfort. « Ça lui aurait fait plus de mal que tu restes avec lui en lui cachant la vérité. » La blonde secoue légèrement la tête, les lèvres légèrement pincées. L’ancienne Gryffondor ne lui fera pas l’offense de lui rappeler qu’elle peut pleurer en sa présence – elle le sait. « Je suis contente de voir que toi et Diego ça va, en tout cas. » La brune hoche doucement la tête, un petit sourire gêné aux lèvres. « Raquel Itziar rentre bientôt à la crèche, on espère avoir un peu plus de temps pour nous à partir de là. » Ça fera du bien à leur couple, elle en est persuadée, et puis ça permettra peut-être de mettre un terme à ces crises qu'elle refuse d'imaginer comme possiblement récurrentes. Si seulement elle savait…


Y a les couches et les odeurs, y a les vomis les cacas et puis tout l'reste
Novembre 1976
Ministère de la Magie, Londres

« Paula ? » Les yeux fatigués de la concernée se détachent du maudit dossier et se posent sur le visage bien plus doux d'Elvira. « Hm ? » Son cerveau est encore dans sa paperasse, ça se sent à sa mollesse. Ce n'est pas tant qu'elle déteste ça – même si ce n'est assurément pas sa partie préférée du boulot non plus –, mais ça lui demande une telle concentration qu'elle a besoin d'un petit temps pour redescendre. Temps qu'il ne lui sera pas accordé aujourd'hui, et pour cause… Au milieu de tous ces rapports d'enquête, elle a oublié un petit détail. « Tu ne devais pas partir à 16h ? » Ses yeux s'écarquillent, sa bouche s'assèche. Non. « On est vendredi ? » Elle espère vraiment que la réponse soit négative. Sauf que son amie hoche la tête, et c'est comme si Alba Paula venait de se prendre une gifle. Elle bondit de sa chaise tandis qu’une série d'insultes dans sa langue natale s'échappent de ses lèvres. La pile qu’elle fait avec les papiers éparpillés sur son bureau est tout sauf propre, mais elle s’en moque, attrapant plutôt sa veste et son sac à main avec précipitation. Elle ferme son bureau, embrasse rapidement la joue de sa meilleure amie puis s’éloigne en criant : « À demain ! » Elvira n’est pas vraiment surprise lorsqu’elle la voit se mettre à courir et traverser ainsi tout le Ministère jusqu’à une zone où elle pourra transplaner.

Comme souvent lorsqu’elle travaille, Alba Paula en oublie ses obligations auprès de sa fille. Pourtant elle l’aime de toutes ses forces, mais elle est incapable d’en oublier pour autant ses devoirs de tireuse d’élite. Alors cette après-midi, elle arrivera avec une demi-heure de retard à la vente de gâteaux organisée par l’institutrice de Raquel Itziar, s’excusera platement et jouera les vendeuses pendant deux bonnes heures à défaut d’avoir préparé une pâtisserie. Puis elle se rattrapera le soir-même auprès de sa fille, en lui faisant mille câlins et en lui lisant deux histoires. Elle fait de son mieux, la Ortega, mais ce n’est pas facile de trouver un équilibre entre son rôle de mère et celui de tireuse d’élite. Elle a refusé de choisir entre les deux et croit fermement qu’elle a eu raison, mais parfois c’est difficile de ne pas se dire qu’elle est une mauvaise mère quand elle croise celles qui sont toujours à l’heure à la sortie de l’école ou celles qui participent à toutes les activités proposées par la maîtresse. Alba Paula, elle n’arrive pas à en faire autant malgré ses efforts. Avec son travail prenant et ses missions qui parfois entrecoupent son week-end, elle n’a pas le temps d’en faire autant. Elle essaie de se rassurer en se disant que Diego est à ses côtés, qu’il l’aide lorsqu’il le peut, mais il n’en reste pas moins un Oubliator occupé qui est aussi absent qu’elle, si ce n’est plus.


Porque ando manejando por las calles que me besaste
Oyendo las canciones que un día me dedicaste
Te diría que volvieras, pero eso no se pide
Mejor le pido a Dios que me cuide, eh


TW : Adultère

Feels like burning on my lips, the ones that you used to kiss
Décembre 1977
Chez Elvira Carter, Londres

Ça faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas pu passer un moment autour d'une table avec Elvira, du moins sans entendre sa fille faire du bruit derrière ou sans que ça concerne le boulot. Ça lui rappelle l'ESM, lorsqu'elles faisaient une pause au milieu de leurs longues séances de révision. Elle a presque vingt ans de plus qu'à l'époque, mais c'est toujours du café que boit Alba Paula. Comme c'est toujours du thé qu'on trouve dans la tasse de l'ancienne Serdaigle, quelque chose qui la fait toujours tiquer. « Je ne comprendrai jamais comment tu peux boire ça. » Elle désigne d’un geste du menton la boisson de sa meilleure amie. Deux décennies qu’elle la voit boire ça, deux décennies qu’elle ne comprend pas. Quand on lui demande ce qu’elle a trouvé le plus étrange en débarquant au Royaume-Uni, elle répond toujours la même chose : comment vous pouvez autant aimer le thé ? « C’est parce que t’es Anglaise que ton palais ne se rend pas compte que tu bois de l’eau chaude ? » Elle la charrie, évidemment, mais Elvira a l'habitude. Il faut dire que la Ortega ne fait pas vraiment d'efforts pour se renouveler à ce niveau-là. Et puis c'est toujours plus simple de réutiliser ses vieilles vannes que d'admettre que ça ne va pas. « Tu sais que tu me dis ça depuis Poudlard et que ma réponse est toujours la même  ? » C’est vrai. Et c’était particulièrement vrai durant sa grossesse, car elle se plaignait sans cesse de ne pas pouvoir boire de café, comme quoi c’était le pire châtiment qu’on pouvait lui infliger – ça l'était, elle n'en démord pas. Après qu'un rire ait échappé à Alba Paula, il y a un instant de silence durant lequel chacune boit une gorgée de sa boisson fard, puis... « Tu veux en parler ? » Elvira n'a pas besoin de préciser sa pensée pour que sa meilleure amie comprenne. « Non. » Ni de la trahison qu'elle a subie, ni de la procédure de divorce enclenchée depuis, ni de la guerre qui s'est engagée pour obtenir la garde de Raquel Itziar. Elle n'a aucune envie d'en parler, le cœur déjà en miettes de toute façon. « Merci, » ajoute-t-elle parce qu'elle a bien senti qu'elle était rude dans sa façon de refuser l'aide proposée par son amie. Le mot lui a échappé sèchement, comme un réflexe de protection. C'en est un. En parler la blesse. En parler lui rappelle à quel point elle se sent misérable depuis qu'elle se sait cocue, à quel point elle se sent seule depuis qu'elle a mis son (presque) ex-mari à la porte, à quel point elle se trouve laide parce qu'il ne l'aime plus.

Heureusement, Elvira capte tout de suite la détresse qui perce doucement au fond de ses iris sombres et veille rapidement à changer de sujet, ne lui tenant pas rigueur de sa réaction impulsive. « Tu as des nouvelles de Nieves ? » La Ortega secoue la tête pour se vider l'esprit, ses doigts encore un peu trop crispés sur sa tasse pour qu'elle ait l'air tout à fait naturel. « Elle est en Amérique du Sud, aux dernières nouvelles. La dernière lettre que j’ai reçue venait de Buenos Aires. » Sa sœur voyage beaucoup du fait de son travail, si bien qu'Alba Paula est incapable de retenir la totalité des pays qu'elle a visités. Mais Sofia Nieves a l'air heureuse ainsi, Auror internationale qui s'épanouit dans son boulot et dans ses périples infinis – en tout cas c'est ce que son aînée ressent toujours dans ses lettres. Si elle n'avait pas sa fille, peut-être qu'elle l'aurait rejointe dans l'espoir de vraiment oublier tout ce qui la tourmente en ce moment. Peut-être que si elle était partie, elle n'aurait pas fait une troisième crise la semaine suivant la découverte de cette odieuse tromperie. Mais elle ne veut pas faire souffrir Raquel Itziar d'une envie impulsive et due à des histoires qu'elle est trop petite pour comprendre. « Mais elle m’a promis d’être là pour l’anniversaire de la petite. » C'est dans quatre mois, mais avec Sofia Nieves il faut toujours s'y prendre très en avance pour être sûre qu'elle soit disponible. En avril, ce sera le premier anniversaire que Raquel Itziar va fêter en double, respectivement avec sa mère puis son père, alors elle va sans doute poser des questions. Beaucoup de questions, c'est normal à son âge il paraît. Mais lorsque ça concerne Diego, sa mère a bien du mal à répondre que lorsqu'il s'agit de lui expliquer pourquoi il y a des paillettes dans le ciel. Pourquoi Papa n'est plus à la maison ? Pourquoi il n'a plus de jardin ? Pourquoi ils ne vont plus au restaurant à trois ? « Tu veux que je vienne ? » « Je pense que ça ferait plaisir à Raquel Itziar oui, » qu'elle répond avec un sourire. Et elle, ça lui sauverait la vie de ne pas être seule. Elle va avoir besoin d'une épaule sur laquelle s'appuyer ce jour-là, et une deuxième ne sera pas de trop. Elle est presque plus inquiète à l'idée d'affronter le cinquième anniversaire de sa fille que face à sa prochaine mission, c'est tout de même navrant. « Merci. » Elvira esquisse un sourire, posant doucement sa main sur celle de sa meilleure amie en guise de soutien silencieux. Après presque trente ans, parfois elles n'ont plus besoin de parler pour se comprendre, et c'est bien pratique pour des situations qui assassinent à ce point le palpitant de l'ancienne Poufsouffle.


Que me cuide de otra que se parezca a ti
No quiero caer como hice por ti
Ojalá te enamore', te hagan lo mismo que me hiciste a mí
Tú me enseñaste a no amar a cualquiera
Y también como no quiero que me quieran



Aucune de leurs dissuasions m'a mis le genou à terre
Août 1978
Couloir du Ministère, Londres

Fermant sèchement le dossier qu'elle avait entre les mains, Alba Paula profite d'être seule pour laisser une dizaine de jurons s'échapper de ses lèvres dans sa langue natale. Elle déteste quand les suspects qu'elle interroge la prenne pour une idiote, mais alors quand c'est un visage de son passé qui revient presque vingt-cinq ans après et passe tout l'interrogatoire à la narguer... Ça la rend dingue. Elle aurait dû le prédire dès Poudlard, que Livia tournerait mal. Son comportement de pimbêche durant les deux dernières années que la Ortega a passé à l'école était un sacré indice. Certaines personnes s'arrêtent là, à se croire les reines du monde à l'école puis à déchanter une fois dans le monde des adultes. D'autres prennent goût à cette sensation de toute puissance et se pensent intouchables au point de commettre des méfaits et d'espérer échapper à la justice. C'est le cas de Livia, indéniablement. Et si la tireuse d'élite n'a pas pu la coincer aujourd'hui à propos de ce trafic d'ingrédients interdits à la vente au Royaume-Uni, il est cependant hors de question qu'elle baisse les bras. Même si ça veut dire qu'elle doit recommencer à passer chaque élément de ce dossier au peigne fin et à interroger de nouveau toutes les personnes impliquées, elle le fera. Elle croit en son instinct, Alba Paula, et il lui crit qu'elle mérite amplement tous les noms d'oiseaux dont elle l'a affublée en Espagnol.

TW : Négligence infantile, cigarette

It's better to mourn and move on, it's easier killing you off, we know days like this can be rough so how nice of you to show up
Mai 1979
Couloir du Ministère de la Magie, Londres

De retour au Ministère après une mission rondement menée, Alba Paula a laissé son coéquipier se charger du suspect qu'ils ont attrapé et s'est quant à elle dirigée vers le bureau de leur chef pour lui faire son rapport. Elle ne s'attendait pas à être interrompue si brusquement sur le chemin, encore moins par son ex-mari qui attrape sans délicatesse son bras pour l'empêcher d'avancer. Il pose sur elle le regard le plus sombre qu'elle lui a jamais vu, pire encore que le jour où il a perdu la maison au moment de leur divorce. « T'es sérieuse ? » grogne-t-il avec une agressivité folle étonnamment contenu dans un murmure. « Lâche-moi tout de suite, Diego, » crache-t-elle en libérant son bras d'un geste sec. « T'es allée voir le juge pour que je perde la garde de ma fille ? » Malgré son ton accusateur, Diego ne crie pas, sûrement parce qu'ils sont dans un couloir du Ministère et que des oreilles traînent toujours par ici. « C'est notre fille, Diego. » La colère l'emporte chez son ex-femme et l'Espagnol vient avec, plus instinctif, plus furieux. Comment ose-t-il lui reprocher d'avoir protégé son enfant ? « Et j'aurais pas eu à le faire si tu l'avais pas mise en danger. » Pour ta putain de maîtresse, a-t-elle envie d'ajouter, la rancœur et l'amertume brûlant ses veines comme un poison dans son sang. Sauf que cette femme n'est plus sa maîtresse. Maintenant elle est sa compagne. Il a osé se mettre en couple avec la femme avec qui il a trompé son ex-épouse, celle qui est devenue la femme de sa vie – bordel cette idée la fait trembler de rage autant qu'elle lui donne la nausée.

Reculant d'un pas pour ne pas rester si proche de lui, elle se redresse et lisse par réflexe le tissu couvrant son bras qu'il a froissé en l'attrapant. Elle mentirait en disant qu'il ne lui a pas fait peur, mais elle a bien trop de fierté pour l'admettre malgré son cœur qui bat à tout rompre. « Estime-toi heureux que je n'ai pas demandé une ordonnance de restriction contre toi. » Il a osé enfermer leur fille de six ans seule dans son appartement alors qu'elle aurait pu se blesser ou pire, il devrait être mort de honte à son bureau plutôt qu'en train de l'agresser de la sorte ! Là, il a encore le droit de voir Raquel Itziar un week-end sur deux, qu'il s'en estime heureux. « T'es folle. T'es juste complètement folle, » répète-t-il, secouant la tête de gauche à droite comme s'il n'en croyait pas ses yeux. Puis, après l'avoir assassinée du regard, il s'éloigne de son ex-femme qui s'accordera une pause clope avant d'aller voir le chef Ogden. Elle le sait, que ce n'est pas bien de fumer, mais ça la détend. Et puis ça ne fait pas longtemps qu'elle a commencé, elle peut encore arrêter quand elle veut – en tout cas c'est ce qu'elle affirme.


No-oh-oh, éramos tres en una relación de dos
No te perdono, pídele perdón a Dios
Dije que te olvidé y la verdad es que yo-oh-oh



Now you're wired and you're tired, there is never a break, you only come alive at the thrill of the chase
Juin 1980
Couloir du Ministère, Londres

L'ambiance au sein du département de la justice magique n'a jamais été aussi tendue que ces derniers jours : aurors comme tireurs et tireuses d'élite sont aux abois, prêts à bondir les uns sur les autres à défaut d'avoir sous la main les coupables de la terrible attaque ayant ravagé Poudlard. Même après l'attentat de Pré-au-Lard, les esprits n'étaient pas aussi secoués, et pourtant Dieu sait que les Mangemorts avaient marqué un grand coup à l'époque en s'en prenant à de si jeunes sorciers. Cette fois, non seulement des élèves ont été attaqués, mais c'est même l'illustre école de magie dans laquelle ils étudiaient qui a été ravagée. Ces violentes explosions ont frappé la communauté sorcière du pays en plein cœur, et à présent c'est tous les membres du département qui s'agite afin de retrouver les responsables de ce tragique événement.

Parmi eux, Alba Paula a le plaisir de pouvoir compter sa petite sœur revenue au Royaume-Uni il y a maintenant un an. Et si rien ne pouvait lui faire plus plaisir que retrouver sa cadette, elle préférerait tout de même que cette dernière ne laisse pas traîner son regard sur certains hommes en particulier. « Arrête un peu, c'est ton patron, » siffle-t-elle dans leur langue natale lorsqu'elle la surprend une énième fois à reluquer l'agent Greene, chef des Aurors dont fait partie Sofia Nieves. « C'est pas vraiment mon patron, je suis toujours Auror internationale. » conteste sa cadette avec ce petit air malicieux qu'elle avait déjà lorsqu'enfant elle contournait les règles parce que c'était rigolo. Son aînée roule des yeux et fait claquer sa langue contre son palais, ne cherchant même pas à cacher sa désapprobation. L'idée même que sa sœur fasse l'erreur de sortir avec quelqu'un qui travaille au Ministère la préoccupe, mais en plus son supérieur hiérarchique... là ça la désespère. « Quelle tête de mule, » souffle la tireuse d'élite. Toujours le même soupir, celui qui s'échappait déjà de ses lèvres lorsqu'elle n'en faisait qu'à sa tête étant enfant. « Va travailler et arrête de raconter des bêtises, » ajoute-t-elle en secouant légèrement la tête de gauche à droite d'un air réprobateur. Puis elle vient doucement déposer un baiser sur la tempe de sa cadette avant d'elle aussi retourner travailler. Même si elle sait mieux que personne comment la rendre chèvre, Sofia Nieves lui a terriblement manqué pendant toutes ses années et elle est terriblement contente de l'avoir à nouveau à ses côtés.

TW : Hôpital, agression, incendie criminel, blessures

I'm standing in the ashes of who I used to be
Octobre 1980
Hôpital Sainte-Mangouste, Londres

Comment est-ce que ça a pu arriver ? Assise dans un couloir de Sainte-Mangouste, les mains tremblantes et le cœur battant à tout rompre, Alba Paula a autant envie de pleurer que de hurler et de vomir. Elle n'a pas fermé l'œil depuis qu'elle a transplané devant l'hôpital il y a plusieurs heures, tenant son coéquipier blessé dans les bras. Elle n'a pas non plus mangé, ni bu, trop occupé à essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, luttant contre son cerveau fatigué qui mélange toutes les bribes des dernières douze heures dans un capharnaüm affreusement étouffant. Elle se souvient que ça devait être une simple mission de surveillance, rien de bien extravagant ou périlleux, mais comme toujours son coéquipier a refusé qu'elle y aille seule. Sa dernière crise remonte à trois ans maintenant mais selon lui il est hors de question qu'elle prenne le risque d'en avoir une autre en étant toute seule. Depuis le temps, la tireuse d'élite a arrêté de se battre à ce sujet. Ce n'est pas comme si sa compagnie était désagréable, de toute manière. Alors ils sont partis dans un coin de la capitale connu pour être mal fréquenté, veillant à se faire discrets alors qu'ils se postaient sur le toit en face du bâtiment qui les intéressait. Et lorsque finalement il y a eu du mouvement, ils sont descendus dans la rue. C'est là qu'elles ont transplané. Elle se souvient qu'elles étaient quatre. Quatre silhouettes encapuchonnés qui leur sont tombées dessus d'un seul coup, sans crier gare, entourées de fumée noire. La lumière grésillant du vieux lampadaire de ce coin de rue se reflétait sur leurs masques d'argent. Impossible d'identifier le moindre visage alors que des sorts fusaient déjà. Elle croit se souvenir qu'ils se sont mis à l'abri, ne pouvant pas transplaner dans l'immédiat sans risquer d'être blessés. À partir de là, les souvenirs deviennent flous, comme à chaque fois que ça se produit.

C'est toujours la même impression : celle d'être frappée par un sortilège violent, cruel, mortel. Ce sont toujours les mêmes sensations : le cœur qui bat plus vite, la respiration qui devient difficile, les bruits qui l'agressent. C'est la quatrième fois que ça arrive mais c'est toujours la même rengaine : le monde devient flou, le monde l'étouffe, le monde ne fait plus sens. Sauf que cette fois, ils sont attaqués. Et son coéquipier, aussi vaillant soit-il, se retrouve à affronter quatre Mangemorts tout seul. Et lorsque la Ortega revient finalement à elle, deux sont à terre mais son seul allié l'est aussi, baguette toujours en main mais l'air bien amoché. Elle attaque à son tour, désorientée mais bien consciente qu'elle doit l'aider, et parvient à neutraliser un troisième adversaire, sauf qu'elle n'a pas le temps de voir venir le sort qui fuse depuis le camp adverse : un Feudeymon. Est-ce que le moindre Protego aurait servi à quelque chose contre de la magie noire d'une telle envergure ? Alba Paula n'a pas le temps d'y réfléchir : les flammes dévorent déjà le Mangemort inconscient qu'elle a neutralisé. Et le temps qu'elle parvienne à se vider l'esprit pour effectuer un transplanage correcte, le feu est déjà à leur hauteur. Et tout ce qu'elle aperçoit, avant de s'enfuir en direction de l'hôpital, ce sont des mèches rousses s'échappant de la capuche du quatrième Mangemort.

Si l'attente lui a paru interminable le jour-même alors qu'elle voyait le ciel se lever par une fenêtre et les médicomages se relayer, les semaines et les mois qui ont suivi n'ont pas été plus faciles à vivre. Touché par de nombreux sorts et par le Feudeymon malgré le transplanage d'urgence, son coéquipier a longuement été hospitalisé. Malgré tous les efforts du personnel hospitalier, il n'a pas pu retrouver la pleine mobilité de ses mains et, une fois sorti de l'hôpital, il a dû renoncer à son travail de tireur d'élite. Et s'il n'a pas fait le moindre reproche à sa coéquipière à ce sujet, Alba Paula n'a pas manqué d'en perdre le sommeil durant des semaines. Mais il y a une personne à qui elle en veut plus qu'elle-même : Livia Rowle, la responsable de ce feu ravageur. Car elle en est persuadée, cette chevelure rousse ne pouvait appartenir qu'à elle. Et elle jure devant Dieu qu'elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour la coincer et l'envoyer au baiser du Détraqueur afin qu'elle paie pour ses crimes.


Ando manejando por las calles que me besaste
Oyendo las canciones que un día me dedicaste
Te diría que volvieras, pero eso no se pide
Mejor le pido a Dios que me cuide


TW : Mort d'un proche, deuil

Puis y aura Papy et y aura Mamy : si on est en vie on gardera le p'tit
Décembre 1980
Maison d'Alba Paula, Londres

Ce n'est jamais facile d'annoncer un événement important à une enfant. Un déménagement, une blessure, une disparition... Il faut trouver les bons mots, des mots justes pour ne pas lui mentir, mais des mots assez doux pour ne pas la faire cauchemarder. C'est un jeu d'équilibre auquel Alba Paula devrait être habituée, depuis le temps. Pourtant, annoncer à sa fille que son grand-père est mort lui a semblé plus affreux que toutes ses missions pour le Ministère. Pendant un moment, sa princesse n'a rien dit. Elle réfléchissait, sans doute. C'est difficile, à sept ans, de comprendre tout ce que la mort implique. Et puis, finalement, elle a relevé les yeux vers sa mère pour lui poser une question. « Ça veut dire qu'il est parti pour toujours ? » Tristement, Alba Paula hoche la tête. « Oui mon amour, il est parti pour toujours. » Elles ne pourront plus jamais le serrer dans ses bras, lui dire qu'elles l'aiment, le remercier pour tout ce qu'il a fait. La mort c'est aussi ça : tous les mots qui n'ont jamais été dits ne pourront être avoués qu'à une tombe ou à une bougie. « On va aller en Espagne pour lui dire au revoir, tu es d'accord ? » La petite hoche la tête avant de se blottir dans les bras de sa mère qui, lentement glisse une main sur sa chevelure pour la caresser doucement. « Mémé va venir vivre avec nous pour quelque temps, » lui annonce-t-elle alors, ne jugeant pas utile de cacher cette décision prise avec sa sœur à l'annonce du décès de leur père. Pour être honnête, Alba Paula ne sait pas combien de temps cette cohabitation va durer, mais ce dont elle est certaine c'est qu'elle ne veut pas que leur mère reste vivre à des centaines de kilomètres d'ici maintenant qu'elle est seule. C'était inconcevable à ses yeux, raison pour laquelle elle en a parlé à sa cadette qui a vite compris ses inquiétudes. « Elle va prendre ma chambre ? » « Non, bien sûr que non mon amour, » s'amuse l'adulte. « Sauf si tu ne manges pas tes légumes, » précise-t-elle avant de venir embrasser le front de sa princesse, la serrant tendrement contre elle. À elle aussi, Pépé lui manque terriblement, et les quelques larmes qui se mettent à rouler le long de ses joues n'expriment qu'une infime partie de sa peine actuelle.


Porque ando manejando por las calles que me besaste
Oyendo las canciones que un día me dedicaste
Te diría que volvieras, pero eso no se pide
Mejor le pido a Dios que me cuide, eh


La Bachata de Manuel Turizo


Crédits :

Réponses au questionnaire de @addythepotato (Instagram) :



Dernière édition par A. Paula Ortega le Mar 30 Avr - 22:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyJeu 25 Avr - 0:05

Hey you You broke me first ◰ Alba Paula 1171115491

Re bienvenue chez toi, j'ai trop hâte de découvrir les nouvelles parties de ta fiche You broke me first ◰ Alba Paula 1808665257


Go easy on me, baby
There ain't no room for things to change when we are both so deeply stuck in our ways. You can't deny how hard I have tried. I changed who I was to put you both first.


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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyJeu 25 Avr - 0:28

@Elvira Carter La meilleure des meilleures You broke me first ◰ Alba Paula 353474202
Chhh, faut pas le dire que t'as eu un petit teasing You broke me first ◰ Alba Paula 3328142655


Maybe you don't like talking too much about yourself. But you shoulda told me that you were thinking about someone else. Took a while, was in denial when I first heard that you moved on quicker than I could've ever. You know that hurt.

Now suddenly you're asking for it back. Could you tell me, where'd you get the nerve? Yeah, you could say you miss all that we had. But I don't really care how bad it hurts when you broke me first. What did you think would happen? I'll never let you have it. What did you think would happen?
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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyJeu 25 Avr - 7:27

Ho qu'elle a l'air cool celle ci You broke me first ◰ Alba Paula 1808665257 hâte de lire la suite. Et rebienvenue ❤❤❤


Juliet Potter

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MJ Greene
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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyJeu 25 Avr - 8:57

Ma très chère belle-soeur You broke me first ◰ Alba Paula 1171115491

Rew You broke me first ◰ Alba Paula 1808665257


When we want we can
there's no point in running, you have to start on time
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Meredith Hawthorne
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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyJeu 25 Avr - 9:05

Rebienvenue par ici Madame ! You broke me first ◰ Alba Paula 704010831


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MEREDITH HAWTHORNE

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Willa T. Forbes
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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyJeu 25 Avr - 9:45

Deux messages pour la fiche ? You broke me first ◰ Alba Paula 3328142655 ce suspens You broke me first ◰ Alba Paula 3328142655

Rebienvenue chez toi petit bebe admin ! You broke me first ◰ Alba Paula 1171115491
Comment elle m'intrigue trop cette dame You broke me first ◰ Alba Paula 1808665257



( WE RIDE AT DAWN )
Where there's a will, then there's a way, and I'm damn sure you lost it
Didn't even say goodbye. Just wish I knew what caused it.


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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptySam 27 Avr - 10:36

@Juliet Potter Merciii You broke me first ◰ Alba Paula 1808665257 J'espère que la suite te plaira aussi You broke me first ◰ Alba Paula 3328142655

@MJ Greene Jamais You broke me first ◰ Alba Paula 1127958465
Mais comme les parents Ortega nous ont bien élevées, merci quand même You broke me first ◰ Alba Paula 1127958465
(You broke me first ◰ Alba Paula 1171115491)

@Meredith Hawthorne Merci bien mini-Auror You broke me first ◰ Alba Paula 1171115491

@Willa T. Forbes Je tease un peu hé hé You broke me first ◰ Alba Paula 3328142655
Merciii You broke me first ◰ Alba Paula 353474202
Tu m'en vois ravie You broke me first ◰ Alba Paula 2835140679


Maybe you don't like talking too much about yourself. But you shoulda told me that you were thinking about someone else. Took a while, was in denial when I first heard that you moved on quicker than I could've ever. You know that hurt.

Now suddenly you're asking for it back. Could you tell me, where'd you get the nerve? Yeah, you could say you miss all that we had. But I don't really care how bad it hurts when you broke me first. What did you think would happen? I'll never let you have it. What did you think would happen?
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Livia Rowle
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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyMar 30 Avr - 18:54

Félicitations, tu es validée



Enfin félicitations, félicitations, j'suis dans la merde maintenant You broke me first ◰ Alba Paula 2328696616 (trop contente de voir débarquer la nemesis de Livia You broke me first ◰ Alba Paula 1808665257)

Maintenant que tu as réussi à passer cette épreuve, tu peux aller créer ta fiche de lien, ainsi que partager ton carnet de voyage, rédiger ton ton journal intime ou mettre ton hibou/ta chouette dans la volière.

Sois la bienvenue dans la communauté THM You broke me first ◰ Alba Paula 3906325234
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A. Paula Ortega
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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula EmptyMar 30 Avr - 20:56

@Livia Rowle Merciiii You broke me first ◰ Alba Paula 353474202
Que la chasse commence You broke me first ◰ Alba Paula 2835140679
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MessageSujet: Re: You broke me first ◰ Alba Paula   You broke me first ◰ Alba Paula Empty

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