Phenix Pisces

Phénix Pisces

feat @everyone

En ce dernier week-end de novembre, j’avais fui Poudlard. Abandonnant les élèves, les profs, les dortoirs et tout ce qui se trouvaient entre les murs de l’école. J’avais rendez-vous. Un peu particulier le rendez-vous. Mais je me devais d’y être, même si une pointe d’appréhension se faisait sentir juste à l’endroit où la cicatrice d’une balle se faisait toujours remarquer.

Cela faisait longtemps que j’étais guéri, même si parfois j’avais encore des douleurs, je pouvais me qualifier de chanceux. Certains ne pouvaient pas dire la même chose. J’ai transplané dès la sortie du parc de Poudlard pour rejoindre le manoir de la famille Potter. Arkos m’a accueilli, les oreilles en l’air, le tee-shirt des pies sur le dos. « M’sieur James, tu serais presque élégant » « C’est de l’ironie, Ark’ ? » Avec mon jean délavé et troué, mon tee-shirt de Metallica je ressemblais à beaucoup de gens, mais j’étais loin d’être élégant. « Tu comptes y aller comme ça ? » La voix de mon père me fit sursauter. « Tu sors d’où, toi ? » « Du salon » même si j’ai senti qu’il voulait répondre tout autre chose, mais que son éducation l’y avait empêché. J’ai haussé les épaules, avant de m’élancer dans les escaliers pour rejoindre ma chambre. « Alexis est déjà là-bas, ne la fait pas attendre trop longtemps ! » a lancé la voix de mon père alors que j’arrivais à l’étage.

J’étais content que le Picses rouvre ses portes. Que son patron s’en soit sorti, même si cela n’allait sans doute pas tout arranger, je me disais qu’Alexis allait remonter un peu plus vite la pente. J’avais mal de la voir comme ça, surtout que je ne savais absolument pas quoi faire pour l’aider. Je faisais parti du monde qu’elle détestait, malheureusement je ne pouvais pas y faire grand-chose, même si j’essayais de me conduire en parfait moldu quand j’étais en sa compagnie, il était difficile de renier mon affiliation à la magie. Cela dit, j’avais perdu aussi un peu foi en la sorcellerie. Arkos m’avait suivi jusqu’à mon antre. Il y avait les affaires d’Alexis un peu partout dans la pièce, ça m’a fait sourire. Même si j’étais triste de devoir rester à Poudlard, je savais qu’elle n’était pas seule en étant ici. Je savais que mes parents, ils prenaient soin d’elle, et qu’ils lui laissaient tout l’espace qu’elle voulait – bon p’t’ête pas ma mère et ses questions incessantes et trop curieuses et même un peu gênantes. Mais c’était ma mère, on pouvait pas la changer. Même papa ne s’y était pas frotté. Cela dit, se frotter à une femme Potter pouvait s’avérer un peu dangereux.

J’ai attrapé un jean bien plus neuf que celui que j’avais sur moi, bleu clair, un tee-shirt à manches longues de couleur blanche ainsi que ma veste en jean. « T’as pas changé de lunettes, M’sieur James ? » « Si, j’en avais marre des autres. » « Je suis sûr qu’elle plairait à Dame Lexie » J’ai eu un petit sourire. « On verra bien » ai-je répondu en passant ma paire de baskets Adidas. La photo accrochée au mur me serra un peu l’estomac. Je ne savais même plus pourquoi on ne se parlait plus. Une connerie sans doute, mais c’était un fait, on ne s’était pas adressé la parole depuis plus de quinze jours. Long, bien trop long. « Surveille les parents qu’ils ne fassent pas de bêtises pendant que je suis pas là » Il a levé les yeux au ciel. Je suis redescendu dans le hall d’entrée. « James, tu ne fais pas de bruit quand tu rentres, tu seras gentil » J’ai embrassé ma mère sur la joue gauche « Comme toujours, m’man… » « Bonne soirée mon chéri, et t’appelle ton père si y’a un souci » Comme quoi, j’étais pas le seul inquiet de la famille. J’avoue, j’avais cette toute petite appréhension. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à ce qu’il s’était passé. J’ai transplané directement au Chemin de Traverse, ce n’était absolument pas l’endroit du Picses mais j’estimais que cela avait assez duré. Être plus intelligent que l’autre, c’était ce que mon père me disait toujours. Et Merlin qu’il avait raison, surtout si je ne voulais pas que cette dispute s’éternise. Il me manquait, même si l’on ne se voyait pas beaucoup lorsque j’étais à Poudlard, j’avais toujours la possibilité de fuir les lieux pour rejoindre son antre, et depuis quinze jours, je ne l’avais plus. J’ai marché jusqu’au Chelsea Potter, sûrement ouvert à cette heure-ci – et quand bien même, il pourrait encore fonctionner sans le maitre de maison.

J’ai poussé la porte du Chelsea sans me préoccuper s’il y avait du monde ou pas dans l’établissement. Direction ma cible, repérée dès la porte ouverte. L’ainé des Black officiait derrière son comptoir et je me suis planté juste devant lui. « Laisse les clés à Shannon et bouge tes fesses d'ici » Ouais, c’était peut-être un peu trop direct. J’ai rajouté un sourire en prime. « S’il te plait ». J’étais sûr qu’il allait grogner, pour la forme, mais qu’il allait finir par bouger ses fesses d’ici et me rejoindre dehors. Juste par curiosité de ce que j’avais pu lui prévoir. Qu’il se rassure, j’allais pas l’emmener voir Lily Evans. J’étais pas si con. J’ai attendu qu’il sorte, et j’ai entamé la marche jusqu’au Pisces. Il n’était pas situé dans le quartier sorcier, mais le quartier moldu dans lequel il officiait n’était pas si loin. Je me suis allumé une cigarette, lui en tendant une en prime. Fraichement roulée par mes petits doigts, j’crois c’était la meilleure qu’il allait fumer de toute la soirée. Et non, dans la sienne, y’avait pas de mandragore.

Il y avait une ambiance étrange, le quartier semblait se réveiller d’un long sommeil. Les gens avaient l’air tout aussi hésitant qu’heureux d’être là. Comme un lendemain d’un combat sanglant. Où les survivants réalisaient qu’ils avaient eu de la chance, qu’ils voulaient fêter ça mais qu’ils se sentaient un peu coupable de profiter alors que d’autres avaient péri. C’était comme ça, que je me sentais. Content d’y aller, mais un peu honteux de le faire. Et les autres alors ?

J’ai poussé la porte du Picses, balayant toute la salle. L’ambiance était chaleureuse, et un peu intimiste. Les petites bougies brillaient un peu partout dans la salle. Je crois que ça m’a noué l’estomac d’apercevoir tous les visages de ceux qui avaient péri dans l’attentat, mais cela me faisait plaisir de voir que non, on ne les oubliait pas. Instinctivement, j’ai passé ma main sur mon abdomen. J’avais toujours un peu des douleurs à cet endroit, comme si elles étaient là pour ne pas me faire oublier ce que j’avais vécu. J’ai attrapé une bougie que j’ai allumé avec mon briquet. J’ai posé ma bougie sur l’étagère à côté de moi, à côté d’une autre, et j’ai entrainé Sirius jusqu’au comptoir, pour y attendre Alexis. « Deux bières » ai-je demandé à l’employé qui était là, sans laisser le choix à Sirius. Fallait bien trinquer à notre amitié retrouvée, non ?!  J’ai levé ma bière dans sa direction quand elles sont arrivées devant nous. « Trinquons à notre stupidité » Parce que oui, l’un comme l’autre, nous étions de parfaits idiots.

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Phénix Pisces

feat @everyone

Cette journée ou plutôt ce mois tout entier, il avait été plus que singulier, si j'en venais à faire le bilan. Mon mois de naissance, c'était littéralement devenu n'importe quoi. Tant et si bien, que j'avais bien eu aucune respiration à un moment donné. Ç'avait été la cohue, dispute sur dispute, décès. Et potentielle réconciliation. Additionné à tout ça, je vivais une sorte d'histoire alimentée par la nostalgie avec mon ancienne fiancée Circée Travers. Qui elle, allait se marier en janvier et qui me laissait alors une impulsion amère dans l'âme et dans le cœur. Mais ça aussi, je le verbalisais pas. Apprenant pas vraiment de mes erreurs passées et préférant plutôt les continuer que d'y mettre un terme.

C'était ça, ce satané instinct de survie que j'avais développé au sein de la famille Black. Une surprotection massive dont il m'était désormais impossible de me défaire. Parce que je restais toujours silencieux, jusqu'au tout dernier moment. Jusqu'à ce que moi, je me consume entièrement et que j'en vienne à brûler ce qui était alors, bien trop proche de ma personne. C'était un cercle vicieux, que je ne conscientisais pas ou que je ne préférais pas conscientiser. Parce que c'était plus aisé. Plus facile. Alors que j'avais cette impression que tout ne serait que des cendres à un moment donné, tandis que moi, je resterais debout en plein milieu de ce que j'aurais créé.

Cette pensée, elle me traversait l'esprit, alors que j'étais assis face à l'ancienne Serpentard dans un lieu que je ne connaissais pas. La Table de Merlin. Un des clients du Chelsea Potter, en avait parlé une fois et j'avais alors demandé plus de précisions sur l'établissement. Déjà, on atterrissait pas en terrain moldu -j'avais pas envie que Travers m'en fasse une syncope-, mais sur quelque chose d'éloigné quelque peu géographiquement parlant et qui servait des mets de choix se prêtant à la magie.
Ça m'intriguait. J'avais sauté sur l'occasion. En y emmenant la magnifique blonde, qu'il m'était bien délicat de persuader, concernant un bar (Moldu) qui ouvrait ses portes à nouveau.

C'était un peu grâce à lui, qu'on se reparlait, une nouvelle fois. Mais, l'ancienne Serpentard demeurait inflexible dans ses propos. Ne souhaitant pas y mettre les pieds. Si au départ, j'avais trouvé cet exemple comme étant un étendard propre à ses convictions, par la suite, j'en avais fait la gueule tout du long. Croisant mes bras sur mon torse, alors qu'on terminait de nous servir et que moi, ça me pétait les couilles. Parce qu'elle y voyait pas le symbolisme derrière ... elle voyait juste qu'elle ne serait pas à sa place au milieu de toute cette population qu'elle exécrait au plus haut point.
Et ça, ça me dérangeait.

Mais, face aux yeux couleur corindon, j'étais flexible. Acceptant par des baisers tendres et des réassurances, que je la verrais après tout ça. Quand je me serais rendu dans ce nouvel édifice afin de lui rendre hommage comme il se devait. Et, de transplaner dans le mien, secondé par Sha', qui elle, était déjà là. Toujours souriante. Toujours investie dans ce boulot qui selon elle, était la meilleure chose qui lui soit arrivée. Certes, c'était plaisant de l'entendre. Alors que moi aussi, je me mettais à faire tourner le Chelsea Potter.

Ça devait bien faire un moment que j'étais derrière le zinc, n'ayant aucunement pris la peine de me changer. Parce que les assoiffés n'attendaient pas et que je me devais de les satisfaire. Jusqu'à ce qu'une odeur plus que familière vint me percuter l'esprit et le palpitant. Cette fragrance, elle appartenait à James Potter, avec qui, je m'étais brouillé aussi. Or, ce dernier venait de faire son apparition dans ce Pub qui portait son nom. Grognant, avant même qu'il se plante devant moi comme un imbécile, je savais que j'allais accepter ce qu'il me demanderait. Prongs, étant de ce fait, l'une de mes faiblesses.

- Y'a du boulot. Je me faisais peut-être un peu désirer, et alors ? Tout comme je me raidissais lentement, sachant pertinemment que sur ma peau ou sur les tissus qui constituaient ma toilette, se terrait une odeur de jasmin. Toutefois, mon interlocuteur avait l'air décidé à ce qu'on s'y pointe dans la minute au Pisces et je me retrouvais alors dans l'incapacité de modifier mon habillement. Contraint d'espérer, qu'il ne sache pas de quoi il en retournait. Qui, j'avais pu voir avant. Okay. Okay. Je laissais à Shannon Mayfair, l'occasion de briller.

... alors que moi, je me retrouvais déjà dehors avec mon meilleur ami. Acceptant sa cigarette sans une once de mandragore.
Comment on allait retrouver cet endroit ? Même si, j'étais enchanté de le redécouvrir ... je voulais pas que Remus, Peter ou Marlène viennent. Ce sentiment, je savais pas comment me l'expliquer mais c'était peut-être une volonté de leur épargner ça ? Ils avaient pas été là, le soir de la tragédie et c'était tant mieux. Parce que, rien que de voir James se toucher l'abdomen, ça me faisait penser à l'atrocité de la chose. De ce souvenir encore cuisant dans les chairs. Notamment celle de mon meilleur pote, sur lequel, je venais de poser une main fraternelle, sur son épaule.

- Va pour une bière. Vu que j'ai pas vraiment le choix. J'eus un rire, alors qu'il avait sensiblement raison. On pouvait être de sacrés cons, quand on le voulait. ... je t'aime, espèce de crétin ! Que je m'exclamais toujours en riant, venant le saisir par l'épaule doucement. Parce que même si j'étais sacrément flingué en Amour, je me disais que je l'étais peut-être pas autant que ça, en Amitié. Non ?

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