Anger and agony are better than misery | Amaël

D'ordinaire, j'avais une sacré horreur des institutions séculaires. Parce que j'aimais pas leur fonctionnement : trop procédurier. Trop rempli de règles. Pas assez libertaire. C'était aussi pour ça, que j'avais pas trouvé judicieux de me faire enregistrer comme Animagus au sein du Ministère de la Magie. Ça me foutait les boules, et j'aimais pas être relégué dans une case. Y'avait que James Potter qui s'était déclaré lui, mais grosso merdo, il avait pas eu le choix. Pour ce que ça lui avait servi hein. Moi, j'étais bien content d'être hors des clous, ça me facilitait les choses et j'allais pas m'en plaindre.

Occupé à servir des verres aux clients encore présents, il me semblait que j'avais oublié quelque chose mais je savais pas quoi. La faute, à ces nuits sans réel sommeil et à cette inquiétude qui me nouait les entrailles. J'étais crevé, mais pas quand j'étais avec Shannon Mayfair. Sha', elle réussirait à redonner la pêche à un mec à l'article de la mort. Avec ses blagues et ses sourires. Mais ... elle pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter pour ma santé alors que je lui disais que tout allait pour le mieux. Que j'allais à mes rendez-vous de suivi depuis le Manoir Selwyn et ...

... merde. Merde. Merde !
C'était ça, que j'avais relégué au fin fond de mon crâne. L'oubliant sans vergogne. Parce que depuis, que j'avais failli y passer, je devais aller me montrer à Sainte-Mangouste. Afin d'y faire un bilan et pour me dire que tout allait bien dans le meilleur des mondes. Alors que bon, c'était globablement faux hein. Fallait pas se voiler la face.

- Sha', je crois que j'ai oublié d'aller ... à Sainte-Mangouste. Que je lui soufflais, tout en serrant les mâchoires alors que je venais d'essuyer un verre.
- Tu vois ? Quand je te disais qu'il faut souffler cher Patron ! Je ne me trompe généralement pas ! Qu'elle surenchérissait avec adresse, alors que je bougonnais. Et que ça la faisait rire, encore. Jusqu'à ce que ce connard d'Univers m'envoie un signe.

Ou plutôt Sainte-Mangouste et son côté administratif de la chose : un Rapeltout, qui se mit à gueuler dans mon établissement. Comme quoi, j'avais déjà du retard et que je devais me presser pour voir ma Médicomage référente.

- Je crois que là, c'est un signe.
- Ouais. J'empoignais mon cuir d'une main, le mettant sur le chemin. M'allumant tout de même rapidement une clope jusqu'à arriver à l'Hôpital pour Sorciers Britanniques. Pfeuh.

Je venais pas voir Marly. Parce qu'il était hors de question, qu'elle me soigne. Parce qu'il y aurait sûrement de l'affect dans ça, et je le voulais pas. Alors, j'avais souhaité Amaël Londubat. Plus âgée que moi mais qui faisait aussi partie de l'Ordre. Et, je lui faisais confiance, donc. Arrivant dans le Hall, je me présentais à l'accueil. Et on m'intimait d'attendre encore un peu, la Médicomage n'ayant pas fini avec son autre patient. M'asseyant sur une chaise (in)confortable, je souhaitais largement être ailleurs qu'ici.

J'aimais pas être là. Vraiment. Parce qu'instinctivement, ça me rappelait Remus Lupin, ses blessures et les Lunes. Ou l'odeur métallique du sang, qui avait englobé mon corps durant des semaines. Et ça, j'en avais pas qu'un vague souvenir. C'en était même tout l'inverse.

Amaël est medicomage spécialisé en malédiction, mais aussi médecin aux urgences. Le cas de Sirius Black lui est naturellement tombé dessus quand il a eut ses blessures et heureusement. Ainsi beaucoup de choses ont pu être étouffer sans que ça paraissent suspect. Même si de ce qu’elle en savait ce jour où il s’est blessé, il n’était pas en mission officiel pour l’ordre. Mieux vaut que tout ce qui touche de près ou de loin à l’ordre du phénix soit caché. Chose qu’elle peut faire en tant que médecin référent de ce dossier et proche d’auror membre de l’ordre du phénix. Elle espère juste – et l’espère à chaque fois qu’elle doit faire quelques choses de similaire – qu’aucun de ses supérieurs ne s’en rendent compte. Une chose qui serait plus aisé si seulement elle arrêtait de penser au rendez vous de Sirius aujourd’hui, alors qu’elle est avec un autre patient.
Enfin le patient en question n’a pas grand-chose une petit malédiction de rien du tout qu’il n’a pas volé vu son comportement de mufle. S’il lui raconte encore comment il met des Midinette deux fois plus jeune que lui dans son lit et elle lui en envoie une autre de malédiction. Ça plus le fait qu’elle est du retard sur ses consultations à cause d’une urgence survenu trois heures plus tôt et sa journée lui semblera trop longue.
La consultation touche à sa fin et la sorcière est partagé entre le plaisir de ne pas le revoir, car soigné et le fait que ce gars méritait de souffrir plus. Malheureusement, elle est medicomage et son rôle est de soigner toute personne qui lui demandera du tueur psychopathe à l’enfant innocent sans faire de distinction. Amaël reconduit son patient à la porte, utilise un sort de désinfection sur sa pièce et va appeler Sirius

« Bonjour Sirius, comment allez vous ? »

Elle se remet en tête les blessures de son vis-à-vis tout en disant avec un sourire tendre, mais fatigué. Il y a des jours où elle n’arrive pas à atteindre la fin de sa journée en restant rayonnante en toute circonstance. Là par exemple ce serait trop lui demander. Ce sourire triste en est le parfait exemple. Seul ceux qui l’a connaissent pourraient sans rendre compte, mais ça ne change rien au fait que sa journée est longue et qu’elle s’en veut d’en faire subir les conséquences à ses patients. Même s’ils ne le sauront sans doute jamais.

« Ton visage cicatrice bien. Comment va ton torse ? »

La malédiction reçu par Sirius avait été plus complexe que celle de son patient d’avant et à chaque visite Amaël craignait qu’il lui dise qu’elle était revenu. Certaine malédiction ont un espèce de sursaut de vie -si on pouvait appeler ça ainsi- et revenait parfois plus violemment que lorsqu’elle avait été lancé. Amaël devait donc savoir si la douleur à son torse avait augmenté ou si d’autres symptômes étaient venu. Des choses qu’elle ne verrait pas forcément à l’examen et qui pourtant indiquerait un problème avec une malédiction encore présente dans la chair de Sirius.

J'avais pas pour habitude d'attendre et comme être à Sainte-Mangouste, j'appréciais pas ça. Mais, j'avais eu un rappel à l'ordre et je devais m'y plier, -malgré qu'il était sûr et certain que je détestais ça : suivre les règles-. Alors, je me retrouvais en salle d'attente, attendant Amaël Londubat, sur cette chaise inconfortable, sur laquelle je savais pas me mettre. J'étirais mon dos, plaçant mes mains sur mes genoux. Grattant la matière de mon jean sombre, avant de me laisser glisser sur ce même élément de décoration qui oui, continuait de me faire mal au cul. Ça n'avait rien à voir, avec les tabourets hauts du Chelsea Potter. On était généralement bien sur eux. Là, couplé à l'attente, ouais, j'aimais pas.

Tout comme j'eus une soudaine envie de m'en griller une. Conscient que je pouvais plus le faire. Étant donné que j'étais dans l'Hôpital pour Sorciers Britanniques et que c'était sûrement prohibé de le faire dans les locaux. Puis, la Médicomage allait pas tarder, non ? Mon Inconscient me murmurait avec intérêt cette certitude, alors que mon regard sombre lui, la voyait enfin arriver. Pour un peu, j'aurais eu un soupir de soulagement.

Alors que je répondais à son sourire tendre et engageant, il fallait pas être sorti de l'ESM, pour piger qu'elle était fatiguée. Parce qu'elle devait en voir des vertes et des pas mûres, dans son boulot. Et qu'elle était humaine après tout. Ça devait être compliqué d'embrasser cette vocation. De se sentir bien dans cette carrière. Moi perso', je le pourrais pas. Même si, on avait une envie commune avec l'Ordre : celle de sauver les autres. Ou du moins, faire en sorte d'essayer. De faire s'échapper un peu les Ténèbres qui peuplent notre monde.

- Oui, oui ça va. Et vous, Miss Londubat ? Dans ces quelques mots, surtout dans cette interrogation, se terrait une honnêteté sans failles. Je m'inquiétais pour elle, parce qu'on était collègues, malgré tout. Et je me disais que peut-être, personne ne prenait la peine de lui poser cette question ? Pourtant si simple. Je crois que pour mon suivi, ça ira vite.

Grosso merdo, c'était l'exacte vérité. Pleine et entière.
J'avais plus cette sensation atroce qui s'était manifestée sur mon torse et dont j'avais l'impression que ça me rongeait les entrailles. La cicatrice disparaissait petit à petit, laissant entrevoir à nouveau mes tatouages. J'aurais peut-être plus qu'une légère balafre rosée, pas franchement esthétique mais c'était mieux que rien. J'avais dégusté dans l'histoire.

- Y'a presque plus rien sur mon visage, je suis assez content. Et en ce qui concerne mon torse, je dirais que ça va mieux. Tu veux que je me déshabille et que je te montre ? J'avais retiré mon cuir au préalable, et je commençais à déboutonner ma chemise noire. Arrêtant momentanément mon geste. Amaël, t'es sûre que ça va ? Je lui offrais un sourire. Parce que mon Intuition (Pad's) se trompait jamais, quand il s'agissait de voir si chez mes vis-à-vis, ça allait. Ou pas.

« Oui ça va. »

Dit Amaël qui n’a ni l’envie, ni le droit de s’appesantir de ses états d’âmes. Même si sa journée traine en longueur et qu’elle est épuisé, ça doit aller vu que c’est ce qu’on attend d’elle. Le reste n’a pas beaucoup d’importance. En tout cas pour la majorité de ses patients qui viennent en espérant soigner et écouter, ça n’a pas d’importance. Sauf que Sirius n’est pas n’importe quel patient, il est un proche d’une certaine manière en tout cas un allié dans la lutte contre les mangemorts. Raison de plus pour ne pas le préoccuper pour rien. Elle lui offre un sourire doux.

« Tu crois ? C’est donc que ça cicatrise mieux. »

Vu ce qui lui est arrivé ça la rassure. Cela aurait pu très mal finir et il était si jeune, il ne méritait pas de mourir. Malheureusement la guerre ne se souciait pas de l’âge quand elle emportait dans la tombe des combattants. Que ce soit dans un camps ou dans l’autre, parfois les gens qui tombent ne sont que des enfants. Sirius est encore un enfant, en tout cas il n’en est qu’au balbutiements de son âge adulte et elle espère qu’il survivra à cette guerre.

« J’aimerai voir quand même oui. On ne sait jamais. Je pourrai voir quelques chose qui t’échappe. »

Elle préfère vérifier même si l’absence de douleur est déjà un très bon signe. La douleur de ce genre de malédiction est souvent prévu pour être si intense que même une infime trace de sortilèges peut faire endurer des douleurs. Il faudrait être carrément résistant à la douleur pour ne pas sentir le sentir. Après rien ne lui dit qu’ils ne sait pas faire fi de la douleur avec aisance, pour ça qu’elle souhaite vérifier juste au cas où.

« C’est vrai que le visage cicatrise bien, surtout n’oublie pas d’hydrater sinon tu risques de garder une marque. »

Dit elle alors qu’elle regarde déjà la première blessure qu’elle peut voir. C’était la moins grave et hormis une balafre prononcé, il n’y avait guère d’autre risque. Même si pour le coup une balafre peut répugner un cœur si jeune et un brin égocentrique, la medicomage sait qu’il vaut mieux ça que la douleur permanente, la folie ou la mort. Dans cette guerre, il y a bien plus à perdre que sa beauté.

« Je vais relativement bien. Ne t’en fais pas. C’est l’ambiance qui est pesante, le travail chargé et l’arrivé des anteawitch dans l’équation mangemort et chasseur n’aide pas. »

Elle dit ça avec un sourire triste. Les nouvelles ne sont pas bonnes depuis des mois. Chasseurs, mangemorts et maintenant anteawitch, il y a de quoi perdre un peu son sourire. Et avec son frère cadet qui se trouve être un mangemort c’est un coup encore plus dur. Même s’il a été manipulé et que rien ne fait de Logan un vrai mangemort, il porte cette foutue marque et ça fait mal. Ça fait d’autant plus mal de savoir qu’il a subit sans jamais rien leur dire.

- Okay. Okay. Si tu dis que ça va. Je lui souriais toujours même si honnêtement, j'étais pas vraiment convaincu de sa réponse. Pour peu que je la connaissais, la Médicomage n'était pas du genre à se plaindre. Plutôt à s'occuper avec une abnégation sans failles, de ses patients. Sans se soucier pour autant de ses propres états d'âmes. C'était assez complexe comme boulot et j'honorais ceux et celles qui faisaient ça. C'était clairement pas pour moi. Je pense. Après, c'est pas moi la professionnelle dans l'histoire. J'eus un rire, parce que c'était entièrement vrai, ça. Même si je connaissais quelques sorts utiles et basiques pour s'en sortir en mission, j'étais pas calé sur ce que j'avais chopé sur le corps lors d'une 'mission' qui, techniquement, n'en était pas une.

Alors, je faisais confiance à Amaël et à son diagnostic éclairé. J'étais sûr et certain qu'elle était en mesure de me soigner rapidement. Puis, moi, j'avais l'impression que mon corps supportait les traitements même si être dans les couloirs de Sainte-Mangouste, c'était pas vraiment mon kiff. Mais, fallait faire avec. Du coup, lentement, je terminais de déboutonner ma chemise pour qu'elle puisse regarder plus attentivement comment se portait mon corps. Comment ma peau, allait décidément mieux. Et surtout, comment moi, je pouvais me sentir au demeurant.

- Voilà. Je l'observais, pendant qu'elle m'auscultait à la dérobée.   J'ai presque plus de baume cicatrisant pour soigner mon visage. C'était pas que ça m'emmerdait. C'était juste que ça me faisait bizarre de devoir appliquer matin et soir, un onguent qui était susceptible de faire disparaître cette longue estafilade qui barrait mon visage. Tu sais ... je préfère perdre un bras ou une jambe ou même les deux, dans une bataille. Si c'est pour sauver ceux qui doivent être sauvés, ça a pas vraiment d'importance mon enveloppe corporelle. Puis ... la Médicomagie fait des progrès en matière de sorts de soin, non ? Même si, clairement, les Moldus (je détestais employer ce nom) nous étaient largement supérieurs en matière de recherche médicale. Sans magie, je tenais à le souligner.

Moldus, qu'on devait épargner dans cette guerre. Mais, ils en étaient les principaux dommages collatéraux. Vu, ce qu'il était advenu du Pisces. Des morts et des blessés, par dizaines ou centaines. Ç'avait été une hécatombe sans précédent et ça nous avait toutes et tous impactés de différentes manières. Ce furent les mots de mon interlocutrice où se terraient une vérité qui furent les plus douloureux à entendre. Elle me certifiait qu'elle allait relativement bien, mais ses craintes surpassaient cet état de fait. Et, je la comprenais parfaitement.

Avec une infime précaution, je vins poser une main sur l'une de ses épaules, la caressant du bout du pouce. Y'avait rien de charnel là-dedans, juste un contact pour lui certifier que j'étais présent. Et pas prêt de m'évaporer.

- Je m'en ferais toujours pour ceux et celles qui sont proches de moi. Même si je le leur dis pas assez souvent, d'ailleurs. Et ... j'avoue qu'on était pas assez emmerdés pour qu'on nous foute encore en plus un groupuscule ennemi, totalement barré. Fallait déjà composer avec deux, on en avait un troisième à surveiller de près maintenant. On a pas le choix. Tu le sais tout autant que moi. Tout comme, t'as le droit de te laisser aller quand ça ne va pas. Je vais clairement pas y être opposé. Si elle le voulait bien entendu. C'était pas comme si, j'étais attendu ailleurs de toute façon.

Y'avait le Chelsea Potter, mais Sha' gérait comme une pro', donc. Y'avait aucun souci de ce côté-là.

Amaël a toujours pris en compte tout ce que lui disait ses patients avant un auscultation- même si parfois ça n’aide pas vraiment- puisqu’après tout c’est leur corps. Qui de mieux placé pour en savoir le plus possible que la personne a qui appartient le corps qu’elle va soigner. Donc si Sirius lui dit qu’il ne sent pratiquement plus la douleur elle a parfaitement confiance en lui et en regardant de plus près sa blessure cela semble se confirmer. En tout cas le premier sort d’auscultation qu’elle envoie pour être sûre semble affirmer les dires de Sirius Black.



« Je demanderai à une infirmière de te donner du baume cicatrisant à la fin de la consultation. »

Amaël le regarde et à ses paroles une pointe d’angoisse monte dans son cœur. Ils sont si nombreux dans l’ordre à penser pareil et si elle se battait, elle ferait pareil. Néanmoins ça fait mal de voir tant de cœur si jeune près à mourir pour la paix et la liberté. Elle s’inquiète pour eux, incapable de faire autrement. Elle a toujours été surprotectrice et Sirius aussi courageux soit il est encore si jeune qu’elle aimerait le tenir aussi éloigné de la guerre que son fils.

« Je préférai un monde en paix que de te savoir en danger comme tout ces jeunes gens qui se battent. Même si je sais que la guerre est nécessaire et que rien ne nous autorise à vous empêcher de défendre la paix et la liberté. Peu importe que je sois inquiète pour vous et vos jeunes âmes. Et pour ce qui est des progrès de la medicomagie, on en est pas à faire repousser tout un membre perdu alors soit gentil et garde tes membres entiers.. »

Amaël lui offre un sourire amusé. Même si le jeune Sirius ne perdrait pas son charme légendaire en perdant un membre en tant qu’ainée elle préfère le savoir le entier. Elle le regarde droit dans les yeux à sa main qui presse son épaule dans un mouvement de sollicitude qui la touche. Elle lui offre un sourire tendre, parce qu’elle sait qu’il comprend ce qu’elle vit tout comme l’inverse est véridique.

« Malheureusement plus les temps sont plus ils sont nombreux, mais c’est vrai qu’on se serait bien passé d’un groupuscule haineux en plus. »

L’arrivé des anteawitch sur le territoire anglais a causé tant de trouble surtout avec leur attaque sur le bar moldu qui a encore fait tant de bêtises. Comme si les mangemort n’étaient pas suffisant voilà qu’ils se retrouvent avec un groupuscule en plus avec des idées légèrement différente et toujours aussi dangereuse, mais qui pourrait plaire à une partie de la population effrayé et qui ne se retrouve pas totalement chez les mangemort. Une population qui se retrouve dans la haine des moldus, mais pas dans la suprématie du sang pur et des sorciers. Elle retient un soupir alors que cette idée la déprime un peu.

« C’est gentil Sirius et je sais que tu comprends, mais je suis medicomage et si je me laisse aller à mes émotions mon travail pourrait en pâtir. »

Globalement, ça allait mieux. Le corps du moins. Pour l'esprit, en revanche, j'étais plus très sûr. Mais, mû par une habitude qui m'était propre, j'en disais rien. Je m'épanchais jamais sur ce que je pouvais ressentir. Parce que ... si tel était le cas, c'était montrer un signe de faiblesse avérée et il en était strictement hors de question. Alors, je conservais toujours un sourire face au monde et à ce que celui-ci pouvait engendrer comme merdes. Parce que c'était comme ça, qu'on avançait. En mettant ce qu'on pouvait éprouver de côté. Pour faire face à une cause bien plus noble.

C'était pour ça, que j'appréciais Amaël Londubat. Pas seulement parce qu'elle pouvait se battre à mes côtés, dans l'Ordre mais aussi parce qu'elle défendait ce quelque chose de plus grand qui parfois, nous dépassait. Comme cet attentat qui était survenu au Pisces et qui avait fait en sorte d'en traumatiser plus d'un. Moi, je me disais que j'étais assez robuste pour encore encaisser. La preuve, l'attentat-piège-suicide au Manoir des Selwyn ... même si j'en ressortais encore avec des plaies cuisantes mais plus vraiment douloureuses.
Je pourrais remercier le potionniste qui avait fait en sorte que la guérison soit plus que rapide ...

... j'étais encore bien loin de savoir qui ça pouvait être, tiens.

- Merci ! C'est hyper efficace, mais faut croire que j'en passe vraiment pas mal ! Je lui offrais un sourire et des réassurances. Prêt toujours, à me sacrifier pour mes amis et ceux et celles qui n'étaient pas en mesure de se battre. Car, c'était mon rôle. J'étais un Protecteur et la forme de mon Animagus, était un indice probant. Du coup, si je perdais une partie de mon corps ou mon corps entier en ayant combattu pour repousser les Ombres, je pourrais être au moins fier de ce que j'avais accompli.

Si James, Remus ou Peter étaient en danger de mort, c'était assuré que je donne ma vie pour eux. Pour qu'ils puissent s'en sortir. Parce que c'était comme ça, que ça fonctionnait. Que moi, je pouvais fonctionner.

- Je le sais tout ça. Mais, s'il n'y a pas de sacrifice pour un monde meilleur ... alors, à quoi bon ? À quoi bon ? La Mort en elle-même, je l'avais déjà côtoyée à de nombreuses reprises : ma propre famille, Celle qui œuvrait dans les sommeils sans rêves de Circée Travers, alors j'en avais peut-être pas assez peur. J'en avais aucune idée. Promis, je garde mon être entier. Pas de jambe en moins, ni de bras. Comment, je pourrais encore plaire après ? J'eus un rire, pour dédramatiser cette discussion qui, malgré tout ce que l'on pouvait en penser, était somme toute assez lourde de conséquences.

Je souriais tendrement à mon interlocutrice, ôtant nullement ma main de son épaule. Parce que je crois, que ce geste, il nous faisait du bien. À tous les deux.

- Ouais. Parce que franchement, c'est pas évident. L'Ordre a des informateurs partout mais ... s'il nous sort encore un groupe de nulle part, on va plus savoir où regarder. Mais au moins, on se dira peut-être qu'on est préparés ? Mieux ? J'étais même pas certain de ça, alors que je me retrouvais face à un aveu de la jolie Médicomage. Sur sa propension à ne pas se laisser aller. Et, je la comprenais. Mieux que quiconque. Ce serait sacrément du foutage de gueule que je te dise de te laisser aller à tes émotions, alors que moi, je ne le fais pas. Mais, je me doute quand même que tu dois être épuisée après de telles journées, non ?

Et puis :

- T'as pas une pause après moi ? Histoire qu'on puisse prendre un café ? Un thé ? Pour discuter ? En ce qui me concernait, j'avais du temps. C'était à elle de voir, si elle jugerait de m'en accorder. Ou non.

« Vu tes blessures, c’est normal d’en utiliser autant. Par chance ce n’est pas un produit addictif donc tu peux en mettre autant que tu veux sans risque d’accoutumance. »

Même chez les sorciers, les produits de soins risquent parfois de rendre accros. Il faut donc faire attention à certaines potions ou baumes. Par chance celui prescrit à Sirius n’a pas ce genre d’effet et elle peut donc le laisser en mettre aussi longtemps qu’il aura mal sans problème. Tant qu’il n’excède pas les doses maximales autorisées ça devrait aller. Et il faudra presque vider un demi pot par jour pour dépasser la dose risquée donc elle ne s’inquiète même pas pour ça.

« Il y a des gens qui vivent sans jamais un conflit, un problème et leur vie ne vaut pas moins que celle des héros. Ils laisseront une marque aussi. Et j’ose espérer qu’un jour le monde connaitra un temps où tout être sur cette terre n’aura pas à se battre pour un meilleur. Un jour où toute personne pourra juste vivre en paix et laisser une marque solaire sur la terre, pas très grande, mais là malgré tout. »

Amael rit de bon cœur quand il lui fait la promesse de garder ses membres entiers en précisant que ça lui permettra de continuer à draguer. Il est vrai que les gens amputés ont plus de mal à séduire, mais vu le charme de Sirius, il n’y a pas de doute qu’il plaire peu importe s’il lui manque un œil, un bras ou une jambe.

« Il y a fort à parier qu’ils étaient déjà là et que juste ils ont… ils ont profité du chaos ambiant pour récupérer ceux qui sont en colères sans pour autant se voir être des masques de fer qui suivent le seigneurs des ténèbres. Des opportunistes de ceux qui naissent durant les conflits. »

Amaël soupire un peu à l’idée que la consultation est bientôt fini et que les deux dernière seront bien moins agréable. Elle est épuisée par le fait que ce fut une longue journée intense en émotion. Elle sourit à la proposition de Sirius Black concernant le fait de prendre un thé ou un café si elle a une pause après lui. C’est signe qu’elle a plus mauvaise mine qu’elle le pensait. Elle sourit.

« J’ai encore deux patients donc si tu peux attendre environ une demi-heure, oui je serai disponible. »

Amaël ne peut s’empecher de vérifier encore l’état de Sirius. Il est jeune et elle ne souhaite pas le voir avec des séquelles trop importantes, parce qu’elle n’aurait pas fait attention à un détail. Déjà qu’il ne devrait pas être dans l’ordre du phénix au vu de son âge, pas besoin d’en rajouter. Sauf que tout est ok et quinze minutes voir un peu plus de consultations ont plus que largement suffit à regarder ce qui n’allait pas pour Sirius. Elle lui fait une ordonnance.

« Tiens, tu devras donner ça à l’infirmière que je vais t’envoyer pour qu’elle te donne les potions et baumes dont tu auras besoins. Tu me diras vu le temps que tu risques d’attendre pour ça, ça te fera sans doute plus que quinze minutes d’attente avant que je termine. Allez files avant que je t’examine encore comme une maman poule ! »

- Perso', je m'en serais bien passé, de toutes ces blessures. Mais ... faut croire que ça va clairement avec mon impétuosité et le fait que ... Un silence. Parce que j'étais presque prêt à offrir des paroles emplies de sagesse, à mon interlocutrice. ... je sois légèrement une tête brûlée ? La question était rhétorique, j'avais pas besoin qu'elle y apporte une réponse. Sérieux ? J'aurais pas d'accoutumance ? Pas comme avec la clope ? Parce que là, j'avais vraiment envie de m'en griller une. Ça me manquait vachement. C'était un peu, un conditionnement, vu comme je pouvais pas m'empêcher de fumer mais ... j'y ajoutais rien dedans.

À l'inverse de la Carrow, qui elle, adorait ajouter au poison déjà présent dans le petit bâton blanc et ocre, de la Tentacula ou bien de la Mandragore. Moi, ça me disait pas. Et, ça me dirait jamais. Or, James ... il y avait succombé, lui. Et ça, ça me foutait un peu les nerfs. Mais, qu'est-ce que j'y pouvais, hein ? C'était sa vie, encore. Bien que ça restait mon meilleur pote devant l'éternel, c'était un pan de ses choix plus que discutables, qui m'enchantait guère.
Mais bon. C'était comme ça.

- J'espère que tes paroles, elles disent vrai. Qu'un jour, tout s'arrêtera. Et qu'on aura plus à se battre. Qu'on laissera aux générations futures, une paix inébranlable. Mais, je persiste à croire que ça va pas se passer comme ça. Qu'il y aura encore du sang et des larmes. Qu'on va devoir s'attendre à perdre des êtres chers. Malgré tout ce qui aura été mis en œuvre, pour les protéger. Un silence, agrémenté d'un large sourire. Parce qu'elle était encore plus belle, quand elle riait Amaël. Et surtout, quand ça venait de ma part. Puis, fallait croire qu'elle en avait besoin et que ça allégeait momentanément l'atmosphère.

En gros, c'était pas plus mal. Parce que je restais silencieux sur mes angoisses et mes plus grandes peurs. Celles de perdre, des âmes chères. De pas les avoir assez protégées, parce que j'avais failli à ma mission, la plus primordiale. C'était ça, ma plus grande crainte. Perdre James, Remus et Peter. Et, le reste. Reggie, -même si cet imbécile était une sale enflure ; il restait mon petit frère. Petit frère que j'avais pas réussi à protéger de l'emprise familiale, apparemment-, Circée, Marlène. Alexis, Amaël ... et j'en oubliais certainement. C'était atroce d'en faire le compte. Est-ce qu'une de leur vie, valait mieux qu'une autre ? Je préférerais avoir jamais à choisir ... mais si ça devait arriver ...
... je préférais largement donner la mienne, plutôt que d'avoir à subir l'absence de l'une des leurs.

- Ouais. Je suis malheureusement d'accord avec toi. Ils ont saisi leur chance et y sont parvenus. À faire écouter leur voix. Et nous, ça nous fout encore plus dans la merde, ceci étant dit. Comme si on avait besoin d'un nouveau groupe de tueurs totalement barrés, dans la nature ?! Ça suffisait pas un seul ? Visiblement non. Cependant, j'abandonnais cette idée bien vite, quand je constatais que la Médicomage n'était pas contraire à cette invitation que j'avais précédemment formulée. Boire un café ou un thé en ma compagnie. Vendu !

Elle m'auscultait encore et je me laissais faire. Bien qu'à la base, j'étais pas friand de ça et que je devais reconnaître une chose : elle était bien plus douce que McKinnon. Elle, ça restait une folle furieuse, à qui on avait offert l'opportunité de se défendre avec un scalpel. Mais, de toute manière, la Londubat ... sa spécialité, elle englobait les Malédictions, donc. Rien à voir avec l'ancienne Serdaigle.

- Okay. Merci. Un rire bref quand elle m'avoua encore vouloir m'ausculter. C'était sympa, mais c'était suffisant là. Ç'avait duré plus que je pourrais en supporter. Récupérant alors les baumes et potions spécifiques préparés par une Infirmière, j'attendais l'ancienne Poufsouffle, devant la salle d'auscultation. M'en ayant grillé une, au préalable, à l'extérieur.

Lorsqu'elle me rejoignit, je lui octroyais un sourire, marchant à côté d'elle jusqu'à l'ascenseur. Qui lui, nous conduisait jusqu'au salon de thé, présent au cinquième étage de Sainte-Mangouste. Dont j'avais un souvenir peu reluisant, mais dont je me gardais bien d'en faire mention. Lui désignant une table vide près de la fenêtre, je l'interrogeais de mon regard sombre avant de la questionner, verbalement :

- Ici, ça te convient ? Et ... tu veux boire quoi ? C'est moi, qui offre. Moi, je savais déjà.