Les serpents sifflent

Rodolphus n’a pas vu son frère depuis plusieurs semaines, avant même l’attaque il ne le voyait pas. Sauf que là où c’était juste la vie avant et le fait qu’il soit surchargé de travail dans son département, depuis le trente septembre ce n’est que le résultat de la première vrai dissension entre les frères. L’ainé Lestrange n’est pas sûr de vouloir voir son frère, il n’est pas sûr de ne pas avoir envie de l’étrangler s’il le voit. Il a aussi peur de découvrir que son frère savait et ne lui a rien dit, n’a rien fait pour protéger sa nièce et filleule. Il ne pourrait jamais lui pardonner ce genre de trahison, mais au fond il ne sait rien et peut être que son frère ne savait rien. Pour autant le fait que son frère ne soit pas venu le trouver et même le fuit n’indique rien de bon et il est possible qu’une rencontre entre les frère Lestrange dégénère. Et s’il n’avait pas promis à sa mère et son père de trouver Rabastan et d’engager la discussion avec lui, il ne l’aurait pas fait n’étant pas sûr de vouloir savoir ce qu’il en est de l’implication de son frère dans tout ça.
Malgré ça, il a fini par envoyer un hibou à son frère lui demandant de venir là où il volait enfant.  Il n’a pas donné le lieu exact, parce que son frère n’en a pas besoin et il ne tient pas à avoir une mauvaise surprise si ce n’est pas son frère qui vient. Rabastan est le seul à connaitre ce lieu d’Ecosse où il venait s’entrainer à voler ou à imaginer leur vie plus tard quand ils étaient adolescents et que leur père leur permettait de sortir le week-end de Poudlard pour découvrir le monde. Oh évidemment, il peut avoir des mauvaises surprises, mais vu le lieu il pourra défendre la position et fuir rapidement et au moins cela lui permettra de répondre à la question qui est : Rabastan l’a-t-il trahi ou non ?  
Dans l’attente, il est tendu alors que dans sa tête le souvenir de cette nuit tourne en boucle. Le mangemort qu’il a trouvé hier et tué après plusieurs heures de torture ne l’a pas soulagé. Et il a conscience que sa vengeance ne l’apaisera pas, mais il n’y renoncera pas. Le lord savait qu’il n’aurait aucun mal à attaquer ses mangemorts si jamais il s’en prenait à lui ou sa famille et il n’en a pas tenu compte, alors il ira au bout et tant pis s’il doit tuer ou torturer certains anciens amis ou protégés.

« Tu es en retard ! »

Lance-t-il quand enfin son frère arrive. Il semble seul, mais Rodolphus se méfie et reste un peu à l’écart de son jeune frère. Il ne se fera pas avoir comme un bleu et tant pis si ça marque la potentialité d’une rupture entre les deux frères Lestrange, c’était un risque et ce depuis que Rabastan a fait le choix de rester après la première attaque qui visait déjà Enfys.

Cette soirée du 30 septembre restait gravée en moi comme une marque indélébile. Je n’arrêtais pas de la revivre encore et encore. De revire la torture  horrible et humiliante que m’avait infligé le Maître alors que je n’avais rien fait à part être le frère de celui devenu à ses yeux l’indésirable n°1. Je n’arrêtais pas de me rappeler du délai qu’il m’avait laissé pour lui prouver ma loyauté. 15 malheureux petit jour. J’arrêtais pas de penser à comment j’allais lui prouver ma loyauté. Comment j’allais trahir mon frère ? J’en serai incapable, je le savais. Mais comment me sauver alors ? Est-ce que je devais me sacrifier pour le protéger ?  Est-ce que j’aurais le courage de le faire ? Je n’arrêtais pas de penser à mon frère aussi et à ma filleule. A comment, ils avaient dû vivre ça.  A comment ils avaient dû avoir peur. Surtout elle. Rodo, je m’inquiétais moins pour lui. C’est un sorcier puissant. Mais elle. Ce  n’est qu’une enfant. Sans défense. Elle a de quoi être traumatisée pour la vie entière. Je n’avais rien fait. Je n’étais au courant de rien et pourtant je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir coupable. Coupable de ne pas avoir le courage de Rodolphus et de déserter.  Souvent, je me disais que je devrais laisser le maître me tuer. Que ce serait le plus simple. De toute façon, je ne méritais ni le respect du maître, ni l’amour de mon frère.  Mon père me l’avait bien fait comprendre aussi le 6 octobre lorsqu’il m’avait « convié à dîner ».  De toute façon, à ses yeux à lui, je n’avais jamais été digne. Il n’y en avait que pour Rodolphus. Moi je n’étais rien. Un moins que rien. Il me l’avait fait sentir encore une fois. Heureusement que ma mère était présente ce soir là car je crois que ce serait mal fini sinon.

Je suis coincé. Je suis pris dans quelque chose dont je ne peux me tirer. Un peu comme mon ami Nox. Je l’avais vu le 30 septembre se faire torturer par le Maître parce qu’ils avaient échoué dans leur mission. Parce qu’il avait échoué dans leur mission. Sur le moment, j’étais en colère contre lui. J’avais envie de le détester. De lui cracher à la figure au sens propre et aussi au sens figuré. Lui cracher à la gueule qu’il avait aucune race de s’en prendre au frère d’un de ses meilleurs amis qui se trouve également être l’un des meilleurs amis de son frère. J’avais envie de lui jeter un incarcerem avant de lui jeter un doloris ou de lui infliger du gaz étrangleur. Puis, très vite, j’avais retrouvé la raison. Je savais qu’il n’avait pas eu le choix.   Parce que nous, les mangemorts on a pas le choix. On a plus le choix.  Avec lui c’est marche ou crève. Alors, non, je lui en voulais pas à Nox. Je me disais même qu’il avait peut être saboté de l’intérieur la mission pour protéger mon frère. Je voulais le croire en tout cas. Je préférais rien savoir de plus et m’accommoder de cette vérité  qui est rassurante. Vous allez me dire que je suis maso mais j’aurais aimé faire partie de cette mission. J’aurais aimé faire partie de cette mission parce que j’aurais pu de l’intérieur protéger mon frère et surtout ma filleule. C’était pour ça aussi que je restais, même après les attaques contre Enfys. Parce que j’étais persuadé que je pouvais mieux les protéger et surtout la protéger en restant qu’en désertant. J’étais sûr que Rodolphus ne le comprendrait jamais, mais j’en restais pas moins persuadé. Que le maître me demande de participer à une mission contre mon frère, ce serait pervers. De toute façon, il est pervers. Ce serait une opportunité de saboter avec finesse et discrétion la mission.

Ma bouffée d’air dans ma torture mentale, après le torture physique du 30 septembre, c’était le travail. Au Ministère tout s’agitait avec la rentrée scolaire le 6 octobre. Un nouveau directeur, Declan Maguire, avait remplacé ce traite à son sang de Dumbledore.  Cet ancien cadre du Ministère avait pour priorité de renforcer la sécurité de l’école. Tous les services d’ordre du Ministère étaient mobilisés : Auror et Tireurs d’Elite. On pouvait demander un détachement à Poudlard ou simplement intervenir en renforts. Je songeais sérieusement à me faire détacher là-bas. Pour être plus proche d’Enfys et veiller sur elle.  Pour le moment je m’inscrivis sur les listes de renforts. J’ai été plusieurs fois appelés pour aller faire des rondes à l’extérieur du château ou pour intervenir pour escorter les élèves. J’ai pu voir Enfys. J’ai pu lui parler et essayer de la rassurer. Lui dire qu’elle était en sécurité ici. Est-ce que la présence d’auror et de tireurs d’élite pourraient vraiment la rassurer ? Lorsque l’attaque a eu lieu, le chef du bureau des aurors était présent chez elle et on a frôlé la catastrophe.

J’étais à Poudlard quand j’ai reçu un hibou de Rodolphus. Ce n’était pas son hiboux habituel. Pour ne pas se faire repérer. La lettre était pas signée mais je reconnaissais parfaitement l’écriture de mon frère. Il était simplement écrit : « retrouve moi là ou on volait enfant ».  Cette lettre était volontairement, mystérieuse, au cas où elle pouvait être interceptée. Je n’avais pas besoin de réfléchir pour savoir où lui retrouver. Il aurait quand même pu me dire quand et à quelle heure. Cela voulait sûrement dire tout de suite. Combien de temps le hibou avait-il mis à venir jusqu’à moi. De toute façon, j’étais en service, je ne pouvais pas partir comme ça.  Je ne me voyais pas lui envoyer un hiboux de réponse. Cela me semblait trop dangereux. On avait eu raison de vouloir s’entraîner à devenir dictamens. Une capacité qu’on ne maîtrisait pas encore mais qui pourrait sûrement nous aider aujourd’hui. J’essayais de me concentrer pour lui envoyer mes pensées. Je vidais mon esprit pour essayer de penser à son esprit et me connecter à lui. Pour lui dire que je serai là après 23H00, après la fin de mon service. J’ai eu l’impression que ça avait marché mais je n’étais pas sûr. J’avais senti une connexion mais aucune réponse en retour de mon frère. Pourtant, j’étais sûr qu’il était plus doué que moi pour cette forme de magie de l’esprit. Comme pour la légimancie, l’occlumancie. Sans parler de l’empathie dont il avait hérité et pas moi. Le rendant encore plus unique aux yeux de mon père.

A la fin de mon service, une fois mon collègue de relève arrivé, en retard, je transplanais dans le lieu de notre enfance. J’aimais cet endroit où j’avais appris à voler. Cela me rappelait de bon souvenir. Mon frère avait l’air tendu. Je n’étais pas empathe mais j’avais le sentiment de sentir sa colère. « Tu es en retard ! ». Le je t’em**rde manqua de sortir tout seul. Mais avec ses talents de légilimens, il l'avait probablement entendu. Une chose était certaine, je n’aimais pas le ton de sa voix. C’était déjà assez difficile pour moi de venir alors ce n’était pas la peine de monter sur ses grands hippogriffes sinon ça allait mal se terminer. « Pas évident d’arriver à l’heure quand on ne sait pas à quelle heure venir.» lui rétorquais-je aussi sèchement que lui et sans daigner m’approcher. Ma main serrait ma baguette. J’étais prêt à me défendre en cas d’attaque de sa part. « Désolé, mais ma relève est arrivée en retard».  Lui dis-je d’une voix plus douce. Oui, il avait beau m’agacer avec son attitude, c’était mon grand frère, mon héro et je l’aimais infiniment. J’étais heureux de le voir sain et sauf et en bonne forme. Bien sûr, je me sentais affreusement mal de me retrouver avec lui. Affreusement mal parce que je me sentais coupable par rapport à lui. Parce que je savais qu’il m’en voulait. Je pouvais le sentir. Affreusement mal parce que je savais que je devais prouver ma loyauté au Maître et que cela viendrait briser notre relation. « Je ne sais pas si tu as reçu mon message, mais j’étais à Poudlard de garde.» lui dis-je en faisant référence à ma tentative de connexion par la dictamencie. « J’étais de garde devant la grande salle à l’heure du dîner. Je me suis arrangé pour escorter les gryffondors à leurs dortoirs. Sept étage à monter près d’elle. Ca va. Elle va bien. » J’espérais que ces nouvelles le rassurerait et lui ferait du bien. « Je pouvais pas lui dire que j’allais venir te voir. C’était trop risqué mais je pourrais essayer de lui transmettre un message de ta part lors de ma prochaine garde. Il faudrait qu’on trouve un nom de code. » Même si j’essayais de me rapprocher du cœur de mon frère, physiquement, je ne m’étais toujours pas approché. J’avais bien trop peur de sa réaction. Je me tenais à une longue distance de tir. Vigilance constance ! La sécurité avant tout. Je connais quand même mon frère.

Rodolphus ne dit rien quand il lui dit que ce n’est pas évident d’arriver à l’heure sans avoir d’horaire précisé étant donné qu’il a considéré que son frère devait partir le plus vite possible après l’arrivé du message. L’oiseau étant revenu a lui depuis longtemps, son frère est donc en retard. D’ailleurs fait un geste pour le hibou pour qu’il retourne à son propriétaire. L’oiseau pousse un cri avant de s’envoler à grand coup d’ailes et embardé. Il observe le vole un instant y cherchant la paix qui voit sa fille sans grand succès avant de se tourner vers son frère cadet.
Rabastan s’excuse et là encore l’ainé des Lestrange ne répond pas. Il est trop furieux pour accepter ses paroles. Il n’a pas besoin de ça, ni de justification du moins pas sur le sujet de son retard. Il perd du temps et ça l’agace. Surtout que vu ce que pense son frère, il n’y a aucune sincérité dans ses excuses. Quoi que si un peu, mais il s’en fiche pas mal. Et tout autre personne qui aurait le comportement qu’à Rabastan en sa présence – en dehors d’un Lestrange de son cercle proche – ce serait retrouvé au sol à revivre l’un de ses pires cauchemars sans attendre.

« Je n’ai rien entendu. »

Et c’est normal au vu de la cassure de leur lien depuis le trente septembre, ainsi que la faiblesse de cette magie, pouvoir qu’ils sont loin de maitriser n’aide en rien leur dictamentie présumé. Et là vraiment, il n’est pas en état d’essayer quoi que ce soit avec son frère.  La rage qui coule dans ses veines et ne s’atténue pas depuis ce jour tant et si bien qu’il a déjà tué un gamin mangemort qui ne faisait pas partie de la dernière mission d’attaque. Il n’en éprouve aucun remord vu qu’il a un premier nom.
Sa mâchoire se cripse encore davantage alors qu’il lui parle de Enfys qu’il a vu lors de son déploiement à Poudlard. Il n’a pas le droit de lui parler d’elle, alors qu’il fait toujours parti de ce groupe qui a déjà attaqué l’enfant par deux fois. Il n’enregistre rien de ce qu’il lui dit n’ayant de toute façon pas besoin de lui pour parler à sa fille à Poudlard. Tout ce qui lui vient c’est une haine, une fureur qui crépitent et menace d’exploser.
Il sort sa baguette avant même que Rabastan ait pu réagir d’une quelconque façon que ce soit et lui fait vivre ce soir-là, par ses yeux à lui. Il veut parler de sa nièce, alors qu’il sache ce qu’elle a vécue et vivra peut-être encore. Il lui montre la scène où il a été blessé, mais surtout celle où il a retrouvé sa fille dans les bras du chef des aurors les yeux exorbités d’horreur alors qu’elle tenait son boursouf et son niffleur dans ses petits bras frêles. Il ne se gêne pas pour lui faire ressentir dans cette vision d’horreur toute la peur qu’il a ressenti comme émanant de l’enfant. Puis il laisse une marque dans son esprit rempli d’une rancœur et d’un sentiment de trahison que Rodolphus ressent à l’égard de son cadet avant de lâcher son esprit.

Rodolphus était la personne la plus importante à mes yeux. Il était mon grand-frère, mon idole, mon modèle. Celui que j’admirais plus que tout au monde. Celui à qui je rêvais de ressembler. Souvent, j’étais jaloux de lui. Jaloux de la relation qu’il pouvait avoir avec notre père. Jaloux de son don d’empathie mais malgré tout, je l’admirais et je l’aimais. Jamais, je ne pourrais m’en prendre à lui. Jamais je ne pourrais vouloir qu’il lui arrive du mal. Savoir ce qui lui était arrivé. Savoir que j’avais été incapable de le protéger me rendait malade. Et je ne vous parle même pas d’Enfys. Elle est mon petit rayon de soleil. Ma filleule, je l’aime comme ma propre fille. Alors oui, depuis l’attaque, je ne vais pas bien. Je ne vais pas bien du tout. Je fuis mon frère non par manque d’amour mais parce que je l’aime trop. Parce que je ne peux pas l’approcher après la promesse contrainte que j’ai fais au Maître. Je le fuis pour le sauver. Je le fuis pour me sauver, pour nous sauver. Mais quand, il me demande de venir, je ne peux pas l’ignorer. Alors, je viens dès que possible. Je me prends en pleine face sa colère. Rien que sa façon de parler trahi la haine qu’il ressent envers moi et ça me fait aussi mal qu’un coup de poignard dans le cœur. Ca me fait mal car j’ai l’impression qu’il me déteste autant que moi je l’aime. Cela me fait encore plus mal quand je vois qu’il n’a que faire de mes excuses. Qu’il se moque que j’étais à Poudlard et que je ne pouvais pas venir comme ça. Peut être que je devrais me rendre au Seigneur des Ténèbres. Le laisser me tuer. Ce serait la solution la plus simple.

Lorsqu’il me dit qu’il n’a pas entendu mon message, sa voix est toujours aussi glaciale. Pourtant, je suis presque sûr d’avoir réussi à entrer dans son esprit. Je suis persuadé qu’inconsciemment c’est lui qui a rejeté mon message tellement il m’en veut. Qu’importe de toute façon. Même s’il faudrait qu’on s’entraine beaucoup plus car la dictamancie serait pour nous la meilleure option pour communiquer maintenant. Voudra-t-il seulement s’entrainer avec moi ?

Je vois Rodolphus sortir sa baguette et en un éclair je me retrouve propulsé dans le chaos de la nuit du 30 septembre. Je ressens chacune de ses émotions et de celles d’Enfys. Je ressens une peur insupportable. Celle de ma nièce. Je la vois dans les bras de Greene plus qu’effrayée. Je m’effondre sur le sol. Je sens les larmes couler le long de mes joues. J’ai l’impression que c’est pire encore que les doloris que m’a infligé le Maître. Ca fait moins mal physiquement mais ça fait plus mal psychiquement. Maintenant que cette horreur a fini de défiler devant mes yeux, je ressens une haine immense, une rage. Un sentiment de trahison et de rancœur. Je sais que ça, c’est ce qu’il ressent envers moi. Ca me fait encore plus mal. A genoux sur le sol, tremblant, je continue de pleurer. Je ne suis pas du genre à montrer mes faiblesses mais tout ça m’est insupportable.

« Je, je .... je suis.. dé..dé...sooo...lé. » dis-je entre mes sanglots. Je l’étais sincèrement. J’aimerais pouvoir remonter le temps et empêcher cette attaque. J’aimerais pouvoir protéger ma filleule et mon frère. « Je ne t’ai pas trahi Rod. Je ne t’ai pas trahi. Je n’en faisait pas partie. Je ne le savais pas. Je ne savais rien.» C’était la pure vérité. Je ne savais pas. Le Maître ne m’avait rien dit. Le Maître ne m’avait pas confié cette mission. Pourtant j’aurais aimé qu’il le fasse. « J’aurais préféré en faire partie. J’aurais préféré en faire partie pour pouvoir la saboter de l’intérieur. Mais il ne m’aurait jamais convié, ni même informé. Parce qu’il sait très bien que c’est ce que j’aurais fait. Il sait que je l’aurais trahi. Il ne me fait pas suffisamment confiance». Je savais que je risquais d’attiser encore plus la colère de mon frère en disant ça mais il connaissait assez le seigneur des ténèbres pour savoir que j’avais raison. Pour savoir que jamais le Maître ne m’aurait informé car sinon j’aurai tout fait pour empêcher cette mission de réussir. Vous me direz, cette mission n’a pas eu besoin de moi pour échouer et heureusement. Je n’aurais pas pu survivre si mon frère et ou Enfys n’avait pas survécu. Peut être que cela m’aurait donné le courage d’affronter le maître. De vouloir les venger. Courage que je n’ai pas aujourd’hui puisque je ne suis pas prêt à affronter le Maître ni –même à déserter. Est-ce vraiment une question de courage ? Pas exclusivement. Il y’a aussi que je suis convaincu que si gagne la confiance du Maître, si je peux lui faire croire que je le choisis lui plutôt que Rodolphus, il me confiera tout. Je pourrai alors mieux protéger mon frère. Je lui suis plus utile à l’intérieur qu’à l’extérieur et ça, il doit le comprendre. « Je dois gagner sa confiance. Je dois gagner ce niveau de confiance pour vous protéger»

Rodolphus reste de marbre alors que son frère s’imprègne peu à peu de cette nuit-là. La douleur, la tristesse de son frère ou sa peur n’ont aucune importance aux yeux de l’ainé Lestrange qui ne pense qu’à une chose : la terreur de sa fille cette nuit là que des mangemorts ont voulu tuer. Il a respecté la trêve en ne tuant aucun mangemort depuis la première attaque, mais le lord ne s’est pas gêné pour rompre cette trêve et pourtant son imbécile de frère est toujours dans leur rang. Alors, il n’a pas le droit de parler de sa nièce comme ça, pas alors qu’il sert un homme qui veut la mort de sa nièce.  Cette trahison lui fait trop mal.

« Tellement que tu as disparu depuis ce jour-là et que si je ne t’avais pas imposé de venir ce soir, tu n’aurais pas repointé le bout de ton nez devant moi ! »

Il n’accepte pas ses excuses, pas maintenant. C’est trop facile de pleurer en s’excusant après ce qui c’est passé et les choix qu’il a fait un an plus tôt. Soit-disant qu’il reste mangemort pour les protéger, foutaise il a juste peur de les quitter. Les mangemorts s’en prendront à lui que Rabastan soit avec eux ou pas et vu son statut dans les rangs du lord noir son jeune frère ne pourra rien faire pour changer ça. La preuve, il ne savait rien pour cette attaque avant qu’elle n’ait eu lit. Rodolphus lève les yeux au ciel.

« Parce que tu crois qu’en faire parti aurait changé quelques choses ? T’aurai rien pu empêcher et tu nous aurais trahi totalement espèce de gnomes de jardin ! »

Explose Rodolphus quand son frère dit qu’il aurait préféré faire partie de l’expédition punitif. Son argumentaire est simplement stupide. Il ne pouvait pas protéger sa famille en restant avec ces gens, il ne le pourra jamais. Et le Lord ne lui fera jamais confiance concernant sa famille, pas avec le lien qu’ils ont et qu’ils n’ont jamais caché. Du moins avec le lien qu’ils avaient, parce qu’il ne sait pas sur quoi va déboucher cette nuit, cette discussion. Il est tellement furieux contre son cadet qui lui file des migraines avec ses âneries à la seconde. Et sa phrase sur la confiance qu’il doit gagner du lord ne fait qu’énerver encore plus Rodolphus qui fini parle chopper par le col et le secouer.

« Tu ne l’auras jamais. Tu n’as aucun contrôle sur cette situation et ta seule option c’est soit de terminer de nous trahir, soit d’enfin quitter ce fou ! »

Rodolphus le lache brutalement sur le sol posant sur lui des yeux pleins d’une colère qu’il n’a vraiment jamais eux pour son frère. Les deux frères Lestrange ont toujours été indissociable, jamais énervé l’un contre l’autre et pourtant le Lord vient de réussir cet exploit. Il a réussi à faire en sorte que Rodolphus torture son frère et pire à ce qu’il recommence en s’immiscent dans son esprit pour y laisser la marque d’un flot d’émotion négative toutes en lien avec le sentiment de trahison.

« Que lui as-tu promis ? Quel part de toi doit tu laisser derrière toi encore, parce que tu n’as pas compris que rien ne fonctionne avec lui ? »

Il est toujours en vie, alors qu’il montrait tant d’affection pour lui c’est donc que le Lord lui a demandé quelques choses. Et ce quelques choses doit le concerner ou concerner sa fille. Il préfère la première option, parce que dans le cas de la seconde il tuerait son frère sans la moindre hésitation pour protéger Enfys.

Les mots de Rodolphus me font aussi mal que de coups de poignards plantés en plein cœur. Sa réaction finit de m’achever. Il n’a pas le droit de dire ça. Je ne peux pas entendre ça. Il ne comprend vraiment rien. Ou ne veut pas comprendre. Aveuglé par sa putain de rage. Je n’ai pas disparu. J’ai juste pris de la distance. Pour le protéger. Le protéger, c’est la seule chose à laquelle j’aspire. A tel point, que je risque de me faire tuer par le Maître. Alors non, il n’a pas le droit de me dire des choses pareilles. Mais si c’est vraiment ce qu’il pense, alors autant que je laisse le Maître me tuer. Comme ça je ne serai plus un problème pour lui. Je ne serai plus un problème pour personne.

« Je n’ai pas disparu Rod.... oui, je te fuies.... mais... j’ai pas le choix... je peux pas....»

Je suis incapable de finir ma phrase. Les mots s’étouffent dans ma gorge et se noient dans mes sanglots. Je ne peux t’approcher. Je ne peux pas te livrer. Je dois te livrer et te regarder mourir ou ne pas le faire et mourir. Voilà ce que je suis incapable de dire mais qu’il pourra peut être entendre avec ses dons.

Gnome de jardin ? Son insulte me décroche un petit rire. J’y vois là une preuve de son amour et ça me réchauffe un peu le cœur. J’hausse les épaules en réponse à sa question qui n’en était de toute façon pas vraiment une. Au fond, il avait sûrement raison. J’aurais probablement rien pu faire si j’avais participé à cette mission, si ce n’est les trahir totalement, lui et Enfys. Ou du moins, c’est comme cela que Rodo l’aurait interprété. Vu comme il m’en voulait aujourd’hui alors que je n’avais pas participé, c’était mieux que je n’ai pas été forcé à être de ce commando. Cela aurait signé la fin entre Rodo et moi. De toute façon, ça n’aurait pas été le Maître qui m’aurait tué pour l’échec, ça aurait été Rodo qui m’aurait tué. « Tu as peut être raison mais....tu le connais comme moi. Tu le connais bien plus que moi. Il est tellement pervers qu’il aurait pu me demander de participer. Il aurait pu le faire pour te rendre fou. Pour que tu veuilles me tuer. S’il ne l’a pas fait c’est parce qu’il avait peur que je te prévienne et que je fasse échouer la mission. Même s’il m’aurait tué après.» c’était la seule explication à mes yeux. Surtout que moi, contrairement à mon frère, je savais ce que le Maître avait fait après l’échec de la mission. Je connaissais la mission qu’il m’avait confiée et la raison pour laquelle je me tenais loin de mon frère. Ma gorge se nouait à nouveau rien que d’y penser.

Je me laissais faire lorsque mon frère m’attrapa par le col. Il avait besoin de libérer sa haine, sa rage envers moi. Nous ne pourrons pas parler tant qu’il ne l’aurait pas fait. Je me laissais donc faire sans riposter, même si n’importe qui d’autre m’aurait attrapé comme ça, je me serai libéré par un coup de pied bien placé, entre les deux orphelines.

« « Tu ne l’auras jamais. Tu n’as aucun contrôle sur cette situation et ta seule option c’est soit de terminer de nous trahir, soit d’enfin quitter ce fou ! » sa voix résonne dans ma tête, alors que celle-ci frôle le sol lorsqu’il me libère de son emprise en me jetant à terre. Je rigole d’un rire strident. Comme si tout était si simple. Non, Rodo. Mon choix c’est soit de te trahir, soit de mourir. Cela fait des jours que je cherche comment nous sauver tous les deux. Comment faire croire au Lord que je le choisis lui, tout en te sauvant toi.
« « Que lui as-tu promis ? Quel part de toi doit tu laisser derrière toi encore, parce que tu n’as pas compris que rien ne fonctionne avec lui ? »

Je me redresse et m’approche à mon tour de mon frère à quelques centimètres de son visage. Je le fixe à mon tour, le regard noir l’espace de quelques secondes. « Toi ! Il m’a donné 15 jours pour te livrer ou il me tuera.» dis-je sans détourner mon regard. « J’avais pas le choix.» poursuivis-je en laissant à nouveau couler des larmes le long de mes joues. « C’est pour ça que j’ai disparu comme tu dis. C’est pour ça que je te fuies.». Je marque une pause avant de me jeter dans ses bras et de le serrer fort contre moi. « Tu sais que je ne te trahirai jamais, que je ne te livrerai jamais. Plutôt mourir. ».Un silence, interrompu que par mes sanglots, s’installe entre nous. Les larmes qui s’échappent de mes yeux finissent leur course dans sa nuque. « Je t’aime Rodolphus. ». C’était sûrement la première fois que je le lui disais. Montrer ces sentiments n’était pas trop le genre de la famille.

Rodolphus regarde son frère qui tente de se justifier bégayant plus qu’autre chose. Et cela n’a que pour effet d’énerver encore plus Rodolphus. Sa fille a été attaqué et il a faillit finir à Azkaban à cause de ça, il n’a donc aucune patience pour qui que ce soit même pas son frère. En réalité surtout pas pour son frère qu’il n’arrive pas à voir autrement que comme un traître. Après tout, il ne lui a pas montré sa loyauté pour le moment. Et ses émotions de tristesse, peur ou encore de déception ne changent rien. Cela ne suffit pas à prouver qu’il est innocent. Pour le moment, il est juste furieux et ne supporte pas son manque de confiance.


« Parle bordel ! Comment ça tu n’avais pas le choix ? Parle ! »

Il est furieux et pourtant il lui accorde de parler, de s’expliquer, parce qu’il est son frère et qu’il l’aime malgré tout. Même si sa fille et passera toujours avant lui, avant tous, son frère compte assez dans son cœur pour lui offrir cette chance de s’expliquer. Il espère vraiment qu’il saura le convaincre. Il aurait le cœur brisé d’une trahison ultime de son frère, mais il est prêt à y faire face si besoin. Tout aussi prêt qu’il pourrait l’être.
Rodolphus le toise quand il rit, mais ne dit rien. Vu la nervosité ambiante, il peut bien le laisser décompresser comme ça. Il croise les bras en attendant sa réponse et fronce les sourcils. Il le laisse débiter ce qu’ils savent tout les deux depuis un moment, raison pour laquelle il est parti quand il a pu profitant d’un événements fortuite pour obtenir une trêve qui a tenu un an avant d’être rompu par le Lord. Il agite la main pour que son frère accélère et passe à quelques choses dont il n’est pas au courant, parce que ça commence à devenir lassant.

« 15 jours ? Et c’est maintenant que reparaît ? Tu veux mourir ou quoi ? Tu as cru que tu pouvais t’en sortir seul ? Bordel, t’as vraiment une cervelle de gnome de jardin parfois ! »

Et voilà qu’il s’inquiète pour son frère désormais. Le lord le tuera, parce que ce dernier n’a clairement pas envie de l’emmener au lord et que de toute façon Rodolphus ne se laissera pas emmener par son frère. Il a beau l’aimer, il ne vient pas d’éviter Azkaban pour rattraper les erreur de son frère en se sacrifiant alors qu’il va avoir un fils. Heureusement son frère confirme qu’il n’avait pas l’intention de le livrer et Rodolphus pousse un soupir à sa déclaration d’amour sincère et désespéré. Il vient l’attirer dans une étreinte, parce que si lui disait je t’aime alors qu’il n’en avait pas vraiment l’habitude contrairement à lui qui s’ouvre c’est que Rabastan doit avoir sincèrement peur.

« Idiot va. Je t’aime aussi et tu m’agaces à toujours te mettre dans des situations pas possibles. On va s’en sortir, mais j’ai quand même sacrément envie de te botter le cul petit frère ! »

Au milieu des larmes qui perlaient sur mes joues et sur sa nuque, un sourire illumina mon visage lorsque mon frère soupira et prolongea mon étreinte.  Son élan d’amour suffit à me rassurer et à m’apaiser. Ce geste signifiait pour moi encore bien plus que ses paroles « Idiot va. Je t’aime aussi et tu m’agaces à toujours te mettre dans des situations pas possibles. On va s’en sortir, mais j’ai quand même sacrément envie de te botter le cul petit frère ! » .  Ce geste signifiait que derrière toute cette colère, il m’aimait encore, comme moi je l’aime.  Cela signifiait qu’il me pardonnait. Cela signifiait que la « guerre » entre nous était belle et bien finie. J’avais  retrouvé la personne la plus importante pour moi. Mon frère, mon héros.  Je reste de longues minutes blotti dans ses bras.   Contre lui, je me sentais apaisé. Je me sentais en sécurité. Je me sentais surtout soulagé de l’avoir retrouvé. J’avais eu trop peur de le perde. Trop peur qu’il me déteste à jamais.   Les larmes continuaient de couler de mes joues à sa nuque. Je le serrais fort. Très fort. « Je suis désolé Rod !.» répétais-je une nouvelle fois dans ses bras. S’excuser n’est pas dans mes habitudes, mais ce soir, il aurait fallu compter combien de fois je l’avais fait.  

Après de longues minutes contre lui, en sécurité, je finis par rompre cette étreinte fraternelle, en me reculant de quelques pas, faisant glisser mes bras le long de ceux de mon frère avant de saisir ses mains. Nous nous tenions face à face, mains dans les mains.  « Qu’est-ce qu’on va faire Rodo ? Comment on va faire ?» demandais-je la voix tremblante. Les jours qui me restaient étaient comptés. Je ne pouvais pas livrer mon frère. Je ne pouvais pas retourner vers le Maître sans le livrer. Que devais-je faire ? Me cacher indéfiniment ? Je n’en avais pas envie.  Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais plus quoi faire. J’étais incapable de réfléchir. Mon frère et mon père  avaient raison. J’étais idiot de croire que je pouvais résoudre cette situation tout seul.  J’avais peut être bien, une cervelle de gnome de jardin parfois.  Même si, je ne leur en avais pas parlé pour une seule raison. Je ne voulais pas les mettre plus en danger.

Une chose était certaine, j’avais confiance en Rodolphus. Il connaissait le Maître bien mieux que moi. Il saurait quoi faire. Il saurait comment me tirer d’affaires. Comment nous tirer d’affaires.  Je ne pouvais cependant m’empêcher de m’inquiéter pour lui. J’avais peur qu’il fasse une folie.  « Je veux pas que tu te mettes en danger pour moi Rod ! » ma voix était toujours tremblante.  Je le suppliais du regard. « Je t’en supplie !  Je préfère encore mourir que de te savoir en danger.». Je serrais fort sa main droite dans la mienne. « Promets-moi que tu ne chercheras pas à le défier ! ». Il était trop fort. Invincible. Cela signerait la mort de mon frère. A cette pensée, ma gorge se noua. « Je t’aime Rod !  Je t’aime beaucoup trop pour te perdre »

Rodolphus laisse son frère pleurer dans ses bras, comme le garçon qui fut. C’était souvent contre lui que Rabastan c’était consolé et il l’a toujours laissé faire. Et si aujourd’hui son frère a fait une grosse connerie qui l’a mise en colère, il veut le rassurer avant tout parce qu’il est son petit frère. Et puis dans le fond Rodolphus ce sent coupable, il a l’impression que s’il ne l’avait pas fait avant lui jamais son frère n’aurait rejoins les mangemorts et il ne serait pas dans cette situation aujourd’hui. Même si Rabastan avait son propre livre arbitre, il était le grand frère, le modèle il aurait dû lui aussi faire preuve de plus de réflexion avant de s’engager auprès d’un homme fous.



« Arrête de t’excuser pour commencer, ça ne changera rien et je ne t’en veux pas vraiment. »



Rodolphus sert les mains de son frère en l’observant. Il trouve son visage plus émacié et son teins plus blafard que quelques temps auparavant. S’il n’avait pas été déjà inquiet pour son frère, ces éléments auraient suffit à éveiller sa crainte. Ce n’est pas le cas là puisque sa peur est déjà bien présente et que ces traits n’éveillent en lui qu’une profonde compréhension de ce que vit son frère.

« Tu vas travailler le plus possible sur la mission Poudlard là bas ils n’iront pas te chercher. Ne sois jamais seul lors de tes autres missions et en dehors du travail va dans nos propriétés les plus cachés de France, d’Irlande, d’Écosse ou d’Italie. Elles sont à d’autre nom et isolé autant que protégé magiquement privilégie côté moldu plutôt que sorcier. Ne prononce plus le nom de ce groupe, ni de leur chef, car ce sont des mots marqués d’une trace ils pourront te retrouver. Tu n’es pas assez important pour eux donc en faisant ça ils devraient rester éloigner de toi. Ils ne prendront pas le risque de se délester de leur effectif pour ça. C’est comme ça que les déserteurs arrivent à survivent pour le moment et tu rentres dès aujourd’hui dans cette catégorie. Je suis trop visible et père aussi, évite la propriété de nos parents. Et tu ne connaîtra pas ma propriété actuelle. C’est nous qui te contacteront pour te voir. »

Des conseils pour les déserteurs, il en a donné beaucoup donc il sait comment agir. Cela ne les protégera pas si le seigneur des ténèbres prend le pouvoir, mais pour le moment il est faibles et il a bonnes espoir que ça protège son frère.

« J’étais son bras droit, un formateur, un stratège et un recruteur. Même quand je suis partie avec en protection un serment  de non attaque, je savais qu’il m’attaquerait un jour en rompant sa parole. Et je sais une chose, si je ne réponds pas ça ne les arrêtera pas. Pour protéger ma famille, je dois rappeler à ceux qui ont attaqué que je ne suis pas un enfant de cœur et que je serai désormais leur pire cauchemar. Que ça me plaise ou non, je dois agir et tu le sais. La famille Lestrange est puissante, notre nom est synonyme de cruauté et il est temps qu’ils s’en souviennent. C’est eux qui ont rompu le pacte, pas moi. »

Rodolphus le regarde avec cette flamme de détermination si propre à son nom dans ses yeux. Personne ne l’arrêtera. De toute façon, il n’a pas d’autre choix que de se battre maintenant. Les mangemorts et le Lord ne le lâcheront pas, parce qu’il n’est pas un déserteur parmi tant d’autre. Il est le symbole d’une trahison dans les plus haut rang des mangemorts et c’est quelques choses d’insupportable pour l
ui.

«Arrête de t’excuser pour commencer, ça ne changera rien et je ne t’en veux pas vraiment» . Je laisse échapper un petit rire nerveux.  Mon frère ne m’en veut pas.  Ouf ! Quel soulagement. Je n’aurai pas supporté de le perdre. Ma vie n’a aucun sens sans lui à mes côtés. Mon frère est la personne la plus importante à mes yeux et si je le perds lui, je perds tout.  Sans lui, ma vie ne serait qu’une demi-vie comme si un détraqueur avait avalé mon âme.

J’ai totalement confiance en lui.  Tellement confiance en lui que je m’en remets totalement à lui pour savoir quoi faire. En vrai, il était la première personne que j’avais voulu aller voir pour demander de l’aide mais je n’avais pas pu. J’avais trop peur pour lui. C’était trop risqué. Après avoir parlé à mon père, après avoir reçu le message de mon frère, j’avais fini par venir ce soir et tout lui avouer. Au fond, j’étais soulagé de plus garder ce secret.  Puisqu’il savait tout, autant le laisser penser. Il nous sortirait de là, j’en étais sûr. Après tout, malgré les attaques, il avait survécu jusqu’à présent. J’écoutais son plan avec attention, acquiesçant d’un hochement de la tête à chacune de ses propositions même si elles ne me plaisaient pas vraiment. Une vie de fugitif. Cela ne fait pas vraiment rêver. Mais je n’avais pas le choix.  C’était ça ou mourir. En refusant de livrer Rodolphus et de me présenter devant le Maître, je devenais un déserteur.  Je n’avais pas d’autre choix. Si je revenais les mains vides, il me tuerait. Autant ne pas revenir donc.  Déserter n’était pas ma volonté. Je croyais dur comme fer aux idées du Seigneur des Ténèbres mais ce choix n’était pas le mien. Ce choix était le sien. En voulant me forcer à livrer mon frère, il avait franchi une ligne infranchissable. Démontrant toute sa folie. « Il n’y a vraiment que pour toi que je pourrais accepter une telle vie frangin ! ?» dis-je avec un petit rire.  « Me cacher parmi les moldus... » dis-je en faisant la grimace.  Je m’imaginerais déjà devoir côtoyer ses êtes pathétiques et répugnants. Cela me donnait la nausée. Rien ne m’interdirait d’en torturer quelques uns non ?  

Je fis promettre à mon frère de ne pas faire de folie, de ne pas chercher à défier le seigneur des ténèbres. Évidemment, sa réponse n’était pas celle que j’espérais. Ce fût celle que je redoutais. Celle que je connaissais avant d’entendre sa réponse mais dont je voulais me persuader qu’elle ne serait pas vraie. Il comptait bien attaquer les mangemorts et défier le Maître. Il était hors de question qu’il le fasse seul. « Très bien ! Puisque je suis un déserteur à compter d’aujourd’hui,   je serai à tes côtés pour mener ces combats ! ». Ce n’était pas une proposition. Je ne le laisserai pas se battre sans moi. « A partir d’aujourd’hui, c’est toi et moi contre eux! On est une équipe ! un duo ! ». Il n’avait pas besoin d’avoir peur pour moi. J’étais un duelliste hors pair. Un tireur d’élite.  Un ex mangemort. Je savais me battre.  J’aimais me battre. J’allais me battre à ses côtés. « Je préfère me battre que me cacher !  Par contre, il faudra cacher Hestia ! Je n’aimerais pas qu’il lui arrive quelque chose ». Elle n’allait pas du tout aimer ça, ma chère femme. Elle qui n’acceptait déjà pas notre mariage, la nouvelle vie que je lui promettais n’allait pas lui plaire. Mais elle l’accepterait. Elle n’est pas folle. Elle préféra vivre comme une fugitive plutôt que mourir. Peut être que ça la déciderait à enfin me donner un héritier.

Rodolphus regarde son frère qui semble soulagé quand il lui dit d’arrêter de s’excuser. Il comprend, son frère a vraiment eu peur qu’il le rejette totalement pour ça. L’ainé des Lestrange ne peut nier qu’il a envisager de ne plus parler à son frère et peut être même de le tuer quand il ne savait pas encore exactement l’implication de ce dernier dans l’affaire avec Enfys. Sauf que maintenant qu’il sait, il n’y a plus d’animosité pour son frère, juste une profonde inquiétude pour la galère dans laquelle ils sont fourrés tous les deux. Avoir le seigneur des ténèbres pour ennemi n’est pas anodin.

« Que ça te plaise ou non, c’est la meilleure solution. Ils n’iront pas te chercher côté moldu. La plupart des gens ignorent que nous avons des propriétés côtés moldus au vu de notre famille. Il faut profiter de tous nos avantages stratégiques. Arrête de te plaindre la précieuse. »

Le mot précieuse est dit en français pour se moquer de son petit frère. Ils ont souvent utilisé les deux langues autant l’une que l’autre et Rodolphus a toujours aimé utiliser des mots français pour injurier son frère gentiment. Ils sont franco-britanniques autant profiter de la double culture en toute circonstances.

« Non Raby c’est trop dangereux. Ils pourraient te tuer. Je ne veux pas te perdre. »

Et pourtant Rodolphus ne peut s’empêcher de se dire que ce serait mieux, plus efficace dans sa lutte. Après tout ce ne serait pas la première fois que Rabastan le suit dans une lutte, ni la dernière. Son petit frère a bien grandi depuis le temps et pourtant, il le voit encore comme un enfant. Cet enfant parfois agaçant qui le suivait partout pour limiter et qu’il aimait profondément malgré tout. Il retient un soupir et lève les yeux aux ciels.

« Ouais ensemble petit frère agaçant. »

Rodolphus fronce les sourcils à l’évocation de sa belle sœur. S’il apprécie le père d’Hestia qui est un allié fidèle, elle il la déteste. Elle fait partie de ces vipères vicieuse qui se cache pour mieux attaquer. Elle n’est pas une femme pour son frère et de toute façon, elle le déteste. Malheureusement cette situation convient à son frère. Rodolphus n’aurait pu supporter un mariage avec tant de haine et rancœur, mais Raby n’est pas empathe il ne peut que deviner ce que ressent cette femme pour lui.

« Quel dommage que tu souhaites la protéger, moi qui envisageais de la jeter au lion. »

Lance-t-il en riant presque. Il n’aurait jamais fait ça par respect pour le parrain de son frère, il protégéra Hestia. Le reste ce n’est pas à lui de voir ça, mais à Rabastan. Il vit l’histoire et la vie qu’il veut en ce qui concerne l’amour et le mariage.

« Elle viendra se cacher avec toi. Son père comprendra que c’est nécessaire qu’il ne sache pas où vous habitiez. Et elle… toute vipère sans cervelle qu’elle soit comprendra qu’il en va de sa vie de te suivre sans discuter. »

L’idée d’aller me cacher parmi les moldus ne me plaisait pas du tout mais il semblerait que je n’avais pas le choix. Rodolphus avait raison. Jamais le Lord ni ses partisans ne me rechercheraient en territoire ennemi. Personne ne savait que nous disposions de propriétés dans le monde non magique. C’était le meilleur moyen de me protéger et de protéger Hestia. J’explosais de rire lorsqu’il m’appela la précieuse. Le fait qu’il se mette à me chambrer en français me réjouissait. Cela voulait dire que rien n’avait changé entre nous, que tout était redevenu comme avant. Il n’en fallait pas moins pour me rendre heureux.

Lorsque je demande à mon frère de me promettre de ne pas chercher à combattre le Seigneur des Ténèbres, il ne m’en fait pas la promesse. Bien au contraire. Il est déterminé à l’éliminer. Très bien mais dans ce cas, il est hors de question qu’il le fasse sans moi. Qu’importe si je dois y laisser ma vie. De toute façon, en ne le livrant pas, je risque déjà ma vie. Autant que je risque ma vie dignement, en me battant pour protéger mon frère. Comme je m’en doutais, mon frère, ce protecteur, refuse d’abord catégoriquement. « Non Raby c’est trop dangereux. Ils pourraient te tuer. Je ne veux pas te perdre. » . Il n’a pas compris que je ne lui demandais pas son autorisation. Je lui affirmais que je serai à ses côtés pour me battre. Je lui prouvais ma loyauté et mon amour fraternel. « Ils veulent déjà me tuer! Et moi, non plus je ne veux pas te perdre Rodo. Ensemble, on est plus fort. On pourra se battre plus efficacement, se protéger. Je suis plus un enfant Rodo ! Je suis tireur d’élite !».

A contre cœur peut être, mon frère finit par accepter que nous formions un duo « Ouais ensemble petit frère agaçant. ». Je rigole une nouvelle fois, parce qu’une fois de plus ce genre de réflexion dont il habitude de me gratifier prouve que rien n’a changé, qu’il ne m’en veut plus. Je tape dans sa main que je serre avant de l’enlacer pour lui donner une tape dans le dos. « A partir de maintenant, c’est toi et moi contre eux. !».

Ensuite, je ne peux m’empêcher de penser à tous les gens que je mets en danger en désertant comme ça. Tous les gens qu’ils iront menacer pour tenter de me retrouver. Je pense en premier à Hestia, ma femme. Rodolphus fait de l’humour sur le fait qu’il aurait aimé se débarrasser d’elle avant de dire qu’elle ira se cacher avec moi et devra dire à personne où elle est, même pas à son père, mon parrain. Quand on y réfléchit c’est assez drôle car nous détestons tous les deux la femme de l’autre. Ensuite je pense à nos parents. Ils ne peuvent pas rester chez eux. C’est le premier endroit où ils iront me chercher et père à beau dire qu’il est prêt à se battre, il est hors de question qu’on le mette en danger. « Et comment tu comptes t’y prendre pour forcer père à ce que lui et mère aillent également se cacher ? C’est chez eux qu’ils iront me chercher en premier lieu, j’en suis sûr». Je faisais confiance une confiance aveugle à Rodolphus et ses stratégies.