le reconfort des plantes (pv garance)

Cela ne fait même pas dix jours que Garance est réellement professeure assistante à Poudlard, pourtant elle se sent déjà plus épanouie que durant toutes les années qu'elle a passée à s'ennuyer au manoir. Se sentir enfin utile lui donne l'impression de revivre, même si elle se rend bien compte que l'ambiance n'est pas aussi joyeuse que lorsqu'elle était élève ici. L'attentat est encore dans tous les esprits, ayant marqué chaque personne présente cet horrible jour. La stèle érigée dans le Grand Hall, portant le nom de tous les disparus, est un rappel permanent des horreurs qui ont eu lieu. Parfois, l'ancienne Serdaigle passe devant et, le cœur serré, pose un regard triste sur les personnes qui s'y recueillent. Son seul réconfort est de savoir que Camelia a été épargnée, ayant quitté Poudlard l'année précédente, et elle se trouve bien égoïste de penser ainsi – pourtant elle ne peut pas s'en empêcher.

Sans surprise, c'est dans les serres que Garance se sent le mieux. Elle sait bien qu'il n'y a pas de danger dans le château : chaque pierre a été ramassée, chaque brèche réparée, chaque plafond reconstruit, expliquant que l'ouverture de l'école ait été repoussée jusqu'à octobre. Mais l'atmosphère qui y règne, cette ambiance lourde de deuil et d'inquiétude, a quelque chose d'oppressant. Aussi la MacMillan a pris l'habitude de se réfugier au milieu des plantes pour s'apaiser, comme elle l'a toujours fait au manoir. Même si elle sait qu'elle peut toujours aller toquer à la porte de l'appartement de sa marraine, elle a l'impression de se comporter comme une enfant lorsqu'elle y songe. Alors elle essaie de ne pas le faire trop souvent, cherchant plutôt du réconfort dans un lieu où elle a l'impression d'avoir un peu de contrôle – un lieu où elle se sent réellement professeure. Par chance, sa référente lui a rapidement fait confiance en ce qui concerne l'entretien des plantes des serres. Si elle n'a pas eu de mal à percevoir que son assistante n'était pas toujours très à l'aise face aux élèves, une timidité certaine émanant d'elle en permanence, elle lui a vite reconnu de grandes capacités pour la Botanique. Il n'a fallu que quelques jours pour qu'elle lui affirme qu'elle n'avait pas à lui demander d'autorisation à ce sujet, lui témoignant ainsi une confiance qui a beaucoup flatté Garance.

Ainsi, c'est aujourd'hui seule que la professeure assistante s'assure que les mandragores ne manquent de rien. Dos à l'entrée de la serre, elle n'entend pas que quelqu'un s'est approché et l'attend en silence depuis plusieurs minutes. C'est le son d'une branche qui craque qui brise sa concentration et la fait revenir sur terre : elle se retourne alors vivement vers l'origine du bruit, les yeux écarquillés par la surprise et, indéniablement, de la peur alors que de sa bouche s'échappe un hoquet effrayé. Heureusement, il ne lui faut qu'une seconde pour réaliser qu'il n'y a pas de danger : elle reconnaît sans mal le jeune garçon qui lui fait face, avec son air angélique qui n'a pas changé depuis la réception où ils ont sympathisé. « Oh Amaury, ce n'est que toi... » C'est un soupir de soulagement qui s'échappe alors de ses lèvres alors qu'elle passe le dos de sa main sur son front, les doigts encore plein de terre. « Tu m'as fait peur, » admet-elle dans un léger rire embarrassé, sans la moindre réprimande dans sa voix. Elle ne saurait lui reprocher d'être venue ici : sans doute pensait-il voir sa référente, peut-être pour lui poser une question à propos des cours. C'est d'ailleurs ce qu'elle s'apprêtait à lui demandait avant de remarquer son air étrange. « Tout va bien ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette ? » demande-t-elle alors que ses traits se peignent d'inquiétude.