c'est pas moi !

Bart ne passe pas la meilleure journée de sa vie. Il s’est disputé avec son meilleur ami pour une histoire voyage et de mise en danger. Une petite dispute parait il pour beaucoup, mais pour lui qui ne se disputait jamais avec son pote c’était beaucoup. Surtout que l’autre garçon fait tout pour qu’il ne trouve pas tant qu’il ne le voudra pas. Il l’a cherché sur tout leurs sites de fréquentations régulières, mais rien. Il ne comprend pas où son pote c’est caché et il aimerait le savoir pour pouvoir s’excuser et rire de nouveau avec lui. A force, il est fatigué, déprimé alors que même Londres lui devient hostile.
Tout lui semble bruyant, trop de vie pour repérer quelqu’un dans ce milieu. Et pour une fois le geyser de vie qu’est Londres lui semble vraiment être un terrain miné où il pourrait tout perdre. Où il a perdu son meilleur ami et qu’il n’est absolument de retrouver après ce jour. Tout ça parce qu’il voulait absolument faire ce stupide voyage dangereux et qu’il n’a pas su voir tout l’inquiétude dans le regard de son ami.
Il pousse un soupir sans rien dire au malotru, alors qu’il se fait encore bousculé par un passant. D’habitude, il est trop vif pour se faire pousser comme ça, mais là il n’a pas envie de chercher à se battre. Il n’a même pas envie de récupérer le portemonnaie qui dépasse de la poche d’un vieux plein aux as. Même s’il retient son visage pour éventuellement le retrouver plus tard quand il aura retrouvé la flamme pour le vol. Pour le moment, il veut juste se rouler en boule sous un pont et pleurer. Un comportement sans doute enfantin, mais Luc c’est son pote, sa vie, son sang et il déteste se disputer avec lui. Une larme traitresse roule sur sa joue et l’essuie d’un geste empli d’une colère, d’une rage qu’il ne peut cacher.
Il bouscule quelqu’un à son tour sans vraiment sans soucier, bien qu’il a pu repérer quelque truc sur lui comme ses cheveux brun et bouclé ainsi que sa taille ainsi qu’un magnifique objet qui atterrit dans sa propre poche la seconde d’après.  Ouais la rapine ne l’intéresse pas aujourd’hui, mais là il l’a juste bousculé et c’était accessible à sa main avant la fin du contact donc il l’a récupéré pour lui, c’est tout. C’est pas son mouvement le plus discret qu’il est fait et pas le meilleur, mais au moins ça fait une mini compassion pour cette journée pourrie qu’il vit. Et puis ça manquera pas à l’autre gars. Enfin s’il se met pas à le courser après avoir capté qu’il venait de se faire voler par un sale gosse.

C’est pas moi !

En temps normal, Isaac ne se soucie de rien. Il prend la vie comme elle vient, avec ses joies et ses déboires sans prendre ombrage de quoi que ce soit. Se retrouver à la rue après s’être fait renier par ses parents a été une étape si cruelle dans sa vie qu’il se dit que rien ne peut être pire. En fait, si, il a conscience que certaines personnes ont une vie bien plus chaotique que la sienne mais le fait est qu’il avait terriblement mal vécu cette passade. Il en avait tant souffert qu'il lui semblait que rien d’autre ne pourrait le blesser davantage. C’est pourquoi le grand brun s’était blindé d’optimisme après s’être tiré d'affaires et ne se fâchait que très rarement.

Ce jour-là, l’Irlandais traverse Londres et emprunte à pied la zone moldue, profitant des derniers rayons de soleil de l’année pour retrouver un ami dans un bar. D’humeur enjouée, Isaac attarde son regard sur les vitrines et les passants tout en prenant son temps. Il sort tout juste d’un rendez-vous avec une cliente qui s’est très bien passée. Et par bien passée, il entend que l’entrevue s’est soldée d’un cadeau d’une grande valeur. La dame en question est une habituée depuis très longtemps et même si on ne peut pas dire que sa clientèle puisse nouer des liens solides avec lui, le grand brun a toujours été très respecté par cette femme. Et aujourd’hui, elle a décidé de lui offrir une magnifique montre à gousset plaquée or. A la vue de ce présent d’une valeur inestimable, l’escort a immédiatement refusé mais devant son insistance, il a fini par accepter en l’inondant de remerciements et de compliments.

Tout heureux, il ne peut s’empêcher de sortir l’incroyable objet de sa poche pour le contempler et suivre la course des aiguilles sur les chiffres romains. Son euphorie est telle qu’il a hâte de la montrer à son ami mais surtout, il n’envisage même pas que l'exhiber puisse attirer les convoitises. Et malheureusement, l’éclat du bijou ne passe pas inaperçu dans la ruelle qu’il vient d‘emprunter. Glissant la montre dans sa poche, il poursuit son chemin. Et soudain, une petite collision avec un adolescent. Isaac s’excuse et n’en prend pas ombrage : cela arrive. Cependant, il ne sent que trop tard la chaînette de la montre s’insinuer hors de sa poche. Le temps qu’il s’en rende compte, il est déjà trop tard. L’Irlandais plonge la main dans sa poche et constate que la montre n’y est plus. Immédiatement, son regard sonde le sol, sa première théorie est qu’elle vient de tomber, tout bêtement. Mais il ne trouve l’objet rond nulle part… Lorsqu’il relève la tête, il voit la tête brune de l’ado qu’il vient de bousculer s’éloigner à grands pas. Merde !!!

Comprenant enfin qu’il a été la victime d’un pickpocket, Isaac fait volte-face et remonte le courant formé par la foule pour rattraper le voleur. "Hey ! Reviens !" Comme le gamin ne va certainement pas s’excuser et lui rendre son précieux cadeau, le brun décide de se mettre à courir pour le rattraper, non sans mal. Cependant, quand il parvient enfin à lui mettre le grappin dessus, sa poigne se referme sur son bras pour que le gosse lui fasse face. "Rends-moi ma montre, je sais que c’est toi qui l’a piquée !" A bout de souffle, il essaye de reprendre contenance car c’est lui l’adulte et même s’il n’en viendra pas aux moyens les plus extrêmes, il espère que faire les gros yeux lui donnera un peu plus de prestance. "Cette montre a beaucoup de valeur pour moi," ajoute-t-il. C’est vrai quoi, on vient de la lui offrir avec une extrême gentillesse, c’est pas pour se la faire tirer un quart d’heure plus tard.

Ne pas courir ça parait suspect et puis surtout il n’a pas envie de courir aujourd’hui. Il veut voir son pote rien d’autre. Bon après ce n’est pas parce qu’il ne veut pas courir qu’il va s’arrêter quand l’homme l’interpelle. Ce n’est pas son problème. Il continue à avancer dans la foule supposant que l’homme ne va pas le rattraper là-dedans. Il se trompe lourdement. Il sent quelqu’un lui attraper fermement le bras et le forcer à pivoter pour se retrouver face à la tête brune qu’il a volé.

« Vous avez une preuve de ce que vous dites ? Lâchez-moi ! »

Grogne Bart de mauvaise foi, alors que l’homme a parfaitement raison : il a sa foutu montre. Cependant, il ne compte pas lui rendre. Il va lui faire quoi ? Le fouiller ? Juré, il le mord s’il tente de faire ça. Il y a bien un truc que pourrait lui faire l’homme qui le ferait s’effondrer, mais les gens font assez rarement appels aux tireurs d’élites donc il tente l’arrogance. Il hausse les épaules à ses paroles.

« Bah faut être plus prudent avec vos affaires monsieur, ce n’est pas mon problème. Bon vous me lâchez ? »

Bart toise l’homme brun pas du tout impressionné par lui. Il a l’habitude de voir des adultes en colères contre lui donc un de plus, un de moins c’est pas quelques choses qui l’impression loin de là. Il ne va pas rendre sa pauvre prise, pas comme ça. Il ne rend jamais ce qu’il vole ou presque jamais. Il l’a déjà fait face à un commerçant qui allait appeler les tireurs à la baguette. Il a échappé de peu à un autre interrogatoire musclé ce jour-là. Un fois libre, il avait disparu dans l’ombre de la nuit londonienne.

C’est pas moi !

La gamin qui vient de lui piquer sa montre a assez d’assurance pour fendre la foule sans se presser, feignant l’innocence. Ça a le don d’irriter l’Irlandais qui accélère pour le rattraper et le saisir par le bras pour l’obliger à lui faire faire. Il a des comptes à rendre et une montre, en plus de ça ! Lorsqu’il confronte le petit brun, le pickpocket a l’audace de lui demander des preuves ! Mais il rêve ou quoi ? "Bien sûr que j’ai une preuve ! Je t’ai senti tirer ma montre hors de ma poche et je t’ai vu t’enfuir avec ! C’est du vol !" La moutarde commence à lui monter au nez. Isaac n’est pas matérialiste pour un sou, mais les cadeaux qui viennent du coeur, il y tient et ça a bien plus de valeur que toute la fortune de son père à ses yeux. Quand bien même cette cliente lui aurait offert un dé à coudre, il aurait été furieux de manière égale.

Cependant, cela n’impressionne guère l’adolescent qui le toise d’un air goguenard, affirmant qu’il devrait faire plus attention à ses affaires. Il a beaucoup trop de toupet pour son âge, celui-là ! Et dire que Cornelius Flint se plaignait du comportement arrogant de son fils ! Il se serait arraché les cheveux avec ce gosse mal élevé et voleur des rues. "C’est pas une question de faire attention à mes affaires, tu me l’a volée !!" Pendant un instant, l’ancien Serpentard envisage d’utiliser un Accio pour récupérer sa montre par la magie mais cela reviendrait à utiliser les mêmes méthodes de malotru que ce gamin. Non, il vaut mieux que ça ! Et surtout, il est au service du Ministère maintenant, il doit croire en la justice et la faire valoir où qu’il aille. Certes, la justice “officielle” n’est jamais aussi efficace que les services secrets du BACA mais il ne va pas faire lever une armée pour un petit vol à l’arrachée. Même si le fait que le brun lui ait dérobé un bien cher à son cœur l’a foutu en rogne, Isaac sait bien qu’il y a plus grave dans la vie. Surtout qu’il tient son malfaiteur et ne compte pas le lâcher de sitôt. Ainsi, Flint envisage de faire appel aux autorités ou du moins de menacer de le faire si le marmot ne consent pas à lui rendre sa jolie montre. "Rends-moi ce que tu m’a volé ou je m’en remets aux Tireurs d'Élite. Si tu me la rends sans faire d’histoire, chacun part de son côté et l’affaire est close. Sinon je les appelle et je t’assure qu’ils seront moins conciliants que moi." Quand il dit ça, Isaac n’envisage pas une seconde des méthodes musclées. C’est juste que la figure d’autorité aura raison de l’entêtement du gamin.

« C’est pas une preuve ça monsieur ! »

Bart a le sourire de l’insolence accroché aux lèvres quand l’homme lui dit ça. Tout le monde aurait pu lui mettre la main à la poche, donc non ce n’est pas une preuve. Et clairement Bart ne compte pas avouer. C’est mort. Et se type va le lâcher foi de Twist, parce qu’il en a sa dose de se faire chopper. Il l’a encore de travers sa rencontre avec l’autre auror boiteux. Il lui a fichu une sacrée trouille l’enflure.

« Lâchez moi et allez chercher votre montre par terre ! »

Quoi peut-être que ça peut marcher et qu’il va croire qu’il s’est trompé. Ou pas. Il vient de parler de tireur à la baguette. La pression monte d’un coup chez le jeune homme et il doit trouver un moyen de se défaire de sa prise. Et il a une idée stupide, mais faisable vu leur position. Il peut pas le frapper par surprise, mais a assez d’ampleur pour lui mordre le bras par surprise. Et c’est ce qu’il fait. Il baisse la tête vivement et mord. Quand il le lache, il part en courant. Il est hors de question qu’il ait affaire aux forces de l’ordre ou qu’il lui rende sa montre.
Bon par contre il fait la connerie de choisir un chemin où les gens sont beaucoup moins nombreux. Il court pas si vite que ça et de base, il se sert des foules pour échapper à ses assaillants bah là c’est raté. Il le comprend très vite, mais il ne peut pas faire demi-tour et dans le sens où il va il n’y a pas d’autre foule, c’est un endroit calme du coin. Il s’insulte mentalement et continue de courir, mais perd peu à peu de vitesse alors qu’il n’est pas sûr d’avoir échappé à l’autre brun.

C’est pas moi !

Woah, le gamin a le toupet de nier encore et encore alors qu’il a été pris en flagrant délit… Voilà qui a le don de faire sortir Isaac de ses gonds. Certes, l’escort n’est pas un modèle complet de vertu mais ce sens de l’injustice, ça lui hérisse les poils. Il est le témoin oculaire du vol dont il est lui-même la victime ! Comment cela ne peut-il pas être une preuve ? La mauvaise foi de ce balnc-bec l’étouffe ! Et par-dessus le marché, il lui rétorque qu’il s’est montré négligent avec sa montre et qu’il l’a probablement faite tomber ? On marche sur la tête ! "Je te laisse une dernière chance de me la rendre," prévient l’Irlandais. "Faute avouée, à demi pardonnée. C’est parce que je suis Irlandais, c’est ça ?" Outre les discriminations à propos de sa profession et de son orientation sexuelle, Isaac se sent souvent dénigré par les Britanniques, son accent devançant ses origines gaéliques pour les patriotes. La guerre entre les deux territoires faisant rage en ce moment, Flint n’est guère étonné que les différends des nations s'invitent au sein-même de la communauté sorcière. C’est la nature humaine, après tout. Mais quoi qu’il en soit, Irlandais ou pas, ce n’est pas une raison pour se faire détrousser !

Ce gosse, qui est tout plein de ressources créatives, trouve soudain une idée pour se libérer de l’emprise du Sang pur. Et c’est à coup de dents qu’il parvient à lui faire lâcher son bras. "HEY !! Mais ça va pas non ??" C’est la surprise qui l’emporte sur la douleur et qui lui fait lâcher le gamin. Sérieusement, il vient vraiment de l’attaquer comme un fauve ? C’est juste assez pour que le pickpocket se fasse la malle et fonce dans la foule. "Arrêtez ce gamin !" s’écrie Flint en espérant que les passants le ralentissent un peu. Et par chance, la rue s’est renflouée de badauds qui ne comprennent pas pourquoi ce petit malotru cherche à disparaître de la circulation aussi vite. En quelques enjambées, l’escort parvient à rattraper l’adolescent et lui empoigne le bras un peu plus fort, bien décidé à ne pas le laisser s’échapper cette fois. "Allez c’est fini, tout ce cirque ! J’ai été patient avec toi, mais j’ai des limites ! Si tu ne veux pas me rendre gentiment ma montre, ce sont les Tireurs d’élite qui règleront ça avec toi. Tu feras moins le malin !" C’est bon, il va pas se faire intimider par ce gringalet non plus.

Ce type lui a vraiment fait le coup de faute à moitié avoué faute à moitié pardonné ? Mon cul ouais, il sera juste emmené aux tireurs d’élite et en plus il y aura une preuve. Il ne peut et ne va pas avouer son crime. Il n’est pas aussi con. Il lui a juste lancé un regard de biais l’air de dire tu me prend pour veaudelune à peine né ? Et puis c’est quoi ce truc avec sa nationalité ? Il s’en carré le Bart, lui à même pas de famille donc que le type vienne de chine, d’Australie ou d’Irlande il s’en fout tant qu’il y a un truc à voler.
Après il n’a pas cherché à lui expliquant ça, parce qu’il ne compte pas avouer et surtout qu’il a pas le temps pour ça. Il doit fuir. Courir le plus vite possible et fuir, mais la foule n’est que bonne à le ralentir et non à le cacher. Il sent bien qu’il perd de précieuse seconde sur son poursuiveur. Et il a raison parce qu’il ne tarde pas à être rattrapé par l’homme qui le tient d’une main ferme. Bart grimace sous l’accoup qu’il a reçu en se faisant attraper et regarde le brun.

« Putain mais j’ai pas votre truc, lâchez moi ! »

Pourquoi il a si mal choisi sa proie comme ça ? D’habitude il juge assez bien les Bourges aux belles montre pour ne pas se faire rattraper comme ça. Sauf que le brun il est trop tenace et Bart a conscience que ça pue pour lui. Les tireurs d’élite sont des monstres et l’idée de finir entre leurs mains le terrifie. Néanmoins, il ne peut et ne doit pas avouer son larcin puisque ça ne l’aidera pas à ne pas finir entre les mains des uniformes flippant.

« Vous n’avez rien vu et n’avez aucune preuve ! Lâchez moi ! »

Il tente de se débattre, mais la course l’a fatigué et surtout il n’est pas dans une position adéquate pour se défaire de l’emprise de ce type. Il ne peut ni le mordre, ni le frapper assez fort pour avoir un effet de surprise suffisant à ce qu’il le lâche. Il pousse un grognement agacé en cherchant comment s’en sortir s’il met à exécution sa menace, parce que foule ou pas il n’échappera pas au tireur d’élite qui sont trop précis et rapide.