Thé et discussion entre personnes différentes (pv Garance)

Garance fait partie de ces personnes terriblement introverties dont les amis se comptent sur les doigts d'une main. Elle sait bien que ça peut paraître inquiétant pour certaines personnes qui craignent sans doute que sa vie sociale soit si frêle qu'elle finisse par parler à ses plantes – les personnes la connaissant vraiment savent que c'est déjà le cas. Mais à elle, ça lui convient. Elle se contente aisément de ces rares amis qu'elle chérit du plus profond de son être. Au fond d'elle, elle a l'espoir de s'en faire un ou deux supplémentaires maintenant qu'elle n'est plus enfermée dans le manoir à longueur de journée : l'université est supposément un lieu facilitant les rencontres, elle espère que ce sera aussi le cas pour elle malgré son côté introverti.

Parmi le peu d'amis qu'elle a, ceux ayant fait des études supérieures sont encore moins nombreux. Si bien que lorsque Garance a commencé à sentir s'amonceler sur ses épaules les stress liés aux siennes et plus particulièrement aux examens se rapprochant, elle n'a pas vraiment su vers qui se tourner. Elle en a parlé un peu à Elvira, bien sûr, mais n'a pas voulu l'embêter alors que sa marraine partage déjà sa vie entre sa fonction d'Auror et celle de professeure. Mary étant elle-même plongée dans ses études auxquelles se sont ajoutées les contraintes de sa vie de jeune maman, la MacMillan se serait sentie bien idiote de l'embêter avec ses angoisses liés aux examens. C'est donc à une autre personne qu'elle a finit par adresser une lettre : Amelia, une ancienne camarade de classe de Mary que Garance considère quant à elle comme une amie bien qu'elles se voient rarement. Elle lui a proposé qu'elles se voient et discutent un peu,  prête à l'accueillir dans le manoir de ses parents au besoin mais c'est finalement la Goyle qui lui a proposé de venir boire le thé chez elle un dimanche après-midi. Une perspective qui a tout de suite réjoui la jeune étudiante – qui a partagé le fait qu'elle se soit lancée dans des études à bien peu de personnes, en réalité –, et qui est à présent à l'ordre du jour.

Lorsque Garance transplane devant le manoir Goyle et toque, elle tient dans ses mains un bouquet de fleurs aux nuances violettes. Elle espère qu'elles seront au goût de son hôte bien qu'elle se sente un peu ridicule avec un tel présent. Elle aurait aimé faire mieux et apporter des pâtisseries dignes de ce nom, mais ça aurait été terriblement mal poli d'arriver ici avec des gâteaux alors qu'Amelia en a sûrement prévus pour accompagner le thé. C'est l'elfe de maison qui la fait entrer puis part prévenir la propriétaire des lieux, après lui avoir indiqué le chemin à emprunter et la porte de la pièce où elle est attendue. Lorsque la MacMillan ouvre cette dite porte, elle est poliment accueillie et saluée par son hôte. « Bonjour Garance ravie de te revoir. » Elle sourit, s'avance un peu dans la pièce sans pour autant lâcher du regard son hôte – elle contemplera le reste de la chaleureuse pièce plus tard. « Bonjour Amelia, moi aussi je suis ravie. » Elle tend alors la composition florale à la jeune femme. « Je t'ai apporté un petit cadeau. Je sais que ce n'est pas grand chose mais je ne voulais pas arriver les mains vides, » explique-t-elle très sincèrement. Après tout, c'est elle qui voulait voir Amelia mais elle avait finalement été l'invitée et non l'hôte – elle se sentait doublement redevable, pour être honnête. « J'espère que je ne t'ai pas dérangée avec ma proposition pour que nous nous voyons, » assure-t-elle en s'installant dans un fauteuil comme la Goyle l'y invite. Elle lisse les plis de sa robe au niveau de ses genoux et observe un instant autour d'elle : cette pièce a quelque chose de réconfortant, avec tous ces livres et cette cheminée, sans parler du thé et des gâteaux qui les attendent. « Comment vas-tu ? » Cela fait longtemps qu'elles ne se sont pas vues et Garance tient vraiment à savoir comment elle va même si elle avait aussi d'autres idées en tête en écrivant cette lettre. Elle a beaucoup d'affection mais aussi d'admiration pour elle, la voyant comme une sang-pur forte – ce qu'elle ne s'imagine jamais être, d'une certaine façon. Amelia est une femme qui a grandi dans la même société qu'elle mais qui est pourtant parvenue à devenir quelqu'un sans mariage ni enfant à porter.

Refusant d'arriver les mains vides chez son amie, Garance a passé du temps à préparer une jolie composition florale pour elle. Sachant que le violet est sa couleur préférée, elle a veillé à choisir des fleurs respectant en harmonie avec cette teinte et elle doit admettre être plutôt fière du résultat. « Oh je te remercie pour ce bouquet, il est merveilleux. » La MacMillan sourit, ravie que sa petite attention plaise. Elle considère que ce n'est pas grand chose compte tenu du temps qu'Amelia, une personne brillante et très prise par ses recherches, accepte de lui accorder. Et puis il faut dire que lorsqu'on utilise l'argent de ses parents pour ses propres dépenses et les fleurs de leur jardin lorsqu'on compose un bouquet, on n'a as de mal à offrir de si beaux cadeaux à la moindre visite pour un thé et une petite discussion.

Une discussion dont elle a grandement besoin, même si elle a beaucoup hésité avant de déranger Amelia pour ce qu'elle considérait irrémédiablement comme des broutilles. Ses angoisses étaient dignes d'une enfant, elle en était sûre et en avait par conséquent un peu honte. Alors elle tient encore une fois à s'assurer qu'elle ne dérange pas, parce que c'est la dernière chose qu'elle voudrait : être une gêne, un problème pour qui que ce soit. « Cela ne me dérange pas. J’aime parler avec toi. » « Oh... merci. » La voix comme les joues légèrement rosies de la plus jeune des deux montre qu'elle ne feint pas d'être flattée par ces paroles. « Moi aussi, j'aime bien parler avec toi. » C'est sincère, après tout elle n'aurait pas demandé à ce qu'elles puissent se voir sinon.

Élevée comme une parfaite fille au sang pur et à l'éducation qui se doit d'être irréprochable, Garance demande à son hôte comment elle va aussitôt qu'elle prend place dans l'un des fauteuils du salon. « Je vais bien et toi ? Raconte-moi tes études, tes rêves, tes idées. » Les questions que lui adresse son amie avec un regard vif la flatte toujours, elle qui a tendance à considérer que sa vie est bien peu intéressante. « Je vais bien. C'est plaisant de retourner à Poudlard et de s'y sentir aussi utile. » Femme au foyer depuis qu'elle a validé ses ASPIC, la MacMillan s'est rarement sentie aussi utile que depuis qu'elle est retournée au château pour enseigner, même en tant qu'assistante. « Les cours sont intéressants aussi mais... Avec les examens qui approche je...je ne me sens pas très sereine, pour être honnête. » C'est bien une information qu'elle se passerait de révéler à ses parents, ce stress qui lui tord le ventre, parce qu'elle les entend déjà lui conseiller d'abandonner, de revenir à la maison, de cesser ses enfantillages et d'agir en adulte – en cherchant un homme à épouser, bien sûr. « Je me demandais si tu aurais des conseils à me donner pour... que ça aille mieux ? » Un peu nerveuse face à sa requête qu'elle trouve dramatiquement enfantine, elle lisse les plis de sa robe pour se calmer.

« Oh au fait j’ai découvert une plante magique rare dans mon jardin. J’ai demandé à un elfe de la bouturé pour toi, fais-moi penser à te la donner avant que tu ne repartes de ces lieux. » Les yeux de la MacMillan se mettent aussitôt à scintiller comme ceux d'une enfant prête à recevoir un cadeau pour son anniversaire. « Oh c'est vraiment une gentille attention, merci ! » L'enthousiasme résonne dans sa voix qu'elle n'élève pourtant pas, gamine bien élevée qu'elle est. Amelia fait alors venir la plante grâce à un elfe et aussitôt son amie se penche en avant, l'observant en détail, l'air tout simplement fascinée. « Elle est magnifique, » souffle-t-elle alors que, avec toute la délicatesse qui la caractérise, elle caresse doucement l'une des feuilles la sublime plante. « J’ai oublié son nom scientifique, mais elle est nommée la plante du soleil ou plante vitae. Elle était très utilisée en soin quand elle poussait en abondance, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Mais elle n’en est pas moins l’une des plantes médicinales. » La MacMillan hoche la tête, un air attentif sur le visage. « J'espère qu'elle se plaira au manoir alors. » Elle s'en voudrait de ne pas réussir à faire fleurir une plante aux telles vertus. « Il y a des conseils que je dois connaître pour m'en assurer ? » Nécessite-t-elle une luminosité ou un pH particulier, peut-être ?

Garance a tendance à se sous-estimer dans tout ce qu'elle entreprend, ce n'est pas chose nouvelle pour qui la connaît. Enfant, elle ne se trouvait pas assez studieuse alors qu'elle l'était bien plus que beaucoup de sangs-purs de son âge. Adolescente, elle avait l'impression de ne jamais être suffisamment préparée pour ses évaluations, quand bien même elle les révisait assidûment, et se persuadait toute seule qu'elle allait échouer. Une mauvaise manie qui ne l'a pas quittée malgré les années qui se sont écoulées : la voilà de retour dans les l'univers stressant des examens, et terriblement inquiète à l'idée de ne pas réussir. Elle ne peut se permettre de faillir, que ce soit à l'université ou à Poudlard, pas après s'être opposée à la volonté de ses parents en choisissant de faire des études afin d'exercer un métier qui lui plaît. « Je pense ma chère que tu oublies trop souvent ton talent. Tu es doué en botanique et je ne pense pas que tu auras de problème à transmettre ton savoir. Pour le reste, passer les examens sont souvent source de stress certaines décoction pourront t’aider à te détendre. Se détendre est nécessaire dans les moment d’intense pression. Pour le reste ça dépend de toi soit tu étudie avec d’autre élève pour te donner confiance, soit tu organises tes cours seule pour t’y retrouver. Je n’ai pas choisi d’être professeur donc j’ignore qu’elles sont tes examens, mais je peux t’aider à réviser tes cours si tu le souhaites. » Face à la logorrhée de son amie, Garance baisse les yeux vers ses mains, jamais bien à l'aise avec les compliments. Elle se ressaisit lorsqu'Amelia lui parle de l'aider à réviser, une idée qui la rassure parce qu'elle lui fait confiance. « Oh, ce serait gentil, merci beaucoup... » Elle se passe bien de lui dire que ça lui évitera de réviser l'intégralité du programme absolument seule en attendant de mieux connaître d'autres étudiants et étudiantes. En effet, timide comme elle l'est depuis toujours, elle ne s'est pas vraiment fait d'amis à l'université. Mais elle préfère ne pas y penser, réfléchissant plutôt aux domaines pour lesquels Amelia pourrait l'aider – beaucoup, sans nul doute, la Gardienne des savoirs lui ayant toujours paru savante sur tous les sujets. « On a des cours sur l'utilisation des plantes dans les potions... Peut-être que ça pourrait être sur ça. Si ça ne t'embête pas ! » s'empresse-t-elle d'ajouter d'une voix contrite, culpabilisant immédiatement de venir encombrer l'emploi du temps de la Goyle qui est sans doute déjà bien chargé sans elle.

L'ambiance s'allège un peu lorsque Garance reçoit un magnifique présent : une plante rare que son amie a pensé à faire bouturer pour elle. Voilà qui la flatte immensément, et aussitôt la jeune MacMillan se met en tête d'en prendre le plus grand soin et en vient à demander des informations pour faire au mieux. « Comme je te l’ai dis c’est une plante quasiment disparue donc les informations sur elle sont peu nombreuses. Je peux te dire que je l’ai trouvé dans un endroit plutôt ombragé et elle a commencé a fleurir avec des températures qui decroissaient. Je tenterai de trouver un livre de botanique ancien ou en parle et te le ferait parvenir pour que tu en saches plus dessus. Avec un peu de chance trouveras tu un moyen de faire en sorte que cette plante repousse en abondance. » La brune esquisse un sourire empli de gratitude. « Merci beaucoup. » Pour la gentillesse de ce cadeau et de ses compliments mais aussi pour la confiance qu'elle lui accorde en lui offrant cette fleur. Sans aucun doute, Garance sera aux petits soins avec ce splendide végétal et veillera à ce qu'il puisse s'épanouir. « Bon et si nous parlions de toi. Raconte moi ce qui te préoccupe au point d’assombrir ton regard. » La question surprend la sang-pur dont les yeux s'écarquillent malgré elle. Son corps la trahit, fatiguée par les cachotteries et le mensonge, mais elle est incapable d'envisager de vivre autrement qu'ainsi. Alors elle déglutit, regarde ses mains puis relève les yeux vers Amelia, ne sachant dès lors plus où se mettre. N'y a-t-il pas un trou dans lequel elle pourrait se cacher à la manière d'un botruc ? « Hm... C'est que... Je... » Se maudissant intérieurement tout en s'interdisant d'ouvrir à nouveau la bouche sans être capable de prononcer une phrase claire et compréhensible, la MacMillan peut presque entendre la voix de sa mère la réprimandant de balbutier de la sorte. Il lui faut alors une bonne dizaine de secondes pour réussir à articuler quelque chose qui fasse sens malgré l'angoisse lui nouant les trippes. « Est-ce que ton frère t'a parlé de moi ? Ou du... potentiel mariage ? » Elle déglutit puis reprend. Elle veut être plus explicite mais c'est difficile de le faire tout en gardant le contrôle sur sa voix pour qu'elle ne laisse pas entrevoir toutes ses inquiétudes. « Est-ce qu'il t'a dit ce qu'il... ce qu'il en pensait ? » Elle ne parvient pas à être plus honnête, à formuler ses profondes craintes à ce sujet et son désintérêt total pour le mariage. Pas qu'elle ait quelque chose contre le frère de son amie, mais elle n'a aucune envie de l'épouser. Ni d'épouser tous ces prétendants que ses parents lui présentent, brochette d'idiots qui ne voient que son nom et pour lesquels elle n'a pas le moindre attrait ni même intérêt.